Cannes 2019: Les quatre grands films de John Carpenter (Carrosse d’or)

Posté par kristofy, le 15 mai 2019

John Carpenter. Son nom de prince des ténèbres est déjà légendaire, car il évoque un assaut de souvenirs de films qui ont vraiment marqué l'antre de la folie de notre mémoire de vampires de cinéma.

« En France, je suis un auteur. En Angleterre, je suis un réalisateur de films. Et, aux Etats-Unis, je suis une sorte de clochard », John Carpenter.

C'est l'un des plus grands cinéastes, dont la longue filmographie se résume presque à une confrontation avec le Mal. La majorité de ses films est une exploration du fantastique et de la science-fiction. Son surnom de 'Big John' est d'ailleurs synonyme à la fois de respect et d'admiration, il a connu des grands succès, mais aussi quelques échecs, où le temps a finalement joué en sa faveur : « Je ne changerais absolument rien à ma carrière. Je suis ravis des films que j’ai fait. Il y en a que j’aime moins, mais je peux les regarder en me disant : c’est pas si mal ! S'il y en a qui ne les aiment pas, qu’ils aillent se faire foutre. »

Entre lui et la France s'est nouée une relation un peu intime. Il a eu le plaisir de recevoir plusieurs fois des prix pour ses films au Festival international du film fantastique d’Avoriaz (qui a migré à Gérardmer) où il a remporté trois fois le Prix de la Critique : en 1979 pour Halloween, en 1980 pour Fog et en 1988 pour Prince des ténèbres.

Il a grandi avec les westerns de Sam Peckinpah, John Ford, et Howard Hawks (il y fait plusieurs références) mais il aime aussi La Bonne année de Claude Lelouch ! En 2019, c'est (enfin) Cannes qui le célèbre, à la Quinzaine des réalisateurs, avec un Carrosse d'or (succédant à Martin Scorsese).

En 1970 un Oscar du meilleur court-métrage est attribué au court The Resurrection of Broncho Billy réalisé par des étudiants de la fameuse école de cinéma USC (University of Southern California’s School of Cinematic Arts). John Carpenter en est le co-scénariste, le monteur, et le compositeur de musique. De son premier long-métrage en tant que réalisateur - Dark Star en 1974 - à son dernier film - The Ward en 2011-,  il y a plus d'une vingtaine de films (dont une poignées pour la télévision) où John Carpenter en est à la fois producteur, réalisateur, scénariste, monteur (parfois sous un pseudonyme), et compositeur. Et depuis sa contribution pour cet Oscar d'un court-métrage, avant que ne débute vraiment sa carrière professionnelle, il n'a jamais reçu la prestigieuse statuette dorée sur son nom. Il est grand temps que ses pairs et héritiers de cinéma rendent hommage à son cinéma, et c'est donc le cas via la SRF (Société des Réalisateurs de Films) et Cannes avec cet hommage à sa carrière.

Retour sur 4 films essentiels en particulier de la filmographie de John Carpenter :

- Assaut (Assault on Precinct 13), 1976 :
Le premier film de Carpenter Dark Star était une plaisante fantaisie spatiale. Ça n'a pas marqué l'époque, mais c'était tout de même précurseur : les images de déplacement du vaisseau à toute vitesse 'hyper-drive' ont été l'influence de la vitesse 'hyper-espace' du Star Wars de George Lucas, le co-scénariste de Dark Star, Dan O'Bannon, en a d'ailleurs repris plusieurs éléments pour le scénario de Alien de Ridley Scott. En fait John Carpenter veut retrouver une structure de western, genre tombé en désuétude mais qu'il adore. Il va d'ailleurs faire référence au Rio Bravo de Howard Hawks au travers d'un polar urbain un peu violent et assez novateur : Assaut. Carpenter est à la fois réalisateur, scénariste, monteur, et compositeur de la musique.

Un commissariat où il ne reste qu'une poignée de policiers pour cause de déménagement reçoit en transit, pour une nuit, un criminel. Mais un furieux gang va attaquer... Le détenu dangereux est blanc et le valeureux policier est noir (ce qui à l'époque est assez subversif). Ils vont devoir s'allier pour se défendre contre cet assaut. Le film est devenu une référence incontournable du film d'action. Second film pour John Carpenter, mais le premier qui va compter, le succès est relatif et prendra du temps sauf en Angleterre où il triomphe, la carrière de Carpenter est lancée.

