Cinespana 2008 : qui est Fernando Fernán Gómez ?

Posté par MpM, le 5 octobre 2008

fernando fernan gomezFigure emblématique du cinéma et de la culture espagnols, Fernando Fernán Gómez, qui est décédé à la fin de l’année 2007, avait à son actif plus de deux cent films en tant qu’acteur, une trentaine en tant que réalisateur, ainsi que plusieurs romans et pièces de théâtre. Lui qui débuta sur les planches sous la direction de Jardier Poncela en 1940 travailla aussi bien avec le communiste Juan Antonio Bardem et l’anarchiste Luis García Berlanga dans Esa pareja feliz, véritable comédie se riant des modèles dominants, qu’avec des proches du régime comme Rafael Gil, José Luis Sáenz de Heredia ou Antonio Ruiz Castillo. Toutefois, son cœur et son idéologie le portaient vers un cinéma plus moderne et irrévérencieux comme celui de Carlos Saura (Anna et les loups en 1972, Maman a cent ans en 1979) ou Victor Erice (L’esprit de la ruche en 1973). Au fil des ans, on l’a également retrouvé chez Pedro Almodovar (Tout sur ma mère), Fernando Trueba (Belle époque), José Luis Cuerda (La langue des papillons), mais aussi au théâtre dans des pièces de Bernard Shaw, Mihura,Tolstoï ou encore André Roussin.

En tant que cinéaste, il réalisa quelques drames et comédies pendant les années de dictature avant d’aborder, après la chute de Franco, tous les thèmes qui ont fortement marqué l’histoire espagnole du XXe siècle : la République (Mi hija Hildegart en 1977), la guerre (Mambrú se fue a la guerra en 1986), l’exil (El mar y el tiempo en 1989), etc. Son film le plus personnel (et le plus autobiographique) reste néanmoins El viaje a ninguna parte (1986) qui met en scène une troupe de théâtre en tournée dans la campagne espagnole d’après-guerre. On pourra revoir ce film, ainsi qu’une demi-douzaine d’autres, lors de l’hommage que lui rend le festival Cinespana de Toulouse jusqu’au 12 octobre prochain.

Les « Oscars » européens se préparent

Posté par vincy, le 5 octobre 2008

Les "European Film Awards" ont toujours du mal à s'imposer, jamais cités dans les dossiers de presse, rarement mentionnés sur les affiches, valorisés ad minima dans les articles de presse. Si l'échec populaire et médiatique est patent, il faut au moins reconnaître que, cinématographiquement, l'audace est de mise. Ils viennent de révéler les quatre films en course pour le prix de la meilleure première oeuvre et, reconnaissons, qu'il y a une volonté de primer des cinémas singuliers : Hunger, de Steve McQueen (Royaume Uni), Premières neiges, de Aida Begic (Bosnie Herzégovine), Tulpan, de Sergey Dvortsevoy (Kazakhstan), tous trois primés à Cannes, mais aussi Tatil Kitabi, de Seyfi Teoman (Turquie).

Pour les nominations dans les autres catégories, la France a présenté Bienvenue chez les Ch'tis, Un conte de noël, Entre les murs et La graine et le mulet. On note que de nombreux films "cannois" sont dans le "pipeline" comme Moscow, Belgium, Delta, Gomorra, Il Divo, Home, O'Horten, Le silence de Lorna, Valse avec Bashir, Trois singes, Wolke 9...
Parmi les grands cinéastes en lice pour la nomination au prix du meilleur réalisateur, on note la présence de Nikita Mikhalkov, Mike Leigh, Andrzej Wajda, Sergei Bodrov.

On sait déjà que Dame Judi Dench, oscarisée, jamesbondisée, shakespearisée, sera honorée d'un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière. De même les fondateurs du Dogme danois, créé en 1995, lancé sur les écrans en 1998 avec Festen et Les Idiots, seront récompensés d'un prix pour leur contribution au cinéma mondial. Thomas Vinterberg, Lars Von Trier, Kristian Levring et Soren Kragh-Jacobsen seront, à coup sûr, les vedettes de cette 21e cérémonie, qui aura lieu cette année, le 6 décembre, à Copenhague.