Cannes : Yolande Moreau, marraine des Visions Sociales

Posté par vincy, le 12 avril 2009

Du 16 a 24 mai, la sélection la moins connue du festival de Cannes, tiendra sa 7e édition. Visions sociales est organisé par par le comité d'entreprise CCAS, des entreprises, plus si publiques, que sont EDF et GDF. Le CCAS est partenaire de festivals comme Angers et La Rochelle. A Cannes, Visions sociales va plus loin en projettant des films et en encadrant des débats dans une sélection qui lui est propre.

Dans la frénésie cannoise, les médias, nous compris, oublient parfois cette louable intention cinéphilique, dépourvue d'avant-premières dans un événément qui ne se nourrit que de nouveautés. Cette année, la marraine sera la comédienne, auteure et réalisatrice Yolande Moreau. Actuellement à l'affiche en Reine dans la version animée du Chat botté, elle vient de recevoir un deuxième César de la meilleure actrice pour son rôle de peintre autiste dans Séraphine.

Visions sociales présentera ainsi un de ses films - Louise-Michel - en clôture. Une rencontre avec les réalisateurs est prévue. Un documentaire inédit, Cheminots, ouvrira la programmation, en plus du dessin animé Des idiots et des anges, de Bill Plympton, là aussi, présent pour un débat. Une grande sélection de films latino-américains - La ultima cena, Cyrano fernandez, La zona propriété privée, Le rideau de sucre, Sept jours Sept nuits, Agnus Dei, Haïti chérie - agrémenteront des films plus récents comme Le déjeuner du 15 août, Nulle part terre promise, L'apprenti (prix Louis-Delluc de la première oeuvre) et Z32.

Nulle part, terre promise : terres d’écueils

Posté par Morgane, le 31 mars 2009

nullepart.jpgL’Histoire : Trois personnages sillonnent l'Europe d'aujourd'hui. Un jeune cadre. Une étudiante. Un kurde et son fils. Vers l'est ou vers l'ouest, en camion, en business class, en stop, en train, avec ou sans papier, à travers l'Europe contemporaine, chacun en quête de sa terre promise.

Notre avis : Nulle part terre promise. Le titre sonne comme un appel à l’exil, au voyage vers un ailleurs, une terre d’accueil, une terre promise. Mais le propos à l’écran semble bien différent. Chacun des personnages est effectivement sur la route mais le but et les raisons de ces errances sont loin d’être les mêmes. Seuls le père et son fils (kurdes), fuyant leur pays, parcourent les routes à la recherche d’une nouvelle terre où vivre (ici encore, à l’instar du film Welcome, l’Angleterre tient lieu de terre promise).

Les deux autres personnages (l’étudiante et le cadre) sont aussi en quête, mais pas d’une terre promise. Perdus, ils se cherchent eux-mêmes. Elle, est étudiante et se promène caméra à la main, à travers l’Europe de l’Est avant e rentrer dans son propre pays. Quant à lui, il s’occupe de la délocalisation d’une entreprise française et est chargé d’envoyer les machines en Hongrie.

Leurs destins ne se croisent que l’espace d’un court instant. Ils se frôlent puis repartent chacun dans leur direction. Ces personnages n’ont finalement en commun que leurs propres solitudes, qui ne se rejoignent jamais.

Les thèmes de l’exil, du départ, de la recherche d’un ailleurs sont, certes, récurrents mais très intéressants. Néanmoins, la manière dont Emmanuel Finkiel (qui après Voyages réalise ici sont deuxième long métrage) aborde ces sujets sonne faux. La mise en scène et la façon de filmer paraissent prétentieuses. Les visages sont filmés très souvent en gros plan, coupés. La caméra les scrute de près et ne s’en éloigne que pour s’attarder sur une roue de camion ou une goutte d’eau. La quasi absence de dialogues renforce ce sentiment d’être face à un film prétentieux dont on attend, jusqu’à la fin, que l’histoire veuille bien se mettre en place.