Cannes 2017: une Palme d’honneur pour le producteur Jeffrey Katzenberg

Posté par vincy, le 19 mai 2017

L'animation est peu présente cette année à Cannes? C'est l'occasion d'honorer un grand producteur de cinéma d'animation. Le Festival de Cannes pour sa 70e édition a décidé de remettre une Palme d'honneur à Jeffrey Katzenberg ce vendredi 19 mai, lors d'un dîner au Carlton "qui rassemblera les grandes personnalités des métiers du cinéma en France et dans le monde".

Pierre Lescure, Président du Festival de Cannes et Thierry Frémaux, Délégué général, rendront hommage à Jeffrey Katzenberg, pour sa contribution dans l’industrie de l’animation et plus largement dans l’histoire du cinéma mondial.

Le co-fondateur de Dreamworks (1996) avait présenté le premier film Shrek sur la Croisette en 2001. Cannes a accueilli par la suite Shrek 2 (en compétition), Nos voisins les hommes, Kung Fu Panda, Madagascar 3 et Dragons 2, tous hors compétition. Il a aussi produit Chicken Run et des séries TV telles The Contender et Neighbors from Hell.

Né le 21 décembre 1950 à New York, le K de Dreamworks SKG avait d'abord relancé Walt Disney en lançant des films comme Pretty Woman, Le Cercle des poètes disparus, Good Morning, Vietnam, Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (Touchstone pictures) et La Petite Sirène, La Belle et la Bête, Aladdin ou Le Roi Lion (Walt Disney Animation).

Aujourd'hui, il a quitté DreamWorks, revendu à NBCUniversal. En janvier, il a réunit plus de 600M$ pour créer un fonds d'investissements, WndrCo, chargé de financer dans les nouveaux médias et les nouvelles technologies.

Avec une Palme d'honneur qui récompense un producteur (une première), un prince de l'animation, un fervent supporter du parti démocrate et un technophile passé du cinéma aux petits écrans, à coup sûr, Cannes continue de provoquer le débat sur l'avenir du cinéma.

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Lire aussi: nos entretiens avec Jeffrey Katzenberg

Conférence de presse de Shrek 4 : le Chat Potté pourrait être le héros d’un prochain film!

Posté par Morgane, le 8 juin 2010

alain chabat jeffrey katzenberg shrek 410 ans après le premier volet des aventures de l’ogre vert le plus célèbre au monde, alias Shrek, messieurs Mike Mitchell (réalisateur), Alain Chabat (voix française de Shrek), Jeffrey Katzenberg (directeur de DreamWorks Animation) et Walt Dohrn (directeur de l’écriture et voix originale de Tracassin) étaient présents hier à Paris pour répondre aux questions de la presse.

…il était une fin?! 

«?Il y a eu dès le départ cette idée de faire quatre ou cinq chapitres et finalement, le seul pilier que l’on n’a pas abordé, c’est la mort… mais ça, ce n’est pas pour les enfants?» (Jeffrey Katzenberg).

La première question fut WHY?? et oui, pourquoi tuer la poule aux oeufs d’or?? Tout simplement parce-que la boucle a été bouclée. Dans le premier, Shrek apprend à s’aimer. Dans le deuxième, il apprend à aimer quelqu’un d’autre avec qui il fonde une famille dans le troisième. Puis, dans le dernier opus, Shrek réalise combien sa vie est belle et comme selon Alain Chabat «?les gens heureux n’ont pas d’histoires?», il était donc temps de laisser Shrek tranquille.

Y’a-t-il une vie après la fin??

C’est donc certain, Shrek 4 sera bel et bien l’utime aventure ogresque de la saga. Mais Shrek et tous ses amis se dirigeraient-ils vers un nouvel avenir??

Le générique final fait réapparaître tous (ou presque) les personnages de la grande aventure laissant présager de nombreux spin-off ou laissant penser que leur retour dans le 4 fut envisagé mais «?l’essentiel de ce film étant le point de vue de Shrek lui-même, il a donc fallu laisser de côté d’autres personnages?» (Walt Dohrn).

Quant au personnage de Shrek, Jeffrey Katzenberg rappelle que sa vie continue via une comédie musicale qui se joue actuellement à Broadway et qui partira très prochainement en tournée (et sera peut-être en Europe l’année prochaine) et des projets pour la télévision (Noël, Halloween…).

Concernant d’éventuels spin-off, le plus attendu est celui du Chat Potté. Jeffrey Katzenberg annonce alors que celui-ci se penchera sur les origines du Chat Potté et lèvera le voile sur les raisons pour lesquelles il est devenu ce tueur à gages sanguinaire que l’on rencontre pour la première fois dans Shrek 2. «?Ça va beaucoup ressembler à un film de Sergio Leone?». Ça promet?!

Liens acteurs/personnages

10 ans, quatre volets, cela crée forcément des liens et pour Alain Chabat, qui avoue que la scène la plus dure à doubler a été de donner la même énergie au terme «?l’âne?» que le mot «?donkey?» en a en anglais, «?ce fut un voyage incroyable?».

