Cartoon movie 2019 : 9 projets à suivre, signés Claude Barras, Anca Damian, Sébastien Laudenbach ou encore Mirai Mizue

Posté par MpM, le 21 mars 2019

L'un des indicateurs pour évaluer l'aura d'un projet présenté au Cartoon movie est le nombre d'acheteurs présents lors de sa présentation. Cette année, on retrouve assez classiquement dans le "top 10" des projets à destination du jeune public, comme Terra Willy d'Eric Tosti, sur la découverte d'une planète inconnue, sa faune et sa flore, ainsi que ses dangers, par un jeune garçon échoué là après un accident (sortie le 3 avril), ou Le secret des mésanges d'Antoine Lanciaux (Neige et les arbres magiques), 6e long métrage de Folimage qui mêle question des origines et aventures archéologiques.

Les adaptations figurent également en très bonne place de ce classement, avec notamment La Ballade de Yaya, inspiré de la bande dessinée de Jean-Marie Omont et Golo Zhao ; Where is Anne Franck ? d'Ari Folman (Valse avec Bashir, Le Congrès) qui met en scène Kitty,  l'amie imaginaire d'Anne Franck, dans l'Europe contemporaine ; ou encore Dino Mite de David Nasser, tiré d'une collection de livres jeunesse allemands, Minus Drei de Ute Krause. Des films qui semblent bien sur les rails, et dont on devrait vous reparler prochainement.

En attendant, nous avons privilégié des projets souvent encore au stade de concept, parfois complètement fous, ou tout simplement singuliers et prometteurs, que nous suivrons envers et contre tout, et dont nous avions très envie que vous les attendiez avec nous !

Ghostdance de Kim O'bomsawin, Nicolas Blies et Stéphane Hueber-Blies (a_Bahn & Melusine Productions, Terre Innue & URBANIA)

Connaissez-vous les films à impact social ? Ce cinéma engagé, qui s'accompagne de campagnes de sensibilisation et d'information, est la spécialité de la compagnie luxembourgeoise a_Bahn à qui l'on doit notamment le film Zéro Impunity qui combat l'impunité des violences sexuelles dans les conflits armés.

Leur nouveau projet, Ghostdance, s'attaque au féminicide, à travers le constat révoltant que 1250 femmes autochtones ont disparu au Canada en 30 ans, dans une indifférence criminelle, ce qui à l'échelle de l'Union européenne, équivaudrait à 1,8 millions de disparitions. L'histoire suivra donc une jeune fille hantée par l'esprit d'une jeune femme disparue dont elle ignore tout. Basé sur des faits réels, et développé en lien avec les communautés autochtones du pays, le film empruntera la forme de l'enquête intime, et devrait d'adresser à un public plutôt adulte et adolescent.

Journey to the west de Mirai Mizue (Miyu Productions, New Deer)

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le travail du réalisateur japonais Mirai Mizue, disons que l'un des adjectifs qui revient fréquemment pour qualifier son travail est "psychédélique". On est d'autant plus excité à l'idée de voir son cinéma coloré, formel et abstrait s'épanouir dans un format de long métrage, adapté qui plus est du récit légendaire chinois du XVIe siècle,  La Pérégrination vers l’Ouest de Wu Cheng-En, qui met en scène la quête personnelle du Roi Singe.

Le projet en est encore au stade de concept, mais le trailer survitaminé au trait presque naïf est déjà extrêmement prometteur. Les scénaristes Patricia Mortagne et Sébastien Tavel, qui ont notamment écrit Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbe-Mevellec, d'après Yasmina Khadra, travaillent actuellement sur une première version du scénario. Hugo de Faucompret et Arnaud Tribout ont quand à eux rejoint la direction artistique des décors. Inutile de dire que l'on attendra le temps qu'il faudra pour découvrir ce film forcément singulier.

Linda veut du poulet de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach (Dolce Vita Films)

Après La jeune fille sans mains, Sébastien Laudenbach est de retour en duo avec Chiara Malta pour un projet caractérisé par un joyeux chaos et des personnages hauts en couleurs qui défient l'ordre et la morosité. Après avoir injustement puni Linda, sa mère accepte, pour se faire pardonner, de lui faire la spécialité de son père disparu, un poulet aux poivrons. Mais en pleine grève générale, suivre une simple recette de cuisine n'est pas de tout repos.

Avec ses couleurs acidulées et sa liberté visuelle, Linda veut du poulet s’annonce comme une comédie pop, burlesque et tendre. On aime notamment la très belle idée de choix esthétiques changeant en fonction de l'échelle de plan, les personnages devenant de plus en plus stylisés quand on s'éloigne, jusqu'à ne plus ressembler en plan large qu'à des pastilles de couleur. Un film pour toute la famille, attendu en mai 2021.

