Ibrahim et Un triomphe couronnés à Angoulême

Posté par vincy, le 2 septembre 2020

Le Festival du film francophone d’Angoulême a décerné le premier palmarès cinématographique d'importance en Europe depuis... la Berlinale en février et Annecy en juin. Des salles quasiment pleines ont sans doute rassuré le secteur. Reste à savoir si le coup de projecteur suffira à faire revenir le public dans les cinémas français.

Deux films ont dominé cette édition post-Covid pour le jury présidé par Gustave Kervern et Benoît Delépine.

Ibrahim, premier long métrage du comédien Samir Guesmi, remporte quatre prix du jury, dont celui du meilleur film attribué à l'unanimité, mais aussi ceux de la mise en scène et du scénario.

Un triomphe, deuxième long métrage d'Emmanuel Courcol, avec Kad Merad notamment. Il reçoit le prix du public etun double prix d'interprétation masculine pour Sofian Khammes et Pierre Lottin, qui incarnent deux des prisonniers.

Les deux films ont reçu le label Sélection officielle Cannes 2020, tout comme Slalom, primé par les étudiants.

Notons que Petit pays d'Éric Barbier, déjà en salle a été distingué pour la très juste interprétation d'Isabelle Kabano.

Valois de diamant
Ibrahim de Samir Guesmi

Valois du public
Un triomphe d’Emmanuel Courcol (sortie 6 janvier 2021, Memento)

Valois de l’acteur
ex aequo :
Sofian Khammes dans Un triomphe d’Emmanuel Courcol
Pierre Lottin dans Un triomphe d’Emmanuel Courcol

Valois de l’actrice
Isabelle Kabano dans Petit pays d’Éric Barbier (sortie le 28 août)

Valois de la mise en scène
Samir Guesmi pour Ibrahim

Valois Magelis des étudiants francophones
Slalom de Charlène Favier (sortie 4 novembre 2020, Jour2Fête)

Valois René-Laloux décerné au meilleur court métrage d’animation
ex aequo :
Machini de Tétshim et Frank Mukunday
Le mal du siècle de Catherine Lepage

Valois du scénario
Samir Guesmi pour Ibrahim (sortie 9 décembre 2020 Le Pacte)

Valois de la musique
Raphaël Eligoulachvili pour Ibrahim

[We miss Cannes] Le Festival de Cannes 2020 sera hors-les-murs

Posté par kristofy, le 12 mai 2020

Le Festival de Cannes 2020 devait commencer aujourd'hui. Ensoleillé, avec quelques nuages, et une température plutôt fraîche pour la saison. Pas de badge à retirer. Pas de projos à caler. Cette année, Cannes sera effacé du calendrier, ou presque. Pas facile de respecter la distanciation sociale dans un festival où on est 600, 1000, 2000 dans une salles. Entassés dans les soirées sur la plage (et comment boire un cocktail avec un masque?). Croisant des milliers de gens du monde entier sur la Croisette. Cannes c'est un rendez-vous où la socialisation est essentielle.

Plus fort que la menace terroriste, le Sars en 2003 ou un volcan islandais en 2010, le coronavirus du moment empêche ce rendez-vous annuel : « Quand la crise sanitaire, dont la résolution reste la priorité de tous, sera passée, il faudra redire et démontrer l’importance et la place que le cinéma, ses œuvres, ses artistes, ses professionnels et ses salles et leurs publics occupent dans nos vies. C’est à cela que le Festival de Cannes entend contribuer...» a rappelé Thierry Frémaux.

Calendrier bousculé

Pas de crise d'égo. Certes Cannes manquera aux journalistes et critiques (pas forcément pour les mêmes raisons). Mais on a surtout un pincement au cœur pour les primo-cinéastes, pour les auteurs dont le festival est la seule garantie de se distinguer au marché et dans les médias, pour ces artistes et producteurs d'un film fragile venu d'un pays où le 7e art est rare. Pas de montée des marches donc pour les équipes de films en compétition, certains titres qui sont évidemment les plus attendus de l'année ont déjà décalé leur sortie en salles de plusieurs mois (pour cet automne, voire pour le prochain festival de Cannes en 2021). L'édition de 2021 devra aussi évoluer si le virus, ou un autre, traîne toujours. Du gel hydroalcoolique, de l'espace entre les fauteuils, des masques, sans compter de nombreux étrangers qui ne se déplaceront pas (outre la crise sanitaire, la crise économique risque de fragiliser l'industrie comme les médias).

