Palmarès, films à suivre et animation russe : retour sur la 15e édition de Mon premier festival

Posté par MpM, le 4 novembre 2019

La 15e édition de Mon Premier Festival s'est achevée mardi 29 octobre par l'annonce très attendue du palmarès. C'est le film néerlandais Fight girl de Johan Timmers (sans date de sortie pour le moment) qui a séduit le jury composé d'enfants. Il s'agit de l'histoire de Bo, une jeune fille en souffrance, qui retrouve un équilibre à travers la pratique de la boxe.

Pour la première fois, le jury a également récompensé la meilleure musique de film. Fabien Leclercq (alias Le Motel) a ainsi été distingué pour Binti de Frederike Migom (sans date de sortie) qui aborde à hauteur d'enfants la question des sans-papiers. Le public avait lui aussi la possibilité de voter, et c'est La dernière vie de Simon de Léo Karmann (attendu en salle en 2020) qui a été plébiscité par les jeunes spectateurs. On y suit Simon, 8 ans, un orphelin qui rêve d'être adopté. Mais Simon a un pouvoir secret : celui de pouvoir prendre l’apparence de chaque personne qu’il a déjà touchée.

Le Festival fut également l'occasion de repérer les films à suivre parmi les avant-premières. Pour les plus jeunes, le programme Zibilla ou la vie zébrée raconte avec douceur et humour des histoires d'exclusion qui font toujours écho d'une manière ou d'une autre avec leur vécu. Zibilla, l'héroïne du court métrage principal, est une enfant adoptée qui vient s'installer dans une nouvelle ville. Problème : elle est une zèbre dans un monde de chevaux. Mais c'est en affirmant sa personnalité bien à elle qu'elle viendra à bout des moqueries et des préjugés.

A voir à partir de 5 ans, Le monde animé de Grimault permet de redécouvrir 4 films du maître de l'animation française : L'épouvantail, Le Voleur de paratonnerres, La Flûte magique et Le Petit soldat. Des histoires drôles et subversives dans lesquelles le faible défie systématiquement le fort ou l'autorité, et qui sont un formidable moyen de (re)nouer avec l'oeuvre sautillante, ironique et poétique de Grimault. A redécouvrir sur grand écran dès le 6 novembre, accompagné d'un autre programme, destiné aux plus grands, qui comporte quatre autres films donnant un large aperçu de la palette sensible du réalisateur.

Pour les plus grands (à partir de 8 ans), le festival a également permis de découvrir L'extraordinaire voyage de Marona d'Anca Damian plusieurs mois avant sa sortie (8 janvier). Le film qui a enchanté Annecy, et dont nous avons déjà eu l'occasion de vous dire le plus grand bien, à la fois en raison de sa sensibilité, de sa fantaisie, et de sa liberté, figure définitivement parmi les incontournables de 2020.

Enfin, Mon Premier festival est toujours l'occasion de se pencher sur une cinématographie particulière, et cette année les jeunes festivaliers étaient particulièrement gâtés puisqu'il s'agissait de l'animation russe ! Ils ont ainsi pu se régaler toute la semaine avec différents programmes de courts métrages, un focus sur le réalisateur Garri Bardine et la (re)découverte de deux très beaux longs métrages : Tout en haut du monde de Rémi Chayé (2016) et La Reine des neiges de Lev Atamanov (1957).

Garri Bardine demeure irrémédiablement l'un des cinéastes d'animation russes les plus captivants de ces trente dernières années. En plus de son humour et de sa fantaisie, flagrante dans l'ode à l'imagination et à l'enfance qu'est La Nounou, dans lequel un petit garçon se crée de toutes pièces une nounou aux nombreux pouvoirs magiques, on est frappé par la manière dont il utilise les conventions de l'animation comme éléments de l'intrigue, notamment en jouant sans cesse sur les matériaux, ou la matière, qui constituent ses personnages.

