Du ciné à Ménilmontant… et pas seulement !

Posté par MpM, le 16 juin 2011

A quelques jours du début de l'été, les festivals, manifestations culturelles et autres festivités semblent se multiplier. Pour le plus grand bonheur des Franciliens cinéphiles qui ont l'embarras du choix entre une petite virée engagée au Brésil (7e festival Brésil en mouvements) et la découverte d'une facette inconnue du cinéma espagnol (4e festival Différent !). Sans oublier Paris cinéma début juillet...

En attendant, curieux et cinéphiles peuvent profiter de la douceur des soirées parisiennes pour assister à un événement gratuit et presque entièrement en plein air, la 4e édition du festival "du ciné à Ménilmontant" qui se tient dans le XXe arrondissement de Paris du 16 au 18 juin.

Durant trois jours, des projections, performances et concerts de fanfare sont en effet organisés sur la place Maurice Chevalier par l’association Ciné Ménilmontant, avec le parrainage de Jean-Michel Ribbes, et en partenariat avec la mairie du 20ème arrondissement, le festival Et 20 l’été, l’association des commerçants Les Canotiers et les associations de quartiers Belleville, Ménilmontant, Amandiers.

Se succèderont notamment les formations Les muses tanguent, Les grizz-li et In the spirit, qui proposent des voyages musicaux aux quatre coins du monde, des rythmiques tribales au jazz conceptuel, en passant par le ska, le funk ou le rock. Coté ciné, le festival promet de nombreux courts métrages avec une séance consacrée aux producteurs du Belleville/Ménilmontant (Mezzanine films, Année Zéro, MPM films...) et une rétrospective des films d’animations réalisés par les étudiants de l'ENSAD (Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) depuis 10 ans. Enfin, le format long ne sera pas oublié avec un hommage au réalisateur iranien Jafar Panahi à travers son film Hors jeu (Ours d'argent à Berlin).

Le tout sera accompagné de l'installation Entités Statiques d'Ugo Bienvenu, réalisateur et chercheur aux arts décoratifs,  qui transformera la façade de l’église et les murs qui lui font face grâce à "des projections d’images fixes tirées du mix vidéo projeté sur l’écran principal". Tout un programme, qui achèvera d'enchanter ces trois soirées festives, joyeuses et un peu hors du temps.

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Festival « Du cinéma à Ménilmontant »
du 16 au 18 juin
Place Maurice Chevalier (Paris, XXe)
entrée libre
informations et programme sur le site de la manifestation

Ateliers d’Angers 2011 : dernier appel à candidature !

Posté par Benjamin, le 20 avril 2011

Actuellement, les Ateliers d’Angers lancent un dernier appel aux jeunes réalisateurs européens. Ils ont jusqu’au 22 avril pour présenter leur scénario.

Du 23 au 30 août prochain se dérouleront les 7ème Ateliers d’Angers dirigés par Jeanne Moreau. Chaque année depuis 7 ans, des professionnels du cinéma viennent apporter leur soutien et leur expérience à de jeunes réalisateurs européens désireux de réaliser leur premier long métrage.

Les candidats qui auront envoyé leur scénario avant le vendredi 22 avril, et qui seront sélectionnés, pourront bénéficier de conseils précis concernant la direction d’acteurs, le montage ou encore la post-production. Il s’agit pour le festival Premiers Plans d’aider ces jeunes artistes dans la préparation, aussi bien financière qu’artistique, de leur premier long métrage de fiction.

Des réalisateurs tels que les frères Dardennes, Lucas Belvaux, Olivier Assayas ou encore François Ozon sont venus donner leurs précieux conseils à Angers. Mais des compositeurs, des producteurs ou encore des directeurs de la photographie seront également présents.

Alors, n’oubliez pas, plus que 3 jours pour soumettre votre scénario !

Cannes 2011 : la sélection officielle de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 17 avril 2011

En attendant la sélection officielle des courts métrages lundi 18 avril, voici les 16 courts et moyens métrages provenant des écoles de cinéma du monde entier qui seront projetés à Cannes dans le cadre de la sélection Cinéfondation 2011.

