Cannes 2019: la Palme d’or pour Parasite de Bong Joon-ho

Posté par vincy, le 25 mai 2019

"Les récompenses d'aujourd'hui ne reflèteront que l'opinion de neuf personnes dans le monde" - Alejandro González Iñárritu

C'était impossible en effet de satisfaire tout le monde. la presse a hué le prix pour les Dardenne, modérément apprécié celui pour Emily Beecham. On peut regretter que Almodovar, Sciamma, et surtout Suleiman (qui hérite d'une nouveauté, la mention spéciale, comme si la Palestine n'avait pas vraiment le droit d'exister au Palmarès) soient sous-estimés dans la hiérarchie. Mais on peut aussi se féliciter que deux premiers films de jeunes cinéastes soient primés, contrastant avec la seule grosse erreur du palmarès, le prix de la mise en scène pour les indéboulonnables Dardenne, plutôt que de le donner à Almodovar, Sciamma, Suleiman, Mendonça Filho, Malick ou Tarantino.

Le cinéma français en tout cas repart flamboyant, contrairement à l'année dernière, tandis que le cinéma nord-américain a été snobé. La diversité aussi a été gagnante. Cela fait plaisir de voir une telle variété de cinéastes aux parcours si différents, du Sénégal à la Palestine en passant par le 9-3 et la Corée du sud. C'est réjouissant de voir le cinéma brésilien, que l'actuel de gouvernement menace par des coupes dans le financement, couronné hier à Un certain regard (A lire ici: Tous les prix remis à Cannes) et ce soir par un prix du jury. A travers le double prix du jury pour Les Misérables et Bacurau, présentés le même jour, ce sont ces deux films de résistance et de chaos social et citoyen qui ont été distingués.

Ce fut un grand moment, aussi, de partager le sacre d'un Antonio Banderas, qui a le droit à une ovation pour son plus grand rôle en 40 ans, dédiant sa récompense à son mentor, Pedro Almodovar, qui manque une fois de plus la Palme d'or, mais peut se consoler avec le succès public de son film et les excellentes critiques reçues.

Le jury d'Alejandro González Iñárritu a du faire des choix dans cette sélection "incroyable", avec une mix de "réalisateurs iconiques, des nouvelles voix du monde entier dans différents genres".

Cette diversité des genres, avec des thrillers, des films fantastiques, et souvent un cinéma engagé qui évoque les luttes de classes, a été récompensée. C'est en cela où Parasite, grand film populaire admirablement maîtrisé, parfaite synthèse de ce que le Festival a montré, en insufflant du politique dans le suspens, de l'intelligence dans le divertissement, mérite sa Palme. A l'unanimité. Il pouvait remporter chacun des prix du jury tant le résultat est magistral. Un an après un drame familial social japonais (Une affaire de famille de Kore-eda), c'est un autre drame familial social, mais coréen, qui l'emporte. Comme deux faces d'une même pièce, chacun dans leur style et leur sensibilité.

C'est enfin la première fois que le cinéma sud-coréen remporte la prestigieuse récompense du Festival de Cannes. Il était temps.

Palme d'or: Parasite de Bong Joon-ho (à l'unanimité)

Grand prix du jury: Atlantique de Mati Diop

Prix du jury ex-aequo: Les Misérables de Ladj Ly et Bacurau de Juliano Dornelles et Kleber Mendonça Filho

Prix de la mise en scène: Jean-Pierre et Luc Dardenne (Le jeune Ahmed)

Prix d'interprétation masculine: Antonio Banderas (Douleur et gloire)

Prix d'interprétation féminine: Emily Beecham (Little Joe)

Prix du scénario: Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu

Mention spéciale: It Must Be Heaven d'Elia Suleiman

Caméra d'or: Nuestras madres de César Diaz (Prix Sacd à la Semaine de la Critique)

Palme d'or du court-métrage: La distance entre nous et le ciel de Vasilis Kekatos (Queer Palm du court-métrage)
Mention spéciale: Monstre Dieu de Agustina San Martin

Cinéma: la France aide aussi la Grèce

Posté par vincy, le 13 juillet 2015

Dans le cadre du fonds d’aide au développement de la coproduction franco-grecque mis en place en mai 2014 par le CNC, le comité d’experts franco-grecs a choisi cinq projets parmi quinze proposés (dont 12 d'initiative grecque) afin de poursuivre le développement de coproductions de films entre la France et la Grèce.

