Vincent Dedienne : Les tribulations d’un amoureux des tribus

Posté par vincy, le 27 juillet 2020

On l'attend dans son nouveau spectacle en solo pour 2021, sept ans après "S'il se passe quelque chose", qui l'avait révélé. Vincent Dedienne a surtout mis sa notoriété (y compris cathodique avec "Quotidien" sur TMC) au service du théâtre: "Le Jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux, "Callisto et Arcas" de Ovide, le plus barré "Ervart ou les derniers jours de Frédéric Nietzsche" de Hervé Blutsch et "La Carpe et le Lapin", un cadavre exquis de Catherine Frot et lui-même, brutalement interrompu par le confinement en mars.

Au cinéma, il sera à l'affiche de trois films cette année. Tout commence ce mercredi avec Terrible jungle d'Hugo Bénamozig et David Caviglioli. Il y est Eliott, jeune chercheur naïf, qui part étudier les Otopis, un peuple mystérieux d’Amazonie (le film a été tourné à La Réunion). C’est aussi l’occasion pour lui de s’éloigner de l’emprise de sa mère, la possessive Chantal de Bellabre (Catherine Deneuve, trop contente de rejouer sous les tropiques, et en plus avec des jeunes). Mais celle-ci, inquiète pour lui, décide de partir à sa recherche en s’aventurant dans l’étrange forêt amazonienne avec un guide pas vraiment doué (Jonathan Cohen). C'est du pur pop corn à la française, mais ici l'humour est absurde et un brin décalé, et les comédiens excellent à incarner cette dérision.

Dans moins d'un mois, on le croisera en fermier bio dans Effacer l'historique, primé à Berlin, réalisé par Benoît Delépine et Gustave Kervern, avec Blanche Gardin, Denis Podalydès, Corinne Masiero. Là il n'a qu'un petit rôle.

Et en attendant A Good Man de Marie-Castille Mention-Schaar le 3 mars 2021, sélectionné à Cannes 2020 et avec Noémie Merlant et Soko, on retrouvera Vincent Dedienne dans Parent d'élève, de Noémie Saglio, avec Camélia Jordana, Héléna Soubeyrand, Anne Charrier et Samir Guesmi. Cette fois-ci, il incarne un trentenaire sans enfant qui infiltre la tribu des parents d’élèves. Se retrouver aux réunions parents-prof, aux sorties d’école et à la kermesse de fin d’année relève d’un sacré exploit !

Cannes 2020: la sélection Cannes Classics, et un avant-goût du Festival Lumière

Posté par vincy, le 15 juillet 2020

La sélection Cannes Classics sera présentée, en grande partie, au festival Lumière de Lyon (10-18 octobre), puis aux Rencontres cinématographiques de Cannes (23-26 novembre).

25 longs métrages de fictions et sept documentaires qui composent un panorama éclectique du patrimoine cinématographique mondial, avec en exergue les 20 ans d'In the Mood for Love de Wong Kar-wai. mais aussi un Pasolini, le centenaire de Fellini, les 60 ans de deux grands classiques, et pas mal de films méconnus.

In the Mood for love (2000, 1h38, Hong Kong) de Wong Kar-wai, prix interprétation masculine en 2000 pour Tony Leung
Sortie en France le 2 décembre 2020.

Friendship’s Death (1987, 1h12, Royaume-Uni) de Peter Wollen, qui marque le premier grand rôle de Tilda Swinton au cinéma.

The Story of a Three-Day Pass (La Permission) (1968, 1h27, France) de Melvin Van Peebles

Lyulskiy dozhd (Pluie de juillet / July Rain) (1966, 1h48, Russie) de Marlen Khutsiev

Quand les femmes ont pris la colère (1977, 1h15, France) de Soizick Chappedelaine et René Vautier
Sortie en France en 2021.

Préparez vos mouchoirs (Get Out Your Handkerchiefs) (1977, 1h50, France) de Bertrand Blier

Hester Street (1973, 1h30, États-Unis) de Joan Micklin Silver

Ko to tamo peva ? (Qui chante là-bas ? / Who’s Singing Over There ?) (1980, 1h26, Serbie) de Slobodan Šijan
Sortie en France le 21 octobre 2020.

Prae dum (Black Silk) (1961, 1h58, Thaïlande) de R.D. Pestonji

Zhu Fu (New Year Sacrifice) (1956, 1h40, Chine) de Hu Sang

Feldobott ko (La Pierre lancée) (1968, 1h25, Hongrie) de Sándor Sára

Neige (1981, 1h30, France) de Juliet Berto et Jean-Henri Roger
Sortie en France au printemps 2021.

