Oscars 2020 : Joker de Todd Phillips domine (légèrement) les nominations

Posté par wyzman, le 13 janvier 2020

Netflix domine les nominations, avec 24 citations, même si on ajoute Fox Searchlight à Disney (17+6). C'est une razzia pour la plateforme de streaming qui place plusieurs de ses films dans les catégories reines. C'est aussi un bouleversement qu'il faut suivre, tant cela bouscule les stratégies actuelles de "branding" des majors. A l'inverse, l'indépendant "hype" A24 est complètement absent. On notera par ailleurs la belle performance des studios classiques: Sony avec 20 nominations, Warner Bros avec 12 et Universal avec 13 si on prend en compte les 2 pour Focus Features.

C'est le retour des auteurs. Scorsese, Mendès, Tarantino avec 10 nominations chacune pour des films très personnels, auxquels ont peut ajouter les quatre fois six nommés : Jojo Rabbit, Les filles du docteur March, Marriage Story et Parasite. On regrettera l'absence de réalisatrice dans la catégorie du meilleur réalisateur. Et dans la catégorie du meilleur film, seule une productrice émerge. Mais il est clair que, loin du box office, les votants aux Oscars, de plus en plus divers (sexe, nationalité, âge, ...), préfèrent toujours les films non issus de franchises et aux tons personnels, les sagas romanesques et les œuvres aux soustexte politique et solcial aux divertissements purs.

Bataille ouverte avec 4 films plus de 10 fois nommés, dont le Joker, 11 fois cité.Le Lion d'or de Venise fait la course en légère tête et pourrait être le premier film basé sur un comics à remporter l'Oscar. L'enjeu est complexe puisque The Irishman vaudrait aussi à Netflix son premier Oscar du meilleur film et Once upon a Time in Hollywood le premier couronnement de Tarantino. Par défaut, 1917, Golden Globe du meilleur film dramatique, pourrait emporter la mise. Les quatre ont, en plus, l'avantage, d'avoir été des succès en salles. Avec la Palme d'or, Parasite et le Tarantino, en plus des Misérables, Douleur et Gloire (deux fois cité) et J'ai perdu mon corps, le Festival de Cannes s'offre une belle représentation aux Oscars cette année.

Il y a peu de chance qu'un film fasse une razzia cette année. Une grande partie des principaux nommés repartira avec au moins une statuette. Scarlett Johansson sera à la fois la grande gagnante et la grande perdante. Peu de chances qu'elle reparte avec un Oscar alors qu'elle rentre dans le club select des double nommés la même année (actrice et second-rôle féminin) avec deux films d'auteurs formellement différents. On peut reprocher le manque de visibilité des minorités dans cette liste (une seule actrice noire, un seul acteur latino, un réalisateur asiatique et un autre d'origine maori), mais il est clair que la globalisation continue. De la Nouvelle-Zélande au Royaume-Uni, de la France, avec 5 nominations (musique, film international, film d'animation, court métrage animé, court métrage de fiction) à l'Espagne, de la Corée du sud à la Syrie, les Oscars veulent représenter un certain cinéma mondial, qui pour l'instant a toujours son plafond de verre dans les catégories reines.

Ce manque de visibilité, on le constate notamment parmi les snobés, ces favoris primés dans divers palmarès et évincés de la liste: Jennifer Lopez, Awkwafina, Danny Glover, Lupita Nyong'o, Alfre Woodward, Jamie Foxx, Eddie Murphy, Kang-Ho Song... Mais c'est aussi le cas de Taron Egerton, pourtant Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie/musical, Adam Sandler, plébiscité par la critique, George McKay, ou d'habitué des Oscars, Robert De Niro, Christian Bale, Matt Damon, Saoirse Ronan... Les électeurs ont préféré surprendre avec Antonio Banderas, Jonathan Pryce, Anthony Hopkins, Kathy Bates, Cynthia Erivo ou Florence Pugh. Les deux plus grosses surprises restent du côté de Disney avec l'absence de La Reine des neiges 2 (en film d'animation) et de Spirit, la chanson de Beyoncé dans Le Roi Lion. Elton John est quand même représenté avec Rocketman, film finalement assez snobé, tout comme et Ad Astra de James Gray et The Lighthouse de Robert Eggers (une citation chacun). Sans parler d'Uncut Gems des frères Safdie, L'adieu de Lulu Wang, The Last Black Man in San Francisco de Joe Talbot, complètement ignorés. Et on pourrait en citer une dizaine d'autres, de Portrait de la jeune fille en feu à Waves, de Clemency à Booksmart, d'Une vie cachée à Wild Rose, d'Her Smell à Apollo 11. Et bien entendu d'Atlantique.

Le cinéma indépendant, la narration non conformiste et les films de femmes sont finalement les grands perdants de cette sélection pourtant très classe.

Résultat des courses le 9 février.

Voici la liste complète des nominations:

Meilleur film

Ford v Ferrari
The Irishman
Jojo Rabbit
Joker
Little Women
Marriage Story
1917
Once Upon a Time in Hollywood
Parasite


Meilleur réalisateur

Martin Scorsese, The Irishman
Todd Phillips, Joker
Sam Mendes, 1917
Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood
Bong Joon Ho, Parasite

Meilleur acteur

Antonio Banderas, Pain and Glory
Leonardo DiCaprio, Once Upon a Time in Hollywood
Adam Driver, Marriage Story
Joaquin Phoenix, Joker
Jonathan Pryce, The Two Popes


Meilleure actrice

Cynthia Erivo, Harriet
Scarlett Johansson, Marriage Story
Saoirse Ronan, Little Women
Charlize Theron, Bombshell
Renee Zellweger, Judy

Meilleur acteur dans un second rôle

Tom Hanks, A Beautiful Day in the Neighborhood
Anthony Hopkins, The Two Popes
Al Pacino, The Irishman
Joe Pesci, The Irishman
Brad Pitt, Once Upon a Time in Hollywood

Meilleure actrice dans un second rôle

Kathy Bates, Richard Jewell
Laura Dern, Marriage Story
Scarlett Johansson, Jojo Rabbit
Florence Pugh, Little Women
Margot Robbie, Bombshell

Meilleur scénario original

Knives Out, Rian Johnson
Marriage Story, Noah Baumbach
1917, Sam Mendes and Krysty Wilson-Cairns
Once Upon a Time in Hollywood, Quentin Tarantino
Parasite, Bong Joon-ho, Jin Won Han

Meilleur scénario adapté

The Irishman, Steven Zaillian
Jojo Rabbit, Taika Waititi
Joker, Todd Phillips, Scott Silver
Little Women, Greta Gerwig
The Two Popes, Anthony McCarten

Meilleurs décors (et direction artistique)

The Irishman, Bob Shaw and Regina Graves
Jojo Rabbit, Ra Vincent and Nora Sopkova
1917, Dennis Gassner and Lee Sandales
Once Upon a Time in Hollywood, Barbara Ling and Nancy Haigh
Parasite, Lee Ha-Jun and Cho Won Woo, Han Ga Ram, and Cho Hee

Meilleurs costumes

The Irishman, Sandy Powell, Christopher Peterson
Jojo Rabbit, Mayes C. Rubeo
Joker, Mark Bridges
Little Women, Jacqueline Durran
Once Upon a Time in Hollywood, Arianne Phillips

Meilleurs maquillages et coiffures

Bombshell
Joker
Judy
Maleficent: Mistress of Evil
1917

Meilleure photographie

The Irishman, Rodrigo Prieto
Joker, Lawrence Sher
The Lighthouse, Jarin Blaschke
1917, Roger Deakins
Once Upon a Time in Hollywood, Robert Richardson

Meilleur montage

Ford v Ferrari, Michael McCusker, Andrew Buckland
The Irishman, Thelma Schoonmaker
Jojo Rabbit, Tom Eagles
Joker, Jeff Groth
Parasite, Jinmo Yang

Meilleur montage son

Ford v Ferrari, Don Sylvester
Joker, Alan Robert Murray
1917, Oliver Tarney, Rachel Tate
Once Upon a Time in Hollywood, Wylie Stateman
Star Wars: The Rise of SkyWalker, Matthew Wood, David Acord

