BIFFF 2014 : 3 films cultes en quête de distributeur

Posté par kristofy, le 19 avril 2014

Cheap Thrills est un premier film réalisé par E.L. Katz, et pour un coup d'essai c'est un coup de maître avec son humour noir à la fois glaçant et grinçant  : c'est horrible mais ça fait rire. L'histoire portée par 4 personnages se déroule presque en huis-clos durant une longue nuit d'épreuves de plus en plus cruelles.

Le pitch : Tout juste licencié et menacé d'expulsion, un jeune papa endetté voit sa vie bouleversée quand il rencontre avec un ami d'enfance dans un bar un couple de gens aisés qui leur proposent une solution à leurs problèmes financiers... Le couple commence sur le ton de la plaisanterie à lancer des défis pour s'amuser, comme 200 dollars pour celui qui se fera gifler par une filel au hasard. Le riche couple, qui fête l'anniversaire de la jeune femme, propose aux deux amis de continuer la soirée chez eux. Les paris vont se suivre avec de plus en plus d'argent à gagner et les deux amis se retrouvent en rivaux pour gagner cet argent. Les défis ont de plus en plus un caractère pervers et immoral : 800 dollars à celui qui ira déposer des excréments chez le voisin, 4500 dollars pour faire l'amour à la femme de l'autre, 25 000 dollars pour se couper un petit doigt... On y retrouve l'esprit cinglant de Very Bad Things (1999, avec Christian Slater) où tout va de pire en pire. Avec Cheap Thrills le spectateur découvre de manière ironique une spirale vers l'horreur qui est autant inattendue que souhaitée. Cheap Thrills a déjà eu un prix du public au Festival International du Film Fantastique de Paris, et il est en compétition au BIFFF.

All Cheerleaders Die est le dernier film de Lucky McKee & Chris Sivertson : Lucky McKee nous est apparu il y a 10 ans avec le succès de May puis ses autres films ont été plus confidentiels. En 2011 son film The Woman a gagné de nombreux prix dans des festivals comme Sitges et Strasbourg mais il avait déjà été jugé trop dérangeant pour une sortie en salles. All Cheerleaders Die circule aussi dans les festivals comme Toronto et Gerardmer... C'est davantage une comédie, qui, à sa façon, remet au goût du jour le genre teen-movie horrifique  (Jennifer's Body en 2009, avec Megan Fox et Amanda Seyfried).

Le pitch : Au lycée la jeune Maddy décide de rejoindre les populaires pom-pom girls et elle délaisse son amie différente à l'allure gothique d'une sorcière. Il s'agit surtout de se venger du populaire capitaine des joueurs de football. Mais un accident va 'transformer' ces filles qui auront alors une manière de se comporter surprenante... Lucky McKee continue d'ausculter les travers de la société américaine tout en se rangeant du côté des féministes, ici ce sont les adolescents star du lycée qui vont être malmenés.

Cheap Thrills et All Cheerleaders Die auraient tout à fait leur place en salles de cinéma. Malheureusement, ce sera plus improbable pour Pinup Dolls on Ice réalisé par Geoff Klein et Melissa Mira. Le film présenté au BIFFF durant la nuit fantastique est un concentré d'ingrédients pour être un slasher efficace.

Le pitch : Un psychopathe tendance serial-killer chasse des serveuses tendance strip-teaseuses. Il y a un tueur lourdement brutal et des jolies filles légèrement vêtues. Pinup Dolls on Ice est l'essence même du film d'horreur mais celui-ci est très réussi : les héroïnes ne sont pas comme souvent des jeunes filles écervelées. Ici, il s'agit d'une bande de femmes avec beaucoup de personnalité (ce qu'avait essayé de faire Tarantino dans Boulevard de mort), et le tueur est un grand type au visage indistinct - ce qui le rend d'autant plus effrayant (on n'a que faire de qui il est vraiment). Les scènes sanglantes se suivent avec un certain suspens et une vraie sauvagerie . Pinup Dolls on Ice est donc un slasher comme on en faisait auparavant avec à l'image un certain esprit de transgression, ce qui n'ets pas la tasse de thé des exploitants actuellement

Après leur projections au BIFFF dans une ambiance électrique, ces films Cheap Thrills, All Cheerleaders Die, et Pinup Dolls on Ice sont clairement du genre qu'on voudrait ranger dans sa DVDthèque. A quand une sortie salles ou vidéo en France ?