- Halloween, la nuit des masques (Halloween), 1978 :
Suite à Assaut, il y a l'idée faire quelque chose de très différent avec un tueur qui poignarde une babysitter. L'histoire sera simple mais diablement efficace. Un soir d'Halloween, le petit garçon Michael Myers de 6 ans tue sa sœur à coups de couteau. Il est alors interné en hôpital psychiatrique, dont il s'échappe à l'âge de 21 ans, le jour d'Halloween. Avec un masque et un couteau, il va assassiner de nouveau en s'attaquant à des lycéennes. L'une d'elle va essayer de ne pas se faire tuer (et c'est la révélation de jeune actrice Jamie Lee Curtis).

Le succès est tellement énorme (325 000 $ de budget, 46 millions $ de recettes de l'époque soit l'équivalent de 180M$ aujourd'hui) que ça en devient un des films les plus rentables, et même le début d'une franchise aux multiples suites et remakes. John Carpenter est sur un tremplin pour faire ce qu'il veut ensuite. Halloween avec son iconique tueur masqué et sa musique angoissante (de Carpenter) est devenu un film d'horreur culte.

- The Thing, 1982 :
En 1979 John Carpenter avait réalisé pour la télévision Le roman d'Elvis, un biopic sur Elvis Presley (donc bien avant la mode des biopics musicaux qui nous arrive en ce moment, parmi lesquels Rocketman cette année à Cannes) avec  l'acteur Kurt Russell dont la carrière sera alors vraiment lancée. Kurt Russell deviendra le héros fétiche de Carpenter qui le caste par la suite quatre autres fois :  New-York 1997 en 1981 et sa suite Los Angeles 2013 en 1996, Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin en 1986 et surtout The Thing, îson premier film de studio, avec Ennio Morricone à la bande musicale. Ici John Carpenter se lance dans l'adaptation d'un de ses films préférés La Chose d'un autre monde de 1951 (en noir et blanc) de Howard Hawks et Christian Nyby, il trouve là matière à faire un grand film de science-fiction.

Dans le froid de l'Antarctique, une station de recherche avec quelques scientifiques américains découvrent que des collègues norvégiens ont trouvé quelque chose mais qu'ils sont tous morts, sauf un chien. Ils vont découvrir eux aussi cette chose qui va les tuer un par un... The Thing est l'un des plus grands films de John Carpenter mais à l'époque cela va devenir sa plus grande désillusion : ça sera une déception commerciale, car juste avant il y avait eu la sortie triomphale du bienveillant E.T. de Steven Spielberg. Le public de l'époque ne voulait pas voir une forme de vie extraterrestre exterminatrice des humains. The Thing, avec sa célèbre dernière séquence où il faut deviner qui est contaminé ou pas, a su gagner son public plus tard au fil des années jusqu'à devenir un classique.

- Christine, 1983 :
Suite à l'accueil décevant de The Thing, le studio producteur retire à John Carpenter la réalisation d'un film adapté d'un roman de Stephen King avec un enfant poursuivis pour ses dons : Charlie (Firestarter) sera mis en image par Mark L. Lester avec comme héroïne justement la petite gamine de E.T. Drew Barrymore. Mais ça n'a pas suffit pour faire un succès.

Les romans de Stephen King sont à cette époque presque tous transposés au cinéma (Carrie, Shining, Dead Zone...) et ça semble naturel que John Carpenter soit parmi les cinéastes destinés à l'adapter,. Il fera alors un film d'après un autre de ses thrillers : Christine. Un jeune lycéen plutôt solitaire et peu sûr de lui achète une vieille voiture, une Plymouth Fury rouge en mauvais état. Il va la réparer (et elle va se réparer elle-même aussi). Entre la voiture et lui se développe une relation spéciale, lui prend de l'assurance et drague une fille, mais il se pourrait que cette voiture prénommée Christine, par jalousie, tue les gens qui approche de trop près son conducteur...

Le livre n'est pas le plus passionnant de Stephen King, mais John Carpenter a su ici le mettre un image de belle manière en élevant une histoire de série B au niveau d'un (grand) film d'auteur, renouant avec le style des mélos et des drames des années 1950-1960. Avec Christine, le réalisateur montre son de talent au service d'une commande d'un grand studio de cinéma (et n'oublions pas encore une fois cette BOF splendide). Il signera ensuite, avec un même sens de qualité le très beau Starman en 1984 ou Les Aventures d'un homme invisible en 1992. Prouvant une fois de plus que l'humain et le fantastique font bon ménage.