Meilleur mixage de son

Ad Astra
Ford v Ferrari
Joker
1917
Once Upon a Time in Hollywood

Meilleurs effets visuels

Avengers Endgame
The Irishman
1917
The Lion King
Star Wars: The Rise of Skywalker

Meilleure chanson originale

“I Can’t Let You Throw Yourself Away”, Toy Story 4
“I’m Gonna Love Me Again”, Rocketman
“I’m Standing With You”, Breakthrough
“Into the Unknown”, Frozen 2
“Stand Up”, Harriet

Meilleure musique de film

Joker, Hildur Guðnadóttir
Little Women, Alexandre Desplat
Marriage Story, Randy Newman
1917, Thomas Newman
Star Wars: The Rise of Skywalker, John Williams*The King, Nicholas Britell

Meilleur film en langue étrangère

Corpus Christi, Jan Komasa
Honeyland, Tamara Kotevska, Ljubo Stefanov
Les Miserables, Ladj Ly
Pain and Glory, Pedro Almodovar
Parasite, Bong Joon Ho

Meilleur film d’animation

How to Train Your Dragon: The Hidden World, Dean DeBlois
I Lost My Body, Jeremy Clapin
Klaus, Sergio Pablos
Missing Link, Chris Butler
Toy Story 4, Josh Cooley

Meilleur film documentaire

American Factory, Julia Rieichert, Steven Bognar
The Cave, Feras Fayyad
The Edge of Democracy, Petra Costa
For Sama, Waad Al-Kateab, Edward Watts
Honeyland, Tamara Kotevska, Ljubo Stefanov

Meilleur court-métrage de fiction

Brotherhood, Meryam Joobeur
Nefta Football Club, Yves Piat
The Neighbors’ Window, Marshall Curry
Saria, Bryan Buckley
A Sister, Delphine Girard

Meilleur court-métrage d’animation

Dcera, Daria Kashcheeva
Hair Love, Matthew A. Cherry
Kitbull, Rosana Sullivan
Memorable, Bruno Collet
Sister, Siqi Song

Meilleur court-métrage documentaire

In the Absence, Yi Seung-Jun and Gary Byung-Seok Kam
Learning to Skateboard in a Warzone, Carol Dysinger
Life Overtakes Me, Kristine Samuelson and John Haptas
St. Louis Superman, Smriti Mundhra and Sami Khan
Walk Run Cha-Cha, Laura Nix

BAFTA 2020: 1917, seul favori britannique dans la course

Posté par redaction, le 7 janvier 2020

Les "Oscars" britanniques ont plébiscité trois productions américaines Joker, Once Upon a Time in Hollywood et The Irishman. Les Bafta, British Academy of Film and Television’s Film Awards, ont donné respectivement 11 nominations au premier et 10 nominations aux deux autres. 1917, fort de son Golden Globe du meilleur film dramatique hier, en récolte 9, alors qu'il s'agit d'une production bien plus anglaise.

Les Bafta ne sont pas à l'abri d'une polémique avec un manque de diversité flagrant tant dans les films nommés que dans leurs composantes: des films d'hommes blancs. Même du côté des acteurs, il n'y a aucune diversité. Tous blancs. Les femmes ne représentent qu'un tiers des nommés. La Palme d'or sud-coréenne Parasite semble l'arbre qui cache le désert.

Scarlett Johansson obtient une double nomination pour Marriage Story et Jojo Rabbit. Et Margot Robbie est deux fois nommée dans la même catégorie (meilleur second-rôle féminin) avec Once Upon a Time in Hollywood et Bombshell.

Notons que les Bafta ont aussi introduit une nouvelle catégorie, celle des chefs de casting.

Côté cinéma britannique, les nominations ont privilégié 1917, le documentaire Pour Sama, Rocketman, The Two Popes, Bait et Sorry We Missed You. Tandis que dans la catégorie des films en langue étrangère, Pour Sama est en compétition avec L'Adieu, Douleur et gloire, Parasite et Portrait d'une jeune fille en feu.

Résultats le 2 février pour cette 73e cérémonie qui sert d'antichambre aux Oscars et démontre un peu plus chaque année la colonisation du Royaume-Uni par Hollywood. Car dans toute cette liste, il y a majoritairement des américains.

Meilleur film
1917 ; THE IRISHMAN ; JOKER ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD ; PARASITE

Meilleur film britannique
1917 ; BAIT ; FOR SAMA ; ROCKETMAN ; SORRY WE MISSED YOU ; THE TWO POPES

Meilleur première œuvre (scénario, réalisation, production)
BAIT ; FOR SAMA ; MAIDEN ; ONLY YOU ; RETABLO

Meilleur film en langue étrangère
THE FAREWELL ; FOR SAMA ; PAIN AND GLORY ; PARASITE ; PORTRAIT OF A LADY ON FIRE

Meilleur documentaire
AMERICAN FACTORY ; APOLLO 11 ; DIEGO MARADONA ; FOR SAMA ; THE GREAT HACK

Meilleur film d'animation
FROZEN 2 ; KLAUS ; A SHAUN THE SHEEP MOVIE: FARMAGEDDON ; TOY STORY 4

Meilleur réalisateur
1917 - Sam Mendes ; THE IRISHMAN - Martin Scorsese ; JOKER - Todd Phillips ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD - Quentin Tarantino ;
PARASITE - Bong Joon-ho

Meilleur scénario
BOOKSMART ; KNIVES OUT ; MARRIAGE STORY ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD ; PARASITE

Meilleure adaptation
THE IRISHMAN ; JOJO RABBIT ; JOKER ; LITTLE WOMEN ; THE TWO POPES

Meilleure actrice
JESSIE BUCKLEY - Wild Rose ; SCARLETT JOHANSSON - Marriage Story ;SAOIRSE RONAN - Little Women ; CHARLIZE THERON - Bombshell ;
RENÉE ZELLWEGER - Judy

Meilleur acteur
LEONARDO DICAPRIO - Once Upon a Time in Hollywood ; ADAM DRIVER - Marriage Story ; TARON EGERTON - Rocketman ; JOAQUIN PHOENIX - Joker ; JONATHAN PRYCE - The Two Popes

Meilleur second-rôle féminin
LAURA DERN - Marriage Story ; SCARLETT JOHANSSON - Jojo Rabbit ; FLORENCE PUGH - Little Women ; MARGOT ROBBIE - Bombshell ;
MARGOT ROBBIE - Once Upon a Time in Hollywood

Meilleur second-rôle masculin
TOM HANKS - A Beautiful Day in the Neighborhood ; ANTHONY HOPKINS - The Two Popes ; AL PACINO - The Irishman ; JOE PESCI - The Irishman ; BRAD PITT - Once Upon a Time in Hollywood

Meilleure musique
1917 - Thomas Newman ; JOJO RABBIT - Michael Giacchino ; JOKER - Hildur Guonadóttir ; LITTLE WOMEN - Alexandre Desplat ; STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER - John Williams

Meilleur chef de casting
JOKER ; MARRIAGE STORY ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD ; THE PERSONAL HISTORY OF DAVID COPPERFIELD ; THE TWO POPES

Meilleure image
1917 ; THE IRISHMAN ; JOKER ; FORD V FERRARI ; THE LIGHTHOUSE

Meilleur montage
THE IRISHMAN ; JOJO RABBIT ; JOKER ; FORD V FERRARI ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD

Meilleurs décors
1917 ; THE IRISHMAN ; JOJO RABBIT ; JOKER ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD

Meilleurs costumes
THE IRISHMAN ; JOJO RABBIT ; JUDY ; LITTLE WOMEN ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD

Meilleurs maquillages et coiffures
1917 ; BOMBSHELL ; JOKER ; JUDY ; ROCKETMAN

Meilleur son
1917 ; JOKER ; FORD V FERRARI ; ROCKETMAN ; STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER

Meilleurs effets visuels
1917 ; AVENGERS: ENDGAME ; THE IRISHMAN ; THE LION KING ; STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER

Meilleur court métrage d'animation britannique
GRANDAD WAS A ROMANTIC. ; IN HER BOOTS ; THE MAGIC BOAT

Meilleur court métrage britannique
AZAAR ; GOLDFISH ; KAMALI ; LEARNING TO SKATEBOARD IN A WARZONE (IF YOU’RE A GIRL) ; THE TRAP

Prix du nouveau talent
AWKWAFINA ; KAITLYN DEVER ; KELVIN HARRISON JR. ; JACK LOWDEN ; MICHEAL WARD

Surprises et snobés parmi les nominations aux Screen Actors Guild Awards

Posté par vincy, le 12 décembre 2019

Les nominations dévoilées par la Screen Actors Guild, la guilde la plus puissante d'Hollywood, et celle qui compte le plus de votants aux Oscars, ont chamboulé les pronostics pour les Oscars. Jusque là parmi les favoris côté acteur, après avoir reçu une nomination aux Golden Globes et deux prix d'interprétation majeurs (Critiques de New York et de Los Angeles), Antonio Banderas (Douleur et Gloire) n'a pas été nommé. Idem pour Eddie Murphy avec Dolemite is my Name et Adam Sandler avec Uncut Gems.