Dans La Nounou, on assiste à rien de moins que la mise en abyme du processus de création de la marionnette. Dans Le Loup gris et le petit chaperon rouge, ce sont les corps qui s'étirent, s'allongent, se déforment au gré de l'histoire et de ses péripéties, jusqu'à l'explosion finale du ventre du loup. Dans Hop-là badigeonneurs, les multiples accidents provoqués par les apprentis-peintres les obligent sans cesse à se remodeler eux-mêmes. Dans Adagio, allégorie anxiogène sur le rejet de l'Autre et le fanatisme, les personnages sont de simples feuilles de papier pliées, uniformément grises, qui renvoient à une humanité universelle. Il y a ainsi chez le réalisateur une volonté d'améliorer sans cesse la réalité grâce aux artifices de l'animation qui lui permettent d'ajouter des niveaux de lecture complémentaires.

Il faut enfin souligner l'oeuvre d'un autre maître de l'animation russe, Youri Norstein, dont étaient présentés deux courts métrages : Le Héron et la cigogne et Le Hérisson dans le brouillard. On entre avec ces deux films dans l’œuvre particulière du cinéaste russe à qui l’on doit également le magnifique Conte des contes. Dépouillé, dans un registre de couleurs qui se cantonne à un camaïeu de gris, de verts foncés, de marron, de noirs et de blanc, les deux films sont des démonstrations de la finesse et de la poésie mélancolique de Norstein. Dans le premier, un héron et une cigogne ne cessent de se courtiser puis de se refuser, à tour de rôle. Dans le second, un petit hérisson se rend chez son ami l’ourson pour observer les étoiles, mais se trouve pris dans une nappe de brouillard qui rend inquiétant le décor familier.

Dans les deux films, les éléments météorologiques (la pluie dans l’un, le brouillard dans l'autre) influent sur l’ambiance feutrée et intimiste des récits, brouillent l’image, et vont dans le cas du hérisson jusqu’à plonger le spectateur dans une angoisse diffuse. Dans ce dernier, on est par ailleurs émerveillé par le rendu duveteux du brouillard, le travail sur les ombres, et la tension anxiogène créée à partir d’un jeu de « caméra » subjective qui nous met à la place du hérisson, soudain plongé dans un monde flou où tout est menace potentielle. Un conte délicat qui se termine bien mais laisse malgré tout notre hérisson songeur et mélancolique, et le spectateur stupéfait par une telle splendeur.  D'ailleurs, entre les enfants qui assistaient à la projection, et les adultes présents, on ne saurait dire lesquels étaient les plus émerveillés.

Mon Premier Festival 2019 : une ouverture élégante et ironique avec Le Voyage du prince de Jean-François Laguionie

Posté par MpM, le 28 octobre 2019

Les nombreux enfants présents lors de l'ouverture de la 15e édition de Mon Premier Festival n'en avaient pas forcément conscience, mais c'est un beau cadeau que leur avait réservé la manifestation en invitant Jean-François Laguionie à présenter son nouveau film, Le Voyage du Prince, co-réalisé avec Xavier Picard. Peu savaient sans doute que le réalisateur, qui s'est adressé à la salle avec chaleur et simplicité, est l'un des plus grands auteurs de cinéma d'animation vivants, et qu'on lui doit une oeuvre riche et éclectique de longs et de courts métrages élégants, poétiques, délicats et intelligents. De Gwen (ressorti récemment) à Louise en Hiver, en passant par Le Tableau, sa filmographie fait la part belle à l'imaginaire, à la mélancolie et à des réflexions douces-amères sur le temps qui passe, sans oublier un regard distancié, quand ce n'est pas ironique, sur les travers de l'être humain.

Le voyage du Prince, qui est plus un spin-off qu'une suite de son Château des singes sorti en 1999, reprend le personnage du Prince, et le fait échouer seul et blessé sur un rivage inconnu, de l'autre côté de la mer. Recueilli par des scientifiques chevronnés qui en font leur objet d'études, il découvre une autre civilisation, plus avancée technologiquement que la sienne, mais basée sur une organisation quasi militaire, des injonctions à (sur)consommer en permanence, et une peur auto-entretenue. Le réalisateur réunit ainsi ses thèmes de prédilection dans un récit qui n'en est pas moins romanesque et souvent malicieux.

