La pub pour le ciné à la TV ? Une fausse bonne idée…

Posté par redaction, le 1 juin 2013

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) veut engager dès juin une réflexion sur la publicité pour le cinéma à la télévision. La membre du CSA Christine Kelly avait déjà anticipé l'annonce en énonçant cette possibilité le 19 mai dernier lors du Festival de Cannes.
Actuellement c'est interdit en France mais les chaînes de TV, qui investissent dans les films français par obligation rappelons-le, espèrent ainsi freiner une chute des recettes publicitaires liées à une explosion de l'offre (nouvelles chaînes, concurrence du web...). Une étude récente estimait que les recettes publicitaires du secteur cinématographique s'élevaient à 10 millions d'euros de recettes nouvelles pour les chaînes généralistes.

Les auditions avec les organisations professionnelles, le CNC et les chaînes de TV débuteront dans la seconde partie du mois de juin. Le CSA nous rassurerait presque en signalant qu'à l'issue de celles-ci "le Conseil, soucieux de la prise en compte de la diversité des situations dans un contexte économique difficile, élaborera des propositions qu'il souhaite voir soumises à la concertation d'ici la fin de l'année". Le contexte difficile n'est pas celui du cinéma mais bien de la télévision.

Kelly avait justifié le revirement du CSA sur le sujet avec un argument assez étrange : la France est une exception en Europe : "En France, depuis les débuts de la télévision, la publicité pour le cinéma a été interdite, dans l'idée de se prémunir de grandes campagnes financées par des films étrangers. Avec ce protectionnisme, la France se distingue en Europe. Elle a été plusieurs fois critiquée pour cela par la Commission européenne". So what? la France est aussi le seul à avoir su préserver une certaine diversité cinématographique qui ont ainsi permis aux cinémas non-américains de rester populaires et attractifs dans les salles.

Alors que la France se bat pour protéger l'exception culturelle face à une Commission européenne qui voudrait l'intégrer dans le futur traité de libre-échange américaino-européen, cela sonne comme une incongruité. Car si la publicité a été interdite sur les chaînes de TV en France, c'est bien pour éviter que les films bénéficiant de moyens marketing conséquents (les productions des studios hollywoodiens, les gros budgets français) écrasent par leur notoriété les films plus fragiles. On imagine mal des distributeurs indépendants, déjà vulnérables financièrement, investirent des centaines de milliers d'euros dans des espaces publicitaires cathodiques alors que la presse écrite, web et radio leur coûtent déjà très cher.

On serait moins inquiet si les mêmes chaînes de télévision défendaient sur leurs antennes les "petits" films. Mais les grands talk-shows dits "culturels" (et en fait fourre-tout) préfèrent inviter les stars et autres vedettes de comédie. Avec ses "people" hors cinéma, le Grand Journal en est le parfait exemple à Cannes, malgré le statut de partenaire officiel du Festival de Canal +. Ne parlons pas des émissions culturelles dédiées ou partiellement consacrées au 7e art, qui se résument souvent à des échanges de critiques (Le Cercle, Ça balance pas mal à Paris), des talkshows ou un entretien (dans les JT). Contrainte de sabrer dans ses dépenses, France TV annonce l'arrêt absurde du peu coûteux Des Mots de minuit, laissant les attachés de presse choisir entre On n'est pas couché et Grand Public ; les autres chaînes généralistes gratuites n'ont pas un seul magazine même indigne ; Canal + a arrêté depuis longtemps son émission spécialisée, optant pour un gavage sportif ; quant aux chaînes infos, leur couverture des sorties est au mieux anecdotique au pire pathétique.

Autant dire que si le CSA décidait d'autoriser la publicités des films sur les chaînes de TV, il faudrait exiger des contreparties au niveau des programmes (diversité, qualité, spécialité). Difficile d'exiger des quotas ou une auto-régulation. Une fois libéralisée, la publicité pour les films aura pour conséquence ce qui a toujours voulu être évité : la domination d'un certain cinéma tant en nombre de copies le mercredi qu'en visibilité. L'écart entre les gros et les petits ne fera que s'accentuer, dans un marché qui se concentre déjà de plus en plus. Et rien ne dit, en plus, que ces 10 millions d'euros de cash publicitaire serviront à financer de meilleures créations ou émissions audiovisuelles...

