Venise 2012 : Spring Breakers, le bad trip de Harmony Korine

Posté par kristofy, le 5 septembre 2012

En compétition à Venise, Spring Breakers s’annonçait sulfureux avec les "teen-idols" en bikini et James Franco en "gansta" devant la caméra de Harmony Korine : il y allait sûrement y avoir quelque chose de l’ordre de la perversion de l’adolescence... Pourtant Spring Breakers brille comme un sapin de noël auprès duquel on trouve pas le cadeau souhaité.

Les premières minutes :

“Let’s fucking do it!” Le générique s’affiche en rose fluo, c’est la fête sur la plage où l’alcool coule à flot dans la bouche des filles en maillot de bain qui sucent aussi des glaces de manière sexy (comprendre suggestive), beaucoup sont topless, et une paire de seins occupe tout l’écran sur une musique "dubstep"... La séquence d’ouverture ‘sexe drogue et rock n’roll’ montre en quelques minutes ce qu’est la fête durant le spring break, cette cassure où les étudiants américains se lâchent entre l'hiver et la dernière ligne droite avant les examens. Trois étudiantes trainent leur ennui dans la fumette, une autre préfère rejoindre un groupe religieux : elles constatent qu’elles n’ont pas assez d’argent pour partir en vacances. Et si elles faisaient un hold-up ?  Nos héroïnes vont déchanter, et les spectateurs avec.

Un casting all-stars :

“You can change your life, you can change who you are.” Les actrices - Selena Gomez, Vanessa Hudgens et Ashley Benson - sont devenues stars très jeunes. La majorité de leurs fans est mineure, et elles incarnent certaines valeurs familiales made in Disney Channel. Avec ce film, elles apparaissent comme des filles au comportement dépravé , presque tout le temps en petite tenue. C’est la bonne idée aguicheuse de Spring Breakers de les faire jouer ce genre de personnages (auxquelles il faut ajouter Rachel Korine, la compagne du réalisateur).

Face à elle l’acteur caméléon, tombeur de filles et fantasme des gays, James Franco, apparait ici en gangster tatoué, les cheveux tressés et les dents dorées. La musique est assurée à la fois par Skrillex, la révélation du "dubstep" (dont l’influence va jusqu’à Korn et Muse) et Cliff Martinez qui a oeuvré sur la B.O.F. culte de Drive (et plusieurs films de Steven Soderbergh). Le directeur de la photo n’est autre que Benoît Debie (le collaborateur de Fabrice Du Welz et de Gaspard Noé).

Harmony Korine a écrit les scénarios les plus audacieux sur l’adolescence (Kids et Ken Park de Larry Clark) et ses films en tant que réalisateur (Gummo, Julien Donkey-Boy) en ont fait une figure majeure du cinéma américain indépendant. Spring Breakers était donc sur les meilleurs rails.

Un film pas assez abouti ?

“It can’t be the end of the fun.” Le montage est assez clippé avec des contrastes de couleurs "flashy". Ici le réalisateur est loin de son esthétique naturaliste habituelle. Des bouts de scènes sont rattachés à d’autres pour plusieurs séquences en voix-off, les transitions se font plusieurs fois avec le bruit de la détonation d’un pistolet, ce qui accentue une forme de suspens. Le premier tiers du film nous plonge dans une ambiance du type ‘girls gone wild’ où les ‘interdits’ liés à la nudité ou la consommation de drogue sont franchis. Mais un des problèmes de Spring Breakers est qu’il ne contient que le début d’une idée de film (les 4 étudiantes rencontrent un jeune gangster). Ensuite il ne se passe plus grand-chose. Alors, on se rend compte de la signification de ce montage façon clip : les images se succèdent sans scénario solide.

Le meilleur est déjà passé : un hold-up vu de l’intérieur d’une voiture qui tourne à l’extérieur puis ensuite vu de l’intérieur du bâtiment. Le pire est à venir quand James Franco commence au piano une chanson de Britney Spears entouré par les filles qui portent une cagoule rose. Tout est artificiel (même une scène de triolisme dans une piscine, c'est dire). Le cinéaste ne sait plus trop quoi faire de ses personnages (les jumeaux ATL sont oubliés, d’autres s’en vont en bus), ni quoi raconter (la voix-off arrive comme une béquille).