Il connaît divers échecs commerciaux avec ses films suivants, mais le John Carpenter plus iconoclaste et imprégné de western se retrouve par exemple dans Vampires en 1998 et Ghost of Mars en 2001. Après deux participations à la série de téléfilms Masters of horror, et symboliquement 10 ans après son épique Ghost of Mars, Carpenter a repris la caméra en 2011 pour The Ward avec Amber Heard dans un hôpital avec un esprit maléfique.

John Carpenter ne tourne plus de films mais il continue de faire la musique: il a d'ailleurs composé celle du Halloween de David Gordon Green, le 11ème film de la saga. L'empreinte de John Carpenter dans le cinéma est telle que plusieurs de ses films font l'objet de suite, préquelle, remake : c'est le cas de Assaut, Halloween, The Fog, The Thing.

Disparition du cinéaste de l’horreur Tobe Hooper (1943-2017)

Posté par MpM, le 29 août 2017

Tobe Hooper, réalisateur américain considéré comme l'un des pionniers du cinéma de genre, est décédé samedi 26 août à l'âge de 74 ans. Son œuvre compte une quinzaine de longs métrages de cinéma et une dizaine de réalisations pour la télévision, mais il est principalement connu pour deux films : Massacre à la tronçonneuse et Poltergeist.

Le premier est un film à petit budget tourné en 1974 avec notamment les professeurs et les élèves de son école. Il suit un groupe d'étudiants insouciants aux prises avec la violence la plus débridée, à la merci d'un tueur sanguinaire et d'une tribu cannibale. L'approche réaliste de Hooper et son sens du détail (gore) créent un niveau d'angoisse rarement atteint au cinéma. Bien qu'ayant subi plusieurs interdictions (en France, il est retiré des salles après une semaine d'exploitation, et n'y réapparaîtra qu'en 1982), le film est devenu un classique, et surtout une référence du genre pour de nombreux cinéastes. Il connaîtra plusieurs suites (dont une réalisée par Hooper lui-même en 1986) et même un remake en 2003.

Poltergeist, l'autre grand fait d'arme du réalisateur, est produit et coécrit par Steven Spielberg en 1982 et sera un immense succès au box-office. Il raconte l'histoire d'une famille dont la maison est hantée par des fantômes vindicatifs, et bénéficiera lui-aussi de plusieurs suites.

Malgré le bon accueil reçu, Tobe Hooper ne parviendra pas à capitaliser autant qu'on aurait pu le croire sur ce succès. Ses films suivants convainquent moins, et certains ne sortent même pas en salles. Il poursuit malgré tout dans la veine horrifique, avec des titres comme Les envahisseurs de la planète rouge, Nuit de la terreur ou Mortuary et des réalisations pour la télé, à l'image des épisodes des Contes de la crypte et le pilote de Freddy, le cauchemar de vos nuits, prequel du film de Wes Craven.

Preuve de l'immense reconnaissance dont il était l'objet, l'annonce de son décès a suscité des réactions bien au-delà du cercle un peu restreint du cinéma de genre, de John Carpenter à James Gunn, d'Eli Roth à Edgar Wright en passant par William Friedkin ou encore Scott Derrickson.

BIFFF 2016 : 31, le nouveau Rob Zombie

Posté par kristofy, le 2 avril 2016

Ses images ne laissent personne indifférent, à tel point que pas grand-monde ne se souvient de lui comme un musicien (son groupe White Zombie) qui a choisi un jour de faire du cinéma, mais bien comme un réalisateur de film : Rob Zombie. En matière de film d’horreur, il s’est vite imposé comme étant très efficace : avec plusieurs degrés de violence, autant psychologiques que physiques. La maison des 1000 morts (2003), The Devil’s rejects (2005), Halloween (son remake, 2005), Halloween 2 (sa suite, 2008), The Lords of Salem (2013) sont autant de films d’horreur très ou peu recommandables, selon si vous avez le cœur bien accroché ou pas…

Son dernier film 31 n'a été montré qu’une seule fois lors du festival de Sundance avec comme écho qu’il s’agirait de son film le plus violent… Il vient d’être découvert au BIFFF : en quelques mots, c’est en effet très violent, mais pas du tout le meilleur film de Rob Zombie.

La séquence d’introduction est très simple et diablement efficace : juste un champs/contre-champs avec une victime attachée et son bourreau lancé dans une tirade avant de la tuer à coups de hache : « on m’appelle le Punisseur ».

