Edito: La dernière séance (du cinéma porno)

Posté par redaction, le 7 décembre 2017

C'est officiel: le Beverley fermera en fin d'année. C'était le dernier cinéma X de la Capitale, dans le 2e arrondissement. Le patron part à la retraite. Maurice Larcohe dirige ce monosalle dédié au X depuis 34 ans. Les clients se sont faits rares. Rarement plus de 500 par semaine. Et pourtant, avec un ticket d'entrée à 12€, cela rendait l'affaire intéressante avec 300000€ de chiffre d'affaires. M'enfin, les beaux jours sont loin quand, dans les années 1980-1990, le cinéma accueillait plus de 1500 spectateurs par semaine.

Il faut dire que les clients ont vieilli aussi. Les trois quarts ont la carte senior. La salle aux fauteuils en skaï rouges (ça se nettoie plus facilement, même si des kleenex sont vendus comme d'autres proposent du pop corn) ont du en voir... C'est désormais un vestige, dernier survivant des 44 cinémas X de Paris.

Mais pourquoi aller voir un porno en salles quand tout est disponible chez soi, sur petit et très petit écran, en un clic de télécommande ou de souris? Même l'interdiction aux moins de 18 ans a sauté en l'air avec les smartphones. Et plutôt que de se taper un film au scénario déjà convenu, et aux positions imposées, comme en patinage artistique, le web a opté pour les séquences plus ou moins longues, parfois très courtes, hyper ciblées, et très variées. Il y en a pour tous les goûts et c'est illimité.

Le X et la génération XY

Le Président de la république Emmanuel Macron a déclaré lors de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, que "la pornographie a franchi la porte des établissements scolaires. Nous ne pouvons ignorer ce genre qui fait de la femme un objet d'humiliation". On aurait envie de lui dire: "ça dépend des films", mais globalement, la pornographie ne fait pas dans la légèreté. Même si l'image de la femme a été revalorisée, notamment grâce aux réalisatrices de porno, le problème est surtout de constater que le X est accessible sans verrouillage. Pour ce qui est de l'école, on peut toujours se dire qu'un smartphone n'y a plus sa place. L'accès au porno peut-être régulé avec succès, comme c'est le cas dans certains pays.

Maintenant dire que le X conduit à avoir une image dégradée de la femme, c'est un peu comme croire qu'on va faire un massacre de masse en jouant à Call of Duty. Le nœud du problème est ailleurs. L'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique a récemment constaté que la moitié des adolescents de 15 à 17 ans sondés avaient déjà consulté un site pornographique, soit une hausse de 14 points sur quatre ans, et selon la même enquête, 45% des jeunes considéraient que la pornographie avait participé à leur apprentissage de la sexualité.

Size does matter?

Alors certes il y a du X de qualité. C'est comme le cinéma, il y a beaucoup de daubes et quelques plans bien anglés, bien cadrés. Mais il faut reconnaître que l'invasion du X sur les ados posent un problème autrement plus sérieux, pas forcément le truc qu'on remarquait dans le noir d'une salle porno. Dans Libération, lundi, le docteur Marc Abécassis, spécialiste en chirurgie plastique, expliquait: "Je pratique la chirurgie intime depuis 1992 et ce que je vois de plus en plus, ce sont des jeunes d’à peine plus de 18 ans, alors que la fourchette se situe plutôt entre 35 et 45 ans. Avec l’Internet, les médias qui communiquent, les forums, et évidemment le porno, on s’exhibe plus. Du coup, le regard des autres hommes est encore plus pesant que dans les générations précédentes. On me dit : "Je ne peux pas aller à la piscine, dans les douches, dans les vestiaires, me changer devant les autres", les hommes s’évaluent."