BIFFF 2014 : 10 choses à savoir sur Lloyd Kaufman (Troma)

Posté par kristofy, le 16 avril 2014

lloyd kaufmann © ecran noirLa société Troma fête son 40ème anniversaire, et le producteur/réalisateur Lloyd Kaufman qui incarne l'esprit gore et potache de ces films compte bien continuer dans la même veine : des monstres vengeurs et des filles topless avec du sang et autres liquides gluants, un budget proche de zéro et une passion toujours aussi grande...

Cet anniversaire a été fêté au BIFFF avec une projection nocture du dernier film en date de Lloyd Kaufman Return to Nuke em High, vol.1, qui est une relecture moderne de Class of Nuke 'Em High et inspiré de leur film le plus réussi Poultrygeist: Night of the Chicken Dead (qui était d'ailleurs au BIFFF en 2007). Pour l'occasion le film a été précédé de plusieurs bandes-annonces des films Troma les plus cultes (dont Troméo and Juliet, Toxic Avenger, Sgt Kabukiman NYPD...) et d'un court-métrage de fan délirant Banana Motherfucker.

L'industrie du cinéma en général et beaucoup de monde en particulier détestent Troma et leur réputation de producteurs de films de série Z, stupides et dégoûtant. « Ce qui se passe dans le monde est souvent plus fou que ce qu'on a dans la tête pour nos films ». En fait Lloyd Kaufman est en réalité le plus sympathique des cinéastes. Au BIFFF, il a signé des autographes jusqu'à 5h du matin avec sa compagne. Voici 10 choses à savoir pour s'intéresser encore plus à ses films :

1. il se réfère à Quentin Tarantino et son Kill Bill vol.1 et vol.2 pour lui aussi proposer un grand film monumental qui représentera en quelque sorte la quintessence de l'esprit Troma : après Return to Nuke em High, vol.1 , il y aura Return to Nuke em High, vol.2 (qui est en montage actuellement).

affiche return to nukeem troma2. Return to Nuke em High, vol.1 a eu l'honneur d'une avant-première américaine au prestigieux MOMA (musée d'art moderne de New-York) qui chaque année sélectionne des films pour leur impact culturel (il y était donc avec Gravity, 12 years a slave, Blue Jasmine...).

3. Troma a mis beaucoup de ses films sur internet pour qu'ils soient vus gratuitement en créant une chaîne YouTube.

4. Certains films Troma ont à leur générique Samuel L. Jackson, Vincent D'Onofrio, Kevin Costner, et certains réalisateurs très connus y ont travaillé à leurs débuts comme Oliver Stone, J. J. Abrams, James Gunn Trey Parker et Matt Stone, Eli Roth...

5. Poultrygeist: Night of the Chicken Dead est aussi une adaptation du livre Fast Food Nation (également adapté par Richard Linklater). Cette version Troma dénonce les tortures infligées aux animaux aussi bien qu'aux salariés et aux paysages par l'industrie agro-alimentaire.

6. Lloyd Kaufman soutient l'association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) contre les mauvais traitements infligés aux animaux, il a fait une vidéo à ce sujet.

7. La saga Toxic Avenger va continuer : il y a un projet de remake hollywoodien avec un grand studio, réalisé par Steve Pink. Il y a aussi une suite Toxic Avenger 5 qui était écrite et qui devait se tourner en Ukraine. Mais avec les bouleversements politiques actuels du pays le projet est suspendu.

lloyd kaufmann au bifff © ecran noir8. Lloyd Kaufman parle très bien français, et Troma est presque chaque année présent au festival de Cannes avec des projections secrètes et gratuites organisées en dehors du Palais pour les fans qui n'ont aucune accréditation.

