Cannes 2016 : deux prix pour la musique de film avec Cannes Soundtrack

Posté par MpM, le 9 mai 2016

the assassin

Depuis 2012, le prix Cannes Soundtrack permet de pallier l'absence de récompense officielle à destination des musiques de films en compétition. Décerné par un jury de 16 journalistes français et internationaux, ce "Coup de cœur de la meilleure musique originale" devient cette année le Cannes Soundtrack Award du Meilleur Compositeur et se double d'un deuxième prix, le Cannes Soundtrack Award de la Meilleure Musique Synchronisée. Ce dernier sera remis au réalisateur et au superviseur pour les musiques préexistantes.

Parmi les compositeurs en course, on retrouve Gabriel Yared (Juste la fin du monde de Xavier Dolan), Hans Zimmer (The last face de Sean Penn), Cliff Martinez (The neon demon de Nicolas Winding Refn) ou encore George Fenton (Moi, Daniel Blake de Ken Loach). Quant à la sélection pour la meilleure musique synchronisée, elle compte Paterson de Jim Jarmusch, American honey d'Andrea Arnold et Personal shopper d'Olivier Assayas.

Les lauréats 2016 succéderont à Lim Giong (récompensé l'an passé pour la musique de The Assassin de Hou Hsiao-Hsien), Howard Shore (Maps to the Stars de David Cronenberg), Jozef Van Wissempour (Only lovers left Alive de Jim Jarmush) et Mark Snow (Vous n’avez encore rien vu d'Alain Resnais).

Le Prince est mort, Vive Prince! (1958-2016)

Posté par redaction, le 21 avril 2016

Artiste de génie, révolutionnaire du funk, rebelle et farouchement indépendant, Prince s'est éteint dans son studio d'enregistrement de Paisley Park (Minneapolis) à l'âge de 57 ans. Unique, flamboyant, mégalo, unique, libre, il avait déboulé dans les années 1980, s'affirmant dès son premier album comme un géant de la musique, du son et de la scène face aux Michael Jackson et Madonna. Impossible de ne pas avoir dansé et de ne pas s'être déhanché sur ses tubes (Kiss, Purple Rain, Girls & Boys, Let's go crazy, 1999, Cream, etc...). Il a collaboré avec les plus grands - Kate Bush (The Red Shoes), Earth, Wind and Fire, Madonna (Like A Prayer), No Doubt, The Bangles, Stevie Wonder et d'autres...

Plus encore, Prince/Love Symbol a fait quatre incursions au cinéma: Purple Rain en 1984, qui retrace le parcours de "The Kid" jusqu'à son apogée, Under the Cherry Moon en 1986, où il fait l'acteur aux côtés de Kristin Scott Thomas et d'Alexandra Stewart, Sign O' the Times (et la chanson sublime qui portrait le même titre) en 1987, film-concert de sa tournée, et Graffiti Bridge en 1990, suite de Purple Rain, comédie musicale dramatique écrite et réalisée par Prince, et immense échec financier.

Côté palmarès, il a reçu l'Oscar de la meilleure chanson (Purple Rain), le Golden Globe de la meilleure chanson (The Song of the Heart dans Happy Feet), en plus d'une nomination (When Doves Cry dans Purple Rain), un Image Award du meilleur acteur (Purple Rain) et trois Razzie, sur dix nominations (acteur, réalisateur et chanson pour Under the Cherry Moon).

En fait ce qu'on retiendra de Prince au cinéma, c'est bien entendu la bande originale du film Batman de Tim Burton avec les tubes Electric Chair, Vicki Waiting, le sublime Scandalous! et bien entendu la frénétique Batdance.

Thank you, Prince

A video posted by The Academy (@theacademy) on Apr 21, 2016 at 11:52am PDT

Les 11 nommés aux Prix UCMF du meilleur compositeur de musique de film

Posté par vincy, le 2 avril 2016

Les comités de Sélection (journalistes) et d’Honneur (compositeurs de l’UCMF) ont sélectionné 11 compositeurs de musique de film pour les Prix UCMF qui seront remis le 11 avril: on note que deux film d'animation et un documentaire se sont glissés parmi les nommés dans les catégories cinéma et jeune espoir.

Le Prix UCMF « Hommage » sera décerné à Claude Bolling, 86 ans, immense jazzman à qui l'on doit aussi les BO de films comme Borsalino (et de nombreux films de Jacques Deray), Le magnifique ou Les Brigades du Tigre.

