Les premiers jours du BIFFF se suivent et ne se ressemblent pas : chaque film passe seulement une seule fois dans une seule salle (sauf quelques exceptions), le dilemme pour les festivaliers est donc de choisir entre esprit frappeur ou zombie affamé… Toutes sections confondues, il y a 110 films présentés, de toutes nationalités ou presque : on remarque l’absence de films en provenance de France, le "cinéma de genre français" étant plutôt moribond.
Les rares cinéastes français qui s'y intéressent tournent aux Etats-Unis, et le BIFFF a notamment montré Maniac (Alexandre Aja, Franck Khalfoun, Nora Arnezeder) et Kiss of the Damned de Xan Cassavetes (vu à Venise) avec Roxane Mesquida, Anna Mouglalis et Joséphine de la Baume en vampires. D’autres pays comme la Norvège ou la Malaisie ont un film fantastique sélectionné au BIFFF, ou encore la Lituanie et Vanishing Waves, qui d'ailleurs sortira en France le 29 mai.
Déjà quelques très bons films se sont fait remarquer et sont tout à fait recommandables. L’omnibus Horror Stories (photo de gauche) qui réunit plusieurs courts-métrages de Corée du Sud réalisés par Jung Bum-shik, Lim Dae-woon, Hong Ji-young, Kim Gok& Kim Sun, et Min Gyu-dong. A la manière d’autres films du même genre comme 3 extrêmes (de Park Chan-wook, Takashi Miike et Fruit Chan), ce collectif de différentes histoires montre à la fois le travail de talentueux réalisateurs dont on devrait reparler à l’avenir et surtout provoque une multitude de sensations fortes chez le spectateur qui va beaucoup sursauter. On y voit un livreur qui va traumatiser deux enfants seuls dans un appartement, un assassin dans un avion qui va tuer presque tout l’équipage, une femme qui convoite le futur mari de sa sœur à s’en mordre les doigts, un médecin et son assistante qui devront décider dans une ambulance sur une route infestée de zombies si la femme sur le brancard risque de les contaminer…
Dans un genre tout à fait différent de la comédie familiale, il faut saluer le Brésilien Claudio Torres qui a écrit et réalisé O Homem do futuro (l’homme du futur), avec Wagner Moura (Tropa de Elite) et Alinne Moraes (vedette de la télé). Le thème du voyage dans le temps à été maintes fois exploré au cinéma avec la même constante : modifier le passé en mieux peut aussi ensuite modifier le futur en pire. Ici il s’agit d’un prof de physique un peu terne qui ne s’est toujours pas remis de l’humiliation subie quand il était étudiant à cause de la belle fille de ses rêves, et en travaillant à une énergie alternative avec un accélérateur de particules il va se retrouver dans le passé, en 1991, justement à ce moment de sa jeunesse. Cette fois, il va faire en sorte que la belle l’aime, lui…
Le film revisite tous les clichés du voyage temporel avec à la fois une rigueur scénaristique presque scientifique (chaque évènement aura pour cause ou effet un autre évènement à une autre époque, et pour plusieurs personnes) et aussi beaucoup d’humour (à un moment la belle fille verra en face d’elle trois versions de son prétendant à différents âges). Claudio Torres réussit là un film qui se rapproche de l’univers Edgar Wright/Simon Pegg/Nick Frost, O Homem do futuro a d’ailleurs eu un grand succès au Brésil. Avant d'être reconnu en France ?