Samuel Theis en solo s’offre le duo Reinartz – Higelin

Posté par vincy, le 18 septembre 2019

Après Claire Burger avec C'est ça l'amour, sorti au printemps dernier, c'est Samuel Theis qui se lance dans la réalisation en solitaire. L'un des trois réalisateurs de Party Girl, Caméra d'or à Cannes en 2014, tourne actuellement à Forbach Petite nature, son premier long métrage, produit par Avenue B Productions.

Le Film Français indique le drame met en scène Aliocha Reinert, Antoine Reinartz, actuellement à l'affiche de Roubaix, une lumière, Izia Higelin et Mélissa Olexa.

L'histoire est celle de Johnny, dix ans. Il ne s’intéresse qu’aux histoires des adultes. Dans sa cité HLM en Lorraine, il observe avec curiosité la vie sentimentale agitée de sa jeune mère. Comme elle, il se met en quête de l’amour. Cette année, il se retrouve dans la classe de Monsieur Adamski, un nouveau titulaire. Il va aussi  faire la découverte de l’amour... Et avec lui, les brusques réveils de l’esprit.

Le film sera distribué par Ad Vitam.

Cannes 2014 : un palmarès bien vu pour Un Certain regard

Posté par vincy, le 23 mai 2014

white god cannes 2014Présidé par Pablo Trapero, le Jury d'Un Certain regard du 67e Festival de Cannes n'a pas récompensé de mise en scène ou une actrice en particulier. Mais le palmarès de cette section ne comporte aucun faux pas. Le Jury se dit "honoré et ravi d’avoir pu visionner pendant 10 jours tant d’excellents films témoignant de la diversité et de la vitalité de la cinématographie mondiale d’aujourd’hui" et se dit "impressionné par la force et l’originalité des œuvres présentées".

De fait, d'Hongrie, de Suède, de France, d'Allemagne ou d'Australie, comédiens amateurs ou véritable aborigène, fiction politique ou exercice de style séduisant autour du couple, les films récompensés sont un condensé d'un cinéma mondial non formaté, tout en étant divertissant et intéressant.

PRIX UN CERTAIN REGARD : White God de Kornél Mundruczó (qui avait reçu le prix de la Critique internationale pour Delta en en 2008 alors qu'il était en compétition).

PRIX DU JURY : Force majeure (Turist) de Ruben Östlund.

PRIX SPECIAL DU CERTAIN REGARD : Le sel de la terre de Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado.

PRIX D’ENSEMBLE : Party Girl de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis (un premier film).

PRIX DU MEILLEUR ACTEUR : David Gulpilil pour Le pays de Charlie (Charlie's Country) de Rolf de Heer

Cannes 2014 : Qui sont Marie Amachoukeli et Claire Burger ?

Posté par vincy, le 14 mai 2014

Marie Amachoukeli et Claire Burger EN PASSANT PAR LA LORRAINE

Elles ouvrent Un certain regard. Marie Amachoukeli et Claire Burger grimpent les échelons cannois un par un. Le binôme de la Fémis est en fait un trouple puisque Samuel Theis, ami d'enfance de Claire Burger, est également co-réalisateur du film Party Girl, présenté cette année à Cannes. Si Claire et Samuel sont de la même région, Marie Amachoukeli, d'un père géorgien et d'une mère française, a un itinéraire différent, diplômée en histoire.

Party Girl est le premier long métrage des ces trois beaux jeunes talents : l'histoire d'une entraîneuse, Angélique, la soixantaine, mère de quatre enfants qu'elle a choisi de ne pas élever, décide d'épouser un de ses clients. Angélique existe vraiment, et l'un de ses fils n'est autre que Samuel Theis.

Avec un cinéma proche des Dardenne, très réaliste et ancré dans un contexte social souvent dur (la Lorraine des déshérités), le duo, engagé sur des valeurs humanistes, a déjà récolté de beaux lauriers grâce à leurs courts métrages. Forbach (2008), qui s'inspire de la vie de la famille Theis, reçoit le Grand prix du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, quelques mois après leur deuxième prix de la Cinéfondation au Festival de Cannes. Le très réussi C'est gratuit pour les filles (2009) est sélectionné à la Semaine de la critique au festival de Cannes avant d'être couronné par le César 2010 du meilleur court-métrage.

