Cannes 2017: deux versions des « Fantômes d’Ismaël »

Posté par vincy, le 17 mai 2017

Les Fantômes d’Ismaël est le film d'ouverture du Festival de Cannes. Il sort simultanément en salles en France. Etrangement, le film d'Arnaud Desplechin sort dans deux versions. L'une, officielle, présentée à Cannes et dans les cinémas, qui dure 1h54. L'autre de 2h10 qui sera distribué dans une dizaine de salles françaises, dont le cinéma du Panthéon à Paris, qui appartient au producteur, Why Not, et à l'étranger (même si le distributeur américain n'a pas encore choisi quelle version il diffusera). Sans aucun doute, on découvrira cette version allongée en DVD/VàD/Blue Ray.

C'est étrange car Arnaud Desplechin n'a jamais mégoté sur la durée de ses films, qui peuvent s'étirer de 2h15 à 3h. Et quand on voit la durée des blockbusters hollywoodiens, souvent au dessus des 2h voire des 2h30, on ne peut pas dire que le nombre de minutes cause un échec populaire.

C'est aussi étrange parce que les deux versions sont assumées par le réalisateur. La "version longue" donnerait des clefs aux nombreuses intrigues du film, et notamment au film dans le film (avec Louis Garrel). Il y a déjà eu des précédents, y compris à Cannes avec Grace de Monaco.

Arnaud Desplechin a confié que c'était une proposition de son producteur. Pour lui il n'y a pas deux films, mais une version originale, la plus logue, et une version en salles, l'une plus intellectuelle, l'autre plus sentimentale.

Les Moomins débarquent dans les cinémas et au musée de la BD d’Angoulême

Posté par vincy, le 4 février 2015

Les Moomins sont partout. Au cinéma, ils sont sur la Riviera depuis aujourd'hui. Et au Musée, ils sont à Angoulême depuis la semaine dernière. Les Moomins sur la Riviera est un film d'animation réalisé par Xavier Picard, distribué par Gebeka films. Le film est visible à partir de trois ans. Drôles d'animaux indéfinissables, entre hippopotames et trolls nordiques, les Moomins vivent d'abord des jours paisibles avant d'être envahis par des pirates dont le navire s'est échoué. De là va commencer leur odyssée, qui les mènera jusqu'à la Côte d'azur, où un plus grand danger les guette: la division de la famille.

Les Moomins sur la Riviera s'inspire des quatre premières histoires tirées des albums Moomin, The Complete Tove Jansson Comic Strips.

Les Moomins sont nés en 1945. L'auteure finlandaise Tove Jansson publie le premier livre avec ces drôles de créatures. Humaines et fantastiques. 45 ans plus tard, les Japonais, qui aiment tout ce qui est original, en font une série d'animation de 104 épisodes qui connaît un succès international. Car au-delà des apparences, Les Moomins c'est avant des valeurs comme la tolérance et la liberté, une satire sociale et un humour plutôt subtil. Pour ne ps perdre cette approche, le film a opté pour la 2D, dessiné à la main sur du papier.

Outre les nombreux livres reprenant leurs aventures, les multiples séries d'animation (japonaise, donc, mais aussi allemande, polonaise, russe), quelques films (Les Moomins et la comète, 1992, Moomin et la folle aventure de l'été, 2009, Les Moomins et la chasse à la comète, 2010), Les Moomins ont aussi leur musée depuis 1987 à Tampere (Finlande) et ont leur propre parc à thème, Muumimaailma (Le Monde des Moumines) à Naantali (Finlande).

Pas étonnant que la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image à Angoulême consacre depuis le 28 janvier et jusqu'au 14 octobre une exposition entière à ces personnages. "Le monde magique des Moomins" expose 150 dessins et planches originales, des livres, des objets dérivés de la série, des affiches et des courts documents audiovisuels.Le parcours commence avec la Vallée des Moomins, où l'on nous présente les personnages, avant de découvir la bande dessinée (des strips de quelques cases à l'origine), puis de comprendre le phénomène avec "La gloire des Moomins" (jusqu'aux disques). L'exposition continue avec la partie animée des Moomins et se termine avec l'art de Tove Jansson.

