[We miss Cannes] Le cinéma sud-coréen en vedette sur la Croisette

Posté par kristofy, le 17 mai 2020

Si 2019 devait être symbolisée par un seul film ce serait évidement Parasite de Bong Joon-ho : à l'international, il a gagné plus de 200 récompenses en plus d'avoir été un grand succès en salles un peu partout. #ParasiteMadeHistory aux Oscars : il a réalisé l'exploit d'en remporter 4 (Meilleur film, Meilleur film international, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario original). Et le détonateur aura été la Palme d'Or du Festival de Cannes 2019. C'est la première fois dans l'histoire du cinéma de Corée du Sud qu'un film provoque une telle adhésion populaire. Et ce n'est pas le seul film coréen à s'être imposé très largement au delà de ses frontières grâce à l'appui de Cannes.

Déjà en 2004 Old Boy de Park Chan-wook avait frôlé lui aussi la Palme d'or, et a terminé son beau parcours en recevant le Grand Prix. Depuis le début des années 2000 le cinéma coréen est l'un des plus dynamiques dans les festivals, devenant culte, souvent après coup. Le Festival de Cannes y a largement contribué. D'abord avec des films d'auteurs qui vont devenir de grands noms du cinéma mondial, puis avec des films de genre qui vont s'imposer comme des références. Bref un plaisir de cinéphiles sans cesse renouvelé par des scénarios maîtrisés et des mises en scène souvent épatantes.

Durant les années 1980 et fin des années 1990 le cinéma de Corée du Sud est en quelque sort encore considéré comme 'émergent'. Quelques films figurent dans certaines sections du Festival de Cannes comme dans celle Un Certain Regard : Le Rouet, l'histoire cruelle des femmes de Lee Doo-yong en 1984, la découverte de Hong Sang-soo pas encore connu avec Le Pouvoir de la province de Kangwon en 1998 et La Vierge mise à nu par ses prétendants du même réalisateur en 2000 (ces films ne sortiront dans les salles françaises qu'en 2003).

En sections parallèles La Semaine de la Critique découvre Christmas in August de Hur Jin-ho en 1998 et La Quinzaine des Réalisateurs révèle Le Printemps dans mon pays natal en 1998 aussi et surtout en 2000 Peppermint Candy de Lee Chang-Dong.

La Sélection officielle a été plus patiente. Outre une séance spéciale en 1994 de Vanished de Shin Sang-ok (à 59 ans après de nombreux films depuis les années 1960), il faut attendre le début des années 2000 pour que la Corée du Sud soit remarquée en compétition avec le réalisateur Im Kwon-taek (à plus de 60 ans, aussi après déjà de nombreux films depuis les années 1960) : en 2000 Le Chant de la fidèle Chunhyang puis en 2002  avec Ivre de femmes et de peinture.

Dès lors les choses bougeront un peu plus vite. Cannes va devenir plus réactif sous le règne de Thierry Frémaux, qui va sélectionner Park Chan-wook et Bong Joon-ho (Parasite, Okja, Mother; avant son The Host - plus gros succès coréen en 2006 - était à La Quinzaine des Réalisateurs).

Le réalisateur Park Chan-wook (Old Boy, Thirst, ceci est mon sang, Mademoiselle) et les acteurs star Choi Min-sik (Ivre de femmes et de peinture, Old Boy) et Song Kang-ho (Secret Sunshine, Thirst ceci est mon sang, Le bon, la brute et le cinglé, Parasite) sont donc devenu très familiers du tapis rouge.

