Lars Von Trier n’a aucune sympathie pour le tueur d’Utoeya

Posté par vincy, le 1 août 2011

Il avait enflammé la Croisette avec une polémique sur Israël. Le Festival de Cannes l'avait chassé de ses terres (voir actualité du 19 mai). Lars Von Trier avait provoqué maladroitement, une fois de plus, une fois de trop. Son film, Melancholia, qui sort en salles la semaine prochaine en France, avait, malgré tout, récolté le prix d'interprétation féminine (pour Kirsten Dunst).

Ce coup-ci, il ne s'est pas laissé piéger. Quand Anders Behring Breivik, le tueur norvégien qui  a ouvert le feu le 22 juillet sur un rassemblement de 600 jeunes faisant 69 morts, a révélé que Dogville, oeuvre conceptuelle et fascinante de Von Trier sur l'état de la démocratie, était sa référence cinématographique, le cinéaste a réagit.

Vendredi soir sur le site du quotidien danois Politiken, dans un entretien, le cinéaste a confié que ça le rendait " follement malade" que "Dogville", pour lui son meilleur film, "aurait pu servir d'une sorte de script pour lui. C'est horrible". Dans le film de LVT, la population se faisait trucidée d'un coup. Sur son profil Facebook le tueur avait classé le film Dogville comme son 3e film favori (après Gladiator et 300).

Pour le cinéaste, le grand responsable du massacre reste l'extrême droite danoise (troisième force politique du pays). "Il y a depuis des années une forte tradition danoise d'avoir peur de l'Islam. Ils (le PPD) ont commis des atrocités en utilisant la législation pour embêter cette minorité et ils ont eu une ligne politique qui correspond à celle prônée par Breivik". Manière de rappeler qu'il était dans le camp des progressistes malgré ses attaques contre la politique israéliennes.

"Vous me demandez si je suis triste d'avoir fait ce film ? Oui, s'il est prouvé qu'il l'a inspiré, je suis désolé de l'avoir fait", poursuit-il. Lui qui voulait "éduquer" avec cette oeuvre reconnaît l'échec à lutter contre les idées nauséabondes qui se sont propagées dans les pays nordiques. "Ce racisme, dit-il, s'est étendu aux autres pays nordiques et il s'est installé dans la conscience de Breivik et sans doute lui a donné la justification dont il avait besoin".

En attendant, Von Trier a confirmé qu'il tournerait Nymphomaniac l'été prochain (voir aussi actualité du 31 mai). Un traité cinématographique sur la vie érotique d'une femme, de sa naissance à la ménopause. Le producteur Peter Aalbaek Jensen annonce déjà qu'il y aura peut-être des problèmes de censure à cause de représentations de la sexualité d'une jeune fille et d'images (très) explicites.

Lars Von Trier lance ses films en VOD en attendant de trouver l’actrice de son prochain film

Posté par kristofy, le 31 mai 2011

Melancholia était annoncé avec la mystérieuse accroche "le plus beau film sur la fin du monde", et il s’est révélé être un des films les plus beaux de ce 64e Festival de Cannes. Cependant les médias ont préféré occulter le film pour faire des titres sur une provocation malvenue, une bêtise plus qu'une offense, de Lars Von Trier. La presse avide d’un scandale cannois tenait son os pour un emballement médiatique, et permettait de reprendre la main sur ce Festival de Kahn qui occupait tout l'espace médiatique. On retiendra de cette affaire la réaction de Catherine Deneuve, son actrice de Dancer in the Dark : "Ce qui me choque surtout, c'est l'utilisation absolument extravagante qui est faite, maintenant, de tous les propos tenus".

Lars Von Trier avait pourtant une annonce importante à communiquer : l’ensemble de ses films en version numérique sont dorénavant disponibles en téléchargement sur un site VOD spécialement dédié. Sa société de production Zentropa  a lancé le 18 mai son catalogue de films en vidéo à la demande, ceux de Von Trier et la centaine de films produits depuis 1992 (dont beaucoup d’inédits jamais édités en DVD). La plupart des titres sont au prix de 3 euros et les nouveautés sont à 4 euros, les séries télé et les courts-métrages sont à 1 euro. L’adresse web où trouver ces différents films est celle-ci : www.zentropaondemand.com

Un réalisateur qui sublime ses comédiennes

Suite au scandale cannois, certains partenaires économiques hésitent à continuer à accompagner le prochain film de Lars Von Trier. Qu’en sera-t-il des actrices ? Il avait déjà annoncé un futur projet qui avait pour titre The Nymphomaniac sur la naissance érotique d’une femme... Vu son palmarès cannois, les comédiennes devraient se bousculer.

