Les promenades de Teo Hernandez au Centre Pompidou

Posté par vincy, le 16 avril 2016

Durant tout ce week-end du 15 au 17 avril, les Cinémas du Centre Pompidou proposent un cycle de 5 séances autour du cinéaste mexicain Teo Hernandez, "Mesures de miel et de lait sauvage".

Programmés à l'occasion de la numérisation des films rares de ce cinéaste oublié, on peut y voir Estrellas de Ayer (1969), Salomé (1976), L'eau de la Seine (1982), Corps aboli (1978), Gong (1980), Jours de février (1990), Promenades (1987) ou encore Mesures de miel et de lait sauvage (1981) et Chutes de Lacrima Christi (1979).

Teo Hernandez a réalisé plus d’une centaine de films de la fin des années 1960 à sa disparition prématurée en 1992. Cofondateur du collectif MétroBarbèsRochechou Art, l’artiste mexicain est devenu l'une des figures les plus connues du cinéma expérimental français des années 1970 et 1980, notamment en mélangeant le cinéma et corps, la poésie et les gestes. Son imaginaire baroque et métissé se prolonge ainsi dans des compositions formelles et nerveuses.

Le cycle sera aussi l'occasion de découvrir sa vision de Paris, de ses quartiers populaires ou de ses friches oubliées et de sa périphérie, qui ont été le sujet même de nombreux films.
Son cinéma déroute forcément, tant l'oeuvre est foisonnante et originale. Il utilisait même les chutes de ses bobines, affirmant que "Ce n’est pas tricher que de montrer des chutes, et même des amorces d’un film, mais le contraire : on réintègre le film dans sa totalité."

L’écrivain et critique Dominique Noguez a affirmé que l'esthétique si particulière de Teo Hernandez est "au premier rang, au rang où se tiennent Gómez de la Serna ou Cocteau, Utrillo ou Pollock, Ophuls ou Man Ray."

Cette "langue de Teo" se prolongera dans un séminaire à la Villa Vassilieff du 19 au 23 avril 2016 dans le cadre du Pernod Ricard Fellowship.

La nouvelle génération des cinéastes taïwanais pendant 3 jours à Paris

Posté par vincy, le 8 février 2016

Les rencontres du cinéma taïwanais organisent du 9 au 11 février un cycle Nouveaux auteurs au cinéma Les 3 Luxembourg à Paris. Cette 2e édition propose 11 courts métrages et 2 longs métrages, quasiment tous inédits en France et souvent primés dans les festivals. L'entré est libre. Design 7 Love de Hung-I Chen et Together de Chao-Jen Hsu sont les deux longs présentés respectivement le 9 février à 21h45 et le 10 février à la même heure.

Les courts métrages présentés durant ces trois jours sont: Chicharon de Rina Tsou, Fan Fan de Chia-Hsin Liu, Nia's Door de Ket-Huat Lau, Some Conjonctures on existence d'Albert Zoe, The Death of a Security Guard de Wei-Hao Cheng, The Great Buddha de Hsin-Yao Huang, Summer Trifles de Dan-Chi Huang, The Palace on the Sea de Midi Z, Running de Yung-Chi Chen, The Great Escape from Café City de John Hsu et Coop of Blemishes de Ming-Yen Su.

La plupart de ces films a en commun la jeunesse, avec des personnages lycéens ou étudiants. L'autre thème qui traverse une partie de ces 13 fictions est lié à la disparition et au mystère.

Cinéma méconnu (une cinquantaine de films par an) même dans un pays aussi cinéphile que la France, hormis quelques grands noms comme Ang Lee (passé à Hollywood), Hou Hsiao-Hsien et Tsai Ming Liang. Bon an, mal an, un à trois films sortent sur les écrans français chaque année. Même les films très populaires de Wei Te-Sheng n'arrivent pas jusqu'ici.

Les rencontres du cinéma taïwanais sont l'occasion d'explorer cet autre grand cinéma asiatique.