Le palmarès du cinéma coréen au Festival de Cannes :

2002 : meilleur réalisateur pour Im Kwon-taek avec Ivre de femmes et de peinture (son 100ème film !)
2004 : Grand Prix pour Old Boy de Park Chan-wook
2007 : meilleure actrice pour Jeon Do-yeon dans Secret Sunshine de Lee Chang-Dong
2009 : prix du jury pour Thirst, ceci est mon sang de Park Chan-wook
2010 : prix du scénario pour Poetry de Lee Chang-dong
2016 : prix technique Vulcain pour la directrice artistique Seong-Hie Ryu avec Mademoiselle de Park Chan-wook
2019 : palme d'or pour Parasite de Bong Joon-ho

Mais ils ne sont pas les seuls, Cannes a aussi accueilli dans l'une ou l'autre de ses sections d'autres grandes personnalités du cinéma coréen, comme Hong Sang-soo avec une grande partie de ses films. On y a aussi vu plusieurs fois donc Bong Joon-ho (The HostMother, Okja, Parasite), le réalisateur Kim Ki-Duk (L'Arc, Arirang, Souffle), Im Sang-soo (The Housemaid, L'ivresse de l'argent), Lee Chang-dong (Secret Sunshine, Burning)... Autant de variations stylistiques (et thématiques) en provenance d'un des pays à la cinématographie chaque année plus riche.

Mais si le cinéma sud-coréen brille plus que tout autre pays, c'est grâce à ses films d'action, ses films de genre et ses polars, ou plus largement le 'cinéma de genre'. Park Chan-wook et Boon Jong-ho en sont les parfaits exemples, et finalement les deux maîtres (avec aussi Kim Jee-woon). Cannes n'est pas passé à côté de ce phénomène particulier en y invitant (souvent en séance de minuit) Na Hong-jin avec ses 3 films (The Chaser, The Murderer, The Strangers), Kim Jee-woon (le jouissif Le bon, la brute et le cinglé), Yen Sang-ho (Dernier train pour Busan, devenu culte, et dont la suite Peninsula était attendue à Cannes cette année), Yoon Jong-bin (The spy gone North), Lee Won-jae (le percutant et malin Le gangster, le flic et l'assassin).

Les sections parallèles ont elles aussi su dénicher et mettre en avant d'autres films coréen comme Bedevilled de Jang Cheol-soo et Coin Locker Girl de Han Jun-hee à La Semaine de la Critique; La Quinzaine des Réalisateurs a souvent été initiatrice des premières sélections de certains grands noms comme évidemment Bong Joon-ho (The Host), Ryoo Seung-wan (Crying Fist, avec Choi Min-sik), Yeon Sang-ho (The kings of pigs, en animation), Kim Sung-hoon (Hard day)...

Et c'est dans la section Un Certain Regard qu'une femme réalisatrice a eu l'honneur d'être présente au Festival de Cannes : July Jung et son A girl at my door, avec la star Bae Doo-na.

Park Chan-wook veut faire un remake d’un film de Costa-Gavras

Posté par vincy, le 6 novembre 2019

Alors que le nouveau film de Costa-Gavras, Adults in the Room, sort dans les salles aujourd'hui, Park Chan-wook a annoncé au Festival de Busan qu'il réaliserait le remake d'un des films du cinéaste franco-grec, Le Couperet. Sorti en 2005, Le Couperet est l'adaptation d'un roman de Donald Westlake. Il mettait en scène José Garcia, Karin Viard, Ulrich Tukur, Olivier Gourmet et Yolande Moreau et avait reçu une nomination pour le César de la meilleure adaptation.

Il s'agit de l'histoire d'un cadre qui refuse d'être délocaliser et se retrouve au chômage. Pour retrouver un emploi, il ne voit d'autres solutions que d'éliminer ses concurrents directs. Le cinéaste sud-coréen a confié qu'il s'agissait du projet de sa vie, et qu'il souhaite en faire son chef d'œuvre.

Costa-Gavras et son épouse ayant les droits, Park Chan-wook a décidé de travailler directement avec le couple pour faire aboutir ce projet. Ils seront également producteurs du film, en langue anglaise. Reste à savoir quand le film sera tourné, et avec quel casting.