Mars express de Jérémie Périn (Everybody on Deck)

Etes-vous prêts pour le premier polar martien ? C'est à un véritable film de science fiction, situé au XXIIIe siècle, dans un monde en déliquescence, que propose Jérémie Périn, à qui on doit entre autres la série Last Man. Alors que les robots ont permis la colonisation du système solaire, tout le monde est devenu riche, à l'exception des travailleurs confinés sur terre.

Sur une trame d'enquête classique (deux détectives cherchent une jeune fille qui a disparu), le film explore des enjeux futuristes pas si éloignés de nous, comme l'émancipation et le soulèvement des robots. Soit un mélange de Raymond Chandler et de Philip K. Dick qui semble rendre possible toutes les audaces narratives.

Of unwanted things and people de David Súkup, Ivana Laucíková, Leon Vidmar & Agata Gorzadek

Avant même d'être terminé, Of unwanted things and people cumule déjà les prix ! Le projet a en effet gagné en 2018 le prix du pitch pour un long métrage d'animation au CEE Animation Forum ainsi q'un prix du public. Lors du Cartoon Movie 2019, il s'est vu remettre le Prix Eurimages au développement de la coproduction (quatre pays sont déjà impliqués : la république tchèque, la Slovaquie, la Slovénie et la Pologne).

De belles fées qui se penchent sur le berceau de ce long métrage adapté de nouvelles populaires en Pologne, signées Arnost Goldflam. Le fil directeur de l'intrigue sera les récits que se racontent trois cousins, avec l'aide de leur grand-père, peu de temps après la mort de leur grand-mère, et qui tous aborderont des questions liées au monde de l'enfance.

Planète de Momoko Seto (Ecce Films)

Dans la continuité de sa série des "Planètes", dans laquelle elle utilise des éléments comme le sel ou des oranges moisies pour recréer des planètes extraterrestres, la réalisatrice Momoko Seto propose un film de science fiction au niveau micro dans lequel des graines de pissenlit (nommées akènes) partent en quête d'une nouvelle terre.

Non seulement le projet s'inscrit pleinement dans la question des migrations contemporaines, mais il promet aussi des scènes époustouflantes comme le Big Bang ou la naissance de la voie lactée. On est subjugué par la beauté des images proposées, de même que par l'inventivité illimitée de la réalisatrice pour qui tout minéral, végétal ou même animal microscopique devient tour à tour un monstre, une espèce extraterrestre ou un décor intergalactique.

Saules aveugles, femme endormie de Pierre Földes (Cinéma Defacto, Miyu productions)

Nous vous avions déjà parlé de cette adaptation la plus excitante du moment, celle de six nouvelles d'Haruki Murakami par Pierre Földes, le fils du réalisateur Peter Földes. Frappé par l'originalité du style de l'écrivain, Pierre Földes lui a envoyé ses courts métrages pour le convaincre qu'il pouvait adapter l'un de ses récits. Murakami lui a alors proposé de choisir parmi ses nouvelles.

Après avoir pensé un temps à les adapter de manière successive, le réalisateur a finalement décidé de créer des liens entre les différents récits pour former une histoire cohérente. On y croisera notamment des personnages subissant des "tremblements de terre intérieurs" leur ouvrant les yeux "sur les vérités qu'ils se cachent". Le teaser découvert au Cartoon, avec ses superbes aplats de couleurs et ses personnages aux visages si expressifs, donne très envie d'en voir plus. Il faudra pourtant patienter, la production commençant seulement à l'été 2019.

Sauvages ! de Claude Barras (Prélude, Hélium Films)

Après l'immense succès de Ma vie de Courgette, Claude Barras est de retour avec un projet de long métrage mêlant plusieurs techniques, dont la stop motion, pour raconter une amitié touchante entre un bébé orang-outan et une fillette qui veut le sauver des braconniers.

En situant l'action à Bornéo, au cœur de la forêt primaire, le réalisateur dénonce la politique de déforestation intense (pour la plantation de palmiers à huile ou l'exploitation minière) et la chasse illégale qui ont mené à la disparition de près de la moitié des orangs-outans de l'île en vingt ans. Une oeuvre engagée dont le but assumé est de donner l'envie d'agir.

The island d'Anca Damian (Aparte Films)

Egalement présente à Bordeaux avec son nouveau long métrage Le Voyage fantastique de Marona attendu dans le courant de l'année, Anca Damian avait déjà un autre projet à présenter aux professionnels du Cartoon. Encore à l'état de concept (bien avancé, cela dit, vu ce que la réalisatrice nous a montré de son animatique), The island est une forme de comédie musicale inspirée de Robinson Crusoé, sur fond de crise des réfugiés.

En terme d'esthétique et de tonalité, les influences revendiquées sont notamment le court métrage suédois Min borda (The burden) de Niki Lindroth von Bahr et le film culte Yellow submarine de George Dunning. Anca Damian cherche ainsi une esthétique réaliste qui tire vers le surréalisme, bien en germe dans les images qu'elle a montrées lors de la présentation. Face à un tel projet, la question n'est pas tant de déterminer s'il se fera, que de savoir quand on pourra le découvrir...

