La fin du monde au Forum des images

Posté par geoffroy, le 13 décembre 2012

melancholiaNous avons survécu au 12-12-2012. Mais alors, quid de la fin du monde prévue le 21 décembre ? Pour répondre à cette question, il faut vous rendre au Forum des images (Paris), épicentre d’un cycle de quatre semaines sur l’Apocalypse qui a débuté hier et qui s'achèvera le 6 janvier 2013, si l'on survit.

Au programme, plus de 80 films sur cette thématique ô combien cinématographique. Un arc d’apocalypse est ainsi reconstitué, allant de La fin du monde d’Abel Gance (1931) au dernier film d’Abel Ferrara (présenté hier en avant-première) 4h44 dernier jour sur terre qui sort le 19 décembre prochain.

Comme souvent au Forum des images, le cycle s’avère riche, dense, pertinent. Il y en aura pour tous les goûts ou presque. Attaque extra-terrestre, explosion nucléaire, tsunami géant, virus pandémique, astres s’aspirant, Terre dévastée…

Beaucoup de films récents, signe d’une réelle fascination contemporaine - Blindness de Fernando Meirelles (2008), Melancholia de Lars Von Trier (2011), Le cheval de Turin de Bela Tarr (2011),  Take Shelter de Jeff Nichols (2012) ou encore le virus Contagion de Steven Soderbergh (2012) - côtoieront des grands classiques du cinéma tels que Docteur Folamour de Kubrick (1964) Mad Max de George Miller (1979), Le Sacrifice de Tarkovski (1986) ou bien Pluie noire de Imamura (1989).

Comme un signe qui ne trompe pas, le Forum met au programme le 28 décembre une soirée spéciale John Carpenter sous la forme d’une trilogie de l’apocalypse. Au menu, The Thing (1982), Le Prince des ténèbres (1988) et L’Antre de la folie (1995).

Enfin pour ceux dont l’horreur façon Zombies (Romero, 1978) ne tente toujours pas, des films rares plus réalistes dans leur approche seront proposés dont le Point Limite de Sidney Lumet (1964).

Le cycle se terminera par un Week-end catastrophe nucléaire avec l’excellent film de Ranald MacDougall Le monde, la chair et le diable (1959) et Harry Belafonte comme tête d’affiche.

Pour tout savoir sur le cycle l’Apocalypse du Forum des images : www.forumdesimagesapocalypse.fr

2009, année prophétique et apocalyptique ?

Posté par vincy, le 28 décembre 2009

tehotihuacan.jpgCourrier international vient de consacrer un énorme dossier sur un sujet que n'importe quel cinéphile connaît sur le bout des doigts : Prophéties, apocalypses et fins du monde.

C'est dans l'actu : le Musée du Quai Branly expose triomphalement la civilisation mésoaméricaine de Tehotihuacan (photo). Au bout du parcours, un panneau pédagogique nous apprend, selon les croyances des habitants de cette grande cité antique, que les Dieux, en tant que créateurs, décideront eux-mêmes de la fin de leur civilisation.

Plus au sud, les Mayas avaient prédit une fin du monde pour 2012. Prétexte au film de Roland Emmerich sorti cet automne, avec succès. Car l'apocalypse est un produit inusable. Fantasme destructeur imparabale, Hollywood nous en fait régulièrement des variations sur le même thème. En fait le cinéma a commencé à s'en préoccuper dès les années 1915.

Rien que cette année, des robots ont menacé notre planète dans Transformers, un super-héros a sacrifié les centres des plus grosses mégapoles dans Watchmen, un religieux du Vatican a survécu (temporairement) à une explosion à forte déflagration au dessus du Vatican dans Anges et démons, sans oublier Prédictions, District 9, ou le post-apocalyptique La route. A une différence de taille pour le spectateur : dans 2012, les êtres humains sont des silhouettes et des petites poupées numériques écrasées par l'intérêt du réalisateur de montrer des villes te des régions entières se détruire. L'Homme n'a que peu d'importance dans ce jeu de massacre. Dans La Route, c'est l'inverse, seule compte la détresse des survivants, et finalement leur désolation psychologique.

Les occasions n'ont pas manqué pour casser la belle planète bleue dans tous les sens. Et ce n'est pas nouveau. Emmerich avait déjà réalisé deux films dans le domaine, Independance Day et Le jour d'après. Extra-terrestre, spatiale (Armageddon), scientifique (Mr. Nobody, à venir en salles) ou climatique, les menaces sont toujours "bigger than ever". Et pourtant, à chaque fois, le monde est sauvé.

Fascinations qui jouent avec nos peurs et titillent notre existentialisme. Nous sommes si peu. De Nostradamus (mauvais biopic) à la science-fiction, les hommes ont toujours eu besoin de vivre par procuration l'ultime mort : celle de leur espèce. Mais à ce jeu là, le cinéma produit des visions inégales. La guerre des mondes de Steven Spielberg, farce horrifique sentimentale, a peu de choses à voir avec Terminator 2 : le jugement dernier de James Cameron, série B dopée aux emphés mais dotée, aussi, d'une scène ultra-réaliste d'une explosion nucléaire à Los Angeles. Là on rigole beaucoup moins. Très loin de Mars Attacks! de Tim Burton qui s'amuse avec les codes, tout en montrant les inévitables monuments du patrimoine mondial se faire dévaster.

Mais, sans effets spéciaux, et souvent avec une sobriété toute aussi saisissante, le cinéma, parfois imagine cette fin du monde sous le regards d'auteurs comme Don McKellar dans Last Night. Tout s'arrête à l'heure dite. Il n'y a plus rien. Ou comme les frères Larrieux cette année, dans Les derniers jours du monde, où, la nuit envahit tout, le temps s'est arrêté, la vie n'existe plus vraiment. Deux fables où l'écran, soudainement, devient noir.