3 raisons d’aller (re)voir JSA de Park Chan-wook

Posté par kristofy, le 27 juin 2018

En ce moment la France se redécouvre une nouvelle passion pour le foot à travers la Coupe du monde à la télévision. Dans les bars où avec des amis, on partage une certaine ferveur pour les joueurs de l'équipe de France : certains évoquent la célèbre année 1998 où la France est devenue championne du monde quand d'autres étaient trop jeunes à cette période... Il s'est passé le même genre de phénomène au début des années 2000 au cinéma : une nouvelle vague de cinéastes de Corée du Sud déferlait et leurs films sortaient dans nos salles de cinéma avec succès.

C'est en fait Park Chan-wook est qui est devenu le pionnier de cette nouvelle vague coréenne avec JSA (ses films suivants Old boy, Thirst, Mademoiselle feront frissonner ensuite le Festival de Cannes...). JSA avait d'ailleurs reçu en France plusieurs récompenses de l'ex Festival asiatique de Deauville avant d'être disponible dans un beau coffret DVD, mais n'avait pas connu la belle sortie au cinéma qu'il méritait. C'est désormais - enfin! - chose faite : le film arrive sur les grands écrans, dans une version restaurée 4K.

- la reconnaissance du cinéma sud-coréen : Après l'impact du film d'action Shiri en 1999 (avec Choi Min-sik et Song kang-ho, stars en devenir notamment chez Park Chan-wook...), il y avait eu cet autre "plus gros succès du cinéma coréen" (du moment) : JSA de Park Chan-wook, avant l'invasion des Kim Ki-duk, Kim Jee-woon, Bong Joon-ho, Ryu Seung-wan, Na Hong-jin... Leur influence va peu à peu s'étendre sur tout le cinéma mondial.  Avec Old boy, Park Chan-wook est couronné d'un Grand Prix du jury de Quentin Tarantino à Cannes, Kim Ki-duk sacré Lion d'or à Venise par le jury de Michael Mann pour Pieta, la romance ado My sassy girl a été l'objet d'un remake américain (réalisé par le français Yann Samuell), tout comme Old Boy, Bong Joon-ho fut le premier a être coproduit par des américains pour Snowpiercer le Transperceneige et Okja, le thriller de psychopathe-qui-donne-des-coups-de-marteaux est devenu un genre de plus en plus violent avec The Chaser et J'ai rencontré le diable... Qu'il s'agisse du film catastrophe à grand spectacle (The tower, The last day, Pandémie, The Tunnel...) ou de film de combats en costumes d'époque (2009:Lost memories, Le roi et le clown, The Admiral:Roaring Currents...) le savoir-faire coréen tend à surpasser les productions américaines. Et tout a commencé symboliquement quand un large public sud-coréen a fait de JSA un énorme succès (près de 6 millions d'entrées en 2000).

- l'actualité de la frontière entre Corée du Sud et Corée du Nord : La péninsule coréenne a subi plusieurs occupations étrangères de son territoire (par les japonais, les soviétiques, des américains...) et depuis 1945 la Corée a été divisée en deux pays devenus ennemis. Au début de l'année 2000, JSA, de par son succès, est l'une des premières oeuvres qui fait de cette frontière non seulement un élément de décor déterminant mais qui envisage aussi une possible réunification des deux pays en guerre dans le futur... Justement cette année 2018 révèle à quelques mois d'intervalles deux autres films sur ce sujet de division/réunification des deux Corées : Gongjak, the spy gone north qui était en séance de minuit à Cannes et In-Rang: Jin-Roh, la brigade des loups de Kim Jee-woon. La politique a depuis rattrapé la fiction en avril  la poignée de main historique entre le dirigeant du Nord et celui du Sud, puis en juin la rencontre entre celui du Nord avec son ex-ennemi le président des USA en prélude a une éventuelle dénucléarisation de la péninsule : le fin de la guerre ? Justement dans JSA, film d'anticipation qui rappelle que la réalité rejoint parfois la fiction, il s'est passé quelque chose dans la zone commune de sécurité (la Joint Security Area) à la frontière qui divise les deux Corée : des soldats de l’armée nord-coréenne sont retrouvés morts, et le coupable serait un soldat du sud. Cet incident provoque une crise diplomatique majeure entre les deux pays, que s'est-il vraiment passé ?