Son personnage principal, malgré, ou peut-être en raison de son âge, ne s'embarrasse guère de formalités, et joue quelques tours amusants à ses hôtes, dont il vient troubler la vie paisible. Il remet également en cause les croyances de cette société repliée sur elle-même jusqu'à l'immobilisme, et qui préfère nier l'évidence plutôt que se laisser bousculer par la nouveauté ou l'inconnu. Les Académiciens affirment sans trembler leur "supériorité morale" face un étranger qui ne peut être que "brutal et primitif", et toutes les preuves apportées ne sauraient avoir raison de leurs certitudes confortables. Jean-François Laguionie s'en donne ainsi à coeur joie lors de la scène éloquente de la présentation à l'Académie, dans laquelle l'ironie infuse dans chaque ligne de dialogue.

Il est alors facile de dresser des correspondances entre le monde où atterrit le Prince et le nôtre, dans lequel les étrangers, les naufragés, et globalement tout ce qui est un tant soit peu différent est considéré avec méfiance et angoisse, quand ce n'est pas avec haine. Ce sous-texte politique échappera vraisemblablement aux plus jeunes (le film est conseillé à partir de 7 ans), mais ils y trouveront autre chose, à commencer par une belle histoire d'amitié (entre le Prince et Tom, l'écolier qui le sauve) et d'aventure (lors de l'escapade à la "fête de la peur", ou dans la dernière partie qui conduit les personnages loin de la ville), beaucoup d'humour, et des décors souvent spectaculaires, qu'il s'agisse de la nature sauvage ou des deux cités que visite le Prince. Les enfants sont également tout à fait capables d'éprouver à leur échelle la notion centrale de rejet et d'injustice, qui peut malheureusement leur être déjà familière, ainsi que l'antagonisme entre la ville industrielle grandiose et la forêt qui tente de reprendre ses droits.

C'est aussi la grande beauté du film : s'adresser à tous les spectateurs avec des niveaux de lecture adaptés, et ne jamais douter de leur intelligence. La fin ouverte évite notamment tout angélisme, et si elle ne donne pas raison au pessimisme qui baigne tout le récit, elle laisse clairement percevoir le peu d'espoir que Jean-François Laguionie semble mettre dans ses semblables, à l'exception de ce Prince vieillissant (son double ?) qui est d'ailleurs condamné à une exploration solitaire du monde, sa curiosité et sa soif de découvertes l'excluant de fait des différentes sociétés qu'il rencontre.

Rendez-vous donc dès le 4 décembre pour découvrir au cinéma ce conte brillant qui se savoure véritablement en famille. Et pour achever de vous convaincre, voici l'avis de Raphaël, 7 ans, qui a eu la chance d'assister à la projection.

Le Résumé de Raphaël

Il était une fois, dans un village de singes : un nouvel arrivant vient d’arriver ! Le Pr Abervrach, qui cherche à être réhabilité auprès de l’académie, a une idée : il va faire un énorme rapport qu’il montrera au Maire de la ville…

L’avis de Raphaël

Ce que j’ai aimé : L’histoire ; l’arrivée du prince ; la fête de la peur ; l’escalade dans l’arbre ; la musique…
Ce que j’ai moins aimé : quand le Prince est prisonnier ; quand on lui jette des cailloux.

Mon Premier Festival souffle ses 15 bougies avec Léa Drucker et Michel Hazanavicius

Posté par MpM, le 19 octobre 2019

Avec l'arrivée des vacances de la Toussaint, c'est le retour de l'un de nos festivals préférés, celui qui s'adresse aux spectateurs qui ont probablement le plus besoin d'être pris par la main et accompagnés dans l'univers et l'histoire du cinéma, les enfants à partir de 18 mois. Pour sa 15e édition, qui se tient du 23 au 29 octobre, Mon Premier Festival poursuit en effet le travail d'initiation du regard, de partage et de transmission qui en ont fait l'un des rendez-vous incontournables de l'automne.

Cette année, l'accent sera mis sur les liens privilégiés entre littérature et 7e art, à travers une quarantaine de films dont Zazie dans le métro, Croc-Blanc, Jean de la Lune, Le Tombeau des lucioles ou encore La Jeune fille sans mains, mais aussi sur le cinéma d'animation russe (avec notamment le travail des cinéastes Garri Bardine et Youri Norstein mais aussi le splendide Tout en haut du monde de Rémi Chayé).

