Attal, Klapisch, Lespert, Vanier, Boukhrief et Kahn en avant-première à Angoulême

Posté par redaction, le 9 juillet 2019

La 12e édition du festival du film francophone d'Angoulême (20-25 août) a dévoilé une grande partie de sa programmation.

Le jury sera présidé par Jacqueline Bisset (Bullitt, La nuit américaine, Le crime de l'Orient-Express, Le magnifique, Riches et célèbres, La cérémonie) et composé des comédiens Hugo Becker, Marie-Pierre Morin, Mehdi Nebbou, de l'éditrice et ancienne ministre Françoise Nyssen, du réalisateur Louis-Julien Petit, du journaliste Laurent Weil. Deux autres membres devant encore être annoncés. De même la compétition, d'où ressortent quelques films cannois, s'étoffera d'un dixième titre.

Année après année, le festival créé par Dominique Besnéhard et Marie-France Brière s'affirme comme la rampe de lancement du cinéma français pour le second semestre. Du Dindon, avec Dany Boon, à Fête de famille, avec Catherine Deneuve, en passant par Les éblouis, avec Camille Cottin, le spectre sera large afin de tester les premières réactions du public. Le festival s'ouvrira sur le nouveau film d'Alain Attal, avec Charlotte Gainsbourg, et se clôturera avec un documentaire sur Charles Aznavour, narré par Romain Duris.

Parmi les hommages, on notera celui à Michel Deville (L'ours et la poupée, Raphaël ou le débauché, Péril en la demeure) et un autre au cinéma luxembourgeois (Nuits de noce, Black Djiu, Réfractaire, Préjudice, Croc-blanc, Barrage), ainsi qu'un Focus à Nabil Ayouch (Ali Zaoua, Mektoub, My Land, Razzia, Much Loved, Les chevaux de Dieu). Une exposition "French Icons" des photographies de Philippe R. Doumic complètera la programmation, ainsi que des séances de dédicaces autour des films.

Compétition
Adam de Maryam Touzani
Camille de Boris Lojkine
La fille au bracelet de Stéphane Demoustier
Les hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec
Lola vers la mer de Laurent Micheli
Papicha de Mounia Meddour
Place des victoires de Yoann Guillouzouic
Tu mérites un amour de Hafsia Herzi
Vivre à 100 milles à l’heure de Louis Bélanger

Avants premières
Mon chien stupide de Yvan Attal d’après John Fante (Ouverture)
Deux moi de Cédric Klapisch
Le dindon de Jalil Lespert
Donne-moi des ailes de Nicolas Vanier
Les éblouis de Sara Suco
L‘esprit de famille d'Eric Besnard
Fahim de Pierre-François Martin-Laval
La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti
Fête de famille de Cédric Kahn
Je ne rêve que de vous de Laurent Heynemann
Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part d’Arnaud Viard
Menteur d’Emile Gaudreault
Trois jours, une vie de Nicolas Boukhrief
Le regard de Charles de Marc di Domenico (clôture)

Section ciné-concert :
Notre Dame de Valérie Donzelli
Je ne sais pas si c'est tout le monde de Vincent Delerm
La vertu des impondérables de Claude Lelouch

Section Les Flamboyants :
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
La sainte famille de Louis-do de Lancquesaing
Atlantique de Mati Diop

Séance évènement : La vie scolaire de Grand corps malade et Mehdi Idir

Coup de coeur
Vif argent de Stéphane Batut
Quand New York s'appelait Angoulême de Marie-France Brière
Fourmi de Julien Rappeneau

Séances en plein air (en présence des équipes des films)
La chute de l'empire américain de Denys Arcand
Jusqu'à la garde
de Xavier Legrand

Bijoux de famille - hommage au distributeur Haut et court
Ma vie en rose de Alain Berliner, L'emploi du temps de Laurent Cantet, Sous le sable de François Ozon, L'apollonide de Bertrand Bonello, La fille de Brest d'Emmanuelle Bercot, en plus de Jusqu'à la garde.