Marriage Story n'a pas été retenu pour le prix du meilleur ensemble mais Scarlett Johansson s'offre un beau doublé (avec Jojo Rabbit). The Two Popes (Les deux papes), autre film Netflix, n'a pas plus imprimé, alors que les Golden Globes l'ont placé assez haut.

Little Women a été complètement snobé, tout comme 1917. Si The Irishman, avec Once Upon a Time in Hollywood et Bombshell (Scandale), est le film le plus nommé (et toujours le favori pour l'Oscar du meilleur film), De Niro est une fois de plus absent des listes finales. Et parmi les autres oubliés, il y a Awkwafina (The Farewell)...

Evidemment le jeu de chaises musicales a fait des heureux: Taron Egerton (Rocketman) revient dans la course, Parasite s'affirme un peu plus avec une citation pour le meilleur ensemble, tout comme Bombshell qui place en plus ses trois actrices (y compris Kidman, pourtant absente pour la série Big Little Lies). Et, on ne l'avait pas vu venir, dans cette catégorie du meilleur ensemble, Jojo Rabbit s'invite dans la danse.

On y verra plus clair le 19 janvier avec l'annonce des lauréats. Une chose est certaine, la compétition va être très ouverte pour les Oscars.

Acteur
Christian Bale (Le Mans 66)
Leonardo DiCaprio (Once Upon a Time in Hollywood)
Adam Driver (Marriage Story)
Taron Egerton (Rocketman)
Joaquin Phoenix (Joker)

Actrice
Cynthia Erivo (Harriet)
Scarlett Johansson (Marriage Story)
Lupita Nyong’o (Us)
Charlize Theron (Bombshell)
Renée Zellweger (Judy)

Second-rôle masculin
Jamie Foxx (Just Mercy)
Tom Hanks (A Beautiful Day in the Neighborhood)
Al Pacino (The Irishman)
Joe Pesci (The Irishman)
Brad Pitt (Once Upon a Time in Hollywood)

Second-rôle féminin
Laura Dern (Marriage Story)
Scarlett Johansson (Jojo Rabbit)
Nicole Kidman (Bombshell)
Jennifer Lopez (Hustlers)
Margot Robbie (Bombshell)

Ensemble du casting
Bombshell (Lionsgate)
The Irishman (Netflix)
Jojo Rabbit (Fox)
Once Upon a Time in Hollywood (Sony)
Parasite (Neon)

Acteur - minisérie/téléfilm
Mahershala Ali (True Detective)
Russell Crowe (The Loudest Voice)
Jared Harris (Chernobyl)
Jharrel Jerome (When They See Us)
Sam Rockwell (Fosse/Verdon)

Actrice - - minisérie/téléfilm
Patricia Arquette (The Act)
Toni Collette (Unbelievable)
Joey King (The Act)
Emily Watson (Chernobyl)
Michelle Williams (Fosse/Verdon)

Acteur - série dramatique:
Sterling K. Brown (This Is Us)
Steve Carell (The Morning Show)
Billy Crudup (The Morning Show)
Peter Dinklage (Game of Thrones)
David Harbour (Stranger Things)

Actrice - série dramatique
Jennifer Aniston (The Morning Show)
Helena Bonham Carter (The Crown)
Olivia Colman (The Crown)
Jodie Comer (Killing Eve)
Elisabeth Moss (The Handmaid’s Tale)

Acteur - comédie
Alan Arkin (The Kominsky Method)
Michael Douglas (The Kominsky Method)
Bill Hader (Barry)
Andrew Scott (Fleabag)
Tony Shalhoub (The Marvelous Mrs. Maisel)

Actrice - comédie:
Cristina Applegate (Dead to Me)
Alex Borstein (The Marvelous Mrs. Maisel)
Rachel Brosnahan (The Marvelous Mrs. Maisel)
Catherine O’Hara (Schitt’s Creek)
Phoebe Waller-Bridge (Fleabag)

Ensemble du casting - série dramatique
Big Little Lies (HBO)
The Crown (Netflix)
Game of Thrones (HBO)
The Handmaid’s Tale (Hulu)
Stranger Things (Netflix)

Ensemble du casting - série comique
Barry (HBO)
Fleabag (Amazon)
The Kominsky Method (Netflix)
The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon)
Schitt’s Creek (CBC Television)

Cascades - séries
Game of Thrones
GLOW
Stranger Things
The Walking Dead
Watchman

Cascades - cinéma:
Avengers: Endgame
Le Mans 66
The Irishman
Joker
Once Upon a Time in Hollywood

Critics’ Choice Awards 2020 : The Irishman décroche 14 nominations

Posté par wyzman, le 9 décembre 2019

Longtemps baptisés Broadcast Film Critics Association Award, les Critics’ Choice Awards continuent d’être la cérémonie de remise de prix que l’on a tendance à oublier mais qui en dit long sur la suite de la saison. Organisée chaque année par l’American-Canadian Broadcast Film Critics Association (BFCA) et ce depuis 1996, les Critics’ Choice Awards ont pour ambition de récompenser les meilleures productions cinématographiques et télévisuelles.

Mais à l’inverse de ses concurrentes, cette cérémonie n’a pas peur de changer le nombre de nommés possibles. Une manière de faire qui lui permet cette année de sur-nommer The Irishman de Martin Scorsese (14 mentions) tandis que la série de Netflix When They See Us (6 mentions) fait de l’ombre à celles de NBC et Pop : This Is Us et Schitt’s Creek ne décrochent en effet « que » 5 nominations. On notera bien évidemment les 2 mentions de Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino ainsi que les 9 nominations de Little Women de Greta Gerwig. Des films qui, à l’instar de The Irishman, devraient terminer leur course aux Oscars, le 9 février prochain.

Avant cela et côté séries, la lutte sera bien évidemment acharnée entre les projets phares de HBO (Game Of Thrones, Watchmen) et ceux de Netflix (The Crown). Si le premier studio a longtemps régné sur les cérémonies de remise de prix, depuis quelques années, l’impact de Netflix n’est plus à prouver. Ainsi, après avoir changé la donne aux Emmy Awards, le géant du streaming peut se vanter d’avoir récolté 61 nominations à travers toutes les catégories quand HBO devra se contenter de 33 mentions… Pour connaître les gagnants des Critics’ Choice Awrads 2020, il faudra simplement attendre le 12 janvier, date à laquelle la cérémonie sera retransmise sur The CW, la chaîne qui diffuse entre autres The Flash, Riverdale et Dynasty.

