Cannes 2020: 17 films sélectionnés pour la Cinéfondation

Posté par vincy, le 2 juillet 2020

Le Festival de Cannes a dévoilé aujourd'hui la Sélection 2020 de la Cinéfondation.

Depuis 1998, la Sélection de la Cinéfondation présente des courts métrages issus des écoles de cinéma du monde entier. Emmanuelle Bercot, Deniz Gamze Ergüven, Léa Mysius, Kornél Mundruczó, Claire Burger, Jessica Hausner, Corneliu Porumboiu ou encore Nadav Lapid ont été découverts à Cannes à cette occasion.

Pour sa 23e édition, le comité de Sélection dirigé par Dimitra Karya a choisi 17 films (13 fictions et 4 animations), réalisés par onze hommes et huit femmes, et sélectionnés parmi les 1952 œuvres qui ont été présentées par l’ensemble des écoles de cinéma. Cette édition 2020 est dédiée à la mémoire de David Kessler (1959-2020), qui soutenait et aimait la Cinéfondation.

La projection des films de la Sélection de la Cinéfondation, à l’issue de laquelle les Prix seront décernés par le Jury, se déroulera à l’automne prochain, à Cannes, dans le Palais des Festivals. La date de l’événement, ainsi que la composition du Jury, seront dévoilées très prochainement.

Shaylee ATARY NEURIM - 30’
The Steve Tisch School of Film & Television, Tel Aviv University, Israël

Toby AUBERG PILE - 4’
Royal College of Art, Royaume-Uni

Santiago BARZI MURALLA CHINA – 17’
Universidad del Cine, Argentine

Márk BELEZNAI AGAPÉ – 16’
Budapest Metropolitan University, Hongrie

Lucia CHICOS CONTRAINDICATII – 19’
UNATC "I. L. CARAGIALE", Roumanie

Tzor EDERY & Tom PREZMAN TAMOU – 10’
Bezalel Academy of Arts and Design, Israël

Ashmita GUHA NEOGI CATDOG – 21’
Film and Television Institute of India, Inde

Sarah IMSAND LE CHANT DE L'OISEAU – 19’
HEAD Genève, Suisse

Matjaž JAMNIK NIH?E NI REKEL, DA TE MORAM IMETI RAD – 18’
UL AGRFT, Slovénie

KEFF TAIPEI SUICIDE STORY – 45’
NYU Tisch School of the Arts, États-Unis

KIM Min-Ju SEONGINSIK - 22’
Soongsil University, Corée du Sud

Timothée MAUBREY CARCASSE – 33’
La Fémis, France

Yelyzaveta PYSMAK JA I MOJA GRUBA DUPA – 10’
The Polish National Film School in Lodz - Pologne

Afonso & Bernardo RAPAZOTE CORTE – 28’
Escola Superior de Teatro e Cinema - Portugal

Elsa ROSENGREN I WANT TO RETURN RETURN RETURN – 32’
DFFB - Allemagne

Mitchelle TAMARIZ EN AVANT – 4’ (photo)
La Poudrière - France

ZHANG Linhan DOU ZEOI GU SI – 14’
NYU Tisch School of the Arts - États-Unis

Décès de David Kessler, directeur d’Orange Content

Posté par vincy, le 4 février 2020

David Kessler est mort soudainement à l'âge de 60 ans dans la nuit de lundi et mardi.

Il a dédié toute sa carrière à la culture, et notamment l'audiovisuel. Curieux, passionné, engagé, il a été conseiller culture du Premier ministre Lionel Jospin (1997-2001). "C'est quelqu'un qui ne voulait pas faire carrière mais il avait tellement de talents qu'on pensait à lui", a-t-il commenté dans L'instant M sur France Inter.

Il aussi été conseiller chargé de la culture  du maire de Paris Bertrand Delanoë (2009-2011), qui lui a rendu hommage sur Twitter en évoquant un homme "intelligent, cultivé, rayonnant, libre". Il fut aussi conseiller culture et communication du président de la République François Hollande (2012-2014), qui a également réagit sur Twitter: "David Kessler a consacré sa vie à la culture sous toutes ses formes et à la création dans toutes ses dimensions. C’est ainsi qu’il pensait servir son pays, au sein de l’Etat ou à la tête de grands organismes publics ou privés."

Médias et cinéma

David Kessler a fait l'essentiel de son parcours dans les médias: directeur général du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de 1996 à 1997, directeur du Centre national du cinéma (CNC) de 2001 à 2004, directeur de France Culture (2005-2008), directeur général délégué de Radio France chargé de la stratégie et des contenus et président du Forum des Images (2008-2009), à la tête du magazine Les Inrockuptibles (2011 -2012), directeur de la publication de la version française du site d'informations Huffington Post.