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Lire aussi notre carte postale de Taïwan

Au Forum des Images, la contamination fait son cinéma

Posté par kristofy, le 15 décembre 2014

Le Forum des Images à Paris organise depuis mercredi et jusqu'au 25 janvier une synthèse des films autour du thème de la Contamination : « De la peste au péril atomique, en passant par le fantasme des zombies ou des extra-terrestres, la peur de la mort collective rebat les cartes du jeu social. Exclusion, mise en quarantaine, paranoïa, chasse au coupable, fuite et instinct de survie constituent un matériau cinématographique des plus riches pour des cinéastes de tous genres et de toutes époques. »

C’est une large sélection de plus de 80 films à (re)découvrir en décembre et janvier, mais aussi des invités pour des conférences avec le public. C’est donc l’occasion de rattraper quelques classiques sur grand-écran: Nosferatu de Murnau (1922), Vaudou de Jacques Tourneur (1943), La nuit des morts-vivants (1968) de Romero, Rage de David Cronenberg (1977), Alien (1979) de Ridley Scott, Le loup-garou de Londres de John Landis (1981), The Thing de John Carpenter (1982), Epidemic de Lars Von Trier (1987), Kids de Larry Clark (1995), Trouble every day de Claire Denis (2001), Jellyfish de Kiyoshi Kurosawa (2003), Shaun of the dead de Edgar Wright (2004), Isolation de Billy O’Brian (2006), The Host de Bong Joon-ho (2006), Bug de William Friedkin (2006), Les témoins de André Téchiné (2007), Morse de Tomas Alfredson (2008), Phénomènes de Shyamalan, Thirst de Park Chan-wook (2009), District 9 de Neil Blomkamp (2009), Monsters de Gareth Edwards (2010), Contagion de Soderbergh (2011), Antiviral (2012), Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée (2013), Grand Central de Rebecca Zlotowski (2013), Under the skin de Jonathan Glazer (2013), Pandémie de Kim Seong-su (2013)…

Plusieurs films rares seront à ne pas rater dans la salle de cinéma comme L’ile des morts de Mark Robson (1945), L’homme qui rétrécit de Jack Arnold (1957), Le sang du Vampire de Henry Cass (1958), Le masque de la mort rouge de Roger Corman (1964), Mensonge avec Nathalie Baye (1993), et quelques documentaires aussi La terre de la folie de Luc Moullet (2009), La part du feu de Emmanuel Roy (2013), Et maintenant? rappelle-moi de Joaquim Pinto (2013).

Presque chaque semaine une conférence prendra presque la forme d’un cours de cinéma : ‘William Friedkin, le mal par le mal’ (vendredi 19 décembre, 18h30), ‘de l’invisible à l’invasion: le cinéma de Kiyoshi Kurosawa’ (vendredi 23 janvier, 18h). A noter que William Friedkin vient de publier ses Mémoires en France. Friedkin Connection, Mémoire d'un cinéaste de légende (La Martinière) revient sur sa vie, son oeuvre et surtout sur sa vision d'Hollywood, pas tendre.

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Cycle Contamination au Forum des Images
Du 10 décembre au 25 janvier.
Renseignements sur le site de la manifestation

Au Musée du Quai Branly, cheveux au cinoche et affiches gores ghanéennes

Posté par vincy, le 27 février 2013

demonic cat poster cinema ghana quai branlyLe Musée du Quai Branly célèbre le 7e art pour les vacances d'hiver.

Depuis hier, et jusqu'au 19 mai, la Mezzanine centrale accueille une exposition singulière, "Le rire, l'horreur et la mort" (tous les détails et informations pratiques) : des affiches peintes pour des vidéoclubs et des images des morts au Ghana. Les affiches, acquises il y a 10 ans par le musée, étaient exposées dans les vidéoclubs du pays africain à partir des années 80. Elles étaient réalisées à la demande par des artistes ou des ateliers collectifs, dans un style à la fois naïf, délirant et violent. Les films d'horreur étaient souvent produits au Ghana et au Nigéria, première puissance cinématographique africaine avec un "Nollywood" exclusivement dédié aux productions locales (2000 films vidéos par an).

Si le cinéma d'auteur est quasiment absent au Ghana (il reste une production assez vivace de documentaires), les productions populaires ont foisonné dès les années 80, souvent distribuées de manière anarchique. Le public est friand de films mêlant le fantastique africain, la violence du quotidien et le cinéma d'horreur hollywoodien. Entre sorcellerie et messages religieux, sujets politiques (souvent filmés sous forme de métaphores) et pouvoirs occultes, le visiteur découvre à travers cette exposition un cinéma inconnu en Occident, où le burlesque, les outrances, l'hémoglobine et les fables font bon ménage.