Meilleur film

1917
Ford v Ferrari
The Irishman
Jojo Rabbit
Joker
Little Women
Marriage Story
Once Upon a Time… in Hollywood
Parasite
Uncut Gems

Meilleur acteur

Antonio Banderas – Pain and Glory
Robert De Niro – The Irishman
Leonardo DiCaprio – Once Upon a Time… in Hollywood
Adam Driver – Marriage Story
Eddie Murphy – Dolemite Is My Name
Joaquin Phoenix – Joker
Adam Sandler – Uncut Gems

Meilleure actrice

Awkwafina – The Farewell
Cynthia Erivo – Harriet
Scarlett Johansson – Marriage Story
Lupita Nyong’o – Us
Saoirse Ronan – Little Women
Charlize Theron – Bombshell
Renée Zellweger – Judy

Meilleur acteur dans un second rôle

Willem Dafoe – The Lighthouse
Tom Hanks – A Beautiful Day in the Neighborhood
Anthony Hopkins – The Two Popes
Al Pacino – The Irishman
Joe Pesci – The Irishman
Brad Pitt – Once Upon a Time… in Hollywood

Meilleure actrice dans un second rôle

Laura Dern – Marriage Story
Scarlett Johansson – Jojo Rabbit
Jennifer Lopez – Hustlers
Florence Pugh – Little Women
Margot Robbie – Bombshell
Zhao Shuzhen – The Farewell

Meilleur.e jeune acteur.trice

Julia Butters – Once Upon a Time… in Hollywood
Roman Griffin Davis – Jojo Rabbit
Noah Jupe – Honey Boy
Thomasin McKenzie – Jojo Rabbit
Shahadi Wright Joseph – Us
Archie Yates – Jojo Rabbit

Meilleur casting

Bombshell
The Irishman
Knives Out
Little Women
Marriage Story
Once Upon a Time… in Hollywood
Parasite

Meilleur réalisateur

Noah Baumbach – Marriage Story
Greta Gerwig – Little Women
Bong Joon Ho – Parasite
Sam Mendes – 1917
Josh Safdie and Benny Safdie – Uncut Gems
Martin Scorsese – The Irishman
Quentin Tarantino – Once Upon a Time… in Hollywood

Meilleur scénario original

Noah Baumbach – Marriage Story
Rian Johnson – Knives Out
Bong Joon Ho and Han Jin Won – Parasite
Quentin Tarantino – Once Upon a Time… in Hollywood
Lulu Wang – The Farewell

Meilleur scénario adapté

Greta Gerwig – Little Women
Noah Harpster and Micah Fitzerman-Blue – A Beautiful Day in the Neighborhood
Anthony McCarten – The Two Popes
Todd Phillips & Scott Silver – Joker
Taika Waititi – Jojo Rabbit
Steven Zaillian – The Irishman


Meilleure photographie

Jarin Blaschke – The Lighthouse
Roger Deakins – 1917
Phedon Papamichael – Ford v Ferrari
Rodrigo Prieto – The Irishman
Robert Richardson – Once Upon a Time… in Hollywood
Lawrence Sher – Joker

Meilleurs décors

Mark Friedberg, Kris Moran – Joker
Dennis Gassner, Lee Sandales – 1917
Jess Gonchor, Claire Kaufman – Little Women
Lee Ha Jun – Parasite Barbara Ling, Nancy Haigh – Once Upon a Time… in Hollywood
Bob Shaw, Regina Graves – The Irishman
Donal Woods, Gina Cromwell – Downton Abbey

Meilleur montage

Ronald Bronstein, Benny Safdie – Uncut Gems
Andrew Buckland, Michael McCusker – Ford v Ferrari
Yang Jinmo – Parasite
Fred Raskin – Once Upon a Time… in Hollywood
Thelma Schoonmaker – The Irishman
Lee Smith – 1917

Meilleurs costumes

Ruth E. Carter – Dolemite Is My Name
Julian Day – Rocketman
Jacqueline Durran – Little Women
Arianne Phillips – Once Upon a Time… in Hollywood
Sandy Powell, Christopher Peterson – The Irishman
Anna Robbins – Downton Abbey

Meilleur maquillage et coiffure

Bombshell
Dolemite Is My Name
The Irishman
Joker
Judy
Once Upon a Time… in Hollywood
Rocketman

Meilleurs effets spéciaux

1917
Ad Astra
The Aeronauts
Avengers: Endgame
Ford v Ferrari
The Irishman
The Lion King

Meilleur film d’animation

Abominable
Frozen II
How to Train Your Dragon: The Hidden World
I Lost My Body
Missing Link
Toy Story 4

Meilleur film d’action

1917
Avengers: Endgame
Ford v Ferrari
John Wick: Chapter 3 - Parabellum
Spider-Man: Far From Home

Meilleure comédie

Booksmart
Dolemite Is My Name
The Farewell
Jojo Rabbit
Knives Out

Meilleur film d’horreur ou de science-fiction

Ad Astra
Avengers: Endgame
Midsommar
Us

Meilleur film en langue étrangère

Atlantics
Les Misérables
Pain and Glory
Parasite
Portrait of a Lady on Fire

Meilleure chanson

"Glasgow (No Place Like Home)" – Wild Rose
"(I’m Gonna) Love Me Again" – Rocketman
"I’m Standing With You" – Breakthrough
"Into the Unknown" – Frozen II
"Speechless" – Aladdin
"Spirit "– The Lion King
"Stand Up" – Harriet

Meilleure bande originale

Michael Abels – Us
Alexandre Desplat – Little Women
Hildur Guðnadóttir – Joker
Randy Newman – Marriage Story
Thomas Newman – 1917
Robbie Robertson – The Irishman


Meilleure série dramatique

The Crown (Netflix)
David Makes Man (OWN)
Game of Thrones (HBO)
The Good Fight (CBS All Access)
Pose (FX)
Succession (HBO)
This Is Us (NBC)
Watchmen (HBO)

Meilleur acteur dans une série dramatique

Sterling K. Brown – This Is Us (NBC)
Mike Colter – Evil (CBS)
Paul Giamatti – Billions (Showtime)
Kit Harington – Game of Thrones (HBO)
Freddie Highmore – The Good Doctor (ABC)
Tobias Menzies – The Crown (Netflix)
Billy Porter – Pose (FX)
Jeremy Strong – Succession (HBO)

Meilleure actrice dans une série dramatique

Christine Baranski – The Good Fight (CBS All Access)
Olivia Colman – The Crown (Netflix)
Jodie Comer – Killing Eve (BBC America)
Nicole Kidman – Big Little Lies (HBO)
Regina King – Watchmen (HBO)
Mj Rodriguez – Pose (FX)
Sarah Snook – Succession (HBO)
Zendaya – Euphoria (HBO)

Meilleur acteur de second rôle dans une série dramatique

Asante Blackk – This Is Us (NBC)
Billy Crudup – The Morning Show (Apple)
Asia Kate Dillon – Billions (Showtime)
Peter Dinklage – Game of Thrones (HBO)
Justin Hartley – This Is Us (NBC)
Delroy Lindo – The Good Fight (CBS All Access)
Tim Blake Nelson – Watchmen (HBO)

Meilleure actrice de second rôle dans une série dramatique

Helena Bonham Carter – The Crown (Netflix)
Gwendoline Christie – Game of Thrones (HBO)
Laura Dern – Big Little Lies (HBO)
Audra McDonald – The Good Fight (CBS All Access)
Jean Smart – Watchmen (HBO)
Meryl Streep – Big Little Lies (HBO)
Susan Kelechi Watson – This Is Us (NBC)

Meilleure série comique

Barry (HBO)
Fleabag (Amazon)
The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon)
Mom (CBS)
One Day at a Time (Netflix)
PEN15 (Hulu)
Schitt’s Creek (Pop)

Meilleur acteur dans une série comique

Ted Danson – The Good Place (NBC)
Walton Goggins – The Unicorn (CBS)
Bill Hader – Barry (HBO)
Eugene Levy – Schitt’s Creek (Pop)
Paul Rudd – Living with Yourself (Netflix)
Bashir Salahuddin – Sherman's Showcase (IFC)
Ramy Youssef – Ramy (Hulu)

Meilleure actrice dans une série comique

Christina Applegate – Dead to Me (Netflix)
Alison Brie – GLOW (Netflix)
Rachel Brosnahan – The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon)
Kirsten Dunst – On Becoming a God in Central Florida (Showtime)
Julia Louis-Dreyfus – Veep (HBO)
Catherine O'Hara – Schitt’s Creek (Pop)
Phoebe Waller-Bridge – Fleabag (Amazon)