Quadrophenia, en version restaurée, enfin classée tous publics

Posté par vincy, le 15 juin 2013

quadropheniaQuadrophenia est projeté ce soir au Festival du film romantique de Cabourg. Ce film, qui date de 1979, est présenté dans la sélection "Par amour de la musique". Cameron Crowe l'a souvent cité comme son film favori.

A l'époque, le film de Franc Roddam avait été interdit aux moins de 16 ans. Restauré en version numérique - il ressort dans une cinquantaine de salles le 26 juin - il a été reclassé "tous publics". Autres temps, autres moeurs.

Quadrophenia est l'adaptation de l'album éponyme du groupe The Who. Dans le swinging London des années 60, on suit les péripéties de Jimmy : il déteste sa vie, ses parents et son job sans avenir. Un avant goût de Trainspotting. Après un échec amoureux, il va s'enfoncer dans l'autodestruction. Ses virées dans Londres à scooter avec ses amis "Mods" en écoutant les « Who » sont la seule solution pour échapper à son morne quotidien. Sous l'influence de la drogue, il se rend à Brighton pour participer aux combats entre Mods et rockers, éternels ennemis. La fin diffère un peu de l'album en étant un brin plus optimiste.

Le film réunit Phils Daniels, Leslie Ash, Philip Davis, Mark Wingett, le jeune Sting et la chanteuse Toyah Willcox. On y aperçoit aussi Timothy Spall dans son premier rôle.

Pour les fans des Who, sachez enfin que le groupe passe à Paris Bercy le 3 juillet (unique date en France) avec leur tournée Quadrophenia Tour.

Avec Jappeloup, Guillaume Canet veut « redonner un peu d’espoir » en ces temps sombres

Posté par jules, le 15 mars 2013

guillaume canet jappeloupJappeloup, réalisé Christian Duguay et scénarisé par Guillaume Canet, tous deux fans d'équitation et cavaliers à leurs heures, a réalisé un démarrage en trombe mercredi avec 100 000 entrées, sur 533 copies. Juste derrière Le Monde fantastique d'Oz, le film s'accroche à la deuxième place du box office, loin devant ses concurrents.

Une médaille d'argent méritée pour ce film populaire et intense. Lors d'une projection mercredi, son jour de sortie, Canet était présent pour sentir le pouls du public, plus que positif : les exclamations enthousiastes qui s’élèvent de part et d’autres de la salle alors que la petite équipe vient à peine de faire irruption après le générique en témoigne.

« Un grand film ! Généreux et qui fait du bien ! Bravo » s’exclame un homme au premier rang venu avec ses enfants : « Moi je suis complètement néophyte, je ne suis jamais monté sur un cheval de ma vie et ce film m’a permis de comprendre des tas de choses sur ce sport et cet univers, merci beaucoup de communiquer une telle passion ».

Guillaume Canet le dit lui-même lors de la présentation du film « en ces temps sombres, je voulais redonner un peu d’espoir aux gens en retraçant le parcours de vie d’un personnage réel qui va au bout de son rêve. ».

Pour davantage d’authenticité, Guillaume a d’ailleurs suivi de très près le témoignage de Pierre Durand, qu'il incarne à l'écran, et ce dernier a même été présent sur le tournage le premier jour.

« Je sautais chaque obstacle avec vous depuis mon fauteuil » confie une dame à Guillaume Canet lors de la discussion qui suit la projection.

Guillaume Canet sera à l'affiche le 6 novembre prochain en tant qu'acteur de En solitaire, avec son compère François Cluzet. Cette année, il sortira également son nouveau film, en tant que réalisateur, Blood Ties, avec Mila Kunis, Marion Cotillard, Zoe Saldana et Clive Owen.

Prometheus : quelle classification pour le film de Ridley Scott ?

Posté par geoffroy, le 2 avril 2012

Alors que la promotion de Prometheus bat son plein entre bandes-annonces plutôt stylées et vidéos sur l’univers du film (on appelle cela une campagne virale), la question de sa classification aux États-Unis a été soulevée par Ridley Scott lui-même, contredisant ses déclarations lors du Comic-Con de juillet dernier où il affirmait que son film serait PG-13.