- Park Chan-wook, l'esthète du suspense : Le cinéma coréen se réinvente aux yeux du public international chaque année avec des nouveaux cinéastes qui s'imposent (dernièrement Yeon Sang-ho par exemple avec Le dernier train pour Busan). Ils sont surtout trois à sortir à tour de rôle film sur film pour réécrire les codes du thriller tout en les alliant avec le divertissement et/ou la démesure pour ce qui concerne Kim Jee-woon et Bong Joon-ho. Park Chan-wook semble plutôt explorer encore et encore les multiples facettes du suspense. Presque toute sa filmographie est portée par des complots dont on découvre les rouages au fur et à mesure du montage qui alterne flashbacks et faux-semblants : JSA, Sympathy for mister Vengeance, Old Boy, Lady Vengeance, Thirst ceci est mon sang, aussi son film américain Stoker, Mademoiselle... Le sens de la virtuosité de Park Chan-wook s'est affiné de plus en plus mais déjà ce JSA porte comme une empreinte séminale de son oeuvre à venir. Par exemple en jouant avec la temporalité et une chronologie éclatée. Deux répliques sont d'ailleurs particulièrement symboliques : “notre travail n’est pas de savoir qui mais pourquoi ?” et “ici on préserve la paix en cachant la vérité”. Le film JSA est justement porté par une manipulation et une dissimulation, entre soldats ennemis et leurs supérieurs. Que s'est-il vraiment passé et quelles seront les conséquences ? A votre tour de mener l'enquête, à partir du mercredi 27 juin dans les salles de cinéma.

Cannes 2017 : le jury du 70e Festival

Posté par wyzman, le 25 avril 2017

A trois semaines de la 70ème édition, les organisateurs du festival de Cannes viennent de dévoiler la liste des jurés. Du 17 au 28 mai, et comme nous vous l'avions déjà annoncé, Pedro Almodóvar (réalisateur espagnol) présidera ce jury.

Il sera épaulé par Jessica Chastain (actrice américaine), Will Smith (acteur américain), Fan Bingbing (actrice chinoise), Maren Ade (réalisatrice allemande), Park Chan-wook (réalisateur sud-coréen), Agnès Jaoui (actrice française), Paolo Sorrentino (réalisateur italien), Gabriel Yarde (compositeur français). Très international, ce jury est également assez paritaire : quatre femmes et quatre hommes aux côtés de Pedro Almodovar.

BIFFF 2017 : rendez-vous avec Park Chan-wook, Alejandro Amenabar et Fabrice Du Welz

Posté par kristofy, le 22 mars 2017

Qu'est-ce que le BIFFF ? Peut-être le plus grand festival du monde où le spectacle n’est pas sur un tapis rouge mais tout simplement dans ses salles de projection…

Autrement dit le Bruxelles International Fantastic Film Festival, qui fête cette année son 35e anniversaire : « On se rend très vite compte que le BIFFF comblait un manque. On se souvient de notre ami Dario Argento, de Wes Craven en train de gribouiller le scénario de 'People under the stairs' dans un resto bruxellois, de  Luc Besson qui déjà ambitieux fulmine en ratant le Corbeau d’Or avec Le dernier combat, de Peter Jackson qui nous parle d’un projet fou: l’adaptation du Seigneur des anneaux…»

Pour cette édition spéciale, le BIFFF va rendre hommage en leur présence aux réalisateurs Park Chan-wook et Alejandro Amenabar. Il y aura aussi une masterclass de Fabrice Du Welz et la première de son film Message from the King. Entre The girl with all the gifts de Colm McCarthy et The Bar de Alex de la Iglésia, en clôture et en ouverture, c’est quasiment 150 films qui seront proposés pendant une douzaine de jours. L’occasion de croiser des invités aussi différents que Yoshihiro Nishimura pour Meatball Machine Kodoku, Jason Flemyng pour son Eat Local, le jeune Nathan Ambrosioni pour son film Therapy (réalisé à 16 ans), et dans les différents jurys Macarena Gomez, Jean-Jacques Rausin et Xavier Seron, Axelle Carolyn, l’icône suedoise Christina Lindberg…

