Burt Reynolds, populaire et séducteur, nous quitte (1936-2018)

Posté par vincy, le 6 septembre 2018

C’est un des acteurs les plus populaires du cinéma américain qui vient de s’éteindre. Burt Reynolds est décédé à Jupiter (ça ne s’invente pas) en Floride ce 6 septembre à l’âge de 82 ans. Il était né le 11 février 1936.

Alors qu’il a été le champion du box office américain dans les années 1970, il n’a été nommé qu’une seule fois aux Oscars, en 1998, pour son rôle secondaire de réalisateur et producteur de film X dans Boogie Nights de Paul Thomas Anderson. Les Golden Globes l’avait sacré en second rôle pour ce même film, après l’avoir nommé deux autres fois pour The Longest Yard en 1974 et pour Starting Over en 1979 (à chaque fois en meilleur acteur de comédie).

Merci Brando

C’est peu dire qu’il fut respecté pour les recettes qu’il accumulait et beaucoup moins pour son talent. Le public ne s’en souciait pas. Il fut cinq fois récompensé par les People’s Choice Award comme acteur favori de l’année. Il a aligné d’énormes cartons en salles : Delivrance, The Longest Yard, Silent Movie, Hooper, The Cannonball run, The Best Little Whorehouse in Texas, avant de voir le public se désintéresser de lui dès 1983.

Une décennie flamboyante pour ce sportif qui rêvait de devenir footballeur professionnel, destin contrarié par une blessure. Il s’oriente vers la police quand, à l’Université, Watson B.Duncan III, professeur de théâtre, croit en son talent et lui offre un rôle dans une pièce.

Parallèlement à une riche décennie en séries télévisées, notamment en incarnant un amérindien dans Gunsmoke, ses premières armes au cinéma sont des films modestes, westerns spaghettis et autres séries B. C’est John Boorman qui l’expose en pleine lumière et fait de lui une star en lui offrant l’un des rôles principaux de Delivrance, aux côtés de Jon Voight. Boorman avait proposé le personnage de Reynolds à Marlon Brando, qui se trouvait trop vieux pour le rôle. Le film étant assez fauché, les comédiens durent faire leurs propres cascades. Et Reynolds y prendra goût pour ses films suivants. Film culte, la brutalité et la sauvagerie de ce « survival » en ont fait l’in des grands classiques du cinéma américain.

L'acteur le plus populaire des seventies

On est en 1972. Sa belle gueule, son corps athlétique (dont il savait s'amuser) font vite des étincelles. Par contraste. Les cinéastes émergents – Scorsese, Coppola, Spielberg… - ont peu d’affinités avec les bourreaux des cœurs. Redford et Newman choisissent essentiellement des grands drames populaires de qualité. Burt Reynolds a cet avantage d’occuper un créneau assez disponible : la comédie et l’aventure. Il tourne pourtant des films très variés, avec quelques grands noms du cinéma. The Longest Yard de Robert Aldrich n’est pas loin d’un film avec Pierre Richard. Aldrich le redirige dans La cité des dangers (Hustle), film noir et sensuel avec Catherine Deneuve. On le voit ensuite chez Peter Bogdanovich (At Long Last Love), Stanley Donen (Lucky Lady), Mel Brooks (Silent Movie), ou encore Alan J. Pakula (Starting Over). De la pure comédie ou de la comédie de mœurs, tout lui va. Il réalise même deux films (Gator, 1976, et la comédie noire The End, 1978).

Son plus gros hit reste Smokey and the Bandit (Cours après moi shérif !) qui eut le droit à deux suites médiocres, sorte d’équipée sauvage et burlesque, un peu crétine, où les « contrebandiers » sont les héros et les shérifs de sombres abrutis. Le film fut la 2e plus grosse recette aux Etats-Unis en 1977, derrière La Guerre des étoiles. Il recruta une fois de plus sa compagne de l’époque, l’actrice oscarisée Sally Field (avec qui il tourna trois autres films).