Chose rare, Catherine Deneuve avait elle-même contacté le réalisateur pour lui dire son envie de jouer sous sa direction. Dancer in the Dark remportera la palme d’or du Festival de Cannes 2000 ainsi que le prix d’interprétation féminine pour Björk. A noter que si ses films suivants ont fait la part belle aux rôles de femmes de nombreuses actrices qui s’étaient engagées à jouer pour lui se sont ensuite désistées perturbant la production de ses projets. Déjà pour Dancer in the Dark c’est Björk qui avait quitté le tournage après une dispute, elle reviendra ensuite terminer le film qui sera un triomphe.

Nicole Kidman sans doute à la recherche d’un Oscar s’engage pour une trilogie Dogville-Manderlay-Washington ; elle joue que dans le premier film en se désistant pour le second (dont le script contient une critique des Etats-Unis et une scène de sexe avec un esclave noir) pour tourner à la place Ma sorcière bien-aimée. Elle est remplacée par une autre rousse Bryce Dallas Howard dans Manderlay (le troisième film Washington reste au stade de scénario).

Pour Antichrist le rôle de la femme avait été prévu pour l’actrice Eva Green qui quitte la production à quelques semaines du tournage (à cause des scènes intimes prévues par le cinéaste). Charlotte Gainsbourg gagnera le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2009.

Pour Melancholia le rôle d’une des deux sœurs était écrit pour Penélope Cruz, elle lui avait fait part de son envie de tourner avec lui ; le scénario est écrit pour elle, jusqu'à ces chevaux dont elle est fan. Mais elle y renonce pour s’engager sur la suite Pirates des Caraïbes 4. Il propose le rôle à Kirsten Dunst qui vient elle aussi de remporter le prix d’interprétation féminine à Cannes. Melancholia sortira en France le 10 août.

Cannes 2011 (bilan) : le réel dépasse la fiction

Posté par vincy, le 23 mai 2011

Le Festival de Cannes n'a pas été avare en divisions, en grandes émotions et en petits scandales : Malick et Ceylan ont scindé les critiques en deux camps, les photographes ont posé leurs appareils devant Belmondo, Lars Von Trier a été exclu du Festival après des propos idiots et provocateurs. La qualité globale des films, un marché en forme, le retour du champagne dans les soirées, l'envie, tout simplement, de discuter de cinéma contrastaient avec l'année passée, où les festivaliers, entre neurasthénie et anesthésie, subissaient les contre-coups de la crise.

Mais la reprise n'aura pas suffit. Parfois, dans cette bulle cannoise, coupée du monde et remplie de monde, l'actualité envahit les écrans de télévision du Palais et les conversations des accrédités, devenant ainsi LE film qu'il ne faut pas manquer.

Un centre du monde délocalisé à New York

C'est rare que Cannes ne parvienne pas à faire l'événement durant 10 jours (en même dix jours pour un festival culturel c'est une durée interminable pour un média généraliste). Comme les J.O. ou la Coupe du monde, le Festival attire des milliers du journalistes venus des quatre coins de la Planète : la Croisette devient un centre du monde.

Mais cette année, dès la 4e nuit de la manifestation, l'actualité s'est déplacée à New York. L'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, DG du FMI et favori pour la prochaine élection présidentielle française, pour une affaire de moeurs, a dévasté tous les autres sujets, de Fukishima à la Lybie, de la Syrie au futur bébé de Carla Bruni. D'habitude, même l'investiture d'un Président de la République ou une catastrophe naturelle (séisme en Algérie) sont regardées de très loin....

Les policiers, les spectateurs, les journalistes, ... tout le monde ne parlait que de cette foudre qui s'est abattue sur le paysage politique français. La star c'était lui. Le scénario le plus incroyable c'était encore lui. Le metteur en scène du film le plus captivant c'était toujours lui. La réalité dépassait la fiction, de très loin. Même si, avec Pater, La conquête et surtout L'exercice de l'Etat, Cannes ne manquait pas de fictions sur le sujet de la politique française.

Une ouverture de 1981 parasitée par une tentative d'assassinat.

