Rachid Bouchareb a un agenda chargé. Il va produire le premier long métrage réalisé par son acteur fétiche, le comédien césarisé (pour Les témoins) Sami Bouajila. Bouajila a joué devant la caméra de Bouchareb dans Indigènes, London River et Hors-la-Loi.
L'acteur a décidé de franchir le pas avec l'adaptation de Meurtre entre soeurs, d'après le livre de Willa Marsh.
Le roman, paru en 2009 en France, raconte l'histoire de deux demi-soeurs Olivia et Emily, dans l'Angleterre des années 50. Leur vie est bouleversée par la naissance de Rosie, la fille préférée de leurs parents. Gâtée et sournoise, celle-ci gâche les espoirs de mariage de ses soeurs. Plus tard, elle convoite la maison familiale où vivent encore Olivia, Emily et leurs parents. Elle doit aussi gérer son mariage avec Rup et les aléas d'Alice, sa fille, junkie sans scrupule.
Le scénario a été coécrit par Bouajila et Zoé Galeron (qui avait écrit London River). Ce modeste budget de 3,8 millions d'euros sera distribué par Le Pacte. Le tournage débutera en septembre, avec Dominique Blanc, Claude Perron, Julie Ferrier, Edith Scob et Francine Berge.
De son côté, Bouchareb prépare son prochain film, son premier depuis Hors-la-Loi il y a trois ans. Brenda Blethyn, deux fois nommée aux Oscars et prix d'interprétation à Cannes pour Secrets et mensonges, déjà de l'aventure de London River, sera la vedette de Enemy's Way, remake librement inspiré de Deux hommes dans la ville, film de José Giovanni, avec Gabin et Delon. Blethyn reprendra le rôle de Gabin, face à Forest Whitaker, qui incarnera le personnage de Delon. L'action a été transposée dans la une petite ville de l'Arizona, de nos jours.
La compétition internationale du BIFFF réunit 13 films que le jury va devoir départager.
Celui-ci est composé de personnalités éclectiques qui ont comme point commun de tous parler un peu français : le président en est le réalisateur Roland Joffé (multi-primé pour Mission,La cité de la joie, Les amants du nouveau monde) et il est accompagné de l’actrice Marina Anna Eich, et des réalisateur Frédéric Fonteyne et Ian Softley.
A mi-parcours de ce 31e BIFFF, un des favoris du public est l’espagnol Ghost Graduation (Promoción fantasma). Il met en scène une école dont la réputation est entachée d’incidents en tout genre qui font réduire les effectifs. Un nouveau prof pourrait bien aider. Car lui voit des morts… et les fauteurs de troubles sont justement cinq élèves morts depuis longtemps et devenus des fantômes.
C’est une comédie très rythmée et très drôle qui mélange de manière subtile plusieurs histoires d’amour maladroites et touchantes, des cascades de répliques humoristiques, quelques gags spectaculaires, quelques situations potaches, des musiques irrésistibles... un vrai petit concentré de bonne humeur.
Le réalisateur Javier Ruiz Caldera et le scénariste Adolfo Valor (photo ci-dessous) se sont livrés aux questions des festivaliers avec la même bonne humeur communicative que celle de leur film. Le scénario a en fait d’abord été écrit pour le plaisir, sans aucun contrat ni engagement, et ce n’est qu’après avoir une version jugée bonne qu'a débuté la recherche d’un producteur.
Adolfo Valor (l’un des deux scénaristes) avait déjà vu et bien aimé le film Spanish movie (qui était déjà une parodie de films fantastiques) de Javier Ruiz Caldera, alors il a voulu qu’il dirige cette histoire.
Le réalisateur explique : " on avait peu de budget et on devait montrer cette relation spéciale qu’ont certains personnages avec les fantômes : on a d’abord tourné la scène avec l’acteur fantôme puis on l’a refait avec le personnage seul, au montage on a alterné les prises quand il est seul et quand il est avec, et ça fonctionne tout à fait sans aucun effets spéciaux. Le film est réussi parce qu’on joue le jeu de la comédie. Visuellement, il y a des éléments américains comme dans les vêtements par exemple, mais dans mon école c’était un peu comme ça déjà, je voulais faire comme un de ces films américains des années 80, j’ai été élevé avec ces films plus qu’avec mes parents."
Pour les rôles principaux des adultes de l’école ils ont choisis les acteurs qu’ils avaient en tête en commençant par Raúl Arévalo, vu auparavant dans Balada triste de trompeta de Alex de la Iglésia et à l’affiche dans Les amants passagers de Pedro Almodovar, Alexandra Jiménez, et aussi Carlos Aceres dont les premiers pas au cinéma (après de la télévision) ont déjà eu lieu dans le film précédent de Javier Ruiz Caldera et qui depuis est très demandé : Carlos Aceres est lui aussi au générique de Balada triste de trompeta et des amants passagers, et aussi dans les films fantastiques Extraterrestre et Lobos de Arga (comédie avec des loups-garrous) déjà passés par le BIFFF. Pour les rôles des élèves fantômes de l’école il y a eu là un casting pour trouver les bonnes personnes, en particulier la fille qui chante.
Le scénariste est lui ravi de leur succès : "quand on fait une comédie comme celle-ci en Espagne on entend que certaines choses ne peuvent pas forcément fonctionner ailleurs. Le film est 100% espagnol avec certains éléments typiques du pays, et on a été surpris de la qualité des sous-titres qui font que certaines blagues ont encore mieux marché dans d’autres pays comme au festival de Toronto et ici à Bruxelles qu'en Espagne. Il se pourrait bien qu’il y ait un remake américain, les droits ont été achetés par Will Smith qui veut le produire."
La prochaine soirée Disturb, projection de court métrages récents présentés par leurs auteurs, et qui se déroule dans le bar La Cantada (Paris 11e) chaque deuxième jeudi du mois, se tiendra le 11 avril prochain. Parmi les dix films présentés ce soir-là, les spectateurs pourront notamment découvrir Vague d'amour, réalisé par notre collaborateur Christophe Train.
Le film est une "histoire d'amour onirique" et sans paroles portée par deux acteurs qui doivent faire passer toute l'émotion à travers leur corps et leur visage.
"Entre performance artistique et poésie visuelle, [Vague d'amour] propose un voyage vers un retour aux Sources où l’on vient étancher sa soif", explique le réalisateur dans sa note d'intention. "Ce voyage pourrait se poursuivre éternellement, vers un horizon infini, mais tel Prospero, le personnage de La Tempête de Shakespeare, nous devons désormais confier « nos recueils de magie aux eaux de l’oubli et aux profondeurs aquatiques »".
Le reste du programme sera composé de Mon bel amour et You're mine de Pascal Lastrajoli, De la poudre aux yeux de Gaël Jagot, Serial mama de Mile Stevic, Futur proche - lifever de Ted Hardy-Carnac, Les autres de Gilles Martinez, La vie en impro de Mickael Sultan, Poulpi de Bertrand Touchard et Farewell my love de Stéphane Marchetti.
En avant-goût, découvrez la bande-annonce de Vague d'amour et craquez pour les soirées Disturb, occasion unique de vérifier la vitalité de la création courte contemporaine !
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Soirée Disturb du 11 avril 2013
De 19h30 à 22h30
La Cantada, 13 rue moret, 75011 PARIS