Le long déclin

Sa réputation de tombeur est accentuée par le choix de ses partenaires féminines, parmi les actrices les plus courtisées d’Hollywood, de Jill Clayburgh à Julie Andrews. Mais il manque tous les grands cinéastes et passe à côté de la mutation d’Hollywood et l’arrivée de l’ère des blockbusters. Le comédien n’a pas encore dit son dernier mot avec les années Reagan. Don Siegel s’essaie à la comédie policière (Rough Cut). En tête d’un casting quatre étoiles, de Roger Moore à Jackie Chan en passant par Farrah Fawcett, il devient pilote de course dans la distrayante Équipée du Cannonball (et sa suite, moins intéressante). Avec Dolly Parton, en mère maquerelle, il joue les shérifs au grand cœur dans La Cage aux poules (The Best Little Whorehouse…), où la chanteuse country inaugure I Will Always Love You. Blake Edwards en fait son Homme à femmes. Et puis de polars en comédies mal écrites (sauf peut-être Scoop, un peu au dessus du lot), sa carrière décline jusqu’à toucher le fond en 1996, avec Demi Moore, dans Striptease qui leurs valent une razzia de Razzie Awards. Il valait un million de dollars par film dans les 70s et 20 ans plus tard on pouvait l’avoir pour 100000$.

L'homme qui a refusé Star Wars et James Bond

Malgré Boogie Nights, qui prouva s’il le fallait, qu’il était un bon comédien, avec une certaine audace, il ne retrouva aucun rôle majeur par la suite, même s’il n’a cessé de travailler (avec Renny Harlin et Mike Figgis, en apparaissant dans des caméos, ou pour le petit écran). On ne voyait en lui qu’une espèce disparue d’un cinéma un peu honteux. On le cantonnait inconsciemment dans le registre des vedettes has-been, avec ou sans moustache (et sur le tard avec barbe). Il a aussi refusé des rôles qui auraient pu donner un tout autre visage à sa carrière comme Tendres passions, qui valu finalement un Oscar à Jack Nicholson. Mais il a aussi refusé Han Solo et James Bond.

Tarantino, épilogue manqué

Burt Reynolds vieillissait pourtant bien. Il avait ouvert un théâtre dans sa ville de Jupiter. Certes, il jouait dans des films qui passent rapidement en salles comme Shadow Fighter, dans le milieu de la boxe, sorti en mars aux USA. Il continuait de tourner. Il a terminé la comédie de Stephen Wallis, Defining Moment, prévue pour Noël. Mais ironiquement, il avait enfin trouvé un grand cinéaste avec Quentin Tarantino qui devait lui offrir un rôle dans Once Upon a Time in Hollywood, aux côtés de DiCaprio et Pitt. Malheureusement, les scènes n'avaient pas été tournées.

Le dernier film où il était à l’affiche était celui d’Adam Rifkin (en salles le 30 mars derniers aux USA). Il incarnait une ancienne star de cinéma qui devait faire face à sa réalité : une gloire déclinante et le temps qui passe. Presque autobiographique ? Ironiquement, ce film s’intitule The Last Movie Star. Personne ne l’a vu. Mais on sent que Burt Reynolds n’a pas fait les choses au hasard pour clore sa longue filmographie. Hormis cet acte manqué avec Tarantino qui aurait couronné une longue carrière à Hollywood.

200 personnalités lancent un appel contre « un cataclysme planétaire »

Posté par vincy, le 3 septembre 2018

200 personnalités ont signé l'appel publié dans Le Monde aujourd'hui lancé par Juliette Binoche et de l’astrophysicien Aurélien Barrau pour une action politique ferme et immédiate face au changement climatique. Parmi les signataires du monde entier, on retrouve Adjani, Almodovar, Baye, Boorman, Campion, Cotillard, Cronenberg, Cuaron, Dafoe, Delon, Deneuve, Faithfull, Fiennes, Frémaux, Hawke, Huppert, Jaoui, Kapoor, Marceau, Rampling, Robbins, Rossellini, Santoro, Satrapi, Scott Thomas, Sissako, Stewart, Tarr, Trintignant, Turturro, Viard, Wenders ou encore Jia Zhang-ke.