Il n'y aura pas de Palme d'or, de palmarès cette année, aucun engouement pour un film inattendu, aucune bousculade pour voir des stars, pas de Top Cruise ni de Soul de Pixar. Mais en cette période de mai , profitons en pour revoir des films qui ont brillé à Cannes les précédentes années, en dvd ou vod où à la télévision (Arte a prévu une programmation spéciale pour les trois prochaines semaines).

Cependant le festival de Cannes 2020 n'est pas abandonné pour autant :  l'événement va prendra la forme de plusieurs rendez-vous durant les mois à venir.

Cannes 2020 - hors les murs :

- Fin mai: "We are One : A global film festival", initié par le Festival de Tribeca, lui-même annulé, et qui propose aux internautes de la planète de se retrouver du 29 mai au 7 juin prochains sur la plateforme Youtube, partenaire du rendez-vous. Cannes rejoint ainsi les festivals d'Annecy, Berlin, Londres, Cannes, Guadalajara, Locarno, Macao, Jérusalem, Mumbai, Karlovy Vary, Marrakech, New York, San Sebastian, Sarajevo, Sundance, Sydney, Tokyo, Toronto, Tribeca et Venise.

- Début juin : Cannes va annoncer une liste de films qui aurait été sélectionnés dans une section ou une autre. Ceux-ci pourront bénéficier d'un label 'Cannes 2020' pour leur promotion. On sait déjà que The French Dispatch de Wes Anderson, Tre Pianni de Nanni Moretti et Benedetta de Paul Verhoeven en font partie, comme l'a dévoilé Thierry Frémaux dans L'Obs ce week-end. On se doute que les blockbusters américains n'en auront pas besoin. On peut regretter que le nouveau Spike Lee (président du jury cette année), diffusé en juin sur Netflix et programmé hors compétition, s'en passera. Mais on sait aussi que tous les films qui sont prêts à aller à Venise ou qui préfèrent attendre un an pour une projection cannoise en mai 2021 n'y seront pas. Ce sera donc une sélection de sélection.

- 22-26 juin: Le marché du film a lieu en mode virtuel, avec des stands et des pavillons virtuels, des réunions vidéo grâce à l’application Match&Meet, des projections sur Cinando, et des conférences transposées dans l’espace numérique.

- Août/septembre/octobre : Si les diverses conditions sont réunies (sanitaires, gouvernementales, et économiques...), Cannes marquera le coup à travers des séances autour de ses films "labellisés" dans différents festivals : le festival du film francophone d'Angoulême, le festival du cinéma américain de Deauville, le festival Lumière de Lyon, Toronto au Canada, San Sebastian en Espagne, Busan en Corée du sud, New York aux USA.

Et puis il y a le cas de Venise: "La question de repousser Cannes en septembre se posait mais nous n’allions pas nous installer aux dates de la Mostra. Du coup, on parle de se retrouver tous ensemble au Lido, au nom du cinéma mondial, faire des événements, défendre les mêmes films. A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle" explique Thierry Frémaux à l'Obs, précisant: "Il serait normal qu’un film « cannois » préfère se concentrer sur la compétition de Venise, si la Mostra a lieu. S’il est possible de leur attribuer un double soutien de Cannes et de Venise, on procédera ainsi."

Les films labellisé "Cannes 2020" pourraient ainsi être présentés selon un calendrier cohérent. C'était déjà entendu que Angoulême montrerait The French Dispatch de Wes Anderson, où le film s'est tourné, et que Lyon célébrerait le 20ème anniversaire de In the Mood for Love de Wong Kar-wai, prévu parmi les événements de Cannes 2020.