Après le générique, changement de décor : une joyeuse troupe de saltimbanques voyage sur une route désertique dans un vieux van. On fait connaissance avec chacun des personnages lors d’un arrêt à une station service, puis ce soir du 31 octobre 1976 les voilà sur une route bloqués par des épouvantails. Certains seront tués sur place et les 5 autres sont faits prisonniers dans un vaste entrepôt industriel. Ils sont obligés de participer au 31, un curieux jeux pervers où le but est de rester survivant assez longtemps tout en étant pourchassés par différents tueurs psychopathes…

Tout est grandiloquent et guignolesque depuis les décors jusqu'aux différents ‘méchants’ sadiques. Dès lors, le film n’est plus qu’une suite de tableaux où différents maniaques (dont un nain nazi, deux frères avec des tronçonneuses…) s’acharneront à vouloir tuer une par une ces 5 personnes piégées. On assiste alors à un véritable jeu de massacre.

Rob Zombie s’était servi un très bon jeu qu’il n’a pas su bien jouer : un casting qui joue la carte de la mixité avec au départ plusieurs figures black (mais comme un mauvais cliché ce sont eux qui vont mourir d’abord) et quasiment tout le monde approche la cinquantaine (donc aucune écervelée qui va hurler) avec bien entendu comme dans ses autres films son actrice-muse et épouse Sheri Moon Zombie (sans suspens on devine que bien d’autres vont mourir avant elle), on retiendra en particulier les visages de Meg Foster (courageuse victime) et de Richard Brake (effrayant bourreau).

Il y a déjà eu bien d’autres films où un groupe de personnes se retrouvaient victimes pour le plaisir sadique de quelques bourreaux (ne serait-ce que American Nightmare 2 ou Hostel 3) mais avec tout de même une idée de scénario en guise de prétexte, il apparaît qu'avec 31 les séquences d’horreur ont été plutôt prétexte à un scénario (d’ailleurs pas très solide), dommage. 31 est très réussi dans un genre brutal, tellement qu’une sortie en salles de cinéma s’annonce compliquée mais on espère pas désespérée...

Nos coups de coeur de l’année: les enragés de Goal of the Dead de Benjamin Rocher et Thierry Poiraud…

Posté par kristofy, le 26 décembre 2014

goal of the dead

Fin d'année oblige, faire un top 10 donne le vertige, forcément on transige, mais on y arrive. Un top 10 des meilleurs films de l’année forcément subjectif (et aussi très éclectique et même cosmopolite avec des films venus d’Indonésie, d’Espagne, du Danemark, d’Inde…). Tout comme certains jurés de festival déclarent qu’ils auraient voulu récompenser plusieurs films mais qu’ils ne peuvent donner qu’un seul prix, un «coup de coeur de l'année» est donc attribué à un film français pas comme les autres. A la fois plus amusant, plus féroce, plus inventif, plus sensationnel, plus original, la bonne surprise est totale et aussi de tout les instants : Goal of the Dead !

Il s'agit en fait d'un diptyque, Goal of the Dead - Première mi-temps réalisé par Benjamin Rocher et Goal of the Dead – Seconde mi-temps réalisé par Thierry Poiraud. Chaque réalisateur ayant un œil sur l’ensemble. Le film Goal of the Dead se découvre pendant 2h20, sans aucun temps mort pour le spectateur, qui est embarqué progressivement vers un match de foot qui dégénère en lutte contre des zombies (et des morts, il y en aura, pour le meilleur et pour le rire).  L'équipe de football de l’Olympique de Paris va disputer un match contre l'équipe du village de Capelongue... mais une infection semblable à la rage va se propager, et transformer les spectateurs du stade et certains joueurs en créatures ultra-violentes et contagieuses! Le pitch est à la hauteur du résultat.

A noter que le film n’a pas connu une distribution classique. Malgré une date de sortie nationale, il était plutôt promis à devenir invisible la semaine suivante, remplacé par une autre nouveauté, sachant que les différents multiplexes rechignent à programmer ‘les films de genres en français’ (d’autant plus ceux d'une durée de 2h20). La diffusion du film a été organisée de manière évènementielle (avec des courts-métrages en bonus), accompagné par l’équipe du film allant de ville en ville durant quatre mois. Goal of the Dead est en fait un double-programme avec deux films pour le prix d’un: tout comme Quentin Tarantino et Robert Rodriguez avaient remis au goût du jour le Grindhouse (avec Boulevard de la mort et Planète Terreur), Benjamin Rocher et Thierry Poiraud proposent une variante française très réussie.