Parmi les autres temps forts du festival figurent également un focus sur Michel Hazanavicius, invité d'honneur, qui viendra présenter certains de ses films comme The Artist, des films cultes (La Belle et le clochard, Qui veut la peau de Roger Rabbit, OSS 117 : Le Caire, nid d'espions), des ciné-concertsdes rencontres autour des métiers du cinéma, de nombreux ateliers, et les coups de coeur de la marraine de l'édition, Léa Drucker, qui a choisi de montrer La Belle et la bête, Cendrillon et La Petite Taupe.

Pour ce qui est des avant-premières, elles proposent de découvrir avant leur sortie des films attendus comme Le Voyage du prince (le nouveau film de Jean-François Laguionie, en salle le 4 décembre), Marche avec les loups de Jean-Michel Bertrand (15 janvier) ou encore L'extraordinaire voyage de Marona d'Anca Damian (8 janvier), mais aussi des rééditions, telles que Le monde animé de Grimault (6 novembre) et Le Chien, le général et les oiseaux de Francis Nielsen (6 novembre).

Une fois encore, les vacances de la Toussaint s'annoncent comme les meilleures de l'année !

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Mon premier festival 2019
Du 23 au 29 octobre
Informations et réservations sur le site de la manifestation

En avant la musique avec la 14e édition de Mon premier festival !

Posté par MpM, le 19 octobre 2018

On vous le répète chaque année : Mon premier festival, qui s'adresse au jeune public à partir de 18 mois, est le rendez-vous incontournable des vacances de la Toussaint !

Pour sa 14e édition du 24 au 30 octobre, la manifestation parisienne met l'accent sur le lien privilégié entre musique et cinéma, des comédies musicales hollywoodiennes aux ciné-concerts, en passant par les inoubliables bandes-originales signées Michel Legrand, Danny Elfman ou Leonard Bernstein. L'occasion de proposer 36 films "à voir et à écouter", parmi lesquels des classiques comme Peau d'âne de Jacques Demy et Fantasia de Ben Sharpsteen, et des créations originales comme le programme de courts métrages "En avant la musique".

Parmi les autres temps forts du festival, il faut relever un focus sur le cinéma indien des années 50 à nos jours, des films-cultes (Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki, La famille Adams de Barry Sonnenfeld, Harry Potter à l'école des sorciers de Chris Colombus), une compétition de seize films en avant-premières, un hommage au compositeur Bruno Coulaisdes rencontres autour des métiers du cinéma et de nombreux ateliers. Le parrain Pascal Elbé a également proposé trois coups de coeur : Pierre et le loup de Suzie Templeton, Grease de Randal Kleiser et Coraline de Henry Selick.

Quant aux avant-premières, elles proposent de découvrir avant tout le monde des films attendus comme Rémi sans famille d'Antoine Blossier (sortie le 12 décembre) qui est présenté en ouverture, Miraï, ma petite soeur de Mamoru Hosoda (sortie le 26 décembre), le programme Petits contes sous la neige (sortie le 14 novembre), Pachamama de Juan Antin (sortie le 12 décembre), Wardi de Mats Grorud (sortie le 27 février), la version restaurée de Dark crystal de Frank Oz et Jim Henson (sortie début 2019), Mia et le lion blanc de Gilles de Maistre (sortie le 26 décembre) ou encore Funan de Denis Do (sortie le 13 mars).

C'est parti pour les meilleures vacances de l'année !

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Mon premier festival 2018
Du 24 au 30 octobre
Informations et réservations sur le site de la manifestation

Mon premier festival 2017 couronne Agatha, ma voisine détective

Posté par MpM, le 3 novembre 2017

Comme tout festival qui se respecte, Mon premier festival s'est achevé par la proclamation du palmarès lors d'une séance de clôture placée sous le parrainage du grand Jacques Tati. Le jeune jury constitué d’enfants de 7 à 11 ans a choisi de récompenser Agatha, ma voisine détective, film d’animation de Karla von Bengtson (distribué par Les Films du Préau, sortie nationale le 7 février 2018).

Le choix du public s'est lui porté sur Belle et Sébastien 3 : l e dernier chapitre, de Clovis Cornillac (distribué par Gaumont, sortie nationale le 14 février 2018). Certains jeunes cinéphiles auraient préféré voir triompher La Révolte des jouets, le très beau programme de courts métrages d'Hermina Tyrlova et Bretislav Pojar :  ils ont donc découvert en même temps les joies et les déceptions de la démocratie.