-Automne/hiver/printemps 2021 : Certains des films avec un label 'Cannes 2020' préparent leur sortie (reportée) dans les salles de cinéma. mais aussi, plus tard dans l'année, Buenos Aires, Bucarest et Hong Kong où le festival est déjà présent à travers une manifestation cannoise hors-les-murs. Sans oublier des événements possibles en avant-premières dans les salles.

- Mai 2021 : le Festival de Cannes tel qu'on le connaît aura lieu comme presque avant. Le président du jury pourrait être Spike Lee. Un film en compétition est déjà connu (après une annonce de son producteur d'une sortie reportée d'un an pour Cannes 21) : Benedetta de Paul Verhoeven avec en vedette Virginie Efira (aussi Lambert Wilson, Charlotte Rampling). D'ici là le réalisateur néerlandais s'attaquera à une adaptation en série de Bel-ami de Maupassant.

Il y aura sans doute moins de films puisque les tournages ne reprennent que très lentement un peu partout dans le monde et que le problème des assurances liées aux Covid-19 n'est pas réglé pour les productions.

"Une grande partie de la production 2020 a décidé d’attendre 2021 pour la sortie ou même pour la sélection cannoise. Donc, entre ceux qui étaient presque prêts, ceux qui vont se tourner si tout va bien […] entre septembre et mois d’avril, plus évidemment ceux qui venaient de 2020, oui on aura la matière" a confirmé Thierry Frémaux ce matin sur RTL.

Les réalisatrices triomphent à Angoulême

Posté par vincy, le 25 août 2019

C'est un palmarès très féminin que celui du 12e Festival du film francophone d'Angoulême décerné ce soir.

La présidente du jury, Jacqueline Bisset, et son jury ont récompensé un film (d'animation!) réalisé par deux femmes, une primo-réalisatrice et deux fois un film réalisé par une femme, qui repart aussi avec le prix du public.

Ce fut donc le sacre de Zabou Breitman et Éléa Gobbé-Mévellec, avec Les hirondelles de Kaboul (présenté à Un certain regard à Cannes et qui sort le 4 septembre), Valois de diamant et Valois de la musique ; Hafsia Herzi, avec Tu mérites un amour (présenté à la Semaine de la critique à Cannes et qui sort le 11 septembre), Valois de la mise en scène ; et Mounia Meddour, avec Papicha (présenté à Un certain regard à Cannes et qui sort le 9 octobre), Valois de la meilleure actrice, du scénario et du public.

Les Valois ont aussi primé Nina Meurisse, l'interprète de Camille le film de Boris Lojkine et Anthony Bajoin, l'acteur d'Au nom de la terre d'Edouard Bergeon, qui par ailleurs est aussi à l'affiche de Tu mérites un amour.

Palmarès

Valois de diamant
Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Éléa Gobbé-Mévellec

Valois de la mise en scène
Hafsia Herzi pour Tu mérites un amour

Valois de l’actrice
Lyna Khoudri dans Papicha de Mounia Meddour et Nina Meurisse dans Camille de Boris Lojkine

Valois de l’acteur
Anthony Bajon dans Au nom de la terre d’Edouard Bergeon

Valois du scénario
Mounia Meddour pour Papicha

Valois René Laloux du meilleur court-métrage d’animation
Selfies de Claudius Gentinetta

Valois de la musique
Alexis Rault pour Les Hirondelles de Kaboul d

Valois des étudiants francophones
Adam de Maryam Touzani

Valois du Public
Papicha de Mounia Meddour

Attal, Klapisch, Lespert, Vanier, Boukhrief et Kahn en avant-première à Angoulême

Posté par redaction, le 9 juillet 2019

La 12e édition du festival du film francophone d'Angoulême (20-25 août) a dévoilé une grande partie de sa programmation.

Le jury sera présidé par Jacqueline Bisset (Bullitt, La nuit américaine, Le crime de l'Orient-Express, Le magnifique, Riches et célèbres, La cérémonie) et composé des comédiens Hugo Becker, Marie-Pierre Morin, Mehdi Nebbou, de l'éditrice et ancienne ministre Françoise Nyssen, du réalisateur Louis-Julien Petit, du journaliste Laurent Weil. Deux autres membres devant encore être annoncés. De même la compétition, d'où ressortent quelques films cannois, s'étoffera d'un dixième titre.

