La 46e édition du Festival international du film de La Rochelle sera placée une nouvelle fois sous le signe de l’éclectisme. Dans cette très jolie ville située au bord de l’océan Atlantique, connue notamment pour les tours de son Vieux-Port, les amoureux du 7e Art pourront découvrir du 29 juin au 8 juillet 200 films venus du monde entier, avec des rétrospectives, des hommages, des longs métrages inédits ou présentés en avant-première, et de nombreux autres événements dont une nuit avec l’acteur américain Christopher Walken !
Le festival s’ouvrira le 29 juin par la projection de Dogman, le dernier film de l’Italien Matteo Garrone, récompensé au dernier Festival de Cannes par le prix d’interprétation masculine pour Marcello Fonte. Il incarne un toiletteur pour chiens qui va peu à peu sombrer dans une spirale criminelle.
Des rétrospectives seront consacrées au Suédois Ingmar Bergman à l’occasion du centenaire de sa naissance, par le biais de 20 longs métrages restaurés (dont Sourires d’une nuit d’été qui a inspiré l’affiche de cette édition), et au Français Robert Bresson, avec 13 longs métrages. Les "drôles de dames du cinéma muet" (Clara Bow, Marion Davies, Colleen Moore, Beatrice Lillie, Ossi Oswalda) seront aussi à l’honneur à travers neuf films accompagnés au piano.
Des hommages seront par ailleurs rendus à Aki Kaurismäki, Philippe Faucon et Lucrecia Martel. Dix-sept films du Finlandais, dont L’autre côté de l’espoir, et huit longs métrages du Français, dont Fatima (César du meilleur film en 2016), seront proposés aux spectateurs. La réalisatrice argentine fera le déplacement de Buenos Aires pour rencontrer le public et présenter ses quatre films, dont Zama en avant-première.
Le cinéma d’animation sera lui aussi présent à La Rochelle à travers des courts métrages du Canadien d’origine bulgare Theodore Ushev (Vaysha, l'aveugle), ainsi qu’avec des films signés par Nick Park et les Studios Aardman (Chicken Run, Wallace et Gromit, Cro Man).
Une quarantaine de films venus du monde entier, inédits ou en avant-première, seront également présentés, avec notamment la dernière Palme d’or cannoise, Une affaire de famille, du Japonais Kore-eda Hirokazu.
Parmi les autres événements du festival : la projection de douze films venus de Bulgarie et, autour d’une thématique « Musique et Cinéma », celle du film Œdipe roi (1967) suivie d’une lecture musicale de Pier Paolo Pasolini par Béatrice Dalle, Virginie Despentes et le groupe post-punk Zëro le 4 juillet à la Sirène.
Le festival se clôturera par une nuit avec l’acteur américain Christopher Walken. Sous les étoiles, les spectateurs pourront ainsi découvrir ou redécouvrir le magnifique Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino (1978), Brainstorm de Douglas Trumbull (1984) et The King of New York d’Abel Ferrara (1990). De quoi réjouir les cinéphiles, et convertir les autres !
Chaque film des studios Aardman est un événement, ne serait-ce qu'en raison du temps que prend la réalisation d'un long métrage qui anime image par image des figurines de pâte à modeler. Un travail titanesque, rempli de défis, magistralement relevés par le réalisateur Nick Park qui adore mettre en scène de longues séquences d'action déjantées et des machines alambiquées qui se jouent des relations de causes à effets (de la machine à fabriquer les tourtes de Chicken run aux folles inventions de Wallace).
Je suis donc particulièrement impatiente de découvrir Cro Man, nouvel opus qui se passe dans la préhistoire et met en scène un homme des cavernes aux prises avec un ennemi beaucoup plus puissant. On imagine la source de gags potentiels que dissimule ce scénario de départ. Et les différentes bandes-annonces qui circulent viennent immédiatement confirmer le bon feeling : un héros maladroit mais plein de bonnes intentions, un animal de compagnie qui semble plus intelligent que son maître, un méchant mégalomane... sans oublier un plaisir non dissimulé à revisiter l'Histoire.
Au-delà de l’humour propre aux films issus des studios Aardman, entre parodie de genre et scénario ultra référencé, on devine des enjeux écologiques qui ne sont pas pour nous déplaire (le héros doit se battre pour sauver sa vallée) ainsi qu’un nouvel éloge de l’action collective et de la résistance face à l’oppression. On ne sait pas trop si l’Humanité sortira grandie de ce duel entre âge de pierre et âge de bronze, mais le plaisir du spectateur, lui, c’est certain !
On ne se lasse pas des aventures de Wallace et Gromit, l'inventeur fanatique de fromage et son chien fidèle spécialiste en physique quantique, tout droit issus de l'imagination du réalisateur Nick Park et des formidables studios d'animation Aardman. L'an passé, Folimage avait ressorti deux courts métrages mettant en scène le duo : Une grande excursion (1989) et Un mauvais pantalon (1993) réunis dans Wallace et Gromit : les inventuriers. Ils y allaient notamment sur la lune dans une fusée de leur fabrication.