Tribune. Quelques jours après la démission de Nicolas Hulot, nous lançons cet appel : face au plus grand défi de l’histoire de l’humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement. Il est temps d’être sérieux.
Nous vivons un cataclysme planétaire. Réchauffement climatique, diminution drastique des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide : tous les indicateurs sont alarmants. Au rythme actuel, dans quelques décennies, il ne restera presque plus rien. Les humains et la plupart des espèces vivantes sont en situation critique.
Il est trop tard pour que rien ne se soit passé : l’effondrement est en cours. La sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent. Mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire.
Nous considérons donc que toute action politique qui ne ferait pas de la lutte contre ce cataclysme sa priorité concrète, annoncée et assumée, ne serait plus crédible.
Nous considérons qu’un gouvernement qui ne ferait pas du sauvetage de ce qui peut encore l’être son objectif premier et revendiqué ne saurait être pris au sérieux.
Nous proposons le choix du politique – loin des lobbys – et des mesures potentiellement impopulaires qui en résulteront.
C’est une question de survie. Elle ne peut, par essence, pas être considérée comme secondaire.
De très nombreux autres combats sont légitimes. Mais si celui-ci est perdu, aucun ne pourra plus être mené.

Isabelle Adjani, actrice ; Laure Adler, journaliste ; Pedro Almodovar, cinéaste ; Laurie Anderson, artiste ; Charles Aznavour, chanteur ; Santiago Amigorena, écrivain ; Pierre Arditi, acteur ; Niels Arestrup, acteur ; Ariane Ascaride, actrice ; Olivier Assayas, cinéaste ; Yvan Attal, acteur, cinéaste ; Josiane Balasko, actrice ; Aurélien Barrau, astrophysicien (Institut universitaire de France) ; Nathalie Baye, actrice ; Emmanuelle Béart, actrice ; Xavier Beauvois, cinéaste ; Alain Benoit, physicien (Académie des sciences) ; Jane Birkin, chanteuse, actrice ; Juliette Binoche, actrice ; Benjamin Biolay, chanteur ; Dominique Blanc, actrice ; Gilles Boeuf, biologiste ; Mathieu Boogaerts, chanteur ; John Boorman, cinéaste ; Romane Bohringer, actrice ; Carole Bouquet, actrice ; Stéphane Braunschweig, metteur en scène ; Zabou Breitman, actrice, metteuse en scène ; Nicolas Briançon, acteur, metteur en scène ; Irina Brook, metteuse en scène ; Valeria Bruni Tedeschi, actrice, cinéaste ; Florence Burgat, philosophe ; Gabriel Byrne, acteur ; Cali, chanteur ; Sophie Calle, artiste ; Jane Campion, cinéaste ; Isabelle Carré, actrice ; Emmanuel Carrère, écrivain ; Anne Carson, auteure et professeure ; Michel Cassé, astrophysicien ; Laetitia Casta, actrice ; Bernard Castaing, physicien (Académie des sciences) ; Antoine de Caunes, journaliste, cinéaste ; Alain Chamfort, chanteur ; Boris Charmatz, chorégraphe ; Christiane Chauviré, philosophe ; Jeanne Cherhal, chanteuse ; François Civil, acteur ; Hélène Cixous, écrivaine ; Isabel Coixet, cinéaste ; Françoise Combes, astrophysicienne (Collège de France) ; François Cluzet, acteur ; Gregory Colbert, photographe, cinéaste ; Bradley Cooper, acteur ; Brady Corbet, acteur ; Béatrice Copper-Royer, psychologue ; Marion Cotillard, actrice ; Denis Couvet, écologue ; Camille Cottin, actrice ; Clotilde Courau, actrice ; Franck Courchamp, écologue (Académie européenne des sciences) ; Nicole Croisille, chanteuse ; David Cronenberg, cinéaste ; Alfonso Cuaro, cinéaste ; Willem Dafoe, acteur ; Philippe Decouflé, chorégraphe ; Sébastien Delage, musicien ; Vincent Delerm, chanteur ; Alain Delon, acteur ; Catherine Deneuve, actrice ; Lire le reste de cet article »