Frédérique Bredin, Présidente du CNC, rappelle que « Le soutien que nous apportons à la Grèce dans le cadre de l’aide au développement de coproductions est nécessaire compte tenu du contexte actuel. Notre coopération apporte une aide indispensable pour que des projets ambitieux puissent sortir en salle. »

Les projets retenus sont:

- A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana Obermeyer pour un montant de 40 000 euros (projet d’initiative française). Le film, déjà soutenu par Arte, est un premier long métrage, entièrement féminin, de l’auteure algérienne, d’après sa pièce de théâtre créée en 2009 à la Maison des métallos.

- Cosmic Candy de Rinio Dragasaki  pour un montant de 125 000 euros (projet d’initiative grecque). Développé au ScreenLab de Sundance à Istanbul l'an dernier, il s'agit d'un premier film.

- Demain je traverserai de Sepideh Farsi  pour un montant de 95 000 euros (projet d’initiative française). La cinéaste et documentariste est déjà reconnue par de multiples sélections de festivals internationaux

- La dernière plage de Thanos Anastopoulos pour un montant de 35 000 euros (documentaire d’initiative grecque). Ses précédents films ont reçus de nombreux prix dans des festivals. Anastopoulos a aussi réalisé des courts métrages et mis en scène des pièces de théâtre.

- Virus de Angelos Frantzis pour un montant de 105 000 euros (projet d’initiative française). Quatrième film du cinéaste, ce thriller de science-fiction a déjà son casting avec Katia Goulioni et Konstandinos Markoulakis dans les rôles principaux.

Cannes 2015: un palmarès très socio-politique et un peu romanesque

Posté par redaction, le 24 mai 2015

Pas de Cate Blanchett (incompréhensible) aux côtés de Rooney Mara. Pas de Sorrentino ni de Moretti (favori de la critique française). Pas de Jia Zhang-ke. Bref, comme toujours, il y a de gros oublis, des choix étranges dans le classement, et même des injustices. On se félicitera de quelques récompenses pour The Lobster, Vincent Lindon (enfin!), Hou Hsiao-hsien, le premier film de Laszlo Nemes... Le cinéma français est arrivé en force ce soir. Le jury des frères Coen a surtout donné une tonalité socio-politique à son palmarès: l'immigration et les cités chez Audiard, les camps de concentration chez Nemes, la diplomatie plutôt que la guerre chez HHH, les chômeurs et précaires chez Brizé, la fin de vie chez Franco.

Trois parcours romanesques ont pu quand même séduire les jurés: dans un monde dicté par des normes tyrannique, on cherche le grand amour chez Lantimos, l'amour est transgressif et pudique chez Haynes, passionnel et douloureux chez Maïwenn.

Mais ce qu'on retiendra de cette 68e édition, c'est l'absence d'un très grand film et la multiplication de bons films aux regards acérés et esthétiques assumés. Quitte à prendre de forts risques qui ont souvent divisé les festivaliers.

Palme d'or: Dheepan de Jacques Audiard

Grand prix du jury: Le fils de Saul de Laszlo Nemes

Prix de la mise en scène: Hou Hsiao-hsien pour The Assassin

Prix d'interprétation masculine: Vincent Lindon pour La loi du marché. "C'est la première fois que je reçois un prix dans ma vie."

Prix du jury: The Lobster de Yorgos Lanthimos

Prix d'interprétation féminine: Emmanuelle Bercot pour Mon Roi et Rooney Mara pour Carol

Prix du scénario: Michel Franco pour Chronic (Mexique)

Palme d'honneur: Agnès Varda, "Palme de résistance et d'endurance". "Cette palme dorée sera placée dans un placard à côté de celle de Jacques [Demy]".

Caméra d'or du meilleur premier long métrage: La tierra y la sombra de César Augusto Acevedo (Colombie)

Palme d'or du court métrage: Waves'98 de Ely Dagher (Liban)

Léa Seydoux s’aventure chez le réalisateur de Canine, Yorgos Lanthimos

Posté par vincy, le 25 octobre 2013

Loin de la polémique autour de La vie d'Adèle (qui sort ce week-end aux Etats-Unis dans 4 salles) et des menaces de procès du réalisateur Abdellatif Kechiche (lire sa tribune "fleuve" sur Rue 89), Léa Seydoux va rejoindre le casting de The Lobster, le nouveau film du cinéaste grec Yorgos Lanthimos. Sur le plateau de tournage, Seydoux côtoiera Ben Whishaw (Skyfall), Jason Clarke (Zero Dark Thirty), Olivia Coleman (Broadchurch) et Angeliki Papoulia, l'actrice fidèle du réalisateur.