Cette 13e édition s'est ensuite achevée par un ciné-concert inédit créé par le groupe Diallèle pour le film de Jacques Tati, Jour de fête. Une musique résolument rock (batterie et guitare électrique en tête) qui cohabite très finement avec le son réel et les voix du film, surtout celle de Tati, que les musiciens voulaient à tout prix préserver. Les compositions de Diallèle se marient à la perfection avec les séquences les plus rythmées, notamment les scènes d'exposition et la tournée-express de la fin, et font souffler sur le film un vent de modernité bienvenu. Ainsi transfiguré en opéra-rock survitaminé, Jour de fête a conclu avec panache cette semaine consacrée à l'amour et à la découverte de tous les cinémas.

Mon premier festival 2017 : une semaine d’aventures en salles obscures

Posté par MpM, le 31 octobre 2017

A chaque édition, on le répète : Mon premier festival est une formidable occasion d'initier les enfants au cinéma sur grand écran, en jonglant avec les styles et les époques, et en profitant des chouettes ateliers organisés en marge des projections. Cette année, nous avons décidé d'aller plus loin en vivant le festival de l'intérieur, en conditions réelles, c'est-à-dire en compagnie d'un jeune cinéphile de 5 ans, cobaye plutôt consentant. Récit d'une semaine d'aventures en salles obscures.

Jour 1


Il est 10h du matin, nous sommes au cinéma L'entrepôt (XIVe), l'un des 14 cinémas partenaires de Mon premier festival. L'accueil est chaleureux dès l'entrée, entre fébrilité et excitation. Dans la salle, ton convivial et complice : "C'est la première séance du festival !" s'exclame la présentatrice. "Au fait, les enfants, vous savez ce qu'est un festival ?". Participation ravie du public, qui réagit au quart de tour aux différentes questions et explications, et fait sagement silence dès que la salle s'éteint.

On a décidé de commencer doucement, avec le très joli programme de courts métrages Neige et les arbres magiques du studio Folimage (sorti en 2015). Le jeune cinéphile aime beaucoup l'arbre qui part en balade, entraînant avec lui une foule disparate, dans One, two, tree de Yulia Aronova. Il est aussi séduit, mais également interpellé, par les Tigres à la queue leu leu de Benoît Chieux, qui provoquent une quantité astronomique de questions ("Mais par où il sort, le chien, quand il est dans l'estomac du tigre ?"). Enfin, Neige fait son petit effet avec ses personnages inuits et son hymne à l'amitié interculturelle.

Jour 2


"Bon, alors, qu'est-ce qu'on fait, aujourd'hui ?" Cette fois, le jeune cinéphile prend les choses en mains, et ouvre son programme de festivalier. "D'accord, on va au cinéma, mais au festival, hein !" Après réflexion, son choix finit par se porter sur Cadet d'eau douce de Buster Keaton et Charles Reisner. Ca tombe bien, la séance (qui a lieu au Chaplin Denfert, XIVe) s'accompagne d'un quiz sur le cinéma muet.

Quiz plutôt ambitieux qui aborde à la fois les spécificités techniques du cinéma muet, ses grands auteurs, le cinéma burlesque, et l'oeuvre de Buster Keaton. Le jeune cinéphile n'a pas l'air d'avoir tout retenu, et pourtant le lendemain on le trouvera en train de pérorer sur Charlie Chaplin. Pas si mal.

Le film, lui, rencontre un immense succès. Dans la salle, les fous rires devant les irrésistibles (et indémodables) gags de Buster Keaton alternent avec les moments d'apnée, yeux écarquillés face aux ravages de la tempête finale. Voilà comment on inculque (très) jeune l'amour du cinéma muet et en noir et blanc !

Jour 3


Le jeune cinéphile est un inconditionnel de Wallace et Gromit, il a donc sursauté en voyant un visuel de Chicken run dans le catalogue : "Regarde maman, on dirait Wallace déguisé en poule". Comme il ne faut jamais laisser passer l'occasion d'emmener un enfant voir un film sur la résistance et la désobéissance civique, ce matin, ce sera donc Chicken run au Luminor Hôtel de Ville (IVe) !