Claire Burger a étudié le montage, Marie Amachoukeli, qui manie l'humour parfois absurde, le scénario. Elles ne sont pas de la même promotion de la Fémis et pourtant, elles ont eu le coup de foudre. Il faut une bonne dose de confiance, d'amour, d'amitié pour surmonter les obstacles. Car, malgré Cannes et le César, Marie et Claire ont galéré pour pouvoir financer leur premier long métrage, sans stars. Le réalisme ne souffre d'aucun compromis : les acteurs sont des non professionnels. Cette absence de concessions ne les a pas empêchées d'avoir l'avance sur recettes.

Parallèlement, elles travaillent sur d'autres projets. Claire Burger a fait quelques montages (les courts de Bojina Panayotova) et réalisé Toute ma vie j'ai rêvé en 2009. Marie Amachoukeli a participé à des scénarios de courts métrages, notamment La femme à cordes, de Vladimir Mavounia-Kouka, nommé au César du meilleur film d'animation en 2012, et à l'écriture du premier long métrage de Cyprien Vial, Bébé Tigre qui pourrait être sélectionné à Locarno cet été.

Cannes 2014 : un premier film français ouvrira Un Certain Regard

Posté par MpM, le 11 avril 2014

PARTY GIRLParty girl, réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, ouvrira la Sélection officielle Un Certain Regard le 15 mai prochain.

Il s'agit du premier long métrage des réalisatrices Marie Amachoukeli et Claire Burger, César du meilleur court métrage en 2010 pour C'est gratuit pour les filles, et de l'acteur et réalisateur Samuel Theis, qui avait travaillé avec elles sur Forbach, 2e Prix de la Cinéfondation au Festival de Cannes  2008 et Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand 2009.

Dans la lignée de Forbach, qui racontait librement l'histoire de la famille de Samuel Theis, Party girl s'inspire de la vie de sa mère. Il met en scène Angélique, soixante ans, "entraîneuse dans un bar de nuit, qui aime encore la fête et les hommes mais qui, devenue la doyenne, se sent en fin de course". C'est la véritable Angélique qui interprète le personnage principal.

Le scénario du film avait été sélectionné aux Ateliers Jeanne Moreau du Festival d'Angers 2012 où il a été développé pendant 8 jours en compagnie d’Oliver Ducastel, Jacques-Henri Bronckart, Bence Fliegauf, Catalin Mitulescu, Raphaël Nadjari et Vincent Poymiro.

A noter, en cette période de forte vigilance sur la représentation des femmes cinéastes au Festival de Cannes, qu'après The Bling Ring de Sofia Coppola en 2013, c'est la deuxième année consécutive que la section Un Certain regard choisit un film d'ouverture (notamment) réalisé par une femme.

10 films français à attendre pour 2014

Posté par kristofy, le 3 février 2014

une histoire banaleComme chaque année, on peut se féliciter du fait que plus de 250 films produits en France vont arriver dans les salles. Cependant, comme d’habitude, il y aura une grande disparité entre les gros films qui occuperont plus de 500 écrans pendant plusieurs semaines, et ceux qui seront vus dans moins d’une cinquantaine de villes et qui ne resteront à l’affiche que quelques jours avant d’être remplacés par une autre nouveauté…

C'est pourquoi nous vous proposons d'ores et déjà une sélection de 10 films français qu’il faudra soutenir cette année. Il s’agit pour la plupart de premiers films fragiles avec souvent des acteurs encore méconnus. La diversité des nouveaux talents qui feront peut-être le cinéma français de demain est là :

- Angélique, réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis : les deux premières avait eu le César 2010 du meilleur court-métrage pour C’est gratuit pour les filles, et le trio avait obtenu le grand prix à Clermont-Ferrand pour Forbach en 2009. Angélique est leur premier long-métrage. Une femme travaille depuis longtemps comme entraîneuse dans un cabaret à la frontière franco-allemande, son tempérament déluré s‘accommode bien de cette vie nocturne de fêtes. Un ancien client propose de l’épouser, ce mariage serait pour elle l’occasion de changer de vie…