9. Lloyd Kaufman défend le cinéma indépendant. Il en parle dans deux documentaires qu'il a réalisé: All the love you Cannes en 2002, et cette année pour le 40ème anniversaire de Troma sera dévoilé Occupy Cannes. Il avait déjà écrit plusieurs livres sur le sujet comme Make Your Own Damn Movie!: Secrets of a Renegade Director ou All I Need To Know About FILMMAKING I Learned From THE TOXIC AVENGER: The Shocking True Story of Troma Studios !.

10. Lloyd Kaufman est féministe ! Dans ses films récents les personnages principaux sont des femmes, le cliché du jeune américain macho est souvent un abruti qui meurt de façon horrible et il valorise les lesbiennes. Il déplore également la faible proportion de femmes par rapport aux hommes qui travaillent dans le cinéma, et il n'hésite pas à critiquer ses collègues qui œuvrent dans les films d'horreur pour le peu de place qui est accordé aux femmes. "Le monde est plein de films médiocres créés par des hommes" affirme-t-il.

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Site officiel de Lloyd Kaufman

BIFFF 2014 : Goal of the Dead par Benjamin Rocher

Posté par kristofy, le 15 avril 2014

goal of the deadL'équipe de football de l’Olympique de Paris va disputer un match contre l'équipe du village de Capelongue... mais une infection semblable à la rage va se propager, et transformer les spectateurs du stade et certains joueurs en créatures ultra-violentes et contagieuses !

Pour Samuel (ancienne gloire de Paris originaire de Capelongue), Idriss (joueur vedette de Paris), Coubert (l’entraîneur), Solène (une journaliste), Cléo (une adolescente du village) et les autres, c’est l’heure de l’affrontement le plus important de leur vie : le foot est un sport collectif, pas la survie...

Le film Goal of the dead est déjà sorti en salle, mais uniquement à Paris, dans une salle, avec une séance hebdomadaire entre le 27 février et le 27 mars. Il s'agit d'un diptyque co-réalisé par Benjamin Rocher et Thierry Poiraud, chacun dirigeant son propre film de 70 minutes, et les deux volets ("première mi-temps",  "seconde mi-temps") forment donc un film de 2h20. L'équipe accompagne le film à chaque séance événementielle pour y rencontrer les spectateurs.

A noter déjà les prochaines projections : 17 avril à Angoulême, 22 et 29 avril à Paris, 21 avril à Lyon, 25 avril à Nice, 29 avril à Dijon, 2 mai à Avignon, 6 mai à Strasbourg, 13 mai à L’Isle Adam, 23 mai à Bordeaux, 28 mai à Nantes, 30 mai à Audincourt.

Goal of the dead, qui oppose donc footeux et zombies (enragés), était programmé au BIFFF le même jour que la zombie parade, avec quelques zombies présents dans la salle et le réalisateur Benjamin Rocher pour en parler à la fin :

Les projections au cinéma

Benjamin Rocher"Une sélection au BIFFF, c'est la coupe du monde des projections festives, c'est l'ambiance dont on rêvait. J'étais à chacune des projections de Paris avec une partie de l'équipe, il y en a eu pendant 5 semaines puis il y en aura dans d'autres villes en plus, et d'autres pays comme le Japon qui sont déjà à fond.

La chronologie des sorties fait que le film sera disponible en dvd au moment de la coupe du monde de football justement, on compte aussi sur ça pour que le film circule bien. Goal of the dead c'est un film d'exploitation, on veut qu'il soit vu par un maximum de gens au bon moment, on ne vise pas un Oscar."

Le making-of du film

goal of the dead"Je suis à l'origine du projet comme producteur. L'idée première était d'en faire une série télé mais on n'a pas eu le budget adéquat ni le débouché, le côté violence gore ça ne passe pas à 20h50. Il y avait beaucoup de personnages et leurs histoires, et le scénario a été retravaillé pour le film. Certaines choses ont été laissées de côté, comme par exemple l'idée d'une équipe de foot minime avec des enfants de 8 ans qui allaient être aussi infectés, qui comme les autres allaient tuer ou qu'il fallait tuer.