Année après année, le festival créé par Dominique Besnéhard et Marie-France Brière s'affirme comme la rampe de lancement du cinéma français pour le second semestre. Du Dindon, avec Dany Boon, à Fête de famille, avec Catherine Deneuve, en passant par Les éblouis, avec Camille Cottin, le spectre sera large afin de tester les premières réactions du public. Le festival s'ouvrira sur le nouveau film d'Alain Attal, avec Charlotte Gainsbourg, et se clôturera avec un documentaire sur Charles Aznavour, narré par Romain Duris.

Parmi les hommages, on notera celui à Michel Deville (L'ours et la poupée, Raphaël ou le débauché, Péril en la demeure) et un autre au cinéma luxembourgeois (Nuits de noce, Black Djiu, Réfractaire, Préjudice, Croc-blanc, Barrage), ainsi qu'un Focus à Nabil Ayouch (Ali Zaoua, Mektoub, My Land, Razzia, Much Loved, Les chevaux de Dieu). Une exposition "French Icons" des photographies de Philippe R. Doumic complètera la programmation, ainsi que des séances de dédicaces autour des films.

Compétition
Adam de Maryam Touzani
Camille de Boris Lojkine
La fille au bracelet de Stéphane Demoustier
Les hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec
Lola vers la mer de Laurent Micheli
Papicha de Mounia Meddour
Place des victoires de Yoann Guillouzouic
Tu mérites un amour de Hafsia Herzi
Vivre à 100 milles à l’heure de Louis Bélanger

Avants premières
Mon chien stupide de Yvan Attal d’après John Fante (Ouverture)
Deux moi de Cédric Klapisch
Le dindon de Jalil Lespert
Donne-moi des ailes de Nicolas Vanier
Les éblouis de Sara Suco
L‘esprit de famille d'Eric Besnard
Fahim de Pierre-François Martin-Laval
La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti
Fête de famille de Cédric Kahn
Je ne rêve que de vous de Laurent Heynemann
Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part d’Arnaud Viard
Menteur d’Emile Gaudreault
Trois jours, une vie de Nicolas Boukhrief
Le regard de Charles de Marc di Domenico (clôture)

Section ciné-concert :
Notre Dame de Valérie Donzelli
Je ne sais pas si c'est tout le monde de Vincent Delerm
La vertu des impondérables de Claude Lelouch

Section Les Flamboyants :
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
La sainte famille de Louis-do de Lancquesaing
Atlantique de Mati Diop

Séance évènement : La vie scolaire de Grand corps malade et Mehdi Idir

Coup de coeur
Vif argent de Stéphane Batut
Quand New York s'appelait Angoulême de Marie-France Brière
Fourmi de Julien Rappeneau

Séances en plein air (en présence des équipes des films)
La chute de l'empire américain de Denys Arcand
Jusqu'à la garde
de Xavier Legrand

Bijoux de famille - hommage au distributeur Haut et court
Ma vie en rose de Alain Berliner, L'emploi du temps de Laurent Cantet, Sous le sable de François Ozon, L'apollonide de Bertrand Bonello, La fille de Brest d'Emmanuelle Bercot, en plus de Jusqu'à la garde.

Shéhérazade envoûte le Festival d’Angoulême

Posté par vincy, le 26 août 2018

La 11e édition du festival du film francophone d'Angoulême s'est achevée ce soir avec le palmarès des jurys, dont celui de Karin Viard pour la compétition.,

Le grand vainqueur de la soirée est incontestablement Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin: Prix Valois de diamant, Valois Magelis des étudiants francophones, Valois Sacem de la musique de film (Mouss et Hakim). Le film, qui sort le 5 septembre, raconte l'histoire de Zachary, 17 ans, tout juste sorti de prison et rejeté par sa mère, qui traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C'est là qu'il rencontre Shéhérazade... Ce premier-film avait été présenté en séances spéciales à la Semaine de la Critique à Cannes.

Autre grand gagnant, L’amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot, récompensé par le convoité Valois Canal+ du public. Cette auto-fiction sera en salles le 10 octobre.