- L’année prochaine, réalisé par Vania leturcq : premier film avec Constance Rousseau (Tout est pardonné, Un monde sans femmes) et Jenna Thiam (la série Les Revenants, bientôt dans le nouveau film de Claude Lelouch), mais aussi Julien Boisselier, Frédéric Pierrot, Anne Coesens, Kevin Azaïs... Quand l’été arrive vient l’heure des grandes décisions pour deux meilleures amies qui ont maintenant 18 ans : que vont-elles faire, où, et avec qui ? En quittant leur petit village de province pour Paris, ce nouveau départ sonne peut-être le glas de leur amitié…

- Les combattants, réalisé par Thomas Cailley : premier film avec la toujours parfaite Adèle Haenel (Suzanne) et la révélation qui monte Kevin Azaïs (Vandal). Arnaud, 17 ans, rencontre Madeleine, 19 ans, qui elle se prépare pour une guerre qu'il n'est pas sûr de comprendre. Jusqu'où Arnaud doit-il aller pour elle puisqu'elle ne lui a rien demandé, et où la suivre puisqu'elle est la seule à connaître la voie qu'elle se trace ?

- Une histoire banale, réalisé par Audrey Esturgo : avec Marie Denarnaud que l’on retrouve enfin dans un premier rôle, sortie le 9 avril. Une jeune femme de 30 ans joyeuse et rêveuse,  avec une vie active simple et agréable, se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir tout va basculer en quelques minutes, une histoire banale qui va laisser des traces... Le film a déjà été présenté au festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz.

- Ker Salloux, réalisé par Olivier Jahan ker salloux: C’est son second long-métrage, attendu depuis 14 ans, depuis Faites comme si je n’étais pas là (Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2000). La scénario est co-écrit avec Diastème, et au casting on retrouve de nouveau Emma De Caunes (elle aussi trop rare) et Yannick Renier.

Éléonore, la trentaine, vient de perdre son père qui lui a légué sa maison en Bretagne qu'elle doit absolument vendre. Elle demande à Samuel, son ancien compagnon dont elle s'est séparée quelque mois auparavant, de l'accompagner là-bas, parce qu'il a son permis et parce qu'elle ne veut pas retourner seule dans cette maison. On verra un week-end riche en émotions, souvenirs, engueulades, en moments mélancoliques et absurdes, dont Éléonore et Samuel sortiront changés...

- Les Métamorphoses, réalisé par Christophe Honoré : après ses fresques sentimentales (Les chansons d’amour, La belle personne, Les bien-aimés…) avec les plus célèbres actrices, Christophe Honoré a tourné un petit film bien plus modeste avec un casting d’inconnus (venus du théâtre). Il s’agit de l’adaptation très libre d’un long poème latin d'Ovide (environ 12000 vers avec 250 récits) : les métamorphoses d'êtres humains en plantes, animaux ou minéraux ; avec Europe, Jupiter, Bacchus, Junon et Orphée. Dans son film, on verra une adolescente séduite par un homme devant son lycée, qui va l’enlever et lui raconter des histoires étranges de jeunes gens métamorphosés en animaux après l’avoir rencontré. L’adolescente curieuse va pénétrer peu à peu un monde de légendes où la frontière entre les mortels et les dieux n’existe plus…

- Les nuits d’été, réalisé par Mario Fanfani : avec Jeanne Balibar, Guillaume de Tonquédec et Nicolas Bouchaud, premier film co-écrit avec Gaëlle Macé (co-scénariste de Grand Central). En 1959. Michel notaire ambitieux et Hélène qui partage son temps entre des œuvres caritatives et l'éducation de leur fils forment un couple exemplaire. Mais Michel dissimule un lourd secret...

