Edito: Aimer, boire et sortir

Posté par redaction, le 19 novembre 2015, dans Actualité, société, L'actu de l'équipe.

Les Français sont le peuple européen de la culture par excellence” écrivait Hermann von Keyserling en 1928. Voilà ce qui a été visé vendredi 13 novembre 2015 lors des attaques qui ont touché le Bataclan, où un concert de rock faisait vibrer les spectateurs, les cafés et restaurants des quartiers est de la capitale, où l'on refaisait le monde autour de pintes, de verres de vin ou d'un bon plat, et le Stade de France, où le football fédérait les supporters, sans distinction spécifique. La déflagration a été mondiale. Si à Paris, les cinémas, les salles de spectacle, les musées et les théâtres ont fermé, ailleurs les artistes et les humoristes ont rendu hommage à cette culture française, cet art de vivre si intriguant.

On avait presque oublier ce qui nous réunissait tant on nous survendait ce qui nous divisait. “La culture est un truc qui rassemble les gens, qui abat les différences”. C'est du groupe Public Enemy. C'était exactement ça qui était ciblé. Ce qui nous permet de vivre ensemble par delà nos différences et nos désaccords. Alors, oui, on peut avoir peur. Oui, on peut être en colère. Oui, nous sommes en deuil pour les 129 citoyens qui sont morts à cause d'une folie aveugle et assassine. L'ennemi n'aime pas la culture: il détruit des temples millénaires, rejette toute forme de musique, considère le cinéma comme un art satanique, refuse l'éducation et la lecture comme voies d'émancipation (“La salle de classe est le living room de la culture" faisait dire Quino à son héroïne Mafalda en pleine dictature argentine). A côté, le régime du Président Snow est modéré.

Mais c'est bien notre culture qu'il faut défendre. Par la culture qu'il faut combattre. Les artistes en créant, en nous montrant la complexité du monde ou en nous évadant de la dure réalité de l'époque. Les citoyens en participant, c'est-à-dire en sortant: aller au cinéma, à un concert, au musée, au théâtre... et après s'installer en terrasse, en discuter ou sinon, parler de tout et de rien. Rester superficiels et légers, malgré la profonde tristesse qui nous imprègne après la blessure profonde infligée. Jouer les papillons de nuit, embrasser qui vous voulez. Sortez! La vie est courte et précieuse. C'est banal, mais il faut le rappeler. C'est aussi la meilleure manière de combattre. Notre arme de citoyen. Leur monde n'est pas le nôtre, alors, résiste. Prouve que tu existes. Cherche ton bonheur partout.

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