J'avais déjà fait un film de zombie avec La Horde (revoir une discussion en compagnie de Yannick Dahan ici), je ne voulais pas spécialement refaire un film de zombies en fait, mais c'est trop fun. Comme un match de foot avec ses deux mi-temps, le film est donc en deux parties réalisées par deux réalisateurs, moi et Thierry Poiraud."

Le film en 2 parties

goal of the dead"Ce que j'aime dans les films fantastiques, c'est la mise en place, j'adore les débuts des films de John Carpenter par exemple. La deuxième mi-temps c'est beaucoup d'action et de combats, dans la première mi-temps, qui est la mienne, il y a ce côté délicat de mise en place de l'ambiance horreur+comédie avec les personnages à présenter. Faire un film avec deux réalisateurs comme on l'a fait c'est autant une richesse qu'un piège, il ne fallait pas trop de différences de style. Il y en a un peu en fonction de ce que telle ou telle séquence impliquait en terme de mise en scène, dans ma partie il y a des zooms et dans celle de Thierry Poiraud il y a des ralentis.

Thierry était aux répétitions de mon film et j'étais aux répétitions du sien. On était chacun au service d'un projet plus grand que notre film.On a tourné 8 semaines pour les deux films, c'était en mars 2013 avec un climat pourri et froid, il y a eu de la neige sur le stade ce qui nous a fait perdre quelques jours de tournages

. On n'avait clairement pas le budget de World War Z, il a fallu trouver des astuces. Il y a eu un entraînement football pour les acteurs, mais aussi un peu de doublure jambes et 1 ou 2 ballon en images de synthèse, mais chut. On peut dire que c'est autant un hommage au cinéma américain des années 80 qu'à certaines comédies françaises potache de l'époque, c'est une comédie horrifique."

BIFFF 2014 : nanards de luxe signés Terry Gilliam, Vincenzo Natali et Joe Chien

Posté par kristofy, le 14 avril 2014

Une grande attente implique de grandes responsabilités... parfois négligées : les nouveaux films de Terry Gilliam, Vincenzo Natali et Joe Chien sont au pire ratés, au mieux des déceptions, dans tous les cas des nanards de luxe.

haunterLe Canadien Vincenzo Natali s'est imposé comme l'un des réalisateurs des plus novateurs dans le domaine fantastique avec Cube (1997), Cypher (2002) et Nothing (2003).  Depuis Splice (2009), on attendait le suivant, et la déception est aussi grande que l'attente : Haunter arrive à peine à la hauteur d'un épisode de la série Fear Itself pour la télévision.

L'histoire reprend le concept du film Un jour sans fin où Bill Murray revit sans cesse le même jour : cette fois, c'est la jeune Abigail Breslin qui est coincée dans la même journée, la veille de son 16ème anniversaire. Ni ses parents ni son petit-frère (et son ami imaginaire ?) ne s'en rendent compte, elle est la seule à essayer de comprendre pourquoi : elle est dans une maison hantée...

Vincenzo Natali a beau essayer de faire de son mieux pour montrer un peu de sophistication, ça ne fonctionne guère, la faute surtout au scénario (alors que celui-ci est de Brian King, déjà à l'oeuvre sur Cypher). Pour les plus curieux, on peut considérer qu'une nouvelle fois Haunter développe un environnement avec ses propres règles de fonctionnement, qu'il s'agit de comprendre pour s'en échapper. Le film non sorti en salles est disponible en dvd.

The_Apostles_2Le réalisateur Joe Chien s'est fait connaître comme étant le premier à faire un film de zombies à Taïwan, Zombie 108 était d'ailleurs autant un film de zombies qu'un film de contagion brutal et un survival gore, dans le genre foutraque, c'est un chef d’œuvre.

On attendait sur le pied de guerre son deuxième film : The Apostles, qui est en première mondiale (après être seulement sorti en Chine) au BIFFF en sa présence. Il a d'ailleurs indiqué qu'un des objectifs du film était de séduire le marché chinois, le casting est essentiellement chinois mais on y reconnaît deux visages bien connus de Hong-Kong comme Lam Suet (acteur fidèle de Johnnie To) et la belle Josie Ho (dans Exilé de Johnnie To, la tueuse de Dream Home de Pang Ho-cheung, elle tourne aussi à l'international comme dans Contagion de Soderbergh ou Open Grave aussi programmé au BIFFF).