Bambaru Avith (The Wasps Are Here) (1978, 2h, Sri Lanka) de Dharmasena Pathiraja

Bayanko: Kapit sa patalim (Bayan Ko) (1984, 1h48, Philippines / France) de Lino Brocka
Sortie en France en février 2021.

La Poupée (1962, 1h34, France) de Jacques Baratier
Sortie en France encore non communiquée.


Sanatorium pod klepsydra (La Clepsydre / The Hourglass Sanatory) (1973, 2h04, Pologne) de Wojciech J. Has
Sortie en France en mai 2021.

L’Amérique insolite (America as Seen by a Frenchman) (1959, 1h30, France) de François Reichenbach

Deveti krug (Neuvième cercle / The Ninth Circle) (1960, 1h37, Croatie) de France Štiglic

Muhammad Ali the Greatest (1974, 2h03, France) de William Klein

La Film Foundation de Martin Scorsese fête ses 30 ans

Accattone (Accatone) (1961, 1h57, Italie) de Pier Paolo Pasolini

Shatranje bad (The Game Chess of the Wind) (1976, 1h33, Iran) de Mohammad Reza Aslani

Federico: 100 ans !

La strada (1956, 1h48, Italie) de Federico Fellini

Luci del varietà (Les feux du music-hall) (1950, 1h37, Italie) d’Alberto Lattuada et de Federico Fellini

Fellini degli Spiriti (Fellini of the Spirits) d’Anselma dell’Olio (1h40, Italie / Belgique)

Les 60 ans d’À Bout de souffle et de L’Avventura

À Bout de souffle (Breathless) (1960, 1h29, France) de Jean-Luc Godard
Sortie en France en automne 2020. Sortie vidéo le 4 novembre 2020.

L’Avventura (1960, 2h20, Italie / France) de Michelangelo Antonioni
Sortie en France en novembre 2020.

Les documentaires 2020

Wim Wenders, Desperado d’Eric Friedler et Andreas Frege (2h, Allemagne)

Alida (Alida: In Her Own Words) de Mimmo Verdesca (1h45, Italie)

Charlie Chaplin, le génie de la liberté (Charlie Chaplin, The Genius of Liberty) de François Aymé et Yves Jeuland, réalisé par Yves Jeuland (2h25, en deux parties : 1h05 et 1h20, France)

Be Water de Bao Nguyen (1h44, États-Unis)

Belushi de R.J. Cutler (1h48, États-Unis)

Antena da raça de Paloma Rocha et Luís Abramo (1h20, Brésil)

Cannes 2020: 17 films sélectionnés pour la Cinéfondation

Posté par vincy, le 2 juillet 2020

Le Festival de Cannes a dévoilé aujourd'hui la Sélection 2020 de la Cinéfondation.

Depuis 1998, la Sélection de la Cinéfondation présente des courts métrages issus des écoles de cinéma du monde entier. Emmanuelle Bercot, Deniz Gamze Ergüven, Léa Mysius, Kornél Mundruczó, Claire Burger, Jessica Hausner, Corneliu Porumboiu ou encore Nadav Lapid ont été découverts à Cannes à cette occasion.

Pour sa 23e édition, le comité de Sélection dirigé par Dimitra Karya a choisi 17 films (13 fictions et 4 animations), réalisés par onze hommes et huit femmes, et sélectionnés parmi les 1952 œuvres qui ont été présentées par l’ensemble des écoles de cinéma. Cette édition 2020 est dédiée à la mémoire de David Kessler (1959-2020), qui soutenait et aimait la Cinéfondation.

La projection des films de la Sélection de la Cinéfondation, à l’issue de laquelle les Prix seront décernés par le Jury, se déroulera à l’automne prochain, à Cannes, dans le Palais des Festivals. La date de l’événement, ainsi que la composition du Jury, seront dévoilées très prochainement.

Shaylee ATARY NEURIM - 30’
The Steve Tisch School of Film & Television, Tel Aviv University, Israël

Toby AUBERG PILE - 4’
Royal College of Art, Royaume-Uni

Santiago BARZI MURALLA CHINA – 17’
Universidad del Cine, Argentine

Márk BELEZNAI AGAPÉ – 16’
Budapest Metropolitan University, Hongrie

Lucia CHICOS CONTRAINDICATII – 19’
UNATC "I. L. CARAGIALE", Roumanie

Tzor EDERY & Tom PREZMAN TAMOU – 10’
Bezalel Academy of Arts and Design, Israël

Ashmita GUHA NEOGI CATDOG – 21’
Film and Television Institute of India, Inde

Sarah IMSAND LE CHANT DE L'OISEAU – 19’
HEAD Genève, Suisse

Matjaž JAMNIK NIH?E NI REKEL, DA TE MORAM IMETI RAD – 18’
UL AGRFT, Slovénie

KEFF TAIPEI SUICIDE STORY – 45’
NYU Tisch School of the Arts, États-Unis

KIM Min-Ju SEONGINSIK - 22’
Soongsil University, Corée du Sud

Timothée MAUBREY CARCASSE – 33’
La Fémis, France

Yelyzaveta PYSMAK JA I MOJA GRUBA DUPA – 10’
The Polish National Film School in Lodz - Pologne

