RIHL 2010 : le cinéma continue de refléter un monde perturbé

Posté par Benjamin, le 12 décembre 2010

Aux Rencontres internationales Henri Langlois cette année, les réalisateurs font preuve d’un grand engagement politique voire social. Ils abordent des sujets d’actualité difficiles tels que le terrorisme (London Transfer, photo, suédois), l’exclusion des immigrés clandestins (Mort par suffocation, allemand), le retour de la guerre en Irak (Cigarette Candy, américain) mais aussi d’autres sujets comme le viol (Solstice, anglais) ou l’infanticide (Narben im beton, allemand).

A priori, que ces jeunes cinéastes se frottent à des sujets sensibles, cela n’a rien d’exceptionnel mais ils le font bien, en choisissant de très bons acteurs, en donnant à voir soit une grande émotion soit un absurde des plus total.

Le réalisateur de London Transfer, Roozbeh Behtaji, choisit une situation simple, un homme en transit entre deux aéroports cherche des toilettes à tout prix dans Londres. Avec sa valise à la poignée cassée et sa tête de « terroriste », il est difficile pour lui de trouver de l’aide. On le rejette, on se méfie de lui, on le surveille bien qu’il soit suédois. La peur de l’autre, la peur d’une menace qui a été instaurée depuis des années dans beaucoup de pays occidentaux parasitent tout simplement la relation entre les individus. Ainsi, une situation aussi simple que celle de vouloir aller aux toilettes révèle des tensions et des problèmes disproportionnés.

Narben im beton (de Juliane Engelmann) et Solstice (de David Stoddart) choisissent le camp des femmes. Femmes comme être vulnérables et abandonnées qui sont reléguées aux rôles de mère et de réceptacle des pulsions sexuelles de l’homme. Femme au foyer et femme objet. Mais, elles essayent par tous les moyens d’échapper à cette emprise, cela finit souvent tragiquement : suicide, infanticide. Mais il y aura peut-être un jour nouveau qui viendra pour elle, que ce soit dans l’austérité d’une banlieue allemande ou dans les somptueux paysages embrumés d’Ecosse.

Mort par suffocation est l’un des meilleurs films de la compétition parce qu’il a un début et une fin (croyez moi c’est déjà très bien car beaucoup de réalisateurs trouvent une idée de départ mais n’ont aucune idée pour la conclusion !) et un véritable enjeu. Visar Morena, le réalisateur, utilise un sujet déjà bien traité au cinéma, celui de l’immigration (il suffit de voir Welcome de Philippe Lioret en France) mais il parvient à installer une véritable tension - un couple d’immigrés erre dans la rue, la femme enceinte, perd beaucoup de sang, son mari part chercher de l’aide mais se fait arrêter par la police qui ne veut rien entendre - et il réussit à pointer du doigt l’immense fossé entre les autorités et les immigrés. Un homme qui crie, qui résiste, qui fait du grabuge est forcément coupable, une menace qu’il faut vite éradiquée. Mais ce peut être aussi un homme soucieux pour sa femme qui se vide de son sang, seule dans une rue.

Mort par suffocation se finit de la plus tragique des façons. Par son rythme, par ses images, par le jeu des acteurs, par son découpage, le film est une véritable claque. La mondialisation c’est la peur de l’autre et le renfermement sur soi.

Beaucoup des films en compétition à Poitiers cette année ont montré des personnages isolés, abandonnés, délaissés par la société. Un état du monde pas très brillant et une vision quelque peu désespérée du XXIème siècle.

RIHL 2010: Nicolas Saada et le livre de cuisine hitchcockien

Posté par Benjamin, le 12 décembre 2010

Nicolas Saada est l’invité d’honneur des 33ème Rencontres Henri Langlois et c’est à lui qu’incombe la tâche de livrer la leçon de cinéma axée sur la direction d’acteur (voire La 40eme marche ne se loupe pas). Mais Nicolas Saada est avant tout un passionné. Un cinéaste qui met en avant l’importance de l’école, et de la transmission du savoir, choses qui se perdent cruellement de nos jours. Il parle avec ferveur des classiques d’Hitchcock et de la culture cinématographique, car savoir d’où l’on vient c’est un peu savoir où l’on va.

Sans vouloir faire son professeur, sans vouloir venir prêcher la bonne parole, Nicolas Saada a tout simplement envie de transmettre sa passion du cinéma, d’échanger et de partager avec les autres. Poitiers lui semble donc un carrefour essentiel.