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Mon premier festival 2017 – Anaïs Demoustier : « la passion se partage ! »

Posté par MpM, le 26 octobre 2017

Rendez-vous incontournable des vacances de la Toussaint pour les jeunes Parisiens et Franciliens, Mon Premier festival s'est ouvert mercredi 25 octobre avec le film La mélodie de Rachid Hami qui réunit notamment Kad Merad et Samir Guesmi. La marraine de cette 13e édition, la comédienne Anaïs Demoustier, était également présente pour souhaiter la bienvenue aux jeunes cinéphiles.

Prenant son rôle très à cœur, la jeune femme présentera deux de ses films pendant le festival (Les malheurs de Sophie de Christophe Honoré et La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach) et a également proposé deux coups de coeur : U de Grégoire Solotareff et Serge Elissalde et Lou et l'île aux sirènes de Masaaki Yuasa. Rencontre.

Ecran Noir : Qu'est-ce que cela représente pour vous d'être la marraine de Mon premier festival ?

Anaïs Demoustier : C'était vraiment une surprise parce je ne connaissais pas ce festival. Je l'ai découvert quand on m'a proposé d'être marraine, et j'ai accepté tout de suite. J'étais très contente de soutenir un festival comme celui-là qui est vraiment joyeux, vraiment ludique, tourné vers les enfants. J'ai fait beaucoup de festivals comme actrice en tant que jurée, en tant que spectatrice, pour aller présenter des films, et j'avais jamais été marraine. Je trouve ça super que tout soit organisé comme pour les adultes, avec un vrai jury, des avant-premières... et aussi qu'il y ait des rencontres avec un chef déco, une monteuse. Qu'il puisse y avoir un dialogue avec des gens qui travaillent dans le cinéma. Je trouve ça très complet et vraiment enthousiasmant. Par ailleurs, je me disais que l'idée de la salle, c'est quelque chose d'important pour moi. Je vois bien que les enfants regardent des films un peu partout, sur des téléphones ou des tablettes, et que le plaisir et la magie de partager un film, c'est quand même précieux. Le festival, c'est l'occasion de ça.

EN : Et vous, êtes-vous plutôt cinéphile ?

AD : J'aime beaucoup le cinéma. Il y a eu un moment où j'y allais beaucoup et c'est vrai que comme je travaille beaucoup, j'ai moins le temps. Mais si j'avais le temps, j'irais beaucoup plus que ça. Et j'ai une cinéphilie un peu bizarre, pas du tout bloquée dans un genre. Justement, on parle d'un festival pour enfants, je trouve que c'est aussi la question de la transmission, ce qu'on transmet aux enfants, comment on les éduque au cinéma, et moi j'ai pas du tout eu ça. Ca s'est fait un peu n'importe comment. Mes parents n'étaient pas très cinéphiles. J'avais un frère qui aimait bien le cinéma et qui m'a montré des choses, et après ça s'est fait au gré des découvertes. J'ai une cinéphilie très large. J'aime bien le cinéma français. Souvent c'est les acteurs qui me font aller voir les films. Parfois un réalisateur, bien sûr. Par contre, je ne suis pas du tout une "mangeuse" de films sur DVD ou VOD. C'est malheureux, mais si je ne vais pas au cinéma, je ne vois pas de films. Il faut que j'aille au cinéma.

EN : Quel souvenir avez-vous du premier contact avec le cinéma ?

AD : En salles, j'ai peu de souvenirs. J'ai plutôt des souvenirs de cassettes vidéo. Là, je me souviens avoir beaucoup regardé Sissi. Avec ma sœur, on regardait tout le temps Sissi, Peau d'âne, Fantomas, l'As des As... Après, dans une salle de cinéma, je me souviens d'avoir vu Astérix, mais le Astérix d'Alain Chabat [NDLR : en 2002], donc j'étais pas si jeune que ça. Et Titanic aussi. Je me souviens l'avoir vu dans une salle de cinéma au sport d'hiver, et l'endroit était hyper chaleureux. Je me souviens de l'ambiance de cette salle.

EN : Et est-ce justement en voyant des films que vous avez eu envie de passer de l'autre côté ?