CINEMA:
- Armand Amar, Belle et Sébastien l'aventure continue de Christian Duguay
- Francis Lai, Un + Une de Claude Lelouch
- Bruno Coulais, Mune le Gardien de la lune de Benoît Philippon et Alexandre Heboyan
- Grégoire Hetzel, Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin

AUDIOVISUEL:
- Nicolas Errera, Ne m'abandonne pas de Xavier Durringer
- Erwan Kermorvant, Borderline d'Olivier Marchal
- Stéphane Moucha, Les Petits meurtres d'Agatha Christie d’Anne Giafferi et Murielle Magellan
- Pierre Adenot, Les Aventuriers de l'Art moderne d'Amélie Harrault et Pauline Gaillard

JEUNE ESPOIR:
- Valentin Haddjaj, Avril et le monde truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares
- Gloria Jacobsen (aka Nicolas Mollard), Les Anarchistes d'Elie Wajeman
- Fredrika Stahl, Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion

World Soundtrack Awards: Alexandre Desplat et Bruno Coulais en lice pour le prix du meilleur compositeur de l’année

Posté par vincy, le 25 août 2015

alexandre desplat

La 15e édition des World Soundtrack Awards, qui se déroulera lors du Festival du film de Gand (13-24 octobre) en Belgique, a révélé ses nominations dans les catégories meilleur compositeur, meilleur bande originale de film et meilleure chanson dans un film.

Les vainqueurs seront connus le 24 octobre. Un prix honorifique pour l'ensemble de sa carrière sera remis à Patrick Doyle et un hommage sera rendu à Alan Silvestri. Un prix du public, un prix de la découverte et un prix du meilleur jeune compositeur européen doivent également être décernés.

On note la présence de deux compositeurs français et d'une BOF composée par un français. Hans Zimmer, Jóhann Jóhannsson et Alexandre Desplat sont nommés dans deux des trois catégories.A

Dans la catégorie de la meilleure chanson, deux des nommés l'étaient également aux oscars, y compris le gagnant, Selma. Dans celle de la meilleure BOF, on retrouve trois des musiques nommées aux Oscars, mais pas le gagnant (Grand Budapest Hotel d'Alexandre Desplat, déjà vainqueur l'an dernier des WSA).

Desplat a déjà gagné cinq fois le prix du meilleur compositeur de l'année et trois fois celui de la meilleure BOF de l'année. Hans Zimmer a déjà été récompensé pour sa BOF d'Inception. Et Patrick Doyle a reçu le prix du compositeur de l'année en 2002.

Meilleur compositeur de l'année

Bruno Coulais pour Le chant de la mer, Gemma Bovary, 3 cœurs, Mune le guardien de la Lune, Journal d’une femme de chambre et Masaan
Alexandre Desplat pour Invincible, The Imitation Game, Everything Will Be Fine et Tale of Tales
Michael Giacchino pour La planète des singes : l’affrontement, Vice-versa, Jupiter : le destin de l’univers, Jurassic World et À la poursuite de demain
Jóhann Jóhannsson pour Une merveilleuse histoire du temps, The 11th Hour et Sicario
Hans Zimmer pour Interstellar et Chappie

Meilleure bande originale de film

• Birdman d’Antonio Sanchez
• Cendrillon de Patrick Doyle
• Imitation Game d’Alexandre Desplat
• Interstellar de Hans Zimmer
• Une merveilleuse histoire du temps de Jóhann Jóhannsson

Meilleure chanson dans un film

• The Apology Song (La légende de Manolo), interprété par Diego Luna
• Carry Me Home (Divergente 2 : l’insurrection), interprété par SOHN
• Glory (Selma), interprété par Common & Legend
Grateful (Beyond the Lights), interprété par Rita Ora
• Tell Me (Lost River), interprété par Saoirse Ronan

Cabourg 2015: hommage à Michel Legrand, jazzman pour la Nouvelle Vague et Hollywood

Posté par kristofy, le 15 juin 2015

Le compositeur Michel Legrand, compagnon musical du cinéaste Jacques Demy, a reçu 3 Oscars, un Golden Globe, un Bafta, 5 Grammy Awards. Un palmarès impressionnant pour celui qui a signé plus de 200 musiques pour des films…

Nouvelle vague

Avant le cinéma, Legrand avait déjà dépassé de loin les frontières de la France quant à 25 ans, il était un jazzman célèbre vendant des millions de disques (I Love Paris, Holiday in Rome, Legrand in Rio…). Particulièrement doué et précoce, entré au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1942, sur dérogation, à 10 ans, il a composé ses premières musiques de films à 30 ans: pour Jean-Luc Godard (Une femme est une femme, Vivre sa vie), pour Agnès Varda (Cléo de 5 à 7), et bien entendu pour Jacques Demy : Lola, La baie des anges, Les Parapluies de Cherbourg (Palme d’or à Cannes), Les Demoiselles de Rochefort, Peau d'âne