Écran Noir : Pensez-vous qu’il y a une grande valeur pédagogique dans le cinéma d’Hitchcock ?

Nicolas Saada : Et bien oui. C’est ce que je disais : ce ne sont que des prototypes. Il y a un moment quand un ébéniste ou un musicien doit apprendre des choses de base à quelqu’un, il passe par des choses qui sont basiques. Quelqu’un qui veut apprendre le contre-point, l’harmonie, la mélodie à des étudiants de musique, il ne va pas prendre Lady Gaga ! Il va prendre des espèces d’objets absolument pérennes dans l’histoire de la musique. Hitchcock c’est pérenne ! Avec Hitchcock, je pense qu’on peut apprendre plein de choses. On peut piquer des trucs et je vois le nombre de cinéastes qui finalement prennent à Hitchcock non pas une matière qu’ils veulent copier, à laquelle ils veulent rendre hommage, mais un effet qui leur sert à raconter quelque chose. Hitchcock moi-même m’a servi à me dépatouiller de certaines situations, que ce soit dans mon film Les parallèles ou dans Espion(s), Hitchcock m’a toujours servi, soit à faire vivre une scène qui peut être absurde, soit à faire vivre une situation qui peut paraître forcée. C’est un livre de cuisine permanent. Le cinéma selon Hitchcock c’est un livre que tous les étudiants en cinéma devraient lire et relire. C’est le livre de cuisine du cinéma ! Donc moi je me dis, c’est un livre de cuisine, autant appliquer une recette et la faire partager au public de Poitiers.

EN : Demain soir, en même temps que la leçon de cinéma sera diffusé au festival The Ghost-writer de Roman Polanski…

NS : Alors c’est très marrant parce que beaucoup de gens m’ont parlé d’Espion(s) quand ils ont vu The Ghost-writer. Quand j’ai vu le film, je n’ai pas tout de suite compris, mais maintenant en y repensant je crois qu’il y a comme ça des espèces de chevauchements, de croisements entre les deux films.

EN : En tout cas, c’est un film très classique qui a quelque chose d’hitchcockien…

NS : Moi je suis pour le classicisme. Je suis pour tout ce qui est inactuel.

EN : On l’a beaucoup comparé par exemple à Shutter Island de Martin Scorsese et ce qu’on a mis en avant chez Polanski c’est qu’il n’avait utilisé aucuns effets spéciaux.

NS : Moi j’aime beaucoup Shutter Island. J’aime autant les deux. Polanski c’est un metteur en scène dont j’ai beaucoup regardé les films. Par exemple pour mon court métrage Les parallèles, une des références c’était Frantic : c'est un film que j’adore et c’était aussi un film de référence pour Espion(s).

EN : Est-ce que vous pensez que le patrimoine cinématographique se perd aujourd’hui ?

NS : Oui le patrimoine cinématographique se perd parce qu’on a une peur panique de ce qui est vieux. C’est Godard qui disait : « On dit toujours : je vais voir un vieux Fritz Lang. On ne dira jamais, je vais lire un vieux Stendhal. » Mais c’est vrai et c’est dommage qu’on ait une perte de ça, parce que c’est très important pour décoder des trucs. L’histoire que je raconte toujours, c’est qu’il n’y aurait pas Batman sans Victor Hugo. Donc j’adore cette idée qu’il n’y aurait pas Batman sans Victor Hugo parce que, en fait, le Joker dans Batman est inspiré de L’homme qui rit qui est un roman de Victor Hugo qui raconte l’histoire d’un enfant qui est capturé par des faiseurs de montres qui vendent des enfants défigurés dans les cirques. Et lui, on le défigure à un très jeune âge, on lui ouvre la bouche d’une oreille à l’autre. Et il devient l’homme qui rit. Ça devient une espèce de monstre de foire. Et il grandit comme ça accompagné de toute une troupe de gens avec qui il fait du cirque et il a ce visage défiguré, ce sourire permanent. Et après il apprend qu’il est de descendance royale donc on le kidnappe et on le remet au pouvoir, il se retrouve face à des responsabilités qui sont trop grandes pour lui. Enfin, ça se termine tragiquement. L’homme qui rit a inspiré un film dans les années 20 de Paul Leni. Un film de 1924 ou 25 (film de 1928 en réalité, ndlr) avec un acteur allemand qui s’appelait Conrad Veidt. Et ce film en 1925 est devenu un film culte aux États-Unis. C’est un film américain. Tout jeune, l’auteur de Batman (Bob Kane) a vu le film et il était tellement impressionné par le visage de Conrad Veidt qui reproduisait  les gravures qui accompagnaient le roman de Victor Hugo qu’il l’a noté dans un coin de sa tête. Et c’est à cause de ce film qu’il a eu l’idée du Joker. Donc on se dit, voilà, sans Victor Hugo, il n’y a pas Batman ou en tout cas le Joker. Et moi je trouve ça très intéressant. Je trouve plus intéressant de dire à un gamin que Victor Hugo c’est aussi bien que Batman plutôt que de lui dire que Katy Perry c’est aussi bien que Billie Holiday, parce que ce n’est pas vrai. Aujourd’hui, on a une tendance à négliger le passé en disant que finalement tout est cool dans la culture d’aujourd’hui, que tout se vaut, que tout est bien, que Lady Gaga c’est comme Barbara. Et du coup on expose tellement toute les références qui sont, je dirais, des références patrimoniales, dans un désir d’aller contre une espèce d’ordre établi qui serait une espèce d’ordre moral des choses.

