Le cinéaste Emmanuel Carrère reçoit le prix Renaudot pour son roman Limonov

Posté par vincy, le 2 novembre 2011

Emmanuel Carrère avait déjà été récompensé du prix Femina il y a 16 ans pour La classe de neige. Le romancier vient d'être couronné aujourd'hui par le prix Renaudot aujourd'hui pour son dernier livre, Limonov (P.O.L.).

Ce n'est pas la première fois qu'un cinéaste ou un écrivain devenu réalisateur reçoit ce prestigieux prix littéraire : l'an dernier Virginie Despentes, ou encore Philippe Claudel en 2003, Frédéric Beigbeder (président du jury du Renaudot par ailleurs) il y a deux ans... C'est une tendance.

Emmanuel Carrère, 54 ans, écrit depuis 27 ans. Deux de ses romans ont connu une très belle carrière au cinéma : La classe de neige de Claude Miller, prix du jury à Cannes en 1998 et L'Adversaire, somptueuse oeuvre de Nicole Garcia en compétition à Cannes en 2002. Carrère a été membre du jury au Festival de Cannes en 2010, sous la présidence de Tim Burton.

En 2003, cet ancien critique de cinéma (Positif, Télérama), passe à la réalisation avec un documentaire, Retour à Kotelnitch, récit très personnel de la Russie qu'il a connu enfant. En 2005, il adapte son propre roman, La moustache, avec Vincent Lindon et Emmanuelle Devos. Le film est présenté à la Quinzaine des réalisateurs et emporte le Label Europa Cinémas.

Un autre de ses romans, D'autres vies que la mienne, a été librement adapté par Philippe Lioret sous le titre Toutes nos envies, avec Vincent Lindon et Marie Gillain. Lioret (Welcome) a décidé d'inventer de nouveaux personnages, ainsi qu'une nouvelle histoire, tout en conservant l'univers sombre du livre très autobiographique. Il sort en salles le 9 novembre prochain.

Catherine Deneuve est la Grande Catherine de Russie pour le grec Smaragdis

Posté par vincy, le 2 novembre 2011

La Grèce est en pleine crise économique, politique et sociale. Mais, paradoxalement, le cinéma grec renaît... Après une vingtaine d'années de disette, où Theo Angelopoulos était l'un des rares à exporter ses films (et obtenir une Palme d'or en 1998), des cinéastes comme Yorgos Lanthimos, Athina-Rachel Tsangari, Thanos Anatopoulos, Filippos Tsitos ou encore Panos H. Koutras ont envahit les festivals et obtenu plusieurs prix dans le monde.

Yannis Smaragdis (65 ans), l'un des maîtres du Nouveau cinéma grec (années 70 et 80), revient à la réalisation avec God loves caviar (Dieu aime le caviar, O theos agapaei to haviari) selon les informations du Film français et Screen International. Le réalisateur d'Alaloum (1982), plus gros succès grec au box office national, et d'autres succès populaires comme Cavafy (1996), avait remporté le prix du public, le prix du meilleur film et celui du meilleur réalisateur au Festival de Thessalonique avec son dernier film  El Greco (2007).

Pour sa nouvelle fiction, le cinéaste s'est entouré d'un casting international. L'allemand Sebastian Koch (La vie des autres, Sans identité), l'anglais John Cleese (ex-Monty Pithon, Un poisson nommé Wanda), l'espagnol Juan Diego Botto (qui a déjà joué pour le réalisateur dans El Greco) et Catherine Deneuve ont commencé le tournage lundi. Deneuve incarne la tsarine Catherine II et Koch interprète Varkavis.

L'histoire est celle d'Ioannis Varvakis (1745-1825), marin vendu à la Russie lors du conflit turco-russe vers la fin du XVIIIe siècle. Il combattit vaillamment les Turcs durant la Bataille de Chesma. Comme beaucoup de ses compatriotes, à la fin de cette guerre qui laissa la Grèce dans le giron de l'Empire Ottoman, il s'exila en Russie. Grâce à l'aide de la Grande Catherine II de Russie, Ivan Andreevich Varvatsi (son nom russe) deviendra l'un des grands négociateurs de caviar de la Mer Caspienne. Le caviar le rend millionnaire en l'exportant par chameau ou différentes voies navigables vers la Grèce et l'Europe. Avec sa fortune, il soutiendra activement la révolution grecque (1821-1832). De retour dans son pays natal en 1824, il y décèdera un an plus tard alors qu'il voulait promouvoir un système éducatif moderne. Il laissera un million de roubles pour la construction d'un lycée.

Le film, budgété à 8 millions de $, se tourne entre les îles grecques, Chypre et la Russie (Saint Petersbourg et Astrakhan). Il devrait sortir en 2012.

Pour Smaragdis, "le film se propose d'aider le peuple grec en y trouvant du réconfort et en faisant face à la situation critique que le pays traverse."