120 battements par minute, Faute d’amour et Grave primés par le Syndicat de la critique

Posté par vincy, le 30 janvier 2018

Le Syndicat français de la critique de cinéma a dévoilé ses lauréats pour l'année 2017, lundi 30 janvier. Sans trop de surprises, 120 battements par minute, Grand prix du jury à Cannes, a été distingué comme meilleur film français. Le film de Robin Campillo est l'un des favoris pour les prochains César et prix Lumière.

Faute d'amour de Andreï Zviaguintsev, Prix du jury à Cannes, a remporté le prix du meilleur film étranger. Et c'est l'une des révélations du Festival de Cannes 2016, Grave, de Julia Ducournau, sélectionné alors à la Semaine de la critique, qui a gagné le prix du meilleur premier film français. I'm not a Witch de Rungano Nyoni s'est vu décerner le prix du meilleur premier étranger.

Le Syndicat a aussi récompensé Va, Toto! de Pierre Creton (Film singulier francophone) et Des hommes à la mer de Lorris Coulon (court métrage français).

Côté petit écran, les critiques ont choisi Un ciel radieux de Nicolas Boukhrief comme meilleure fiction française, Un Français nommé Gabin d'Yves Jeuland et François Aymé comme meilleur documentaire français et Manon 20 ans de Jean-Xavier Lestrade comme meilleure série française.

Pour les DVD/Blu-Ray, les lauréats sont Poesia sin fin d'Alejandro Jodorowsky (DVD/Blu-ray récent), Alfred Hitchcock, les années Selznick (coffret), J'accuse de Abel Gance (patrimoine), et Le complexe de Frankenstein d'Alexandre Poncet et Gilles Penso (Curiosité).

Enfin 3 livres ont été distingués: Continental film, cinéma français sous contrôle allemand de Christine Leteux (meilleur livre français), Aventures de John Boorman (meilleur livre étranger) et Cinéma d'animation, la French Touch (album).

Pride sacré meilleur film aux British Independent Film Awards

Posté par vincy, le 8 décembre 2014

Pride Queer PalmOn reste un peu stupéfait par le choix des 17e British Independent Film Awards. Non pas que Pride, cette comédie sociale typiquement britannique, mélangeant la lutte des mineurs se mélangeant aux revendications des homosexuels dans l'Angleterre thatchérienne, soit un mauvais film (loin de là). Mais face à Mr. Turner, Calvary, '71 et The Imitation Game, il créé la surprise. Et soyons honnêtes, Mr. Turner, '71 et Calvary lui sont supérieurs cinématographiquement.

Mais passons. Pride est le vainqueur de l'année. Le film de Matthew Warchus succède à des films aussi populaires que Le discours d'un roi, Slumdog Millionaire, This is England, Vera Drake, The Constant Gardner, Billy Elliot ou My Name is Joe. Parfait feel-good movie, Pride avait fait la clôture de la dernière Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Le film a aussi raflé les deux prix dans la catégorie meilleur second-rôle pour Imelda Staunton (meilleure actrice en 2004) et Andrew Scott, la nouvelle coqueluche anglaise.