Géographiquement, on compte trois américains (dont deux de l'Université de Columbia), trois latino-américains, quatre asiatiques, six européens dont un français.

L'an dernier, le jury présidé par Atom Egoyan avait primé Taulukauppiaat (The Painting Sellers) du finlandais Juho Kuosmanen, et avait décerné le 2e prix à du français Vincent Cardona pour Coucou les nuages.

Cette année, le jury est présidé par Michel Gondry (voir actualité du 22 février 2011). Il devra élire les trois meilleurs fils, de 8 à 44 minutes, choisis par le Festival.

- Casey Tigers, d'Aramisova (FAMU, République Tchèque)

- Suu et Uchikawa, de Nathanael Carton (NYU Asie, Singapour)

- A Viagem, de Simao Cayate (Columbia, USA)

- Befetach Beity, d'Anat Costi (Bezatel Academy, Israël)

- The Agony and Sweat of the Human Spirit, de D. Jesse Damazo et Joe Bookman (U. of Iowa, USA)

- Bento Monogatari, de Pieter Dirkx (Sint-Lukas, Belgique)

- Der Brief, de Doroteya Droumeva (DFFB, Allemagne)

- Duelo Antes Da Noite, d'Alice Furtado (UF Fluminense, Brésil)

- Drari, de Kamal Lazraq (La Fémis, France)

- Salsipuedes, de Mariano Luque (UN de Cordoba, Argentine)

- La Fiesta de Casamiento, de Gaston Margolin et Martin Morgenfeld (U. del Cine, Argentine)

- L'Estate che non viene, de Pasquale Marino (CSC, Italie)

- Big Muddy, de Jefferson Moneo (Columbia, USA)

- Al Martha Lauf, de Ma'ayan Rypp (Tel Aviv U., Israël)

- Ya-Gan-Bi-Hang, de Son Tae-gyum (Chang-Ang U., Corée du sud)

- Der Wechselbalg, de Maria Steinmetz (HFF Konrad Wolf, Allemagne)

Les scénaristes français s’offrent une Guilde sur le modèle américain

Posté par vincy, le 8 avril 2011

Les scénaristes télé et ciné désormais unis au sein de leur Guilde. La Guilde française des scénaristes, créée le 23 novembre 2010, est désormais en fonction, sous la présidence d'Olivier Lorelle, scénariste de cinéma et Jean-André Yerlès, issu de la télévision. Il s'agit de la fusion entre l'Union Guilde des Scénaristes et le Club des auteurs.

Les deux syndicats ont pris modèle sur la Writers Guild of America (WGA), en fusionnant leurs forces. La GFS regroupe ainsi les scénaristes du cinéma, de la télévision et des nouveaux écrans, du documentaire à la fiction, en passant par l'animation.

"Les scénaristes, désormais regroupés dans une seule et unique organisation, se structurent pour parler d’une seule voix, et appeler tous les acteurs du métier à bâtir une industrie du contenu capable de produire à la fois des œuvres universelles ou plus ciblées, d’investir dans des projets rentables ou plus risqués, de créer des œuvres exportables ou plus patrimoniales.  Les scénaristes veulent faire coïncider enfin leur ambition artistique et la cohérence de leurs œuvres avec les réalités de leur secteur" explique le communiqué.

Chargée de l'aide juridique aux auteurs et de la défense de leurs rémunérations, elle a aussi pour mission de promouvoir les membres quand ils ont une actualité. A l'instar des sociétés de droits d'auteur, elle espère s'inviter dans les discussions ayant rapport à la politique culturelle et au financement des oeuvres. La GFS devrait publier des manuels et des guides pour aider ses membres dans leurs démarches. "Elle a pour ambition de placer les scénaristes au cœur de la création, d’améliorer, de réguler et d’organiser les relations entre eux et avec les différents professionnels de l’audiovisuel, de l’internet et du cinéma."

Le scénario, souvent considéré comme un parent pauvre du secteur, est en pleine mutation, notamment du côté du petit écran avec l'émergence de nouvelles fictions fondée sur la créativité de l'écriture.