Si les chaînes de TV ont besoin d'argent, c'est aussi parce que l'audience se disperse : la faute à des programmes le plus souvent médiocres. Hélas, pour ce nivellement par le bas, le CSA n'a toujours pas entamé de réflexion.

Berlin 2013 : In the Name of… Teddy

Posté par vincy, le 8 février 2013

La compétition berlinoise a été lancée par un drame polonais sensible et subtil, romantique et viril, réalisé par Malgorzata Szumowska (à qui on devait Elles, avec Juliette Binoche). In the Name of est un blasphème en soi. Un prêtre (Adam, craquant avec ses yeux bleus et sa barbe de cinq jours) se désintéresse de la seule jolie femme du coin (Eve) et préfère un jeune homme beau et sauvage, doux et sans père, un Jésus qui ne sait même pas nager. Dans les dortoirs du séminaire, un ange blond maudit va sodomiser un de ses camarades consentant, et qui, honteux, se suicidera. L'homosexualité au sein de l'église.

Logique que ce film soit également en compétition pour les 27e Teddy Awards. Les 9 jurés internationaux n'auront que l'embarras du choix. La remise des prix aura lieu le 15 février, et s'achèvera dans une soirée orchestrée par John Cameron Mitchell.

La sélection de longs métrages comporte des films en provenance de tous les pays et de toutes les sections du Festival : Corée du sud (White Night), Géorgie (A Fold in My Blanket), Argentine (Belated), France (La religieuse), Japon (The Town of Whales), Brésil (Reaching for the Moon), Canada (Vic+Flo ont vu un ours), Taiwan (Will you still love me tomorrow). On y remarque aussi deux films avec James Franco, acteur culte chez les "LGBT" : Maladies et Interior. Leather Bar.

Des classiques (Victor, Victoria ou Certains l'aiment chaud) sont également présentés. Une sélection de documentaires et de courts métrages s'ajoute à l'ensemble.

Famille et icônes

Cette année, la devise n'est pas Au nom de (des paires ou de la liberté ou de l'égalité, ...) mais "We are Family". Avec un hommage à Jean Marais, président du jury à Berlin en 1985, dont on célèbre le centenaire de naissance en 2013. Marais n'est pas la seule icône choisie pour symboliser l'esprit de famille de la culture Queer. Marlene Dietrich, Divine, Greta Garbo, James Dean, Virginia Woolf, Jodie Foster, Freddie Mercury, Jimmy Sommerville, Montgomery Clft, tous sont exposés dans "Golden Queers", des tableaux presque warholiens de Ronaldo Hopf.

Ici les Teddy sont une institution. Alors que l'Assemblée nationale française rivalise en phrases vexantes, humiliantes, déplacées, agressives à l'égard des homosexuels, le catalogue des Teddy accueille une tribune du Maire de Berlin et une autre du Directeur du Festival de Berlin, des publicités comme celles d'Air France, sponsor officiel (!) ou des Galeries Lafayette (bien ciblée).

Même si certains ne manqueront pas de critiquer le communautarisme de ces Teddy, un simple constat montre leur utilité : tant que la relation amoureuse ou sexuelle entre deux personnes du même sexe pose problème, tant qu'un jeune homo sera conduit au suicide parce que l'homophobie environnante le rejette, tant qu'un transsexuel ne sera pas reconnu comme un être banal, tant qu'un travesti attirera les regards méprisants ou moqueurs, les Teddy Awards, mais aussi ses équivalents à Cannes et Venise, auront leur place, sans voler celle des autres. Si le cinéma s'intéresse autant à la difficulté d'être "différent" c'est bien parce que la société n'a pas encore assimilé cette différence en tant que composante naturelle, avec sa richesse et sa diversité, de notre planète.

L’instant Court : James Bond…au service de la publicité

Posté par kristofy, le 19 octobre 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le clip Charmer de la chanteuse Aimée Mann, voici l’instant Court n° 88.

La semaine prochaine arrive le tant attendu nouveau James Bond : c’est le 23e film (50 ans après la sortie du premier), c’est le 3e joué par Daniel Craig qui est le 6e acteur de ce personnage… James Bond est un évènement entouré de chiffres, à commencer par son matricule d’agent secret 007. Mais James Bond c’est aussi d’autres chiffres avec plein de zéros : les millions des publicités.

