13 courts animés inspirés des poèmes de Guillaume Apollinaire en salles

Posté par vincy, le 28 septembre 2016

13 films d'animation, des courts métrages de trois minutes, sont regroupés dans un programme qui sort en salles ce mercredi 28 septembre. Distribué par Gebeka Films, Apollinaire, 13 films-poèmes, est la troisième série de la collection "En sortant de l'école..." diffusée sur France 3. Le poète Guillaume Apollinaire succède à Jacques Prévert et Robert Desnos.

La particularité de cette collection est de confier l'animation à des jeunes diplômés d'écoles comme Les Gobelins, l'EMCA ou La Poudrière. L'éclectisme visuel provient de cette variété de talents, qui utilisent des décors en papier ou en 3D, du stop motion ou de la craie.

La diversité est aussi dans le choix des poèmes. Certains abordent la guerre, d'autres l'amour ou la vie. L'ensemble s'avère assez doux, mélancolique, et néanmoins, guilleret. On comprendra que le programme vise avant tous les élèves de l'école primaire, ceux qui apprennent Apollinaire.

Parmi ces treize courts animés, souvent épurés, il y a forcément des poèmes qui nous séduisent plus que d'autres. A l'instar du modèle indépassable du genre, dans le domaine musical, Fantasia.

Si on devait en garder trois, ce serait Automne de Hugo de Faucompret, où des créatures à la Miyazaki se mélangent à un trait presque impressionniste ; A toutes les dégotes et à tous les dingos, d'Augustin Guichot, habile mélange d'argot qui "slamme" et de comédie musicale jazzy qui ferait écho aux Triplettes de Belleville (c'est aussi le seul film où le personnage s'exprime) ; Ville et cœur d'Anne-Sophie Raimond, tourbillon absurde et un poil déjanté qui évoque l'univers de Jacques Tati, et qui réussit une transposition moderne du poème.

Notre préféré reste Carte postale de Fabienne Wagenaar, en papier découpé et stop motion. L'inventivité et la singularité de l'animation est proprement cinétique, à la fois sobre et ludique, sublime et juste, s'appuyant sur une écriture visuelle ingénieuse.

Mais les neuf autres courts méritent aussi le détour: du naïf et allégorique Pont Mirabeau au pictural Bestiaire (Dali n'est pas loin), en passant par les objets de Je me souviens ou de l'onirique Oiseau qui chante. Histoires sans paroles, mais accompagnées des belles voix de Yolande Moreau, Pascal Greggory, Thibault Vinçon et Sylvain Despretz, ces films-poèmes peuvent nous replonger en enfance mais surtout ils offrent un regard nouveau sur des textes que l'on a plus récité que compris. C'est la force de l'animation et de la poésie: il n'y a aucune limite à l'imaginaire. Et les deux combinés permettent de donner un nouveau sens au poèmes et de révéler des futurs talents de l'animation.

Kung-Fu Panda par K.O.

Posté par vincy, le 11 février 2009

kung fu pandaParmi la multitude de prix remis en janvier et février aux Etats-Unis, les Annie Awards, les oscars de l'animation, commencent à prendre de l'envergure. Sans doute parce que cette 36e édition correspond à deux réalités : Disney n'a plus le monopole du genre, au contraire. DreamWorks bat le studio au Box Office et les productions de la Fox, Sony, Warner ainsi que de nombreux films étrangers sont devenus des références dans le domaine. Autre facteur : le box office, justement. Les films d'animation ne sont plus seulement réservés aux enfants et deviennent des blockbusters comme les autres. Quatre dessins animés se sont classés dans le Top 15 mondial en 2008. Dont Kung-Fu Panda, sur le podium, en médaille de bronze avec 631 millions de $.
Et c'est d'ailleurs ce dessin animé présenté au Festival de Cannes hors compétition l'an dernier, qui a été le gagnant des Annie Awards. Surprise réelle. Objectivement parce que Wall-E est cité parmi les meilleurs films de l'année, tous genres confondus, jusqu'à obtenir plusieurs nominations aux Oscars, y compris dans la catégorie scénario original. Une amère ironie puisque Wall-E a été nommé dans la plupart des catégories des Annie Awards, sauf celle du scénario!