Spring break forever, bitches !

Harmony Korine délaise son univers white-trash pour se perdre dans un film chic et toc. En tout cas, il n’a aucun doute sur le fait que son film va attirer l’attention quand il sortira en salles : « Cette nouvelle génération d’adolescent sont les enfants de la télévision, des jeux-vidéo, de Youtube », clame-t-il, et avec un grand sourire amusé « all Disney’s fans gonna love this shit ! »

Toronto 2012 : 270 avant-premières et une pléiade de stars

Posté par vincy, le 5 septembre 2012

Nous voici à la veille de l'ouverture du plus grand festival de cinéma nord-américain (et l'un des Big Five de la planète). Créé en 1976, le Festival international du film de Toronto, qui ne remet aucun prix hormis ceux du public, s'ouvrira avec un thriller futuriste, Looper, de Rian Johnson, avec Bruce Willis, Joseph Gordon-Levitt, Emily Blunt et Paul Dano.

Directeur artistique du TIFF, Cameron Bailey a décrit la programmation comme étant « l'une des plus internationales et diversifiées ». 72 pays, 270 avant-premières (dont 146 premières mondiales), 289 long métrages projetés, 34 écrans mobilisés : de quoi donner le vertige. Cette année, les conflits internationaux et la vieillesse semblent le fil conducteur du festival.

Certains étaient déjà présents à Venise, comme To the Wonder de Terrence Malick (avec Ben Affleck, Javier Bardem et Rachel McAdams).

Côté Hollywood, on découvrira, entre autres, Argo, avec Ben Affleck, Cloud atlas, avec Tom Hanks, The place beyond the pines, avec Ryan Gosling, Thanks for sahring, avec Gwyneth Paltrow , Thee Company you Keep de et avec Robert Redford ; Jayne Mansfield's Car, de et avec Billy Bob Thornton...

Côté cinéma français, trois inédits internationaux : Foxfire de Laurent Cantet, Dans la maison de François Ozon et Capital de Costa Gavras. Auquel il faut ajouter l'avant-première nord-américaine de De rouille et d’os de Jacques Audiard.

Toronto accueillera de nombreuses avant-premières nord-américaines, qui se positionnent souvent pour les Oscars quand elles ont déjà été présentées à Berlin, Cannes, Locarno ou Venise. Ainsi, on trouve dans la programmation : A Royal Affair de Nikolai Arcel, The Reluctant Fundamentalist de Mira Nair, Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé , At Any Price de Ramin Bahrani, Dormant de Marco Bellocchio, The Hunt de Thomas Vinterberg, No de Pablo Lorrain, Outrage Beyond de Takeshi Kitano, Reality de Matteo Garrone, Bad 25 de Spike Lee, Pieta de Kim Ki-duk...

On note quelques noms connus parmi les avant premières internationales : le film de Deepa Mehta, une adaptation de Midnight children de Salman Rushdie ; le nouveau Mike Newell, adaptation du classique de Dickens, Great Expectations, avec Ralph Fiennes ; le dernier David O. Russell avec Bradley Cooper et Robert De Niro, Silver Linings Playbook ; Penelope Cruz et Emile Hirsh dans un film de Sergio castellitto, Twice Born ; Anna Karenina de Joe Wright, avec Keira Knightley et Jude Law ; L'attaque de Ziad Doueri, avec Gemma Aterton, Sam Riley et Saoirse Ronan ; Caught in the Web, le nouveau Chen Kaige ; The Deep de l'islandais Baltasar Kormakur ; Ginger and Rosa de Sally Potter ; Hannah Arendt de Margarethe von Trotta ; The Last Supper de Lu Chuan ; Quartet premier film de Dustin Hoffman ; ou encore The Sapphires de Wayne Blair.

Zhang Ziyi, Laura Linney, Marisa Tomei, Uma Thurman, Jake Gyllenhaal, Viggo Mortensen, Chris Evans, Annette Bening, Noami Watts, Philip Seymour Hoffman, Helen Hunt, les championnes de tennis Serena et Venus Williams, Jennifer Connelly, Jackie Chan, Colin Firth, James Franco, Johnny Depp sont également attendus sur le tapis rouge de la métropole canadienne.