Là, tout allait au delà. La bulle était percée, un autre air viciait le Festival, parasitant la couverture médiatique. Les rendez-vous s'annulaient, les antennes de Paris et d'ailleurs reprenaient la main, les films n'étaient plus jugés que pour eux-mêmes et par la profession, en vase-clos. De Dimanche à mercredi (jour des propos polémiques de Lars Von Trier), les festivaliers avaient le corps et les yeux à Cannes, la tête et la bouche à New York.

Ce n'est pas la première fois que Cannes voit sa communication brouiller. le phénomène Loft Story, les chars sur la place Tian'anmen, la tentative d'assassinat de Jean-Paul II le jour de l'ouverture, et bien entendu mai 1968, où les révoltes parisiennes ont conduit les cinéastes, par solidarité, à faire interrompre le Festival.

Mais, avec les téléphones portables, Twitter et les nouvelles politiques éditoriales misant sur l'instantanéité, couvrir un festival durant 10 jours devient un exploit. Le placer en tête des informations sera de plus en plus une exception. Cannes l'a bien compris en étalant ses films événements tout au long du Festival. Il faudra voir jusqu'où les rédactions résisteront à l'appel du sensationnalisme, privilégiant, même sur la Croisette, les petites phrases et pseudo-scandales aux avis critiques de films qui n'ont souvent que leurs deux ou trois projections pour créer un intérêt mondial.

Cannes 2011 : Lars Von Trier déclaré « non grata » au Festival

Posté par redaction, le 19 mai 2011

Fait exceptionnel, le Conseil d'administration du Festival de Cannes s'est réuni en séance extraordinaire ce jeudi et a condamné "très fermement" les propos tenus hier par Lars Von Trier lors de sa conférence de presse. Le Conseil "déclare Lars Von Trier persona non grata au Festival de Cannes, et ce, à effet immédiat." Une première dans l'histoire du Festival.

Le communiqué du Festival indique que la manifestation "offre aux artistes du monde entier une tribune exceptionnelle pour présenter leurs œuvres et défendre la liberté d’expression et de création". Il "regrette profondément que cette tribune ait été utilisée par Lars Von Trier pour exprimer des propos inacceptables, intolérables, contraires aux idéaux d’humanité et de générosité qui président à l’existence même du Festival". Déjà lors de son intervention, il semblait embarrassé par sa propre opinion lançant "Comment vais-je pouvoir me sortir de là ?" avant de conclure gêné et riant malgré lui : "Ok, I'm a nazi" (voir notre actualité). Dans son communiqué d'excuses (voir notre actualité), il avait remis les choses en place : "Si j'ai pu blesser quelqu'un […], je tiens sincèrement à m'en excuser. Je ne suis ni antisémite, ni raciste, ni nazi." Thierry Frémaux le défend malgré tout : "Ces propos sont d'autant plus incompréhensibles que la femme de Lars Von Trier est de confession juive et ses enfants sont de confession juive". "C'est une de ces provocations auxquelles il nous a habitués" ajoute-t-il. Gilles Jacob parle d'une "bêtise".

Mais Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication a vivement réagit, peut-être un peu trop : j'ai "pris
connaissance avec effarement et indignation des propos tenus par le réalisateur Lars Von Trier lors de la conférence de presse suivant la projection de son film Melancholia en sélection officielle.
" Dans son communiqué, il "condamne fermement les propos tenus par le réalisateur et prend acte de la convocation en séance extraordinaire du conseil d'administration du festival de Cannes par son président Gilles Jacob."

Il qualifie les propos de "provocation insupportable". Il y a du coup un double malaise qui se créé : d'une part, Cannes est l'une des plus belles vitrines pour la liberté d'expression - on l'a encore vu aujourd'hui avec la projection presse du dernier film de Jafar Panahi ; d'autre part, le Ministre ne demande pas de sanctions pour les propos tout aussi insupportables de collègues issus de sa majorité politique ou de chroniqueur officiant sur la télévision publique, dans les deux cas condamnés par la justice.

Le problème, et en cela on comprend la position du Festival, est que Lars Von Trier n'a pas tenu ses propos lors d'une interview mais dans le cadre officiel et public d'une conférence de presse, profitant ainsi d'une tribune qui lui était offerte pour dénigrer un Etat et être indulgent avec un régime responsable d'un des pires génocides de l'Histoire. On a le droit de tout dire, mais à condition que ce soit intelligemment.

