Arras 2015 : Daniel et Emmanuel Leconte pour L’humour à mort

Posté par MpM, le 11 novembre 2015

Moins d'un an après les événements meurtriers de janvier 2015, le réalisateur Daniel Leconte (C'est dur d'être aimé par des cons) et son fils Emmanuel présentent à Arras un documentaire réalisé dans l'urgence pour donner la parole aux survivants de l'attaque contre Charlie Hebdo et témoigner de la mobilisation populaire qui a suivi.

Mêlant témoignages, reportages et analyses a posteriori, le film n'apprendra pas grand chose à ceux qui connaissaient bien Charlie Hebdo, et notamment la fameuse "affaire" des caricatures danoises. Il offre toutefois une catharsis salutaire et un hommage touchant aux disparus. Les interventions d'Elisabeth Badinter et de Soufiane Zitouni insufflent un début de réflexion sur les conséquences sociétales de cette série d'attentats commis entre le 7 et le 9 janvier 2015.

Réalisé à chaud, et donc en pleine émotion, le film en appelle d'une certaine manière d'autres pour prendre la mesure (encore difficile et douloureuse) de ce qui a changé depuis. Mais, comme le soulignent à raison les réalisateurs, il était nécessaire d'enregistrer en temps réel ces premières semaines ayant suivi la succession de drames, afin d'en immortaliser l'extrême singularité.

La Pagode restera un cinéma mais…

Posté par vincy, le 11 novembre 2015

La Pagode, cinéma du 7ème arrondissement de Paris, est fermée depuis hier, mardi 10 novembre (lire notre actualité du 5 novembre).

Rappel des faits et de la condamnation

La Cour d'appel de Paris a débouté la société Europalaces Etoiles (Etoile Cinémas) de l'intégralité de ses demandes, après trois ans de bataille judiciaire. La propriétaire, la société civile immobilière Foch Dauphine, a décidé de répliquer à la campagne lancée pour sauver l'unique cinéma du 7e arrondissement.

"La société Cinéma La Pagode avait été parfaitement informée depuis l'origine de sa gérance de l'étendue de ses droits et obligations et qu'elle n'avait aucun droit ni titre à se maintenir dans les lieux après en avoir reçu valablement congé. Durant ces trois années [de bataille judiciaire] la société Cinéma La Pagode s'est maintenue abusivement dans les lieux tout en cessant tout règlement de ses obligations et ce en dépit d'une injonction du Tribunal. Son attitude inexcusable la rend de surcroit responsable de la dégradation de ces lieux prestigieux dans lesquels les travaux déclarés urgents par la préfecture de police ont été d'autant retardés."

La Cour d'appel a donc condamné la société Cinéma La Pagode, à une expulsion "assortie d'une astreinte de 2 000€ par jour passé un délai de deux mois à compter de la signification de l'arrêt", et à payer à la société locataire Europalaces Etoile qui l'avait nommée en gérance les sommes dont elle était redevable et les dépens.

Propriétaire depuis 1986, d'abord au titre de la Compagnie Rembrandt Investissement en 1986 puis à partir de 1991, sous l'égide de la SCI Foch Dauphine, Elisabeth Dauchy touchait contractuellement un montant hors taxes et charges de 67 839,80€ par an, pour la location gérance du bâtiment. Le contrat a expiré en 2012 et la société Europalaces Etoile avait six mois pour libérer les lieux. Depuis ce moment, "l'indemnité due à SCI Foch Dauphine n'est plus acquittée" selon la propriétaire..

La Pagode, protégée, restera un cinéma

Classée Monument historique depuis 1990, La Pagode est protégée. L'inquiétude vient plutôt de son devenir maintenant que les deux salles sont fermées.

Elisabeth Dauchy "tient à ce que La Pagode reste le cinéma mythique qu'il a toujours été avant même qu'elle l'acquière en 1986". "Je souhaite qu'elle soit rénovée avec soin par un architecte et des techniciens de talent. Ses portes fermeront le temps de réaliser les travaux nécessaires mais La Pagode restera un haut lieu culturel à sa réouverture." Nous voilà rassurés mais tout cela n'explique pas ce qu'elle veut faire de La Pagode et pourquoi ses liens avec Europalaces Cinémas, société respectée pour avoir lancé ou relancée de très belles salles à Paris, se sont à ce point dégradées.

Quels travaux? Quelles divergences?