Depuis 2014, ce normalien très respecté et ouvert d'esprit, dirigeait Orange Content, la division "contenus" de l'opérateur de télécoms, qui regroupe notamment la filiale de production Orange studio et OCS, qui cumule 38 nominations aux prochains César avec des films comme La belle époque, Hors Norme, J'accuse et Grâce à Dieu ...

Dans les cartons du studio, on attend les prochains films de Kheiron, Martin Provost, Alain Guiraudie, Sylvie Verheyde et Frédéric Carpentier.

OCS a réalisé 45 préachats pour 32M€ en 2019. C'est, en valeur, la 4e chaîne française derrière Canal +, France 2 et TF1. 25 des films préachetés en 2019 étaient des premiers et deuxièmes films.

Aurélie Filippetti remet les insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres à Nanni Moretti

Posté par vincy, le 21 mai 2012

Ministre depuis quelques jours, Aurélie Filippetti, en charge de la Culture et de la communication, réalise une opération de charme sur la Croisette. Parmi les temps forts de sa visite de 48 heures, la remise des insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres à 65e édition du festival de Cannes.

Au Café des Palmes, dans le Palais des Festivals, en cette fin d'après midi, on côtoie Gilles Jacob, Thierry Frémaux, le jury du festival au grand complet, Eric Garandeau, Président du CNC, David Kessler, tout juste nommé conseille culture et médias du président de la République, les responsables communication des différentes institutions... La Ministre arrive, serre les mains. Elle va commencer son discours, avec à ses côtés le cinéaste de La chambre du fils, Palme d'or en 2001.

Elle commence avec l'histoire qui relie le réalisateur au Festival. Six de ses films ont été sélectionnés. "En 1978, il réalise Ecce Bombo qui raconte les rapports difficiles d’un étudiant avec son entourage. Gilles Jacob qui vient de prendre ses fonctions de Délégué général du Festival de Cannes, décide de le programmer en sélection officielle car il pressent déjà le devenir du réalisateur Nanni Moretti." Elle n'oublie pas les autres sélections : "En 2004, la Quinzaine des Réalisateurs lui rend hommage en lui décernant le Carrosse d’or en hommage à « Un italien qui a su rendre l’honneur à son pays par la qualité d’œuvres singulières de ses films, ses prises de positions publiques et son courage politique » déclare à cette occasion Pascal Thomas, alors délégué Général de la Quinzaine."

Rappelant sa polyvalence (producteur, acteur, exploitant, distributeur...), elle loue ses initiatives, notamment celle d'avoir "donner aux jeunes cinéastes qui débutaient la chance que vous-même aviez eue".

Dans un bel hommage, Aurélie Filippetti évoque son travail : "Dans vos œuvres, vous avez souvent semblé parler de vous, au premier abord. C’est votre présence qui donne à votre cinéma sa cohérence. Mais c’est en fait pour mieux parler des autres, et de ce qui vous entoure. (...) Pour interroger, souvent, cette Italie que vous aimez, que nous aimons ; pour évoquer les crises qui ébranlaient « il bel Paese »."

Les origines italiennes de la Ministre, ainsi que son engagement politique, donnent une tournure particulière à cette remise de médaille. "Vous n’avez pas hésité à vous engager publiquement au tournant des années 2001/2002. Comment oublier ces rondes citoyennes, ces « girotondi » impulsées notamment par vous, face au pouvoir de l'époque?"

"Comme l’a écrit Serge Toubiana, à travers votre cinéma, tel un sismographe, vous avez raconté l’histoire de l’Italie de ces trente dernières années" poursuit-elle. Saluant "l'immense créateur formel", remémorant "ce long travelling vous filmant en Vespa à travers les rues de Rome déserte en plein mois d’août, jusqu’à la plage d’Ostie" avec  "en fond sonore, une composition de Keith Jarrett", s'arrêtant su cette plage d'Ostie pour prendre "dans nos bras tremblants le corps martyrisé de Pier Paolo Pasolini, immense cinéaste, poète, romancier, dramaturge : la quintessence de l’artiste total", elle rend hommage aux artistes engagés, aux artistes du monde.

Elle conclura en italien, bien qu'elle ait hésité à le faire, son discours. "Vous êtes, pour toujours, une page vibrante de notre «  journal intime »".

