L’instant Zappette: Emmy Awards are the new black !

Posté par wyzman, le 15 juillet 2016

Il y a quelques heures seulement, la liste des nommés des 68ème Emmy Awards a été dévoilée. Et force est de reconnaître qu'outre quelques oubliés (Uzo Aduba pour OITNB en tête), cette liste nous satisfait pleinement sur au moins un point : sa diversité. Dans le but d'éviter une polémique du type #OscarsSoWhite, l'Académie a pris des mesures drastiques et fait le choix de nommer des personnalités de couleur - qui le méritent sincèrement.

Du coup, c'est sans surprise que l'on retrouve parmi les nommés la comédie Black-ish ainsi que ses deux acteurs principaux, Anthony Anderson et Tracee Ellis Ross. Dans la catégorie meilleure actrice dans une série dramatique, Viola Davis de HTGAWM et Taraji P. Henson d'Empire sont également de retour. L'an dernier, la première était repartie avec le précieux Graal. Passés le buzz et la sensation de nouveauté, les deux femmes pourraient bien perdre face à Tatiana Maslany d'Orphan Black ou Keri Russell de The Americans. Voire carrément Robin Wright de House of Cards !

Grand gagnant de l'an dernier, Idris Elba est à nouveau nommé dans la catégorie meilleur acteur dans une mini-série ou un film pour son rôle dans Luther. Face à lui, il aura beaucoup de compétition. En effet, deux acteurs de couleur issus de The People v O.J. Simpsons : American Crime Story sont nommés : Cuba Gooding Jr. et Courtney B. Vance. La série de Ryan Murphy raconte dans sa première saison le procès d'Orenthal James Simpson, le joueur de football accusé du double homicide de son ex-femme Nicole Brown Simpson et de son compagnon Goldman. Fortement axé sur la question raciale (pour des raisons évidentes), le show de FX est nommé dans la catégorie meilleure mini-série tandis que Sterling K. Brown a été sélectionné parmi les meilleurs seconds rôles.

Par la suite, impossible de ne pas évoquer les nominations des deux comédies de Netflix, Unbreakable Kimmy Schmidt et Master of None. Le créateur de la seconde, Aziz Ansari est nommé dans la catégorie meilleur acteur d'une comédie et l'on ne peut qu'espérer qu'il remportera cet Emmy Award tant son interprétation de trentenaire new-yorkais, fils d'immigrés indiens est géniale. Du côté d'Unbreakable Kimmy Schmidt, la nomination de Tituss Burgess parmi les meilleurs seconds rôles est un véritable soulagement. Le personnage haut en couleur qu'il campe est divin. (Par ailleurs, si vous ne regardez pas Kimmy Schmidt, il serait d'ailleurs temps de vous y mettre !)

Évoquons maintenant la nomination de Kerry Washington pour son interprétation d'Anita Hill dans le téléfilm de HBO Confirmation. Brillante, c'est entre Sarah Paulson (The People v O.J. Simpson) et elle que se jouera ce prix ! Qui plus est, les 4 nominations de Beyoncé et de son documentaire Lemonade devraient ravir ses fans ainsi que les militants du mouvement #BlackLivesMatter quand les plus sériephiles d'entre nous peuvent se frotter les mains en voyant que Regina King n'a pas été oubliée pour American Crime.

Enfin, ne passons pas outre les nominations de Reg E. Cathey et Mahershala Ali de House of Cards, Keegan Michael-Key, Tracy Morgan, Steve Harvey… et RuPaul, la célèbre drag queen. Et tandis qu'Andre Charles de son vrai nom a dédié sa nomination "à tous les outsiders à travers le monde", Rami Malek, lui, peut d'ores et déjà savourer sa première nomination dans la catégorie meilleur acteur d'une série dramatique grâce à Mr. Robot ! Déjà nommé aux derniers Golden Globes, l'acteur de 35 ans aux ancêtres égyptiens et grecs pourrait bien repartir avec l'Emmy cette fois. C'est tout ce qu'on lui souhaite !