Nul ne doute que des annonces seront faites à Cannes. Peut-être, à l'instar de la WGA, qu'il y aurait des prix de la GFS... Sans doute, verrons-nous accoler au nom du scénariste la mention GFS...

En attendant, le site internet est toujours en construction... Mais une page Facebook est disponible.

Claude Lelouch ouvrira une école de cinéma à Beaune en 2012

Posté par vincy, le 1 avril 2011

Le réalisateur et producteur Claude Lelouch avait déjà un cinéma (aux fauteuils en cuir délicieusement confortables), un ciné-théâtre à Montmartre, le voici qui investit dans la formation. Il ouvrira une école de cinéma et de théâtre à Beaune (en Bourgogne, qui accueille deux manifestations importantes  du cinéma : le Festival du film policier et les Rencontres cinématographiques).

Il a confirmé son intention lors d'une conférence de presse au 3e Festival du film policier. À propos des frais de scolarité, "On va essayer que ça leur coûte le moins cher possible", a précisé le réalisateur, souhaitant que ce soit "presque gratuit". Certains cours pourront être retransmis sur internet ou par un canal télévisé, afin de financer le projet.

"Il nous fallait une ville-studio. On va aller tourner dans les vignes, les appartements, les cafés", a déclaré le cinéaste pour expliquer le choix de Beaune, où il possède désormais "un pied-à-terre".

Reste que, de l'aveu même de Lelouch, le dossier est complexe, juridiquement et politiquement, et dépend de ses perspectives de rentabilité financière. Les travaux sont estimés à 2 millions d'euros.

Les ateliers seront installés dans les locaux de l’ancienne Copavit, près du complexe Cap Cinéma, boulevard du Maréchal Joffre. La structure de 3 200 m2 comprendra un studio de tournage, 4 salles de montage, 2 auditoriums et des bureaux destinés à la production et à l’écriture.

Une douzaine d'enseignants de tous les métiers du cinéma formeraient l'équipe pédagogique, pour encadrer une quarantaine d'élèves ("les assistants"). Celui qui présentera le meilleur court métrage en fin d'année se verra produire un long métrage par la société de production de Lelouch.

Le tout devrait ouvrir à la rentrée 2012 sous l'appellation Ateliers cinéma théâtre. Sa fille salomé sera en charge de l'atelier théâtre.

Le réalisateur est à Beaune pour présenter une rétrospective thématique et sélective de ses films de genre, "Lelouch Polars" : Itinéraire d'un enfant gâté, Le voyou, Roman de gare, et le documentaire sur son oeuvre, D'un film à l'autre.

Vesoul 2011 : Rithy Panh et le Cambodge d’aujourd’hui

Posté par kristofy, le 12 février 2011

Le Cambodge est un des deux pays, avec la Corée, qui est à l’honneur du 17ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul. On y attendait son réalisateur emblématique, le plus connu à l'étranger, Rithy Panh, qui a une longue histoire avec le Festival, puisqu'il y avait présenté Un soir apèrs la guerre en 1999.

Un réalisateur occupé par son tournage

Mais il n’est pas encore arrivé pour cause de tournage de son nouveau film, Gibier d'élevage, produit par ARTE. Le film est issu de l'Atelier de la Cinéfondation à Cannes. Il a planté sa caméra au Cambodge pour raconter une histoire d'enfants. En 1972, un avion américain bombarde la piste Ho Chi Minh et s'écrase dans les montagnes cambodgiennes. L'unique survivant, un afro-américain, est capturé par les enfants d'un village isolé. Ils le cachent aux yeux des adultes et jouent avec cet homme comme ils le feraient avec un animal domestique jusqu'au jour ou des maquisards Khmers rouges découvrent leur secret... Il s'agit d'une parabole sur l'asservissement du peuple cambodgien par les Khmers rouges. Rithy Panh, dans sa note d'intention évoque une rencontre entre deux mondes : celui des enfants endoctrines par les Khmers rouges et celui d'un pilote noir tombe du ciel. Aux yeux des enfants, par sa nationalité, sa race, sa langue, il n'est pas qu'un ennemi, mais aussi une bête. Gibier d'élevage devrait être prêt pour le prochain Festival de Cannes.

