Le cinéma européen rêve du marché chinois
François Hollande effectue son premier déplacement d'état en Chine les 25 et 26 avril prochain, et les professionnels du cinéma français ont décidé d'en profiter pour réclamer une plus grande ouverture du marché chinois aux films du continent européen. "J'espère qu'il va en parler. En tout cas, je ne vois pourquoi il n'y aurait pas un quota équivalent de films européens aux films américains", remarque le réalisateur Jean-Paul Salomé, à la tête d'Unifrance depuis début 2013.
Ce qui affole la profession, c'est l'immense manne financière que pourrait représenter à terme l'augmentation des sorties françaises et européennes sur le territoire chinois, actuel deuxième marché mondial des films derrière les Etats-Unis avec 2 milliards d'euros de recettes de billetterie en 2012. "Il y a des publics pour Iron Man et il y a des publics pour Amour et des films français", déclare également Jean-paul Salomé. "Il y a des publics de niches, mais en Chine ce sont des grosses niches, cela vaut le coup".
Ce qui coince, c'est le quota de 34 films étrangers autorisés à la distribution dans les salles chinoises dont profitent en priorité les films américains. "Les Américains ont ce dynamisme et cette notion que pour eux le cinéma, cela s'exporte. C'est vrai qu'on ne joue pas dans la même cour, il faut être réaliste. En même temps, il n'y a aucune raison qu'on soit cantonné à quelques films par an", relève le patron d'Unifrance.
En 2012, Washington a même réussi à obtenir l'admission supplémentaire de 14 superproductions d'Hollywood en exerçant une forte pression à l'Organisation mondiale du Commerce. Mais pour Isabelle Glachant, représentante pour la Chine d'UniFrance, "la position européenne est que le cinéma ne se négocie pas au sein de l'OMC."
Des négociations sont justement en cours pour trouver un distributeur chinois à Amour. Paradoxalement, alors que le film connaît une très belle carrière à l'étranger et peut s’enorgueillir d'une palme d'or et d'un Oscar, l'opération s'avère compliquée. D'où l'espoir que la visite de François Hollande puisse provoquer une vraie réflexion conjointe sur la manière de faciliter, à terme, la diffusion des films français et européens en Chine.
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