Le festival se clôturera avec Song For Marion, avec Gemma Aterton, Christopher Eccleston, terence Stamp et Vanessa Redgrave, histoire d'amour d'un retraité aigri pour sa femme qui tombe malade.

The Secret (The Tall Man) : un thriller angoissant mais décevant

Posté par cynthia, le 5 septembre 2012

L'histoire : Le mal s'est abattu sur la petite ville de Cold Rock. Un par un, les enfants disparaissent, aucun indice, aucun témoin. Très vite, les rumeurs les plus folles circulent, une histoire terrible que l'on se raconte à voix basse, celle du Tall Man, un être mystérieux qui emporte les enfants à jamais. Avec cette légende, une terreur grandissante menace d'anéantir ce qui reste de la petite ville. Julia Denning n'a le temps ni pour les légendes ni pour les superstitions. En exerçant de son mieux son métier d'infirmière, elle essaie de préserver un semblant de normalité dans son travail et dans sa vie. Jusqu'à ce que la terreur frappe à sa porte... Réveillée au beau milieu de la nuit, elle se précipite dans la chambre de son petit garçon. Le lit est vide, et elle n'a que le temps d'apercevoir une immense silhouette fantomatique qui disparaît dans la nuit avec son enfant.

Notre avis : Tout commence dans un décor stressant, avec un fond de musique stridente et sinistre. Les séquences vidéos n'adoucissent guère l'atmosphère et renforce le sentiment claustrophobe que l'on ressent dès les premières minutes.
D'emblée, on est dans la peur. La petite ville américaine est bien glauque, la narratrice mystérieuse qui nous conte une légende ferait pâlir Stephen King, des enfants disparaissent sans doute enlevés par le fameux «tall man», ombre gigantesque et fantomatique.

Tout ça à l'air d'être intéressant mais c'est sans compter sur le bon (ou plutôt mauvais) vouloir du réalisateur de Martyrs, Pascal Laugier. On s'attend à avoir des réponses, mais on se pose surtout des questions durant tout le film. Cela donne du punch au film me direz-vous? Bien au contraire, cela transforme ce thriller en petit film familial du dimanche sur une chaîne câblée.

La peur laisse place à l'étonnement, à la découverte et surtout à la déception. Certes, le sujet innove un peu ; mais parfois il vaut mieux s'en tenir au grand classique plutôt que de "se la jouer" original et se vautrer dans sa propre bobine de film. Si vous aimez avoir peur passer votre chemin (un comble). Reste qu'on peut se laisser happer par ce thriller, notamment  grâce à la belle prestation de Jessica Biel, qui sauve presque ce massacre du genre. Démaquillée, pas coiffé et amaigrie, elle nous montre que la potiche de "7 à la maison" est morte et enterrée et qu'elle a bien sa place sur le banc des acteurs en vogue à Hollywood. Parfois, il faut passer par des séries B aux allures de navets pour faire l'ascension vers le sommet.

Venise 2012 : Joana Preiss actrice et chanteuse

Posté par kristofy, le 4 septembre 2012

Joana Preiss est une actrice qui figure aux génériques de plusieurs films de Olivier Assayas et de Christophe Honoré, on l'a découverte cette année comme réalisatrice d'un film singulier : Sibérie. Elle est aussi chanteuse lyrique, et ce talent particulier est montré dans le court-métrage Terra 1,2, 3 e 4 de Tonino De Bernardi, où les modulations de sa voix font merveille.

Ce court-métrage a été présenté à Venise, suivi d'un concert de Joana Preiss à la belle étoile, dont voici un un extrait :

Catherine Deneuve : Bette Davis, Jane Fonda, Meryl Streep, Danielle Darrieux et le temps qui passe

Posté par vincy, le 4 septembre 2012

Dans un grand entretien au Monde, Catherine Deneuve, égale à elle-même, mystérieuse et franche, évoque la vieillesse, et son dur impact sur les actrices.