Si Rithy Panh est le plus connu des cinéastes cambodgiens, il n'est cependant pas le seul réalisateur venu de ce petit pays coincé entre le Vietnam, le Laos et la Thaïlande.

Il faut savoir que la plupart des 400 films cambodgiens réalisés entre 1960 et 1975 sont perdus ; le cinéma est quelque chose qui a d’ailleurs presque disparu aujourd’hui : seuls une dizaine de films ont été produits en 2010, ils sont tournés en quelques jours avec du matériel vidéo. Il n’existe plus de lieux de projections au Cambodge (les écrans de cinéma se comptent sur les doigts de la main), et faute de lieu de diffusion, le 7e art est moribond; si quelques films sont piratés sur CD, les noms de Hitchcock, Truffaut ou Spielberg y sont complètement inconnus. A l'inverse, pour la plupart des touristes occidentaux qui visitent le Cambodge, le pays se résume souvent au temple d'Angkor. Le travail de Rithy Panh est de nous ouvrir les yeux sur les conséquences d'un carnage sur une civilisation.

Un pays de survivants

Le Cambodge porte toujours le poids de sa tragique histoire : entre 1975 et 1979 les Khmères rouges causeront un génocide où un quart de la population (près de 2 millions de personnes) trouva la mort. Les divertissement sont bannis (sauf quelques œuvres de propagande), et Rithy Panh est justement l’artisan majeur de la réappropriation de la mémoire détruite par ce régime tyrannique. Vesoul programme 7 films du réalisateur (et une dizaine d’autres réalisés dans les années 60, dont deux inédits, par Norodom Sihanouk, le seul cinéaste qui est aussi roi d’un pays). Parmi ces films :

S21, la machine de mort Khmère rouge, documentaire  qui revient dans l'enfer du camp S21, lieu où ont été déportés, torturés et tués plus de 17 000 personnes. Rithy Pan revient sur ces lieux avec un survivant qui se confronte à d’anciens bourreaux : les geôliers décrivent leur ‘travail’ de ‘destruction’ de prisonniers après les avoir forcé à avouer des complots invraisemblables de trahison. Avec une devise comme ‘mieux vaut arrêter par erreur que laisser l’ennemi nous ronger de l’intérieur’ les Khmères rouges obtenaient de chaque victime une cinquantaine de noms d’autres personnes à arrêter, l’endoctrinement était tel que des enfants ont dénoncé des parents… Les pratiques du camp S21 sont restées impunies faute de procès qui n’a jamais eu lieu.

Les artistes du théâtre brûlé (photo) : Le film s’intéresse aux conséquences du génocide, en particulier d’éradication d’une histoire culturelle avec une absence d’infrastructure. Il y a toujours des artistes mais aucune salle de spectacle, d’autant plus que la télévision est maintenant partout. Dans un théâtre en ruine des comédiens répète une scène sans espoir, trouver de l’argent pour se nourrir au jour le jour est un vrai problème.

Le papier ne peut pas envelopper la braise : Les témoignages déchirants des condition de (sur)vie de prostituées. Vendre son corps est le seul moyen pour certaines femmes pour se nourrir, et aider une partie de sa famille. Elles subissent les pires violences (des clients et des souteneurs), doivent faire face à des grossesses (avortements et naissances), sont victimes de maladies (dont le sida sans même le savoir) et de la drogue… La prostitution est à la fois assumée ("qui fait le bien reçoit le bien, qui fait le mal reçoit de l’argent") et insupportable, comme si cet échappatoire faisait reculer une absence d’avenir.

À travers chacun de ses films Rithy Pan s’intéresse aux différentes facettes du Cambodge en explorant la négation d’humanité par de multiples témoignages.

Une institution singulière : Bophana

En parallèle des films de Rithy Pan, Vesoul présente aussi une sélection de films issus du programme Bophana, qui coproduit le nouveau film du cinéaste. Le centre Bophana est une institution  initiée par Rithy Pan qui a pour objectif  de réunir toutes les archives audiovisuelles du Cambodge afin de sauvegarder (photo) et restaurer une partie du patrimoine culturel du pays. Il est charge aussi d'une éducation audiovisuelle, notamment avec des ateliers pour initier l’émergence de nouvelles œuvres, des diffusions de films...