Cette fois, le programme Cœurs à modeler réunit Rasé de près (1995) et Un sacré pétrin (2008), qui est inédit au cinéma, deux courts métrages qui ont en commun des intrigues sentimentales sur lesquelles plane un parfum de mystère. Par deux fois, Wallace tombe en effet amoureux (on ne vous en dit pas plus) et doit faire face à de grands dangers. Heureusement, Gromit est là pour mener l'enquête et tirer son maître des situations les plus périlleuses et surtout les plus rocambolesques...
Comme toujours, les ingénieuses (et complexes) inventions de Wallace s’enrayent (Ah, le canon à pudding !), et sa vie amoureuse mouvementée (même si Un sacré pétrin le montre en amant triomphant, et même coquin) achève de saboter son existence d'ordinaire bien réglée. On est évidemment bluffé par la virtuosité des scènes d'action (dans lesquelles l'effort technique ne se sent pourtant jamais) et émerveillé par l'humour des situations et des dialogues, entre sous-entendus et jeux de mots, comique burlesque et parodies de blockbusters.
Hyper référencées (James Bond, Ghost...), hilarantes et complètement débridées, ces deux aventures atteignent ainsi des sommets en termes d'animation comme de scénario, ce qui en fait le programme parfait à voir ou revoir, seul·e ou en famille, en attendant de découvrir le prochain long métrage de Nick Park, Cro man (7 février 2018) qui se passe dans la préhistoire et met en scène deux hommes des cavernes aux prises avec un ennemi puissant. De lointains ancêtres de Wallace, sans doute ?
En ce mercredi 23 novembre et parmi toutes les sorties, notre attention s'est arrêtée sur la (re)sortie de nos héros en pâte à modeler préférés: Wallace et Gromit en version remastérisée dans un programme réunissant les trois courts métrages Morph: Selfie, Une grande excusion, Une grand excursion et Un mauvais pantalon. Sortie de la tête de Nick Park et des studios Aardman, la série Wallace et Gromit est apparue en 1989 avec l'épisode Une grande excursion, avant de devenir culte en 1993 avec Un Mauvais pantalon.
Fromage lunaire
Le premier épisode de Wallace & Gromit (et d'une durée de 23 minutes) introduit les personnages principaux dans une aventure loufoque sur la lune. Wallace, inventeur fou de fromage, décide de partir sur la lune avec son assistant Gromit (un chien plus intelligent que lui) car selon la légende la lune est en fromage...lequel? Ils vont le découvrir. Littéralement une dédicace à l'épisode de Tintin sur la lune (la fusée est d'ailleurs un clin d’œil à l’œuvre d'Hergé), cet épisode moins connu du grand public mais adoré des fans, a été remastérisé pour le plaisir des grands et des tous petits.
Nommé à l'Oscar, Une grande excursion aurait pu être bien différent. En effet, Nick Park voulait faire de Gromit un chien doué de parole, mais en voyant que ce joli toutou dit plus de choses en gardant le silence, il abandonne le projet.
Dangerous Pingouin
1993, Wallace et Gromit sont de retour avec un nouvel épisode, Un mauvais pantalon. Drôle, captivant et rangé dans la catégorie chef-d’œuvre de l'animation, Un mauvais pantalon met en scène Wallace, Gromit et un nouveau colocataire, un pingouin lunatique et braqueur de banques (il en a traumatisé plus d'un). Remportant plus de quarante prix internationaux dont un Oscar, cet épisode de 29 minutes est toujours considéré comme le meilleur court-métrage de l'animation britannique. L'épisode se passant pendant l'anniversaire de Gromit, Nick Park le sort le 12 février 1993 date de l'anniversaire de notre toutou favori (désolé Milou). Le journal Daily Telegraph a d'ailleurs rendu célèbre cette date en souhaitant publiquement dans leur journal un bon anniversaire à Gromit, propulsant ces deux héros plus loin que ce que Aardman pouvait imaginer.
Aujourd'hui ces deux chefs-d’œuvre de l'animation regagnent les salles obscures en version remastérisé, de quoi nous émerveiller encore et de patienter avant la suite de Shaun, le mouton, prévue pour très bientôt selon le producteur Peter Lord: "Le public a répondu si favorablement que nous préparons actuellement la suite de Shaun qui sera aussi délirante."
Wallace et Gromit n'attendent plus que vous, alors courez-y et n'oubliez pas vos crackers, votre fromage et votre tasse de thé!