Dans la franchise James Bond, le placement-produit est intégré au maximum dans les films et les plus grandes marques s’intéressent au personnage pour faire leur publicité. Par exemple le champagne Bollinger est partenaire depuis 1973 dans Vivre ou laisser mourir avec Roger Moore, mais la voiture de 007 n’est pas toujours une Aston Martin. BMW fut la voiture de James Bond dans trois films entre 1995 et 1999 ; l’image BMW apparaît17 minutes dans Demain ne meurt jamais, soit 15% de la durée du film !

Ce nouveau film Skyfall contient donc des pubs pour les voitures Aston Martin et les avions Virgin Atlantic, le champagne Bollinger, le soda Coca Cola zero, la bière Heineken, les costumes Tom Ford, les bijoux Swarovski… Le film est distribué par Sony Pictures Releasing et les diverses filiales de Sony y sont beaucoup représentées avec les ordinateurs Sony Electronics, les téléphones Sony Mobile, et aussi le générique chanté par Adèle dont les disques sont distribués par Sony Music Entertainment. Ces sponsors apparaissent dans le film contre un chèque d’environ 10 millions de dollars. Ces différents placements de produits ont apporté environ 150 millions de dollars pour Meurs un autre jour

La grande nouveauté de Skyfall qui va faire hurler les puristes de James Bond est sa boisson, c’en est fini de sa célèbre "vodka-martini au shaker, pas à la cuillère" (et du cocktail "vesper" dans Casino Royale car désormais il préfère boire une bière Heineken ! On pourra considérer James Bond comme un porte-manteau vendu au marketing, mais ce n’est pas nouveau. En réalité la marque Heineken est partenaire de 007 depuis GoldenEye en 1995, mais sa présence s’est fait de plus en plus imposante. Dans les spots publicitaires de la bière, on voyait jouer les personnages annexes comme John Cleese (Q) lors de la sortie de Meurs un autre jour (alors qu'il faisait la promotion de Schweppes pour Permis de tuer), ou les Bond girls Eva Green pour la sortie de Casino Royale et Olga Kurylenko pour celle de Quantum of Solace. L’image du héros James Bond était en quelque sorte protégée, mais ce n’est plus le cas. Cette année le montant du chèque a été augmenté pour que désormais 007 Daniel Craig joue dans une publicité Heineken et que aussi en plus il boive une bière dans le film Skyfall…

Voici donc une publicité pour Coca Cola, un exemple de film publicitaire qui joue avec les codes de James Bond et notamment la narration qui reprend les clichés d’une poursuite typique de 007 :

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Coke 007.

Natalie Portman parmi les égéries publicitaires les plus médiatisées

Posté par vincy, le 11 mars 2012

Un institut, Lexis Nexis, propose chaque année un classement des égéries publicitaires pour les marques de beauté afin de connaître leur impact mondial en retombées presse et en présence sur les réseaux sociaux.

Lady Gaga, visage de la marque Mac, domine largement le tableau cette année. Mais c'est Natalie Portman, 5e, qui créé la surprise. "Miss Dior" a su profiter de son actualité pour faire parler d'elle : un Oscar, un compagnon lui même ambassadeur de L'homme libre d'Yves Saint Laurent, un accouchement... De quoi valoriser le parfum Dior sans trop de dépenses. Il n'y a bien que Beyoncé (L'Oréal), certes plus chanteuse qu'actrice, qui la surclasse (2e) à Hollywood. Portman a ainsi plus de visibilité que Jennifer Lopez (L'Oréal et Gillette), Justin Timberlake (Givenchy) et Gwyneth Paltrow (Estée Lauder), respectivement 6e, 7e et 8e.

Les acteurs et actrices sont de plus en plus sollicités par ces grandes marques car ils apportent une image moins "fabriquée", plus "affective" et toute aussi percutante médiatiquement. Sinon, dans le Top 10, on retrouve une chanteuse (Cheryl Cole), deux sportifs (Jenson Button et Andy Roddick) et une top model inusable (Kate Moss).

En France, les contrats de Marion Cotillard (Dior) et Audrey Tautou (Chanel) touchent à leur fin. Il faudra attendre pour voir si une Léa Seydoux (Prada) fera aussi bien qu'elles. Il reste qu'Eric Cantona, 48e, est toujours parmi les Français les plus connus dans le monde.