RIHL 2010: les jeunes réalisateurs dérèglent le réel

Posté par Benjamin, le 11 décembre 2010

Il y a cette année aux 33e Rencontres Internationales Henri Langlois à Poitiers une véritable maturité qui émerge des films de ces jeunes réalisateurs tout juste sortis de leur classe. La compétition est réellement pleine de promesses, la promesse de voir dans les années à venir des courts ou longs métrages réalisés par des gens qui tiennent un sujet, une idée et possèdent un univers, un style qui leur est propre. Ils sont loin certes d’atteindre la perfection mais ils dépassent de loin l’appellation « films d’école ».

Et bien entendu, ces réalisateurs en devenir font la démonstration de l’envie qui les ronge de s’emparer de leur époque, de la dépeindre avec franchise, d’analyser tantôt certains phénomènes de société ou tout simplement de traduire l’atmosphère actuelle.

Mais il y a un thème qui émerge dans un certain nombre de courts métrages, c’est le dérèglement du réel. Le monde réel qui voit son rythme perturbé, changé. Un monde qui déraille parce qu’il est allé trop loin dans l’absurde et dans l’avilissement de l’être humain. Ces cinéastes décrivent un monde qui oppresse, qui étouffe, qui se resserre lentement sur l’individu pour ne lui laisser plus aucune marge de manœuvre. La moindre erreur, et c’est la mort !

Trois films sont à citer : Conflit du français Pierre Teulières, Stanley Pickle de l’anglaise Vicky Mather et Le dernier jour d’Ivan Bulkin du russe Alexey.

Conflit est marqué par l’influence de Michel Gondry et par un esprit quelque peu lynchien. Le film  est une boucle temporelle qui se referme sur elle-même, nous montrant la vie programmée d’un homme : métro, boulot, dodo. Les habitudes ne changent pas. Un travail à l’usine, un appartement de célibataire et un meurtre horrible dont on parle sans cesse au journal télévisé. Bernard regarde en fait son propre acte de folie à la télé, il contemple son propre dérèglement. Le jeune cinéaste réalise son film sous la forme d’un plan séquence. Il créé une continuité entre les différents espaces que le personnage parcourt (métro, usine, bar, lit, etc). Et tous ces lieux finissent par se confondre, par s’envahir les uns les autres pour finir par créer une perte totale des repères. La société a transformé Bernard en esclave.

Chez Stanley Pickle, les choses sont toutes autres. Pour ne pas grandir, pour ne pas avoir à affronter la mort (de ses parents), ils mécanisent son quotidien. Ainsi, ses parents (morts) sont aujourd’hui transformés en automate et Stanley tourne leur petite clef située dans leur dos pour les « relancer ». Mais ce monde si parfait, si enfantin se rouille.  Il doit quitter son cocon et vivre de façon libre et épanouie tout en acceptant que la mort nous prend tous un jour ou l’autre. Drôle et beaucoup moins désespérant que Conflit, Stanley Pickle est un film sur l’évolution de chacun. Mais il ne faut pas oublier de signaler que ce film réalisé en prises de vues réelles a été tourné en stop motion en trois semaines. Et lorsque l’on observe sa fluidité et la richesse des décors, on ne peut qu’applaudir le travail de la jeune réalisatrice !