Vous pouvez voir 7 exemples d'affiches sur notre Tumblr.

affiche cycle cinéma cheveux chéris quai branlyMoins gore et plus glamour, le musée propose également le cycle cinéphile "Rien que pour vos cheveux" du 2 au 10 mars (tout le programme). L'accès est libre et gratuit, dans la limite des places disponibles. Les films accompagnent l'exposition Cheveux chéris, toujours à l'honneur au Quai Branly.

La programmation est aussi riche et variée que nos couleurs et tracés capillaires : The Shanghai Gesture, de Josef von Sternberg, avec la sublime brune Gene Tierney ;  Black Panthers, documentaire d’Agnès Varda ; Foxy Brown, de Jack Hill, avec l'icône afro-américaine Pam Grier ; Mirage de la vie, de Douglas Sirk, avec la blondissime Lana Turner ; Soldat Bleu, de Ralph Nelson, avec la classe Candice Bergen ; Tabou, de Friedrich Wilhelm Murnau, avec la mystérieuse tahitienne Anne Chevalier ; La fête du feu, d’Asghar Farahdi, avec la jeune et jolie persane Taraneh Allidousti ; Adieu ma concubine, de Chen Kaige, Palme d'or à Cannes, avec une Gong Li au sommet de sa beauté et un Leslie Cheung travesti ; et enfin Good Hair, documentaire de Jeff Stilson réalisé en 2009 et primé à Sundance, où l'on aperçoit Chris Rock, Ice-T et Kerry Washington (Django Unchained).

A cela s'ajoute une riche programmation ludique et pédagogique : un parcours-atelier guidé par des vidéos et le coiffeur-blogueur Frédéric Birault (du blog CutbyFred) et des lectures de contes et légendes où apparaissent cheveux et chevelures sur différents continents ; des échanges et des rencontres avec des artistes et des associations ont également lieu le 8 mars à l’occasion de la Journée de la Femme.

La fin du monde au Forum des images

Posté par geoffroy, le 13 décembre 2012

melancholiaNous avons survécu au 12-12-2012. Mais alors, quid de la fin du monde prévue le 21 décembre ? Pour répondre à cette question, il faut vous rendre au Forum des images (Paris), épicentre d’un cycle de quatre semaines sur l’Apocalypse qui a débuté hier et qui s'achèvera le 6 janvier 2013, si l'on survit.

Au programme, plus de 80 films sur cette thématique ô combien cinématographique. Un arc d’apocalypse est ainsi reconstitué, allant de La fin du monde d’Abel Gance (1931) au dernier film d’Abel Ferrara (présenté hier en avant-première) 4h44 dernier jour sur terre qui sort le 19 décembre prochain.

Comme souvent au Forum des images, le cycle s’avère riche, dense, pertinent. Il y en aura pour tous les goûts ou presque. Attaque extra-terrestre, explosion nucléaire, tsunami géant, virus pandémique, astres s’aspirant, Terre dévastée…

Beaucoup de films récents, signe d’une réelle fascination contemporaine - Blindness de Fernando Meirelles (2008), Melancholia de Lars Von Trier (2011), Le cheval de Turin de Bela Tarr (2011),  Take Shelter de Jeff Nichols (2012) ou encore le virus Contagion de Steven Soderbergh (2012) - côtoieront des grands classiques du cinéma tels que Docteur Folamour de Kubrick (1964) Mad Max de George Miller (1979), Le Sacrifice de Tarkovski (1986) ou bien Pluie noire de Imamura (1989).

Comme un signe qui ne trompe pas, le Forum met au programme le 28 décembre une soirée spéciale John Carpenter sous la forme d’une trilogie de l’apocalypse. Au menu, The Thing (1982), Le Prince des ténèbres (1988) et L’Antre de la folie (1995).

Enfin pour ceux dont l’horreur façon Zombies (Romero, 1978) ne tente toujours pas, des films rares plus réalistes dans leur approche seront proposés dont le Point Limite de Sidney Lumet (1964).

Le cycle se terminera par un Week-end catastrophe nucléaire avec l’excellent film de Ranald MacDougall Le monde, la chair et le diable (1959) et Harry Belafonte comme tête d’affiche.