Meilleur acteur de second rôle dans une série comique

Andre Braugher – Brooklyn Nine-Nine (NBC)
Anthony Carrigan – Barry (HBO)
William Jackson Harper – The Good Place (NBC)
Daniel Levy – Schitt’s Creek (Pop)
Nico Santos – Superstore (NBC)
Andrew Scott – Fleabag (Amazon)
Henry Winkler – Barry (HBO)

Meilleure actrice de second rôle dans une série comique

Alex Borstein – The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon)
D'Arcy Carden – The Good Place (NBC)
Sian Clifford – Fleabag (Amazon)
Betty Gilpin – GLOW (Netflix)
Rita Moreno – One Day at a Time (Netflix)
Annie Murphy – Schitt’s Creek (Pop)
Molly Shannon – The Other Two (Comedy Central)

Meilleure mini-série

Catch-22 (Hulu)
Chernobyl (HBO)
Fosse/Verdon (FX)
The Loudest Voice (Showtime)
Unbelievable (Netflix)
When They See Us (Netflix)
Years and Years (HBO)

Meilleur téléfilm

Brexit (HBO)
Deadwood: The Movie (HBO)
El Camino: A Breaking Bad Movie (Netflix)
Guava Island (Amazon)
Native Son (HBO)
Patsy & Loretta (Lifetime)

Meilleur acteur de mini-série ou de téléfilm

Christopher Abbott – Catch-22 (Hulu)
Mahershala Ali – True Detective (HBO)
Russell Crowe – The Loudest Voice (Showtime)
Jared Harris – Chernobyl (HBO)
Jharrel Jerome – When They See Us (Netflix)
Sam Rockwell – Fosse/Verdon (FX)
Noah Wyle – The Red Line (CBS)

Meilleure actrice de mini-série ou de téléfilm

Kaitlyn Dever – Unbelievable (Netflix)
Anne Hathaway – Modern Love (Amazon)
Megan Hilty – Patsy & Loretta (Lifetime)
Joey King – The Act (Hulu)
Jessie Mueller – Patsy & Loretta (Lifetime)
Merritt Wever – Unbelievable (Netflix)
Michelle Williams – Fosse/Verdon (FX)

Meilleur acteur de second rôle dans une mini-série ou un téléfilm

Asante Blackk – When They See Us (Netflix)
George Clooney – Catch-22 (Hulu)
John Leguizamo – When They See Us (Netflix)
Dev Patel – Modern Love (Amazon)
Jesse Plemons – El Camino: A Breaking Bad Movie (Netflix)
Stellan Skarsgård – Chernobyl (HBO)
Russell Tovey – Years and Years (HBO)

Meilleure actrice de second rôle dans une mini-série ou un téléfilm

Patricia Arquette – The Act (Hulu)
Marsha Stephanie Blake – When They See Us (Netflix)
Toni Collette – Unbelievable (Netflix)
Niecy Nash – When They See Us (Netflix)
Margaret Qualley – Fosse/Verdon (FX)
Emma Thompson – Years and Years (HBO)
Emily Watson – Chernobyl (HBO)

Meilleure série animée

Big Mouth (Netflix)
BoJack Horseman (Netflix)
The Dark Crystal: Age of Resistance (Netflix)
She-Ra and the Princesses of Power (Netflix)
The Simpsons (Fox)
Undone (Amazon)

Meilleur Talk-show

Desus & Mero (Showtime)
Full Frontal with Samantha Bee (TBS)
The Kelly Clarkson Show (NBC)
Last Week Tonight with John Oliver (HBO)
The Late Late Show with James Corden (CBS)
Late Night with Seth Meyers (NBC)

Meilleur programme comique

Amy Schumer: Growing (Netflix)
Jenny Slate: Stage Fright (Netflix)
Live in Front of a Studio Audience: Norman Lear’s All in the Family and The Jeffersons (ABC)
Ramy Youssef: Feelings (HBO)
Seth Meyers: Lobby Baby (Netflix)
Trevor Noah: Son of Patricia (Netflix)
Wanda Sykes: Not Normal (Netflix)

Golden Globes 2020: Netflix domine les nominations

Posté par vincy, le 9 décembre 2019

6 nominations pour Marriage Story, 5 pour The Irishman (et 4 pour les séries The Crown et Unbelievable): les Golden Globes ont fait de Netflix le grand gagnant de leurs nominations. Au total, 17 pour le cinéma et 17 pour la télévision, la plateforme cumule 34 citations!!! Parmi cette razzia, soulignons la présence de The Two Popes et de Dolemite is My Name, avec respectivement 4 et 2 nominations.

Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino est le seul autre film capable de rivaliser avec 5 nominations. Sony est d'ailleurs le 2e studio en nombre de nominations (10 dont 8 pour sony Pictures). Le groupe Disney (avec la Fox) a aussi récolté 10 nominations. Joker n'a été cité "que" 4 fois. Côté série, HBO réussit à être à jeu égal avec Chernobyl (4 nominations). Signalons quand même la belle performance de Parasite avec 3 nominations (film étranger, réalisateur, scénario) et celle de Douleur et Gloire (film étranger, acteur dans un drame). Les Misérables et Portrait de la jeune fille en feu sont aussi en lice pour le GG du meilleur film étranger.

Parmi les surprises, les nouveaux films de Clint Eastwood, Greta Gerwig, Sam Mendès et Cats n'ont reçu que une ou deux mentions. Ont été oubliés Robert De Niro dans The Irishman, Adam Sandler (et plus généralement Uncut Gems), Noah Baumbach en réalisateur, et les réalisatrices en général, Lupita Nyong'o et Us, et J'ai perdu mon corps, jusque là favori un peu partout aux Etats-Unis en animation.

Meilleur film - Drame
The Irishman (Netflix)
Marriage Story (Netflix)
1917 (Universal)
Joker (Warner Bros.)
The Two Popes (Netflix)

Meilleur film - Musical ou comédie
Once Upon a Time in Hollywood (Sony)
Jojo Rabbit (Fox Searchlight)
Knives Out (Lionsgate)
Rocketman (Paramount)
Dolemite Is My Name (Netflix)

Meilleur réalisateur
Bong Joon-ho (Parasite)
Sam Mendes (1917)
Todd Phillips (Joker)
Martin Scorsese (The Irishman)
Quentin Tarantino (Once Upon a Time in Hollywood)

Meilleure actrice - Drame
Cynthia Erivo (Harriet)
Scarlett Johansson (Marriage Story)
Saoirse Ronan (Little Women)
Charlize Theron (Bombshell)
Renée Zellweger (Judy)

Meilleure actrice - Musical ou comédie
Awkwafina (The Farewell)
Ana de Armas (Knives Out)
Cate Blanchett (Where’d You Go, Bernadette)
Beanie Feldstein (Booksmart)
Emma Thompson (Late Night)

Meilleur acteur - Drame
Christian Bale (Ford v Ferrari)
Antonio Banderas (Douleur et gloire)
Adam Driver (Marriage Story)
Joaquin Phoenix (Joker)
Jonathan Pryce (The Two Popes)

Meilleur acteur - Musical ou comédie
Daniel Craig (Knives Out)
Roman Griffin Davis (Jojo Rabbit)
Leonardo DiCaprio (Once Upon a Time in Hollywood)
Taron Egerton (Rocketman)
Eddie Murphy (Dolemite Is My Name)

Meilleur second-rôle féminin
Kathy Bates (Richard Jewell)
Annette Bening (The Report)
Laura Dern (Marriage Story)
Jennifer Lopez (Hustlers)
Margot Robbie (Bombshell)

Meilleur second-rôle masculin
Tom Hanks (A Beautiful Day in the Neighborhood)
Anthony Hopkins (The Two Popes)
Al Pacino (The Irishman)
Joe Pesci (The Irishman)
Brad Pitt (Once Upon a Time in Hollywood)

Mailleur film d'animation
La Reindes neiges 1 (Disney)
Dragons 3 (Universal)
Monsieur Link (United Artists Releasing)
Toy Story 4 (Disney)
Le Roi Lion (Disney)

Meilleur film étranger
The Farewell (A24)
Pain and Glory (Sony)
Portrait de la jeune fille en feu (Pyramide Films)
Parasite (CJ Entertainment)
Les Misérables (BAC Films, Amazon)

Meilleur scénario
Noah Baumbach (Marriage Story)
Bong Joon-ho et Han Jin-won (Parasite)
Anthony McCarten (The Two Popes)
Quentin Tarantino (Once Upon a Time in Hollywood)
Steven Zaillian (The Irishman”)

Meilleure musique
Daniel Pemberton (Brooklyn Affairs)
Alexandre Desplat (Little Women)
Hildur Guðnadóttir (Joker)
Thomas Newman (1917)
Randy Newman (Marriage Story)

Meilleure chanson originale
“Beautiful Ghosts” (Cats)
“(I’m Gonna) Love Me Again” (Rocketman)
“Into the Unknown” (La reine des neiges 2)
“Spirit” (Le Roi Lion)
“Stand Up” (Harriet)

Les critiques de Los Angeles plébiscitent Parasite

Posté par redaction, le 9 décembre 2019

Carton plein pour Bong Joon-ho et sa Palme d'or, Parasite, du côté de la Los Angeles Film Critics Association, l'une des deux grandes associations de critiques américains. La LAFCA avait même prémédité les victoires aux Oscars de certains films comme Démineurs, Moonlight et Spotlight.