De leur cerveau de pâte à modeler, Wallace et Gromit ont commis quelques-unes des plus belles inventions que le cinéma d’animation nous ait donné de voir ces dernières années. D’un audacieux système de rouages pour éjecter Wallace de son lit directement à la table du petit déjeuner en passant par un dispositif complexe permettant de protéger les potagers contre les invasions de lapins, les deux complices quatre fois oscarisés ont largement fait leurs preuves, aussi bien comme inventeurs de génie qu'en tant que gaffeurs irrésistibles. C’est pourquoi le Musée des Sciences de Londres a tout naturellement fait appel à eux pour être les héros d’une exposition interactive de six mois destinée à susciter des vocations d'inventeurs. Une manière de célébrer les 20 ans du "couple".
Depuis le 28 mars (et jusqu’au 1er novembre prochain), l’exposition "Wallace et Gromit, un monde d'idées géniales" permet ainsi aux visiteurs de déambuler dans différentes pièces du 62 West Wallaby street (l’adresse du duo) et d’y tester certains gadgets tout droit sortis de l’imagination débridée de ce vieux garçon accro aux crackers et de son chien certes fidèle, mais parfois dépassé par la frénésie de son maître. La reconstitution de la maison s'est d'ailleurs faite sous le regard attentif des créateurs des deux héros, le réalisateur Nick Park et les Studios Aardman.
L' exposition, qui a coûté environ 2,16 millions d’euros, a pour but avoué d’inciter les enfants à suivre les traces de Wallace et Gromit dans le monde amusant et ludique des inventions. Pour y arriver, des "boîtes à idées" ont même été disposées en différents lieux du musée dans l’idée de collecter les propositions des jeunes visiteurs. A défaut de changer le monde, peut-être trouvera-t-on dans ces messages de quoi fournir quelques pistes loufoques pour les prochaines (et très attendues) aventures des deux personnages !
Leur plus récente aventure, A Matter of Loaf and Death, a été récompensée en début d'année par les British Awards et les Annie Awards dans la catégorie court métrage d'animation. Un long métrage est prévu pour 2010/2011.
Parmi la multitude de prix remis en janvier et février aux Etats-Unis, les Annie Awards, les oscars de l'animation, commencent à prendre de l'envergure. Sans doute parce que cette 36e édition correspond à deux réalités : Disney n'a plus le monopole du genre, au contraire. DreamWorks bat le studio au Box Office et les productions de la Fox, Sony, Warner ainsi que de nombreux films étrangers sont devenus des références dans le domaine. Autre facteur : le box office, justement. Les films d'animation ne sont plus seulement réservés aux enfants et deviennent des blockbusters comme les autres. Quatre dessins animés se sont classés dans le Top 15 mondial en 2008. Dont Kung-Fu Panda, sur le podium, en médaille de bronze avec 631 millions de $.
Et c'est d'ailleurs ce dessin animé présenté au Festival de Cannes hors compétition l'an dernier, qui a été le gagnant des Annie Awards. Surprise réelle. Objectivement parce que Wall-E est cité parmi les meilleurs films de l'année, tous genres confondus, jusqu'à obtenir plusieurs nominations aux Oscars, y compris dans la catégorie scénario original. Une amère ironie puisque Wall-E a été nommé dans la plupart des catégories des Annie Awards, sauf celle du scénario!
Subjectivement parce que Kung-Fu Panda, bluffant visuellement, est assez faible scénaristiquement.
Pourtant ce Panda a quasiment tout raflé, et tant pis pour Volt, Wall-E, Horton ou encore Madagascar 2 : meilleur film animé, meilleure réalisation, meilleur jeu vidéo adapté d'un dessin animé, meilleurs effets animés, meilleure animation des personnages (la séquence du rêve), meilleur dessin de personnage (le français Nicolas Marlet), meilleure musique, meilleure direction artistique, meilleur scénario, meilleur storyboard
Dustin Hoffman, incarnant Shifu, a reçu l'immense honneur d'être récompensé pour sa performance vocale.
Notons aussi le prix pour le français, venant de l'Ecole des Gobelins, Pierre Perifel, qui a récolté le prix de la meilleure animation pour un format court ou une production télévisée. Secrets of the Furious Five est un court qui accompagne Kung-Fu Panda. Perfiel, d'ailleurs, a travaillé sur le long métrage, et les deux suivants de DreamWorks. Nicolas Marlet a aussi reçu le prix du meilleur dessin de personnage dans cette catégorie.
Cela veut dire 11 prix (une razzia sans concession) pour le long métrage et 4 pour le court métrage qui lui est attaché.
Par ailleurs, Wallace & Gromit : A Matter of Loaf and Death signe son grand retour, battant au passage, dans sa catégorie court métrage animé, un film issu de Walt Disney, un autre de Pixar et un de Bill Plympton. Une bérézina...
Ceci dit John Lasseter (Pixar), Nick Park (Aardman) et Mike Judge ont reçu des prix honorifiques.