Goal of the dead oppose donc footeux et zombies (enragés), l’idée est bonne mais le film ne risquait-il pas de souffrir d’un pas assez ‘à la française’ (pas assez de budget, pas assez de temps…)? La très bonne surprise est que ces deux parties vont bien au-delà de son concept ‘du foot et des zombies’ et se révèlent une comédie horrifique très détonante. « L'idée première était d'en faire une série télé mais on n'a pas eu le budget adéquat ni le débouché, le côté violence gore ça ne passe pas à 20h50. Il y avait beaucoup de personnages et leurs histoires, et le scénario a été retravaillé pour le film» explique Benjamin Rocher. L’histoire avait été développée sur une longue durée en plusieurs épisodes et le meilleur a été concentré en un bloc. C’est sans doute pour cela que le film est jouissif. Les acteurs sont épatants, les effets spéciaux impressionnants, c’est drôle, c’est violent, c’est spectaculaire.

Pour ma part, il me reste surtout les souvenirs de la projection de Goal of the dead: le film était sélectionné au BIFFF (le festival fantastique de Bruxelles) en avril, bien que déjà visible en France. Dans la salle l’ambiance est particulièrement festive avec beaucoup de gens déguisés et maquillés (l’après-midi même il y avait eu une zombie walk) et il s’agissait du premier film programmé pour une nuit spéciale qui en comportait quatre. A l’inverse du silence qui s’installe ailleurs, il est de tradition au BIFFF que le public participe bruyamment pendant les projections. Ici plusieurs ‘allez Jeannot’ et coups de sifflets applaudissaient un combat. Le réalisateur Benjamin Rocher présent a d’ailleurs dit « une sélection au BIFFF, c'est la coupe du monde des projections festives, c'est l'ambiance dont on rêvait. »

Il y a quelques jours à la radio (sur France Inter) Jordan Mintzer, critique du Hollywood Reporter, a conforté mon coups de coeur: "pour moi, le film français de l'année reste Goal of the Dead". Pas mieux.

___________
Toute l'actualité sur Goal of the dead

BIFFF 2014 : Goal of the Dead par Benjamin Rocher

Posté par kristofy, le 15 avril 2014

goal of the deadL'équipe de football de l’Olympique de Paris va disputer un match contre l'équipe du village de Capelongue... mais une infection semblable à la rage va se propager, et transformer les spectateurs du stade et certains joueurs en créatures ultra-violentes et contagieuses !

Pour Samuel (ancienne gloire de Paris originaire de Capelongue), Idriss (joueur vedette de Paris), Coubert (l’entraîneur), Solène (une journaliste), Cléo (une adolescente du village) et les autres, c’est l’heure de l’affrontement le plus important de leur vie : le foot est un sport collectif, pas la survie...

Le film Goal of the dead est déjà sorti en salle, mais uniquement à Paris, dans une salle, avec une séance hebdomadaire entre le 27 février et le 27 mars. Il s'agit d'un diptyque co-réalisé par Benjamin Rocher et Thierry Poiraud, chacun dirigeant son propre film de 70 minutes, et les deux volets ("première mi-temps",  "seconde mi-temps") forment donc un film de 2h20. L'équipe accompagne le film à chaque séance événementielle pour y rencontrer les spectateurs.

A noter déjà les prochaines projections : 17 avril à Angoulême, 22 et 29 avril à Paris, 21 avril à Lyon, 25 avril à Nice, 29 avril à Dijon, 2 mai à Avignon, 6 mai à Strasbourg, 13 mai à L’Isle Adam, 23 mai à Bordeaux, 28 mai à Nantes, 30 mai à Audincourt.

Goal of the dead, qui oppose donc footeux et zombies (enragés), était programmé au BIFFF le même jour que la zombie parade, avec quelques zombies présents dans la salle et le réalisateur Benjamin Rocher pour en parler à la fin :

Les projections au cinéma

Benjamin Rocher"Une sélection au BIFFF, c'est la coupe du monde des projections festives, c'est l'ambiance dont on rêvait. J'étais à chacune des projections de Paris avec une partie de l'équipe, il y en a eu pendant 5 semaines puis il y en aura dans d'autres villes en plus, et d'autres pays comme le Japon qui sont déjà à fond.

La chronologie des sorties fait que le film sera disponible en dvd au moment de la coupe du monde de football justement, on compte aussi sur ça pour que le film circule bien. Goal of the dead c'est un film d'exploitation, on veut qu'il soit vu par un maximum de gens au bon moment, on ne vise pas un Oscar."