Parasite repart avec trois récompenses: meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur second-rôle masculin (et termine finaliste dans deux autres catégories). C'est aussi une jolie razzia pour les films cannois. Douleur et Gloire de Pedro Almodovar est distinguée deux fois, en tant que film étranger et pour Antonio Banderas, meilleur acteur. Le cinéma français passé par la Croisette brille également avec deux prix pour J'ai perdu mon corps (animation et musique) et un prix pour la directrice de la photo Claire Mahon (Portrait de la jeune fille en feu et Atlantique).

Si The Irishman, finaliste dans trois catégories, continue à être le favori aux Oscars, et Marriage Story en bonne position (il a été primé ici pour son scénario et se retrouve finaliste côté acteur) permettent de confirmer Netflix comme studio sur lequel les auteurs peuvent compter, on soulignera quand même l'absence notable des productions hollywoodiennes dans le palmarès.

Film: Parasite (finaliste: The Irishman)
Réalisateur: Bong Joon Ho, Parasite (finaliste: Martin Scorsese, The Irishman)
Actrice: Mary Kay Place, Diane (finaliste:: Lupita Nyong’o, Us)
Acteur: Antonio Banderas, Douleur et Gloire (finaliste: Adam Driver, Marriage Story)
Second-rôle masculin: Song Kang Ho, Parasite (finaliste: Joe Pesci, The Irishman)
Second-rôle féminin: Jennifer Lopez, Hustlers (finaliste: Zhao Shuzhen, The Farewell)
Film d'animation: J'ai perdu mon corps (finaliste: Toy Story 4)
Documentaire: American Factory (finaliste: Apollo 11)
Film en langue étrangère: Douleur et Gloire (finaliste: Portrait de la jeune fille en feu)
Scénario: Noah Baumbach, Marriage Story (finaliste: Bong Joon Ho et Han Jin Won, Parasite)
Image: Claire Mathon, Portrait de la jeune fille en feu et Atlantique (finaliste: Roger Deakins, 1917)
Montage: Todd Douglas Miller, Apollo 11 (finaliste: Ronald Bronstein & Benny Safdie, Uncut Gems)
Musique: Dan Levy, J'ai perdu mon corps (finaliste: Thomas Newman, 1917)
Décors: Barbara Ling, Once Upon a Time in Hollywood (finaliste: Ha Jun Lee, Parasite)
Nouvelle génération: Joe Talbot, Jimmie Fails et Jonathan Majors, The Last Black Man in San Francisco
Prix Douglas Edwards du film expérimental: The Giverny Document de Ja’Tovia Gary
Prix pour l'ensemble de sa carrière: Elaine May

The Irishman et trois films français récompensés par les critiques de New York

Posté par vincy, le 4 décembre 2019

Il y a deux gagnants aux New York Film Critics Circle: Netflix et le Festival de Cannes. Netflix puisque, une fois de plus, comme hier avec le National Board of Review, c'est The Irishman qui a été sacré par le prix du meilleur film (en plus du prix du meilleur second-rôle masculin). On ajoutera Uncut gems (distribué hors USA par la plateforme, couronné pour la réalisation des frères Safdie, Marriage Story (meilleur second-rôle féminin) et J'ai perdu mon corps, le film d'animation de Jérémy Clapin, distribué aux USA sur Netflix.

J'ai perdu mon corps est l'un des trois films français distingués, avec Atlantique de Mati Diop (meilleur premier film), et Portrait de la jeune fille en feu, récompensé pour sa photo. Soit trois films également présentés à Cannes. Les films sélectionnés sur la Croisette sont largement plébiscités avec Douleur et Gloire, Once Upon a Time in Hollywood et Parasite.

Meilleur film: The Irishman
Meilleur réalisateur: Benny and Josh Safdie, Uncut Gems
Meilleur premier film: Atlantique, de Mati Diop
Meilleur acteur: Antonio Banderas, Douleur et Gloire
Meilleure actrice: Lupita Nyong’o, Us
Meilleur second-rôle masculin: Joe Pesci, The Irishman
Meilleur second-rôle féminin: Laura Dern, Marriage Story et Little Women
Meilleur documentaire: Honeyland
Meilleur scénario: Once Upon a Time in Hollywood, Quentin Tarantino
Meilleure image: Portrait de la jeune fille en feu, Claire Mathon
Meilleur film en langue étrangère: Parasite
Meilleur film d'animation: J'ai perdu mon corps
Prix spécial: Randy Newman
Prix spécial: Indie Collect

The Irishman, meilleur film de l’année pour le National Board of Review

Posté par vincy, le 3 décembre 2019

Et à la fin c'est Netflix qui gagne? On va finir par le croire. Le lendemain du palmarès des Gotham Awards qui a couronné une production de la plateforme, Marriage Story, le National Board of Review a sacré la plus grosse prod de Netflix, The Irishman de Martin Scorsese.

Meilleur film de l'année et meilleur scénario adapté, The Irishman part désormais en bonne position pour les Oscars. Le président du NBR a loué le film, "une épopée magistrale qui représente le meilleur de ce que le cinéma peut être. Nous sommes également ravis de présenter notre tout premier prix Icon Award à Scorsese, Robert De Niro et Al Pacino. Ils représentent la véritable définition des icônes du cinéma, chacune avec son propre corpus exceptionnel."

Les membres du NBR ont aussi plébiscités Once Upon a Time in Hollywood en citant Quentin Tarantino comme meilleur réalisateur et Brad Pitt comme meilleur second-rôle masculin (absurde, non?).

Sinon Adam Sandler avec Uncut Gems (récompensé aussi pour son scénario original) prend un ticket pour les prix de l'année, tout comme Renée Zellwegger qui semble favorite pour les Golden Globes et les Oscars pour son incarnation de Garland dans Judy. Par ailleurs, le dernier film de Clint Eastwood, Richard Jewell, repart avec deux prix.

Parasite, sans surprise, a raflé le prix du meilleur film étranger.

Film: The Irishman
Réalisateur: Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood
Acteur: Adam Sandler, Uncut Gems
Actrice: Renée Zellweger, Judy
Second-rôle masculin: Brad Pitt, Once Upon a Time in Hollywood
Second-rôle féminin: Kathy Bates, Richard Jewell
Scénario original: Josh Safdie, Benny Safdie, Ronald Bronstein, Uncut Gems
Adaptation; Steven Zaillian, The Irishman
Révélation: Paul Walter Hauser, Richard Jewell
Réalisateur d'un premier film: Melina Matsoukas, Queen & Slim
Film d'animation: How  to Train Your Dragon: The Hidden World
Film en langue étrangère: Parasite
Documentaire: Maiden
Ensemble du casting: Knives Out
Image: Roger Deakins, 1917
NBR Icon Award: Martin Scorsese, Robert De Niro, Al Pacino
NBR Freedom of Expression Award: Pour Sama
NBR Freedom of Expression Award: Just Mercy

L’empire Disney, le jedi Scorsese et la guerre des toiles

Posté par vincy, le 14 novembre 2019

Les années se suivent et se ressemblent. Depuis 2010, Disney a dominé le box office nord américain annuel sept fois dont les trois dernières années grâce à Pixar, Star Wars et Marvel. Cette année, on prend peu de risques à se dire que l'année terminera sur le triomphe de La Reine des neiges 2, Star Wars épisode IX ou le dernier Avengers qui surclasse tout le monde pour le moment. La domination en 2019 est indéniable: les quatre premières places du box office avec Avengers:Endgame, Le Roi Lion, Toy Story 4, Captain Marvel (et un peu plus loin Aladdin dans le Top 10. Toutes les licences du groupe cartonnent. Disney c'est 40% des recettes en salles en Amérique du nord.