The Lobster avait reçu le prix ARTE International en février dernier, qui distingue un projet (lire notre actualité). Le film, le premier en langue anglaise pour le cinéaste, prend place dans une dystopie (contre-utopie) où les hommes et les femmes sont obligés de vivre en couple et subissent un terrible châtiment s’ils désobéissent.

Le tournage débutera en mars prochain.

Lanthimos s'est fait remarqué avec ses deux derniers films, Canine (Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes, une nomination à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère) et Alpes (grand prix du festival de Sydney et prix du scénario au Festival de Venise).

Léa Seydoux sera au générique de trois films en 2014 : Saint Laurent de Bertrand Bonello, qui pourrait ouvrir le Festival de Cannes, The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, qui sortira en mars, et La belle & la bête de Christophe Gans, prévu en février.

Arte décerne un prix au futur film de Yorgos Lanthimos

Posté par vincy, le 2 février 2013

Le Prix ARTE International a distingué le nouveau projet du cinéaste grec Yorgos (Giorgios en anglais) Lanthimos, The Lobster. L'an dernier, c'était déjà un projet grec qui avait gagné ce prix puisque la cinéaste Athina Rachel Tsangari, à qui l'on doit Attenberg avait été récompensée pour son projet de science-fiction, Duncharon.  Notons que Tsangari produit tous les films de Lanthimos et que celui-ci a co-produit le film Attenberg de la réalisatrice.

Lanthinos est actuellement la figure de proue du nouveau cinéma grec. En 2009 avec Canine (son deuxième film), il a reçu le Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes mais aussi deux prix au FCMM de Montréal, deux autres au Festival du film fantastique de Sitges, et une nomination à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Deux ans plus tard, avec Alps (Alpeis), qui sort en France le 27 mars, il gagne le grand prix du festival de Sydney et le prix du scénario au Festival de Venise.

Son futur film, The Lobster, fable fantastique et futuriste, se focalise sur un monde aux lois et aux règles tyranniques. "Une dystopie (contre-utopie) où les hommes et les femmes sont obligés de vivre en couple et subissent un terrible châtiment s’ils désobéissent" selon le communiqué. Sur son blog, Olivier Père, nouveau directeur général d'ARTE France cinéma, évoque une "histoire à la folle originalité qui s’inscrit dans la lignée littéraire d’Orwell et de Bradbury."

Ce sera son premier film en langue anglaise. En effet, le cinéaste, 40 ans cette année, vit et travaille à Londres. Le tournage doit se dérouler en Irlande.

Etrange et dernier voyage pour Théo Angelopoulos (1935-2012)

Posté par vincy, le 25 janvier 2012

Le réalisateur grec Theo Angelopoulos (Theódoros Angelópoulos), Palme d'or à Cannes en 1998 pour L'éternité et un jour, est décédé mardi soir à l'âge de 76 ans dans d'étranges circonstances. Plus tôt dans la soirée, nous avions appris qu'il avait été renversé par un motard dans la rue au Pirée, le port d'Athènes. On l'annoncé blessé, transféré immédiatement à l'hôpital.

C'est une figure emblématique du cinéma européen, et le plus grand réalisateur grec de ces trente dernières années. Né le 27 avril 1935, il avait incarné le Nouveau cinéma grec des années 70, avant de livrer une oeuvre symbolique, poétique, contemplative, émouvante. Ses fresques reflétaient son pays, ses troubles et ses tourments, dénonçant la tyrannie, tissant un portrait mélancolique de la condition humaine, tout en esthétisant au maximum chacun de ses plans. Il ne se lassait pas des paysages pluvieux, venteux et grisâtres de son pays pour mieux dépeindre l'aspect existentiel de son cinéma.

Après avoir voulu devenir écrivain, Théo Angelopolos, qui avait étudié le droit, avait poursuivi ses études à Paris en 1962 et 1963, à l'Institut des Hautes études cinématographiques (Idhec, l'ancienne Fémis) avant de devenir critique cinématographique. Membre du jury des festivals de Berlin (1978) et de Cannes (1987), il a aussi été largement récompensé dans les plus grands festivals du monde : Prix de la critique à Berlin pour Jours de 36 en 1972, prix de la Critique également à Cannes pour Le voyage des comédiens (1975), Le Voyage à Cythère (1984) et Le regard d'Ulysse (1995) qui a aussi emporté le Grand prix du jury, Palme d'or toujours à Cannes en 1998 avec L'éternité et un jour, Grand prix spécial des Amériques en 2004 à Montréal, prix de la critique toujours mais à Venise avec Alexandre le Grand en 1980 et cinq fois primé sur la lagune pour Paysage dans le brouillard en 1988... Il avait tourné avec les plus grands : Harvey Keitel, Marcello Mastroianni (L'apiculteur), Bruno Ganz, Jeanne Moreau (Le pas suspendu de la cigogne,...