Afonso & Bernardo RAPAZOTE CORTE – 28’
Escola Superior de Teatro e Cinema - Portugal

Elsa ROSENGREN I WANT TO RETURN RETURN RETURN – 32’
DFFB - Allemagne

Mitchelle TAMARIZ EN AVANT – 4’ (photo)
La Poudrière - France

ZHANG Linhan DOU ZEOI GU SI – 14’
NYU Tisch School of the Arts - États-Unis

Sami Bouajila (Un fils): « Dès la première lecture, j’ai vu que c’était une perle »

Posté par vincy, le 24 juin 2020

Sami Bouajila, primé à Cannes en 2006 et césarisé en 2008, est à l'affiche de La terre et le sang (sur Netflix) et d'Un fils de Mehdi Barsoui, pour lequel il a reçu le prix du meilleur acteur à Venise dans la section Orrizonti. Un fils ressort en salles cette semaine, après un début de carrière prometteur interrompu par le confinement et la fermeture des cinémas. Film bouleversant, subtil et sensible, Un fils est l'histoire d'une famille tunisienne moderne et privilégiée. Mais lors d'un week-end dans le sud du pays, Farès, Meriem et Aziz sont pris pour cible par un groupe terroriste et le jeune garçon est grièvement blessé... Il doit subir une greffe en urgence pour être sauvé.

Avec un scénario solide qui vire vers le thriller politique, avec une dose de pardon et de filiation pour lui donner une tonalité plus universelle, ce drame jamais sirupeux mais très maîtrisé, est un premier film plus que prometteur, confirmant la nouvelle vague du cinéma tunisien.

Nous avions rencontré l'acteur lors du festival de Dinard, où il était membre du jury.

Ecran Noir: Comment est arrivé Un fils?

Sami Bouajila : Le cinéaste a écrit en pensant à moi, il m’a envoyé le scénario. Dès la première lecture, j’ai vu que c’était une perle. Et après la rencontre n’a fait que confirmer mon sentiment. J’ai eu à affaire à un cinéaste comme j’aime, surtout pour un premier film : inspiré, une grande acuité, une belle direction, une écriture très épurée. Nos deux personnages sont aussi en perdition dans des espaces de westerns, déserts. C »était super. Le rôle était magnifique, assez emblématique, parce que partagé, traversé par plein de choses. Ce personnage fonctionnait en duo avec ma partenaire (Najla Ben Abdallah, ndlr). C’était passionnant.

Cela change-t-il quelque chose qu'il soit tunisien?

Sa nationalité n’a rien à voir. Il me fait penser à Bentoumi, Kechiche ou Desplechin. Il faut voir l'artiste comme un artiste. Il faut sortir des cloisons. Le cinéma comme la musique sont universels. J’aime les rôles qui me sont proposés. Je voudrais juste faire la même chose avec plus d'ampleur. J'aime rencontrer des cinéastes étrangers, des auteurs français. J'aime les personnages qui ont des choses à dire, des choses à défendre, qui ont un point de vue et un regard qui surprend.

Qu'entendez-vous par "plus d'ampleur"?

Donner de l’ampleur, c’est comme pour un tableau. On commence quelque chose et puis, le tableau   la dimension qu'on veut bien lui donner. Il n’y a pas de fin dans ce métier-là Je me suis inscris sur la longueur. Ça ne peut-être qu’empirique.

Avec une carrière qui a près de trente ans, est-ce que les propositions évoluent?

Ce sont les projets qui me choisissent. Avec le temps, comme vous le dites si bien, il y a une évidence qui se fait. Et du coup j’acquiers une certaine sérénité, et les choses sont encore plus évidentes. J'ai le sentiment de ne faire que commencer, à maîtriser mon instrument. Ce que vous dîtes, je l’ai initié assez tôt. Faire attention de ne pas me retrouver, cantonné, prisonnier dans un seul registre. Après, je n’ai fait que cultiver cette chose-là. Ce que j'essaie de dire, c'est que j'ai l'impression d'atteindre un âge de maturité en tant que personne. Je pense que dans mon travail, je le ressens ainsi.

