Guillermo del Toro en plat principal du BIFFF 2018

Posté par kristofy, le 26 mars 2018

C’est un festival unique en son genre avec son public (très ‘participatif’ durant les projections) et son très large panorama des ‘films de genre’ : le célèbre BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival. Sa 36ème edition prendra place du 3 au 15 avril dans la capitale belge qui deviendra donc celle du cinéma orienté fantasy, thriller, science-fiction, zombies… Au menu cette année quelques monstres inconnus et des boucles temporelles perdues, un peu de maléfices et beaucoup de sang, avec le plein de films coréens, espagnols, britanniques, japonais, américains, chinois, australiens, russes, et mexicains.

L’invité d’honneur du BIFFF 2018 qui deviendra Chevalier de l’Ordre du Corbeau (l’hommage du festival) avait déjà été annoncé : c’est Guillermo del Toro, qui a, depuis, été 4 fois oscarisé pour The Shape of the water. Le cinéaste sera invité à se livrer lors d’une master-class exceptionnelle (animée par le réalisateur Fabrice du Welz). De plus il présentera une séance spéciale de son tout premier film Cronos. Sa présence au BIFFF sera donc l’occasion d’un regard particulier sur presque 25 ans de carrière: Cronos était en competition au BIFFF en 1994 et y avait gagné le prix du Corbeau d’argent.

Le jury de la compétition internationale réunira Lloyd Kaufman qui présentera d’ailleurs Return to Return to Nuke Em High aka Vol.2 (son dernier film Troma), Julia Ducournau (réalisatrice de Grave), l’acteur Laurent Lucas et la comédienne Stéphanie Crayencour.

Au total, avec ses multiples autres sections et autres jurys , le BIFFF va projeter une centaine de films : 12 avant-premières mondiales, 13 avant-premières internationales, 9 avant-premières européennes. Pour une fois il y aura aussi une poignée de films réalisés par des français : Ghostland de Pascal Laugier en ouverture, Cold Skin de Xavier Gens, Crooked House de Gilles Paquet-Brenner, La Femme la plus assassinée du monde de Franck Ribière avec Anna Mouglalis.

Ce nouveau BIFFF sera le rendez-vous pour découvrir certaines pépites comme par exemple The 1000 Faces of Dunjia de Yuen Woo-Ping, Human, space, time and human de Kim Ki-duk, Muse de Jaume Balagueró, Veronica de Paco Plaza, Bees make Honey avec Alice Eve, Marjorie Prime avec Jon Hamm, Downrange de Ryuhei Kitamura, Shock Wave de Herman Yau avec Andy Lau, The Cured avec Ellen Page, Tigers are not afraid de Issa Lopez, Avant que nous disparaissions de Kiyoshi Kurosawa, I kill Giants avec Zoe Saldana et Imogen Poots, Jungle avec Daniel Radcliffe, White Chamber avec Shauna Macdonald, Gringo avec Charlize Theron en clôture.

La nouveauté cette année sera la présence de la Réalité Virtuelle dans le festival, avec une quinzaine de films tournés dans ce format. Et pour vous mettre en appétit de ce BIFFF 2018 en voici un avant-goût :

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36e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 3 au 15 avril 2018, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site du BIFFF

BIFFF 2016 : Corbeau d’or pour le japonais I am a hero de Shinsuke Sato

Posté par kristofy, le 11 avril 2016

Le 34e BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival, s’est déroulé comme les autres années dans une joyeuse ambiance : plus d’une centaines de films au programme, et environ 53 000 spectateurs ont été de nouveau fidèles au rendez-vous (dont l'Entarteur Noël Godin et la réalisatrice Axelle Carolyn). Les attentats du 22 mars en Belgique la semaine précédant le début du festival n’auront eu aucune incidence sur le cinéma, à l'exception de l’absence de Kevin Smith, et c’est tant mieux ! Même la zombie-parade s’est traînée dans les rues.

Une centaine de films donc, certains en avant-première mondiale ou européenne, avec de la fantasy, du thriller, de la science-fiction, des fantômes, des psychopathes divers et des zombies affamés… Les trois nouvelles répliques cultes de cette année (peut-être reprises par les Bifffeurs l’année prochaine ?) auront été “Nimus” (une petite fille qui cherche son lapin, que ses parents sont en train de manger dans What we become de Bo Mikkelsen), “la la la” (trois notes à chanter pour reconnaître la personne qui va nous aimer dans The virgin psychotics de Sono Sion) et “wunderbar” (la satisfaction des petites créatures dans Yoga hosers de Kevin Smith).

Grand prix pour I am a hero


La plupart des films ont été vus par différents jurés dans le cadre de la Compétition internationale, la Compétition européenne, la Compétition 7e Orbit, la Compétition Thriller… Cette année, l'Asie est particulièrement à l'honneur avec le Corbeau d'or pour le film japonais I am a hero de Shinsuke Sato,adaptation d'un manga.Dans un pays qui sacralise la bande-dessinée (un musée, des sculptures et des illustrations de BD sont partout dans la ville), voilà une récompense assez symbolique de la grande proximité entre 9e art et 7e art.

