Votez « Cinéma à volonté »!

Posté par vincy, le 9 juin 2017

Allez, pour une fois, on s'engage politiquement. Aux législatives, si vous votez dans la 2e circonscription de Paris, oubliez les grands partis, les candidats médiatiques (NKM, Guaino), votez Cinéma à volonté. Ce n'est pas une blague. Le parti existe vraiment. Son candidat est Alain Penso, auteurs de livres sur le cinéma entre autres.

Cinéma à volonté est le "seul courant à revendiquer que la culture et le 7e art soient la base de la démocratie." "Pour un budget qui dépasse de loin les 1, 1% des budgets de l'Etat !" plaide-t-il. Alain Penso propose aussi dans son programme de remettre en fonction La Pagode, cinéma fermé et laissé à l'abandon, situé dans la circonscription.

Il prévoit également de rembourser les places de cinéma à 100% (par la sécurité sociale): "un ticket de cinéma contre un antidépresseur".

A voir la page Facebook du parti, on peut constater qu'il y a un mix de sérieux et de fantaisie. C'est "un courant surréaliste". Pour ne pas dire du courant alternatif.

Edito: No culture!

Posté par redaction, le 5 avril 2017

Il y avait No future comme slogan des Sex Pistols pour scander leur vision nihiliste punk rock. On pourrait clamer No Culture ces temps-ci. Oh il y a de belles intentions comme ce G7 à Florence (la ville d'Inferno, thriller apocalyptique, on dit ça on dit rien) qui a fait une magnifique déclaration aussi neutre que possible, vantant la culture comme le patrimoine afin de faire dialoguer les civilisations. Beau comme l'Antique.

Mais en France, comme aux Etats-Unis il y a quelques mois, comme au Royaume Uni lors de la campagne du Brexit, comme dans la campagne allemande qui se profile, le mot Culture semble si grossier qu'il est caché dans les discours, voire complètement omis. Cacher cette culture que vous ne sauriez voir!

On exagère à peine. Onze candidats briguent l'Elysée. Un débat a eu lieu, retransmis longuement et en direct à la télévision. Sur les onze, quatre ont évoqué la culture, qui n'était même pas un sujet choisi par leurs équipes. L'une a évoqué le patrimoine culturel des français qu'il faut protéger et valoriser, un autre a intégré le cinéma dans un argumentaire sur la fiscalité, un autre encore a préféré faire du name dropping pour montrer que la culture rassemble, et enfin un dernier a eu l'extrême audace d'en faire un pilier de sa conclusion en citant (enfin, après quatre heures de débat) le mot si honteux.

Les enjeux ne manquent pas

Bien sûr, ça énerve tous les "acteurs" du monde culturel. Des institutions, des syndicats ou associations interpellent par courrier, campagnes d'affichage, campagnes virales et autres appels chacun d'entre eux. Où est la Culture, vous qui défendez la République, l'Education, le vivre ensemble, l'émancipation des masses?

Et quand bien même on n'aborderait que l'angle utilitariste (économie, numérique), il y a de sacrés enjeux. Bien sûr, chacun des candidats a placé une ou quelques idées sur le sujet dans leur programme. Mais c'est un peu faible. Au mieux, on ne sait pas comment c'est financé, au pire, c'est flou, voire passéiste. Quid de la concurrence de Netflix, Amazon, Apple, Google face à nos "petits joueurs" (Fnac, Canal +, Orange...)? Quid des cinémas locaux et ruraux, de la chronologie des médias, des quotas de films européens, pour ne prendre que quelques sujets dans l'air du temps? Quid de l'éducation à l'image alors qu'il est toujours compliqué de faire venir des intervenants spécialisés ou d'obtenir le droit de diffuser un film? Quid de tous ces festivals de plus en plus fragiles voire au bord de la faillite quand les collectivités coupent en premier lieu dans l'action culturelle?

Cannabis et culture, même combat

Et on en passe. On a hâte d'entendre le/la prochain(e) Président(e) préciser sa vision lors d'une éventuelle visite au Festival de Cannes. Cannes, le CNC, l'Institut français, Unifrance: autant d'armes bien solides qui font le boulot à la place des politiques. C'est déjà ça. Mais on regrette quand même que personne ne soit fier d'affirmer que la culture française, et notamment le cinéma français, reste vivace, audacieux, varié, séduisant, et populaire. De quoi rassembler au niveau national avec un symbole visible et de quoi en faire un outil de "soft power" pour l'image du pays dans le monde.

C'est comme le cannabis, la culture semble appréciée mais on veut ignorer ses vertus, n'y voyant qu'un vice (combien de voix, ça rapporte la culture? combien de dette ça fabrique?). Au moins elle n'est pas illégale. C'est de la bonne herbe que chacun peut consommer sans modération, une bonne drogue dure conseillée, contrairement à la marijuana, qui est à la cigarette ce que sont les films et séries piratés. Pendant cette campagne, en tout cas, une chose est sûre: la culture du cannabis et la culture tout court ont un trait en commun. Elles n'existent pas. C'est dans ce genre de situations qu'il faut savoir résister, à l'instar de cette initiative du Palais de Tokyo, qui a ouvert un Tumblr pour tous ceux qui veulent avoir une pensée pour la culture.