Une fois la médaille autour du cou, Nanni Moretti parle à son tour. "Je suis un spectateur heureux a Cannes." commence-t-il. "Ma Vespa que vous avez cité, je l'ai encore et malheureusement pour mon dos, je n'arrive pas à m'en passer." Il remercie chaleureusement la France, où son "cinéma n'a toujours pas été recalé" à l'examen. Comme il l'avait dit lors de la conférence de presse du jury, mercredi 16 mai, il "remercie la Ministre pour l'attention" qu'elle "porte, pas seulement aux films, mais au cinéma en tant que fait artistique et  culturel". "Les Français sont généreux avec mes films et c'est une histoire d'amour qui continue", a-t-il ajouté. Il termine son discours en remerciant tout le monde et notamment "Jacob et Frémaux". Moretti est désormais El Commandor, comme l'avait surnommé Alexander Payne, membre du jury, la veille de l'ouverture du Festival.

Culture : Filippetti, Benguigui, Pellerin au gouvernement ; Kessler, Hubac à l’Elysée

Posté par vincy, le 16 mai 2012

Aurélie Filippetti, députée de Lorraine, 38 ans, a été nommée Ministre de plein exercice en charge de la culture et de la communication du nouveau gouvernement français, formé et conduit par Jean-Marc Ayrault, premier ministre du président François Hollande.

Sa nomination ne surprend guère. Elle était déjà en charge de la culture et des médias dans l'équipe du candidat Hollande, qu’elle a soutenu dès le début de la campagne des primaires socialistes. A ce titre, elle a déjà rencontré la plupart des organisations professionnelles du secteur du cinéma et de l’audiovisuel lors de différents forums et manifestations ces derniers mois. Elle est par ailleurs romancière et avait durement combattu la loi Hadopi à l'Assemblée nationale. Elle devra d'ailleurs être en charge de son abrogation et de la mise en place d'un système de substitution. L'Association des auteurs, réalisateurs et producteurs de cinéma (ARP) a réclamé dès ce soir une réunion de concertation avec la nouvelle Ministre sur la régulation numérique et la fiscalité culturelle en Europe. L'association a rappelé les engagements du Président de la République lors de sa campagne électorale : "Madame la Ministre, le Président de la République avait annoncé lors de la campagne, l'Acte II de l'Exception culturelle et la mise en place d'une grande concertation professionnelle afin de le consacrer. (...) Nous souhaitons naturellement y être associés dès sa genèse".

La passation de pouvoir avec Frédéric Mitterrand, qu'elle a souvent croisé ces derniers mois, s'effectuera ce jeudi 17 mai à 10h.

Elle sera certainement aidée de la Ministre déléguée aux PME, innovation et numérique, Fleur Pellerin, 39 ans.

Enfin, notons que la cinéaste (Inch'Allah Dimanche) et documentariste Yamina Benguigui, 55 ans, conseillère de Paris, a été nommée Ministre déléguée aux Français de l'étranger et à la francophonie auprès du ministre des affaires étrangères.

A l'Elysée, François Hollande a choisi deux spécialistes issus de la Culture. Sylvie Hubac est devenue la directrice du cabinet du nouveau Président de la République. A 56 ans, elle s'est faite connaître dans le secteur de la culture et de la communication comme conseillère technique de Jack Lang lorsqu'il était Ministre de la Culture avant de devenir présidente de la Commission de classification des oeuvres cinématographiques et présidente du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique. Elle a récemment remis un rapport sur les moyens de développer la vidéo à la demande en matière de vidéo à la demande.

Hollande se fera conseiller sur les questions médias et culture par David Kessler, qui abandonne immédiatement ses fonctions au magazine Les Inrocks et à la version française du Huffington Post. A 53 ans, il a été conseiller dans le même domaine auprès du Premier ministre Lionel Jospin, avant d'être directeur général du CNC, conseiller à France Télévisions, directeur de France Culture, président du Forum des Images et conseiller spécial auprès du Maire de Paris. David Kessler était un membre actif de la campagne de François Hollande, concernant la Culture et l'Audiovisuel.

La bonne santé du cinéma doit-elle soigner le budget malade de l’Etat?

Posté par vincy, le 19 octobre 2011

Comme nous vous le disions dimanche (voir article sur le budget 2012 du CNC), le budget du Centre National du Cinéma et de l'Image Animée (CNC) sera en baisse cette année. Malgré une bonne fréquentation dans les salles et la réforme de la TST qui permettra d'augmenter les recettes, l'Etat est tenté de ponctionner le pactole accumulé par l'institution (voir aussi notre article sur le Sénat ponctionnant 20 millions d'euros au CNC). Le Ministère de l'Economie souhaiterait récolter le surplus lié à la croissance des recettes. Le Ministère de la Culture imagine déjà reverser une partie de la nouvelle TST (taxe sur les services de télévision) au futur Centre national de la musique (en attendant celui des Spectacles Vivants?).