Une journaliste laisse même échapper qu’au fil des épisodes les personnages ressemblent de plus en plus aux acteurs. Reste à savoir si Alain Chabat doit le prendre bien ou mal et, comme à son habitude il le prend surtout à la rigolade. Et Jeffrey Katzenberg d’ajouter qu’il connait Alain Chabat depuis maintenant 12 ans et que pour ce dernier opus il a découvert un nouvel aspect de lui, ses jambes. Ils auraient donc donner les jambes de Chabat à Shrek?! Une rumeur court même selon laquelle ils auraient fait un scan de ses jambes grâce à un laser… Reste plus qu’à démêler le vrai du faux.

Les inspirations de la fin

Dans ce dernier volet des aventures shrekiennes, on découvre de nouveaux personnages dont notamment le Nain Tracassin et son armée de sorcières. Et tout cela n’est pas sans nous rappeler différents contes de fée.

En effet, Tracassin est la figure du diable des contes qui se fait prendre à son propre piège. Mike Mitchell avoue d’ailleurs?: «?le meilleur méchant est le diable et on s’en est inspiré?». Quant à l’armée de sorcières qui l’accompagnent et qui peuvent être tuer avec de l’eau, l’idée vient effectivement du Magicien d’Oz.

Une histoire technique

Shrek 4 est le premier (et donc le dernier) de la série a être réalisé entièrement en 3D. C’est également le premier film en 3D pour le réalisateur Mike Mitchell qui avoue être devenu «?a 3D snob?». N’y connaissant pas grand chose à la 3D au départ, il a pu poser de nombreuses questions à James Cameron ainsi qu’aux différentes personnes avec qui il travaillait. Et il a alors réalisé que «?la 3D n’est pas juste bonne pour les scènes type motagnes russes mais également pour les scènes d’émotion?».

Pour Jeffrey Katzenberg, «?la 3D est le début d’une nouvelle création artistique. On en est juste au début et ce n’est pas une tendance?». Et Mike Mitchell d’ajouter que «?la 3D c’est comme le dolby surround. Il faut apprendre à l’utiliser correctement pour plonger complètement le spectateur au cœur du film?». Reste que lorsqu’on aborde les projets gonflés pour la 3D, Jeffrey Katzenberg do th Grrrrrr car il considère qu’il faut avant tout «?respecter le public?».

Et pour Shrek 4 alors, quels ont donc été les plus gros défis en terme d’animation 3D?? Le premier fut la transformation de Fiona en véritable guerrière et qui pour la première fois lâche ses cheveux. Jeffrey Katzenberg nous annonce alors qu’il a fallu pas moins de 20 à 30 artistes juste pour animer la chevelure de Fiona.

Le deuxième défi fut la transformation du Chat Potté en Chat Potelé. «?Comme Robert De Niro dans Raging Bull, le chat prend de nombreux kilos. Et c’est également la première fois de la saga que ce dernier marche à quatre pattes?».

Après quatre volets l’ogre et ses amis nous manqueront peut-être un peu mais il est souvent plus sage de s’arrêter à temps et de repartir sur de nouveaux projets… Bye bye Shrek…

Kung-Fu Panda par K.O.

Posté par vincy, le 11 février 2009

kung fu pandaParmi la multitude de prix remis en janvier et février aux Etats-Unis, les Annie Awards, les oscars de l'animation, commencent à prendre de l'envergure. Sans doute parce que cette 36e édition correspond à deux réalités : Disney n'a plus le monopole du genre, au contraire. DreamWorks bat le studio au Box Office et les productions de la Fox, Sony, Warner ainsi que de nombreux films étrangers sont devenus des références dans le domaine. Autre facteur : le box office, justement. Les films d'animation ne sont plus seulement réservés aux enfants et deviennent des blockbusters comme les autres. Quatre dessins animés se sont classés dans le Top 15 mondial en 2008. Dont Kung-Fu Panda, sur le podium, en médaille de bronze avec 631 millions de $.
Et c'est d'ailleurs ce dessin animé présenté au Festival de Cannes hors compétition l'an dernier, qui a été le gagnant des Annie Awards. Surprise réelle. Objectivement parce que Wall-E est cité parmi les meilleurs films de l'année, tous genres confondus, jusqu'à obtenir plusieurs nominations aux Oscars, y compris dans la catégorie scénario original. Une amère ironie puisque Wall-E a été nommé dans la plupart des catégories des Annie Awards, sauf celle du scénario!

Subjectivement parce que Kung-Fu Panda, bluffant visuellement, est assez faible scénaristiquement.

Pourtant ce Panda a quasiment tout raflé, et tant pis pour Volt, Wall-E, Horton ou encore Madagascar 2 : meilleur film animé, meilleure réalisation, meilleur jeu vidéo adapté d'un dessin animé, meilleurs effets animés, meilleure animation des personnages (la séquence du rêve), meilleur dessin de personnage (le français Nicolas Marlet), meilleure musique, meilleure direction artistique, meilleur scénario, meilleur storyboard

Dustin Hoffman, incarnant Shifu, a reçu l'immense honneur d'être récompensé pour sa performance vocale. dustin hoffman kung fu panda

Notons aussi le prix pour le français, venant de l'Ecole des Gobelins, Pierre Perifel, qui a récolté le prix de la meilleure animation pour un format court ou une production télévisée. Secrets of the Furious Five est un court qui accompagne Kung-Fu Panda. Perfiel, d'ailleurs, a travaillé sur le long métrage, et les deux suivants de DreamWorks. Nicolas Marlet a aussi reçu le prix du meilleur dessin de personnage dans cette catégorie.