Bref, c'est un paradoxe: alors que le film porno est visionné sur un écran de plus en plus petit, les hommes, croyant que la taille compte, se veulent de plus en plus "grand". Mais, mauvaise nouvelle, le vrai problème est ailleurs: c'est la pollution qui réduit la taille du pénis et la qualité du sperme au fil des décennies. Pas de quoi pouvoir imiter un acteur porno avec votre ami(e) si on en croit les dernières études comparatives en Europe sur le sujet, même au pays de Rocco Siffredi.

Charlotte Gainsbourg, point G de Lars von Trier

Posté par matthieu, le 27 avril 2012

Et de trois ! Revenue de sa tourmente démoniaque dans Antichrist puis de sa crainte de l'apocalypse dans Mélancholia, Charlotte Gainsbourg a décidé de replonger (voir notre actualité du 13 décembre 2011) avec le trublion du 7e art, Lars von Trier. Le nouveau film qui se prépare et qui sera tourné cet été en Allemagne, sobrement nommé The nymphomaniac, racontera l'histoire d'une adepte du sexe de sa jeunesse à la cinquantaine et contiendra des scènes explicitement pornographiques. Dans la continuité d'Antichrist, qui avait valu à l'actrice français un prix d'interprétation à Cannes. Elle partagera la réplique avec Stellan Skarsgård.

Il est dit que The Nymphomaniac pourrait être réalisé en deux versions, l'une soft et l'autre pornographique, la seconde dépendant certainement de la façon dont pourra être distribué le film, le X réduisant l'exploitation de celui-ci à un cercle très, très limité. D'un autre côté, on ne peut lui enlever de vouloir coller à la réalité de son récit sans l'hypocrisie de scènes suggérées. Il avait d'ailleurs expliqué il y a de ça quelques mois : « Comme je suis radical, je ne peux pas faire un film sur l’évolution sexuelle d’une femme sans montrer de pénétration. Ça n’en fera pas forcément un film porno pour autant, plutôt un film avec beaucoup de sexe et beaucoup de philosophie ».

Charlotte Gainsbourg y sera doublée par une hardeuse mais cache pour l'instant son enthousiasme pour cette nouvelle expérience déroutante : "Je sais qu'il veut utiliser des acteurs X en tant que doublure. Comme dans Antichrist, il y a certaines choses qui ont été faites par des doublures. Je ne sais pas quelles sont exactement mes limites, mais je sais que j'en ai. J'en ai eu pour Antichrist. Il m'avait demandé de masturber l'acteur porno qui doublait Willem Dafoe et j'ai refusé".

Quant à une présence probable à Cannes en 2013, Lars Von Trier aura fort à faire pour se faire pardonner, et ce n'est pas son film annoncé comme le plus controversé qui va aider.

Ecran Rose : déjà une parodie pornographique pour The Avengers

Posté par matthieu, le 26 avril 2012

Forcément, budget colossal et blockbuster très attendu, il n'en fallait pas plus que pour The Avengers trouve très vite acquéreurs dans le domaine pornographique. Avengers XXX : A Porn Parody dure 90 minutes et est disponible chez Vivid Comix, studio star du X.

Mais ici point de Scarlett nue dans sa salle de bain (c'est déjà fait) ou de beaux mâles tels que Chris Evans, Chris Hemsworth ou Robert Downey Jr. bandant leurs muscles...

Ce sont des spécialistes qui s'y collent. L'italien Axel Braun, alias G-Man, est en effet réputé dans le milieu de parodies populaires du genre ; il a réalisé Superman XXX, Star Wars XXX, Batman XXX et des dizaines d'autres dans le genre.

Et puisque The Avengers manquait quelque peu de femmes, on ne s'est pas gêné pour compléter la liste afin que chacun trouve chaussure à son pied. Se rajoutent donc Sharon Carter, Miss Marvel, Scarlet Witch, Spider-woman et She-Hulk, en plus de rajouts masculins (Spider-man). Rien que ça. Une orgie de Super-héros, avec leurs super-pouvoirs, et forcément leurs super-orgasmes.

Finalement, The Avengers ne serait qu'une mise en bouche très sage (et très prude) à cette parodie plus complète et festive (jouissive ?).