"L'évolution ? A-t-elle seulement un modèle ? Une image d'actrice dont elle admirerait et envierait le parcours ?" s'interroge la journaliste Annick Cojean. A bientôt 69 ans, la comédienne qui a 55 ans de carrière derrière elle, répond "radicale" : « Non. Je ne vois pas dans le cinéma français d'actrices que j'ai pu connaître jeunes et qui auraient eu un itinéraire enviable. Elles ont toutes connu un passage à vide, un moment de disette où les rôles ont quasiment disparu. Et c'est bien pire en Amérique. Je me souviens que Bette Davis avait passé une annonce dans le journal professionnel Variety : actrice, tel âge, cherche rôles... Vous imaginez ? Le culte de la jeunesse est insensé aux Etats-Unis. Autant j'aime leur cinéma, autant il est nettement plus agréable d'être une Européenne !»

Danielle Darrieux, qui fut sa mère plusieurs fois au cinéma, chez Demy, Téchiné, Ozon ? « Ah Danielle ! Bien sûr, Danielle ! Géniale ! La seule à pouvoir vous empêcher d'avoir trop peur de vieillir. Mais elle a aussi connu des moments de creux... Non, des actrices de premiers plans continuant d'assurer des positions de vedette, je n'en vois pas. Il y a bien Meryl Streep, actrice et femme magnifique, avec un vrai caractère et qui, elle aussi, se protège. Mais elle est beaucoup plus jeune !»

Jane Fonda, qui lui succéda dans les bras de Roger Vadim ? « Alors elle, ce n'est vraiment pas un exemple qui me fait rêver ! C'est la caricature de l'Américaine tonique, bon chic bon genre. Pas du tout une image qui m'attire ! Absolument pas l'idée que je me fais d'une femme dans sa maturité.» Elle précise : « - Elle joue essentiellement, c'est vrai, des comédies, des rôles de belle-mère insupportable... Elle a évidemment une silhouette magnifique et un air pétulant. Mais elle est tellement l'archétype de ces grandes bourgeoises américaines que l'on croise à New York ou à Los Angeles, très minces, très actives, très bronzées, parlant excessivement vite avec un entrain effrayant... Le contraire de ce qui me séduit.»

Grandir toujours, vieillir, moins. Indiscipliné demoiselle, mais lucide. « Je ne suis pas obsédée par ça. Je suis même assez fataliste. Le temps passe, OK, je le sais, je le vois. Et les rôles évoluent normalement. Il m'arrive de lire un scénario en pensant : eh bien oui, c'est désormais en phase avec mon âge... Il m'arrive aussi de refuser un film où je me sens trop âgée pour le personnage : non, vraiment, ce ne serait pas crédible. Et je peux repousser un rôle en disant : non, franchement, j'ai encore le temps... Ce n'est pas tant une question d'âge que de comportement. Il y a des rôles de femmes de mon âge qui ne m'intéresseraient pas du tout. Aucune envie de jouer une grand-mère modèle qui va chercher sa petite-fille à l'école ! J'adore ça dans la vie, mais je ne souhaite pas me voir comme ça au cinéma.»

Comme le disait François Truffaut, « la crainte de Catherine Deneuve n'est pas de se laisser regarder,mais de se laisser deviner... »

Carlo Chatrian, nouveau « Maestro » de Locarno

Posté par vincy, le 4 septembre 2012

Pour remplacer Olivier Père, qui remplacera Michel Reilhac à la direction d'Arte France Cinéma, le conseil d'administration du Festival du film de Locarno a nommé, en séance extraordinaire, Carlo Chatrian au poste de directeur artistique.

Cette décision, votée le 4 septembre, permet à Chatrian d'entrer en fonction dès le 1er novembre prochain.

Carlo Chatrian est italien. A 41 ans, ce journaliste, enseignant, auteur et responsable de programmation écrit régulièrement dans les revues Filmcritica, Duellanti, Cineforum et dirige la revue Panoramiques. Il a également publié de nombreux ouvrages et signé des biographies et monographies sur les réalisateurs Errol Morris, Wong Kar-Wai, Johan Van Der Keuken, Frederick Wiseman, Maurizio Nichetti et Nicolas Philibert.