L’instant Zappette: le président des Emmy Awards tacle les goûts du public

Posté par wyzman, le 17 juillet 2015

Si vous êtes fan de séries télévisées américaines, vous n'êtes pas sans savoir qu'hier avait lieu l'annonce des nominations aux prochains Emmy Awards. Si l'on a retrouvé les mêmes habitués des cérémonies précédentes (Game of Thrones, Mad Men, House of Cards, Downton Abbey, Veep ou encore Louie), il y a quand même eu quelques surprises notables. Pas de Jim Parsons et de The Big Bang Theory cette année. Idem pour Julianna Marguiles et sa série The Good Wife. Si HBO s'est à nouveau positionnée comme un véritable mastodonte (126 nominations, un record), les services de streaming commencent eux aussi à faire des merveilles. En additionnant les nominations des séries de Netflix (34) et d'Amazon (12), on arrive à un total supérieur à celui des chaînes nationales (séparées). Si Game of Thrones peut se féliciter de dominer ces nominations avec 24 sélections, le plus étonnant nous vient d'Empire. Alors que la série a largement explosé les audiences cet hiver, les votants ont vraisemblablement décidé de bouder la série, ne lui desservant que 3 nominations, dont 2 dans des catégories "inférieures" (les costumes).

Interrogé par le site Deadline sur la question de la diversité et l'absence d'Empire des catégories "supérieures", le président de la cérémonie des Emmy Awards, Bruce Rosenblum, aurait mieux fait de se taire. "Nous n'avons que 7 places et il y a 20.000 membres qui votent. [Better Call Saul, Downton Abbey, Game of Thrones, Homeland, House of Cards, Mad Men et Orange is the New Black] sont les 7 séries avec lesquelles ils sont arrivés. Ici c'est pas les People's Choice Awards ! Nous reconnaissons l'excellence. (…) C'est un vote de vos pairs, des hommes et des femmes qui font la télévision. Et pour eux, c'étaient ça les 7 meilleures séries dramatiques." De là à croire que Rosenblum n'aime pas Empire, il n'y a qu'un pas. Mais il a pensé à assurer ses arrières. "Regardez les 7 séries nommées [dans la catégorie meilleure série dramatique] et dites-moi laquelle vous enlèveriez pour mettre Empire à la place - non pas qu'Empire ne soit pas une série géniale !" De son côté, le producteur des Emmy Awards, Don Mischer, se veut beaucoup plus diplomate : "Je ne sais pas quoi vous dire, si ce n'est que c'est comme ça que votent les membres de l'académie. Ils votent pour ce qui leur semble juste et il arrivera toujours que quelqu'un soit oublié."

Bien que les nominations des Emmy Awards aient apporté leur lot de bonnes surprises, le débat autour de la non-surprésence d'Empire fait écho à un sujet plus sensible. Alors que depuis le début de cette décennie (et même un peu avant), les acteurs de couleur écument sur nos écrans, il est devenu régulier de les voir snobés lors de cérémonies prestigieuses. Plus tôt cette année, le hashtag #OscarsSoWhite dénonçait l'absence totale d'acteurs de couleur parmi les nommés aux prix d'interprétation des Oscars. Et aux Emmy Awards, les votants semblent vraisemblablement être parvenus à ne pas faire s'opposer trois actrices de couleur dans la catégorie Meilleure actrice dans une série dramatique. En effet, pour son rôle de Cookie Lyon dans Empire, Taraji P. Henson était quasiment assurée d'avoir son ticket pour le tapis rouge. Et il en va de même pour Viola Davis, dont la performance dans How to Get Away with Murder a fait sensation cette saison. Présente sur la it-list l'année dernière, c'est Kerry Washington (Scandal) qui a été sacrifiée cette année. Les plus optimistes évoqueront une saison 4 un petit peu en deçà des précédentes. Tandis que les plus stratèges d'entre nous arriveront à la conclusion qu'avec 3 actrices noires (sur 6) dans une même catégorie, ne pas faire gagner l'une d'entre elles pourrait poser problème dans l'Amérique d'Obama. Surtout lorsque l'on sait que jusqu'ici, aucune actrice de couleur n'a remporté la fameuse statuette… La 67ème cérémonie des Emmy Awards se tiendra le 20 septembre à Los Angeles.

L’instant zappette: trop de noirs à l’écran, vraiment?

Posté par wyzman, le 12 avril 2015

D'après le Bureau des statistiques américain, les Afro-Américains ne représentaient que 13,6% de la population lors du dernier recensement. "13,6% c'est sans doute peu, mais cela ne les empêche pas d'être partout" diront certains. Dans leur volonté de représenter l'Amérique telle qu'elle est, c'est-à-dire dans sa diversité, les producteurs de télévision tournent cette année un grand nombre d'épisodes pilotes avec des acteurs "non-Caucasiens". Cette "tendance" que la journaliste de Deadline Nellie Andreeva a très mal perçue dans un article au vitriol. Néanmoins, rien ne nous empêche de nous poser la question : y a-t-il trop de Noirs sur les écrans US ?