Ont aussi été distingués deux films coréens tandis qu'une mention était attribuée à un chinois. En revanche, Yoga hosers de Kevin Smith est une petite déception et seuls deux gros favoris ont véritablement émergé et logiquement été récompensés : I am a hero, grand prix donc, et Anacleto, agent secret, prix du public.

Les autres titres forts du BIFFF comme par exemple 31Hardcore Henry, Green room, The survivalist, Summer camp, Veteran, Memories of the sword, Scherzo Diabolico, Le cadavre de Anna Fritz... ne figuraient pas dans la compétition internationale, mais ils ont bien fait sensation. Même le très très romantique The beauty inside en provenance de Corée a laissé les Bifffeurs muets d'émotion, eux qui d'habitude n'hésitent pas à partager leur joie (quand c'est bien sanglant) ou leur désapprobation (quand c'est ennuyeux).

Tout le palmarès

Le palmarès de la Compétition Internationale, avec autour du président du jury Jaume Balaguero, les actrices Bai Ling et Jasna Kohoutova, et Marc Caro et Luigi Cozzi :

- Corbeau d’Or, Grand Prix : I am a hero, réalisé par Shinsuke Sato (le dernier film présenté en compétition aura été le meilleur, un film de zombies spectaculaire, jouissif), sortie le 23 avril au Japon.
Corbeau d’Argent ex aequoThe Phone réalisé par Kim Bong-joo (polar où un homme essaye d'empêcher sa femme de mourir un an après son assassinat)
Corbeau d’Argent ex aequoSeoul station réalisé par Yeon Sang-ho (une classique histoire de zombies sans relief mais en film d'animation, par l'auteur de The king of pigs passé par Cannes)
- Mention spéciale : The arti : the adventure begins de Huang Wen Chang (film d'animation avec des marionnettes)

Le palmarès des autres sections :

Méliès d’Argent : Demon, réalisé par Marcin Wrona (en effet une belle surprise, revoir ici)
Prix ThrillerThe Photographer, réalisé par Waldemar Krzystek
Prix du 7e Parallèle : Traders, réalisé par Rachael Moriarty et Peter Murphy (l'irrévérence british ou plutôt irlandaise frappante, des désespérés organisent des duels à mort avec à la prime les économies du vaincu)
- Prix du Public : Anacleto, agent secret (Spy time), réalisé par Javier Ruiz Caldera (son deuxième prix du public après son film précédent Ghost Graduation en 2013, il était d'ailleurs favori, à revoir ici)

BIFFF 2016 : Alberto Marini présente Summer Camp

Posté par kristofy, le 4 avril 2016

summer campCette année encore le cinéma espagnol est présent en force au BIFFF : Alex de la Iglésia en clôture avec Mi gran noche et  Javier Luiz Caldera de retour avec son nouveau film Anacleto, Agente Secreto, mais aussi El Cadaver de Anna Fritz de Hector Hernandez Vicens, Extinction de Miguel Angel vivas et El Desconocido de Dani de la Torre qui ont été tout les deux scénarisés par Alberto Marini.

Et surtout Summer Camp, le premier film réalisé par Alberto Marini, qui est un coup de cœur instantané ! Avant le BIFFF, ce film avait déjà été sélectionné par les festivals de Sitges, San Sebastian, le FrightFest de Londres,  Gérardmer... : un film culte en devenir ?

Alberto Marini est le scénariste dont on s’arrache la collaboration depuis quelques années et Malveillance de Jaume Balaguero. Il est aussi scénariste pour deux autres films présentés en même temps au BFFF : Extinction de Miguel Angel vivas (avec Matthew Fox de la série Lost) et El Desconocido de Dani de la Torre (avec Luis Tosar). Il a par ailleurs été producteur pour la saga [•REC] et pour Les derniers jours des frères Pastor (passé aussi au BIFFF et sorti au cinéma durant août 2013) : autant dire que le fantastique sous toutes ses formes, il connaît.

« J’ai voulu apporter de la fraîcheur Alberto Mariniaux films de genre slasher et aux films de zombies», explique-t-il. «En général les infectés qui deviennent comme des zombies perdent leurs instincts d’humanité, et pour les loups-garous ce sont des personnes qui perdent leur humanité et qui développent un instinct d’animalité.

