Haut les coeurs pour Solveig Anspach (1960-2015)

Posté par MpM, le 9 août 2015

solveig anspach

"Je suis toujours pressée parce que j'ai l'impression que la vie peut s'arrêter demain". Cette phrase prononcée par Solveig Anspach lors d'une interview à Télérama en 2013 prend des airs de prophétie alors que la réalisatrice franco-islandaise vient de s'éteindre beaucoup trop jeune des suites d'un cancer.

Diplômée de la FEMIS, Solveig Anspach commence sa carrière par le documentaire avant de réaliser en 1999 un premier long métrage de fiction, Haut les coeurs, qui s'inspire de sa propre expérience du cancer. Le succès est immédiat et vaut à l'interprète principale du film, Karin Viard, le César de la meilleure actrice.

Par la suite, la réalisatrice alterne fictions et documentaires, remportant notamment le prix François Chalais pour Made in the USA qui aborde la question de la peine de mort. En 2008, elle entame avec Back soon une trilogie qui met en scène l'actrice islandaise Didda Jonsdottir dans un rôle de vendeuse de marijuana désireuse de changer d'air.

En 2013, on retrouve le même personnage à Montreuil, flanquée de son fils, et faisant la connaissance d'une jeune veuve interprétée par Florence Loiret-Caille (Queen of Montreuil). Et dernièrement, Solveig Anspach travaillait au montage du dernier volet de la trilogie, L'Effet aquatique, qui réunit également Didda Jonsdottir, Florence Loiret-Caille et Samir Guesmi, et dont la sortie reste prévue pour 2016.

L'année passée, plus de 500 000 spectateurs avaient été séduits par Lulu femme nue, adaptation de la bande dessinée éponyme d'Etienne Davodeau avec Karin Viard en femme effacée en quête d'un nouveau souffle. Solveig Anspach, que nous avions rencontrée à cette occasion, nous avait confié qu'elle avait convaincu l'auteur de lui confier l'adaptation de la BD en proposant... de lui tricoter une écharpe, tradition islandaise oblige. Un humour décalé qui était un peu la marque de fabrique de la réalisatrice.

Comme l'a déclaré le président du festival de Cannes Pierre Lescure sur son compte twitter, "qui a vu ses films les a aimés, et pleure l'artiste". Ecran Noir en fait partie.

La Fémis 2012 : 52 nouveaux étudiants pour 1 168 candidats

Posté par cynthia, le 21 juillet 2012

Cette année, 1 168 candidats se sont présentés au concours de La Fémis. Il s'agit de l'admission au sein de La Fondation européenne de l'image et du son qui, fondée en 1986, propose un enseignement public aux élèves afin de les formés au métiers de l'audiovisuel. Beaucoup d'inscrits et peu d'élus. Malgré le nombre conséquent d'inscrits, seuls 120 candidats sont parvenus jusqu’à la dernière épreuve, qui consiste à un oral devant un jury de personnalités.

Le jury final était présidé par Pierre Schoeller (Zéro défaut, L'exercice de l'État). Le concours général a finalement admis 40 nouveaux étudiants qui ont été placé dans les 7 départements d’enseignement à savoir: 6 en réalisation, 6 en scénario, 6 en production, 6 en image, 6 en son, 6 en montage et enfin 4 en décor. Aux côtés de Pierre Schoeller nous retrouvons Bertrand Cocteau, directeur de la programmation d'UGC, chargé du jury final de la branche distribution-exploitation et qui a sélectionné cinq étudiants, en exploitation et trois en distribution. Egalement  au jury la réalisatrice Solveig Anspach (Haut les cœurs, Black Soon) et son jury final du concours de scripte ont retenu quatre étudiantes.

Au total, 52 étudiants ont été admis, soit 32 femmes et 20 hommes issus de quatre nationalités différentes -  trois d’entre eux sont issus du programme Égalité des chances, organisé par La fémis en partenariat avec la Fondation culture & diversité, qui a pour objectif de renforcer la diversité sociale dans l’école.

Âgés d'environ 23 ans, ces futurs étudiants feront peut-être partie du visage cinématographique de demain. En une vingtaine d'année, La Fémis a formé plus de 600 professionnels du cinéma et de l'audiovisuel.

Vincent Lindon incarne le docteur Charcot dans un premier film

Posté par vincy, le 20 novembre 2011

Demain débutera le tournage du premier film d'Alice Winocour (38 ans), Augustine. Le film de cette diplômée de la Fémis (scénario) avait été sélectionné par le programme Emergence en 2010, ce qui lui avait permis de tourner quelques séquences de son futur film (voir le site d'Emergence). Il a été retenu cette année à l'Atelier du Festival de Cannes, dans le cadre de la Cinéfondation, pour boucler son financement d'un peu poins de 5 millions d'euros.

