Mon premier festival 2017 – Anaïs Demoustier : « la passion se partage ! »

Posté par MpM, le 26 octobre 2017

Rendez-vous incontournable des vacances de la Toussaint pour les jeunes Parisiens et Franciliens, Mon Premier festival s'est ouvert mercredi 25 octobre avec le film La mélodie de Rachid Hami qui réunit notamment Kad Merad et Samir Guesmi. La marraine de cette 13e édition, la comédienne Anaïs Demoustier, était également présente pour souhaiter la bienvenue aux jeunes cinéphiles.

Prenant son rôle très à cœur, la jeune femme présentera deux de ses films pendant le festival (Les malheurs de Sophie de Christophe Honoré et La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach) et a également proposé deux coups de coeur : U de Grégoire Solotareff et Serge Elissalde et Lou et l'île aux sirènes de Masaaki Yuasa. Rencontre.

Ecran Noir : Qu'est-ce que cela représente pour vous d'être la marraine de Mon premier festival ?

Anaïs Demoustier : C'était vraiment une surprise parce je ne connaissais pas ce festival. Je l'ai découvert quand on m'a proposé d'être marraine, et j'ai accepté tout de suite. J'étais très contente de soutenir un festival comme celui-là qui est vraiment joyeux, vraiment ludique, tourné vers les enfants. J'ai fait beaucoup de festivals comme actrice en tant que jurée, en tant que spectatrice, pour aller présenter des films, et j'avais jamais été marraine. Je trouve ça super que tout soit organisé comme pour les adultes, avec un vrai jury, des avant-premières... et aussi qu'il y ait des rencontres avec un chef déco, une monteuse. Qu'il puisse y avoir un dialogue avec des gens qui travaillent dans le cinéma. Je trouve ça très complet et vraiment enthousiasmant. Par ailleurs, je me disais que l'idée de la salle, c'est quelque chose d'important pour moi. Je vois bien que les enfants regardent des films un peu partout, sur des téléphones ou des tablettes, et que le plaisir et la magie de partager un film, c'est quand même précieux. Le festival, c'est l'occasion de ça.

EN : Et vous, êtes-vous plutôt cinéphile ?

AD : J'aime beaucoup le cinéma. Il y a eu un moment où j'y allais beaucoup et c'est vrai que comme je travaille beaucoup, j'ai moins le temps. Mais si j'avais le temps, j'irais beaucoup plus que ça. Et j'ai une cinéphilie un peu bizarre, pas du tout bloquée dans un genre. Justement, on parle d'un festival pour enfants, je trouve que c'est aussi la question de la transmission, ce qu'on transmet aux enfants, comment on les éduque au cinéma, et moi j'ai pas du tout eu ça. Ca s'est fait un peu n'importe comment. Mes parents n'étaient pas très cinéphiles. J'avais un frère qui aimait bien le cinéma et qui m'a montré des choses, et après ça s'est fait au gré des découvertes. J'ai une cinéphilie très large. J'aime bien le cinéma français. Souvent c'est les acteurs qui me font aller voir les films. Parfois un réalisateur, bien sûr. Par contre, je ne suis pas du tout une "mangeuse" de films sur DVD ou VOD. C'est malheureux, mais si je ne vais pas au cinéma, je ne vois pas de films. Il faut que j'aille au cinéma.

EN : Quel souvenir avez-vous du premier contact avec le cinéma ?

AD : En salles, j'ai peu de souvenirs. J'ai plutôt des souvenirs de cassettes vidéo. Là, je me souviens avoir beaucoup regardé Sissi. Avec ma sœur, on regardait tout le temps Sissi, Peau d'âne, Fantomas, l'As des As... Après, dans une salle de cinéma, je me souviens d'avoir vu Astérix, mais le Astérix d'Alain Chabat [NDLR : en 2002], donc j'étais pas si jeune que ça. Et Titanic aussi. Je me souviens l'avoir vu dans une salle de cinéma au sport d'hiver, et l'endroit était hyper chaleureux. Je me souviens de l'ambiance de cette salle.

EN : Et est-ce justement en voyant des films que vous avez eu envie de passer de l'autre côté ?

AD : Oui, il y a eu un moment où ça s'est un peu déclenché, c'est quand j'ai vu des films avec une actrice qui avait à peu près mon âge. C'était L'effrontée et La Petite voleuse, les deux films de Claude Miller avec Charlotte Gainsbourg, et je me souviens que ça avait fait un petit déclic en moi. Je m'étais dit : "tiens, ça pourrait être moi". J'avais envie de rentrer dans la télé et de jouer avec elle. Je me disais : "ça a l'air agréable, elle a l'air de s'amuser". Je sentais que c'était un espace de liberté, d'expression.