Daniela Elstner remplace Isabelle Giordano à Unifrance

Posté par vincy, le 9 juillet 2019

Le 4 juillet, Serge Toubiana a été renouvelé à la présidence d'Unifrance, l’association en charge de la promotion du cinéma français dans le monde. Ce n'était pas vraiment une surprise puisqu'il n'avait qu'un candidat face à lui. En revanche, tout le monde s'interrogeait sur le nom du remplaçant ou de la remplaçante d'isabelle Giordano, à la direction générale de l'organisme.

Finalement, c'est Daniela Elstner qui aura cette responsabilité. Elle a d'ailleurs débuté chez Unifrance en 1996, avant d'intégrer les Films du Losange deux ans plus tard. "Durant 10 ans, Daniela Elstner y développe les ventes internationales, co-productions et sélections en festivals..." indique le communiqué. En 2008, elle s'en va diriger Doc & Film International. Tout son parcours a été lié à l'export. Depuis 2015, elle préside d'ailleurs l’Association des Exportateurs de Films (Adef): "Sous son impulsion, la société de distribution audiovisuelle s’ouvre aux longs métrages de fiction et de documentaire et constitue un catalogue de plus de 800 films vendus à travers le monde et reconnus par la critique internationale et les festivals (un Lion d’Or, deux Ours d’Or)." Elle est également trésorière de l’Association des Exportateurs Européens (Europa International) et du Syndicat des Entreprises de Distribution de Programmes Audiovisuels (SEDPA).

Isabelle Giordano avait annoncé il y a un mois qu'elle quittait ses fonctions. Elle occupait le poste depuis six ans et venait de célébrer les 70 ans d'Unifrance au Festival de Cannes. Dans un conteste difficile - où les films d'auteurs ont de plus en plus de difficulté à trouver un public - elle a su multiplier les rendez-vous (festivals, marché...) pour valoriser la diversité du cinéma français. Alors que le gouvernement actuel s'interroge sur la pertinence des aides du CNC, déplorant notamment la faible rentabilité des films et souhaitant davantage de films agissant comme arme culturelle diplomatique ("soft power"), Unifrance a su améliorer la visibilité des films dans des pays comme l'Australie, l'Inde, le Japon, ... en se calant notamment sur les stratégies exportatrices des professionnels français.

Le cinéma La Clef met la clé sous la porte

Posté par vincy, le 8 juillet 2019

Cela fait 15 mois que le cinéma indépendant La Clef lutte pour exister. Le cinéma parisien a annoncé hier "que l'aventure se termine". "Le Conseil Social et Économique de la Caisse d’Épargne d’île de France a décidé de mettre fin aux discussions" concernant le projet. "La complexité du projet dans son financement, les exigences posées pour la vente - que nous acceptions, auraient nécessité un délai supplémentaire qui ne nous a pas été accordé. Nous regrettons sincèrement ce choix mais il relève du droit du vendeur" expliquent les exploitants.

Le propriétaire du bâtiment - le Comité Social et Economique (instance qui remplace le Comité d’entreprise et dirigé par les syndicats majoritaires CGC et CFDT ) de la Caisse d'Epargne Ile-de-France - a finalement décidé (une fois de plus) de tuer ce cinéma indépendant qui était aussi un lieu d'échange culturel.

Malgré les soutiens et les partenaires engagés, la campagne de crowdfunding et le travail du collectif Laissez-nous la Clef, rien n'aura suffit. Et cette fois la Clef baisse le rideau. Rien ne dit que le CSE de la Caisse d'Epargne conserve l'activité culturelle du bâtiment dans un quartier où le prix du mètre carré avoisine les 13000 euros.

Seul cinéma associatif de la Capitale, La Clef disposait de deux salles de 120 et 65 places, tout en organisant de nombreuses manifestations. Il avait diffusé ses derniers films le 15 avril 2018.

Albert Dupontel et Virginie Efira en tournage

Posté par vincy, le 7 juillet 2019

albert dupontel neuf mois fermePresque deux ans après la sortir d'Au revoir là-haut, qui lui avait valu le César du meilleur réalisateur, Albert Dupontel est de nouveau en tournage, avec Virginie Efira comme partenaire. Il s'agit de son septième film, après Bernie, Le Créateur, Enfermés dehors, Le Vilain, 9 mois ferme (son plus gros succès) et Au revoir là-haut.