Cela veut dire 11 prix (une razzia sans concession) pour le long métrage et 4 pour le court métrage qui lui est attaché.

Par ailleurs, Wallace & Gromit : A Matter of Loaf and Death signe son grand retour, battant au passage, dans sa catégorie court métrage animé, un film issu de Walt Disney, un autre de Pixar et un de Bill Plympton. Une bérézina...

Ceci dit John Lasseter (Pixar), Nick Park (Aardman) et Mike Judge ont reçu des prix honorifiques.

DreamWorks SKG se pacse avec Disney

Posté par vincy, le 9 février 2009

Ironie de l'histoire, Jeffrey Katzenberg n'avait pas obtenu la présidence du groupe Disney, qui lui devait sa résurrection dans le dessin animé, et était parti fonder avec Steven Spielberg et David Geffen. Or, ce lundi 9 février, DreamWorks a confirmé qu'il abandonnait son accord de distribution avec Universal, qui refusait de revoir les clauses de financement d'un contrat de sept ans signé il y a cinq mois. Les désaccords portaient sur la commission de distribution, les débouchés sur la TV payante, et le marketing.

C'est le second divorce pour DreamWorks, après celui avec son actionnaire, Paramount, au profit de Reliance Big Entertainment (pour 1,2 milliards de $, dont 700 millions de $ de prêts). Mais c'est aussi la séparation la plus symbolique : Universal était le distributeur historique du studio de Spielberg.

La zone de turbulence que traverse DreamWorks provient de nombreuses causes : la crise économique, le nombre de films produits en baisse, la réduction des investissements dans le secteur, la chute des cours boursiers des principaux protagonistes de ce "Dallas". En plus de se faire arnaquer par Madoff, Steven Spielberg a du mettre dix millions de $ de sa poche pour financer la nouvelle structure américano-indienne.

DreamWorks SKG a trouvé en Disney son partenaire pour distribuer les films. Changement dépoque radical. Le groupe de Mickey Mouse venant d'annoncer qu'il réduisait son programme annuel de sorties, le contrat tombe à pic. il s'agit d'un partenariat de longue durée pour distribuer, à compter de 2010, environ six films par an. Pour ne pas brouiller l'image de Walt Disney Pictures, qui produit des films familiaux, les films, souvent subversifs, de DreamWorks seront labelisés sous la bannière Touchstone Pictures. Cela ne concerne pas DreamWorks Animation.

Paramount étend ses liens avec Marvel et enchaîne DreamWorks

Posté par vincy, le 2 octobre 2008

Vases communiquants. Tandis que Paramount se désengage de DreamWorks, renfloué par des capitaux indiens, elle réinvestit dans Marvel.

L’été a été profitable au studio puisqu’il a récolté, en 2008, à date, 1,2 milliards de $ de recettes au box office, soit la deuxième performance tous studios confondus (derrière Warner) , mais avec seulement 15 films (soit la meilleure recette par films). Avec 17% de part de marchés et deux de ses productions sur le podium annuel (Iron man, Indiana Jones 4), Paramount est le gagnant de la saison. Car on doit y ajouter Kung-Fu Panda et Tonnerre sous les tropiques, soit 4 films dans le Top 15 de l’année.

Aussi, il paraît logique que le studio prépare son avenir. Puisque DreamWorks retrouve son « indépendance », il faut bien anticiper les programmations futures. Avec le départ du studio de Shrek, ce sont six films de moins par an dans le calendrier du producteur Paramount. Le studio a donc concédé à Marvel le même avantage offert à DreamWorks : il ne prendra plus que 8 % des recettes au lieu de 10%. Cela concerne cinq films à venir. De quoi remplir l’agenda : Iron Man 2 et 3 sont déjà planifiés, Thor devrait sortir en 2010, et Captain America est prévu en 2011.

Quant à Marvel, il consolide sa présence au cinéma. Les franchises s’avèrent profitables (hormis Hulk), et le studio espère tiré un profit de 140 millions de $ cette année. Si Paramount n’a aucune exclusivité, il est devenu, grâce à Iron Man, son choix de prédilection parmi les studios hollywoodiens. Le pacte concerne aussi les distributions dans les marchés majeurs (Japon, France, …) et les déclinaisons sur d’autres supports.

Du côté de DreamWorks, des capitaux indiens vont permettre à Spielberg de renouer avec son mythe du studio autonome. Le studio sort de la constellation Paramount, quelques mois après son entrée. Il en reste dépendant pour la distribution. Et après le lâchage de Universal sur Tintin, la Paramount s’est offert le plaisir, cynique, de produire la totalité du projet afin de le sauver à un mois du premier clap. Manière d’être toujours présent dans les affaires de son cinéaste le plus « bankable ».