Pour le reste du palmarès, les britanniques ont logiquement récompensé Boyhood (film étranger), soit le premier film américain a gagné ce prix depuis la création de cette catégorie en 2003, Yann Demange comme réalisateur (pour son premier film '71), le scénario et la musique de Frank, l'actrice Gugu Mbatha-Raw (Belle), également nominée en meilleur espoir, l'acteur Brendan Gleeson (Calvary) qui a battu les favoris Benedict Cumberbatch et Timothy Spall, l'espoir Sameena Jabeen Ahmed (Catch Me Daddy), aussi nominée comme meilleure actrice, et le documentaire Next Goal Wins.

Grand perdant : Mr. Turner, qui repart bredouille malgré cinq nominations. The Imitation Game (quatre nominations) sauvent l'honneur avec le prix Variety pour Benedict Cumberbatch.

Enfin, les British Independent Film Awards ont honoré Emma Thompson du Prix Richard Harris pour sa contribution au cinéma britannique et John Boorman d'un Prix spécial du jury.

Cannes 2014 : une sélection prestigieuse pour la Quinzaine des réalisateurs

Posté par vincy, le 22 avril 2014

quinzaine des réalisateurs 201419 longs métrages, seulement. "Nous avons décidé de resserrer la sélection pour accompagner aux mieux les films et au delà de 20 c'est compliqué" expliquait en fin de conférence de presse Edouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des réalisateurs. Mais reconnaissons qu'il frappe fort. Boorman, Dumont, Sciamma, Takahata, Hopper... les grands noms sont là, aussi. Ce qui risque de poser encore et toujours des problèmes de longues queues, de spectateurs et professionnels refoulés, ... Mais avouons que, sur le papier, la sélection est réjouissante : quatre comédies, de nombreux films de genre - noirs, thrillers - trois premiers films...

On notera la présence du chouchou de Sundance, Whiplash, Grand prix du jury au festival américain, la suite d'Hope and Glory de John Boorman, le polar léger de Bruno Dumont réalisé pour Arte, le nouveau Sciamma, forcément un événement qu'on attendait plutôt dans la sélection officielle, la version restaurée d'un film d'horreur culte, Massacre à la tronçonneuse, présentée en 4K et en présence de son réalisateur, le dernier film d'animation de l'acolyte de Hayao Miyazaki, la fable d'Isao Takahata qui sera aussi à Annecy, le retour du belge Fabrice Du Welz, ou encore un film de clôture qu'on nous promet très drôle, qui mélange engagement politique et humour en retraçant l’éphémère alliance des mineurs et homosexuelle au pays de Galles en 1984-1985.

Les Reprises de la Quinzaine auront lieu à Paris, Marseille, Geneve, Rome et Florence. En attendant, on se bousculera du 15 au 25 mai, pour plonger dans les sous-sols de l’Hôtel JW Marriott pour découvrir cette sélection aussi prestigieuse qu'alléchante.

Film d'ouverture
Bande de filles de Céline Sciamma

Sélection

Queen and Country de John Boorman
Les combattants de Thomas Cailley
Whiplash de Damien Chazelle
P'tit Quinquin de Bruno Dumont (séance spéciale)
Alleluia de Fabrice Du Welz
Gett, le procès de Viviane Amsalem de Ronit & Shlomi Elkabetz
These Final Hours de Zach Hilditch
Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (séance spéciale)
Mange tes morts de Jean-Charles Hue
At Li Layla (Next to Her) de Asaf Korman
Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur
Refugiado de Diego Lerman
Cold in July de Jim Mickle
A Hard Day de Seong-Hun Kim
Le conte de la princesse Kaguya d'Isao Takahata
National Gallery de Frederick Wiseman
Catch me Daddy de Daniel Wolfe

Film de clôture
Pride de de Matthew Warchus

Courts métrages

8 balles de Frank Ternier
A caça revoluções (The Revolution Hunter) de Margarida Rego
Cambodia 2099 de Davy Chou
En août de Jenna Hasse
Fragmenty (Fragments) d'Aga Woszczynska
Guy Môquet de Demis Herenger
Jutra de Marie-Josée Saint-Pierre
Man on the Chair de Dahee Jeong
Sem Coração (Heartless) de Nara Normande et Tião Tião
Torn d'Elmar Imanov et Engin Kundag
Trece si prin perete (It Can Pass Through the Wall) de Radu Jude

Une suite à Hope and Glory pour Cannes 2014 ?