Logiquement on pourrait penser "qui peut le plus peut le moins", mais ici Joe Chien doit lui aussi se débrouiller avec un scénario faible, et en plus filmé avec paresse. Une jeune femme qui a des troubles de la mémoire doit faire face à la mort de son mari dans un accident d'avion avec sa maîtresse. Cette découverte lui fait rencontrer le mari cocu et ensemble ils vont aller chercher un lieu qu'avaient fréquenté leurs conjoints respectifs avant leur disparition...

Bien qu'elle croise plusieurs personnages inquiétants qui sont autant d'avertissements de ne pas aller plus loin, elle va continuer son périple tout en faisant des cauchemars qui la font douter de la réalité. Celui qui voyage avec elle est-il digne de confiance, une bizarre société secrète est-elle le fruit de son imagination, est-elle schizophrène, quel twist va arriver à la fin pour faire douter du twist précédent ? On se désintéresse progressivement de ce qui se passe dans l'histoire avant qu'un dernier rebondissement énorme tente de sauver le film.

Zero TheoremLa situation de Terry Gilliam est plus controversée encore : Brazil tout comme L'Armée des douze singes sont des succès brillants mais depuis 20 ans ses films suivants ont tous été des relatifs échecs en salles, ce qui est injuste pour la fantaisie Les Frères Grimm et plus compréhensible pour d'autres trop fantasques (comme L'Imaginarium du docteur Parnassus).

En plus de son film sur Don Quichotte qui n'a jamais pu se produire, Terry Gilliam traîne une réputation de réalisateur qui doit toujours rebondir après un échec, même pour Brazil il a connu des soucis de distribution et de montage coupé. De toute façon un nouveau film de Terry Gilliam est toujours intéressant, et après avoir été découvert au festival de Venise, The Zero Theorem était attendu au BIFFF (d'autant plus que le film ne sortira pas en salles en Belgique, ni en Espagne et dans d'autres pays, mais bien en France le 25 juin).

Dans un Londres futuriste (à l'image deux rues seulement) avec partout du plastique fluo et des écrans improbables, Christoph Waltz (la tête rasée) est obnubilé par un appel téléphonique qu'il attend tout en effectuant un travail imbécile et répétitif sur une machine (déplacer des cubes via un écran). Un jour, on lui propose de travailler chez lui sur l'équation du théorème zéro, qui implique que l'univers en expansion va ensuite se rétracter au néant. Il s'agit d'une parabole sur le sens de la vie (Dieu ?) en parallèle des tourments du personnage : il souhaiterait se sentir unique mais il sait qu'en réalité il est insignifiant comme les autres.

Il sera distrait de ses turpitudes par un jeune adolescent (moqué avec le casque sur les oreilles et la pizza dans la bouche) et par Mélanie Thierry en prostituée affriolante. Il va éprouver un désir amoureux pour elle lors de rencontres par ordinateurs interposés (où curieusement la réalité virtuelle semble plus réelle que le reste du film) mais le chaos de ses états d'âme menace...

The Zero Theorem est une déconvenue d'autant plus grande que ce nouveau film ressemble par moments à une parodie de l'univers de Terry Gilliam (en particulier de Brazil), où il ne se passe finalement pas grand-chose, sauf les deux numéros d'interprétation de Christoph Waltz et Mélanie Thierry... Vivement le prochain film du cinéaste (dans combien d'années ?!) pour qu'il puisse enfin rebondir pour de bon !

BIFFF 2014 : les légendes Franco Nero et Giancarlo Giannini

Posté par kristofy, le 13 avril 2014

franco neroDeux célèbres acteurs du cinéma italien, qui ont également tourné dans de nombreuses productions internationales, sont venus défendre un nouveau film au BIFFF : Franco Nero et Giancarlo Giannini. Tout deux ont plus de 70 ans mais leurs visages évoquent immédiatement ceux qui hantent leur film.

Le légendaire acteur Franco Nero a été acclamé : c'est lui qui fut Django de Sergio Corbucci et Kéoma de Enzo G. Castellari. Il a également joué plusieurs fois dans les films de ces réalisateurs ainsi que dans ceux de Lucio Fulci.