Le Valois du jury a été décerné à Tout ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis, film où l'on retrouve la réalisatrice, Malik Zidi et Mireille Perrier. Sur les écrans le 2 janvier 2019.

Pour le reste le palmarès a distingué Milya Corbeil-Gauvreau dans Les rois mongols de Luc Picard (meilleure actrice), Félix Maritaud dans Sauvage de Camille Vidal-Naquet (meilleur acteur), Sofia de Meryem Benm’Barek (meilleur scénario), Hybrids de Florian Brauch, Kim Tailhades, Matthieu Pujol, Yohan Thireau, Romain Thirion et Travelogue Tel Aviv de Patthey Samuel (meilleur court d'animation ex-aequo) et Stéphanie Bermann et Alexis Dulguerian (Domino Films, producteur de Petit paysan, Valois de Diamant l'an dernier).

Le 11e Festival du Film Francophone d’Angoulême dévoile son jury et ses films

Posté par vincy, le 2 juillet 2018

Karin Viard présidera le 11e Festival du film francophone d'Angoulême qui se déroulera du 21 au 26 août, lançant ainsi le second semestre du cinéma français. Elle sera entourée de l'acteur québécois Michel Côté, des actrices françaises Eye Haïdara, Ludivine Sagnier et Camélia Jordana (César du meilleur espoir), du cinéaste Thomas Lilti, de l'acteur Raphaël Personnaz (Molière du meilleur comédien) et du directeur des acquisitions du cinéma français et étranger de Canal+, Laurent Hassid.

Une section Ciné & concerts sera parmi les nouveautés, avec trois films de musique qui seront suivis d'un concert: Guy d'Alex Lutz, La Bolduc de François Bouvier et Au bout des doigts de Ludovic Bernard. Le cinéma haïtien sera mis à l'honneur avec un hommage et sept films: Haitian Corner et L'homme sur les quais de Raoul Peck, Royal Bonbon de Charles Najman, Les amours d'un zombi et Chronique d'une catastrophe annoncée de Arnold Antonin, Port-au-Prince-Dimanche 4 janvier de François Marthouret, et Ayiti mon amour de Guetty Felin.

Le Focus à un réalisateur est dédié à Jacques Doillon, avec cinq de ses films liés à l’enfance : Un sac de billesLa drôlesseLe petit criminelPonette, et Raja. Et le cinéaste Jacques Deray aura droit à un hommage accompagné du documentaire Jacques Deray : j'ai connu une belle époque d’Agnès Vincent, en plus des projections de Symphonie pour un massacre (1963), Borsalino (1970) et On ne meurt que deux fois (1985).

Le film En liberté! de Pierre Salvadori qui a enthousiasmé le public de la Quinzaine des réalisateurs sera présenté dans la section Les Flamboyants tandis que les deux patrons du Festival - Dominique Besnéhard et Marie-France Brière - ont choisi chacun un coup de cœur: De chaque instant de Nicolas Philibert et Les beaux esprits de Vianney Lebasque.

Enfin, la section Bijoux de famille rend hommage cette année à UGC comme distributeur avec Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, Embrassez-qui vous voudrez de Michel Blanc, De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard, Un secret de Claude Miller et Adieu Berthe, l’enterrement de mémé de Bruno Podalydès.

Compétition
L'amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot (France)
Tout ce qui me reste de la révolution de Judith Davis (France)
Charlotte a du fun de Sophie Lorin (Québec)
Photo de famille de Cécilia Rouaud (France)
Sauvage de Camille Vidal-Naquet (France
Shéhérazade de Jean-Bernard Merlin (France)
Sofia de Meryl Benm'Barek (Maroc)
Troisième noce de David Lambert (Belgique)
Le vent tourne de Bettina Oberli (Suisse)
Les rois Mongols de Luc Picard (Québec)

Avant-premières
Bonhomme de Marion Vernoux
Les chatouilles D'Andrea Bescond et Eric Métayer
Dilili à Paris de Michel Ocelot
Edmond d'Alexis Michalik
I feel good de Gustave Kervern et Benoît Délepine
Le grand bain de Gilles Lellouche
Les invisibles de Louis-Julien Petit
Lola et ses frères de Jean-Paul Rouve (Ouverture)
Première année de Thomas Lilti
Le poulain de Mathieu Sapin
Voyez comme on danse de Michel Blanc
Pupille de Jeanne Herry (clôture)
Les bonnes intentions de Gilles Legrand