Adieu les cons réunit aussi Nicolas Marié, Michel Vuillermoz, Thierry Gary, et Jackie Berroyer. Le film, écrit par le cinéaste, raconte l'histoire d'une coiffeuse, qui apprend qu'elle est atteinte d'une maladie. Elle décide de retrouver un enfant, né sous X, qu'elle a abandonné malgré elle quand elle avait 15 ans. Dans sa recherche, elle croise un homme dépressif qui a raté son suicide et un archiviste aveugle. Cette folle chevauchée se conclura par d’émouvantes retrouvailles et une ultime confrontation à la folie du monde.

Le film sera distribué par Gaumont l'an prochain ; le tournage vient de commencer en région parisienne. Ce projet, Dupontel le porte depuis six ans, et en parle comme d'un film sur la peur de vivre.

Virginie Efira aura un planning promotionnel chargé en 2020 avec les sorties de Police d'Anne Fontaine et de Benedetta de Paul Verhoeven.

Un film français dans la sélection du Prix Lux

Posté par vincy, le 6 juillet 2019

Le prix Lux 2019 du Parlement européen a dévoilé sa première sélection le 30 juin au 54e Festival de Karlovy Vary.

Un film français, et quatre coprod françaises ont été retenues. Globalement, ce sont plutôt des films engagés, à forte connotation politique ou sociale qui ont été retenus.
Le prix Lux mention du public, attribué par le public européen, a été décerné à Woman at War de Benedikt Erlingsson, prix Lux 2018.

Les trois finalistes seront annoncés à la conférence de presse des Giornate degli Autori à Rome le 23 juillet. Le lauréat sera proclamé le 27 novembre.

  • Kler de Wojciech Smarzowski (Pologne)
  • Cold Case Hammarskjöld de Mads Brügger (Danemark, Norvège, Suède, Belgique)
  • Dieu existe, son nom est Petrunya de Teona Strugar Mitevska (Macédoine du Nord, Belgique, Slovénie, Croatie, France)
  • Her Job de Nikos Labôt (Grèce, France, Serbie)
  • Honeyland de Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov (Macédoine du Nord)
  • Les invisibles de Louis-Julien Petit (France)
  • Ray & Liz de Richard Billingham (Royaume Uni)
  • System Crasher de Nora Fingscheidt (Allemagne)
  • L'homme qui a surpris tout le monde de Natasha Merkulova et Aleksey Chupov (Russie, Estonie, France)
  • El reino de Rodrigo Sorogoyen (Espagne, France)

Pierre Lhomme (1930-2019) est mort

Posté par wyzman, le 5 juillet 2019

Le directeur de la photographie Pierre Lhomme s'est éteint hier, jeudi 4 juillet 2019, à l'âge de 89 ans.

Un génie de la photo

Né le 5 avril 1930 à Boulogne-Billancourt, Pierre Lhomme a débuté des études aux Etats-Unis avant d’intégrer l’ENS Louis-Lumière, célèbre école de cinéma parisienne. Il en est sorti diplômé de la section Cinéma en 1953. D’abord assistant réalisateur, il s’est fait remarquer pour son travail sur Le Combat dans l’île d’Alain Cavalier. Un réalisateur qu’il connaissait bien puisque c’est sur le tournage de son film Un Américain que quatre ans plus tôt il faisait ses débuts en tant que directeur de la photographie.

Par la suite, il a enchaîné les collaborations. Quand il ne travaillait pas avec Eric Rohmer (Les Métamorphoses du paysage), il s’encanaillait avec Chris Marker (A bientôt, j’espère, La Solitude du chanteur de fond) ou encore Marguerite Duras (Aurélia Steiner, Le Navire Night). Véritable amoureux du 7e art, il s’est essayé à deux reprises à la réalisation : sur le court métrage Paris, mon copain en 1955 et la décennie suivante sur Le Joli Mai, co-signé avec Chris Marker.