Merci Shonda Rhimes?

La saison télévisuelle 2014-2015 a été intense du point de vue de la diversité. Et ce, en partie grâce à la productrice et scénariste Shonda Rhimes. En investissant toute la soirée du jeudi de la chaîne ABC, elle a littéralement redéfini le mot "diversité". Les shows qu'elle a créés ou produits sont d'un point de vue "ethnique" considérés comme "parfaits". Mais n'allons pas croire que cette Américaine de 45 ans a tout fait toute seule. Si Grey's Anatomy, Scandal et How To Get Away With Murder comptent 10 acteurs Afro-Américains (parmi les personnages principaux), ces séries ne sont pas les seules à mériter toute notre attention.

Productrice, actrice et surtout animatrice TV, Oprah Winfrey a beaucoup fait pour le communauté afro-américaine. A côté de ses participations à des films engagés tels que La Couleur pourpre, Le Majordome et plus récemment Selma, la business woman a aussi banalisé l'homosexualité, la bisexualité, la transsexualité et le SIDA au sein de la communauté noire via le programme "The Oprah Winfrey Show". Plus encore, sur sa propre chaîne de télévision, OWN, elle produit des shows qui sentent bon la culture black, tels que The Haves and the Have Nots, qui comprennent des personnages gays. En outre, nous pouvons bien évidemment évoquer la chaîne BET (Black Entertainment Television) qui a rapidement supplanté la mythique MTV.

Le nouveau visage de la télévision

Mais la "vague" à laquelle Nellie Andreeva fait référence dans son article n'est pas anodine. Oui, on constate un grand nombre d'acteurs noirs à la télévision américaine. Mais cela devient dérangeant pour certains dans la mesure où ces derniers interprètent des rôles de plus en plus conséquents, de plus en plus vraisemblables et d'un niveau social plus élevé. Loin des personnages caricaturaux trop longtemps mis en scène, l'héroïne de Scandal, la célèbre Olivia Pope (incarnée par la sublime Kerry Washington), est une experte en gestion de crise. Une femme avec un vrai métier et des responsabilités ! Rapidement devenue une icône de mode, on lui consacre désormais des Tumblr par centaines (Pope and Ballard par exemple). Quant à How To Get Away With Murder, les scénaristes ont pris pour habitude de filmer l'actrice principale Viola Davis en train de se démaquiller et de retirer son tissage pour nous faire entrer dans son intimité. Autrement dit, ce que l'on n'osait pas montrer ou mettre en avant par le passé n'est plus un problème.

Ce que fait parfaitement Justin Simien dans son premier long-métrage, Dear White People, actuellement à l'affiche. En opposant la culture black à la blanche, le réalisateur de 31 ans dresse un portrait concret et sans fard de la jeunesse sous l'ère Obama. Sous couvert d'être une satire de la société américaine, Dear White People pose des questions quasi existentielles et de la meilleure manière qui soit. Et il faut reconnaître que cela est bien plus subtil que dans Empire, la série phénomène de cet hiver: avec son casting presque uniquement composé d'acteurs noirs, le show de Lee Daniels (Le Majordome, Precious) joue avec les stéréotypes pour mieux les démonter. Et le procédé fonctionne à merveille, comme en attestent les 7,7M d'Américains qui ont pris la série en cours de route et ce public composé à 60% d'Afro-Américains. Empire rassemble, Empire parle à tous et Empire parle de tout.

La variété plutôt que la diversité

Parce que la série met en scène une famille américaine dans toute sa complexité, elle s'attache à des valeurs vieilles comme le monde : amour, filiation, ambition, réussite et jalousie fraternelle. A cela, se sont ajoutés des thèmes plus contemporain : indépendance économique, déni de paternité (50% des enfants afro-américains naissent sans père) et homosexualité. Et en matière de représentation de la sexualité, le show de Netflix Orange is the New Black se place là. Première personne ouvertement transgenre à être nommée pour un Emmy Award, l'Afro-Américaine Laverne Cox est rapidement devenue un symbole outre-Atlantique.