Mais depuis Indigènes en 2006, et votre prix d'interprétation collectif à Cannes (partagé avec Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem et Bernard Blancan), on a quand même le sentiment que l'ouverture aux acteurs issus de minorités visibles commence seulement?

Vous venez de le dire… je finis vos phrase : qui commence seulement. Ça rejoint ce que je vous disais sur la sérénité.  L’inconscient collectif, notre inconscient collectif à tous, était mûr pour recevoir ce qui se disait dans ce film-là. Ça a déclenché quelque chose dans ce sens là. J’adore mon parcours maintenant et je pense que Roschdy (Zem) pense la même chose. Je n’envie plus les autres. J'aime mon artisanat. J'aime ma place, mes projets. Je crois qu’on écrit une belle histoire du cinéma français.

Quels sont vos projets?

Je viens de finir le film de Farid Bentoumi qui s’appelle Rouge (avec Zita Hanrot et Céline Sallette, en salles le 20 octobre, en sélection à Cannes 2020, ndlr). C'est un petit clin d'œil, en toute modestie, à Ken Loach. J’ai eu affaire encore une fois à un réalisateur en place en phase avec lui-même, avec des sujets qui lui tiennent très fort à cœur, qui viennent de loin.

Et la réalisation, vous y pensez?

Plusieurs tentatives ont avorté. Mais j’ai une idée qui m’accompagne depuis longtemps et je vais enfin la réaliser. J’ai trouvé l’auteur avec qui l’écrire. Ça aurait mis du temps à s’accoucher mais ça va s’accoucher.

Cannes 2020: 11 courts en lice pour une Palme d’or

Posté par vincy, le 19 juin 2020

Le Festival de Cannes a annoncé les onze films pour sa compétition court métrage, issus de 12 pays différents, pour un programme cumulé de 2h24. Cinq réalisatrices font partie de cette Sélection officielle 2020.. La Palme d’or sera remise cet automne. La date et le jury seront dévoilés plus tard.

Cette année, le comité de sélection du Festival de Cannes a reçu 3810 courts métrages, en provenance de 137 pays différents.

I am afraid to forget your face de Sameh Alaa (Égypte) - 15’ - Egypte, France, Belgique, Qatar
Filles bleues, peur blanche de Marie Jacotey & Lola Halifa-Legrand (France) - Animation - 10’ - France (photo)
Motorway65 de Evi Kalogiropoulou (Grèce) - 14’ – Grèce
Sudden Light de Sophie Littman (Royaume-Uni) - 14’ - Royaume-Uni
Son of Sodom de Theo Montoya (Colombie) - Documentaire - 15’ - Colombie, Argentine
Camille sans contact de Paul Nouhet (France) - 15’ - France
O Cordeiro De Deus (L’agneau de Dieu) de David Pinheiro Vicente (Portugal) - 15’ – Portugal, France
Shiluus de Lkhagvadulam Purev-Ochir (Mongolie) - 13’ – Mongolie, Royaume Uni
Benjamin, Benny, Ben de Paul Shkordoff (Canada) - 7’ - Canada
Stéphanie de Leonardo Van Dijl (Belgique) - 15’ - Belgique
David de Zachary Woods (États-Unis) - 11’ - États-Unis

Cannes 2020: la sélection de l’ACID « hors les murs »

Posté par vincy, le 4 juin 2020

Après la Sélection officielle et celle de la Semaine de la Critique, c'est au tour de l'ACID de vouloir promouvoir 9 films (dont 4 documentaires), qui bénéficieront d’une valorisation au Marché du Film en ligne mais aussi, de projections à l’automne.

- Les affluents de Jessé Miceli (Cambodge)
- Funambules d’Ilan Klipper (France)
- Les graines que l’on sème de Nathan Nicholovitch (France)
- Il mio corpo de Michele Pennetta (Suisse)
- The Last Hillbilly de Diane Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe (France)
- Loin de vous j’ai grandi de Marie Dumora (France)
- Si le vent tombe de Nora Martirosyan (Arménie), une coprésentation avec la sélection officielle du Festival de Cannes. Le film sortira au premier trimestre 2021.
- La última primavera d'Isabel Lamberti (Espagne)
- Walden de Bojena Horackova (Lituanie)

Les films seront projetés du 25 au 29 septembre au Louxor à Paris, du 2 au 4 octobre au Comoedia à Lyon, du 8 au 11 octobre au Gyptis et à La Baleine à Marseille, mais aussi à la Cinémathèque de Corse et dans des festivals partenaires.