Ses trois dernières décennies, ce sont ses collaborations avec James Ivory (Maurice, Le Divorce) qui faisait l’essentiel de son actualité. Pour rappel, en 1989, il a reçu le César de la meilleure photographie pour Camille Claudel de Bruno Nuytten avant de réitérer l’exploit en 1991 avec Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau. Officier des Arts et des Lettres, Patrice Lhomme était également Chevalier de la Légion d’honneur.

La Fête du cinéma 2019 fait carton plein

Posté par wyzman, le 4 juillet 2019

Si l’on en croit la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), l’édition 2019 a attiré plus de 3,4 millions de spectateurs.

Gros chiffres et vague de chaleur

Dans son communiqué, la FNCF explique ainsi que la fréquentation de cette 35e édition de la Fête du cinéma qui s’est déroulée du 30 juin au 3 juillet était en hausse de 28% par rapport à l’édition 2018. Comprenez par là que s’ils étaient 3,4 millions à se presser au cinéma cette année, ils n’étaient « que » 2,7 millions en 2018.

Plusieurs facteurs expliquent cette excellente santé de la Fête du cinéma. A commencer par les fortes chaleurs qui ont réconcilié les spectateurs de l’Hexagone avec les salles climatisées. Ajoutons à cela les présences à l’affiche des blockbusters Toy Story 4, Aladdin, Men In Black: International, X-Men : Dark Phoeni ainsi que des cannois Parasite, Le Daim et bien évidemment Rocketman. N’oublions pas de mentionner les avant-premières exceptionnelles d’Anna de Luc Besson organisées par Pathé et la sortie du très attendu Spider-Man: Far From Home et le tour est joué.

Dans le détail, ce sont donc 979.000 spectateurs comptabilisés le dimanche 30 juin et 1,14 million rien que le mercredi 3 juillet. Dans son communiqué, la FNCF remercie bien évidemment ses différents ambassadeurs (Marilou Berry, Frédéric Chau, Hafsia Herzi et Raphaël Personnaz entres autres) ainsi que tous les distributeurs qui ont participé à l'opération. Pour rappel, cette 35e édition était notamment l’occasion de gagner des voyages à Hollywood, au Festival de Cannes 2020, au Warner Bros. Studio Tour de Londres ou encore un an de cinéma grâce au fameux « Fauteuil Gagnant » !

Oscars 2020 : Le CNC modifie les conditions d’éligibilité des candidats français

Posté par wyzman, le 3 juillet 2019

Cette année, la France ne va pas manquer de candidats sérieux pour la représenter dans la catégorie meilleur film en langue étrangère des Oscars 2020. Mais avant de se lancer dans l’éternel casse-tête du "Qui nous représentera ?", le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) est en train d’opérer quelques changements afin d’élargir le nombre de candidats possibles.

Une exploitation bouleversée

Selon le média américain Variety, le CNC serait en train de modifier ses critères d’éligibilité. Jusqu’ici, pour qu’un film puisse représenter la France aux Oscars de l’année suivante, il fallait qu’il ait été exploité en salle sur plusieurs dizaines d’écrans avant le 30 septembre. Avec son nouveau système, un film français pourra déposer sa candidature dès lors qu’il aura connu une exploitation en salle (même limitée) avant le 30 septembre. Si certains détails doivent encore être peaufinés, ces sorties limitées pourraient être de l’ordre d’au moins 6 projections sur une durée d’au moins sept jours, confie une source au magazine américain.

En plus d’offrir de nouvelles possibilités d’exploitations aux différents acteurs du secteur cinématographique, ces modifications laissent la possibilité à des films dont la sortie est prévue à l’hiver d’avoir leur chance. Car il convient de rappeler qu’auparavant, les films présentés à la Mostra (Venise), au TIFF (Toronto) ou au Zinemaldia (Saint-Sebastien) se retrouvaient systématiquement hors-course pour les Oscars. Voilà pourquoi personne ne semblait plus surpris de voir les films sélectionnés au Festival de Cannes toujours présents dans la shortlist. Pour rappel, 7 des 10 derniers candidats français ont été présentés sur la Croisette !