En étant programmés à Vesoul, c'est la première fois que quatre de ses films sont vus à l'extérieur du pays.

A Blurred way of life de Soa Sopheark montre une jeune fille qui ne peut poursuivre des études car elle doit vendre des journaux pour rapporter un peu d’argent à ses petits frères et sœurs et sa mère malade du sida ; A pedal man de Yos Katank s’attache au quotidien d’un vieux chauffeur de cyclo (vélo-taxi) qui ne peut plus parcourir de longue distance : il gagne une misère et ça ne fera qu'empirer ; My yesterday night de Chan Lida montre le travail précaire d’une femme qui devient chanteuse dans des bars ; I can be who I am de Chhoun Sarin s’intéresse au ‘ladieboy’, ces garçons qui se sentent filles et qui se travestissent, avec la difficulté d’être compris ou non par leur famille et les insultes des autres, …

Ces différents films du programme Bophana reflètent la société actuelle du Cambodge avec une approche documentariste, ce sont en même temps les débuts de jeunes talents prometteurs, qui croient au témoignage par l'image, observent ce pays, certes cicatrisant toujours ses plaies ouvertes, mais poussé par l'énergie de sa mutation.

Bertrand Tavernier au Salon Studyrama des Formations Artistiques & Culturelles

Posté par Claire Fayau, le 13 janvier 2011

A l'occasion du Salon Studyrama des Formations Artistiques & Culturelles, Bertrand Tavernier - réalisateur, scénariste, producteur et président de l'Institut Lumière - participera à une rencontre avec les jeunes le vendredi 14 janvier 2011 à 15 heures.

Le réalisateur évoquera son dernier film La Princesse de Montpensier et échangera avec le public sur les métiers du cinéma et son parcours professionnel.

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Informations sur le Salon : Entrée gratuite - Lieu : Espace Champerret - Paris 17e - Invitations et renseignements sur www.studyrama.com

Reprise parisienne du Palmarès du Festival du film d’animation

Posté par Claire Fayau, le 9 janvier 2011

Vous n'avez pu aller  à Bruz en 2010 ? Alors ne manquez pas la reprise du Palmarès du Festival national du film d'animation 2010 (voir notre actualité du 9 décembre), lors de l'Animathèque du mardi 11 janvier à 19h30, au cinéma Le Denfert (Paris, 14e).

Voici la sélection, alléchante et variée.

Le Grand Prix du court-métrage professionnel : Mei Ling de François Leroy et Stéphanie Lansaque (Je suis bien content), « une magnifique réalisation technique, graphique et sonore. » (In Communiqué de presse du  19/12/2010). L' histoire d'une jeune Chinoise, de son amoureux et d'un poulpe. Un mélange de 2D, 3D et prises de vues réelles. Les deux auteurs avaient déjà été récompensés lors de la dernière édition du Festival, en 2007, pour leur film Bonsoir Monsieur Chu.

Le Grand Prix du Court métrage étudiant : Je en Jeu de Guillaume Bourrachot (La Poudrière), « décerné à l’unanimité pour sa mise en scène simple et efficace, et la justesse de ses dialogues ».

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Deux mentions spéciales ont été attribuées à des films professionnels :
Au bal des pendus de Johan Pollefoort (Les Films du Nord)
Fard de Luis Briceno et David Alapont (Métronomic) qui a aussi obtenu le Prix de la Jeunesse.

La presse a aussi décerné ses prix. Je criais contre la vie. Ou pour elle de Vergine Keaton (25 films), qui a également reçu le Prix Emile  Reynaud « parce qu'il met tous nos sens en éveil, pour son adéquation parfaite entre son et image, pour son pouvoir hypnotique. »

Deux mentions spéciales ont été attribuées par le jury de la presse :
- Pour un court métrage professionnel : Hubert l’homme aux bonbons de Marie Paccou
- Pour un court métrage étudiant : Mémoires de chiffons de Marie-Pierre Hauwelle (La Poudrière).