A leur manière, producteurs, réalisateurs, scénaristes et comédiens noirs réinventent ainsi la télévision et la notion de diversité. Plus besoin de cacher sa négritude pour faire de la bonne télévision puisque le téléspectateur veut des intrigues qui lui parlent et des acteurs auxquels il peut s'identifier. Car parmi ces 13,6% d'Américains, combien sont nécessairement dealers, serveurs dans un fast-food ou sous-diplômés? Et ce ne sont là que trois rôles clichés que l'on attribuait jusqu'ici trop souvent aux acteurs noirs. N'oublions pas du problème de l'univers carcéral: les discriminations judiciaires sont nombreuses (44 % de la population en prison est afro-américaine).

Une diversité à relativiser

Mais si la diversité que l'on vante aujourd'hui fait chaud au cœur, elle n'est pas inédite. Avant Empire, d'autres séries avaient des castings majoritairement noirs. En effet, bien avant que "Black-ish" ne devienne la "comédie familiale black" par excellence, "Le Cosby Show" et "Le Prince de Bel-Air" avaient creusé le sillon. La télévision actuelle se réinvente, s'adapte, remplit des niches, mais ne trace pas de nouveaux chemins.

La montée en puissance d'acteurs noirs soutenue par certains médias est néanmoins un écran de fumée. Pendant des années, la télévision américaine a simplement fait des personnages blacks des seconds couteaux. Et cela est à mettre en lien avec le clivage qui sévit actuellement outre-Atlantique. Entre les bavures policières et les décisions judiciaires qui disculpent des policiers blancs ayant tué des noirs, l'Amérique se réveille. Les drames de Ferguson et Cleveland ne sont que des exemples parmi tant d'autres. Mais ce sont tous ces drames qui inspirent des séries et des producteurs de plus en plus engagés (cf. The Good Wife et Scandal).

Une peur irrationnelle régulée par le marketing

Aujourd'hui, rien ne permet de dire qu'il y a trop d'acteurs noirs sur les écrans américains: Denzel Washington, Will Smith, Chris Tucker ont parmi les salaires les plus élevés à Hollywood. Proportionnellement, ce sont plutôt les Asiatiques et les Latino-américains qui sont sous-représentés aujourd'hui. L'élection et la réélection d'un président noir n'a pas profondément changé l'Amérique, dont une partie se croit et se voit encore "blanche". Et les succès de films comme Django Unchained, Lincoln, 12 Years a Slave ou bien Selma ne démontrent qu'une seule chose : le cinéma a une plus grande capacité d'adaptation que la télévision, malheureusement menée et régie par les annonceurs et la censure.

Mais, comme pour les séries dites "queer" (lire notre article sur ce sujet), on qualifie les contenus audiovisuels juste pour pouvoir les mettre dans une case, les identifier, les marketer et les vendre plus facilement. Le spectateur est supposé savoir ce qu'il va regarder, quitte à renforcer le communautarisme et les préjugés, tout en manquant de s'intéresser à l'autre...

Oscars 2013 : la version longue du scénario de Django Unchained bien meilleure?

Posté par kristofy, le 26 février 2013

django unchained script screenplay quanetin tarantinoDjango unchained a gagné deux trophées aux Oscars dimanche soir. Christoph Waltz a reçu une nouvelle fois celui du meilleur second rôle (après celui pour Inglourious Basterds) : ce choix de catégorie est en fait une volonté du producteur Harvey Weinstein puisqu'il avait peu de chances de gagner dans la catégorie du  meilleur acteur face aux favoris Daniel Day-Lewis et Joaquin Phoenix (il avait d’ailleurs fait la même chose pour The Artist avec Bérénice Béjo ou pour Le patient anglais avec Juliette Binoche). Et l'autre Oscar a été décerné à Quentin Tarantino, oublié dans la catégorie réalisateur, en tant que scénariste.

Cet Oscar du meilleur scénario récompense en réalité un script très amputé ! Le scénario original de Django unchained décrit de manière très précise une oeuvre qui devait durer environ 3h30 ; mais hors de question pour la production de découper le film en deux parties comme pour son Kill Bill… Quentin Tarantino a dû enlever plusieurs parties de son script pour raccourcir la durée du (déjà) long métrage... et l’histoire de Django unchained s’en est trouvée réduite.

A quoi devait ressembler le film Django unchained d’après son scénario ?

Le personnage de Broomhilda (Kerry Washington) peu présente dans le film (elle apparaît pour le dîner vers la fin), celle que Django aime, avait un rôle beaucoup plus important dans le scénario.