Subjectivement parce que Kung-Fu Panda, bluffant visuellement, est assez faible scénaristiquement.

Pourtant ce Panda a quasiment tout raflé, et tant pis pour Volt, Wall-E, Horton ou encore Madagascar 2 : meilleur film animé, meilleure réalisation, meilleur jeu vidéo adapté d'un dessin animé, meilleurs effets animés, meilleure animation des personnages (la séquence du rêve), meilleur dessin de personnage (le français Nicolas Marlet), meilleure musique, meilleure direction artistique, meilleur scénario, meilleur storyboard

Dustin Hoffman, incarnant Shifu, a reçu l'immense honneur d'être récompensé pour sa performance vocale. dustin hoffman kung fu panda

Notons aussi le prix pour le français, venant de l'Ecole des Gobelins, Pierre Perifel, qui a récolté le prix de la meilleure animation pour un format court ou une production télévisée. Secrets of the Furious Five est un court qui accompagne Kung-Fu Panda. Perfiel, d'ailleurs, a travaillé sur le long métrage, et les deux suivants de DreamWorks. Nicolas Marlet a aussi reçu le prix du meilleur dessin de personnage dans cette catégorie.

Cela veut dire 11 prix (une razzia sans concession) pour le long métrage et 4 pour le court métrage qui lui est attaché.

Par ailleurs, Wallace & Gromit : A Matter of Loaf and Death signe son grand retour, battant au passage, dans sa catégorie court métrage animé, un film issu de Walt Disney, un autre de Pixar et un de Bill Plympton. Une bérézina...

Ceci dit John Lasseter (Pixar), Nick Park (Aardman) et Mike Judge ont reçu des prix honorifiques.

Deux poulpes aux Oscars

Posté par geoffroy, le 5 février 2009

oktapodiLa qualité de l’animation française n’est plus à prouver. Outre une production nationale fort respectable depuis maintenant une bonne dizaine d’années, un nombre important de nos animateurs exercent leur talent à l’étranger, en Europe, au Japon et aux Etats-Unis chez les géants Dreamworks, Pixar ou encore Sony.

Vitrine de ce dynamisme créatif, l’école de l’image des Gobelins, considérée par tous comme la meilleure du monde, sera à l’honneur le 22 février prochain. En effet, Oktapodi, court-métrage de fin d’études 2007 réalisé par six étudiants des Gobelins, a été sélectionné pour concourir à la cérémonie des Oscars 2009 dans la catégorie du meilleur court-métrage d’animation. Tout simplement unique pour une école dont les moyens et le temps ne sont en rien comparables à celui d’un studio. Précédé d’une réputation élogieuse (le film a déjà récolté de nombreux prix), ce petit bijou d’inventivité de 2m30 sera, entre autre, en compétition face au géant Pixar et son Presto.

« J’ai du mal à comparer notre film à ceux de Pixar, leurs moyens sont mille fois supérieurs, et ça se voit » délivre Quentin Marnier, l’un des six étudiants responsable de cette savoureuse course poursuite de deux poulpes amoureux essayant d’échapper au « cuistot » d’un restaurant d’une île grecque. Le rythme et la qualité de l’animation ne trompe personne et il n’est pas surprenant d’apprendre que les six animateurs sont déjà sous contrat en France ou à l’étranger.oktapodi oscars

Si cette sélection vient renforcer la présence française aux Oscars (Entre les murs de Laurent Cantet dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, musique originale pour "L'étrange histoire de Benjamin Button" du compositeur Alexandre Desplat et Manon sur le bitume d'Elizabeth Marre et Olivier Pont dans la catégorie du meilleur court métrage), elle doit consolider la politique de re-localisation de la production en France. Cet effort d’investissement est indispensable pour garder ou faire revenir nos animateurs que tant de grands studios s’arrachent aujourd’hui.

Oktapodi réalisé par Julien Bocabeille, François-Xavier Chanioux, Olivier Delabarre, Thierry Marchand, Emud Mokhberi et Quentin Marmier est à visionner sur le site http://www.gobelins.fr. Il a déjà reçu de nombreux prix à casablanca, Anima Mundi, Hiroshima, Annecy, Imagina 2008...

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site officiel du court métrage d'animation