Hollywood

Sa contribution au cinéma à tant de films durant plus de cinquante ans donne le vertige: Eva de Joseph Losey, Le Joli Mai de Chris Marker, Une ravissante idiote d'Édouard Molinaro, La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau, L'Affaire Thomas Crown de Norman Jewison, La Piscine de Jacques Deray, Un château en enfer de Sydney Pollack, Les Hauts de Hurlevent de Robert Fuest, Un été 42 de Robert Mulligan, Breezy de Clint Eastwood, F for Fake d'Orson Welles, Atlantic City de Louis Malle, James Bond-Jamais plus jamais d'Irvin Kershner, Yentl de Barbra Streisand, Prêt-à-porter de Robert Altman…

Cabourg

Le festival du film de Cabourg a donc rendu hommage à Michel Legrand avec la projection de 3 films, pas forcément emblématiques, font entendre la diversité de ses talents : Les Uns et les Autres de Claude Lelouch en 1981 (il a mis en musique plusieurs de ses films), La Rançon de la gloire de Xavier Beauvois (sa dernière bande-originale), et surtout le rare Cinq jours en juin qui est à la fois scénarisé et réalisé par Michel Legrand en 1989. Il a donc reçu de Cabourg un Swann d’Or Coup de cœur, entouré de sa compagne Macha Méril, de Claude Lelouch, de Xavier Beauvois et de la chanteuse Natalie Dessay.

Film autobiographique

Dans Cinq jours en juin (1989) il passe pour la première et dernière fois derrière la caméra et met en scène des souvenirs de sa jeunesse, surtout ceux de sa mère. Le film débute avec un Michel Legrand jeune adolescent de 15 ans (dans la réalité il en avait douze), incarné par Matthieu Rozé, qui gagne le 1er prix au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, en allant au bistrot avec sa mère pour fêter ce prix. Mais c’est un autre évènement qui s’est produit ce 6 juin 1944: la nouvelle d’un débarquement allié en Normandie. « J’ai réalisé ce film en hommage à ma maman, et j’ai eu l’actrice idéale avec Annie Girardot : sa voix grave et son côté femme-homme correspondait bien, physiquement elle ressemblait vraiment à ma mère. » Avec sa mère, ils décident de quitter Paris pour rejoindre leur famille en Mayenne mais, faute de train, ils feront le trajet en vélo en compagnie d’une inconnue (Sabine Azéma) avec qui ils vont vivre quelques aventures… Sur la route, ils vont croiser des convois de véhicules allemands et des pont détruits les obligeant à des détours, ils passeront une nuit dans un hôtel qui sera bombardé et une autre sur la paille d’une grange, ils seront aussi retenus par des nazis et pris dans une attaque des avions américains… Cinq jours en juin raconte autant la grande histoire de la fin de la guerre en 1944 que l’histoire personnelle (en partie romancée) de Michel Legrand et de sa mère (et l’abandon du père), le tout émaillé de plusieurs séances de piano.

Ses chansons ont récemment été chantées par la soprano Natalie Dessay (le disque Entre elle et lui), une collaboration qui a entrainé la création du spectacle Les Parapluies de Cherbourg - Version Symphonique (dont le dvd/bluray est sorti en mai). Enfin, pour ceux qui veulent en savoir plus sur le musicien, Michel Legrand se raconte lui-même dans sa biographie Rien n’est grave dans les aigus, parue il y a deux ans.

Blockbusters: de l’importance du bon son (et de la méfiance à l’égard des B.O.F.)

Posté par wyzman, le 15 mars 2015

insurgent

A l'heure où Divergente 2 s'apprête à envahir nos salles obscures, il semblait nécessaire de revenir sur un phénomène qui a pris une ampleur considérable ces dernières années: la bande originale. Si la musique est aussi vieille que le cinéma, son utilisation en a fait un véritable outil marketing depuis l'avènement des blockbusters. Et à l'heure où certains luttent encore pour faire financer leurs films, d'autres dépensent et gagnent des millions grâce à des morceaux fournis par des majors ou spécialement conçus pour l'occasion. Alors, en attendant que "Holes in the Sky" de M83 et Haim (à écouter sur Deezer) ne deviennent un vrai tube, petit coup de projecteur sur cette chose essentielle qu'est la musique d'un film.

Une recette vieille comme le monde

S'il y a un studio qui a compris toute l'importance de la musique dans la promotion d'un film, c'est bien évidemment Disney, qui a toujours porté un grand soin à ses BOF (souvenez-vous Le Livre de la jungle, Mary Poppins, ou plus récemment Le Roi Lion). L'idée a été poussée jusqu'à faire des films servant de prétextes à de la musique comme High School Musical et Camp Rock. Ces téléfilms musicaux ont marqué toute une génération de jeunes acheteurs qui, bien malgré eux, se vantaient à l'époque de posséder tous les morceaux. Véritable mastodonte de la communication, Disney peut aujourd'hui se vanter d'avoir réussi le plus gros coup de 2014 avec La Reine des Neiges (et en télévision avec Violetta). Près de 1,3 milliard de dollars de recettes dans le monde et une BOF qui vient de dépasser les 8 millions d'exemplaires vendus. Oui, oui, vous avez bien lu : 8 millions d'exemplaires. Alors, qui a parlé de crise du disque ?