Dès le générique de début et avant même l’arrivée du Docteur Schultz, Django enchaîné dans la forêt aux autres esclaves avait un flashback qui montrait comment avait été vendue sa femme. Cette séparation sera ensuite le moteur de l’histoire. Il devait y avoir une séquence qui décrit ce marché aux esclaves où des hommes blancs acheteurs et des hommes blancs vendeurs fixent les prix pour les noirs comme pour des bêtes... Un autre marché d’esclaves était montré à Greenville-Missippi, un autre flashback montrait que Django avait été amené là par un train avec environ 150 autres noirs dont Broomhilda...

Un ‘chapitre’ entier raconte toute l’histoire de Broomhilda qui n’est pas dans le film, des personnages ont été supprimés comme celui de Scotty Harmony que devait jouer Jonah Hill (qui à la place aura un tout petit caméo situé ailleurs dans le film).

Dans ce chapitre, le film décrit la vente de la jeune femme : le vendeur expose ses seins, les marques de fouet dans son dos, et le ‘r’ de sa joue à une douzaine d’acheteurs (une humiliation qui devait être répétée durant le dîner). Elle est alors achetée par un certain Mike Harmony comme cadeau d’anniversaire pour son fils de 24 ans, Scotty Harmony, timide, qui va tomber amoureux de cette esclave noire… Il va ensuite l’emmener en week-end romantique là où des blancs se pavanent avec leur ‘nègre de compagnie’, au Cleopatra Club.

Dans le film on découvre ce lieu tenu par Calvin Candie (Leonardo Di Caprio) quand Schultz et Django arrivent chez lui. Dans le script, le Cleopatra Club et son propriétaire sont révélés bien avant. Calvin Candie se montre déjà un redoutable manipulateur. Il arrange une partie de cartes avec ce jeune Scotty, où, après l’avoir plumé, se jouera l’acte de propriété de l’esclave : Candie gagne, Harmony l’accuse d’avoir triché. Le vainqueur tue le perdant. C’est ainsi que Broomhilda va appartenir à Calvin Candie : il ira la chercher dans sa chambre à coups de ceinture. Elle tente alors de s’enfuir toute nue et, une fois dehors, tombe dans la boue : désormais elle est lui appartient.

Ces évènements se déroulent quatre mois avant que Django et Schultz apprennent le nom du propriétaire de Broomhilda.

django unchained screenplay scénario kerry wahsingtonUn scénario beaucoup plus violent et romantique

Toute cette partie du scénario absente du film avait en fait une grande importance : plusieurs scènes devaient montrer davantage les horreurs de l’esclavage et du racisme. L’utilisation du mot ‘nigger’ a fait polémique aux USA, mais Quentin Tarantino allait plus loin dans sa version originale du scénario avec notamment plusieurs lignes de dialogues encore plus cruelles ou l’image d’un enfant blanc d’environ 14 ans, avec un chien, qui conduit comme un berger un troupeau d’enfants noirs esclaves… De plus, Leonardo Di Caprio avait l’occasion de jouer un vrai grand rôle de méchant encore plus détestable que ce qu’il est dans le film. En perdant de vue ce personnage féminin majeur, Django Unchained donne beaucoup moins d’importance au caractère sacré de la promesse amoureuse d’aller la sauver (‘kill is love’ disait déjà Tarantino dans Kill Bill).

Ce n'était pas seulement la vengeance de l’esclave Django accompagné du chasseur de prime Schultz. Le scénario c’était aussi l’histoire de cette femme Broomhilda qui symbolise toutes les injustices et violences commises durant ces années d’esclavage.

Dans ce script, Broomhilda était plus un enjeu qui motivait la quête des deux hommes Django et Schultz, alors que dans le film elle est, peut-être, plus simplement la récompense de leur quête...

Oscar du meilleur scénario, le film Django unchained est devenu le plus grand succès de Quentin Tarantino. Le film a rapporté 380 millions de $ dans le monde. En France, il battu tous les films du réalisateur en nombre de spectateurs (3,7 millions d'entrées)

Jamie Foxx, Leonardo DiCaprio, Christoph Waltz dans le nouveau Tarantino

Posté par vincy, le 23 juin 2011

Will Smith, Idris Elba, Terrence Howard et Chris Tucker ont tous rencontré Quentin Tarantino. Le premier a rejeté l'offre, trouvant le rôle trop controversé. Finalement ce sera Jamie Foxx, Oscar du meilleur acteur pour Ray, qui incarnera l'esclave affranchi Django dans Django Unchained.

