Sitges : le cinéma fantastique à l’honneur

Posté par MpM, le 6 novembre 2008

Festival international du film de Catalogne à SitgesPour sa 41e édition, le Festival international du film de Catalogne, consacré au cinéma fantastique, a confirmé le succès croissant rencontré lors des éditions précédentes avec pas moins de 140 000 festivaliers sur une dizaine de jours. Qu’est-ce qui attire les amateurs du cinéma de genre à Sitges ? Probablement la diversité des films présentés, allant de l’épouvante pure et dure au surnaturel, en passant par la science fiction et l’héroïc fantasy. Par le passé, des cinéastes aussi différents que Woody allen (Scoop), Jaume Balagueró (Rec) ou Hayao Miyazaki (Le château ambulant) ont ainsi participé à la compétition principale !

Sans surprise, cette année, il y en avait donc encore pour tous les goûts. Après le très moyen Mirrors d’Alexandre Aja en ouverture, la compétition a enchaîné Surveillance de Jennifer Lynch (meilleur film), Eden Lake de James Watkins (Prix du jury), Le bon, la brute et le cinglé de Kim Jee-woon (meilleur réalisateur et meilleurs effets spéciaux), The Sky Crawlers de Mamoru Oshii (meilleure musique), Tale 52 d’Alexis Alexiou (meilleur scénario), Red de Trygve Allister Diesen and Lucky McKee (Brian Cox meilleur acteur), Martyrs de Pascal Laugier (prix des meilleurs maquillages FX)… Soit à la fois le plus radical et le plus délirant, le plus pervers et le plus philosophique. Hors palmarès et hors compétition, on croisait également Transsiberian de Brad Anderson, Rocknrolla de Guy Ritchie, Dachimawa Lee de Ryoo Seung-wan ou encore The broken de Sean Ellis.

Côté événements, un hommage a été rendu au film 2001, Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick dont c’était le 40e anniversaire. Les réalisateurs Nicholas Meyer (C’était demain, Star Trek 2, 4 et 6…) et John Carpenter (New York 1997, Los Angeles 2013, The thing…) ont par ailleurs reçu un "Time Machine Award" (Prix de la machine à remonter le temps) pour l’ensemble de leur carrière. Enfin, et les mini-events trauma du festival de cannes sont battus à plate couture, une parade de zombies ("Eastpak Zombie Walk") a réuni plusieurs centaines de personnes déguisées en zombies et autres morts vivants, sous la houlette du spécialiste George Romero qui a lui-même donné le coup d’envoi.

L’édition 2009 du Festival de Sitges devrait faire la part belle à l’univers d’Alien (on fêtera le 30e anniversaire du premier volet dirigé par Ridley Scott) et au phénomène Ghostbusters. Avec peut-être, pour fêter l’événement, un défilé nocturne de fantômes ?

Palmarès de Venise : les paris sont ouverts

Posté par MpM, le 6 septembre 2008

Lion d’or à VeniseA l’heure des pronostics sur les lauréats de cette 65e Mostra, le presse italienne s’en donne à coeur joie en désignant à la fois ses favoris et ses bêtes noires. D’après ces vénérables confrères, Vegas de l’Américain Amir Naderi, Teza de l’Ethiopien Haile Gerima, Ponyo sur la falaise du Japonais Hayao Miyazaki ou encore The Hurt Locker de l’Américaine Kathryn Bigelow pourraient remporter le Lion d’or. Par contre, quand il s’agit de déterminer le film qu’ils ont le moins aimé de la compétition, la plupart cite un film… français : L’Autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic (1 critique sur 12), Inju de Barbet Schroder (2), et surtout Nuit de chien de Werner Schroeter (5). Seul Plastic city du Chinois Yu Lik-wai fait presque aussi bien avec trois voix contre lui. Pour le prix d’interprétation, chez les hommes, deux noms se dégagent : Silvio Orlando (Il papa de Giovanna de Pupi Avati) et Mickey Rourke (The Wrestler de Darren Aronofsky). Chez les femmes, c’est plus divers, avec notamment Anne Hathaway (Rachel getting married de Jonathan Demme), Caterina Murino ou Isabella Ferrari (Il seme della discrodia de Pappi Corsicato), Dominique Blanc (L’autre) et même Ponyo (du film d’animation de Miyazaki… peut-être une manière de dire qu’aucune actrice ne s’est révélée assez convaincante ?)

Mais en réalité, difficile de savoir quels films auront pu séduire le jury au milieu d’une sélection aussi en demi-teinte ! Birdwatchers de l’Italien Marco Bechis, sur les Indiens du Brésil, a tout du film primé en festival et pourrait faire un bon compromis. Dans le même genre, on peut aussi envisager que The Hurt locker sur la guerre en Irak, Teza sur l’Ethiopie des années 70-80 ou le drame familial Rachel getting married ne repartent pas sans rien. Milk du Turc Semih Kaplanoglu pourrait également empocher un prix de mise en scène. Enfin, si Miyazaki a fait un aussi fort effet à Wim Wenders et à ses jurés qu’aux festivaliers, on ne voit pas trop comment il ne figurerait pas parmi les lauréats.

De notre côté, on voterait sans hésiter pour Dominique Blanc et Mickey Rourke en meilleurs interprètes, et pour The Wretsler, L’Autre, Milk et The Sky Crawlers du Japonais Mamoru Oshii dans la liste des récompensés. Enfin, pour imiter les journalistes italiens, on doit bien avouer qu'on ne comprend pas ce que faisaient en compétition la farce grotesque Il seme della discordia et surtout les deux français Nuit de chien et Inju, la bête dans l'ombre quand, hors compétition, il y avait de petits bijoux tels que Stella ou Les plages d'Agnès et des essais ambitieux (pas forcément réussis, mais intéressants) comme Un lac ou Vinyan.
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