La MPAA (Motion Picture Association of America), qui assure cette classification des films aux États-Unis, hésiterait entre deux "notes". Le PG-13 (déconseillé aux moins de 13 ans) ou le R (interdit aux 17 ans et moins non accompagnés d’un adulte). Sur ce point, voilà ce qu’en pense le réalisateur :

« À l’heure actuelle, je ne sais pas où on en est. La question est de savoir si on va vers un PG-13, qui financièrement serait une véritable différence, ou si on va au bout de ce que l’on veut faire et proposer un film avec un classement R. Je penche pour la seconde solution. Il ne s'agit pas forcément de violence et de sang mais d'idées qui peuvent être très stressantes. Je ne suis pas inconscient, mais je vais tout faire pour obtenir le film le plus agressif possible. »

Ces quelques précisions ne rassureront pas forcément les cinéphiles du monde entier, même si nous voyons mal Prometheus récolté un PG-13 alors que tous les films de la saga d’Alien (dont il est une émanation directe) ont récolté une classification R. Là encore, tout n’est qu’une question de gros sous. Mais attention, qui dit rentabilité ne dit pas forcément sacrifice de la création artistique. Certains films, durs et violents, ont touché leur cible et ont rapporté gros. Les plus gros succès au Box office pour un film classé R sont La Passion du Christ (371 millions de $); le 2e Matrix (282 millions de $), Very Bad Trip et sa suite (respectivement 277 et 254 millions de $), et Le flic de Beverly Hills (235 millions de $). Souvent ces films subissent une classification R à cause du langage ou de la violence. Un R n'a pas empêché L'Exorciste de devenir l'un des dix films les plus populaires depuis 1939, ni Gladiator ou Rainman d'être oscarisés. Quand le sujet, le genre et l’univers le demandent, il n’est pas bon de vouloir plaire au plus grand nombre pour des questions financières. D’ailleurs, c’est souvent du quitte ou double. En effet, rien ne dit qu’en aseptisant Prometheus de ses scènes les plus difficiles, le film engrange plus de bénéfices.

L’attente autour du film est si grande qu’il ne faudrait pas tout gâcher avant même sa sortie en salles. Rappelons que les 6 épisodes de la série Alien ont rapporté l'équivalent de 760 millions de $ de recettes (au prix du billet actuel). Même si aucun n'a dépassé les 100 millions de $ en Amérique du nord.

Prometheus sera dans les salles françaises le 30 mai et sortira aux USA le 8 juin. Le film est interprété par Noomi rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba et Guy Pearce.

510 000 téléspectateurs pour La belle personne

Posté par vincy, le 14 septembre 2008

Le film de Christophe Honoré, transposition moderne de La princesse de Clèves, a séduit 510 000 téléspectateurs vendredi soir sur Arte, soit 2,1 % de part de marché.

La belle personne est aussi diffusé ce dimanche.

Ce n'est pas la première fois qu'une chaîne de télévision française fait bénéficier les téléspectateurs d'une "avant-première"  cathodique. Malgré son satut de chaîne élitiste, Arte est très performante avec ses cases cinéma, réunissant parfois plus d'un million de téléspectateurs derrière un vieux film.

Il faudra voir si le film parvient, malgré le bon score de vendredi soir, à séduire les cinéphiles dans les salles. Porté par une critique élogieuse, profitant d'une belle campagne d'affichage, et de nombreux articles dans la presse, La belle personne sort mercredi au cinéma. Le résultat au box office risque d'être atteint par cette pré-diffusion ur le petit écran.

James Bond, Frequent Flier de première classe

Posté par vincy, le 21 août 2008

James Bond, alias Daniel Craig, va beaucoup voyager lors du prochain épisode, prévu dans les salles le 31 octobre prochain. Quantum of Solace, qui traitera d'une menace écologique, l'emmènera au Chili (à Paranal), en Bolivie, à Haïti, en Autriche (sur le Lac de Constance) et en Italie.  Très exotique mais aussi très latin.

Marc Forster promet notamment une scène d'opéra (la Tosca), dont les décors (un oeil géant) ont inspiré le réalisateur de A l'ombre de la haine et Neverland.