La sélection Cannes 2020

Posté par vincy, le 3 juin 2020

En direct sur Canal +, Thierry Frémaux, dans une salle vide, a présenté sa sélection officielle un peu particulière. Le Festival de Cannes 2020 sera un label, sans festival, mais pour soutenir 56 films lors de leur sortie en salles. Durant cette présentation, Pierre Lescure a confirmé qu'il avait été confirmé pour un troisième mandat.

4 films d'animations, 3 documentaires, 5 comédies, un film à sketches, 15 premiers films, 14 nouveaux venus et 14 fidèles: le label Cannes 2020 se dispatchera dans plusieurs festivals du monde entier tout au long de l'année, et même dans les compétitions de Toronto et San Sebastian.

The French Dispatch de Wes Anderson
Ete 85 de François Ozon
True Mothers de Naomi Kawase
Lovers Rock et Mangrove de Steve McQueen
Druk de Thomas Vinterberg
Last Words de Jonathan Nossiter
ADN de Maïwenn
Des Hommes de Lucas Belvaux
Peninsula de Yeon Sang-ho
Heaven : To The Land of Happiness d’Im Sang-soo
El olvido que seremos de Fernando Trueba
In the Dusk (Au crépuscule) de Sharunas Bartas
The Real Thing de Koji Fukada
Passion simple de Daniele Arbid
Souad d’Ayten Amin
Limbo de Ben Sharrock
February de Kamen Kalev
Ammonite de Francis Lee
Un médecin de nuit d’Elie Wajeman
Enfant terrible d’Oskar Roehler
Nadia (Butterfly) de Pascal Plante
Here We Are de Nir Bergman
Septet : The Story of Hongkong, d’Ann Hui, Johnnie To, Tsui Hark, Sammo Hung, Yuen Woo-Ping, Patrick Tam et Ringo Lam
Goodman de Marie-Castille Mention-Schaar
Les Choses qu'on dit les choses qu'on fait d’Emmanuel Mouret
Rouge de Farid Bentoumi
Teddy de Ludovic et Zoran Boukherma
Falling de Viggo Mortensen
Pleasure de Ninja Thyberg
Slalom de Charlène Favier
Casa de antiguidades (Memory House) de Joao Paulo Miranda Maria
Broken Keys de Jimmy Keyrouz
Beginning (Au commencement) de Dea Kulumbegashvili
Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
16 printemps de Suzanne Lindon
Ibrahim de Samir Guesmi
Vaurien de Peter Dourountzis
Garçon Chiffon de Nicolas Maury
Si le vent tombe (Should The Wind Fall) de Nora Martirosyan
John and The Hole de Pascual Sisto
Striding into The Wind (Courir au gré du vent) de Wei Shujun
The Death of Cinema and My Father Too (La Mort du cinéma et de mon père aussi) de Dani Rosenberg
Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal
Les deux Alfred de Bruno Podalydès
Un triomphe de Emmanuel Courcol
Le discours de Laurent Tirard
L'origine du monde de Laurent Laffite
Aya to Majo (Earwig and The Witch) de Goro Miyazaki (animation)
Flee de Jonas Poher Rasmussen (animation)
Josep d’Aurel (animation)
Soul de Peter Docter (animation)
En route pour le milliard de Dieudo Hamadi (documentaire)
The Truffle Hunters de Michael Dweck et Gregory Kershaw (documentaire)
9 jours à Raqqa de Xavier de Lauzanne (documentaire)

Le Festival de Cannes va accompagner 56 films

Posté par vincy, le 3 juin 2020

"Décider de livrer une Sélection officielle est surtout la meilleure façon d’aider le cinéma, de mettre l’accent sur les films qui sortiront en salles dans les prochains mois. La réouverture des cinémas, après des mois de fermeture, est un enjeu crucial. Le Festival de Cannes entend être présent pour accompagner ces films et en soutenir la carrière en France et à l’étranger". Thierry Frémaux a envoyé une longue lettre d'explications et de remerciements avant qu'il ne dévoile sa sélection 2020 pas comme les autres.

Dans ce courrier envoyé hier, le directeur du festival de Cannes précise: "Certains des titres qui sont révélés en ce mercredi 3 juin 2020 figuraient dans les pronostics établis par les commentateurs. Ils concernent des cinéastes reconnus dont on savait le travail prêt cette année. D’autres films, également attendus, visionnés et aimés par le comité de sélection, seront absents car leurs auteurs et producteurs ont choisi de repousser leur sortie à l’hiver ou au printemps 2021 et de postuler ainsi aux festivals de l’année prochaine – dont Cannes. Il ne sera donc pas étonnant de ne pas les trouver en Sélection officielle cette année. Nous leur donnons rendez-vous en 2021."