Son film Melancholia reste en compétition. Mais, avec cette polémique et cette sanction, il semble exclu du palmarès de facto.

Cannes 2011 : les excuses de Lars Von Trier

Posté par vincy, le 18 mai 2011

Suite à ce qu'il pensait être une provocation lors de sa conférence de presse, qui a entraîné un profond malaise au Festival de Cannes, le réalisateur danois Lars Von Trier a présenté ses excuses. "Si j'ai pu blesser quelqu'un par les propos que j'ai tenu ce matin, je tiens sincérement à m'en excuser. Je ne suis ni antisémite, ni raciste, ni nazi", a affirmé le cinéaste.

La direction du Festival avait réagit assez vite en se déclarant "émue" par ces propos (voir actualité à ce sujet) et l'a invité à s'expliquer. Le communiqué de Von Trier n'a pas tardé. Business oblige : on imagine la réactions des acheteurs potentiels de son film dans certains pays... Mais il y a aussi le risque de ne parler que de cette polémique, au détriment du film, qui mérite de bonnes critiques. "Le cinéaste précise qu'il s'est laissé entraîner à une provocation. Il présente ses excuses", ajoute le communiqué. "La direction du Festival en prend acte et transmet les excuses de Lars Von Trier. Elle tient à réaffirmer qu'elle n'admettra jamais que la manifestation puisse être le théâtre, sur de tels sujets, de semblables déclarations". Et elle a raison...

Que le réalisateur exprime son sentiment sur Israël et sa politique, ce n'est pas le premier. Mais là, Lars Von Trier a essayé de plaisanter avec un sujet où il faut être très doué en humour pour que cela passe. Et Von Trier n'est pas franchement connu pour être un clown...

Cannes 2011 : une Palme d’or pour Jean-Paul Belmondo

Posté par vincy, le 18 mai 2011

La soirée hommage du Festival de Cannes à Jean-Paul Belmondo était sous le signe de l'émotion et acclamations. Lors d'une montée des marches symboliques, sur la musique culte du "Professionnel" signée Enio Moriccone, la star française a vu les 240 photographes accrédités l'applaudir, ce qui constitue une première. Ils avaient décidé de leur coup le matin même et ont posé leurs appareils le temps du triomphe. La foule envahissait la Croisette. Aucun doute, l'un des rares monstres sacrés du cinéma français n'a rien perdu de son capital populaire.

Dans la salle Debussy, c'était l'effervescence. On attendait ce moment depuis le 30 mars, date de l'annonce (voir actualité de ce jour là).  Thierry Frémeaux appelait un à un sur scène ses complices, ses copains, mais aussi ceux qui l'admirent : Claudia Cardinale, Claude Lelouch, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Rappeneau, Georges Laurner, Cédric Klapisch, Xavier Beauvois, Samy Naceri, Albert Dupontel, Danielle et Christopher Thompson, Nicole Calfan, Richard Anconina, son fils Paul Belmondo, ...

L'acteur est arrivé difficilement sur scène, aidé par sa béquille et son épouse. Visiblement ému, son premier mot fut assez concis : la salle était debout pour une ovation qui n'allait s'achever que de longues minutes plus tard, quand Gilles Jacob est venu lui remettre une Palme d'or. Le Festival l'a justifiée en évoquant "l'étendue du registre de Bébel, le charisme de sa personnalité, la précision de son jeu, la gouaille de ses propos, l'aisance de son allure en ont fait, avec Jean Gabin et Michel Simon, l'un des plus grands comédiens français de tous les temps".

Bébel a alors souhaité faire un deuxième discours, tout aussi bref que le premier : "Je suis très ému par cette Palme qui me va droit au coeur. Je veux remercier tous ceux qui sont ici, ceux que je connais et ceux que je ne connais pas. Un grand merci du fond du coeur !". Après 27 ans de brouille, l'acteur qui a tourné avec tant de grands cinéastes, dans tant d'énormes succès, qui a été si peu récompensé, se voit enfin reconnu à sa juste valeur. Même s'il est abimé physiquement, il garde un sourire contagieux. Le documentaire de Vincent Perrot et Jeff Domenech a prouvé qu'il était toujours bien ancré dans la vie. Mais ne parlos pas (tout de suite) de ce documentaire. Ce n'est pas le moment de gâcher la fête.