La date a été un peu avancée, sans doute pour éviter les collisions frontales (Harry Potter, Largo Winch...). La série semble toujours attendue puisque même les rediffusions télévisées de cet été attirent les téléspectateurs en grand nombre.

John Woo revient sur le sol chinois

Posté par vincy, le 16 juin 2008

Après Ang Lee, c'est au tour de John Woo de revenir sur sa terre "natale" (il est né à Guangzhou, ex-Canton). Son nouveau film, Red Cliff, le premier depuis Paycheck en 2003, est sa première production en Asie depuis quinze ans!

Les premières images révèlent des averses de flèches, des bateaux incendiés, des figurants par milliers (dont 1 000 soldats de l'armée chinoise en extras). Comme Lee, Kaige, Yimou, John Woo a décidé de s'intéresser à un épisode mythique de l'Histoire chinoise. Lui aussi verserait-il dans le patriotisme? A moins qu'il ne s'agisse d'impérialisme ou de fierté : "ce projet devait montrer que la Chine est capable de produire des films aussi ambitieux que Gladiator ou Troie" explique-t-il. La bataille en question s'est déroulée il y a 2 000 ans et donne l'occasion au cinéma chinois de battre tous ses records de budget. On parle de 80 millions de $.

La bataille de la falaise rouge, ou Bataille de Chibi s'est déroulée durant l'époque des trois royaumes, vers 208 avant J.C. Cela se déroule sur les rives du Yang Tsé Kian, dans le Hubei, près la métropole de Wuhan. L'affrontement oppose les très beaux Tony Leung Chiu Wai (In the mood for love) et Takeshi Kaneshiro (House of Flying Daggers). Et Weu Zhao (Shaolin Soccer) incarnera l'objet de désir de ce film épique et violent.

Le réalisateur a annoncé que le film sortirait en deux parties en Asie (en juillet puis en janvier), tandis que l'Occident n'aura droit qu'à un seul film, plus court, entre fin 2008 et début 2009. Metropolitan Export le distribuera en France.

Phénomènes, un « non happening »

Posté par vincy, le 10 juin 2008

phenomenes_affiche.jpgNous n'avons pas critiqué le dernier film de M. Night Shyamalan. Si nous n'avons pas vu Phénomènes, ce n'est pas par a priori. Peu de journalistes ont eu le droit de regard. On recense une critique dans Le Monde (étonnament la seule qui soit bonne), Le Journal du Dimanche et une dans Mad Movies. Aux Etats-Unis, aucun grand journal n'a encore publié d'opinions sur le film. Si on a longtemps cru à une projection de dernière minute (le réalisateur faisait encore l'étalonnage de son film fin avril), il faut surtout croire que Shyamalan a été atteint par le syndrome "Besson". On connaissait son égo, désormais nous savons qu'il ne veut plus se confronter aux critiques, qui, c'est vrai, l'ont égratigné ces derniers temps.

D'ailleurs, Phénomènes semble sur la même voie : les rares critiques sont très mauvaises ; un véritable lynchage. La rumeur semble désastreuse. Et, si le film n'a pas été montré, c'était pour permettre au thriller d'encaisser le maxumum de dollars avant que le bouche à oreille ne fasse fuir les spectateurs. Le mépris vis-à-vis de la critique n'est pas nouveau. Pour compenser l'absence de revue de presse, le distributeur mise tout sur le marketing, généralement télé, web et affichage. Justement l'affiche, avec sa ville un peu bancale, rappelle celle d'une autre sortie de la semaine, Skate or Die, où là aussi le décor est de travers.

Après trois premiers films intéressants, le cinéaste indo-américain semble se fourvoyer dans un cinéma trop codé, manquant d'inspiration, piégé par son propre style. Tous les deux ans, le cinéaste revient avec un trhiller mélangeant mysticisme et suspens, superstitions, croyances et foi, apocalypse et frayeurs. Avec un twist astucieux (ou pas tant que ça). Pour peu qu'il se loupe une troisième fois, il devra faire preuve d'humilité et prouver aux cinéphiles qui l'aimaient tant qu'il avait vraiment du style et que ce n'était pas de la recette marketing.