Posté par redaction, le 2 avril 2013

John Boorman a beau avoir fêté ses 80 ans le 18 janvier dernier, il est loin d'avoir renoncé non seulement au cinéma, mais également aux joies (et au stress !) de la compétition et du tapis rouge. En effet, le réalisateur britannique, déjà lauréat d'un double prix de la mise en scène à Cannes pour Leo the last (1970) et The general (1998) aimerait séduire à nouveau la croisette avec une suite à Hope and glory, qui s'inspirait de ses souvenirs de jeune Londonien pendant la seconde guerre mondiale.

"J'ai réalisé Hope and glory en 1987 et j'ai toujours eu l'intention de continuer l'histoire. Mais je n'ai jamais eu le temps de passer à l'acte, parce que d'autres projets ont pris le dessus", confiait-il  lors du festival Premiers plan d'Angers où il faisait l'objet d'une rétrospective intégrale. "Le tournage aura lieu en Angleterre, à partir du 2 avril, avec un petit budget. Normalement, je le terminerai à la fin de l'année et j'espère le proposer à Cannes !"

Le film tourne autour de ses souvenirs d'adolescence. "J'ai 18 ans et je suis parti pour faire mes deux ans de service militaire. Le film parle de cette période. C'est avoir 18 ans, l'âge où l'on sait tout, où l'on tombe amoureux de la mauvaise fille, tout ça..."

Mais quelle que soit l'histoire, rien ne pourrait nous faire plus plaisir que de retrouver le cinéaste et son double de cinéma sur les célèbres marches et surtout sur le grand écran du Palais des festivals...

Cannes 2012 : Cannes Classics, éclectique

Posté par vincy, le 26 avril 2012

Révélation de la sélection Cannes Classics, la sélection "patrimoniale" du festival de Cannes. 13 longs métrages, 2 courts métrages, un mini-concert et  4 documentaires, tous en avant-première mondiale.

Et c'est aussi varié que réjouissant.

Comme nous vous l'avions annoncé sur notre page Facebook, l'événement sera bien entendu la présentation en copie restaurée et reconstruite (avec 25 minutes de scènes additionnelles) d'Il était une fois en Amérique, de Sergio Leone. Le film épique a été remasterisé par La Film Foundation, présidée par Martin Scorsese. Robert De Niro, Elizabeth McGovern et Jennifer Connelly acompagneront la projection.

Pathé présentera la version restaurée de Tess, le film césarisé de Roman Polanski. Le cinéaste a lui-même supervisé le travail et, avec son actrice principale Nastassja Kinski, sera de la projection.

Pour les 100 ans d'Universal Pictures et les 40 ans de cinéma de Steven Spielberg, Cannes Classics diffusera Les dents de la mer dans une copie neuve.

Autre centenaire, celui du cinéaste japonais Keisuke Kinoshita, né en 1912 (et mort en 1998). La sélection a retenu La ballade de Narayama, dont le remake de 1983 avait obtenu la Palme d'or. Cette première version, l'adaptation du roman de Shichirô Fukazawa, avait été en lice pour le Lion d'or 1958. Le film sera distribué en France par MK2.

Autre anniversaire, le grandiose Lawrence d'Arabie de David Lean, qui célèbre ses 50 ans et sera projeté avec une nouvelle restauration en format 4K.

Le Festival de Cannes fêtera aussi le trentième anniversaire de la Cinémathèque de la Danse (Paris) avec trois films : A Great Day un Harlem de Jean Bach (1994) et deux courts métrages, An All Colored Vaudeville Show et Jammin The Blues.