L’instant court : Speechless, réalisé par Tran Anh Hung

Posté par kristofy, le 20 février 2012

Comme à Ecran Noir, on aime vous faire partager nos découvertes, alors après It's Halftime in America réalisée par David Gordon Green, avec Clint Eastwood, voici l’instant Court n° 66.

A l'occasion du 18ème Festival international des cinémas d'Asie (FICA) de Vesoul,  Ecran Noir a pu rencontrer Tran Anh Hung, invité de la section "francophonie d'Asie" avec ses 4 longs métrages L'odeur de la papaye verte, Cyclo, A la verticale de l'été et La ballade de l'impossible.

L'occasion de revenir avec lui sur son travail, et d'évoquer rapidement son expériences dans le domaine du format court. Expériences dont nous vous proposons ici un exemple à travers une publicité volontairement "orientalisante" et glamour.

Ecran Noir : Vos premiers courts-métrages, La femme mariée (à Cannes en 1989) et La pierre de l’attente, sont devenus quasiment invisibles  ?

Tran Anh Hung : Je souhaite qu’ils restent invisibles, ce sont les films les plus tristes qu’on ait pu faire. Je broyais du noir sûrement, je devais être dans une période sombre de ma vie, il n’y a pas beaucoup de plaisir à les voir.

EN : Il vous est également arrivé de réaliser des films publicitaires...

TAH : Je fais très peu de publicités, vraiment quand mon compte en banque est vide c’est à ce moment-là que j’accepte. Pour le spot Marionnaud, c’est leur agence de communication qui a eu ce genre d’idée avec un côté un peu asiatique, c’était leur envie. Je crois que l’agence a bien aimé la réalisation de cette pub mais en fait pas leur client.

Je fais très peu de publicité parce que pour moi faire une image c’est très précieux, je ne voudrais pas m’épuiser à ça. J’en ai fait une dizaine dans ma vie mais c’est minuscule, ce n'est pas grand chose.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Speechless.

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Berlin 2012 : où est Jafar Panahi ?

Posté par MpM, le 11 février 2012

On se posait justement la question : que devient le cinéaste Jafar Panahi ? En 2011, Berlin lui apportait officiellement son soutien en lui offrant une place dans le jury d'Isabella Rossellini. Cette année au 62e Festival international du film de Berlin, rien d'aussi spectaculaire. Les démêlés du réalisateur avec la "justice" de son pays ont peu à peu été chassés de l'actualité. Depuis mi-octobre 2011, date à laquelle avait été annoncée la confirmation en appel de sa condamnation à six années de prison et vingt ans d'interdiction de travail, la presse internationale a cessé de relayer les nouvelles le concernant. Berlin s'est ouvert sans qu'aucune initiative particulière n'ait été officiellement mise en œuvre.

Le monde du cinéma aurait-il oublié Jafar Panahi ? Pas complétement, comme en témoigne ce panneau géant stationné en face du palais où se déroule le festival. On peut y lire, en allemand et en anglais, "Où est Jafar Panahi ?" ainsi que la mention "n'oubliez pas !". Un message qu'il faudrait faire suivre aux autorités de Téhéran pour leur rappeler que l'opinion internationale n'a pas la mémoire (si) courte, et qu'elle n'oublie pas le sort réservé aux artistes iraniens indépendants.

jafar panahi à Berlin

Retirées dès vendredi, les drôles d’affiches du film Les Infidèles vont devenir « collector »

Posté par vincy, le 2 février 2012

Stéphane Guillon en a fait la cruelle expérience il y a moins d'une semaine : On ne badine pas avec les affiches dans les transports publics. Fussent-elles drôles ou au second degré. La campagne du film à sketches Les infidèles, avec Jean Dujardin et Gilles Lellouche en tête de colonnes Morris, va être retirée, après quelques jours de campagne. Le film sort le 29 février, ce qui laisse le temps à Mars distribution de revoir sa campagne. Mais le distributeur a voulu profiter de l'omniprésence de Jean Dujardin dans les médias (avec The Artist), de la couverture du magazine Première (Dujardin et Lellouche en costards, mais sans le bas) et surtout d'une période où les français ne sont pas encore en vacances, afin de frapper le plus grand nombre.