D’autres changements à venir

Petit bouleversement pour les exploitants de salles, la nouvelle éligibilité des candidats français pour les Oscars n’est pas le seul sujet d’interrogations. Et cela notamment parce que le CNC pourrait bien surprendre la presse en dévoilant les noms des nouveaux membres de la Commission chargée de la sélection de notre représentant. Pour assurer un meilleur équilibre, il se dit de plus en plus fort que Thierry Frémaux, l’actuel délégué général du Festival de Cannes et président de l’Institut Lumière de Lyon, devrait annoncer prochainement qu’il quitte son siège.

En attendant, le premier semestre désormais écoulé, certains candidats semblent déjà très sérieux. Il y a tout d’abord Les Misérables de Lady Ly qui fait la part belle aux violence policières et dont la sortie en salle est prévue pour le 20 novembre. Malheureusement, l’achat des droits américains par Amazon Studios pourrait faire grincer des dents le comité de sélection comme ce fut au cas au moment de l’annonce, à Cannes.

Ce qui laisse le champ un peu plus libre pour Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma. Le film visible dès le 18 septembre au cinéma évoque le désir ardent et la passion amoureux de deux femmes respectables au 18e siècle. Mais le François Ozon n’a pas dit son dernier mot. Dans le déjà sorti Grâce à Dieu, le cinéaste s’intéresse au combat des victimes d'abus sexuels sur mineurs dans l’Eglise avec pour source d’inspiration, l’affaire Barbarin.

3 raisons de (re)voir Cendres et diamant de Andrzej Wajda

Posté par kristofy, le 3 juillet 2019

Le pitch : 1945, jour de l'Armistice dans une petite ville polonaise, au coeur des combats entre communistes et nationalistes. Un de ces derniers, Maciek, jeune mais aguerri par la lutte armée, reçoit l'ordre de tuer le nouveau secrétaire général du Parti. Mais un mauvais renseignement lui fait assassiner des innocents. Il attend un nouvel ordre lui permettant d'achever sa mission et au gré de ses déambulations dans cette petite ville, il rencontre une serveuse de bar avec qui il va vivre une liaison fulgurante...

« Sous les cendres restera-t-il un diamant étincelant… l’aube d’une victoire éternelle ? » Cendres et diamant débute avec le suspens d'un film noir où des hommes font le guet pour attendre leur cible à abattre, il y aura des coups de feu mais c'est raté. Les tueurs vont patienter alors dans un hôtel dans lequel arrive justement celui qu'ils doivent tuer, mais durant cette nuit de mai 1945 qui célèbre la capitulation allemande et une nouvelle ère à venir pour la Pologne, il va se passer beaucoup de choses... Un tueur est séduit par la serveuse, un banquet de dignitaires est troublé par l'intrusion d'un homme ivre.

Le romanesque ("dans ce pays il y a tant de peine, de souffrances, et de larmes , chacun porte son fardeau ici") se conjugue avec de l'humour ("enfin un citoyen qui ne se plaint pas ! ") où la guerre à peine terminée n'est pas synonyme pour autant de paix retrouvée car il y a les prémices d'une domination soviétique... Entre le crépuscule et l'aube se retrouvent condensées autant de mésaventures collectives que de trajectoires individuelles, et des personnages qui malgré le poids de la guerre passée se cherchent un nouvel espoir dans l'avenir. Cendres et diamant est surtout un grand film plein de séquences plus intenses les unes que les autres, et une oeuvre phare des débuts du réalisateur Andrzej Wajda.

Andrzej Wajda, la grande figure du cinéma polonais et francophile : sa filmographie est longue de plus d'une quarantaine de films en tant que réalisateur mais aussi comme scénariste et comme documentariste, et si une grande part de son oeuvre reflète et interroge différents troubles de la Pologne il est aussi particulièrement salué à l'international. Il a reçu en Palme d'or en 1981 au Festival de Cannes pour L'Homme de fer, après un un Prix spécial du jury (ex-æquo) en 1957 à Cannes pour Ils aimaient la vie. Andrzej Wajda a témoigné des changements politiques en Pologne, comme le mouvement Solidarnosc qui allait porter au pouvoir plus tard Lech Walesa, particulièrement avec les films qui sont devenus une trilogie : L'Homme de marbre en 1977, L'Homme de fer en 1981, et L'Homme du peuple en 2013.