David Kessler, actuel directeur des Inrocks, et Marc Tessier, actuel Président de Video Futur Entertainment, tous deux anciens directeurs généraux du CNC, ont décidé de signer une tribune dans Le Monde du 18 octobre : "Danger sur le cinéma français".

Ils écrivent qu'une "telle mesure nous paraît porteuse de menaces pour l'avenir du Centre et, par voie de conséquence, pour la fiction et le cinéma français" en évoquant la tentation de reverser une partie du budget du CNC "au profit du budget de l'Etat".

Les deux professionnels de l'audiovisuel public rappellent que le cinéma français vit par cycles : "plus le cinéma français va bien, moins le CNC a d'argent à distribuer. Moins bien il va, plus le CNC est capable de l'aider." Ainsi, grâce la remarquable constance de la politique cinématographique tous gouvernements confondus, le cinéma français a pu surmonter la chute de la fréquentation des salles dans les années 70, su maintenir une part de marché nationale supérieure à 30% au fil des décennies, et permit le développement de l'animation, qui fait de bons scores à l'export.

"Le fait de ne plus affecter intégralement le produit de ces taxes au financement des oeuvres constituerait un précédent plus que dangereux, à courte vue et illégitime" écrivent-ils.

Dangereux parce qu'il "permettrait demain à la loi de finances de se servir de ce financement comme une variable d'ajustement. Le CNC n'est pas là pour thésauriser, mais pour redistribuer."

A courte vue "car, pour le cinéma comme pour la fiction française, les défis à venir sont nombreux" : numérisation des salles, des films de patrimoine, baisse des financements provenant de chaînes de télévision qui doivent partager un gâteau publicitaire avec davantage de concurrents, besoin d'investissements dans la création audiovisuelle face à une mondialisation des contenus et dans le cadre de télévisions bientôt toutes connectées.

Illégitime "et même spoliateur, pour ceux qui acquittent ces taxes avec des contreparties (respect des quotas par exemple)."

Kessler et Tessier rappellent enfin que le cinéma participe au rayonnement de notre culture dans le monde, mais aussi à l'existence de grands noms du cinéma mondial sur la planète cinéma. "C'est pourquoi les mesures qui menacent le CNC ne sont pas qu'une question de budget. Derrière, c'est un système prestigieux et efficient, qui ne coûte pas un sou à l'Etat et est par nature toujours en équilibre, qu'il faut absolument protéger".

David Kessler, nouveau président du Forum des Images

Posté par vincy, le 4 octobre 2008

david kessler (c) christophe AbramowitzIl y a quelques semaines David Kessler quittait la direction de France Culture, qu'il occupait depuis 2005. Désormais, directeur général délégué, chargé de la stratégie et des contenus auprès du Président-directeur général de Radio France (pas facile à placer sur une carte de visite), il vient, en plus, d'être élu Président du Forum des Images (à Paris). Il remplace Pierre Tchernia, Monsieur Cinéma, dorénavant Président d'honneur, qui occupait la place depuis 1993. Au moins, cette nomination, contrairement à la récente de Cinéma du réel, s'est faite sans heurts.

Kessler a eu de nombreuses fonctions dans l'audiovisuel et l'institutionnel : Directeur de cabinet puis Directeur délégué auprès du Directeur général de France 2, Directeur général du Conseil supérieur de l’audiovisuel, Conseiller pour la Culture et la Communication auprès du Premier ministre Lionel Jospin, puis, de 2001 à 2004, Directeur général du Centre national de la cinématographie (CNC).

Parallèlement à ces fonctions, il est depuis septembre 2007 chargé par la ministre de la Culture et de la Communication d’une mission sur les rapports entre diffuseurs et producteurs de télévision.

Le Forum des Images, dont les travaux de rénovation ont pris de nombreux retards suite à des incidents techniques et juridiques, devrait réouvrir le 5 décembre prochain. La Ville de Paris a financé à hauteur de 8 millions d'euros ce chantier dédié au 7e art. David Kessler inaugurera ainsi un tout nouvel ensemble, a priori plus convivial et tourné vers le cinéma du futur, mais aussi la rue du cinéma et la bibliothèque François Truffaut.