L’Asie sera comme d’habitude  très présente avec un large panorama de films dont on déplore déjà qu’ils ne soient pas (mieux) distribués en France, y compris les derniers opus des plus grands cinéastes de genre : Call of heroes de Benny Chan, Headshot des Mo' Brothers (avec Iko Uwais), Little nightmares de Takashi Shimizu, Psycho Rama de Anurag Kashyap, Operation Mekong de Dante Lam, Antiporno de Sono Sion, la version de Death Note: Light Up The New World de Shinsuke Sato, Kung-fu Yoga de Stanley Tong (avec Jackie Chan), et le célèbre Tunnel de Kim Seong-hun (sortie le 3 mai).

Bruxelles sera par ailleurs le lieu idéal pour découvrir en avant-première Free Fire de Ben Wheatley, The Oath de Baltasar Kormakur, The Limehouse Golem de Juan Carlos Medina, Small Town Killers de Ole Bornedal…

Voici un court aperçu à dominante fantasy, thriller et science-fiction de cette édition d'ores et déjà incontournable.

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35e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 04 au 16 avril 2017, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site de la manifestation

9473 artistes sur une liste noire du Président sud-coréen

Posté par vincy, le 21 octobre 2016

A peine le Festival du film de Busan terminé, malgré les menaces qui pèse sur lui (lire notre article du 17 août dernier), c'est un autre scandale politico-cinématographique que révèle le quotidien national Hankook Ilbo. Le président sud-coréen Park Geun-hye aurait créé une liste noire d'artistes qui ne soutiendraient pas son gouvernement.

Ainsi les cinéastes Park Chan-wook (Old Boy, Mademoiselle), Kim Jee-woon (Age Of Shadows) et Ryoo Seung-wan (Veteran), ou encore les acteurs Song Kang-ho (Snowpiercer), Kim Hye-soo (Coin Locker Girl) et Park Hae-il (The Host) se retrouvent dans un document d'une centaine de pages comprenant 9473 artistes. La liste du Président aurait été envoyée au ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme en mai 2015, accompagnée d'une requête: ces artistes ne devront pas recevoir de soutiens financier et logistique.

Tout cela a fait évidemment grand bruit. Le député et ancien poète Do Jong-hwan a rendu public des transcriptions de conversations au Conseil des Arts de Corée du Sud, où, clairement, l'existence de la liste noire est connue.

Bataille politique

Les artistes ainsi pointés du doigt par le Président ont en commun d'avoir protesté contre le gouvernement après le scandale du naufrage du ferry Sewol (ce même scandale qui menace actuellement les dirigeants du Festival de Busan), ou d'avoir soutenu le rival du Président, Moon Jae-in, lors de la campagne électorale en 2012, ou encore d'avoir soutenu le maire de Séoul, Park Won-soon, lors de son élection en 2014.

Le gouvernement a répliqué à travers l'agence de presse officielle Yonhap en expliquant que cette liste n'était qu'un agrégat de documents douteux compilés ensemble à partir d'autres documents déjà rendus publics. Par ailleurs, dans un pays où le cinéma est une industrie prospère et un motif de fierté nationale, ce même gouvernement a rappelé que ces artistes avaient, malgré tout, reçu des aides publiques.

Les partis d'opposition ont demandé une enquête et souhaitent en faire une arme politique pour destituer un Président très contesté.

Cannes 2016: le prix Vulcain pour la directrice artistique de Mademoiselle

Posté par vincy, le 26 mai 2016

Dernier prix du Festival de Cannes, révélé avec un peu de retard (mercredi 25), le prix Vulcain, ancien Grand prix de la Commission supérieure technique (CST). Ce prix Vulcain honore un artiste-technicien d'un film en compétition officielle.