Pour tout savoir sur le cycle l’Apocalypse du Forum des images : www.forumdesimagesapocalypse.fr

Les Freaks, c’est cinématographique au musée du quai Branly

Posté par vincy, le 25 janvier 2012

Le musée du quai Branly propose jusqu'au 3 juin "Exhibitions, L'invention du sauvage", exposition (utile et ludique, conseillée même aux enfants) sur la manière dont les ethnies des nouveaux mondes, les "barbares", les "freaks" ont été exhibés, transformés en "animaux de foire" à travers les siècles (jusqu'à l'après guerre pour être exact), que ce soit dans des expositions universelles, dans les Cours royales, ou dans les cirques. Cette exposition, composée d'affiches, de peintures, de sculptures, de photographies, reflète d'un point de vue historique le racisme et le complexe de supériorité qui s'est glissé dans l'inconscient occidental au fil des siècles. Le commissaire général Lilian Thuram (oui, l'ancien footballeur), président de la Fondation “Education contre le racisme”, et les commissaires scientifiques, Pascal Blanchard et Nanette Jacomijn Snoep, permettent ainsi un voyage pas si lointain dans le passé où "l'autre" était considéré comme un objet de curiosité. Ou comment nous avons inventé le "Sauvage"?

Cela fait longtemps que le cinéma s'est intéressé à cette réflexion.  Le musée du quai Branly propose à partir du 26 janvier et jusqu'au 6 avril, un cycle de projection, sur entrée libre.

Au programme, des films cultes ou très connus comme Freaks de Tod Browning, Lola Montès de Max Ophuls, Elephant Man de David Lynch, Man to Man de Régis Wargnier, Le sifflement de Kotan de Mikio Naruse, Vénus Noire d'Abdellatif Kechiche, L'énigme de Kaspar Hauser de Werner Herzog. Mais aussi des documentaires plus rares : une sélection de courts métrages des frères Lumière (qui ont filmé les expositions ethnographiques de Paris entre 1896 et 1897), un segment signé Rachid Bouchareb, Exhibitions, Joséphine Baker en couleurs, On l'appelait la vénus Hottentote, Des Zoos et des hommes...

Le musée organisera pour l'occasion des discussion et des rencontres avec les réalisateurs. Notamment, Régis Wargnier sera présent le 23 mars, à l'issue de la projection de son film.

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Tout savoir sur l'exposition

Programmation détaillée :

Jeu 26/01 19h00 Freaks 64min

Ven 27/01 18h00 Sélection films des frères Lumière 17min
19h00 Lola Montès 115min

Sam 28/01 14h00 The Couple in the cage 30min
15h00 Joséphine Baker en couleurs 54min
18h00 Elephant Man 125min

Dim 29/01 14h00  A World on display 40min
15h00 Exhibitions + Zoos humains 61min
17h00 L’Enigme de Kaspar Hauser 110min

Sam 04/02 14h00 On l’appelait la vénus Hottentote 52min
16h00 The return of Sarah Baartman 52min
18h00 Le Sifflement de Kotan 126min

Dim 05/02 14h00 Ota Benga 16min
15h00 Boma Tervuren 54min
17h00 Des Zoos et des hommes 70min

Ven 23/03 18h00 Man to Man 122min

Ven 06/04 18h00 Vénus noire 160min

Au Quai Branly, les horizons perdus de l’Himalaya en 9 films

Posté par Claire Fayau, le 25 décembre 2010

Quitte à avoir froid, si on se dépaysait? Partons sur les traces des explorateurs du Toit du  Monde pour retrouver  Priscilla Telmon dimanche 26 décembre à 16h au Musée du quai Branly pour une projection-table ronde en présence de Marie-Madeleine Peyronnet (confidente et secrétaire d’Alexandra David-Néel), Jeanne Mascolo de Filippis (réalisatrice) et Irène Frain.

Les films ou extraits suivants seront  diffusés :

- projection du documentaire Alexandra David-Néel, du Sikkim au Tibet interdit de Jeanne Mascolo de Filippis et Antoine de Maximy (MK2 – France - 50’- 1993)

- extraits de Voyage au Tibet interdit de Priscilla Telmon (MK2 – France – 75’ – 2008)

Priscilla Telmon dédicacera son livre "Himalayas" à la librairie du Musée le 29 décembre à partir de 14h30.

Côté cinéma, du 26 décembre au 01 janvier, le musée nous offre un cycle de 9 films, réunissant de grands classiques (Horizons perdus de Capra, Kundun de Scorcese, ou le plus récent Himalaya, l’enfance d’un chef) et un film inédit en France (Richard Gere is my hero).

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Programme sur le site du Musée du quai Branly

De la Chine au Pakistan, Guimet prend la route de la Soie

Posté par MpM, le 9 février 2010

Guimet - The worldAvec son nouveau cycle intitulé "Gandhâra vu de Chine", l'auditorium du Musée Guimet nous invite à un étonnant voyage depuis les frontières de la Chine jusqu'au Pakistan, le long de la route de la soie.