Dans le cadre du projet "Rescue the Hitchcock 9", initié par les Archives nationales du British Film Institute, visant à sauver les 9 films muets du Maître du suspens, Cannes proposera Le masque de cuir (The Ring, 1927), triangle amoureux entre un jeune boxeur, son épouse et un champion de boxe, avec un ciné-concert joué par le musicien Stephen Horne.

Cannes prolonge aussi sa collaboration avec la cinémathèque de Bologne et l'Insititut Luce Cinecittà qui ont lancé le projet Rossellini afin de faire revivre les oeuvres du grand réalisateur néo-réaliste. Cette année, la Croisette accueillera Voyage en Italie, avec Ingrid Bergman.

La World Cinema Foundation présentera After the Curfew, film indonésien de 1954 d'Usmar Ismail et Kalpana, film indien de 1948 d'Uday Shankar.

Côté cinéma russe, le Festival profitera de la présence d'Andrei Konchalovsky pour projeter la copie neuve de son film d'action Runaway Train. Ce film de 1985, avec Jon Voight, Eric Roberts et Rebecca De Mornay avait reçu trois nominations aux Oscars et il avait été sélectionné en compétition à Cannes en 1986.

Les Archives françaises du film du CNC présenteront une restauration de Cléo de 5 à 7, le film culte d'Agnès Varda, qui sera là pour l'occasion.

Dans le cadre d'un hommage rendu par le Festival à Georges Lautner, une projection des Barbouzes, dont les dialogues ont été écrits par Michel Audiard. Cette comédie de 1964 met en vedette Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier et Mireille Darc.

Les quatre documentaires choisis mettront en lumière quatre réalisateurs : Woody Allen (Woody Allen : A Documentary, Robert Weide), Jerry Lewis (Method to the Madness of Jerry Lewis, Gregg Barson), John Boorman (Me and Me Dad, Katrine Boorman) et Claude Miller (Claude M le cinéma, Emmanuel Barnault). L’hommage à Claude Miller se poursuivra en clôture du Festival avec la présentation de son dernier film en Sélection officielle, Thérèse Desqueyroux.

Point Blank – Le Point de non retour (reprise) : The Killer inside me

Posté par Claire Fayau, le 10 janvier 2011

"- Hé ! Quel est mon nom de famille ?
- Quel est mon prénom ?
"

Synopsis : A la suite d’un hold-up retentissant, Walker s’est fait doubler par son complice Reese qui s’est enfui avec sa femme et les 93 000 dollars du butin, après l’avoir laissé pour mort dans la prison désaffectée d’Alcatraz. Se remettant de ses blessures, Walker n’a désormais plus qu’une idée en tête : assouvir sa vengeance. Aidé par un mystérieux individu, il comprend peu à peu que Reese n’est qu’un rouage d’une gigantesque entreprise criminelle, l’Organisation…

Notre avis : De  la violence, du sexe, du style... Le Point de non retour est une adaptation du roman Comme une fleur (The Hunter) de Richard Stark alias Donald E. Westlake, roman qui a aussi inspiré le récent Payback. Thriller très stylisé et totalement "seventies", Point blank était pour l'époque un cocktail détonnant. En 2010, on ressent toujours un certain malaise, malgré le gavage d'hémoglobine hollywoodien subi depuis.

Surtout, le film est un grand moment de tension sexuelle, de suspense et et d'embarras ... De l'amour vache, presque masochiste, des coups (et pas seulement bas) ponctuent les séquences. Angie  Dickinson , superbe à  36 ans, assume ce rôle de femme fatale et piégée, qui la malmène avec aplomb! Ses moments avec Lee  Marvin, tout en non dits, sont parmi les meilleurs du film. Sans parler de leur scène de sexe , assez étonnante où leurs corps se confondent avec ceux de  Lynne et de Reese. On a parfois l'impression que Walker hallucine en permanence.