Vincent Lindon, actuellement à l'affiche de Toutes nos envies, interprétera le docteur Charcot, et Soko, nominée au César 2010 de meilleur espoir féminin pour A l'origine, l'une de ses patientes, Augustine. Nous sommes en 1885. Augustine est une jeune bonne qui est internée à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris. Dans cette cité des femmes, le professeur Charcot, neurologue et clinicien de génie essaye de comprendre une maladie encore inconnue : l’hystérie. Augustine, qui présente tous les symptômes de la maladie, ne tarde pas à attirer l’attention du Maître. D’objet d’étude, Augustine devient vite objet de désir. Le professeur est chaque jour plus troublé par ce corps débordant de sexualité, qui échappe à la règle. Elle devient son cobaye favori, le sujet exclusif de ses recherches, son obsession… Au  fil des examens, une intimité commence à se créer entre eux. Mais plus Charcot s’approche d’?Augustine, plus il la désire. Et plus il la regarde, plus il la rend malade.

Le film, produit par Dharamsala, aux côtés d'ARP sélection, qui sera le distributeur, et France 3 cinéma, a bénéficié de l'avance sur recettes du CNC, du soutien de la région Île-de-France et d'aides de la Fondation Gan, partenaire financier d'Emergence.

Alice Winocour a déjà réalisé les courts métrages Kitchen, déjà produit par Dharamsala, en compétition à Cannes en 2005, Magic Paris et Pina Colada. Elle collaboré aux scénarios de Ordinary People, de Vladimir Perisic, sélectionné à la semaine de la Critique en 2009, primé à Miami, Sarajevo et Trieste, et Home, film remarqué à la Semaine de la Critique à Cannes en 2008, d'Urusula Meier. Le film, trois fois nommé aux Césars, avait été primé à Angoulême et Reykjavik, et avait reçu trois prix aux Césars suisses, dont celui du meilleur scénario.

Augustine devrait logiquement être sur la Croisette en 2012 ou 2013...

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L'illustration représente le Docteur Charcot en pleine démonstration. Elle est issue de l'encyclopédie Larousse.

Cannes 2011 : la sélection officielle de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 17 avril 2011

En attendant la sélection officielle des courts métrages lundi 18 avril, voici les 16 courts et moyens métrages provenant des écoles de cinéma du monde entier qui seront projetés à Cannes dans le cadre de la sélection Cinéfondation 2011.

Géographiquement, on compte trois américains (dont deux de l'Université de Columbia), trois latino-américains, quatre asiatiques, six européens dont un français.

L'an dernier, le jury présidé par Atom Egoyan avait primé Taulukauppiaat (The Painting Sellers) du finlandais Juho Kuosmanen, et avait décerné le 2e prix à du français Vincent Cardona pour Coucou les nuages.

Cette année, le jury est présidé par Michel Gondry (voir actualité du 22 février 2011). Il devra élire les trois meilleurs fils, de 8 à 44 minutes, choisis par le Festival.

- Casey Tigers, d'Aramisova (FAMU, République Tchèque)

- Suu et Uchikawa, de Nathanael Carton (NYU Asie, Singapour)

- A Viagem, de Simao Cayate (Columbia, USA)

- Befetach Beity, d'Anat Costi (Bezatel Academy, Israël)

- The Agony and Sweat of the Human Spirit, de D. Jesse Damazo et Joe Bookman (U. of Iowa, USA)

- Bento Monogatari, de Pieter Dirkx (Sint-Lukas, Belgique)

- Der Brief, de Doroteya Droumeva (DFFB, Allemagne)

- Duelo Antes Da Noite, d'Alice Furtado (UF Fluminense, Brésil)

- Drari, de Kamal Lazraq (La Fémis, France)

- Salsipuedes, de Mariano Luque (UN de Cordoba, Argentine)

- La Fiesta de Casamiento, de Gaston Margolin et Martin Morgenfeld (U. del Cine, Argentine)

- L'Estate che non viene, de Pasquale Marino (CSC, Italie)

- Big Muddy, de Jefferson Moneo (Columbia, USA)

- Al Martha Lauf, de Ma'ayan Rypp (Tel Aviv U., Israël)

- Ya-Gan-Bi-Hang, de Son Tae-gyum (Chang-Ang U., Corée du sud)

- Der Wechselbalg, de Maria Steinmetz (HFF Konrad Wolf, Allemagne)

Un comité d’écriture de scénarios égypto-francilien

Posté par vincy, le 17 août 2010

La région Ile-de-France et l'Egypte ont décidé de former un "comité d'écriture de scénarios" composé d'auteurs des deux pays afin de renforcer la coopération cinématographique franco-égyptienne.