Pour voir la bande annonce, c'est ici et c'est tout public. Comme pour chaque porno, les jeux d'acteurs sont invraisemblables ; mais ici un budget supplémentaire a été octroyé pour les effets spéciaux et décors en carton-pâte. La sortie est prévue début mai.

Crise dans le porno à Los Angeles

Posté par vincy, le 10 décembre 2010

On n'en parle pas assez, en même temps on n'y connait pas grand chose, mais les films pornographiques, classés X, font bien partis du cinéma. À la marge certes, mais ce sont les mêmes outils techniques (on a hâte avec la 3-D, non?) et les mêmes méthodes de travail qui y sont appliqués. Seuls les histoires, très faibles, et les acteurs, les critères sont différents, divergent du cinéma classique.

Avec la concurrence d'Internet et du porno individualisé, le X n'a plus la cote. Un déclin n'arrivant jamais seul - les salles de cinéma X ont été impuissantes face à leur extinction, les ventes de DVD débandent fortement - l'automne a, en plus, été meurtrier.

En effet, les tournages ont été interrompus durant plusieurs semaines dans la Vallée de San Fernando (au nord d'Hollywood), à Los Angeles, capitale mondiale des productions du genre. Vivid Entertainment, l'une des plus importantes sociétés du secteur, a  été la première à reprendre les tournages en cours, après un mois d'arrêt.

Pourquoi cette interruption? Un acteur a été révélé séropositif, ce qui a entraîné une panique dans toute la profession. Vivid a donc attendu d'avoir les examens de tous les partenaires de l'acteur avant de recommencer les plans culs. La quarantaine a été généralisée à toute la profession sur place : quatre sociétés avaient cessé leurs productions mi-octobre, suite à l'alerte de l'Adult Industry Medical Healthcare Foundation, une clinique spécialisée pour les comédiens du X.

Hier, les autorités sanitaires de Los Angeles ont ordonné ma fermeture de cette clinique, car elle ne dispose pas de la licence requise en tant que centre médical. "Après des années d'inaction totale, les fonctionnaires du comté de Los Angeles ont enfin fermé AIM, établissement imposteur de l'industrie du porno", a immédiatement réagi en revanche Michael Weinstein, président de la fondation de lutte contre le sida AIDS Healthcare Foundation (AHF).

De toute façon, les tests ne sont pas suffisants.

En 2004, les autorités californiennes de la santé avaient proposé des mesures pour contrôler l'industrie du porno, parmi lesquelles l'usage obligatoire du préservatif pendant les tournages, après la découverte de plusieurs cas de séropositivité. La nouvelle avait, déjà, déclenché un vent de panique dans le secteur, qui avait interrompu les tournages pendant 60 jours, pour permettre à des dizaines d'acteurs de se faire dépister.

L'histoire se répète et sous prétexte qu'une capote dévalorise l'image pornographique, il semble que personne ne veuille retenir les leçons du passé. L'endurance ici n'est synonyme que de bêtise.

L'acteur incriminé, Derrick Burts (photo), 24 ans, a appelé hier à rendre obligatoire le port du préservatif sur les plateaux. Il n'est jamais trop tard. "Le fait qu'il y ait un manque d'utilisation du préservatif dans le porno, un métier à haut risque, est très dangereux", a dit le jeune homme au Los Angeles Times. "L'une des raisons qui fait que je voulais vraiment prendre la parole, était que je voulais aider d'autres acteurs (pornographiques) à prendre conscience du risque", a ajouté l'acteur.

Celui-ci, qui a une petite amie, joue principalement dans des films hétéros (sous le nom de Cameron Reid) et homos (sous le nom de Derek Chambers).

Le problème est ailleurs (et il est proprement diabolique et immoral) : plusieurs sources au sein de cette industrie avaient révélé que les producteurs de films pornographiques payaient davantage les acteurs qui acceptaient de jouer sans préservatif.

De quoi faire capoter des vies... pour quelques dollars et centilitres de sperme.