Cannes 2011 : dérapage (contrôlé ?) pour Lars Von Trier

Posté par vincy, le 18 mai 2011

Conférence de presse ce matin de Lars Von Trier, venant faire la promotion de son dernier film (éblouissant), Melancholia. Evidemment il a parlé sexe, rêvant toujours d'un film porno, puis il a embarrassé tout le monde avec une blague douteuse: « La seule chose que je peux vous dire c’est que j’ai longtemps pensé que j’étais juif. Puis j’ai rencontré  Susanne Bier (cinéaste danoise juive, récipiendaire récente de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère) …non c’est une blague. » Hélas, il ne s'est pas arrêté là. Dérapage volontaire pour que l'on parle de lui?

« Mais je n’étais pas juif... Il y a toute cette hiérarchie dans la religion juive. J’ai alors découvert que j’étais un nazi, car ma famille est allemande. Aussi ça m’a fait plaisir. Que puis-je dire, je comprends Hitler, mais je pense qu’il a fait beaucoup de mal. Je crois que je comprends l’homme, l’homme n’est pas intrinsèquement bon, mais je le comprends dans un sens, je sympathise un tout petit peu. Mais je ne suis pas pour la Seconde Guerre mondiale, je ne suis pas contre les juifs, surtout pas. »

Bon finalement, tout le monde va reprendre ses propos un peu nauséeux. Mais comment s'étonner de cette complaisance inutile quand au Danemark le parti d'extrême droite est devenu la troisième force politique du pays.

Lars Von Trier est un provocateur né, un dépressif permanent. Cela n'excuse en rien sa "sympathie" pour le Diable.

Cannes 2011 : Qui est Alexander Skarsgård ?

Posté par vincy, le 18 mai 2011

La plupart d'entre vous connait ce corps sculpté et ce regard glacial grâce au petit écran. Il est Eric Northman, le Vampire millionnaire, patron du Fangtasia, d'origine Viking, de la série True Blood. 1 000 ans d'âge. Et déjà trois saisons de télé. Entre sang et chair, il est devenu, avec ses deux partenaires, une icône de la télévision contemporaine, faisant le bonheur des unes de magazines branchés. Alexander Skarsgard est certes admiré pour sa plastique (au point de jouer dans un clip de Lady gaga, Paparazzi), d'être élu plusieurs fois homme le plus sexy de Suède, et de partager son lit avec la jolie Kate Bosworth (Superman Returns).

Ce serait oublié qu'il est avant tout un comédien. S'il vient à Cannes cette année, c'est grâce au danois Lars Von trier, qui aime mélanger les acteurs scandinaves aux stars venues d'ailleurs. Dans Melancholia, il est au côtés de Kirsten Dunst, Kiefer Sutherland, Charlotte Gainsbourg, Charlotte Rampling, John Hurt et son père Stellan Skarsgard (Amistad, Pirates des Caraïbes 2 et 3, Mamma Mia, Thor).

A 35 ans, ce géant d'1m93 pourrait faire sensation. Jusqu'en 2001, sa carrière était "locale" : télévision ou cinéma nordique. Son premier succès public et critique arrive en 2000 avec Wings of Glass, prix du public au festival de Moscou et joli succès en Suède. Ben Stiller le repère et l'enrôle pour son pastiche du monde superficiel de la mode, Zoolander.

Il bosse beaucoup, pas forcément dans des oeuvres marquantes au cinéma, mais la télé alimente sa notoriété. Consciencieux et professionnel, Skarsgard est appliqué. Il peut avoir une coiffure un peu punk, se montrer en caleçon sur une affiche : peu importe, un comédien qui ne travaille pas n'est pas comédien. Il commence à percer avec Hundtricket - The Movie, comédie romantique, où en second-rôle il reçoit les éloges de la critique.

Avec Exit en 2006, il donne la réplique à la star montante scandinave, Mads Mikkelsen. Polar qui s'exporte. En 2009, il est dans Beyond the Pole, comédie qui régale les festivals où il passe. Car Skarsgard peut jouer les drôles comme les inquiétants, les salauds comme les innocents. Dans 13, il est partenaire de Jason Statham et Mickey Rourke. Dans Straw Dogs, qui sortira cet automne, il semble s'abonner au thriller, avec l'autre beau blond James Marsden. Guerre de gueules anguleuses et de regards foudroyants en perspective. En attendant le film de SF, Battleship, avec Liam Neeson.