Enfin Le dernier jour d’Ivan Bulkin s’appuie sur une idée très amusante et pourtant banale. Une représentation de la mort vient chez Ivan Bulkin et lui annonce qu’aujourd’hui est son dernier jour. Dans ses mains, la mort tient le scénario de cette journée : quand il se tient la tête entre les mains, quelle réplique il sort à tel moment, etc. Une fois de plus, l’être humain est condamné, il n’a aucune échappatoire. Mais Ivan tachera d’être plus malin que la mort sur ce coup là… Il bouleverse le scénario et impose sa règle du jeu.

Il y a dans ces films des atmosphères très marquées, des effets de style très personnels malgré leur thématique commune. Dans cette vie trop compartimentée, qui « explose », il s'agit de rendre (ou non) à l’homme toute sa liberté.

Il y a comme un vent de révolution, un vent de créativité qui soufflait sur la ville poitevine. C'était presque libérateur.

Cinq scénaristes reçoivent un coup de pouce de l’Académie des Oscars

Posté par vincy, le 9 décembre 2010

C'est un nouveau club des cinq. Sur 6 304 scénarios reçus, seulement cette poignée a été sélectionnée. Les lauréats 2010 de la Bourse Nicholl sont Destin Daniel Cretton (primé à Seattle et Sundance pour son court métrage Short term 12, qu'il veut transposer en long métrage), Marvin Krueger (And Handled with a Chain), Andrew Lanham (The Jumper of Maine), Micah Ranum (A Good Hunter) et Cinthea Stahl (Identifying Marks). La cérémonie a eu lieu il y a un mois.

Depuis 25 ans, l'Académie des Arts et des Sciences du cinéma, organisatrice des Oscars, offre chaque année à une poignée d'élus le luxe d'écrire un scénario de cinéma, libérés de tout souci d'argent. La bourse est dotée de 30 000 dollars, avec une seule contrainte : écrire un scénario de long métrage durant l'année qui suit la remise du prix.

La bourse Nicholl provient de l'idée de Don Nicholl, scénariste et producteur de séries télévisées qui souhaitait permettre à des scénaristes prometteurs, quel que soit leur âge, d'exercer leur art sans avoir à jongler entre les petits boulots comme le voudrait la tradition hollywoodienne.

À sa mort à l'âge de 54 ans, sa veuve Gee approcha l'Académie des Arts et des Sciences du cinéma pour lui proposer de financer une bourse annuelle destinée aux scénaristes.

La Bourse Nicholl offre aussi un contact privilégié avec les décideurs et les forces vives d'Hollywood, tous peu ou prou membres de l'Académie. D'où la liste impressionnante de films écrits ou réalisés par d'anciens lauréats, de The Virgin Suicides à Erin Brockovich en passant par le récent Secretariat. On peut aussi échouer et faire carrière : Little Miss Sunshine fut rejeté par le comité dès le premier tour.

John Truby donnera sa 7e Masterclass en janvier

Posté par vincy, le 6 décembre 2010

Il est suivi, écouté, attendu : John Truby revient rituellement à Paris pour faire sa Leçon de scnéario (cinéma comme télé, même si bizarrement les professionnels ne s'intéressent pas à l'écriture pour le petit écran). Jusque là environ 1 000 professionnels ont assisté à ces séances, que ce soit des producteurs, des éditeurs ou encore des auteurs-réalisateurs renommés.

Il déclarait récemment qu'"en France, le desir d'apprendre est la, me?me si je perc?ois aussi un peu de re?sistance à entendre parler de fiction quelqu'un qui vient des Etats-Unis. Mais je ne suis pas là pour imposer la culture Big Mac. Ma me?thode de sce?nario est base?e sur ce que je pense e?tre des techniques universelles de narration."

Il en a fait un manuel, devenu une bible, Anatomy of Story. Cette « Anatomie du scénario » analyse en profondeur les méthodes et techniques du récit : le mythe de la structure en trois actes (à laquelle il préfère l'étude de 22 points clefs), le développement moral et émotionnel du personnage, l'importance des genres, le principe des dialogues symphoniques, le tissage de la scène, les clés de la série TV...

"Mon approche conside?re un script comme une structure organique, et non pas une machine avec des rouages qui ne bougent jamais. La technique est importante, mais elle doit e?tre au service d'une ide?e singulie?re et originale. Je m'appuie sur Ia "poe?sie en pratique" : essayer de de?velopper la cre?ativite? des auteurs, et ne pas l'enfermer dans une recette."