AD : Oui, il y a eu un moment où ça s'est un peu déclenché, c'est quand j'ai vu des films avec une actrice qui avait à peu près mon âge. C'était L'effrontée et La Petite voleuse, les deux films de Claude Miller avec Charlotte Gainsbourg, et je me souviens que ça avait fait un petit déclic en moi. Je m'étais dit : "tiens, ça pourrait être moi". J'avais envie de rentrer dans la télé et de jouer avec elle. Je me disais : "ça a l'air agréable, elle a l'air de s'amuser". Je sentais que c'était un espace de liberté, d'expression.

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A l’aventure avec Mon premier festival 2017 !

Posté par MpM, le 21 octobre 2017

Rendez-vous incontournable des vacances de la Toussaint, Mon premier festival est de retour pour une 13e édition placée sous le signe de l'aventure ! La manifestation parisienne invite en effet le jeune public (à partir de 18 mois) à "quitter son cocon, ouvrir ses ailes pour découvrir l’inconnu, affronter les surprises, surmonter ses peurs et vivre des péripéties insoupçonnables", toutes choses rendues facilement possibles grâce à la magie du cinéma.

Concrètement, cela passe par une sélection de 40 films d'hier et d'aujourd'hui comme Le livre de la jungle de Wolfgang Reitherman, Le monde de Nemo d'Andrew Stanton et Lee Unkrich, Les joyeux pirates de l'île au trésor de Iroshi Ikeda, Cadet d'eau douce de Buster Keaton et Charles Reisner, Le chant de la mer de Tomm Moore, Adama de Simon Rouby, Microbe et Gasoil de Michel Gondry ou encore Chicken run de Peter Lord et Nick Park.

Mais l'aventure se poursuit également dans les autres sections du festival, qui proposent un focus sur le cinéma d'Amérique latine, des ciné-concerts, des films cultes, une compétition de dix-sept avant-premières ou films inédits, un hommage au réalisateur Serge Élissalde, des rencontres autour des métiers du cinéma et de nombreux ateliers. La marraine Anaïs Demoustiers a également proposé deux coups de coeur : U de Grégoire Solotareff et Serge Élissalde et Lou et l’Île aux sirènes de Masaaki Yuasa (Cristal du meilleur long métrage au Festival international du film d’animation d’Annecy en 2017).

Parmi les avant-premières, on choisira au gré des envies une version restaurée d'Alice comédie 2, un programme réunissant 4 courts métrages réalisés par Walt Disney himself entre 1923 et 1927 (sortie prévue le 6 décembre) ; La révolte des jouets d'Hermina Tyrlova et Bretislav Pojar, trois chefs d'oeuvre de l'animation tchèque des années 70 (sortie le 4 avril 2018) ; la reprise du film Le jour où la terre s'arrêta de Robert Wise, oeuvre majeure de la science fiction des années 50 (sortie en version restaurée le 3 janvier) ou encore L'étrange forêt de Bert et Joséphine de Filip Posivac et Bara Valecka, deux films d'animation en marionnettes venus de République tchèque (14 février). De quoi passer indéniablement les meilleures vacances de l'année !

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Mon premier festival 2017
Du 25 au 31 octobre
Informations et réservations sur le site de la manifestation

Mon premier festival 2016 : avant-premières, ciné-concerts et hommage à Charlie Chaplin pour les (tout) jeunes cinéphiles

Posté par MpM, le 9 octobre 2016

Mon premier festival 2016

C'est un de nos rendez-vous préféré de l'automne ! Chaque année pendant les vacances de la Toussaint, Mon premier festival invite les (très) jeunes cinéphiles parisiens et franciliens à se plonger comme des grands dans l'inimitable ambiance d'un festival de cinéma. Coïncidant souvent avec la première vraie séance de cinéma en salle (certains films sont accessibles dès deux ans, et les bébés sont même les bienvenus dans quelques séances destinées aux plus grands), la manifestation, qui propose plus de deux cent films et animations autour du 7e art, mêle compétition, avant-premières, focus thématiques, hommages, ciné-concerts, ateliers et rencontres pour éveiller, cultiver et nourrir la cinéphilie des enfants et adolescents.