Il avait énormément de difficulté à convaincre des producteurs pour financer ses films. Son perfectionnisme ralentissait évidemment son rythme de travail. Après sa Palme d'or, les cinéphiles ont attendu six ans pour revoir un film, en 2004, du cinéaste. Eleni, la terre qui pleure avait été présenté à Berlin. C'était le début d'une nouvelle trilogie qui se poursuivra en 2008 avec La poussière du temps, boudé tant par la critique que par le public.

Il avait démarré récemment le tournage de son dernier film, L'autre mer, miroir tendu à l'échec européen et la faillite de la Grèce (voir notre actualité du 1er juin 2011).

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Catherine Deneuve est la Grande Catherine de Russie pour le grec Smaragdis

Posté par vincy, le 2 novembre 2011

La Grèce est en pleine crise économique, politique et sociale. Mais, paradoxalement, le cinéma grec renaît... Après une vingtaine d'années de disette, où Theo Angelopoulos était l'un des rares à exporter ses films (et obtenir une Palme d'or en 1998), des cinéastes comme Yorgos Lanthimos, Athina-Rachel Tsangari, Thanos Anatopoulos, Filippos Tsitos ou encore Panos H. Koutras ont envahit les festivals et obtenu plusieurs prix dans le monde.

Yannis Smaragdis (65 ans), l'un des maîtres du Nouveau cinéma grec (années 70 et 80), revient à la réalisation avec God loves caviar (Dieu aime le caviar, O theos agapaei to haviari) selon les informations du Film français et Screen International. Le réalisateur d'Alaloum (1982), plus gros succès grec au box office national, et d'autres succès populaires comme Cavafy (1996), avait remporté le prix du public, le prix du meilleur film et celui du meilleur réalisateur au Festival de Thessalonique avec son dernier film  El Greco (2007).

Pour sa nouvelle fiction, le cinéaste s'est entouré d'un casting international. L'allemand Sebastian Koch (La vie des autres, Sans identité), l'anglais John Cleese (ex-Monty Pithon, Un poisson nommé Wanda), l'espagnol Juan Diego Botto (qui a déjà joué pour le réalisateur dans El Greco) et Catherine Deneuve ont commencé le tournage lundi. Deneuve incarne la tsarine Catherine II et Koch interprète Varkavis.

L'histoire est celle d'Ioannis Varvakis (1745-1825), marin vendu à la Russie lors du conflit turco-russe vers la fin du XVIIIe siècle. Il combattit vaillamment les Turcs durant la Bataille de Chesma. Comme beaucoup de ses compatriotes, à la fin de cette guerre qui laissa la Grèce dans le giron de l'Empire Ottoman, il s'exila en Russie. Grâce à l'aide de la Grande Catherine II de Russie, Ivan Andreevich Varvatsi (son nom russe) deviendra l'un des grands négociateurs de caviar de la Mer Caspienne. Le caviar le rend millionnaire en l'exportant par chameau ou différentes voies navigables vers la Grèce et l'Europe. Avec sa fortune, il soutiendra activement la révolution grecque (1821-1832). De retour dans son pays natal en 1824, il y décèdera un an plus tard alors qu'il voulait promouvoir un système éducatif moderne. Il laissera un million de roubles pour la construction d'un lycée.

Le film, budgété à 8 millions de $, se tourne entre les îles grecques, Chypre et la Russie (Saint Petersbourg et Astrakhan). Il devrait sortir en 2012.

Pour Smaragdis, "le film se propose d'aider le peuple grec en y trouvant du réconfort et en faisant face à la situation critique que le pays traverse."

Le réalisateur de Zorba le Grec, Michael Cacoyannis : fin de crédit (1922-2011)

Posté par vincy, le 25 juillet 2011

Le cinéaste chypriote-grec Michael Cacoyannis (ou Michel, ou encore Mikhalis ou même Mihalis Kakogiannis) connu pour l'immense succès de son film Zorba le Grec en 1964 est mort aujourd'hui à Athènes à l'âge de 89 ans. Il était hospitalisé depuis 10 jours.