Pourquoi ces affiches gênent-elles? Provocantes, elles montrent les deux acteurs en costumes, l'un avec les jambes d'une femme vers le haut, l'autre avec une tête féminine au niveau du bassin. Le message est sans équivoque. D'autant qu'avec ironie, le slogan joue sur le mensonge : le premier dit qu'il entre en réunion (le meeting étant une partie de jambe en l'air), l'autre affirmant que la conversation va couper car il entre dans un tunnel (métaphore de la bouche qu'il pénètre).

L'autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a reçu quelques plaintes de particuliers contre ces affiches qui se moquent de l'infidélité masculine. Stéphane Martin, directeur général de l'ARPP, avoue n'avoir reçu que quatre plaintes. Mais cet homme, abusant sans aucun doute de son pouvoir, avoue que "même sans ces demandes, nous serions intervenus. Il y a une représentation sexuelle explicite à la vue de tous, et ce n'est pas acceptable. Les images portent en plus atteinte à la dignité de la femme... Ces affiches ne respectent pas les “convenances”, selon le terme de notre code de la chambre de commerce internationale". Oh My God! Ou plus prosaïquement #WTF.

Cela commence en effet à faire beaucoup. Pas de message ambivalent politique, pas de message "explicitement" inconvenant. l'intégrisme moral fait des ravages (et rappelons bride la créativité et porte atteinte à la liberté d'expression). Si ça ne plait pas, on ne va pas voir le film.

De là à affirmer, comme M. Martin l'a fait que "Jean Dujardin voulait casser son image..."... Jean Dujardin est un comédien populaire qui a réalisé une partie de ce film, en plus d'en être un des comédiens. Si l'affiche choque certaines personnes, alors interdisons les promotions vers les îles avec "bimbos" photoshopées, les campagnes pour des régimes minceurs qui ne fonctionnent pas, les nouvelles publicités "animées" à l'instar de The Darkest Hour où une femme se fait exploser devant nos yeux...

Le jury de déontologie de l'ARPP doit encore statuer pour savoir si la campagne doit être interdite. A titre préventif, JC Decaux a confirmé le retrait ds affiches à partir de vendredi. En attendant les nouveaux visuels.

L'équipe du film a posté sur Twitter une image d'une publicité dans Paris : "On vous a fait une petite photo car nos affiches risquent de devenir collector ". Le politiquement correct a gagné.

Oscar en péril?

Mais les effets collatéraux vont aussi au-delà de ce puritanisme. Même si tout cela doit ravir les féministes intégristes (et, de fait on peut se désoler de cette réalité misogyne, qui a inspiré tous les grands auteurs et cinéastes...), cela ne fait pas les affaires de Dujardin à Hollywood.
En course pour un Oscar, l'acteur est en "campagne". On se souvient d'un fait divers paru en plein hiver en France autour de l'adolescence délinquante de Gérard Depardieu, qui avait détruit ses chances d'obtenir la statuette pour Cyrano de Bergerac. Les médias américains s'en étaient régalé.
Dès ce matin, The Hollywood Reporter a publié un article sur l'affaire Dujardin. Une campagne "provocatrice", "dégradante pour les femmes". Le "politiquement correct" si cher aux Américains s'en trouve meurtri, paraît-il (il leur en faut peu).

Donc, amis distributeurs, vous le savez désormais : pas d'armes, pas de cigarettes, pas de sexe. La publicité pour les films va devoir être très imaginative. Le cinéma n'est certes pas un produit comme les autres, mais les censeurs exigent qu'ils se vendent comme des soldes en magasins ou une exposition dans un Musée.

L’instant Court : Uma Thurman est la nouvelle égérie de Schweppes

Posté par kristofy, le 6 mai 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après En t’attendant avec l’actrice Mélanie Laurent (en)chanteuse, voici l’instant Court n° 31.

Mélanie Laurent sera dans quelques jours la maîtresse de cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes. Son rôle sera notamment d’accueillir les membres du jury présidé par Robert De Niro, et parmi eux Uma Thurman, dont le meilleur rôle restera la femme fatale blonde du diptyque Kill Bill de Quentin Tarantino. Mais c’est également avec lui, en femme fatale brune, qu’elle a marqué la mémoire de Cannes en 1994 lorsque Pulp Fiction gagna la palme d’or.