Cette Sélection 2020 reflètera donc la "volonté de porter notre attention sur des films qui vont à la rencontre du public. En deux mots, au critère habituel, aussi indéfini qu’évident (et parfois pas !), de : "Est-ce un film pour Cannes ?", on aura ajouté parfois celui de : "N’est-ce pas un film parfait pour le retour en salles ?"."

56 films sélectionnés. Trois de moins qu'en 2019, mais autant qu'en 2018.

2067 longs métrages reçus. Contre 1845 en 2019, 1916 en 2018 et 1885 en 2017. C’est donc la première fois que le nombre de films soumis à Cannes dépasse 2000 unités. En 2020, ils viennent en effet de 147 pays, contre 138 en 2019, soit une augmentation de 6,5%.

909 premiers long métrages, dont 258 ont été réalisés par des femmes (28,4%) et 651 par des hommes (71,6%). 15 premiers films sélectionnés (soit 26,7% du total), contre 10 en 2019 (17%).

532 réalisatrices ont soumis leur film à la Sélection soit 25,7% du total, contre 575 réalisatrices inscrites en 2019, un chiffre en légère baisse. 16 réalisatrices  ont été sélectionnées contre 14 en 2019, 11 en 2018, 12 en 2017, 9 en 2016, 6 en 2015 ; en pourcentage : 28,5%, chiffre plus élevé que l’année dernière (23,7%) et, surtout, supérieur au pourcentage de réalisatrices postulant à la Sélection. Il est à noter que le même chiffre monte à 38% pour le seul cinéma français figurant en sélection officielle.

Une sélection élargie, en particulier du côté des films français. Le cru 2020, s’il fait la part belle aux pays habituellement bien représentés sur la Croisette (USA, Corée, Japon, Angleterre) et s’il accueille des territoires rares ou en introduit de nouveaux (Bulgarie, Géorgie, Congo), se distingue par une forte sélection française avec 21 films, soit 5 de plus qu’en 2017, 11 de plus qu’en 2018 et 8 de plus qu’en 2019. 8 films français sont réalisés par des femmes, soit 38% du total et 9 sont des premiers films (42%).

San Sebastian. "Nous nous sommes entendus avec Jose-Luis Rebordinos, le directeur du festival de San Sebastian, pour que les films inclus en Sélection officielle 2020 puissent également concourir en compétition, ce que les règles habituellement empêchent. À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle" explique Thierry Frémaux. Traditionnellement, les films de la Sélection Officielle seront aussi invités par les festivals qui lui succèdent comme Telluride, Toronto, Deauville, San Sebastian, Busan, Angoulême (pour le cinéma français), Morelia, New York, Lyon, Rome, Rio, Tokyo, Mumbaï ou Mar del Plata et même Sundance en janvier prochain. Le Festival présentera un ou deux films en commun avec l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), une des sections parallèles du Festival qui proposera également une sélection, comme la Semaine de la critique.

Les sélections de la compétition des courts métrages et des films de la Cinéfondation seront dévoilées dans les jours qui viennent, comme la composition du programme de Cannes Classics au sommet duquel on retrouvera In the Mood for Love, le chef-d’œuvre de Wong Kar-wai, annoncé en février dernier et qui sortira en décembre prochain.

Le Festival de Venise maintient son édition 2020

Posté par vincy, le 25 mai 2020

Le Festival de Venise a confirmé qu'il aurait bien lieu, a annoncé le gouverneur de la Vénitie, contrairement à la Biennale d'architecture qui a décidé de passer son tour cette année. Cate Blanchett est toujours confirmée comme présidente du jury. Le Festival se déroulera du 2 au 12 septembre, comme prévu.

Moins de fréquentation attendue

Cependant, la programmation sera allégée, avec moins de films projetés. La manifestation acte que de nombreux professionnels ne pourront pas venir et que les déplacements internationaux seront toujours entravés. Une plateforme numérique de diffusion de films pourrait ainsi compléter les séances cinématographiques classiques pour les professionnels absents. On estime que seuls 30 à 40% du nombre  de festivaliers habituels seront présents.

L'Italie,  l'un des pays plus touchés par le coronavirus avec près de 33000 morts, doit rouvrir ses frontières le 3 juin, ce qui pourrait au moins permettre aux Européens de venir.

Attendre ou être solidaire

Venise lancera donc le retour du cinéma dans l'après-Covid-19. Certes, sur un mode mineur, mais pas moins symbolique après les annulations de Cannes et Locarno. Le festival assure qu'il conservera sa dimension internationale et déroulera le tapis rouge aux artistes.