Dans le monde, sept films ont dépassé le milliard de dollars de recettes, dont cinq sont distribués par le groupe. La domination est totale. Maléfique 2 s'offre même une place dans le Top 15, effaçant le semi-échec de Dumbo. Moins de sorties, mais elles cartonnent toutes ou presque.

Une entrée sur cinq est pour Disney en France

La France ne fait pas exception. Le groupe s'arroge une part de marché de 22%. Une entrée sur cinq est pour Disney. Le plus gros succès de l'année c'est Le Roi Lion. Trois des cinq plus gros succès sont des films du groupe. Ils sont 8 dans le Top 20 (tous au dessus de 2 millions d'entrées).

Ce n'est pas terminé puisque, aux USA, Star Wars est déjà le film le plus demandé pour les fêtes si on prend en compte les achats de tickets pré-réservés. Et La Reine des Neige 2 est deuxième, battant tous les records, déjà détenus par les films d'animation de Disney (remakes en "prises de vues réelles" inclus).

En rachetant Pixar, Marvel et Star Wars au prix fort, puis la Fox en début d'année, Disney n'a quasiment plus de concurrents. Enfin presque. Warner Bros a prouvé qu'elle pouvait jouer à jeu égal côté comics avec le Joker. Universal peut compter sur la franchise Jurassic Park/Jurassic World. Et Sony a Spider-Man. Mais aucun groupe n'a la panoplie de blockbusters/franchises de Disney.

10 millions d'abonnés à Disney +

En se lançant la semaine dernière sur le marché du streaming avec Disney +, elle affronte désormais Netflix sur un créneau plus familial et en voulant séduire les fans des sagas propriétaires. Fort de son catalogue et de quelques nouveautés, Disney + a annoncé hier avoir eu déjà 10 millions d'abonnés aux USA (ça reste six fois moins que Netflix sur les Etats-Unis). Le réchauffement climatique a pris cher avec une demande plus forte que prévue, qui a même provoqué un bug paralysant le système. Disney + vise de 60 à 90 millions d'abonnés d'ici cinq ans aux USA. La plateforme sera lancée en Europe fin mars.

D'un côté, on peut être admiratif de cette industrialisation du divertissement, qui conquiert toute la planète (hormis la Chine, puisque le plus gros succès n'est que 14e du box office annuel). De l'autre, on peut s'agacer d'une telle emprise de l'empire sur le cinéma.

Scorsese attaque

On a beaucoup glosé sur les propos de Martin Scorsese à propos des films Marvel. "J’ai dit que j’avais essayé d’en regarder quelques uns et qu’ils n’étaient pas pour moi, qu’ils me semblaient plus proches des parcs d’attraction que des films tels que je les ai connu et aimé au cours de ma vie, et qu’au final je ne pensais pas que c’était du cinéma." A-t-il vraiment tort? Bien sûr qu'il y a de bons films dans l'écurie Marvel (Thor: Ragnarok, Black Panther...). Or, ce qu'il dit est ceci : "Le fait que les films eux-mêmes ne m’intéressent pas relève du goût personnel et du tempérament. Je sais que si j’étais plus jeune, si j’avais grandi plus tard, je serais sans doute excité par ces films, et peut-être que j’aurais envie d’en réaliser un moi-même. Mais j’ai grandi quand j’ai grandi et j’ai développé un sens des films (ce qu’ils étaient et ce qu’ils pouvaient être) aussi éloignés de l’univers Marvel que ne peut l’être la Terre par rapport à Alpha du Centaure."

Notre culture du cinéma se forge avec les films que l'on va voir. Dans les années 1980, on pouvait mettre Le dernier empereur de Bernardo Bertolucci ou L'Ours de Jean-Jacques Annaud en couverture des magazines de cinéma. Des films comme Le nom de la rose, Out of Africa, Amadeus attiraient près de 5 millions de spectateurs (ce que peu d'adaptations de comics réussissent). Hormis Indiana Jones, les Belmondo et Star Wars, il n'y avait aucune franchises qui dépassaient les 4 millions d'entrées. Les années 1990 ont sensiblement connu le même faste pour la diversité du cinéma (y compris américain). Les cinéastes étaient les stars, voire des marques, à l'instar d'Hitchcock.

Les auteurs en perdition

Ces cinéastes n'ont pas disparu. Prenons la définition de Scorsese: "le cinéma était une histoire de révélation (révélation esthétique, émotionnelle et spirituelle). Il s’agissait de personnages, de la complexité des gens et leurs contradictions, et parfois leurs natures paradoxales, la façon dont ils peuvent se blesser et s’aimer les uns les autres et se retrouver soudainement face à eux-mêmes." On peut coller à cette définition des noms comme Pedro Almodovar, Ken Loach, Bennett Miller, Paul Thomas Anderson, Steve McQueen, Wes Anderson, Hirokazu Kore-eda, Bong Joon-ho... Mais force est de constater, qu'ils dépassent rarement les deux millions d'entrées en France et les 30M$ de recettes aux USA.

En revanche, la définition de Scorsese ne correspond en effet pas trop aux films Marvel (mais davantage à Star Wars ou aux Pixar ou même à La Reine des neiges 2), dont les relations interpersonnelles sont assez superficielles le plus souvent, toujours très chastes, et prévisibles à coup sûr. Divertir n'est pas le problème. Spielberg en a toutes les compétences. Hitchcock savait très bien le faire. Bong Joon-ho maîtrise parfaitement l'alliage entre récit, discours et formalisme sans ennuyer le spectateur.

"60 ou 70 ans plus tard, on regarde toujours ses films en s’émerveillant. Mais est-ce qu’on y retourne pour les frissons et les chocs ? Je ne le pense pas. Les décors de La Mort aux trousses sont incroyables, mais ils ne seraient qu’une succession de compositions dynamiques et élégantes et de coupes sans les émotions douloureuses qui sont au centre de l’histoire ou l’absolu perdition du personnage de Cary Grant" explique Scorsese. Ce qui pose la question: Marvel sera-t-il regardable dans vingt, trente ans? Ce n'est pas l'objectif. Disney fabrique une machine à rêves, et les réinventent au gré des époques et des technologies (confère Le Roi Lion, double triomphe à 25 ans d'intervalle dans deux formats).

Prêt à la consommation

"Beaucoup des éléments qui définissent le cinéma tel que je le connais se retrouvent dans les films Marvel. Ce qu’on n’y trouve pas, c’est la révélation, le mystère, ou un véritable danger émotionnel. Rien n’est en danger. Les films sont faits pour satisfaire des demandes bien précises, et ils sont conçus comme des variations autour d’un nombre de thèmes fini. On appelle ça des suites, mais en réalité ce sont des remake, et tout ce qu’il y a dedans a été officiellement autorisé parce qu’on ne peut pas faire autrement. C’est la nature d’un film de franchise moderne : études de marché, tests auprès du public, validations, modifications, nouvelles validations, et nouvelles modifications jusqu’à ce que ce soit prêt à être consommé" explique le réalisateur de Taxi Driver.

On est alors loin d'une expérience inattendue, d'une histoire que le cinéma va "grandir", d'un style singulier qui peut nous émerveiller. Ce que pointe Scorsese c'est l'uniformisation. "Pourquoi ne pas laisser les films de super-héros et les autres films de franchise tranquille ? La raison est simple. Dans beaucoup d’endroits dans ce pays et autour du monde, les films de franchise sont désormais le choix principal quand vous choisissez d’aller voir quelque chose sur grand écran. C’est un temps périlleux pour l’expérience cinéma, et il y a de moins en moins de salles indépendantes. L’équation s’est retournée et le streaming est devenu le premier canal de distribution. Cela dit, je ne connais pas un réalisateur qui ne veut pas créer des films pour le grand écran, qui soient projetés en salle devant un public."