Uma Thurman est donc jurée de ce 64e Festival de Cannes, mais juste avant elle a prêté son image pour une campagne publicitaire. C’est maintenant elle qui vante avec humour le goût des boissons Schweppes. Après Nicole Kidman, la réplique ‘what did you expect ?’ est donc dans la bouche de l'actrice fétiche de Tarantino, qui avoue sur un ton équivoque qu’elle en a toujours envie, même avec des inconnus…

La marque Schweppes était déjà présente à Cannes avec notamment un espace détente pour les festivaliers. Pour renforcer l'histoire d'amour entre la marque et le 7e art, cette nouvelle publicité présente une scène typique des coulisses du cinéma : l’interview d’une star. On y voit un journaliste qui arrive, l’attaché de presse lui accorde seulement six minutes de temps, Uma Thurman est alanguie sur un canapé…

On vous laisse découvrir le reste ! Le spot existe dans une version de 30 secondes pour la télévision mais il est ici dans sa version longue de 1 minute. A noter que le réalisateur est David LaChapelle, connu pour son travail de photographe et aussi pour son film Rize.

Avant et après le festival de Cannes, avec ou sans Uma, pour votre santé mangez au moins cinq fruits et légumes par jour : www.mangerbouger.fr

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Schweppes 2011.

Ceci n’est pas une pipe ou comment Jacques Tati a retrouvé sa dignité

Posté par vincy, le 20 janvier 2011

De la clope de Gainsbourg (voir actualité du 23 novembre 2009) à la cigarette chic de Coco Chanel (voir actualité du 22 avril 2009), en passant par la polémique "nationale" sur l'affiche de l'exposition Jacques Tati (voir actualité du 17 avril 2009), le tabac a subit les foudres de la censure publicitaire ces derniers mois. Et bien bonne (?) nouvelle, Jacques Tati pourra toujours fumer sa pipe puisque les députés, qui n'ont sans doute que ça à faire de régler le zèle des propriétaires d'espaces publicitaires, ont décidé,hier  en commission, d'exclure le patrimoine culturel d'une application trop littérale de la loi Evin interdisant toute propagande, directe ou indirecte, en faveur du tabac.

Un vote à la quasi-unanimité d'une proposition de loi de Didier Mathus et du groupe SRC (Socialistes, radicaux et citoyens) visant à "adopter une approche plus souple" de l'application de la loi Evin "afin de concilier les exigences de la loi votée le 10 janvier 1991 avec la protection de la culture".

"Au-delà de la publicité sur le tabac", "ce sont les oeuvres culturelles qui ont été remises en cause", a-t-il noté.

"Les falsifications de l'histoire, la censure des oeuvres de l'esprit, la dénégation du réel (...) doivent rester la marque infamante des régimes totalitaires", note dans son rapport la proposition de Loi.

Seul à s'abstenir, l'UMP Jacques Grosperrin avait, en vain, cherché à convaincre ses collègues que les ministères de la Santé et de la Culture s'étaient engagés à prendre des positions fermes sur le sujet.

Pourtant une petite pipe n'a jamais fait de mal à personne, non?

Fiançailles entre Martin Scorsese, Chanel et Gaspard Ulliel…

Posté par vincy, le 17 février 2010

scorsese_ulliel.jpgAprès Audrey Tautou (et le très beau mannequin Travis Davenport) par Jean-Pierre Jeunet, Chanel se paye (à quel prix?) Martin Scorsese. Le réalisateur a déjà signé des publicités pour Armani et un alcool catalan). Il est aux manettes pour promouvoir un nouveau parfum pour hommes de la marque de luxe française. La publicité sera visible à la rentrée 2010. Elle se déroule à New York et met en vedette... Gaspard Ulliel.

Ullie, partenaire de Tautou dans Un long dimanche de fiançailles, de Jeunet (tout se croise), essaie de rebondir après quelques choix malheureux au cinéma. Même son Hannibal Lecter n'avait pas convaincu en 2007, seul gros succès de sa filmographie post-Jeunet.Il devrait revenir en force cette année avec La Princesse de Montpensier, de Bertrand Tavernier, sélectionnable pour Cannes ou Venise, où il interprétera Henri de Guise.

Soyons un peu plus "people" que d'habitude en évoquant (comme ça sans arrière pensée) que l'ancien mannequin (Longchamp...) est le compagnon de Jordanne Crantelle, responsable des relations célébrités de... Chanel.