Alberto Barbera, directeur du festival, n'aura que l'embarras du choix côté avant-premières et grands noms. Mais une présentation à Venise dépendra aussi de l'attitude des producteurs qui, habituellement, visent une sortie au second semestre pour les palmarès de fin d'année.

Dans un contexte où les cinémas ne sont pas encore rouvertes partout, où le box office mondial est à son plus bas, et où les jauges dans les salles sont contraintes par les mesures sanitaires et limitent les entrées, certains producteurs voudront attendre l'année prochaine pour montrer leur film.

D'autres voudront au contraire, par solidarité, relancer l'industrie en s'offrant cette première vitrine de la saison.

Cannes, Karlovy-Vary, San Sebastian

Venise va devoir gérer le nombre de sièges vides, la distanciation sociale des photographes, la sécurité des invités, le surnombre de films proposés aux comités de sélections, des conférences de presse en mode virtuel, etc...

Et le festival a les yeux rivés sur Cannes: l'éventuel succès du marché du film en mode 2.0 fin juin sera la premier vrai test de la santé du secteur. Ensuite, avec son label Cannes 2020, le festival français va sans doute vouloir, par solidarité, s'intégrer à la programmation de Venise. Sans compter que certains films cannois n'iront pas à Venise, soit parce qu'ils seront présentés ailleurs avant, soit parce qu'ils préfèrent patienter jusqu'à Berlin ou Cannes en 2021.

A la fin de l'été, des festivals comme Angoulême et Deauville, en France, devraient se maintenir, tout comme San Sebastian en Espagne. e montrer leur film, officiellement annulé, a décidé de présenter 16 films - dont Babyteeth, Procima, Luxor et Ema -  dans 80 villes de la République Tchèque durant 9 jours début juillet.

Venise va être un laboratoire passionnant pour les organisateurs de festivals et le premier indice pour connaître l'état du cinéma mondial après cette crise sanitaire et économique.

Tout cela en espérant que le virus se soit calmé d'ici là un peu partout dans le monde. Et que les spectateurs retrouvent le chemin des salles

[We miss Cannes] Le Festival de Cannes 2020 sera hors-les-murs

Posté par kristofy, le 12 mai 2020

Le Festival de Cannes 2020 devait commencer aujourd'hui. Ensoleillé, avec quelques nuages, et une température plutôt fraîche pour la saison. Pas de badge à retirer. Pas de projos à caler. Cette année, Cannes sera effacé du calendrier, ou presque. Pas facile de respecter la distanciation sociale dans un festival où on est 600, 1000, 2000 dans une salles. Entassés dans les soirées sur la plage (et comment boire un cocktail avec un masque?). Croisant des milliers de gens du monde entier sur la Croisette. Cannes c'est un rendez-vous où la socialisation est essentielle.

Plus fort que la menace terroriste, le Sars en 2003 ou un volcan islandais en 2010, le coronavirus du moment empêche ce rendez-vous annuel : « Quand la crise sanitaire, dont la résolution reste la priorité de tous, sera passée, il faudra redire et démontrer l’importance et la place que le cinéma, ses œuvres, ses artistes, ses professionnels et ses salles et leurs publics occupent dans nos vies. C’est à cela que le Festival de Cannes entend contribuer...» a rappelé Thierry Frémaux.

Calendrier bousculé

Pas de crise d'égo. Certes Cannes manquera aux journalistes et critiques (pas forcément pour les mêmes raisons). Mais on a surtout un pincement au cœur pour les primo-cinéastes, pour les auteurs dont le festival est la seule garantie de se distinguer au marché et dans les médias, pour ces artistes et producteurs d'un film fragile venu d'un pays où le 7e art est rare. Pas de montée des marches donc pour les équipes de films en compétition, certains titres qui sont évidemment les plus attendus de l'année ont déjà décalé leur sortie en salles de plusieurs mois (pour cet automne, voire pour le prochain festival de Cannes en 2021). L'édition de 2021 devra aussi évoluer si le virus, ou un autre, traîne toujours. Du gel hydroalcoolique, de l'espace entre les fauteuils, des masques, sans compter de nombreux étrangers qui ne se déplaceront pas (outre la crise sanitaire, la crise économique risque de fragiliser l'industrie comme les médias).

Il n'y aura pas de Palme d'or, de palmarès cette année, aucun engouement pour un film inattendu, aucune bousculade pour voir des stars, pas de Top Cruise ni de Soul de Pixar. Mais en cette période de mai , profitons en pour revoir des films qui ont brillé à Cannes les précédentes années, en dvd ou vod où à la télévision (Arte a prévu une programmation spéciale pour les trois prochaines semaines).