La campagne anti-Trump de Joss Whedon

Posté par cynthia, le 22 septembre 2016

Joss Whedon, le papa de Buffy et plus récemment celui des Avengers, a réuni son équipe Marvel et une pléiade d'acteurs de la TV et du septième art dans une vidéo anti-Trump pleine d'humour.

Homophobe, misogyne, islamophobe, raciste, fanatique des armes et mal coiffé, Donald Trump est le cauchemar de l'Amérique. Plus les mois avancent, plus sa côte de popularité augmente...oui cela fait peur! Il n'est pas étonnant que les stars Hollywoodiennes se mobilisent afin d'influencer les votes. Alors que Jennifer Lawrence parle de fin du monde si Trump devient président, que Miley Cyrus menace de quitter le pays ou encore que Leonardo Dicaprio s'en prend à lui indirectement lors d'une conférence de presse à Tokyo pour son film The Revenant, Joss Whedon, lui, a décidé de mettre les bouchées doubles.

Le réalisateur américain a réuni certains membres des Avengers et d'autres acteurs connus du petit et grand écran afin de pousser les américains à voter intelligemment. Toute les personnalités confient les raisons de contrer Donald (shit) Trump avant de miser sur l'humour pour capter davantage l'attention. Robert Downey Jr joue de son charme, Nathan Filion (Castle) révèle qu'il est immigré tandis que le reste de l'équipe promette un film avec Mark Ruffalo entièrement nu en guise de récompense (l'acteur ne semblait pas d'accord).

D'autres acteurs tels que Julianne Moore ou encore James Franco ont répondu présents.

Espérons que les USA auront les mirettes attentives à cet appel. Réponse au mois de novembre prochain.

Hollywood en a rêvé, les Américains le feront-ils?

Posté par vincy, le 30 octobre 2008

blog_president.jpgAu delà de son rôle habituel de contributeur financier pour le parti Démocrate, Hollywood a, depuis longtemps, imaginé qu’un Président des Etats-Unis pouvait être afro-américain. A quelques jours de l'élection possible de Barack Obama au poste de Président des Etats-Unis, la question est de savoir si le racisme des Américains surgira dans l'isoloir? 

L'industrie du cinéma a anticipé l’élection actuelle. Mieux il en a construit la faisabilité. Inconsciemment, les spectateurs ont enregistré que la couleur de la peau du président n’était pas forcément blanche et fripée.

Nul ne doute que le plus crédible des Présidents pour la collectivité fut Dennis Haysbert dans la série 24 heures Chrono. Mondialement connu, cette présidence tragique (2002-2004) a coïncidé avec l’émergence d’Obama sur la scène politique nationale.

Quelques années avant, Hollywood avait « vendu » un Président noir, en se reposant sur le statut noble et inattaquable de Morgan Freeman. Il fallait bien un acteur de cette trempe pour faire une révolution « visuelle ». En pleine ère Clinton, DreamWorks produit Deep Impact et se projette dans un futur proche. Quoi de plus fictif et crédible qu’un monde à venir avec un président black ?

Ce ne fut pas le premier. James Earl Jones, (la voix de Dark Vador) fut le président du film The Man (1972). Dans le film, il joue d’ailleurs le rôle du premier président noir de l’Histoire...

Au moins, sont-ils pris au sérieux. Ce qui ne fut pas souvent le cas. Les noirs n’y croyant pas eux-mêmes semble-t-il.

Le footballer Terry Crews, reconvertit dans le cinéma, incarne une parodie de Président dans Idiocracy en 2006. Tout un programme. Besson avait enrôlé Tommy « Tiny » Lister pour jouer le Président du Cinquième élément en 1997. Mais là nous étions dans une vraie science-fiction. Dans Head of State (2003), Chris Rock se prend au jeu dans une comédie parodique.

David Palmer, Tom Beck, Douglas Dilman, Dwayne Camacho, Lindberg, Mays Gilliam, … peu importe. Le Président est une icône du cinéma hollywoodien. Qu’il soit assassiné, en jupons, héros musclé, veuf… alors pourquoi pas noir ?! Si Obama était élu, nul doute que les scénaristes chercheraient à avoir encore un temps d’avance pour bousculer les préjugés et confirmer l’influence insidieuse de l’idéologie gauchiste de ces artistes qui peuplent les studios.

En France, en revanche, la figure du Président est rare au cinéma. La télévision a, une seule fois, proposé le rôle à une femme. Alors un asiate, un black ou un beur, n’y pensons même pas. Espérons que le vote Obama déverrouille l’autocensure des producteurs français.