Le making-of du film

goal of the dead"Je suis à l'origine du projet comme producteur. L'idée première était d'en faire une série télé mais on n'a pas eu le budget adéquat ni le débouché, le côté violence gore ça ne passe pas à 20h50. Il y avait beaucoup de personnages et leurs histoires, et le scénario a été retravaillé pour le film. Certaines choses ont été laissées de côté, comme par exemple l'idée d'une équipe de foot minime avec des enfants de 8 ans qui allaient être aussi infectés, qui comme les autres allaient tuer ou qu'il fallait tuer.

J'avais déjà fait un film de zombie avec La Horde (revoir une discussion en compagnie de Yannick Dahan ici), je ne voulais pas spécialement refaire un film de zombies en fait, mais c'est trop fun. Comme un match de foot avec ses deux mi-temps, le film est donc en deux parties réalisées par deux réalisateurs, moi et Thierry Poiraud."

Le film en 2 parties

goal of the dead"Ce que j'aime dans les films fantastiques, c'est la mise en place, j'adore les débuts des films de John Carpenter par exemple. La deuxième mi-temps c'est beaucoup d'action et de combats, dans la première mi-temps, qui est la mienne, il y a ce côté délicat de mise en place de l'ambiance horreur+comédie avec les personnages à présenter. Faire un film avec deux réalisateurs comme on l'a fait c'est autant une richesse qu'un piège, il ne fallait pas trop de différences de style. Il y en a un peu en fonction de ce que telle ou telle séquence impliquait en terme de mise en scène, dans ma partie il y a des zooms et dans celle de Thierry Poiraud il y a des ralentis.

Thierry était aux répétitions de mon film et j'étais aux répétitions du sien. On était chacun au service d'un projet plus grand que notre film.On a tourné 8 semaines pour les deux films, c'était en mars 2013 avec un climat pourri et froid, il y a eu de la neige sur le stade ce qui nous a fait perdre quelques jours de tournages

. On n'avait clairement pas le budget de World War Z, il a fallu trouver des astuces. Il y a eu un entraînement football pour les acteurs, mais aussi un peu de doublure jambes et 1 ou 2 ballon en images de synthèse, mais chut. On peut dire que c'est autant un hommage au cinéma américain des années 80 qu'à certaines comédies françaises potache de l'époque, c'est une comédie horrifique."

BIFFF 2014 : Bustillo & Maury et Béatrice Dalle « aux yeux des vivants »

Posté par kristofy, le 11 avril 2014

aux yeux des vivantsLe duo de réalisateurs Julien Maury et Alexandre Bustillo avait apporté un peu de sang neuf dans le film de genre français avec A l'intérieur (à La Semaine de la Critique à Cannes en 2007) puis avec Livide (en 2011). Ils reviennent avec Aux yeux des vivants, en compagnie de Anne Marivin, Francis Renaud, Nicolas Giraud, Zacharie Chasseriaud, Béatrice Dalle et Chloé Coulloud.

"Fuyant leur dernier jour d’école, trois adolescents inséparables pénètrent dans un vieux studio de cinéma abandonné depuis des années, mais c'est le repère de quelqu'un caché aux yeux des vivants. De retour chez eux, les adolescents ne tarderont pas à s’apercevoir que quelque chose les a suivis et que la nuit va être éprouvante..."

Rencontre avec l'équipe pour un petit avant-goût du film avant sa sortie le 30 avril :

Julien Maury : Il y a des influences du cinéma américain dans Aux yeux des vivants et c'est complètement assumé. On aime aussi brouiller les pistes, le film n'est pas identifiable ni géographiquement ni dans le temps. C'est comme une histoire qu'on se raconte, on entre tout de suite dedans sans un contexte de lieux ou de date.

Béatrice Dalle : C'est leur troisième film et c'est le troisième où je suis dedans : peu importe ce qu'ils me proposent, je continuerai de faire n'importe quoi dans leurs films. Ce qui compte c'est d'avoir confiance dans qui réalise, l'histoire est moins importante pour moi.

Julien Maury : Les 4 enfants sont des comédiens avec une grande expérience des tournages. Ils ont fait beaucoup plus de films que nous en fait. Ces enfants sont super pros.

Alexandre Bustillo : On rêverait de faire un film de loup-garou, ça ne s'est jamais fait en France. Avec une vraie scène de transformation qui ne soit pas en numérique...