Stretching (Drosofilms) a reçu le Prix SACEM (Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique).

Il y a aussi deux Prix ex-aequo  de la SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques):
Ru de Florentine Grelier (Université Paris VIII)
Parade de Pierre Emmanuel Lyet (EnsAD).

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Retrouvez toutes les informations sur le site internet de l'AFCA: http://www.afca.asso.fr/ et  le blog : http://afcafete.blogspot.com/

2010 – Films : un grand écart pour que vive le 7e art

Posté par vincy, le 2 janvier 2011

2010 fut assurément une année en demi-teinte. La mirobolante 3D a certes gonflé les recettes et attiré le grand public vers des productions plus industrielles que cinématographiquement intéressantes. La fréquentation n'a pas fléchi (hormis aux Etats-Unis), que ce soit en France ou en Chine. Mais on note que les spectateurs se concentrent de plus en plus sur quelques films, le succès entraînant le succès.
L'année qui vient de passer a réservé quelques jolies surprises, comme tous les ans. Pas forcément des coups de coeur, rarement des oeuvres qui bluffent, mais le plaisir et la qualité étaient au rendez-vous. Souvent, la fraîcheur des uns nous a davantage emballés que la maîtrise des autres, l'imperfection de certains nous a davantage conquis que le savoir-faire de talents en mal de renouvellement.
On peut s'inquiéter du formatage, qui touche l'ensemble des cinémas à des degrés divers. Mais, si nous étions pessimistes, 2010 aura surtout montré que la curiosité a ses limites. Combien de "petits" films n'ont pas trouvé un public à la hauteur des espérances placées en eux? Distributeurs et exploitants vont devoir faire leur révolution, d'autant plus vite que la numérisation des salles s'accélèrent. Chaque blockbuster peut squatter (contractuellement) deux écrans d'un multiplexe, ne laissant que des miettes aux autres. On s'acharne encore à faire un marketing "à l'ancienne" quand les nouvelles technologies permettraient des campagnes et des buzz plus innovants. Et que dire de ces mercredis où 15 à 20 nouveautés sont envoyées au casse-pipe avant même d'exister dans le désir des cinéphiles. La saturation entraîne des distorsions de concurrence sur laquelle il va falloir sérieusement se pencher, avant de s'épancher sur le triste sort des films art-et-essai, indépendants, venus d'ailleurs, et tous, ainsi, marginalisés.
Cependant, soyons optimistes. D'Hollywood à la Thaïlande en passant par le reste du monde, le cinéma est en bonne santé. Financièrement, certes, il est de plus en plus coûteux (ou au contraire se produit avec des moyens dérisoires). Mais, malgré le piratage, le téléchargement légal à domicile, l'invasion des chaînes de télévision, la sollicitation d'autres loisirs (les jeux vidéos en premier lieu), il est vaillant, vigoureux, varié.
Cette diversité, si vitale, se retrouve dans deux des films les plus marquants de l'année.
Toy Story 3. Soit un énorme groupe (Walt Disney), une équipe riche en dollars (Pixar), une suite (de plus). Et pourtant, le divertissement de l'année le plus aboutit. Du scénario bien écrit à la réalisation toujours juste, des émotions qu'il procure à cette volonté de nous séduire, qu'on soit européens, américains ou asiatiques, il est le symbole le plus joyeux, et l'un des plus poétiques, de ce cinéma de masse. La preuve qu'il est possible de réussir, encore en 2010, un film où l'humour et l'aventure se conjuguent dans toutes les cultures.
À l'opposé, Oncle Boonmee qui se souvient de ses vies antérieures. Oeuvre "ovni" et insolite d'un artiste intègre et cohérent, qui a su, cette foic-ci, élever son cinéma vers une proposition plus réceptive, plus généreuse. Cela ne ressemble en rien à un autre film d'un autre auteur. Oncle Boonmee, mélange de cinéma contemplatif, mystique, spirituel, et d'expérience visuelle, sensorielle et onirique, restera sans doute une création marginale pour beaucoup. Mais Tim Burton, en lui décernant la Palme d'or, ne s'y est pas trompé. Là où le cinéaste d'Alice au pays des merveilles déçoit avec des films de moins en moins inspirés, a compris que son homologue thaïlandais, Apitchapong Weerasethakul, savait filmer l'invisible et le merveilleux.