Il est ainsi au générique de quantités de westerns : durant les années 60 et 70, il tourne chaque année dans 3 ou 4 films différents, dont Tristana avec Catherine Deneuve et Les Magiciens de Claude Chabrol. C'est lui aussi le méchant face à Bruce Willis dans 58 minutes pour vivre, il fait une courte apparition dans Django Unchained de Tarantino, il est l'un des rôles principaux avec Gérard Depardieu dans Cadences obstinées réalisé par Fanny Ardant (sorti en janvier)...

Franco Nero est en effet toujours un acteur énormément demandé, en Italie et ailleurs, à l'image du nouveau film qu'il est venu accompagner : The Nymph.

Il s'agit d'un film serbe réalisé par Milan Todorovic (tourné au Monténegro sur l'île de Mamoula) qui ressemble à un cocktail idéal pour une série B : il y a des morts sanglantes, quelques jolies filles en maillot de bain, une créature en forme de sirène, et donc en bonus un rôle joué par Franco Nero.

L'histoire suit un chemin balisé mais efficace : une introduction sexy et sanglante, la présentation des personnages principaux dans un décor paradisiaque, un danger, une exploration d'une île déserte où certains vont disparaître... Le dépaysement est garanti avec un décor naturel idéal et une créature monstrueuse très réussie.

giancarlo gianniniGiancarlo Giannini a connu un parcours semblable à celui de Franco Nero, avec lui aussi 3 ou 4 films différents par an durant les années 60 et 70, notamment pour les réalisateurs italiens les plus connus : Luchino Visconti, Sergio Corbucci, Dino Risi, Alberto Lattuada...

Le film Pasqualino de Lina Wertmüller lui vaudra une nomination à l'Oscar du meilleur acteur. Il sera souvent à Hollywood aussi, on le voit dans New-York Stories de Francis Ford Coppola, dans le Hannibal de Ridley Scott, dans Man on fire de Tony Scott, et aussi dans les derniers James Bond Casino Royale et Quantum of solace.

En 1987, il passait derrière la caméra pour Ternosecco, et cette année il est venu présenter au BIFFF son deuxième film en tant que réalisateur : The Gambler who wouldn't die, avec l'actrice Silvia De Santis.

Un homme qui perd une grosse somme au poker sans avoir cet argent devient la proie d'une partie de chasse : s'il reste vivant vingt minutes, alors sa dette sera réglée.

Ainsi il est en contact avec une mystérieuse organisation qui organise des chasses à l'homme pour des gens très fortunés, et qui lui propose contre une forte somme d'argent de refaire la proie une nouvelle fois. Cette expérience de pari sur la mort  lui redonne progressivement confiance en lui, d'autant plus qu'il rencontre une mystérieuse jeune femme...

Giancarlo Giannini est des deux côté de la caméra, et l'histoire (adaptée d'un roman) lui donne l'occasion de faire un film comme on en faisait dans les années 80 (notamment certains policiers avec Belmondo ou Delon) où le héros est instable psychologiquement et en même temps droit dans ses bottes avec son code de l'honneur.

Cet homme est fatigué de sa vie et il continue de faire la proie : plutôt que de mourir un peu plus chaque jour comme les autres, il préférerait mourir une seule fois...

BIFFF 2014 : The Raid 2 dépasse les attentes les plus folles

Posté par kristofy, le 12 avril 2014

the raid 2Un regard dans le rétroviseur des films de combats montre qu'il y a toujours eu différents arts martiaux, et que 3 acteurs ont été à travers leurs films des symboles d'un renouveau ces dernières années : Tony Jaa et le muay-thaï en Thaïlande, Donnie Yen et le MMA (mixed martial art) à Hong-Kong, et enfin Iko Uwais et le pencak-silat en Indonésie. En 2012 on découvrait avec lui The Raid réalisé par Gareth Evans et on redécouvrait leur premier film ensemble Merantau (en 2009).