Avec d'un côté une rétrospective de l'oeuvre du réalisateur Jia Zhang-ke, chef de file de la 6e génération de cinéastes chinois, et de l'autre une exploration d'une région du monde (le "Gandhâra", royaume ancien qui était situé sur l'Afghanistan et le nord-ouest du Pakistan actuels) célèbre pour son style d'art bouddhique et parsemée de sites archéologiques. Une sorte de grand écart géographique, temporel et bien sûr cinématographique particulièrement représentatif des mille facettes de l'Asie.

L'hommage à Jia Zhang-ke permettra ainsi aux spectateurs de (re)découvrir son cinéma urbain et souvent clandestin au travers de ses longs métrages les plus connus (Plaisirs inconnus, The world, Still life) comme de ses documentaires plus ou moins expérimentaux (In public, Dong, Useless...). Des films au fils desquels se dessine un portrait sans concession de la Chine actuelle : industrialisation qui laisse les plus faibles sur le carreau, perte de repères, inégalités...

Le ton éminemment critique du cinéaste, ainsi que son désir de ne rien cacher des difficultés du pays, ont fait maintes fois grincer les dents de pékin. Malgré tout, aujourd'hui, il est l'un des réalisateurs chinois les plus connus à travers le monde, multi-primé (Léopard d'or pour Xiao Wu à Locarno, Lion d'or pour Still life à Venise, Montgolfière d'or pour Platform à Nantes, Grand prix  du Jury à Vesoul pour The World...) et sélectionné dans tous les grands festivals européens.

Dans un genre très différent, ce sont une quinzaine de documentaires et une fiction qui apportent un éclairage tour à tour historique, culturel et géographique sur le Gandhâra Citadelle des sables: voyage dans les pas d'une expédition archéologique tentant de localiser la ville mythique de Mogao, exploration du berceau de la civilisation chinoise du Moyen-Age (Loulan, "ville du diable"), recherches sur l'une des plus mystérieuses civilisations disparues, celle de l'Indus... la ligne directrice est très clairement pédagogique. D'ailleurs, une série de conférences accompagne le cycle.

Toutefois, cela n'empêche pas l'art de reprendre ses droits avec le très joli film de fiction signé Sabiha Sumar, Eau dormante (Léopard d'or à Locarno) qui traite du traumatisme laissé par le séparation de l'Inde et du Pakistan, ainsi qu'avec les différents spectacles mêlant musiques et danses traditionnelles.

Comme toujours avec l'auditorium du musée Guimet, le dépaysement est garanti, tout comme le plaisir et l'intelligence !

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Du 10 février au 23 juin 2010
Séances à 12h15 les lundis, mercredis ou vendredis selon les semaines
Programme complet et informations sur le site de l’Auditorium Guimet

Guimet prolonge l’été avec une programmation indienne audacieuse

Posté par MpM, le 3 septembre 2009

Pour la 6e année consécutive, l'auditorium du Musée Guimet propose une rentrée dépaysante qui fera un peu oublier la grisaille parisienne. L'été indien 2009 propose en effet 15 films d'auteur inédits issus des cinémas marathi et malayalam. Si ces deux cinématographies ne vous disent absolument rien, pas de panique, Guimet pense à tout : Martine Armand, responsable de cette programmation et spécialiste du cinéma indien, donnera le 9 septembre une conférence sur les particularités esthétiques et historiques de ce cinéma régional.

Le premier est quasiment inconnu du public occidental bien qu'il puisse s'enorgueillir d'une longue histoire. Le second est un petit peu plus diffusé en France (on a notamment découvert Shaji Karun, Murali Nair ou encore Adoor Gopalakrishan lors des précédents étés indiens) mais possède malgré tout de nombreux auteurs d'envergure totalement inconnus chez nous.

Dès le 7 septembre, c'est donc l'occasion de se familiariser avec Jabbar Patel, représentant de la nouvelle vague du cinéma marathe, Chitra Palekar et Sumitra Bhave, deux femmes cinéastes à l'univers très personnel, Govindan Aravindan, l'un des plus audacieux et novateurs scénaristes et réalisateurs du cinéma malayalam ou encore John Abraham, "enfant terrible" du Kérala, qui vécut en marge de la société et explora longuement les questions d'identité culturelle et politique.