Le 7e art, plus que jamais, a besoin de films fédérateurs, où la profondeur, voire la subversion ou l'inventivité, sont indispensables pour qu'il reste cet art des masses. Il serait périlleux que seuls les grands opéras pyrotechniques attirent les foules, comme il serait suicidaire que le cinéma soit réduit à des films élitistes, qui l'enferment dans un ghettos de "happy few". Ces films dits d'auteur ont juste besoin de place pour exister, et pas seulement dans des Festivals, qui deviennent, année après année, des circuits de distribution et des aides à la production parallèles. On peut s'éclater devant des jouets en 3D comme on peut être émus avec une histoire de fantômes au milieu de la jungle siamoise.
Plus que jamais, la critique a son importance pour inciter le spectateur à oser franchir le seuil d'une salle où sera diffusé un film qui le déroutera ou le marquera. Plus que jamais, les sélections dans les grands festivals doivent continuer à mettre à égalité des cinéastes méconnus et des réalisateurs reconnus. Plus que jamais, il faut produire et aider de nouveaux talents à émerger, en faisant confiance à leur imagination et en ne leur imposant pas des schémas pré-établis. Plus que jamais il va falloir tout réinventer pour que le spectateur puisse redevenir curieux, désireux d'autres formes de cinéma, plutôt que de le voir se précipiter sur des divertissements assez vite oubliés.

Cinq idées pour demain
Face à l'invasion de marques (Disney, Harry Potter, Twilight), il faut résister.
- Changer les règles en contraignant une limitation du nombre de copies par film, en obligeant une certaine durée d'exploitation pour les plus fragiles.
- Faciliter les émergences de nouveaux talents mais surtout mieux les accompagner, de l'écriture à la production, afin de ne pas laisser le cinéma d'auteur se caricaturer, de ne pas abandonner leur oeuvre à l'état d'ébauche acceptable.
- Il faut investir dans la pédagogie, avec une éducation audiovisuelle dès les petites classes. Proposer la connaissance des "classiques" du 7e art comme on impose ceux en littérature. Cela passe aussi par le renouvellement de générations chez les journalistes de "référence", par la transmission du savoir entre critiques issus de la vague des années 60-70 et les plus jeunes. Parler de Godard c'est bien, c'est utile, mais Godard, on peut s'en désoler, n'est plus représentatif de la création actuelle.
- Aider les médias de cinéphilie plutôt que de dépendre d'émissions TV promotionnelles (et assez vides d'intérêt).
- Proposer des avantages ou des tarifs réduits pour ceux qui acceptent d'aller voir des films "difficiles", ne bénéficiant pas de 70 cinémas pour les diffuser. Après tout, on fait bien payer plus cher pour des films en 3D et on dépense quelques millions d'euros pour des mesures antipiratage sans effets (et toujours mal justifiées)!

Le cinéma ne doit pas devenir un amour imaginaire où la nostalgie d'un glorieux passé nous amène à devenir amer. Il doit demeurer cette création dynamique, en perpétuelle évolution, à condition qu'on lui donne une chance. Sinon, en effet, il deviendra abstrait, comme l'art contemporain qui se voit éclipser par les arts populaires, ou désolant, comme peut l'être la littérature dans les rayons des supermarchés et des librairies de gare. Sans prise de risques, par les producteurs comme par les exploitants, il n'y aura point de salut. Le cinéma deviendra alors une industrie, comme la télévision, et oubliera sa vocation artistique.

Défendre tous les cinémas ce n'est pas seulement une devise, c'est une exclamation pour protéger la diversité créative. C'est une manière de prouver que l'on existe grâce à nos différences. Il y a des pays, comme l'Iran ou la Chine où cette menace conduit des cinéastes en prison. Il y en a d'autres, en Occident, où le système, par perversité ou protectionnisme, tend à évincer les plus vulnérables.