The Raid montrait un petit groupe de policiers prendre d'assaut un immeuble pour arrêter un dangereux trafiquant mais c'est ce dernier qui leur tendait un piège : portes condamnées, électricité coupée et une armée de combattants ennemis... Les combats aussi violents que spectaculaires à chaque étage en ont fait un film culte, et même un des meilleurs films de l'année. Deux ans plus tard, voici enfin la suite qui démarre quelques heures après les événements déjà vus.

The Raid 2 : Berandal est un des films les plus attendus de 2014 : après une première qui secoué le Festival de Sundance, le film sort presque en même temps partout dans le monde entre fin mars (Indonésie, Australie, Russie...) et avril (Etats-Unis, Canada, Angleterre, Belgique, Finlande, Turquie, Lituanie...), sauf le Japon (en août). La France sera presque l'un des derniers pays à sortir le film le 23 juillet (avec le risque qu'il soit déjà disponible en version pirate...).

L'avant-première au BIFFF s'est déroulée dans une ambiance survoltée : cette suite dépasse les attentes les plus folles. Tout les curseurs ont été poussés vers la surenchère : plus d'acteurs, plus de méchants, plus de lieux, plus d'armes, plus de rebondissements dans le scénario, plus de scènes incroyables. En deux mots ? Folie furieuse.

Des scènes d'anthologie incroyables

Quand le premier volet était concentré et limité à l'espace vertical d'un immeuble où il fallait monter d'étage en étage avant d'atteindre le boss, la suite se déploie de manière horizontale en forme de spirale en mouvement à la fois géographique et dans le temps.

Car cette fois le terrain de jeu pour les combats est toute une ville (prison, restaurants) avec ses conditions météo (boue, neige) et ses véhicules (voiture, métro) et cela pendant plusieurs années (une première demie-heure, puis 2 heures deux ans après). Alors que le premier The Raid durait 1h41, cette suite The Raid 2 : Berandal se déroule en effet sur 2h28 : le réalisateur Gareth Evans qui avait dû se limiter à un film d'action pure et dure dans un immeuble propose avec cette suite à la fois un film d'action brutal et un thriller avec une guerre des gangs.

Il ne s'agit plus seulement d'opposer policiers contre trafiquants, il y a en plus deux importantes mafias concurrentes dont chacune des familles dirigeantes va devoir faire face à des comploteurs et à des infiltrés dans leurs rangs.

The Raid 2Le premier film était sans temps mort avec presque exclusivement de l'action à tous les étages, le second débute par une alternance entre scènes d'actions et scènes de dialogues avant de faire ensuite se succéder les combats épiques avec même plusieurs séquences finales. Des jambes se tordent, des genoux se cassent, des gorges se tranchent, des têtes éclatent : c'est sidérant.

On passe du basique efficace à une performance sophistiquée : The Raid 2 est ultra généreux à tout points de vue. Il se permet même toutes les audaces : quelques clins d’œil malicieux (une arme cachée sous une table, des exécutions d'hommes à genoux), parfois même un peu d'humour macabre (avec une balle de base-ball, avec une pioche), et quelques moments presque inutiles pour le scénario mais tellement jouissifs à voir (comme une séquence où une femme armée de deux marteaux fait saigner à elle seule une dizaine de types). Cette fois, la multitudes de lieux et de personnages offre plusieurs scènes d'anthologie incroyables (une cinquantaine de combattants dans la boue, des combats dans plusieurs voitures en pleine course-poursuite, etc.).

The Raid avait placé la barre haut catégorie film d'action, The Raid 2 : Berandal sera définitivement le sommet du genre.

BIFFF 2014 : Bustillo & Maury et Béatrice Dalle « aux yeux des vivants »

Posté par kristofy, le 11 avril 2014

aux yeux des vivantsLe duo de réalisateurs Julien Maury et Alexandre Bustillo avait apporté un peu de sang neuf dans le film de genre français avec A l'intérieur (à La Semaine de la Critique à Cannes en 2007) puis avec Livide (en 2011). Ils reviennent avec Aux yeux des vivants, en compagnie de Anne Marivin, Francis Renaud, Nicolas Giraud, Zacharie Chasseriaud, Béatrice Dalle et Chloé Coulloud.