3 raisons d’aller voir Une famille syrienne

Posté par wyzman, le 7 septembre 2017

Huit ans après Le Jour où Dieu est parti en voyage, le chef-op Philippe Van Leeuw repasse derrière la caméra. Pendant 1h26, il nous présente dans un huis-clos suffocant le quotidien d'une famille devenue atypique, confirmant la bonne forme du cinéma belge. Le film a reçu le Prix du public et le Prix Label Europa Cinémas à Berlin, où il était dans la sélection Panorama. A Angoulême, Une famille Syrienne est reparti avec le Valois de la mise en scène, le Valois du public et le Valois de la meilleure actrice pour Hiam Abbbass et Diamand Abou Abboud.

1. La guerre est invisible mais omniprésente. Dans la Syrie en guerre, une mère, ses enfants et leur grand-père tiennent bon, cachés dans leur appartement. Par solidarité, ils accueillent un couple et leur nouveau-né et tentent de garder espoir. Voilà pour le pitch. Si le film frappe c'est parce qu'avec précision, Philippe Van Leeuw montre la lourdeur d'un conflit. Les personnages attendent, tentent de se contenir et de se soutenir durant cette page de l'histoire qui dure. Intelligemment, le réalisateur belge laisse les soldats et les milices de l'autre côté de la porte, pour nous faire ressentir une promiscuité touchante et terrible à la fois.

2. Le scénario est en béton. On ne le dira jamais assez mais sans un bon scénario, un film ne peut pas être bon. Et avec Une famille syrienne, on frôle la perfection. En effet, si le synopsis du film peut faire redouter un projet dramatique et particulièrement difficile à regarder, il n'en est rien. Une famille syrienne est un drame qui s'intéresse frontalement et honnêtement au calvaire de ceux qui refusent ou ne peuvent pas fuir plutôt qu'aux tenants et aboutissants d'un conflit qui dure depuis maintenant 6 ans. Les dialogues sont justes et les rebondissements bien placés en plus d'être presque toujours imprévisibles.

3. La pédagogie d'Une famille syrienne réconforte. Très réaliste, le second long-métrage du Belge profite d'un véritable créneau : rares sont les films de fiction et européens qui traitent de ceux qui vivent au quotidien la guerre en Syrie. En ne montrant qu'à de petits moments ce qu'est l'enfer de la guerre et en se focalisant sur les épreuves que subissent les civils, Philippe Van Leeuw propose une œuvre didactique et prenante. Happé par cette histoire qu'il finit par s'approprier, le spectateur attend un rebondissement, un signe annonçant une quelconque résolution. Une famille syrienne ne fait jamais dans le larmoyant mais tire son épingle du jeu  par l'efficacité de l'ensemble. Une belle réussite.

Festival d’Angoulême 2017: John Malkovich, Au revoir là-haut, Epouse-moi mon pote et les 120 ans de la Gaumont

Posté par vincy, le 3 juillet 2017

Marie France Brière et Dominique Besnéhard ont présenté ce matin les grandes lignes du prochain Festival du film Francophone d'Angoulême (22-27 août) lors d'une conférence de presse. Année après année, Angoulême se positionne comme un rendez-vous incontournable pour le cinéma français qui y voit là son "Deauville" (ou son "Toronto") pour lancer la saison d'automne et des fêtes avec un mix de films d'auteurs et de films populaires attendus.

On savait déjà que le jury serait présidé par l'acteur américain et francophile John Malkovitch. Il sera entouré de Claire Chazal, Laura Smet, Lucas Belvaux, Philippe Besson, Stefi Selma et de la productrice Denise Robert. Ils décerneront les Prix Valois. Le jury étudiant sera présidé par Cristiana Reali.