Il a été nommé trois fois aux Oscars pour Zorba le Grec (meilleur film, réalisateur et scénario). Le film avait aussi été cité pour l'interprétation masculine d'Anthony Quinn, et avait reçu trois statuettes : second rôle féminin pour Lila Kedrova, direction artistique et image. Zorba le Grec est l'adaptation du roman de l'auteur grec Nikos Kazantzakis et a traversé le temps grâce à la bande originale de Mikis Théodorakis.

Il s'agit d'un des plus grands cinéastes grecs. De 1954 à 1977, 7 de ses films ont été sélectionnés au Festival de Cannes (dont il avait été membre du jury en 1959) : Réveil du dimanche, Stella femme libre, La fille en noir, Fin de crédit, L'épave, Electre et Iphigénie. Electre et Iphigénie furent aussi nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Da

Il avait reçu, entre autres prix, le Grand prix des Amériques pour l'ensemble de sa carrière au festival des films du monde de Montréal en 1999.

Cacoyannis a commencé sa carrière dans le théâtre londonien, comme acteur puis metteur en scène. Il débuta sa carrière de réalisateur en 1954 avec Le réveil du dimanche. Le réalisateur dirigea les grandes figures du cinéma grec : Melina Mercouri, Elli Lambeti et surtout Irène Papas à de nombreuses reprises. Mais son succès lui permit aussi de flirter avec Hollywood. Outre le casting international de Zorba (avec Quinn, Alan Bates, Papas), il enrôla Candice Bergen (Le jour où les poissons sont sortis de l'eau), Katharine Hepburn, Vanessa Redgrave et Geneviève Bujold (Les Troyennes), ... Dans Sweet Country, il réunit Jane Alexander, Carole Laure, Franco Nero, Randy Quaid, Jean-Pierre Aumont et Pierre Vaneck.

Il réalise son dernier film en 1999 : La cerisaie, avec Charlotte Rampling, Alan Bates, Gerard Butler et Katrin Cartlidge.

"Je garde mes yeux ouverts et je m'inspire de pièces classiques, qui sont mes amies, ou de faits réels. Il n'y a aucun trait commun à travers mon oeuvre parce que je n'essaye pas d'offrir mon intimité au monde. Chaque fois que je fais un film, j'ai une inspiration. Je ne les fais pas pour ajouter une ligne à mon CV" expliquait-il dans sa profession de foi.

Attiré par la tragédie et les révoltes, les désillusions et l'attirance de la folie, Cacoyannis était aussi capable de filmer des purs moments de grâce, de comédie ou de danse. Il faisait le pont entre le néoréalisme émergeant en Italie et un classicisme dans ses sujets, mélangeant souvent la Grèce antique avec la Grèce "moderne". Il a influencé des cinéastes comme Theo Angelopoulos.

Son apogée coïncide avec celle du cinéma grec, qui produisit jusqu'à plus de cent films par an dans les années 60, lorsque le Festival du film de Thessalonique fut créé, avant de connaître le déclin de la période où le pays fut dirigé par les dictateurs.

Cacoyannis continua de tourner, à l'étranger, de mettre en scène au théâtre. Il adapta même Zorba en comédie musicale à Broadway. Il a créé en 2004 une Fondation caritative à son nom dans le but d'aider, préserver et promouvoir les arts du Théâtre et du cinéma.

Théo Angelopoulos veut faire un film sur la crise grecque

Posté par vincy, le 1 juin 2011

3 ans après La poussière du temps, son dernier film, et 13 ans après sa Palme d'or pour L'éternité et un jour, Théo Angelopoulos vient d'annoncer qu'il allait réaliser un film sur la crise grecque, qui menace l'équilibre financier de l'Union européenne.

L'autre mer suivra la trace d'une troupe d'acteurs qui ne parviennent pas à produire une pièce de Bertold Brecht, L'opéra de quat'sous (créée en 1928). Un père et une fille symboliseront les deux générations au coeur de la crise de la dette : celui qui en est à l'origine et celle qui en subit les conséquences.

Angelopoulos, pessimiste sur l'issue du problème et stupéfait par l'ampleur des erreurs commises, veut aussi évoquer le rêve européen, aujourd'hui dilapidé.

On a pu remarquer le réalisateur au dernier Festival de Cannes, lors du rendez-vous européen où il fêtait le 20e anniversaire du programme MEDIA et participait à une réunion sur l'avenir du programme (voir actualité du 16 mai).