La 7e édition de la Masterclass John Truby aura lieu du 18 au 20 janvier 2011 à La Sorbonne. Mais cette année il proposera trois journées consacrées à un genre majeur : la comédie (le 24 janvier), le  thriller (le 25 janvier) et et les Love story (le 26 janvier).

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Renseignements et inscriptions

Emergence : André Téchiné préside une session ouverte aux compositeurs

Posté par vincy, le 20 novembre 2010

André Téchiné présidera la 13e session d'Emergence (voir notre reportage de l'édition 2006). Il succède ainsi à René Cleitman, Maurice Bernart, Claude Chabrol, Philippe Carcassonne, Gérard Depardieu, Fabienne Vonier, Denise de Casabianca, Charlotte Rampling, Nicole Garcia, Margaret Ménégoz, Olivier Marchal et Laurent Cantet. Avec son jury, composé de Dominique Besnehard, Christophe Blanc, Bénédicte Couvreur, Elisabeth Depardieu, Jacques Fieschi, Sandra Mirimanoff, Jean-Claude Petit, Ludivine Sagnier, et Olivier Thomas, il auditionnera les 9 et 10 décembre les réalisateurs préselectionnés.

Les six lauréats seront dévoilés le soir du 10 décembre et participeront à la 13e session. Les tournages auront lieu au printemps prochain, à Marcoussis dans l'Essonne. Il s'agit d'aider de jeunes auteurs réalisateurs à développer leur projet de premier long métrage, en film des séquences, accompagnés de leur "parrain/marraine" artistique.

Pour la première fois cette année, Emergence s'ouvre aussi aux musiques de films. Avec la Sacem, l'association invite six compositeurs de musique pour participer aux ateliers de production, lors des tournages. Ils travailleront avec les six réalisateurs élus. La musique sera composée et enregistrée durant la sessions, sous le parrainage de Jean-Claude Petit (Jean de Florette, Cyrano de Bergerac).

Cette année, trois anciens lauréats issus des ateliers d'Emergence ont sortis des films en salles : L'arbre, de Julie Bertucelli (clôture du festival de Cannes) et Copacabana, de Marc Fitoussi (sélectionné à la Semaine de la critique). Tous deux ont été à la une d'EcranNoir.fr

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Informations et appel à candidatures : Site internet d'Emergence

Les 33ème Rencontres Henri Langlois approchent à grands pas.

Posté par Benjamin, le 2 novembre 2010

rencontres henri langlois 20101 302 films sont venus jusqu'à eux. 47 au final ont été sélectionnés pour ces 33èmes Rencontres Henri Langlois. 47 films (28 fictions, 12 films d'animation et 7 documentaires) venus de 22 pays et issus de 33 écoles différentes seront présentés au public du 3 au 12 décembre prochain à Poitiers.

Les Rencontres Henri Langlois ne comptent plus les années et pourtant le festival a su rester jeune et dynamique. Une manifestation qui, chaque année, prend les devants en dévoilant ceux qui seront peut-être les talents de demain. Si les films d'école peuvent faire fuir le grand public, ils sont pourtant un excellent moyen de se rendre compte de l'évolution du cinéma actuel ; on peut-être surpris par l'inventivité de cinéastes qui font leurs premières armes. Le festival de Poitiers porte bien son nom, ce sont de véritables rencontres avec des artistes en croissance.

Et cette année, les Rencontres Henri Langlois ont décidé de faire plaisir au public avec une soirée d'ouverture qui s'annonce exceptionnelle. Il était venu en 2007 pour une leçon de cinéma (voir l'entretien avec Ecran Noir), il a reçu au dernier festival de Cannes le prix de la mise en scène, Mathieu Amalric, acteur et réalisateur français hors norme ouvrira les festivités avec son film Tournée accompagné de ses actrices principales. Les girls feront un show de New Burlesque pour notre plus grand plaisir !

Une ouverture qui promet un beau spectacle  !

Dernière information, après avoir invité l'an dernier des écoles d'Asie du sud-est, c'est au tour de l'Europe de l'est d'être à l'honneur avec quatre pays: la Pologne, Slovaquie, Hongrie et République Tchèque. Poitiers continue son tour d'horizon du cinéma mondial de demain.

site internet du festival

Rencontres Henri Langlois : c’est le moment de tenter votre chance

Posté par MpM, le 13 juin 2010

Envie de marcher dans les pas de Pascale Ferran, Noémie Lvovsky, Arnaud Desplechin ou encore Claire Burger et Marie Amachoukeli, lauréates du César du meilleur court métrage en février 2010 ? Alors il est temps de présenter votre film aux Rencontres Henri Langlois qui ont lieu à Poitiers tous les ans au mois de décembre !