Si l'idée de vendre un CD avec un film n'est pas mauvaise, force est de constater que c'est surtout bon pour l'image. Prenons l'exemple de trois films au hasard clairement destinés à un public jeune et à la qualité parfois douteuse : Projet X (à écouter sur Deezer°, Spring Breakers (à écouter sur deezer) et The Bling Ring (à écouter sur Deezer). Le premier a rapporté plus de 100 millions de dollars et fait exploser des artistes tels que Far East Movement et Kid Cudi. Le second, Spring Breakers, a su profiter de l'aura déjantée de Skrillex pour justifier son imagerie clippesque et un film finalement bien creux. Enfin, The Bling Ring a permis à Sofia Coppola et Emma Watson de s'encanailler un (petit) moment sur les meilleurs tubes des rappeurs Rick Ross et Kanye West. De là à parler d'outil de communication, il n'y a qu'un pas que l'on veut bien franchir.

En utilisant des morceaux déjà populaires ou émanant d'artistes sulfureux, ces films ont su jouer avec les codes et les frontières. Ainsi, ce que l'on ne peut pas montrer clairement à l'écran, on le fait passer à travers les paroles des chansons et le tour est joué. Et en choisissant les bons morceaux, les bons artistes ou en ciblant bien son public, on peut très vite faire mouche. Car si le spectateur n'est pas particulièrement intéressé par le film, il sera tenté d'aller y jeter un coup d'œil (en salles de préférence) si la bande originale lui plait.

hunger games 3

Vendre et mentir

Mais si les exemples cités ci-dessus sont honnêtes quant à la marchandise, ce n'est pas le cas de tous. Face à des sagas littéraires telles que Hunger Games ou Divergente, comment résister ? Après le succès d'une saga pour adolescents (mais pas que) telle que Harry Potter, il aurait été stupide de refuser de participer à l'aventure Hunger Games. 26 millions de livres vendus dans le monde et l'assurance d'un joli succès au box office. Quel artiste sensé dédaignerait une proposition de collaboration ? Les faits sont là : les trois premiers films ont rapporté 2,3 milliards de dollars et des artistes tels que Taylor Swift, Maroon 5, Coldplay, Sia, Lorde, Ellie Goulding ou bien Major Lazer ont participé au projet. Et là, vous vous dites : "Ah bon? Ils sont vraiment tous passés dans les films?" Et la réponse est non.

S'ils sont nombreux à figurer sur les CD, rares sont les artistes que l'on entend vraiment dans les Hunger Games. Et c'est bien là tout le problème. A force de rameuter des tas d'artistes sur le CD, l'équipe artistique a carrément oublié (!) de les caser dans le film. Très axé sur la participation de Lorde, Hunger Games : La révolte - 1ère partie est une grosse déception musicale. Un peu mou par rapport au précédent, ce volet avait en effet tout de la supercherie. Les artistes "vendus" ne figuraient pas dans le film ou sur le générique de fin. Colère. Pourtant, la BOF a fait un carton avec une chanson, originale, "The Hanging Tree", interprétée a capella par la star Jennifer Lawrence (en écho à "Moon River" dans Breakfast at Tiffany's par Audrey Hepburn).

Par chance, un peu plus tôt dans l'année, Nos étoiles contraires et Divergente nous ont prouvés qu'un film pour ados pouvait respecter son quota d'artistes intrus. Nos étoiles contraires s'est reposé sur les "Boom Clap" de Charli XCX et "All of the Stars" d'Ed Sheeran. Verdict sans appel : les clips comptent respectivement 161 et 35 millions de vues sur YouTube. Quant à Divergente, le premier volet à user jusqu'à la corde les morceaux d'Ellie Goulding ("Beating Heart", Hanging On") et de Woodkind ("Run Boy Run"). Du coup, gros coup de scalpel dans la bande originale de Divergente 2 : 7 chansons contre 16 pour le premier film. Mais Woodkid a accepté de revenir. C'est déjà pas mal !