Et après ces deux mois à découvrir la richesse de ce cinéma régional méconnu, il sera temps de s'engager pour une nouvelle destination : l'Himalaya, avec des films venus du Bouthan, du Népal, de Sikkim et de Zanskar. Pas de doute, avec Guimet, on voyage toute l'année…

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Du 7 septembre au 30 octobre
Séances à 12h15 les lundis, mercredis ou vendredis selon les semaines
Programme complet et informations sur le site de l’Auditorium Guimet

Musée Guimet : focus sur le cinéma thaïlandais contemporain

Posté par MpM, le 31 janvier 2009

Au fil du MékongAvec son nouveau cycle "Au fil du Mékong", l’auditorium du Musée des arts asiatiques propose jusque fin juin une programmation éclectique s’intéressant à trois pays bordés par le célèbre fleuve : la Birmanie, le Laos et le Thaïlande. Si les deux premiers seront uniquement abordés sous l’angle des "rites et croyances des peuples et minorités ethniques" (les nagas birmans, le peuple karenni, le bouddhisme et les bouddhas d’or, les rites laotiens…) par le biais d’une quinzaine de documentaires, le dernier bénéficiera à la fois de cette facette thématique (les esprits, les Akhas, la fête des eaux…) et d’une exploration plus fictionnelle offrant un véritable panorama du cinéma thaïlandais contemporain.

Cette cinématographie, qui s’impose depuis une dizaine d’années comme l’une des plus originales et novatrices du monde, existe quasiment depuis l’invention des frères Lumière. Elle a connu un premier âge d’or dans les années 30 et un véritable renouveau à la fin des années 70. Mais la concurrence conjointe des films hollywoodiens et de l’essor de la télévision a réduit de manière drastique la production locale après 1981. La Thaïlande est ainsi passée de 150 films locaux par an en 1978 à seulement une dizaine au milieu des années 90.

La nouvelle vague actuelle a été initiée par trois réalisateurs de publicité (Nonzee Nimibutr, Pen-ek Ratanaruang et Wisit Sasanatieng) qui, en 1997, décident de reprendre la Blissfully yourscinématographie locale en mains en proposant une qualité artistique susceptible de séduire aussi bien les investisseurs que le public. Cela donne 2499 antapan krong muang (écrit par Wisit Sasanatieng et réalisé par Nonzee Nimibutr) et Fun Bar Karaoke (de Pen-ek Ratanaruang, Prix spécial du jury au Festival des 3 continents de Nantes), qui sont d'énormes succès au box-office thaïlandais.

Un cinéma en vogue depuis huit ans

Mais très vite, l’engouement gagne les grands festivals internationaux. En 2001, le western stylisé Les larmes du tigre noir de Wisit Sasanatieng est le premier film thaïlandais sélectionné au Festival de Cannes. Suivent Monrak transistor (Quinzaine des réalisateurs 2002) et Ploy de Pen-ek Ratanaruang (Quinzaine des réalisateurs 2007) ainsi que deux autres de ses œuvres qui reçoivent les honneurs de Venise et Berlin : Last life in the universe, présenté à la Mostra en 2003 et Vagues invisibles, en lice pour l’Ours d’or en 2006. Enfin, autre grand réalisateur révélé et porté aux nues par le Festival de Cannes, Apichatpong Weerasethakul y reçoit le prix du meilleur film de la section Un certain regard pour Blissfully yours en 2002 et le prix du jury pour Tropical malady en 2004, avant d’être l’un des jurés de la compétition officielle en 2008.

Citizen DogA noter que tous ces films figurent parmi ceux projetés à Guimet d’ici la fin du mois de juin, ce qui en dit long sur la qualité de la programmation. Ce "Regard sur le cinéma thaïlandais contemporain" offre en effet un panorama passionnant des films et des auteurs qui comptent et ont compté en Thaïlande depuis la fin des années 90, ne faisant l’impasse ni sur le courant léger et ultra-loufoque où s’inscrit par exemple la délirante comédie musicale Citizen dog, ni sur la cinématographie plus exigeante et déconcertante représentée par les longs-métrages oniriques et mystérieux d’Apichatpong Weerasethakul. L’occasion de (re)découvrir, en une douzaine de films, toute la richesse et l’inventivité de ce cinéma thaïlandais que l’on ne se lasse pas de voir venir à nous.
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Du 2 février au 24 juin 2009
Séances à 12h15 les lundis, mercredis ou vendredis selon les semaines
Programme complet et informations sur le site de l’Auditorium Guimet