La compétition

  • Demain et tous les autres jours de Noémie Lvovsky
  • Et au pire on se mariera de Léa Pool
  • Frontières d'Apolline Traoré
  • Money de Gela Babluani
  • Nous resterons à Damas de Philippe Van Leeuw
  • Petit Paysan de Hubert Vharuel
  • Surface de Réparation de Christophe Tegin

L'un de ces films succédera à Ma vie de Courgette, Valois de diamant l'an dernier.

L'événement de ce 10e festival, ce sera évidemment l'avant-première du film d'Albert Dupontel, Au revoir là-haut, adaptation du best-seller et Prix Goncourt de Pierre Lemaître. Le film fera l'ouverture du festival. Autre événement majeur, l'avant-première du dernier film d'Eric Tolédano et Olivier Nakache, Le sens de la fête, avec Bacri, Lellouche et Rouve. Depuis Intouchables, les deux cinéastes croient à la vertu chanceuse du festival.

Deneuve & Depardieu en guests

Mon fils de Christian Carion avec Guillaume Canet, Jalouse le deuxième film de Stéphane et David Foenkinos, L’Ecole Buissonnière de Nicolas Vanier, avec François Cluzet, L'un dans l'autre de Bruno Chiche, avec Louise Bourgoin et Stéphane de Groodt, Bonne pomme, de Florence Quentin, avec la présence de Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, Le Petit Spirou de Nicolas Bary et Le Prix du succès de Teddy Lussi-Modeste avec Tahar Rahim, Maïwenn et Roschdy Zem feront également parti des avant-premières prestigieuses.

Par ailleurs un hommage au cinéma ivoirien; un focus sur Xavier Giannoli et une sélection de films cannois (Nos années folles, Un beau soleil intérieur, Le redoutable) seront au programme. Sans aucun doute, les spectateurs iront voir la dernière comédie de l'équipe de Babysitting et Alibi.com, Epouse-moi mon pote, réputée gay-friendly (lire notre article du 6 août 2016).

Enfin, la Gaumont fêtera ses 120 ans dès demain et jusqu'au 31 décembre 2017, avec l'exposition "120 ans de cinéma: Gaumont, depuis que le cinéma existe" au sein de la Cité de la BD, dans les Studios Paradis (chais Magelis) d'Angoulême qui ouvriront pour la première fois leurs portes au public. L'expo, qui a déjà séduit 50000 visiteurs à Paris, fera voyager les visiteurs à travers les grandes époques du septième art.

Isabelle Adjani au Festival du film francophone d’Angoulême avec un téléfilm pour Arte

Posté par vincy, le 22 juillet 2016

Elle est toujours aussi rare. Son nom ne dit plus grand chose à ceux qui sont nés après les années 1990. Mais une chose est certaine, Isabelle Adjani reste une star. Elle signera son énième retour (voir encadré) sur les écrans avec Carole Matthieu, un thriller social de Louis-Julien Petit.

Le réalisateur de Discount, film révélé au festival de film francophone d'Angoulême (Prix du public), signe ici un téléfilm. Adjani cherchait un réalisateur pour l'adaptation des Visages écrasés, le roman noir de Marin Ledun sur les conséquences dramatiques d'un management écrasant dans une entreprise de télécommunications (cela rappelle forcément la vague de suicides chez France Telecom). En voyant Discount, elle n'a pas hésité à contacter Louis-Julien Petit.

Médecin du travail dans une entreprise aux techniques managériales écrasantes, Carole Matthieu tente en vain d’alerter sa hiérarchie des conséquences de telles pratiques sur les employés. Lorsque l’un d’eux la supplie de l’aider à en finir, Carole réalise que c’est peut-être son seul moyen de forcer les dirigeants à revoir leurs méthodes.

Des comédiens de Discount - Corinne Masiero, Pablo Pauly, Sarah Suco - donnent la réplique à Isabelle Adjani.

Le film, produit par Elemiah Films, sera présenté hors-compétition le 25 août, puis sera présenté au Festival de la fiction de La Rochelle, avant d'être diffusé sur Arte. Et si le succès d'audience est au rendez-vous, le film pourrait connaître une deuxième vie mais en salles. C'est ce qui était arrivé avec La journée de la jupe (avec Adjani, en 2009), dont le carton d'audience historique sur Arte, avait permis une sortie au cinéma (et au final donné un César à l'actrice).