Cette année, c'est l'acteur et réalisateur Cédric Klapisch qui endosse le rôle du "parrain", chargé de partager ses coups de cœur avec les festivaliers. Pour ce faire, il a choisi Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly, Frankenstein junior de Mel Brooks, Toy Story de John Lasseter, Les temps modernes et  La ruée vers l'or de Charlie Chaplin. "Le cinéma, c’était magique, explique-t-il dans le dossier de presse du festival. Je me souviens, quand j’étais en voiture avec ma grand-mère, j’attendais de passer par les Champs-Élysées pour regarder les devantures des cinémas et chaque affiche me faisait rêver."

Côté avant-premières, il y en a pour tous les âges. Les plus petits se régaleront des Nouvelles aventures de Ferda la fourmi, féerie de l'animation tchèque signée Hermina Tyrlova, ou du retour de Wallace et Gromit (Les inventuriers), tandis que les autres auront l'embarras du choix entre le très beau film d'animation de Sébastien Laudenbach, La jeune fille sans mains, la comédie Jamais contente d'Emilie Deleuze ou le documentaire Swagger d'Olivier Babinet. A l'issue de la compétition, un prix sera remis par le jury composé d'enfants de 8 à 11 ans et le prix du public sera lui décerné par l'ensemble des spectateurs ayant voté à l'issue des séances.

Pour accompagner ce programme déjà alléchant, on se penchera sur la thématique "films cultes" (quatre films incontournables à transmettre de toute urgence aux nouvelles générations, dont Peau d'âne de Jacques Demy), sur la programmation "A vos jeux" qui fait écho à la candidature de Paris aux jeux olympiques et paralympiques de 2024, sur la sélection spéciale "cinéma américain" (une vingtaine d’œuvres balayant tous les genres et toutes les époques, du Magicien d'oz de Victor Fleming à Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry) et sur l'hommage à Charlie Chaplin, sans oublier les ciné-concerts (dont deux créations spéciales pour le festival : La moufle et Le renard minuscule) et les nombreuses animations.

Mon premier festival propose en effet une multitude d’ateliers liés au cinéma, afin d’initier les petits festivaliers aux techniques d'animation comme le stop motion et le dessin sur pellicule ou leur permettre de découvrir des figures du cinéma burlesque tels que Jacques Tati et Buster Keaton. Parce qu'il n'est jamais trop tôt pour créer des vocations, éduquer le regard, et offrir un large panorama de ce que peut être le cinéma. Ainsi, c'est sûr, les meilleures vacances de l'année s'annoncent ! Sauf pour ceux qui n'auront pas la chance de participer...

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Mon premier festival 2016
Du 19 au 25 octobre
Informations et réservations sur le site de la manifestation

Mon premier festival 2015 couronne The Case of Hana and Alice et Les Oiseaux de passage

Posté par MpM, le 2 novembre 2015

The case of Hana and Alice

Beau succès pour la 11e édition de Mon premier festival qui a accueilli près de 25 000 participants en une semaine ! Parmi les temps forts plébiscités par le public, on retrouve notamment les nombreux ciné-concerts produits par le festival, les avant-premières et les expériences interactives, ludiques et pédagogiques proposées pour la première fois cette année comme l’atelier de vidéo lightpainting en résidence à la Cinémathèque Robert-Lynen ou encore l’atelier Mashup Baby pour les plus petits.

A noter également les belles découvertes permises par l'hommage rendu au cinéma tchèque. En plus de l'incontournable Petite taupe de Zdenek Miler avec ses teintes pastels, son humour décalé et sa gentillesse désarmante, les jeunes festivaliers ont pu découvrir Les aventures fantastiques de Karel Zeman, le criquet violoniste de Zdenek Miler, Alice de Jan Švankmajer ou encore l’éblouissant travail d'Hermína Týrlová (L'atelier enchanté, Les contes de la ferme) qui fait danser ses personnages artisanaux avec une vivacité surprenante. Bonne nouvelle : pour ceux qui auraient raté Ferda la fourmi pendant le festival, il ressort heureusement en salles courant 2016.

Autres sorties à surveiller, celles des dix-neuf films présentés en avant-première, dont deux ont été primés lors de la cérémonie de clôture : The Case of Hana and Alice de Shunji Iwai (Prix du Jury) et Les Oiseaux de passage d’Olivier Ringer (prix du Public). Pour prolonger le plaisir du festival tout au long de l'année.