- Terre battue, réalisé par Stéphane Demoustier : Un père (Olivier Gourmet) connaît toutes les défaites : il est licencié, sa femme le quitte. Son fils de 11 ans brille dans les tournois de tennis de la région, il ne veut pas renoncer à ses rêves de champion... Soit les destins parallèles d’un père et de son fils qui ont l’obsession de réussir. Avec également Valeria Bruni Tedeschi et le jeune Charles Mérienne, le scénario est co-écrit avec Gaëlle Macé. C’est le premier film de Stéphane Demoustier (frère de l’actrice Anaïs Demoustier) déjà connu depuis plusieurs années comme réalisateur et producteur de brillants courts-métrages.

tristesse club- Tristesse Club, réalisé par Vincent Mariette : avec Laurent Lafitte, Ludivine Sagnier, Noémie Lvovsky, et Vincent Macaigne (déjà acteur de son court-métrage Les Lézards), premier film qui sort le 25 juin. Deux frères reviennent à Valloires, la ville où ils ont grandi et où doit se dérouler la crémation de leur père détesté. Sur place, pas de cérémonie, une fille qui se présente comme leur demi-sœur et qui leur avoue que leur père n’est pas mort mais disparu : elle a tout manigancé pour poursuivre sa quête de le retrouver…

- Vincent, réalisé par Thomas Salvador : La force, les réflexes et l'agilité de Vincent décuplent au contact de l'eau. Il ne l'a jamais révélé à personne. En s'installant dans un village, il fait la rencontre de Lucie, tombe amoureux et se dévoile... Après plusieurs courts-métrages, c’est le premier film de Thomas Salvador, co-écrit par lui avec Thomas Cheysson et Thomas Bidegain (le co-scénariste de Audiard), avec au casting Vimala Pons, Samir Guesmi et Eric Cantona.

Pour ces 10 films, deux seulement ont déjà une date de sortie prévue (9 avril pour Une histoire banale, 25 juin pour Tristesse Club) et certains espèrent être dans l’une ou l’autre sélection du Festival de Cannes.

Forbach : la vie pas rêvée d’un ange.

Posté par vincy, le 24 juin 2008

forbach.jpgProjections de fin d’année à la Femis. C’est rafraîchissant en ce début d’été. Des courts métrages (avec une économie de courts métrages) par des étudiants, cela peut donner un avant-goût du cinéma de demain. Ce lundi 23 juin, nous étions entassés dans une salle pour voir Forbach.

Le film de Claire Burger s’inspire d’une histoire vraie autour d’un jeune comédien, Samuel Theis - naturel, troublant et éblouissant -, sa ville d’origine, sa famille. Un frère paumé, presque dépressif, encaissant le destin, aspirant à être consolé. Une mère en pleine déchéance, fusionnelle et autodestructrice, se noyant dans l’alcool pour ne pas finir seule. Le jeune comédien est «une star » dans cette ville reculée et abandonnée à cause de la mondialisation. Il y revient pour faire un peu de pédagogie, recevoir une médaille, profiter de sa famille. La célébrité semble faire briller les yeux des autres, le place dans la lumière, alors que tout est sombre autour, tout s’effondre. Si chacun l’admire, veut y voir la preuve que la fatalité n’existe pas, le réel le rend normal, impuissant, enchaîné à ce passé sordide.

Pourtant il n’y a rien de glauque. La caméra de Claire Burger est pudique, ne s’impose jamais, préfère l’angle sensible et familier à l’esbroufe du pathos. Par petites touches, où le bonheur illusoire n’est jamais loin du drame si peu spectaculaire, elle propose un portrait d’une famille, qui n’a rien de bourgeois ou de précaire. Ni Le Quesnoy, ni Groseille. Dans un décor grisâtre de béton et de bitume, avec une musique volontairement ringarde, Forbach impose une histoire brute et humaine, profonde et tendre, qui bouleversera lors de son final sobre et amer. Un film poignant qui rappelle les cinémas de Pialat et Zonca. En espérant que cela lui fasse pousser des ailes pour un premier long métrage…

Sous le soleil du Festival de Cannes, cet essai s’est joliment transformé en roman, puisqu’il a reçu le 2e prix de la Cinéfondation...