L'histoire, dont le scénario circule sur Internet depuis quelques jours, suit Django et son coéquipier, un mercenaire allemand, qui ont pour cible un propriétaire de plantation et esclavagiste, Calvin Candie. Django cherche à récupérer son grand amour, Broomhilda, esclave de ce salaud.

Le mercenaire allemand est interprété par Christoph Waltz (Inglorious Basterds), le sadique proprio par Leonardo DiCaprio et la dulcinée convoitée par Kerry Washington (qui fut la partenaire de Foxx dans Ray). Samuel L. Jackson est en discussion pour jouer le bras droit de DiCaprio, Stephen.

Le film doit être tourné au plus tard cet automne pour une sortie encore non connue, même si Tarantino espère le sortir pour Noël 2012. Les Festivals de Cannes et Venise vont sans doute se disputer le morceau l'an prochain.

Lancement des Trophées du monde noir

Posté par vincy, le 22 juillet 2008

blacks.jpgToute tentative pouvant accentuer le sentiment de communautarisme pourrait être critiquable. Cependant, on peut comprendre que la réalité de la discrimination soit bien plus pénible à combattre.
En créant les Trophées du monde noir, le Cran (Conseil représentatif des associations noires) veut, le 23 septembre, récompenser les artistes issus des cultures afro-caribéennes de la littérature, de la musique et du cinéma. Ils auront lieu au Théâtre du Châtelet, lieu d’accueil des récents César.

Aux Etats-Unis, différentes cérémonies segmentent les Afro-américains des autres. Ainsi au cinéma, il y a les Black Reel Awards et surtout, les Image Awards. Ces derniers, à l’origine destinés aux Afro-américains s’est ouvert aux autres minorités. Même si les Latinos ont aussi leur propre cérémonie. Les Image Awards existent depuis 39 ans et sont diffusés en prime time depuis 12 ans. Ils récompensent aussi auteurs, musiciens, artistes du cinéma et de la télévision.
Ainsi des films comme Ali, Ray ou Crash ont été primés, ainsi que des actrices comme Angela Bassett, Morgan Freeman, Whoopi Goldberg, Denzel Washington, Halle Berry, Djimon Hounsou, Kerry Washington, Forrest Whitaker, Queen Latifah ou Jamie Foxx.

« Est-ce un film de Noirs ? »
Pour le Cran, la tâche va être dure. Le cinéma français a peu de stars afro-caribéennes. L’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, l’Acse, qui a développé avec le CNC une aide dédiée à favoriser la diversité dans la production audiovisuelle, constate que, si la production comprend l’enjeu, ce n’est pas le cas de la diffusion, notamment télévisée.
Le manque de visibilité de cette minorité est réel. Il n’y a aucun Will Smith français… Pire, comme dit le président du Cran, Patrick Lozès, « où sont les fictions où l’on voit un cadre noir déjeuner avec sa femme et ses enfants avant d’aller au travail » à l’image d’un Cosby.

Ceci dit, ne nous leurrons pas. Le chemin est difficile. Comme le dit Queen Latifah dans Hairspray : « un pas après l’autre ». Danny Glover, autre récipiendaire d’un Image Award, grande figure d’Hollywood (La couleur pourpre, L’arme fatale, La famille Tenenbaum), confessait cette semaine : « Vous n’imaginez pas le nombre de producteurs que je suis allé voir, aux Etats-Unis et en Europe. Ils ont dit « C’est un superbe projet », puis « Est-ce un film de Noirs ? » ».
Glover a annoncé qu’il allait réaliser un film sur le révolutionnaire haïtien Toussaint-Louverture. « Ils pensent tous qu’un film sans héros blancs ne marchera ni en Europe, ni au Japon… » Il a dû réunir un budget de 22 millions d’euros, dont plus de la moitié proviendra d’un organisme culturel vénézuélien créé par le président Hugo Chavez. Il réunira Don Cheadle, Mos Def, Wesley Snipes et Angela Bassett.

Mais, même si les Trophées du monde noir sont légitimes, quel sera leur impact sur le seul indice qui compte pour les producteurs : la popularité d’un artiste ou les recettes d’un film... ?

P.S. L'illustration parle d'elle-même. D'un côté le Cosby Show, programme mondialement connu dans les années 80 ; de l'autre Plus belle la vie, programme très populaire des années 2000.