Ciné-jeune de l’Aisne, entre fables et tour du monde…

Posté par Morgane, le 16 octobre 2008

Le festival Ciné-jeune de l’Aisne a ouvert sa 26ème édition à Saint-Quentin jeudi 16 octobre. Avec pour parrain Jacques Rémy Girerd (réalisateur de <i>la prophétie des grenouilles</i> et <i>l’enfant au grelot</i>), la soirée d’ouverture a donc présenté, en avant-première, son dernier film, <i>Mia et le Migou</i> (en salles le 10 décembre). Petite fable, <i>Mia et le Migou</i> retrace les aventures d’une petite fille qui, un jour, quitte son village afin d’aller retrouver son père à l’autre bout du pays. Pour s’y rendre, Mia doit traverser une forêt enchantée peuplée de Migous, petits êtres qui effraient ou bien fascinent.

Le festival, qui se terminera le 24 octobre, présentera de nombreux films (longs et courts métrages) à destination des enfants et des adolescents.

Au total, une cinquantaine de films seront projetés durant ces huit jours de festival ponctués d’ateliers, de rencontres, de thématiques dont celle d’ « Objectif Terre », d’un panorama de films récents, inédits ou en avant-première à découvrir ou redécouvrir dès 3 ans et de programmes spéciaux (spéciale « Afrique », « Courts en région », « Les enfants font leur cinéma…d’animation », « Coup de projecteur à Jacques Rémy Girerd » et « Carte blanche à l’école la Poudrière »).

En compétition :

Christmas Story -Finlande -

Noodle -Israël -

La casquette de Martin -Allemagne -

Rosso come il cielo -Italie -

Beautiful bitch -Allemagne -

Ils mourront tous sauf moi -Russie -

Pièces détachées -France, Espagne, Mexique -

Sita chante le blues -Etats-Unis -

Dharm -Inde -

Hormis la compétition internationale de longs métrages, il y aura également une compétition de courts métrages pour ados ainsi qu’une compétition de courts métrages d’animation.

A l’issue du festival, plusieurs prix seront remis : le Grand Prix sera décerné par le Jury jeune international tandis que le Jury de la ville de Saint Quentin remettra le Prix de la Ville, le Jury option ciné celui du court métrage et les Jurys scolaires celui du court métrage d’animation.

Alors, rendez-vous le 24 pour le palmarès !!!

Le tour de France des festivals : part 1, octobre-novembre 2008

Posté par MpM, le 1 octobre 2008

Le cinéma deviendrait-il être une industrie touristique comme une autre ? Pas une région, pas une ville qui ne s’enorgueillisse de son festival de films : Isère, Moselle, Basse-Normandie, Région parisienne, Haute Garonne, Pas-de-Calais… faire le tour de France en allant uniquement de festival en festival est devenu au fil des années chose possible, et même facile. Le tour des cinématographies mondiales également, puisque chaque manifestation tâche de se distinguer de ses rivales par une programmation spécifique. Rien qu’en octobre et novembre, on devrait avoir le choix entre cinéma espagnol (Toulouse), polonais (Paris), italien (Villerupt), méditerranéen (Montpellier), chinois (Paris), russe (Honfleur) ou plus largement européen (Arras, Dijon). Une diversité géographique qui se double d’une diversité thématique, avec une mise à l’honneur des seconds rôles (Allier), des films pour enfants (Vizile) et pour jeune public (Saint Quentin) ou encore des films gays et lesbiens (Paris). Au-delà des critères purement géographiques et pratiques, une seule solution pour s’y retrouver : suivre ses goûts, ses envies ou sa curiosité.

Par exemple, si vous aimez les méchants de fiction, laissez-vous tenter par la sélection du Festival du film pour enfants de Vizile (Isère) dont c’est le thème principal. Au menu, des classiques (Poil de carotte, Oliver Twist, Vipère au poing) et pas mal d’animation (La ferme des animaux, Max and co, Les trois brigands). Dans le même style, quoique destiné à un public plus adulte, la nouvelle section rétrospective et thématique du Festival Hors-écrans de Lyon propose une illustration en 7 films du terme "Sabotage". La soif du mal d’Orson Welles, Les bourreaux meurent aussi de Fritz Lang, Taxi driver de Martin Scorsese… espionnage, paranoïa et terrorisme sont au rendez-vous ! Côté personnalités, John Boorman sera à l’honneur à Arras, Colin Firth invité à Lyon, Ai Xiaoming et Hu Jie fêtés au Festival Shadows de Paris. Quant à la copie restaurée de Lola Montès, le chef d’œuvre de Max Ophüls, elle sera présentée à Dijon et à Moulins (Allier) avant sa sortie en salles début décembre.

Car bien sûr, les avant-premières sont le lot quotidien des festivals, occasion rêvée pour découvrir avant tout le monde les films qui seront sur nos écrans demain… ou, pour certains, peut-être jamais. Au choix, la caméra d’or, Hunger de l’Américain Steve Mac Queen, sera au Festival Jean Carmet des seconds rôles, le Grand Prix Un Certain regard 2008, Tulpan de Serguei Dvortsevoi, à Honfleur, Le plaisir de Chanter d'Ilan Duran Cohen à Lyon, El prado de las estrellas de Mario Camus à Toulouse, Les grandes personnes de Anna Novion à Moulins, Amour, mensonges et ballon rond de Luca Lucini à Villerupt, Magique ! de Philippe MUYL à Dijon, Pièces détachées à Saint Quentin, et ainsi de suite.

Ces multiples petits événements locaux participent à l’excellent tissu culturel du pays, où variété et qualité, cinéma populaire et films d’auteurs, curiosité et valeurs sûres permettent une offre cinématographique toujours renouvelée. Accessible au plus grand nombre, car extrêmement délocalisée et bénéficiant souvent de tarifs modestes, on pourrait parler de démocratisation si en fait il ne s'agissait pas là de résistance. Car cette diversité et cette richesse ne mettent pas les festivals de films à l’abri de la politique culturelle actuelle. Les aides allouées à chaque manifestation sont en baisse et les contraintes budgétaires menacent les plus fragiles. On connaît l’infatigable énergie déployée par les équipes organisatrices pour faire vivre leurs festivals, souvent avec peu de choses, si ce n’est enthousiasme et bonne volonté. Mais peut-être ne faudrait-il pas perdre de vue que même les cinéphiles les plus passionnés ne peuvent vivre simplement de l’amour du cinéma et de l’eau fraîche des belles rencontres.