Chatrian s’est occupé de nombreuses rétrospectives, en collaborant avec des festivals comme Cinéma du réel (à Paris) et Courmayeur – Noir in Festival, et des institutions comme le Musée national du Cinéma de Turin. Vice-directeur de l’Alba Film Festival de 2001 à 2007, il est membre du comité de sélection du Festival dei Popoli de Florence et du Festival Visions du Réel de Nyon.

Cela fait 10 ans que Carlo Chatrian collabore avec le Festival du film de Locarno ; de 2006 à 2009, il a fait partie du comité de sélection. Il a également contribué comme curateur des rétrospectives de ces dernières éditions (Nanni Moretti, Manga Impact, Ernst Lubitsch, Vincente Minnelli, Otto Preminger cette année).

Depuis 2010, il est consultant auprès de la Cinémathèque suisse de Lausanne et, depuis 2011, il est directeur de la fondation “Film Commission Vallée d’Aoste”.

Carlo Chatrian a ainsi commenté sa nomination : « Le mot “cinéma” embrasse des réalités très différentes. On dit “cinéma” et l’on pense à l’un des instruments qui a façonné l’imaginaire contemporain, à ses formidables interprètes et à l’industrie qui le promeut et le rend possible, mais on pense aussi à l’acte de création, indépendant des modes, ou encore au mouvement de découverte du monde. Ces dimensions et bien d’autres encore se rejoignent et nourrissent à plus d’un titre le Festival de Locarno, qui est le lieu où se révèle la variété du cinéma, nous rendant tous un peu plus riches. Pouvoir diriger une manifestation qui, courageusement et régulièrement, sait présenter le cinéma de demain en le faisant dialoguer avec l’histoire du cinéma, est tout à la fois une grande fierté et un défi pour continuer à faire de Locarno un Festival libre, ouvert aux nouveautés et attentif aux exigences des professionnels ainsi qu’aux goûts des spectateurs qui, d’édition en édition, reviennent avec l’espoir d’être, une fois encore, surpris.»

Michael Clarke Duncan (1957-2012), éternel John Coffey de La Ligne Verte

Posté par vincy, le 4 septembre 2012

Michael Clarke Duncan, 54 ans, ancien garde du corps devenu vedette de cinéma, est mort cette nuit à 54 ans. Il avait subi un infarctus du myocarde le 13 juillet dernier. L'accident lui a été fatal.

Né le 15 décembre 1957 à Chicago, cette armoire à glace d'1m96 avait été élevé par sa mère célibataire. Résistant à l'environnement violent de son quartier, il s'est concentré sur sa scolarité avant de vouloir devenir, en grand fan de sports, footballeur professionnel. Activité trop brutale pour sa mère, il poursuit ses études avant de rejoindre Hollywood. Il ne sera pas immédiatement comédien. Avant d'apparaître dans "Le Prince de Bel Air", série qui révéla Will Smith, il fut le garde du corps de la star. Son physique massif, sa voix caverneuse, son sourire généreux ne suffisent pas à séduire les producteurs.

Au milieu des années 90, il débute avec des petits rôles, notamment à la télévision, dans différentes séries.

Tout se débloque en 1998 avec le mastodonte Armageddon du "léger" Michael Bay. Enorme blockbuster de cet été là, le public remarque sa présence charismatique, insolite, si peu équivalente à Hollywood (hormis peut-être chez les méchants de James Bond). L'année suivante, il émeut le public dans La Ligne Verte de Frank Darabont. Film qui, à travers les années, construit doucement une sorte de culte auprès des cinéphiles.

Dans le rôle d'un condamné à mort, à deux pas de la chaise électrique, et doté de pouvoirs guérisseurs, son personnage de John Coffey impressionne avec la douceur de son regard, sa fragilité mentale et sa force physique. Il est nommé à l'Oscar et au Golden Globe du meilleur second rôle masculin.

Depuis, il traîne sa carrure dans différents films de studios : Mon voisin le tueur, avec son copain Bruce Willis, La planète des singes (version Tim Burton), Le roi Scorpion, Daredevil, Sin City, The Island, ... Hollywood n'a jamais su apprivoiser le comédien, trop souvent vu comme un "freaks". Pourtant, il connaîtra une belle carrière grâce à sa voix ; on peut ainsi l'entendre dans Green Lantern, Comme chiens et chats (et sa suite), Kung Fu Panda, Frère des ours, et de nombreux jeux vidéos...