Julien Maury : ...on pense à qu'est ce qu'on aimerait voir comme film et qu'on ne voit pas en France. On a été appelé par Hollywood pour plusieurs projets (dont un remake de Hellraiser) mais ce n'est pas notre fantasme de tourner aux Etats-Unis. On a dit oui deux fois pour y travailler mais sans donner suite : beau projet, plein d'argent, le grand luxe, mais pas de liberté créative. On est ouvert à tout mais pour le moment on peut faire ce dont on a envie comme on en a envie en France.

Alexandre Bustillo : On a fait un court-métrage pour la saison 2 de ABC of Death, on sera la lettre X, et c'est avec Béatrice bien entendu.

Fabrice Lambot (producteur) : Canal+ a pré-acheté 133 films je crois, dont Aux yeux des vivants, mais c'est le seul film d'horreur. C'est toujours très difficile de faire un film de genre "horreur" en France, alors que l'horreur ça se vend très bien aux autres pays étrangers. Le film sort le 30 avril avec une interdiction aux moins de 16 ans, qui nous a fait perdre un réseau de distribution qui s'est désisté. On espère au moins une vingtaine de salles...

Jeu concours Instinct de survie : 10 DVD à gagner

Posté par MpM, le 11 juillet 2011

A l'occasion de la sortie DVD et Blu-Ray du film Instinct de survie de Luiso Berdejo avec Kevin Costner, Ecran Noir vous fait gagner 10 exemplaires du DVD.

L'histoire : Affecté par un divorce douloureux, John James décide de venir habiter seul avec ses deux enfants dans une grande maison à la campagne. Rapidement, il remarque le comportement étrange de sa fille. Il suspecte les sépultures, dans le champ tout proche, d’en être la cause.

Pour participer au tirage au sort et remporter l'un des DVD mis en jeu, il suffit de répondre à la question suivante :

Ivana Baquero, qui incarne la fille de Kevin Costner dans Instinct de survie, tenait le premier rôle dans l'un des plus beaux films du maître du fantastique mexicain, Guillermo del Toro. De quel film s'agit-il ?

Votre réponse et vos coordonnées postales sont à envoyer par courriel avant le 18 juillet 2011. Aucune réponse postée dans les commentaires du site ne sera prise en compte.

Le club du vendredi 13 défend le cinéma de genre

Posté par MpM, le 14 juin 2008

En pleine polémique sur l'interdiction aux moins de 18 ans du film Martyrs de Pascal Laugier, plusieurs professionnels du paysage audiovisuel français ont annoncé la création du "Club du vendredi 13" destiné à défendre et promouvoir le cinéma de genre en France.

"Issu de l'esprit de la nouvelle vague et d'une "idéologisation" de la différence culturelle, le système institutionnel et artistique du cinéma en France cantonne les films de genre uniquement au cinéma commercial ou B (disant "Bis"voire Z) sous le prétexte qu'il ne serait pas motivé par une idéologie, un thème social ou psychologique suffisamment développé pour être entendu par les élites. Ce serait oublier que le film de genre est le cinéma de prédilection des grands auteurs du cinéma français et mondial que sont Tarantino, Kubrick, Jeunet, Lynch, Cronenberg, Les Frères Coen, Raimi, Melville, Hitchcock ou encore Lucas" peut-on notamment lire dans leur appel.

Le groupement, qui réunit des réalisateurs (Jan Kounen, Alain Corneau, Xavier Gens, Olivier Dahan...) mais aussi des distributeurs comme Wild side ou La fabrique de films, a d'ores et déjà un site (www.leclubduvendredi13.com) et promet pour bientôt des propositions en faveur du cinéma de genre français.

Martyrs, appel au rassemblement !

Posté par geoffroy, le 13 juin 2008

martyrs.jpgSuite à l'avis de la commission de classification recommandant d'interdire aux mineurs de moins de 18 ans le film Martyrs, de nombreuses voix se sont élevées pour dire avec force leur stupéfaction, leur colère et leur inquiétude. Ecran Noir est solidaire et soutient dans ce combat le réalisateur Pascal Laugier. Nous ne sommes que trop conscients des risques d'une telle interdiction pour la production à venir d'un cinéma de genre déjà peu prolifique dans notre pays. Il ne faudrait pas que cet avis, sans doute validé par la Ministre de la Culture Christine Albanel, fasse en quelque sorte jurisprudence et plombe ainsi les velléités de réalisateurs qui ne demandent qu'à exprimer leur talent. L'incompréhension est de mise au vu de l'incroyable succès des films horrifiques espagnols un peu partout dans le monde. A ce titre, nous soutenons la démarche du cinéaste Fernando De Azevedo et son appel au rassemblement ce vendredi à 14h30, place du Palais royal.