Cette année le jury de la CST a récompensé Seong-Hie Ryu "pour sa direction artistique, d’une grande inspiration de Mademoiselle", film réalisé par Park Chan-Wook.

Depuis la création du Prix Vulcain en 2003, c'est la première fois qu'un technicien / artiste asiatique reçoit cette récompense. C'est aussi la première fois qu'un directeur artistique a cet honneur.

Seong-Hie Ryu a déjà collaboré avec Park Chan-wook (Old Boy, Thirst), mais aussi avec Joon-ho Bong (Memories of Murder, The Host, Mother) et Jee-woon Kim (A Bittersweet Life).

Cannes 2016 : Qui est Jung-woo Ha?

Posté par kristofy, le 14 mai 2016

Jung-woo Ha est la figure de l'arnaqueur-manipulateur dans le très attendu nouveau film de Park Chan-wook The Handmaiden (Mademoiselle), en compétition au Festival de Cannes, son nom semble plutôt inconnu mais son visage plutôt familier… Jung Woo-ha est déjà venu au Festival de Cannes. En 2008 dans The Chaser c’était lui le serial-killer impassible et effrayant !

Contrairement à d’autres acteurs coréens populaires (Choi Min-sik, Song Kang-ho, Lee Byung-hun…) qui sont immédiatement reconnaissables, Jung-woo Ha lui se glisse dans ses différents rôles avec une apparence physique souvent différente. Il passe la moitié du film dans The Chaser à se dissimuler avec une casquette et des lunettes. Deux ans plus tard, il retrouve le même réalisateur pour son film suivant The Murderer (aussi à Cannes en 2011) où on le découvre cheveux coupés bien plus courts et avec une petite moustache. En 2012 il est un chef de gang mafieux dans Nameless gangster et il se révèle plus athlétique en 2013 dans le polar The Agent de Ryu Seung-wan. Le point commun de ces films d’action est qu’on y voit à chaque fois l'acteur courir, poursuivis par d’autres dont il va porter ensuite des marques de coups et de sang sur son visage.

Jung-woo Ha est aussi un homme dont le charme trouble se dévoile dans plusieurs drames : en 2006 et 2007 il était la vedette de Time puis de Souffle de Kim Ki-duk, et en 2009 à l’affiche de Les femmes de mes amis de Hong Sang-soo. Il a donc déjà tourné avec la plupart des réalisateurs coréens les plus respecté, et son nom est devenu assez solide pour promouvoir un film dont il serait seul la vedette. Par exemple The Terror live (disponible en dvd édité par Elephant films) où il incarne une journaliste piégé par une oreillette qui menace d’exploser s'il ne parvient pas à faire venir le président en direct à l’antenne…  Le jeu n’est d’ailleurs plus le seul intérêt deJung-woo Haa : en 2013 il a écrit le scénario d’une comédie (divers personnages dans un avion qui menace de s’écraser) qu’il a d’ailleurs lui-même réalisé, Fasten your seatbelt.

Accrochons donc nos ceintures pour découvrir l’association entre Jung-woo Ha, cet acteur qui aime se métamorphoser, et Park Chan-wook qui manipule les faux-semblants.

Cannes 2015: Carte postale de Corée du sud

Posté par vincy, le 20 mai 2015

Le modèle français a du bon. En reproduisant le schéma de financement du cinéma français, le cinéma de Corée du sud est devenu un acteur majeur de la cinéphilie mondiale, en moins de vingt ans, profitant d'une "movida" liée à la libéralisation politique du début des années 80.

Non seulement les films nationaux cartonnent au box office, et même à l'export, mais en plus, cela a donné toute une génération de nouveaux auteurs devenus cultes, renouvelant, notamment, le film de genre.