Loin des éclats d'antan où le cinéma était au coeur d'une affirmation idéologique, politique, d'une revendication artistique et esthétique, on peut finir entre nous, autour d'un verre, à débattre indéfiniment de l'influence de Kubrick sur Michael Mann ou de l'importance psychanalytique dans les rôles de Deneuve. Cela sert à quoi si nous sommes en petit comité, de plus en plus réduit, sur Twitter ou entre blogueurs, si nous assistons à la fin de notre monde en celluloïd sans rien faire. Faire le constat ne suffit pas. Cela fait 15 ans, que le 7e art glisse lentement vers une exclusion de ce qui n'est pas "rentable", "chiffré", "buzzé". Il n'y a pas moins de cinéphiles. Et les outils sont là pour les rassembler. Hélas, il y a moins de prosélytisme et trop de propagande. On est ainsi passer de Michel Polac à Michel Denisot. De Jacques Chancel à Laurent Ruquier. On attend plus qu'un gros "kaboom" où cinéphiles kamikazes que nous sommes, nous nous précipiterons pour traverser l'autre côté de l'écran.

Mais comme nous sommes des rêveurs, nous croyons qu'il y a l'éternité derrière. Il y a juste 2011, qu'on espère pleine de vitalité et riche en plaisirs, remplie de promesses réjouissantes et d'étonnements mirifiques. De ceux qui nous font passer deux heures dans le noir, happer par cet écran magique, ce miroir qui nous révèle notre inconscient ou tout simplement, le monde dans lequel nous vivons. Une caverne "platonique" où tous les fantasmes sont possibles. Même les plus fous.

Pierre et le Loup en DVD : un classique avec un livret pédagogique

Posté par Claire Fayau, le 18 décembre 2010

A l'occasion des fêtes de fin d'année,et des vacances scolaires, le Centre national de documentation pédagogique [CNDP] réédite le film d'animation Pierre et le Loup de Suzie Templeton (voir notre critique parue l'an dernier) dans sa collection "Films en classe".

L'histoire : Bravant l'interdiction de son grand-père, Pierre s'aventure dans la forêt, accompagné d'un oiseau et d'un canard . Il parvient à capturer le loup, grâce à son courage et son ingéniosité.

Un détournement pédagogique d'une œuvre intemporelle

A l'origine, Pierre et le Loup est un conte musical, dont le compositeur Sergueï Prokofiev (1891 - 1953) écrit le texte et compose la musique en 1936, année de son retour définitif en URSS.

Prokofiev se lance dans la création de Pierre et le Loup à la demande de la directrice artistique du Théâtre central pour enfants de Moscou, qui souhaitait présenter les principaux instruments de l'orchestre symphonique  à ses élèves. A chaque personnage de Pierre et le loup est attribué un (ou plusieurs) instrument(s) de musique. Un Piccolo, Saxo et cie avant l'heure!

Ce conte fut l'objet de nombreuses adaptations, dont une par Disney, Peter and the Wolf, du vivant de Prokofiev, mais celui-ci ne fut jamais autorisé à voir cette version américaine.

La version de 2006 de Suzie Templeton est intéressante, car elle ne comporte aucun dialogue, aucune parole. Juste des marionnettes et  la musique de Prokofiev, et un prologue muet. La fin diffère de celle de Prokofiev, le loup étant libéré par Pierre, dans un élan écologique, alors que dans l'original, Pierre sauve le loup en l'emmenant au zoo. A discuter avec les enfants!

L'oeuvre de Suzie Templeton a récolté de nombreuses récompenses, notamment le Grand Prix et Prix du Public au Festival d'Annecy.

A noter que le film inspiré du célèbre conte musical de Prokofiev s'accompagne d'un livret pédagogique (pour les enseignants ou les parents) destiné à des enfants de la maternelle au cycle 3.

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DVD vidéo de 33 min + livret pédagogique
SCÉRÉN-CNDP, 2010
Réf. 755B0807– 14 €