Il a encore quelques marches à monter avant de s'imposer à Hollywood. Mais, avec un Lars Von Trier dans sa filmographie, nul ne doute que l'espoir est permis.

Cannes 2011 : Scorsese et Von Trier vont coréaliser un documentaire

Posté par vincy, le 13 mai 2011

Martin Scorsese and Lars von TrierMartin Scorsese va faire équipe avec Lars Von Trier pour coréaliser ensemble un documentaire, The Five Obstructions.

Il s'agira de la suite d'un film qui a le même titre, que le réalisateur danois avait coréaliser avec Jorgen Leth. Le concept est de lancer cinq défis cinématographiques afin de comprendre au mieuxle processus de réalisation.

Dans le premier film, Von Trier jouait les instructeurs de Leth, qui devait réaliser le remake d'un court métrage cinq fois, avec, à chaque fois, une contrainte à respecter.

Le documentaire sera coproduit par les sociétés des deux cinéastes, Zentropa pour le danois, Sikelia pour l'américain. Le tournage débutera l'an prochain.

Lars Von Trier présentera son nouveau film Melancholia en compétition mercredi. Hugo Cabret, le prochain Scorsese, sortira sur les écrans à la fin de l'année.

L’instant Court : Melancholia, bande-annonce du nouveau Lars Von Trier à Cannes

Posté par kristofy, le 17 avril 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Tune for two réalisé par Gunnar Järvstad, voici l’instant Court n° 28.

Chaque vendredi, un film court montre ici différentes formes : court-métrage ou clip musical, filmé avec une caméra ou un appareil photo, animation ou diaporama, spot publicitaire ou lip dub… Cette semaine un autre format : la bande-annonce.

La bande-annonce est devenu un des plus importants éléments de promotion d’un film, les autres outils marketing (affiche, interview à la presse, avant-première…) n’ont pas autant de puissance. La bande-annonce permet de toucher tous les publics (les spectateurs bien entendu, mais aussi les professionnels que sont les distributeurs de films, les exploitants de salle de cinéma, les acheteurs des chaînes de télévision…) à moindre coût. Son objectif est avant tout publicitaire : faire connaître l’existence d’un film, donner envie de le voir. Son impact économique sur le succès d’un film fait que le plus souvent la bande-annonce est un montage réalisé par des spécialistes en la matière et pas par le réalisateur du film

Le Festival de Cannes vient d’annoncer une liste des films sélectionnés : beaucoup de réalisateurs habitués de la croisette dont on a hâte de voir le nouveau film et aussi certains que l’on est déjà très curieux de découvrir. La sélection cannoise est à peine annoncée qu’elle est déjà commentée en réaction aux pronostics. Et là encore la bande-annonce est le premier élément d’appréciation pour le baromètre d’un film.

Quel film est favori pour la palme d’or ? Le très (trop) attendu The tree of life de Terrence Malick pourrait être récompensé mais on doute que ça soit par la palme d’or. Mais déjà sa bande-annonce laisse deviner quelle allure aura le film tout en conservant son mystère, l’attente monte… Pourquoi tel film sélectionné et pas tel autre ? La bande-annonce du film La conquête de Xavier Durringer a été une des plus regardées lors de sa mise en ligne sur internet. Cette bande-annonce en a fait un des films français dont on parle le plus (au point d’éclipser L’ordre et la morale de Mathieu Kassovitz, film concurrent pour une place à Cannes ?), elle a été montrée au bon moment…

Voila donc la bande-annonce du nouveau film de Lars Von Trier (déjà palme d’or pour Dancer in the dark) en compétition à Cannes : Melancholia. On y découvre un casting aussi prestigieux que éclectique : Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, John Hurt, Kiefer Sutherland, Charlotte Rampling, Udo Kier, Stellan Skarsgard (et son fils)… On y devine une jeune mariée pas très heureuse qui rêve d’autre chose telle une Ophélie pendant qu’une catastrophe menace… La bande-annonce est à la fois très belle et très intriguante, et elle fait de Melancholia déjà un des films à ne pas manquer à Cannes. La sortie française est prévue pour le 17 août.

Retrouvez notre rencontre avec Kirsten Dunst l’année dernière au Festival de Cannes ici, elle nous disait déjà quelques mots de Melancholiahttp://archives.ecrannoir.fr/blog/blog/2010/05/23/cannes-2010-rencontre-avec-kirsten-dunst/

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Melancholia.