Cependant le festival de Cannes 2020 n'est pas abandonné pour autant :  l'événement va prendra la forme de plusieurs rendez-vous durant les mois à venir.

Cannes 2020 - hors les murs :

- Fin mai: "We are One : A global film festival", initié par le Festival de Tribeca, lui-même annulé, et qui propose aux internautes de la planète de se retrouver du 29 mai au 7 juin prochains sur la plateforme Youtube, partenaire du rendez-vous. Cannes rejoint ainsi les festivals d'Annecy, Berlin, Londres, Cannes, Guadalajara, Locarno, Macao, Jérusalem, Mumbai, Karlovy Vary, Marrakech, New York, San Sebastian, Sarajevo, Sundance, Sydney, Tokyo, Toronto, Tribeca et Venise.

- Début juin : Cannes va annoncer une liste de films qui aurait été sélectionnés dans une section ou une autre. Ceux-ci pourront bénéficier d'un label 'Cannes 2020' pour leur promotion. On sait déjà que The French Dispatch de Wes Anderson, Tre Pianni de Nanni Moretti et Benedetta de Paul Verhoeven en font partie, comme l'a dévoilé Thierry Frémaux dans L'Obs ce week-end. On se doute que les blockbusters américains n'en auront pas besoin. On peut regretter que le nouveau Spike Lee (président du jury cette année), diffusé en juin sur Netflix et programmé hors compétition, s'en passera. Mais on sait aussi que tous les films qui sont prêts à aller à Venise ou qui préfèrent attendre un an pour une projection cannoise en mai 2021 n'y seront pas. Ce sera donc une sélection de sélection.

- 22-26 juin: Le marché du film a lieu en mode virtuel, avec des stands et des pavillons virtuels, des réunions vidéo grâce à l’application Match&Meet, des projections sur Cinando, et des conférences transposées dans l’espace numérique.

- Août/septembre/octobre : Si les diverses conditions sont réunies (sanitaires, gouvernementales, et économiques...), Cannes marquera le coup à travers des séances autour de ses films "labellisés" dans différents festivals : le festival du film francophone d'Angoulême, le festival du cinéma américain de Deauville, le festival Lumière de Lyon, Toronto au Canada, San Sebastian en Espagne, Busan en Corée du sud, New York aux USA.

Et puis il y a le cas de Venise: "La question de repousser Cannes en septembre se posait mais nous n’allions pas nous installer aux dates de la Mostra. Du coup, on parle de se retrouver tous ensemble au Lido, au nom du cinéma mondial, faire des événements, défendre les mêmes films. A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle" explique Thierry Frémaux à l'Obs, précisant: "Il serait normal qu’un film « cannois » préfère se concentrer sur la compétition de Venise, si la Mostra a lieu. S’il est possible de leur attribuer un double soutien de Cannes et de Venise, on procédera ainsi."

Les films labellisé "Cannes 2020" pourraient ainsi être présentés selon un calendrier cohérent. C'était déjà entendu que Angoulême montrerait The French Dispatch de Wes Anderson, où le film s'est tourné, et que Lyon célébrerait le 20ème anniversaire de In the Mood for Love de Wong Kar-wai, prévu parmi les événements de Cannes 2020.

-Automne/hiver/printemps 2021 : Certains des films avec un label 'Cannes 2020' préparent leur sortie (reportée) dans les salles de cinéma. mais aussi, plus tard dans l'année, Buenos Aires, Bucarest et Hong Kong où le festival est déjà présent à travers une manifestation cannoise hors-les-murs. Sans oublier des événements possibles en avant-premières dans les salles.

- Mai 2021 : le Festival de Cannes tel qu'on le connaît aura lieu comme presque avant. Le président du jury pourrait être Spike Lee. Un film en compétition est déjà connu (après une annonce de son producteur d'une sortie reportée d'un an pour Cannes 21) : Benedetta de Paul Verhoeven avec en vedette Virginie Efira (aussi Lambert Wilson, Charlotte Rampling). D'ici là le réalisateur néerlandais s'attaquera à une adaptation en série de Bel-ami de Maupassant.

Il y aura sans doute moins de films puisque les tournages ne reprennent que très lentement un peu partout dans le monde et que le problème des assurances liées aux Covid-19 n'est pas réglé pour les productions.

"Une grande partie de la production 2020 a décidé d’attendre 2021 pour la sortie ou même pour la sélection cannoise. Donc, entre ceux qui étaient presque prêts, ceux qui vont se tourner si tout va bien […] entre septembre et mois d’avril, plus évidemment ceux qui venaient de 2020, oui on aura la matière" a confirmé Thierry Frémaux ce matin sur RTL.