Pour ados mais pas que

Si les bandes originales de films pour ados se vendent bien, elles ne sont pas les seules. Porté par le single "Young & Beautiful" d'une certaine Lana Del Rey, Gatsby le Magnifique de Baz Lurhmann (à écouter sur Deezer) a rapporté plus de 350 millions de dollars au box office mondial et la BO orchestrée par Jay Z a vite dépassé le million d'unités vendues. L'an dernier, si l'on a beaucoup parlé de La Reine des Neiges (2 Grammy Awards cette année), Marvel n'est pas resté les bras croisés : Les Gardiens de la Galaxie a rapporté plus que Captain America 2 au box office mondiale et la bande originale 100% eighties s'est écoulée à plus d'1,8 million d'exemplaires. Pas mal pour l'adaptation d'un comic que peu d'entre nous connaissait…

Bien utilisée, une BO peut faire beaucoup pour un film mal parti. Et ce ne sont pas les producteurs de Cinquante nuances de Grey qui nous diront le contraire. Si l'on ne peut pas nier les 100 millions de livres vendus à travers le monde, les chansons d'Ellie Goulding, Sia et Annie Lennox ont beaucoup, vraiment beaucoup aidé ! Utilisés dans les teasers et les différentes bandes-annonces, les morceaux (remixés) de Beyoncé ont su faire monter la pression là où le film en était difficilement capable. Un bien pour un mal, dirons-nous.

Si au moment où j'écris ces lignes, la Toile s'intéresse fortement à l'album concept que Rihanna a créé pour le film d'animation En route!, il convient de regarder plus loin et de se poser les bonnes questions. Qui sera en mesure de rivaliser avec Adele ("Skyfall") pour Spectre, le prochain James Bond ? Beyoncé acceptera-t-elle que sa musique soit utilisée pour Cinquante nuances plus sombres ? Enfin, combien de chansons l'équipe artistique va-t-elle réussir à caser dans la suite du "nouveau Hunger Games", j'ai nommé Le Labyrinthe ? Affaire à suivre…

Mais une chose est certaine: les films ne puisent pas seulement leur sujet dans les livres, ils exploitent aussi de plus en plus les vedettes de la musique. Ce n'est pas nouveau. De "Vogue" de Madonna pour Dick Tracy à "Lose Yourself" d'Eminem pour 8 Mile, la chanson est une tête de gondole d'un film pour les radios, télés et maintenant pour le web. C'est surtout une manière pour cette industrie culturelle d'occuper tous les fronts: des librairies aux plateformes de streaming/téléchargements. Peu importe que le chanson ne soit qu'au générique de fin (souvenez-vous Titanic et la bluette d'une certaine Céline Dion) voire inexistante dans le film. Désormais, on peut lancer un film avec l'aide d'un chanteur/une chanteuse (et ses comptes sur les réseaux sociaux). C'est l'économie transversale, entre marketing mensonger et commercialisation habile. Et côté recettes, il semble que tout le monde en profite.

« French touch »: 10 films français qui aiment la musique

Posté par kristofy, le 24 novembre 2014

Avec Eden à l'affiche qui revient sur près de vingt ans de musique électronique, la fameuse « French Touch » musicale, à travers la vie d'un DJ, c’est l’occasion de (re)voir des films (mé)connus où la musique y est autant présente qu’un personnage principal.

L’occasion de constater que la musique en tant que phénomène de société avec ses rites et ses personnages a été trop rarement un sujet de film en France. Bien évidemment notre cinéma produit des biopics sur nos voix les plus célèbres comme Edith Piaf et La Môme (d’ailleurs Marion Cotillard était déjà devenue chanteuse dans Les jolies choses), Serge Gainsbourg et Gainsbourg vie héroïque, Claude François et Cloclo, et prochainement Dalida (avec Nadia Farès dirigée par Lisa Azuelos). Certes, la chanson de variété arrive dans 8 femmes, un voyou découvre le piano dans De battre mon cœur s’est arrêté, on joue au sosie d’une vedette dans Podium, mais la musique a très rarement le premier rôle.

10 films français qui aiment la musique :

Cléo de 5 à 7 de Agnès Varda : Cléo est une jeune chanteuse qui craint d'être atteinte d'un cancer, le film la suit dans son errance avant d’aller chercher le résultat d’un examen médical, durant presque deux heures presque en temps réel. 4 chansons du film ont été écrites par Agnès Varda et mises en musique par le compositeur Michel Legrand, qui y fait également l'acteur.

Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy : C’est la Palme d’or du Festival de Cannes en 1964. Les dialogues en chanson sont de Jacques Demy mises en musique par (toujours) Michel Legrand. On y entend peu la véritable voix des acteurs principaux (Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo,...) qui sont doublées par de véritables chanteurs. Le film est entièrement chanté, en-chanté même selon Demy, et témoigne de l’époque du début des années 60 avec les situations conflictuelles d’un jeune homme qui a dû partir faire la guerre en Algérie et une jeune-fille enceinte avant d’être mariée… A noter que Catherine Deneuve s’impose là comme une actrice de premier plan, et que bien plus tard, elle chantera et dansera de nouveau dans un autre film musical qui gagnera une autre palme d’or : Dancer in the dark de Lars Von Trier.