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Edito: Petits paysans et grands films

Posté par redaction, le 26 octobre 2017

Depuis quelques mois, l'agriculture et l'alimentation se retrouvent à la une de l'actualité et au coeur de nos préoccupations. Il faut dire qu'on frôle le désastre. Le progrès économique n'est pas vraiment bon pour la santé. Entre le saumon intoxiqué, le glysophate répandu partout, la pénurie de beurre, le bio trop cher voire pas vraiment bio, les œufs empoisonnés, on se demande quoi manger. Depuis la vache folle, l'Homme est déboussolé. Les OGM nous pourrissent le corps et le gluten est devenu une phobie. À l'autre bout du spectre, un humain sur neuf, soit 800 millions de personnes, souffre de la faim.

Et en amont de la chaîne, ça ne va pas mieux. Ce n'est pas vraiment l'amour est dans le pré (émission qui a au moins l'avantage d'éclairer sous un autre jour le boulot d'agriculteur). Un agriculteur se suicide en France tous deux jours. En moyenne, toujours en France, un agriculteur gagne à peine le Smic mensuellement.

Le cinéma français en fait de plus en plus un sujet de préoccupation. Il y a 11 ans, Isabelle Mergault avait connu un beau succès public avec Je vous trouve très beau, portrait d'un agriculteur qui cherchait une épouse en Europe de l'Est faute de temps et de volontaires dans le voisinage. On oublie pas que Raymond Depardon avait défriché le terrain avec sa série documentaire pour le grand écran Profils paysans et par la suite avec La vie moderne. Dans les deux cas, malgré le grand écart formel entre les deux cinéastes, on observait la détresse d'un monde oublié par les citadins, pour ne pas dire ignoré.

Parfois tout est dans le titre

Depuis, le monde agricole a attiré de plus en plus d'auteurs: Samuel Collardey pour L'apprenti, Sylvestre Chatenay pour Yvette bon Dieu!, Jean-Paul Jaud pour Nos enfants nous accuseront et Tous cobayes?, Emmanuel Caussé et Eric Martin pour No Pasaran, Coline Serreau avec Solutions locales pour un désordre global, Marie-Dominique Dhelsing pour Pierre Rabhi: Au nom de la terre, Christian Rouaud pour Tous au Larzac, Edouard Bergeon pour Les fils de la terre...

Même dans le registre de la fiction, le paysan n'est plus personna non grata. La famille Bélier, Médecins de campagne, Rester vertical, Le p'tit Quinquin, etc... sont autant de variations autour du monde rural. Cette année marque sans doute un tournant puisque le 7e art explore le monde du vin chez Cédric Klapish dans Ce qui nous lie, part à la découverte des campagnes avec Agnès Varda dans Visages, Villages, révèle le quotidien d'un éleveur de vaches avec Hubert Charuel dans Petit paysan, ou montre le fossé gigantesque qui se creuse entre le monde paysan et le monde globalisé avec Christophe Agou dans Sans adieu, qui sort cette semaine.

Le monde agricole trouve ainsi sa place dans l'imaginaire comme dans le documentaire. Après avoir été longtemps snobé ou fantasmé, le paysan redevient un personnage de premier plan. Parce que nous n'avons jamais été aussi informés sur les crises agricoles et alimentaires, parce que nous avons conscience que ça touche à notre bien-être et notre corps, l'homo sapiens modernus comprend qu'il bouffe de la merde, comme disait feu Jean-Pierre Coffe. Le cinéma trouve ici un rôle de salubrité publique en se faisant le reflet d'une profession qui a besoin de soutien et de reconnaissance pour muer vers le monde de demain, qui, espérons-le, fera la part belle aux circuits courts, aux aliments sains et à une production raisonnée et éthique.

Dora l’Exploratrice va grandir au cinéma

Posté par vincy, le 26 octobre 2017

Si vous avez des enfants, vous connaissez Dora l'exploratrice. Parfois jusqu'à la saturation. Ce best-seller de l'édition, qui fut aussi un carton en série animée (172 épisodes en 15 ans), va connaître une nouvelle vie au cinéma avec... Michael Bay! Si.
Le réalisateur d'Armageddon et des Transformers, et Nicholas Stoller, scénariste et réalisateur de Nos Pires Voisins et Cigognes et compagnie, vont adapter les aventures de la gamine sur grand écran, selon The Hollywood Reporter. On peut difficilement faire plus étrange alliage. Michael Bay sera producteur tandis que Nick Stoller devrait écrire et réaliser le film.

Prévue par Paramount pour une sortie en 2019, la version cinématographique sera tourné en prises de vue réelle. Dora y sera une jeune adolescente et non pas une enfant. L'histoire se déroulera en ville, où elle a déménagé avec son cousin Diego, et pas à la campagne ou à la plage. On imagine qu'elle ne répéterait pas les mots en anglais qu'elle apprend au fil des épisodes pédagogiques...

Cela fait quelques années que Paramount cherche à transposer le dessin animé de Nickelodeon. Tom Wheeler (Le chat potté, Lego Ninjago) avait même été enrôlé pour écrire le scénario.

Nicholas Stoller vient d'écrire la comédie Night School, avec Kevin Hart, actuellement en tournage. Il a aussi réalisé la première saison de la série Friends from College pour Netflix.