Car on s'étonne malgré tout de l'aspect revanchard du communiqué que nous avons reçu hier. Il y a derrière cette affaire un malentendu persistant. Quand on lit le point de vue de la propriétaire - "« Le locataire-gérant entretiendra les locaux d'exploitation en parfait état de réparations locatives et d'entretien ». La société en gérance, Cinéma La Pagode, n'a pas pris soin du lieu et n'a donc pas souscrit à ses obligations d'occupant en n'entretenant pas ce lieu emblématique" - on reste surpris puisque Europalaces Etoile souhaitait également après quinze ans d'exploitation, rénover le cinéma.

Certes la SCI Foch Dauphine "n'a pas pu entrer dans son bien depuis trois ans et ne sait donc pas jusqu'où s'étendent les travaux à réaliser." Mais factuellement, cela remonte bien plus loin. La SCI Foch Dauphine avoue quand même avoir "déposé une demande de permis de construire le 10 octobre 2002", alors que la Pagode avait fermé de 1997 à 2000 pour être complétement remise aux normes. Aucune des deux parties n'explique l'objet ou les raisons de leurs divergences sur ces travaux imaginés deux ans après la réouverture du cinéma. Questions de normes (sécurité, accès pour les handicapés)? de matériel technique? de réhabilitation? d'agrandissement? Personne ne l'évoque.

La rentière mécène versus l'exploitant art et essai

Dans son CV, Elisabeth Dauchy, 69 ans, gérante de quatre sociétés spécialisées dans l'immobilier (avec leur siège dans le triangle d'or parisien), se revendique mécène de projets culturels depuis plusieurs décennies: "En aidant, en 1995, à produire Molom, conte de Mongolie de Marie-Jaoul de Poncheville sous la direction artistique de Abderrahmane Sissako, en offrant en 1992 le mobilier spécialement créé par Richard Peduzzi pour la Bibliothèque-Musée à l'Opéra Garnier après sa rénovation et en participant ensuite à l'ameublement du bureau de la direction de l'Opéra Bastille, Elisabeth Dauchy montre sa volonté constante au fils des ans de promouvoir les arts et de les rendre accessibles au grand public." Dont acte. Mais il reste des questions en suspens sur cet imbroglio juridique et sur l'avenir même du cinéma La Pagode. Et on peut aussi objecter que l'exploitant a plutôt bien fait son travail depuis 2000, avec plus de 100000 fidèles spectateurs par an grâce à une programmation pointue et des festivals.

Aujourd'hui, les perdants ce ce divorce pas amiable ce sont les cinéphiles parisiens. Et c'est assurément pathétique de laver son linge sale en public sans être totalement transparent vis-à-vis d'eux.

Poitiers Film Festival 2015 : le tour du monde en 47 films

Posté par MpM, le 11 novembre 2015

poitiers20151412 candidats, 47 sélectionnés. Des chiffres toujours plus vertigineux pour le Poitiers Film Festival dont la 38 édition se tiendra du 27 novembre au 4 décembre, et qui met à l'honneur les films de cinéastes en devenir issus de 34 écoles et 22 pays.

Les festivaliers voyageront donc de Cuba au Japon, de Pologne au Canada, de Thaïlande en Israël pour une compétition mêlant tous les genres et les styles.

Pour accompagner cette belle fenêtre ouverte sur la jeune création cinématographique mondiale, plusieurs temps forts rythmeront les dix jours du festival :

- une ouverture sous le signe du premier long métrage avec Le grand jeu de Nicolas Pariser, déjà précédé d'une belle réputation, un focus sur le cinéma allemand en présence de l'acteur Rüdiger Vogler (acteur fétiche de Wim Wenders) et du réalisateur Christoph Hochhäusler (Les Amitiés invisibles, L’Imposteur...),

- une master class sur la restauration de films en hommage aux 120 ans du cinéma et de la Gaumont, avec Jean-Paul Rappeneau en guest star,

- et une leçon de cinéma proposée par Pierre Schoeller (L’Exercice de l’État, Versailles...), Jean-Pierre Laforce et Philippe Schoeller.

Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amoureux du 7e art, les simples amateurs et bien sûr les aspirants étudiants en cinéma ! Car comme le rappelle le festival, quand ces jeunes cinéastes "seront à l’affiche des salles de cinémas avec leurs longs métrages, le public du Poitiers Film Festival pourra dire qu’il les a vus à Poitiers. Et même qu’ils les a rencontrés."