La coopération entre les deux pays a été initiée dès 1983 dans les domaines de la co-production, du tournage et du montage.

Le comité sera composé de quatre auteurs égyptiens et de quatre français ; il aura la charge de sélectionner les projets à fort potentiel et de s'assurer de leur faisabilité et du développement. Les auteurs français seront issus de l'Union-Guilde des scénaristes (UGS).

L'objectif est de renouer avec la qualité du cinéma égyptien des années 1950 et ainsi, pouvoir l'exporter, mais aussi attirer les productions égyptiennes dans la région de Paris.

En mai, l'Egypte avait d'ailleurs été l'invitée d'honneur de la Commission du film d'Ile-de-France à l'occasion du Festival de Cannes.

Cette annonce est une nouvelle rassurante. En effet, le festival français du cinéma, Rencontres de l'image, avait subit, au printemps dernier, une crise quasiment diplomatique. Programme réduit, jury absent, prix annulés: des cinéastes égyptiens ont boycotté l'événement, qui a été contraint de réduire la voilure, car ils étaient hostiles à la projection d'un film réalisé par une Israélienne.

La programmation du court-métrage intitulé Presque normal, de Keren Ben Rafael, présenté par la Fémis, a provoqué le retrait de tous les membres égyptiens du jury et de tous les films égyptien. De 49 films initialement programmés sur sept jours, la manifestation n'en a présenté que 17 sur deux jours.

Raoul Peck, nouveau boss de la fémis

Posté par vincy, le 13 janvier 2010

Le cinéaste Raoul Peck a été nommé président de la Fémis - l'Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son - et remplace ainsi Claude Miller, qui assumait cette charge depuis 2007. Ironiquement, c'est le jour où l'un des plus meurtriers tremblements de terre a frappé Haïti, que cet ancien ministre de la culture de ce pays (1995-1997), a été nommé. Réalisateur de films remarqués comme Lumumba (plusieurs fois primés dans des festivals), L'homme sur les quais (sélectionné à Cannes), ou encore le récent Sometimes in April (beau succès international), il a été nommé par décret du président de la République, sur proposition du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.

Claude Miller avait eu la lourde responsabilité de trouver de nouvelles voies pour adapter la Fémis au monde audiovisuel actuel. Peck pourra les appliquer et surtout, sans doute, tisser des liens avec l'Allemagne, où il a longtemps étudié et travaillé, européanisant ainsi l'école.

Forbach : la vie pas rêvée d’un ange.

Posté par vincy, le 24 juin 2008

forbach.jpgProjections de fin d’année à la Femis. C’est rafraîchissant en ce début d’été. Des courts métrages (avec une économie de courts métrages) par des étudiants, cela peut donner un avant-goût du cinéma de demain. Ce lundi 23 juin, nous étions entassés dans une salle pour voir Forbach.

Le film de Claire Burger s’inspire d’une histoire vraie autour d’un jeune comédien, Samuel Theis - naturel, troublant et éblouissant -, sa ville d’origine, sa famille. Un frère paumé, presque dépressif, encaissant le destin, aspirant à être consolé. Une mère en pleine déchéance, fusionnelle et autodestructrice, se noyant dans l’alcool pour ne pas finir seule. Le jeune comédien est «une star » dans cette ville reculée et abandonnée à cause de la mondialisation. Il y revient pour faire un peu de pédagogie, recevoir une médaille, profiter de sa famille. La célébrité semble faire briller les yeux des autres, le place dans la lumière, alors que tout est sombre autour, tout s’effondre. Si chacun l’admire, veut y voir la preuve que la fatalité n’existe pas, le réel le rend normal, impuissant, enchaîné à ce passé sordide.

Pourtant il n’y a rien de glauque. La caméra de Claire Burger est pudique, ne s’impose jamais, préfère l’angle sensible et familier à l’esbroufe du pathos. Par petites touches, où le bonheur illusoire n’est jamais loin du drame si peu spectaculaire, elle propose un portrait d’une famille, qui n’a rien de bourgeois ou de précaire. Ni Le Quesnoy, ni Groseille. Dans un décor grisâtre de béton et de bitume, avec une musique volontairement ringarde, Forbach impose une histoire brute et humaine, profonde et tendre, qui bouleversera lors de son final sobre et amer. Un film poignant qui rappelle les cinémas de Pialat et Zonca. En espérant que cela lui fasse pousser des ailes pour un premier long métrage…

Sous le soleil du Festival de Cannes, cet essai s’est joliment transformé en roman, puisqu’il a reçu le 2e prix de la Cinéfondation...