Le cinéaste a eu plusieurs fois des nominations à l'Oscar du meilleur film étranger : en 1976 pour La Terre de la grande promesse, en 1980 pour Les Demoiselles de Wilko, en 1982 pour L'Homme de fer (suite au triomphe de Cannes), en 2008 pour Katyn, et il avait eu un Oscar d'honneur en 2000 pour l'ensemble de ses films. Outre Cannes et les Oscar, Andrzej Wajda a gagné aussi des récompenses à Moscou, San Sebastian, Venise, Berlin. Un autre de ses films a eu une reconnaissance particulière en France : Danton avec Gérard Depardieu et le Prix Louis-Delluc en 1982 puis le César du meilleur réalisateur en 1983. Wajda avait ensuite réalisé Les Possédés avec Isabelle Huppert, Lambert Wilson et Omar Sharif.

2019, nouvelle redécouverte des films de Wajda : Le cinéaste est décédé en 2016 à 90 ans, laissant donc des dizaines de films qui ont été peu vus, son dernier film Les fleurs bleues était alors sorti en salles en février 2017. Cette année, outre Cendres et diamant qui est de retour dans les salles dans une copie restaurée à partir de ce 3 juillet (en même temps que sa présentation au Festival de La Rochelle), est également programmée la resortie de Kanal le 23 octobre, lui-aussi en version restaurée (le film était au dernier Festival de Cannes dans la section Cannes Classics).

Découvrir aujourd'hui Cendres et diamant est d'ailleurs une recommandation qui vous est faite par deux autres grands cinéastes. Pour Francis Ford Coppola « il s'agit de l'aube pour la Pologne qui sort de la guerre, et il y a quelque chose d'étrange et de décadent...» ; et de la part de Martin Scorsese « j'ai vu "Cendres et diamant" pour la première fois en 1961. Et même à cette époque, une période où l'on s'attendait à être stupéfait ou étonné par les films, une époque pleine de bouleversements dans le monde, ce film m'a choqué. Cela a à voir avec son empreinte visuelle, à la fois immédiate et hantée, comme un cauchemar qui ne cesserait de se développer, mais aussi par son sens de la folie furieuse, de son absurdité. Ce film a la force d'une hallucination : en fermant les yeux, certaines images du film  me reviendront en flashback avec la même force que lorsque j'ai découvert le film il y a plus de 50 ans. »

Les six premiers films de Jim Jarmusch en version restaurée

Posté par vincy, le 3 juillet 2019

Une rétrospective des six premiers films de Jim Jarmusch débutera le 3 juillet dans les salles avec leur ressortie en versions restaurés grâce au distributeur Les Acacias.

Permanent Vacation (1980, mais sorti en France en 1984), film d'une heure et quart, est sans aucun doute le moins connu, même s'il pose les bases du cinéma "jarmuschien". La collection comprend Stranger Than Paradise (1984), Caméra d'or à Cannes, à peine plus long, Down by Law (1986), en compétition à Cannes, avec Tom Waits, son fidèle John Lurie et Roberto Benigni, Mystery Train (1989), film à segments primé pour sa contribution artistique à Cannes, avec Tom Waits, Steve Buscemi, Nicoletta Braschi et Masatoshi Nagase.

Les deux autres films sont Night on Earth (1991) au casting étoilé (Gena Rowlands, Winona Ryder, Armin Mueller-Stahl, Rosie Perez, Isaach De Bankolé, Béatrice Dalle ) et Dead Man (1995, compétition cannoise), son film le plus spirituel, avec Johnny Depp, Gary Farmer, John Hurt, Robert Mitchum, Iggy Pop et Gabriel Byrne.

Si Jim Jarmusch est un cinéaste culte, certains de ces films otn aussi séduire un public plus large. Down by Law a ainsi attiré 635000 cinéphiles français et Stranger than Paradise a enregistré 380000 entrées (soit plus que son dernier film The Dead don't Die, qui a séduit 330000 zombies).

Cette ressortie de ces premiers films est l'occasion d'en finir avec les clichés sur son cinéma, dont la tonalité et l'esthétique sont beaucoup plus variées qu'on ne le croit, même si la poésie et l'errance restent ses fils conducteurs.