"Fuyant leur dernier jour d’école, trois adolescents inséparables pénètrent dans un vieux studio de cinéma abandonné depuis des années, mais c'est le repère de quelqu'un caché aux yeux des vivants. De retour chez eux, les adolescents ne tarderont pas à s’apercevoir que quelque chose les a suivis et que la nuit va être éprouvante..."

Rencontre avec l'équipe pour un petit avant-goût du film avant sa sortie le 30 avril :

Julien Maury : Il y a des influences du cinéma américain dans Aux yeux des vivants et c'est complètement assumé. On aime aussi brouiller les pistes, le film n'est pas identifiable ni géographiquement ni dans le temps. C'est comme une histoire qu'on se raconte, on entre tout de suite dedans sans un contexte de lieux ou de date.

Béatrice Dalle : C'est leur troisième film et c'est le troisième où je suis dedans : peu importe ce qu'ils me proposent, je continuerai de faire n'importe quoi dans leurs films. Ce qui compte c'est d'avoir confiance dans qui réalise, l'histoire est moins importante pour moi.

Julien Maury : Les 4 enfants sont des comédiens avec une grande expérience des tournages. Ils ont fait beaucoup plus de films que nous en fait. Ces enfants sont super pros.

Alexandre Bustillo : On rêverait de faire un film de loup-garou, ça ne s'est jamais fait en France. Avec une vraie scène de transformation qui ne soit pas en numérique...

Julien Maury : ...on pense à qu'est ce qu'on aimerait voir comme film et qu'on ne voit pas en France. On a été appelé par Hollywood pour plusieurs projets (dont un remake de Hellraiser) mais ce n'est pas notre fantasme de tourner aux Etats-Unis. On a dit oui deux fois pour y travailler mais sans donner suite : beau projet, plein d'argent, le grand luxe, mais pas de liberté créative. On est ouvert à tout mais pour le moment on peut faire ce dont on a envie comme on en a envie en France.

Alexandre Bustillo : On a fait un court-métrage pour la saison 2 de ABC of Death, on sera la lettre X, et c'est avec Béatrice bien entendu.

Fabrice Lambot (producteur) : Canal+ a pré-acheté 133 films je crois, dont Aux yeux des vivants, mais c'est le seul film d'horreur. C'est toujours très difficile de faire un film de genre "horreur" en France, alors que l'horreur ça se vend très bien aux autres pays étrangers. Le film sort le 30 avril avec une interdiction aux moins de 16 ans, qui nous a fait perdre un réseau de distribution qui s'est désisté. On espère au moins une vingtaine de salles...

Bruxelles c’est fantastique pour la 27ème fois…

Posté par denis, le 10 avril 2009

bifff_affiche.jpgEt c’est reparti pour un tour dans le pays de la frite et de l’humour décalé ! Du 9 au 21 avril, Bruxelles accueille une fois encore son fameux Festival International du Film Fantastique (BIFFF), avec tout plein de réjouissances, des trucs un peu bizarres, des machins biscornus, des geeks de tout poil et des films venant du monde entier. Le Festival s'est ouvert hier, à la cannoise, avec un film d'animation, Coraline.

Un aperçu ? La suite de Nightmare détective par le japonais fou Shinya Tsukamoto, les remakes de La dernière maison sur la gauche et de Meurtres à la Saint Valentin, les slashers venus du froid, Cold prey 2 et Dead in three days 2, une maternité éprouvante dans Grace, un road trip mystérieux dans Humains, une adaptation d’un roman de Jack Ketchum, Red, le nouveau maître du polar horrifique, l’avant-première très attendue Star Trek, le magnifique Morse, et encore plein d’autres pelloches aux séances de minuit tellement peu fréquentables que la salle va être pleine.

Car oui, seul léger bémol à cette 27ème édition, cette année il n’y aura qu’une salle de projection, ce qui pour un esprit de festival est assez dommageable. Mais cela n’empêchera en rien l’ambiance surchauffée et le bon esprit hantant Tour et Taxis. Car comme le rock’n roll, horror movies are not dead !

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Toutes les informations sur le site du festival