Six histoires de Murakami pour le premier film de Pierre Földes

Posté par redaction, le 22 novembre 2018

Un chat perdu, un crapaud géant volubile et un tsunami aident un attaché commercial sans ambition, sa femme frustrée et un comptable schizophrène à sauver Tokyo d’un tremblement de terre et retrouver un sens à leurs vies. C'est le pitch de Saules aveugles, femme endormie, premier film d'animation de Pierre Földes, qu'Arte France Cinéma a décidé de soutenir.

Le synopsis est en fait adapté d'un recueil de six nouvelles de l'écrivain japonais Haruki Murakami, paru en France en 2008. "Pour mener à bien ce nouveau projet de long métrage, il a su convaincre l’auteur japonais Haruki Murakami, très discret au cinéma, de le laisser librement reconstruire la narration de six nouvelles en une seule histoire inédite" explique Arte qui précise: "Le film questionne le spectateur, l’investit par un voyage graphique, mélangeant les codes de l’imaginaire, de la fable et de la réalité quotidienne, chers à Murakami."

Pierre Földes, réalisateur de courts métrages animés, est aussi musicien et peintre. Né aux USA de parents hongrois et britannique, ayant grandit à Paris, le pianiste a écrit de nombreuses musiques de films pour des pubs, des jeux vidéos et des productions audiovisuelles.

Saules aveugles, femme endormie sera en animation 2D. Le projet est en développement depuis 2014! Distribué par Gebeka, ce projet avait reçu le prix Eurimages au Coproductions Market de Berlin en 2016

Lee Chang-dong adapte Haruki Murakami

Posté par redaction, le 5 septembre 2017

Le cinéaste sud-coréen lee Chang-dong va enfin pouvoir réaliser l'adaptation d'une nouvelle d'Haruki Murakami. Les granges brûlées, nouvelle publiée par l'écrivain japonais en 1983, et traduite en France dans le recueil L'éléphant s'évapore, raconte l'histoire d'un homme pyromane, qui, avec sa femme, rencontre un auteur au cours d'une soirée. Burning, titre du thriller, sera tourné à partir de la fin du mois, selon Variety. Il pourrait être prêt pour Cannes 2018.

Le film, qui devait être tourné l'automne dernier, a subit un retard à cause d'un conflit opposant Murakami et le producteur-diffuseur NHK, qui possède la plupart des droits de ses ouvrages. Finalement produit par la Corée, Burning sera le premier film du réalisateur, et ancien ministre de la culture de son pays, depuis Poetry en 2010.

Au générique, seul Yo Ah-in, star locale du petit écran, est confirmé. L'acteur Kang Dong-won (Secret Reunion) est pressenti pour l'autre rôle principale masculin tandis que le contrat avec l'actrice, toujours selon Variety, n'est pas encore finalisé.

Ce sera la dixième adaptation sur grand écran d'une œuvre littéraire de Murakami. La dernière en date était celle de La Ballade de l'impossible par Tran Ah Hung en 2010.

C'est aussi en 2010 que Lee Chang-dong avait réalisé son dernier film, Poetry, prix du meilleur scénario à Cannes et du meilleur réalisateur et scénario aux Asian Film Awards. Le cinéaste a aussi été trois fois primé à Venise en 2002 avec Oasis et autant de fois récompensé à Karlovy Vary en 1999 avec Peppermint Candy. Il était également en compétition à Cannes avec Secret Sunshine en 2007 (prix du meilleur réalisateur aux Asian Film Awards). L'an dernier, il a produit le drame familial U-ri-deul (The World of Us), sélectionné à Berlin.

Rendez-vous au Japon à La Pagode avec La ballade de l’impossible

Posté par vincy, le 7 avril 2011

Samedi 9 avril , de 10h30 à 13h30, le cinéma La Pagode (Paris 7e) vous donne rendez-vous avec le Japon.

Le cinéma projettera en avant-première La ballade de l'impossible (voir actualités autour du film), présenté l'an dernier à Venise. Le film de Tran Anh Hung est l'adaptation du célèbre roman de Haruki Murakami (publié en France chez Belfond).

Une rencontre avec le réalisateur et la traductrice française de l'écrivain suivra. Ce sera sans doute l'occasion d'évoquer les tourments que traversent le pays actuellement.

La ballade de l'impossible se déroule à Tokyo à la fin des années 60. Watanabe vient d'y emménager, après le suicide de Kizuki, son meilleur ami, pour commencer ses études universitaires. Il va croiser l'ancienne petite amie de Kizuku, Naoko. Ils vont tenter de se reconstruire ensemble pour évacuer la douleur qui pèse sur leurs épaules. Elle disparaîtra le lendemain de leur premier nuit partagée. Et ne réapparaîtra que plus tard, alors que Watanabe a rencontré une autre fille.

Le film sort le 4 mai prochain.

Réservation conseillée : 01 46 34 82 51 ou par courriel