Nulle part, terre promise : terres d’écueils
L’Histoire : Trois personnages sillonnent l'Europe d'aujourd'hui. Un jeune cadre. Une étudiante. Un kurde et son fils. Vers l'est ou vers l'ouest, en camion, en business class, en stop, en train, avec ou sans papier, à travers l'Europe contemporaine, chacun en quête de sa terre promise.
Notre avis : Nulle part terre promise. Le titre sonne comme un appel à l’exil, au voyage vers un ailleurs, une terre d’accueil, une terre promise. Mais le propos à l’écran semble bien différent. Chacun des personnages est effectivement sur la route mais le but et les raisons de ces errances sont loin d’être les mêmes. Seuls le père et son fils (kurdes), fuyant leur pays, parcourent les routes à la recherche d’une nouvelle terre où vivre (ici encore, à l’instar du film Welcome, l’Angleterre tient lieu de terre promise).
Les deux autres personnages (l’étudiante et le cadre) sont aussi en quête, mais pas d’une terre promise. Perdus, ils se cherchent eux-mêmes. Elle, est étudiante et se promène caméra à la main, à travers l’Europe de l’Est avant e rentrer dans son propre pays. Quant à lui, il s’occupe de la délocalisation d’une entreprise française et est chargé d’envoyer les machines en Hongrie.
Leurs destins ne se croisent que l’espace d’un court instant. Ils se frôlent puis repartent chacun dans leur direction. Ces personnages n’ont finalement en commun que leurs propres solitudes, qui ne se rejoignent jamais.
Les thèmes de l’exil, du départ, de la recherche d’un ailleurs sont, certes, récurrents mais très intéressants. Néanmoins, la manière dont Emmanuel Finkiel (qui après Voyages réalise ici sont deuxième long métrage) aborde ces sujets sonne faux. La mise en scène et la façon de filmer paraissent prétentieuses. Les visages sont filmés très souvent en gros plan, coupés. La caméra les scrute de près et ne s’en éloigne que pour s’attarder sur une roue de camion ou une goutte d’eau. La quasi absence de dialogues renforce ce sentiment d’être face à un film prétentieux dont on attend, jusqu’à la fin, que l’histoire veuille bien se mettre en place.
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