Il n'a jamais arrêté de tourner, pour le petit comme pour le grand écran. Mais il restera dans nos mémoires comme l'éternel John Coffey, rejoignant les esprits en s'évadant dans la campagne américaine... Ultime escapade.

Venise 2012 : Avec Après mai, Olivier Assayas regrette ses chères années 70

Posté par kristofy, le 3 septembre 2012

Après mai, en compétition au 69e Festival de Venise, le nouveau film d'Olivier Assayas, s’inspire en partie du temps de la jeunesse du cinéaste. Il s’ouvre sur une classe de lycéens à qui un professeur demande si un texte de Blaise Pascal évoque quelque chose de particulier en ce début des années 70. Puis une séquence de manifestation dégénère en combat de rue contre une brigade d’intervention (des CRS en moto qui frappent à coups de matraque). Ces jeunes protestent avec des tracts, des affiches, des tags. Un gendarme est gravement blessé, et certains de ces jeunes partent voyager ailleurs. Leurs ambitions artistiques et leurs engagements politiques vont se confronter à leurs diverses expériences…

Le réalisateur passe d'une expérience à une autre au fil du temps et des personnages, hélas sans un fil conducteur. A titre d'exemple un personnage doit prouver son dévouement à une cause sans penser à ce qu'il risque en prenant part à une opération clandestine. Il s'agit juste de brûler une voiture dans un champ perdu. Cette oeuvre invertébrée manque aussi d'un contrepoint comme ces années Pompidou qui serait, face B de leur désir d'alternative : ces jeunes ont l'esprit rebelle mais sans proposition de changement. Cela fait écho à notre époque, mais quid de l'avenir...

Les films d'Olivier Assayas ont en commun de faire apparaître sa cinéphilie et ses goûts musicaux ; mais ils cherchent, aussi, à capter quelque chose de l’ordre de la vérité et de l’air du temps (le titre anglais est d'ailleurs Something in the Air). On peut considérer que ses films post-années 2000 sont assez inégaux en comparaison avec la première partie de son oeuvre : Désordre, Paris s’éveille, L’eau froide, Irma Vep et Fin août début septembre sont plus aboutis que ses films des dix dernières années (à l'exception de Clean, tout à fait réussi). Sa série télé Carlos (3 épisodes qui ont aussi une version courte cinéma) a en quelque sorte marqué le retour de Assayas à un cinéma de nouveau maîtrisé. Dans la lignée de Carlos, Après mai est une reconstitution des années 70 ; ses deux personnages principaux Gilles et Christine sont proches de ceux de L’eau froide, les acteurs sont tous (sauf Lola Créton) de jeunes débutants inconnus : on attendait donc un grand film.

Bobos hippies gauchistes

On retrouve à l’écran toutes les bonnes intentions d'Assayas. Il aborde beaucoup de thèmes relatifs à ces seventies, sans pour autant parvenir à convaincre le spectateur totalement. Après mai est une chronique autour d'une dizaine de personnages plus ou moins engagés dans des gauchismes (communisme, trotskisme, maoisme…) dont les motivations sont moins de penser leur futur que de protester contre leur présent. Ces jeunes filles et garçons semblent tous vivre dans une bulle privilégiée, idéale, sans contraintes, où chacun peut voyager partout (Italie, Londres, Kaboul, New-York), vivre dans de grands appartements, se prétendre artiste avec des barbouillages de peinture, se passionner pour les luttes d’ouvriers italiens et pour le peuple du Laos, et peut-être aussi avoir des chagrins d'amour. Des bobos précurseurs.

"Je vis dans mes imaginations, et quand le réel frappe à ma porte je n'ouvre pas."

Après mai rêvait d'être un bouillonnement politique et artistique de la France des années 70, mais avec la mollesse de ses personnages il résonne davantage comme la fin d’une époque, là on espérait la naissance d'un bouleversement culturel. C'est peut-être voulu, mais cela frustre. Conduisant à une forme de nostalgie plutôt qu'à une espérance, un regret plutôt qu'un souffle.