A Cannes, les deux cinémas - le traditionnel et le moderne - cohabitent depuis le début du millénaire. Im Kwon-taek, Park Chan-wook, Kim Ki-duk, Lee Chang-dong, Hong Sang-soo, Bong Joon-ho, Im Sang-soo, Kim Jee-woon sont devenus des grands noms du cinéma avec des oeuvres radicalement différentes, parfois extrêmes, parfois poétiques, flirtant avec la SF ou ancré dans un réalisme social.

Et aucun de ces styles n'a été oublié par les jurys des différentes éditions depuis 2000: la mise en scène pour Im Kwon-taek avec le très beau Ivre de femmes et de peinture, le Grand prix du jury avec l'ultra-violent Old Boy et le prix du jury pour Thirst, ceci est mon sang, tous deux de Park Chan-wook, le scénario pour Lee Chang-dong avec l'étrange Poetry, le Prix Un Certain regard pour Hong Sang-soo avec Hahaha et pour Kim Ki-duk avec Arirang.

En pleine renaissance, ce "jeune" cinéma sud-coréen a largement mieux conquis le monde que ceux de ses voisins en misant sur la variété. contrairement au cinéma de Hong Kong, il n'a pas voulu produire que des polars, thrillers et autres séries B même brillantes ; contrairement au Japon, il n'a pas laissé ses auteurs sans moyens de production et de diffusion ; contrairement à la Chine, il n'y a pas de système de censure qui empêche l'épanouissement des cinéastes. A cela s'ajoute la création du plus grand Festival et marché du cinéma en Asie, à Pusan, et une farouche envie de ne pas se laisser envahir par les productions étrangères (avec un système de quotas).

Pas étonnant, dans ce cas, que chaque année, parmi les 200 films produits dans le pays, des films sud-coréens soient sélectionnés à Cannes ou ailleurs. Les sud-coréens sont des cinéphiles exigeants: avec 215 millions de spectateurs vont dans les salles chaque année (plus qu'en France donc) et la moitié de ces entrées concernent des films nationaux.

Park Chan-Wook a tourné le 1er film de cinéma avec un iPhone

Posté par MpM, le 17 janvier 2011

Si les termes "cinéma" et "iPhone" peuvent sembler antinomiques, le réalisateur sud-coréen Park Chan-Wook (Old Boy) a pourtant réalisé un moyen-métrage de 30 minutes avec le célèbre smartphone d'Apple. Night fishing (Pêche de nuit) a été tourné en dix jours, pour un budget de 102 734 euros, et avec une équipe de 80 personnes. Selon le cinéaste, "il possède la même résolution d'image qu'un film tourné avec des caméras traditionnelles".

"Les nouvelles technologies sont souvent sources de merveilles et de fonctions utiles. Les essayer fait partie du jeu, a déclaré Park Chan-Wook lors de la première du film qui sera diffusé dans dix salles sud-coréennes à partir du 27 janvier. "C'était une expérience très différente que de tourner un film traditionnel, méticuleusement préparé. Mais même des scènes tournées simplement et de manière spontanée révélaient des surprises".

Concrètement, chaque scène a été tournée avec deux iPhone afin d'obtenir des angles différents. Les personnes présentes sur le plateau pouvaient également filmer avec leur propre téléphone et proposer ensuite leurs plans au réalisateur.

On a hâte de voir le résultat pour juger de l'avenir de l'iPhone en tant que caméra "professionnelle"... et s'assurer que Park Chan-Wook n'a pas tout simplement cédé à l'envie d'un bon coup de pub. Heureusement, le réalisateur a tempéré l'importance de l'objet par rapport au film lui-même : "Tourner un film avec un téléphone multifonction peut susciter de l'intérêt sur le moment, mais au final, ce sont l'histoire et les acteurs sur l'écran qui sont les plus importants", a-t-il assuré.

En attendant de découvrir Night fishing, on peut se consoler en allant jeter un oeil à la sélection officielle des 50 films en compétition pour le Mobile Film Festival 2011. 50 films d'une minute tournés eux-aussi avec un téléphone portable.