L'halucination préempte tout le film. John Boorman l'a voulu ainsi. Recommandé par Lee Marvin pour être derrière la caméra, il expérimente en permanence l'aspect visuel :  costumes assortis au décors jaunes ou verts .... Flashbacks nerveux, gros plans sur  des mélanges de cosmétiques dans une baignoire vide, panorama urbain désolés. Comme si Boorman, réalisateur britannique,  voulait à la fois se démarquer tout en assimilant les codes du films de gangsters américains.

Boorman conserve pourtant une trame classique, celle d'un film noir, avec un homme "emprisonné", où l'innocence n'existe plus. Du générique avec les barbelés et les barreaux, on le sent comme enfermé en permanence dans un cauchemar auquel il est impossible d'échapper. Comme d'habitude chez le cinéaste, la nature n'est pas absente. Elle symbolise le bonheur, la rédemption possible.

Entre ces images métaphoriques, le réalisateur insuffle une mise en scène baroque et n'oublie pas le scénario, pessimiste. On y voit d'ailleurs les prémices des films de la nouvelle vague américaine (Coppola et sa mafia, Scorsese et ses bas-fonds, Peckinpah et sa violence humaine). Le présent et le passé vont s'entrelacer, le mental et le sensoriel vont fusionner. Mais au final : tout est toujours pareil, rien ne change, et chaque jour qui passe est juste un réveil qui se répète.

Car à chaque fois, on revient à la case départ. Un film qui n'avance pas : un comble pour le cinéma. Et pourtant, une idée de génie.

À noter que c'est le premier  film à avoir été tourné à Alcatraz après sa désaffection...

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Le Point de non retour . Un film de John Boorman
Thriller – Etats-Unis – 1967 – 92 min – Couleur – Visa 33 857
Avec Lee Marvin, John Vernon et Angie Dickinson
Re-Sortie le 12 janvier 2011

Cannes : la sélection de la Cinéfondation

Posté par MpM, le 28 avril 2009

cannes_blog.jpgParmi les neuf films qui concourront pour la Palme d'Or du court métrage cette année, un seul n'a pas été produit en Europe ! Pour autant, on aura malgré tout la possibilité de découvrir des cinématographies peu diffusées comme celle de Lettonie, de Croatie et du Portugal.

Le jury chargé de décerner la Palme, ainsi que le prix de la Cinéfondation, réunit les réalisateurs Bertrand Bonello (France) et Ferid Boughedir (Tunisie) ainsi que les actrices Leonor Silveira (Portugal) et Zhang Ziyi (Chine) sous la présidence du grand cinéaste britannique John Boorman.

The six dollar fifty man de Mark Albiston et Louis Sutherland (Nouvelle Zélande)

Larsog Peter de Daniel Borgman (Danemark)

Rumbo a peor d'Alex Brendemühl (Espagne)

Missen de Jochem de Vries (Pays Bas)

L'homme à la Gordini de Jean-Christophe Lie (France)

Ciao Mama de Goran Odvorcic (Croatie)

Klusums de Laila Pakalnina (Lettonie)

Arena de Joao Salaviza (Portugal)

After tomorrow d'Emma Sullivan (Grande Bretagne)

Cannes : les jurys

Posté par MpM, le 23 avril 2009

huppert_blog.jpgJury des longs métrages, sous la présidence de : Isabelle Huppert (actrice française)

James Gray (réalisateur américain)

Nuri Bilge Ceylan (réalisateur turc)

Shu Qi (actrice taïwanaise)

Robin Wright Penn (actrice américaine)

Asia Argento (actrice et réalisatrice italienne)

Hanif Kureishi  (scénariste et écrivain britannique)

Lee Chang-dong (ancien ministre, réalisateur et écrivain sud-coréen)

Jury des courts métrages et de la Cinéfondation, sous la présidence de : John Boorman (réalisateur et écrivain britannique) 

Bertrand Bonello (réalisateur français)

Ferid Boughedir (réalisateur tunisien)

Leonor Silveira (actrice portugaise)

Zhang Ziyi (actrice chinoise)

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Cannes-fest.com, le site du festival par Ecran noir