Assayas y témoigne de son expérience : « Je ne fais pas de films pour transmettre des messages, je ne pense pas que le cinéma soit un moyen d’information, ça c’est plutôt du journalisme. Le cinéma représente des contradictions que le public peut interpréter ou juger selon son regard. Aujourd’hui toute information est accessible tout le temps à tout le monde. A l’époque des années 70 l’information circulait moins et elle était écrite par et pour des adultes. La contre-culture et la free-press était une manière pour cette jeunesse de faire circuler d’autres informations, et d’autres idées aussi avec le rock underground ou le cinéma alternatif. La valeur de cette communication minoritaire, c’est qu’elle pouvait peut-être avoir une résonance majoritaire. Tout ceci est un peu perdu de nos jours.»

C'est toujours mieux avant... même les films d'Assayas.

Un film avec De Niro, Paul Dano et Julianne Moore sacrifié en salles ce mercredi

Posté par vincy, le 3 septembre 2012

On connaissait les sorties techniques : ces films qui sortent sur moins de 10 copies, par contrat, et sans moyens marketing réels. Voici la sortie sacrifice. Universal annonce aujourd'hui que le nouveau film de Paul Weitz, Monsieur Flynn (Being Flynn) sera dans les salles ce mercredi.

Il s'agit de l'adaptation de l'autobiographie du dramaturge et poète Nick Flynn (Another Bullshit Night in Suck City) : alorsqu'il travaille dans un centre pour les sans-abris de Boston, Nick Flynn tombe sur son père, un escroc, poète à ses heures perdues. Lui-même perdu dans sa vie, Nick doit lutter contre l'envie de renouer une fois de plus les liens avec son père.

On reste surpris par tant de désinvolture sur un film : quitte à ne pas vouloir le sortir (de fait, il y a trop de sorties chaque semaine), pourquoi ne pas envisager une diffusion en "prime" sur Arte et la mise à disposition du film en vidéo à la demande une semaine après?

D'autant que Paul Weitz, déjà, ce n'est pas n'importe quel cinéaste. On lui doit American Pie, Pour un garçon, En bonne compagnie, Mon beau-père et nous.

Mais avec un tel casting surtout, le film méritait peut-être de ne pas sombrer dans l'oubli dès la première séance de mercredi : Robert De Niro, Paul Dano (Little Miss Sunshine, There Will Be Blood) et Julianne Moore. Certes, le film, sorti en salles en mars aux USA, a été un bide : 540 000$ au final (6 semaines d'exploitation).

La critique a été partagée à sa sortie. De notre côté, voici notre bref avis : même si cette relation filiale père-fils tend à se perdre dans certains errements désenchantés des personnages, la rencontre entre De Niro et Dano tient ses promesses. De Niro, notamment, en écrivain raté trouve ici - enfin - une opportunité de livrer toute la mesure de son talent hors normes (Petsss).

Les droits du livre avaient été acquis il y a cinq ans, le film tourné il y a deux ans. On pourrait presque classer cette oeuvre parmi les films maudits.

DiCaprio, Maguire et Hardy unis pour une bonne cause

Posté par cynthia, le 3 septembre 2012

Selon The Hollywood Reporter, Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire et Tom Hardy devraient prochainement s'associer afin de produire un film contre la pratique du braconnage. L'idée qui a séduit la Warner Bros, serait venu de l'interprète du méchant Bane dans The Dark Knight Rises et inspiré par l'un de ses amis, militant pour le droit des animaux.

Pour le moment ni le mythique élu de Titanic Leonardo DiCaprio, ni l'ex-super héros arachnéen Tobey Maguire et ni la nouvelle coqueluche d'Hollywood, Tom Hardy n'ont précisé s'ils allaient jouer dans le film ou non. DiCaprio et Maguire, amis d'enfance, seront à l'affiche l'été prochain de Gatsby le Magnifique. DiCaprio a déjà été partenaire d'Hardy dans Inception.

Le film devrait être tourné à la manière de Trafic (de Steven Soderbergh), avec plusieurs histoires s'entremêlant entre la traque des animaux en Afrique et les maisons de haute-couture à Paris . Les trois stars sont toujours à la recherche d'un scénariste.