La série, nouveau territoire des auteurs

Son dernier film, The Irishman, n'a été rendu possible que grâce à l'argent de Netflix. Il ne sera pas forcément vu en salles. Tous les films d'auteurs accusent une baisse de fréquentation régulière depuis des années. On parle davantage des séries que des films, à l'exception de quelques phénomènes ou dans le contexte d'une actualité chaude. Mais finalement, nos esprits, notre culture, notre vision du monde et des gens, se construisent avec des films spectaculaire, coûteux, dont on connait la fin, et avec des séries, bien plus audacieuses, plus riches, plus imprévisibles, qui, d'ailleurs, attirent de plus en plus d'auteurs et de réalisateurs.

"Certaines personnes dans ce business sont totalement indifférents à la question de l’art et à la prise en compte de l’histoire du cinéma, ce qui est à la fois dédaigneux et confiscatoire : une combinaison létale. La situation, malheureusement, c’est ce que nous avons maintenant deux champs séparés distinctement : d’un côté le divertissement audiovisuel mondial, de l’autre le cinéma. Ils se croisent encore de temps en temps, mais ça devient de plus en plus rare. Et je crains que la domination financière de l’un est utilisée pour marginaliser et même rabaisser l’existence de l’autre" rappelle le cinéaste.

La détestation du risque

Il est inquiétant que The Irishman n'ait pas trouvé de studio et de distributeur en salles, pas même la Warner capable de signer un chèque pour n'importe quel Eastwood et un chèque en blanc pour n'importe quel Nolan. The Irishman était trop long, trop cher. Difficile à rentabiliser car , "peu importe avec qui vous faites vos films, le fait est que les écrans de la plupart des multiplexes sont occupés par les films de franchise" explique Scorsese. La "disparition du risque" et celle de l'artiste devraient nous inquiéter.

Car Disney, aussi imposant soit son succès, n'est pas à l'abri des attaques. Les récents déboires sur Star Wars - les réalisateurs de Solo évincés en plein tournage, les auteurs de Game of Thrones qui quittent le navire... -, les échecs de la Fox - X-Men notamment - et les tergiversations autour de Spider-Man - le studio, trop gourmand, a failli laisser lui échapper le super-héros pour ses franchises Marvel - montrent que le Royaume n'est pas invincible. Mais aussi que la machinerie peut se gripper au contact des artistes et des visionnaires. C'est un peu la parabole de Le Mans 66 quand les cadres dirigeants de Ford veulent imposer leur système industriel à la "start-up" ingénieuse et inventive de Carroll Shelby qui sait que, sans prise de risques et sans un pilote génial, on ne gagne pas une course. (Nota bene: le film produit par la Fox est distribué par... Disney).

A cela s'ajoute des retours dubitatifs sur certaines productions. La version en prises de vues réelles de La Belle et le Clochard (pour Disney +) n'a pas séduit la critique américaine. Et la série Le Mandalorian ne les a pas plus convaincus. Mais ces deux "produits" suffisent à séduire pour attirer des millions de foyers sur la plateforme. Et Disney produit de bons films, parmi les plus attendus chaque année. Ce désir de cinéma "populaire" n'est pas négligeable, alors que jeux vidéos et séries TV prennent de plus en plus de temps dans la consommation de produits culturels. C'est ce qui explique les synergies/convergences dans les contenus (une marque déjà connue est plus facile à vendre) et une démultiplication des supports (streaming, salles, etc...). La belle facture de La Reine des Neiges 2 le prouve encore. Le savoir-faire du groupe est indéniable et ses succès démontrent qu'il a opté pour la bonne stratégie. Pour combien de temps?

7 raisons d’aller au festival Lumière 2019

Posté par vincy, le 11 octobre 2019

Francis Ford Coppola. Le maître vient de changer d'agent et espère pouvoir réaliser prochainement son projet d'une vie, Megalopolis. En attendant, il recevra le prestigieux prix Lumière pour l'ensemble de son œuvre (6 Oscars, 2 Palmes d'or). Le cinéaste fera aussi une master classe le 18 octobre. Et plusieurs de ses films, dont la trilogie du Parrain, Conversation secrète et ses premiers films méconnus seront projetés.

Les invités. Grand écart cinéphile et cosmopolite puisque Lumière accueillera cette année des stars aussi différentes que Donald Sutherland (avec une rencontre le 13 octobre), Daniel Auteuil (rencontre le 14 octobre, présentation de La Belle époque en avant-première), la doublement oscarisée Frances McDormand (rencontre le 14 octobre), Marco Bellocchio (rencontre le 16 octobre et avant-première du Traître), le Palmé de l'année Bong Joon-ho (rencontre le 17 octobre et nuit en son honneur le 18 octobre), Gael Garcia Bernal (rencontre le 18 octobre) et Marina Vlady (rencontre le 19 octobre). Tous auront le droit à la présentation de plusieurs de leurs grands films.

Le marché et le 1er salon du dvd. L'Allemagne est le pays invité du Marché international du film classique. Une table ronde, des projections de films, une exposition d'affiches en plus de quelques festivités ponctueront ce rendez-vous. Ce sera aussi le lancement du premier Salon du DVD le 13 octobre, ouvert au public comme aux pros. Une conférence publique - "Le futur du DVD/BR: durable ou incertain?" - en sera le point d'orgue. A cela ajoutons plusieurs tables rondes et keynotes et études de cas, notamment sur les médias, l'édition, l'exploitation, les business models...

The Irishman. Martin Scorsese est de retour, avec la plus grosse production Netflix à ce jour. L'événement sera à la hauteur des attentes: ses retrouvailles avec De Niro et Pesci, sa première collaboration avec Pacino. Le 15 octobre au soir, The Irishman aura les honneurs de l'une des rares projections françaises sur grand écran (deux jours avant celle de la Cinémathèque française), en présence du réalisateur.

André Cayatte. "Le courage social", tel est le titre de la rétrospective du poète, romancier et réalisateur (1909-1989--, qui a dirigé Annie Girardot, Danielle Darrieux, Emmanuelle Riva, Serge Reggiani, Noël Roquevert, Marina Vlady, Marcel Mouloudji, Anouk Aimée, Bernard Blier, Jacques Brel. De La fausse maîtresse (1942) à Mourir d'aimer (1971) en passant Par Justice est faite (1950), Ours d'or à Berlin, Nous sommes tous des assassins (1952) et Le passage du Rhin (1960), Lion d'or à Venise, Lumière va faire redécouvrir ce cinéaste qui savait scruter son époque, sa société, notamment à travers la justice et les injustices, passant du mélodrame au réalisme social.

Lina Wertmüller. Peu de réalisatrices ont su s'imposer dans l'histoire du 7e art. Et souvent elles ont été les grandes oubliées de la fabrique des rêves. Rebelle, formée aux côtés de Fellini, la réalisatrice a été la première femme nommée dans la catégorie du meilleur réalisateur aux Oscars, en 1977, avec Pasqualino. On pourra aussi voir parmi ses œuvres qualifiées parfois de provocatrices Mimi métallo blessé dans son honneur, Film d'amour et d'anarchie et Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été. De la satire italienne très seventies...

Grands classiques et autres pépites. Les chefs d'œuvre en noir et blanc seront aussi au rendez-vous: Citizen Kane, M Le Maudit, La règle du jeu, La chevauchée fantastique, Voyage à Tokyo, Le Plaisir, La nuit du chasseur, Drôle de drame (accompagné d'un docu sur le duo Carné-Prévert), Miracle à Milan, Quand passent les cigognes.... On pourra aussi (re)découvrir La Beauté des choses de Bo Widerberg, La Femme aux cheveux rouges de Jack Conway, Rue des prairies de Denys de La Patellière, L’Affaire Cicéron de Joseph L. Mankiewicz, L’Âme des guerriers de Lee Tamahori ou les Courts métrages d’Émile Cohl...