Le 9e Festival du film francophone d’Angoulême se tiendra du 23 au 28 août. Le jury sera coprésidé par Gilles Jacob et Virginie Efira (et composé de Danielle Arbid, Thierry Chèze, Sophie Desmarais, Nicolas Dumont, David Foenkinos, Salim Kechiouche). Outre un hommage au Liban, une rétrospective des Films du Losange et un focus sur la carrière de Catherine Corsini, la manifestation s’ouvrira sur L’odyssée de Jérôme Salle et se clôturera sur Le fils de Jean de Philippe Lioret.

La carrière d'Adjani a commencé il y a 46 ans. Primée partout, attirant dans les salles un large public avec des films plus tragiques et dramatiques que comiques, elle avait commencé à s'absenter après Camille Claudel en 1988. On ne la revoit que cinq ans plus tard dans Toxic Affair, flop magistral, compensé par le gros succès de La Reine Margot l'année suivante, qui sera aussi son dernier grand rôle. Un passage face à Sharon Stone (Diabolique), un caméo dans Paparazzi, et il faut attendre 2002 pour la revoir au cinéma.
Deuxième trou d'air, donc. Hélas avec La Repentie, elle subit un échec cuisant. Mais comme toujours, elle trouve un peu d'oxygène avec des cinéastes plus expérimentés : Benoît Jacquot (Adolphe) et Jean-Paul Rappeneau (Bon voyage). Sans atteindre ses box office d'antan, au moins sa réputation de grande comédienne est intacte. On est alors en 2003. On ne la revoit plus avant 2009!
Elle revient dans un téléfilm, La journée de la jupe, gros succès d'audience et un César pour elle, en plus de refaire face à Depardieu dans un rôle décalé chez Delépine et Kervern, dans le culte Mammuth. Et en prêtant sa voix à la méchante mère de Raiponce, on croit enfin à son grand retour. Que nenni: elle enchaîne quelques rôles dans des fiascos (notamment le joli David et Madame Hansen où elle semble se caricaturer avec une subtilité et un second degré rare).
Heureusement, Audrey Dana la convainc de faire partie de l'aventure de la chorale féminine dans Sous les jupes des filles, joli succès en salles où elle n'est qu'un second rôle (sans doute pour oublier qu'elle a loupé 8 femmes de Ozon). Car Adjani a refusé beaucoup de films, n'en a fait qu'à sa tête. Et cela fait plus de vingt ans que sa carrière est aussi errante qu'elle. Mais à chaque fois, on espère qu'elle va se remettre sur de bons rails...

Much Loved, Je ne suis pas un salaud et Je suis à toi trustent le palmarès d’Angoulême

Posté par vincy, le 30 août 2015

La 8e édition du Festival du film francophone d'Angoulême s'est achevée ce soir avec la remise des prix. Le jury présidé par Jean-Hugues Anglade a couronné Much Loved, présenté à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier, qui succède à Hippocrate, Valois d'or 2014.

Le film de Nabil Ayouch, au coeur d'une polémique au Maroc depuis juin, a aussi remporté le Valois de la meilleure actrice pour Loubna Abidar, qui interprète une prostituée de Marrakech.

Le Valois de la meilleure mise en scène a été décerné à Emmanuel Finkiel pour Je ne suis pas un salaud, avec Nicolas Duvauchelle et Mélanie Thierry. Nicolas Duvauchelle a reçu également le Valois du meilleur acteur.

Les autres prix ont récompensé le film belge Je suis à toi (Valois du scénario et Valois Magelis du prix du jury étudiants), de David Lambert, l'histoire d'un escort-boy argentin débarqué en Belgique, La passion d'Augustine (Valois du public), de la québécoise Léa Pool, qui raconte l'épopée musicale d'un couvent québécois, Chaud lapin d'Alexis Magaud, Soline Béjuy, Maël Berreur, Géraldine Gaston et Flora Andrivon (Valois René Laloux du court métrage), et la société Nord Ouest (Valois Martin Maurel), décerné par un collège de distributeurs à un producteur francophone.