Pour l’édition 2010 (déjà la 33e !),  les étudiants en école de cinéma (ou leurs enseignants) peuvent inscrire et envoyer leur film à l’équipe des Rencontres jusqu’au 31 juillet prochain. Les œuvres doivent avoir été réalisées dans une école de cinéma et/ou d’audiovisuel après le 1er janvier 2009 et pouvoir être diffusées en 35 mm ou Béta SP Pal. En revanche, il n’existe aucune contrainte de genre (fiction, documentaire, animation…) ni de durée.

Être sélectionné à Poitiers, c’est l’occasion de montrer son court métrage à un vrai public amateur et professionnel mais également de participer à une compétition internationale dotée de cinq prix. Sans oublier les rencontres-débats à l’issue des projections, les conversations animées avec les étudiants d’autres écoles et les nombreuses activités offertes par le festival : leçon de cinéma consacrée à la direction d’acteurs, focus sur le cinéma d’Europe centrale, ateliers sur l’animation, sélections de documentaires venus d’Europe, etc.

Autant dire que le mot d’ordre de la manifestation, "faire la fête au jeune cinéma", devrait être largement respecté !

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Rencontres internationales Henri Langlois
Du 3 au 12 décembre 2010
Informations et formulaire d’inscription

Résidence de la Cinéfondation : 10 bougies et plusieurs dizaines de films

Posté par MpM, le 9 mars 2010

residence.jpgPour son 10e anniversaire, la Résidence de la Cinéfondation du festival de Cannes fait le point sur son action. Depuis 2000, 65% des projets accompagnés par l'institution ont été tournés, et la plupart du temps distribués. Un chiffre qui se porte à 95% si l'on prend en compte les 24 longs métrages actuellement au stade de la pré-production.

Sont notamment passés par ce véritable tremplin professionnel Emily Young (Kiss of life), Djamshed Usmonov (L'ange de l'épaule droite), Lucrecia Martel (La nina Santa, La femme sans tête, tous deux sélectionnés en compétition officielle à Cannes), Vimukthi Jayasundara (caméra d'or à Cannes en 2005 avec La terre abandonnée), Jaime Rosales (La soledad, Un tir dans la tête) et Nadine Labaki (Caramel).

Depuis le 1er mars, six nouveaux lauréats sélectionnés parmi 200 candidats ont à leur tour rejoint le programme : Yaelle Kayam (Israélienne, 31 ans), Dominga Sotomayor (Chilienne, 25 ans), Franco Lolli (Colombien, 27 ans), Daniel Joseph Borgman (Néo-Zélandais, 29 ans), Michel Franco (Mexicain, 30 ans) et Cristian Jiménez (Chilien, 35 ans). Ce dernier est le seul à avoir déjà un long métrage à son actif (Ilusiones Opticas sorti en février 2010).

Jusqu'au 15 juillet, les six réalisateurs profiteront ainsi de l'infrastructure de la Résidence pour écrire leur scénario et préparer le tournage de leur film. Avant, qui sait, de fouler le tapis rouge cannois sur les traces de leurs aînés...

Raoul Peck, nouveau boss de la fémis

Posté par vincy, le 13 janvier 2010

Le cinéaste Raoul Peck a été nommé président de la Fémis - l'Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son - et remplace ainsi Claude Miller, qui assumait cette charge depuis 2007. Ironiquement, c'est le jour où l'un des plus meurtriers tremblements de terre a frappé Haïti, que cet ancien ministre de la culture de ce pays (1995-1997), a été nommé. Réalisateur de films remarqués comme Lumumba (plusieurs fois primés dans des festivals), L'homme sur les quais (sélectionné à Cannes), ou encore le récent Sometimes in April (beau succès international), il a été nommé par décret du président de la République, sur proposition du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.

Claude Miller avait eu la lourde responsabilité de trouver de nouvelles voies pour adapter la Fémis au monde audiovisuel actuel. Peck pourra les appliquer et surtout, sans doute, tisser des liens avec l'Allemagne, où il a longtemps étudié et travaillé, européanisant ainsi l'école.