Ci-joint la lettre du réalisateur :

Cher Amis, techniciens, journalistes, réalisateurs, scénaristes, acteurs, producteurs, distributeurs... A tous ceux qui aiment le cinéma dans tous les genres !! Depuis le 30 mai, la commission de classification a interdit aux moins de 18 ans le film "Martyrs". C'est une honte, j'ai vu ce film, il n'y a aucune scène pornographique !! Martyrs est un film qui m'a bouleversé comme l'ont fait un certain nombre d'oeuvres, de "Massacre à la tronçonneuse" au récent "Ring". La violence que l'on voit dans ce film n'est jamais gratuite, elle sert un propos, elle nous questionne sur la vie, l'esprit, le corps après la mort. Pascal Laugier a su mettre en scène l'au-delà avec un sens visionnaire tout à fait bouleversant.
Si le ministère de la culture ne change pas d'avis, Martyrs deviendra le premier film français d'horreur interdit aux moins de 18 ans. Rappelons que le -18 ans, aujourd'hui encore, est une extension de la loi X et, dans le contexte de frilosité actuel des exploitants, il représente une marque infamante qui équivaut à la mort programmée du film !!!! C'est si vrai que, initialement prévue le 18 juin, la sortie du film a été purement et simplement annulée.
Interdire, c'est INTERDIRE POUR DEMAIN ! C'est pousser les producteurs et les distributeurs à ne plus développer de films de genre, c'est empêcher les scénaristes et réalisateurs de créer ce qu'ils désirent. En clair, c'est favoriser l'autocensure, c'est tenter d'éradiquer un genre cinématographique qui avait déjà du mal à avoir sa place sur les écrans Français. J'ai grandi avec ces films, ils m'ont dérangé, bouleversé et j'ai appris grâce à eux... Ce film doit EXISTER !!
Je veux que les artistes de ce pays restent encore libres de choisir. C'est par cette liberté que se créeront des oeuvres fortes, indépendantes, insoumises... Alors, que faire ? Que dire ? Rester chez soi ?
Aujourd'hui, si on ne voit pas, ça n'existe pas ! Il faut PHYSIQUEMENT faire quelque chose ! Je me lance !!!
Manifestons contre cette censure qui ne dit pas son nom, le Vendredi 13 juin (Belle date !), à 14H30, place du Palais Royal, face au ministère de la culture. Métro Palais Royal, Musée du Louvre.
Venez nombreux, pour demander au Ministre de la Culture de reconsidérer l'avis de la Commission, pour donner à "Martyrs" un visa assorti d'une interdiction aux moins de 16 ans, accompagné d'un avertissement sur la violence d'images jamais gratuites au service d'un propos dérangeant. Pour que ce film existe et soit distribué comme une oeuvre à part entière...
Paris, le 7 juin 2008
Fernando De Azevedo
Réalisateur

Cannes : Qui est Vinessa Shaw?

Posté par vincy, le 20 mai 2008

vinessashaw.jpg

Elle a des faux airs d'Hilary Swank quand elle sourit et un prénom où il ne faut pas oublier que le "a" n'existe pas. Vinessa Shaw est l'autre femme du film de James Gray, Two Lovers. Comme pour le Woody Allen de cette année, la star est blonde, l'inconnue qui nous séduit est brune.

James Gray a repéré Vinessa en regardant le sous-estimé 3 heures 10 pour Yuma. Il l' a immédiatement choisie pour être Sandra, la femme "maternelle" qui draguera Joaquin Phoenix. Elle n'est plus tout à fait une inconnue. Depuis dix ans, cette femme de 32 ans n'arrête plus de tourner. Elle fut une jolie pute dans un Stanley Kubrick (Eyes Wide Shut), l'ex petite-amie de Josh Hartnett dans le raté 40 Days and 40 Night, dans le casting de Melinda and Melinda, un Woody Allen mineur. Depuis deux ans, elle est plutôt en tête d'affiche qu'en seconds rôles : des drames (Badland, Garden party) ou des films d'horreur (La colline a des yeux). Personnellement, elle n'a jamais vu le film, détestant les films d'horreur.

Elle a juste une facheuse manie quand elle parle : elle entrecoupe ses phrases de "You know", continuellement...