J’ai réfléchi avec ces deux notions pour faire un mix de tout ça qui soit différent. Je voulais une infection qui soit à la fois quelque chose de familier et qui soit aussi surtout quelque chose d’inédit. »

Summer Camp débute ainsi avec 4 jeunes Américains qui arrivent comme moniteur de colonie de vacances en Espagne quelques jours avant l’arrivée des enfants, mais ils vont être surpris par une étrange infection mortelle... Sur le papier, c’est du classique, mais à l’image, avec Alberto Marini aux manettes, ça donne un des films les plus mortels depuis longtemps !

summerEn effet, la dizaine de minutes d'introduction est typique du slasher avec une habitation isolée dans une forêt et quelqu'un qui se cache dans les bois, puis une situation d'infection avec un chien malade qui en fait est la conséquence d'autre chose... Très vite il va falloir courir, se cacher, se défendre pour essayer de sauver sa peau, dès lors le film va devenir sanglant et va à toute vitesse avec une succession d'évènements et de retournements de situation pour chaque personnages dans plein d'endroits. Le film sait anticiper certaines attentes des spectateurs (exemple: ça va sûrement arriver derrière cette porte...) tout en jouant avec (...ça arrive par la fenêtre avec en plus ça comme arme...). Summer Camp aspire le spectateur dans une spirale de moments stressants, effrayants, et au final jouissifs.

« Je suis d’origine italienne, et très jeune j’ai pu voir Les frissons de l’angoisse de Dario Argento : alors je ne voulais plus du tout être vétérinaire mais plutôt cinéaste. », se souvient-il. J’ai travaillé sur beaucoup de scénarios et aussi beaucoup de films à la production, j’ai donc été présent souvent sur des plateaux de tournage. Summer Camp est mon premier film comme réalisateur mais j’étais donc déjà bien au courant des différents problèmes et défis d'un tournage. J’ai fait le casting des acteurs américains par internet via Skype, je ne les ai rencontrés en vrai en Espagne que quelques semaines avant de tourner. La langue anglaise s’est imposée pour sortir le film plus facilement à l’international, on a déjà une sortie aux Etats-Unis. On a un coproducteur américain qui nous a suggéré des remarques à l’étape du scénario et au montage mais on a tourné ce qu’on voulait comme on voulait en toute liberté sans intervention de leur part. Depuis quelques années le cinéma fantastique espagnol est reconnu comme meilleur et est salué de par le monde, ça devrait continuer. J’ai un autre projet de réalisation encore dans l’horreur mais c’est trop tôt pour en parler, le futur c’est d’abord le travail sur deux scénarios en cours à produire dont encore un que devrait réaliser Jaume Balaguero. »

BIFFF 2016 : rendez-vous à Bruxelles jusqu’au 10 avril

Posté par kristofy, le 30 mars 2016

Pride-and-Prejudice-and-Zombie

Il y a à peine une semaine, le 22 mars dernier, la ville de Bruxelles subissait un double attentat frappant un aéroport et une station de métro. Le 34e BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) qui devait se dérouler du 29 mars au 10 avril ouvrirait-il ses portes ? La réponse était en fait arrivée très vite, dès le lendemain : « oui, cent fois oui ! Nous ne nous plierons pas à ces actes lâches de terreur, nous n'admettrons pas que notre liberté de parole soit prise en otage et nous ne courberons pas de peur. Garder la tête haute, c'est notre acte de résistance! En riant ensemble, c'est notre acte de résistance! On va s’amuser les amis, ça sera notre acte de résistance ! »

C'est donc parti pour cette édition 2016 de la manifestation belge consacrée au cinéma fantastique, dont le jury international est cette année présidé par Jaume Balaguero. Dès son premier film La secte sans nom (1999), son nom à lui, loin d'être secret, circule comme celui d'un nouveau réalisateur espagnol à suivre. La confirmation arrivera en 2002 avec Darkness, puis Fragile avec Calista Flockhart en 2005. En 2007 il s’associe avec Paco Plaza pour réaliser [•REC] et c’est un succès mondial, suivi de [•REC]2, un troisième volet par Paco Plaza, et Jaume Balaguero aux commandes du dernier [•REC]4 Apocalypse. Entre temps, il a également réalisé le thriller Malveillance.

La récompense suprême du BIFFF, c'est le Corbeau d’or, et il l’avait déjà gagné pour La secte sans nom, [•REC] avait quant à lui été récompensé du Corbeau d’argent et d’un prix du public : c’est dire s'il connaît déjà bien ce festival de Bruxelles ! Il est entouré du réalisateur italien Luigi Cozzi, du Français Marc Caro, de l’actrice tchèque Jasna Kohoutova et de la Chinoise Bai Ling.

Le BIFFF, c’est une centaine de films, en provenance de partout, et certains très fous, dont Green Room et Hardcore Henry qui sortiront bientôt courant avril en France et surtout 31 de Rob Zombie, Yoga Housers de Kevin Smith, The strange house de Danny Pang, Anacleto, Agente Secreto de Javier Luiz Caldera…

En guise de film d’ouverture, les festivaliers découvriront Orgueil et Préjugés et Zombies, soit une relecture du roman de Jane Austen : l'intrigue se passe toujours au 19e siècle... mais avec de féroces zombies. Le film va se révéler tout autant romantique mais bien plus féministe et plus tranchant, avec des répliques du style : “mes filles ont appris à se battre, pas à cuisiner…” Ce qui résume plutôt bien l'esprit de ce festival où l'on passe plus de temps à regarder des personnages se battre qu'à faire le ménage ou s'interroger philosophiquement sur le sens de la vie.

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34e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 29 mars au 10 avril 2016, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site de la manifestation