Désordre de Olivier Assayas : Le premier long-métrage d'Assayas (récompensé au festival de Venise en 1986) est aussi son film le plus imprégné de musique. Les jeunes membres d’un groupe de rock pénètrent par effraction dans un magasin pour voler des instruments mais ils provoquent la mort du gérant. En même temps que les personnages grandissent et deviennent adultes, on assiste à la fin de leur passion de jouer ensemble. Olivier Assayas parvient à capter l’esprit des années 80 en pleine mutation musicale, et on peut y voir le chanteur Etienne Daho, symbole de la nouvelle pop française de l'époque.

On connaît la chanson de Alain Resnais : Le scénario est l’œuvre du couple Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, également acteurs dans le film en compagnie de la bande habituelle de Resnais : Sabine Azéma, André Dussollier, Pierre Arditi, Lambert Wilson… L’histoire de différents couples qui se cherchent alterne entre dialogues de fiction et dialogues chantés en play-back. Ils reprennent les refrains les plus populaires de la chanson française. Les paroles les plus connues d'Aznavour, Dutronc, Gall, Sardou, Bécaud, Bashung, Sheila, Bashung, Souchon, Gainsbourg, Hallyday deviennent donc les dialogues des acteurs. Le film a gagné plusieurs César: meilleur film, meilleur scénario, meilleur acteur, meilleur acteur dans un second-rôle, meilleure actrice dans un second-rôle, meilleur montage, meilleur son ; cette compilation de tubes a fait un carton.

Héroines de Gérard Krawczyk : C’est devenu un film culte surtout parce qu’il est devenu quasiment introuvable en vidéo, mais le revoir aujourd’hui montre surtout ses imperfections. Jeanne compose à la guitare et chante avec sensibilité et Johanna l'accompagne. Mais les circonstances font qu’elles ne peuvent se présenter en tant que duo à un concours de talents. C’est la belle extravertie Johanna qui sera sur scène tandis que en coulisse c’est Jeanne qui chante vraiment. Enregistrement d’un disque, passage à la télévision, tournées de concert, et toujours Johanna dans la lumière en tant que starlette alors qu'elle fait semblant de chanter en playback. Leur amitié va devenir de plus en plus fragile au fur et à mesure que Johanna se prend au jeu de la célébrité tandis que leur entourage fera tour pour cacher le secret de leur imposture… On est en 1997 bien avant le phénomène de télé-réalité, et voici un film qui préfigure le star-system people des années 2000. La vedette c’est Virginie Ledoyen et dans l’ombre une véritable chanteuse Maïdi Roth. À noter un petit rôle pour le chanteur Serge Reggiani.

Jeanne et le Garçon formidable de Olivier Ducastel et Jacques Martineau : Depuis une trentaine d’années et Jacques Demy, il n’y avait plus eu de film en forme de comédie musicale, l’acteur ici est d’ailleurs son fils Mathieu Demy , face à Virginie Ledoyen, décidément inspirée quand elle joue les chanteuses (ici en playback doublée par une autre, elle chantera plus tard réellement dans 8 femmes de François Ozon). L’histoire est celle de Jeanne qui rencontre Olivier, ils s’aiment mais lui est séropositif… Le film dramatique est traversé de multiples scènes chorégraphiées et chantées, tout en abordant la maladie du Sida et les manifestations de l’association Act-up.

Foon de Les Quiches : Les Quiches sont une bande de 5 actrices et 3 acteurs qui faisaient tous ensembles des courts-métrages et des sketchs. Une parodie de la comédie musicale West side story les amènent à ce long-métrage écrit à 8 et co-réalisé à 4. Être foon ou pas foon, that is the question, les dialogues et chansons du film ont pour originalité d’être en franglais avec de nombreuses expression english. Foon est une comédie délirante qui parodie les codes des films américains de lycées avec en ligne de mire le fameux bal de promo de fin d’année et de nombreux numéros dansés et chantés. Le succès n’a pas été au rendez-vous au ciném,a malheureusement pour eux. A noter que depuis une actrice est devenue chanteuse du duo Brigitte, que le compositeur des musiques du film est aujourd’hui derrière le groupe Lilly Wood and the The Prick, et que l'un des réalisateurs vient de faire un clip pour la chanteuse Hollysiz

Backstage de Emmanuelle Bercot : Une adolescente est fan d’une célèbre chanteuse, qu’une émission de télé va faire arriver chez elle quelques minutes. La rencontre se passe mal, mais la fan va aller  chez la chanteuse et devenir une proche assistante dans son entourage… La fan c’est la troublante Isild Le Besco et la chanteuse, c’est Emmanuelle Seigner en clone de Mylène Farmer. Le film (sélectionné au festival de Venise) montre la curieuse frontière du phénomène entre une fan et son idole, entre une chanteuse et ses fans, avec une dépendance plutôt nocive. Emmanuelle Seigner, depuis, a enregistré des albums et s'est imposée parmi les chanteuses françaises reconnues.

Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli : Un chanteur de bal populaire, qui se produit ici ou là, rencontre une jeune mère célibataire…, ou comment le titre d’une chanson de Michel Delpech et le chanteur de bal Alain Chanone vont inspirer un film avec Gérard Depardieu et Cécile de France (en compétition au Festival de Cannes). Les scènes de bal font entendre des chansons Julio Iglesias, Sylvie Vartan, Serge Gainsbourg, Daniel Guichard, Dalida, Michel Fugain… avec le pouvoir de rapprocher des cœurs. Un hymne à la variété.

Les chansons d’amour de Christophe Honoré : La plus émouvante association entre Christophe Honoré derrière la caméra et Alex Beaupain à la composition des musiques. Ismaël aime Julie et Alice. Un ménage à trois qui se complique quand Erwan tombe amoureux de Ismaël… Les chansons sont autant de récits de différents troubles amoureux dont elles sont le fil conducteur. Le film (en compétition au festival de Cannes) fait de multiples clins d’œil à ceux de Demy dont Les Parapluies de Cherbourg, évidemment...

Le B.O. concert : la magie de la musique des films

Posté par cynthia, le 14 janvier 2014
vladmimir cosma le bo concert au grand rex

© fabien lemaire

Vendredi 10 janvier, la scène parisienne du Grand Rex a vibré durant le «B.O Concert» (lire notre actualité du 27 décembre 2013). Produit par l'Union des Compositeurs de Musiques de Films et animé par Vincent Perrot, ce concert exceptionnel a réuni pour la première fois le meilleur de la musique de film, un domaine où la France est prépondérante. Et sans surprise, la salle de 2700 places était quasiment pleine.

La Philharmonie du COGE (Chœurs et orchestres des grandes écoles de Paris), composée de 65 musiciens, 3 solistes et 20 choristes, a interprété, pendant près de 2h30, 25 partitions des bandes originales les plus mémorables du cinéma français, en présence de nombreux compositeurs tels que Cyrill Morin (Samsara), Éric Serra (Arthur et les minimoys), Vladimir Cosma, Claude Bolling ou Patrick Doyle (Indochine, Harry Potter et la coupe de feu).

C'est ainsi que le temps d'une soirée, les spectateurs ont pu revivre les aventures d'Arthur dans Arthur et les minimoys, repenser aux lèvres de Scarlett Johansson dessinées par Colin Firth dans La jeune fille à la perle ou encore songer à la tentative de suicide de Jean Dujardin dans le film The Artist. Cette soirée a également offert l'occasion d'entendre une sélection d'œuvres de compositeurs français membres de l'UCMF, l'association professionnelle qui œuvre au rayonnement de la musique de film depuis 10 ans.

Certes, le son prédominait, mais c'est bien le cinéma qui était au cœur de cette soirée. À travers des musiques qui ont fait pleurer ou rire le public, le B.O concert a proposé au public une manière de vivre le cinéma autrement. Ce n'est plus l'image qui nous émouvait, mais bel et bien le son et les partitions qui ont fait de ces films ce qu'ils sont. ICar il faut bien l'admettre, que serait le septième art sans la musique?

Musique et cinéma: un mariage plus que réussi

Apparue en 1908, la musique de film est rapidement devenue incontournable. Débutant en temps que simple support sonore, elle a petit à petit dépassé son rôle d'illustration filmique pour apporter un sens au film et devenir un personnage à part entière. Qu'aurait été la scène de la douche du célèbre Psychose d'Hitchcock sans sa musique stridente ? Certaines musiques deviennent si marquantes qu'elles vivent de manière autonome leur propre vie, en dehors du film. Elles deviennent un disque que l'on écoute sans plus se soucier des images, chez soi ou dans le train. Elle peut aussi devenir le symbole d'une génération, l'air du temps que l'on reproduit partout, des émissions de télévision aux publicités. Ainsi, dix albums ont vendus plus d'un million d'exemplaires en France : La fièvre du samedi soir en tête, devant Le Grand Bleu, Les Choristes, Titanic, The Bodyguard, Grease, Flashdance, Le Roi lion, Dirty Dancing et Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain.

Les professionnels du cinéma sont conscients de l'importance de la bande originale, et en particulier de l'émotion qu'elle suscite chez le spectateur. Les larmes aux yeux lorsqu'un violon fait entendre ses notes, l'excitation provoquée par une musique saccadée, la nervosité ou l'angoisse d'une musique effrayante : la musique est le meilleur partenaire du cinéma depuis toujours et pour longtemps. A quand un prix de la meilleure musique dans les grands festivals?

Un B.O. Concert pour rendre hommage à la musique de film

Posté par vincy, le 27 décembre 2013

Pour le 10e anniversaire, l’Union des Compositeurs de Musiques de Films organise un événement unique, le B.O CONCERT. Ce concert n'aura lieu qu'une seule fois, le 10 janvier, à 20h.

Pour l'occasion, les compositeurs césarisés, oscarisés et légendaires seront derrière le pupitre : Alexandre Desplat (5 nominations aux Oscars, un Golden Globe, 3 Césars), Eric Serra (un César), Gabriel Yared (un Oscar, un Golden Globe, 2 Césars), Claude Bolling (2 nominations aux Césars), Ludovic Bource (un Oscar, un Golden Globe, un César), Vladimir Cosma (2 Césars), Francis Lai (un Oscar, un Golden Globe, un César), Jean-Claude Petit (un César), Michel Portal (trois Césars), mais aussi Jean-Michel Bernard, Antoine Duhamel (5 nominations aux Césars), Cyril Morin et Philippe Rombi (2 nominations aux Césars). Avec en guest-star, le britannique Patrick Doyle (2 nominations aux Césars, Oscars et Golden Globes). Desplat, Yared et Doyle ont également été primés plusieurs fois aux World Soundtrack Awards.

Un orchestre philarmonique, composé de 65 musiciens, 3 solistes et 20 choristes, qui rejouera 25 partitions de bandes originales de films. Au programme les musiques de La jeune fille et la perle, Full Frontal, La Science des Rêves, Borsalino, The Artist, Ridicule, Love Story, Le Hussard sur le toit, Cyrano de Bergerac, Samsara, Arthur et les Minimoys, Camille Claudel et Indochine, entre autres.

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Réservations des tickets en ligne sur le site de la Fnac

Unperfect Day pour Lou Reed (1942-2013)

Posté par vincy, le 28 octobre 2013

lou reed dans brooklyn boogie de paul auster

Il y a des week-ends comme ça. Soudainement, on apprend la mort d'un artiste. Lou Reed, 71 ans, disparaît. Pilier du Velvet Underground, inventeur d'un rock décadent, provocateur médiatique, il aura souffert d'avoir écrit des textes trop sombres pour que ses chansons deviennent aussi populaires que celles de son ami David Bowie. Il n'empêche, en 50 ans, le new yorkais, proche d'Andy Wahrol, est devenu une icône d'un rock sublime, laissant plusieurs chansons intemporelles, souvent réutilisées dans les bandes originales de film. Ainsi on entend du Lou Reed dans des films aussi différents que Men in Black III, Juno, Le scaphandre et le papillon, La science des rêves, Last Days, La famille Tenenbaum, Hedwig and the Angry Inch, Lost Highway , Trainspotting, Les Doors, Soleil de nuit... Les chansons Venus in Furs, Perfect Day, Walk on the Wild Side, Sweet Jane, Satellite of Love, I'm Sticking With You, entre autres, sont à jamais liées à des images de films en tous genres.

Lou Reed fut de temps en temps acteur. Aux côtés de Paul Simon dans One Trick Pony en 1980, chez Paul Auster dans Brooklyn Boogie en 1995 (photo) et Lulu on the Bridge en 1998, dans Prozac Nation, avec Christina Ricci et Jonathan Rhys Meyers en 2001, chez Luc Besson où il fut la voix de l'empereur Maltazard dans la franchise Arthur et les Minimoys en version anglophone. On l'aperçoit chez Wim Wenders dans son propre rôle dans Si loin, si proche! en 1993 et dans Palermo Shooting en 2008.

Mais peut-être que le plus beau personnage de Lou Reed au cinéma fut sans Lou Reed. En 1998, Todd Haynes réinterpréta les origines du glam rock, ce genre porté à son paroxysme par David Bowie, et des racines du punk, dont Reed mais aussi Brian Eno furent les démiurges. Le titre même du film - Velvet Goldmine - est une référence à sa Vénus en fourrure. Surtout, le personnage d'Ewan McGregor, Curt Wild, est un mélange assumé de Bowie, d'Iggy Pop et Lou Reed.

A 17 ans, Lou Reed avait subit un traitement par électrochocs, proposées à ses parents par un psychiatre, afin de le « guérir » de ses tendances homosexuelles. Expérience traumatisante qui l'entraîna à consommer des médicaments de façon dépendante et lui fit écrire des textes crus et choquants où la violence, la provocation, la dureté de la vie, la marginalité des homos, bi et autres trans étaient évoqués. Sébastien Lifshitz (Les Invisibles), qui avait donné le titre Wild Side à l'un de ses films en hommage à la chanson la plus célèbre du musicien, avait le projet de réaliser un documentaire sur cette partie de sa personnalité. Le cinéaste français espérait le tourner une fois que Reed se soit remis de sa greffe du foie, qui, hélas, lui fut fatale.

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