Rourke profite quand même de sa nomination à l’Oscar

Posté par vincy, le 14 mars 2009

Mickey Rourke est reparti sans la statuette, mais il n'aura pas tout perdu. Il vient d'achever un film, il en tourne un autre. Et il s'est engagé sur ... trois projets! Le plus important est sans aucun doute sa participation à Iron Man 2. Cela restait suspendu à l'accord salarial entre Marvel et l'acteur. Avant sa nominations à l'Oscar, Marvel lui avait proposé un maigre 250 000 $. Désormais la facture s'est alourdie. Marvel n'avait pas d'autres choix. Robert Downey Jr a insisté pour qu'il soit son partenaire ; le scénariste Justin Theroux et le réalisateur Jon Favreau l'ont déjà rencontré pour développer son personnage de Whiplash et Crimson Dynamo. Rourke rejoint ainsi Scarlett Johansson du côté des méchants du deuxième opus.

On retrouvera boentôt Rourke dans The Informers, avec Kim Basinger et Billy Bob Thornton. Il tourne actuellement 13, le remake du film français, avec Jason Statham. Ensuite, il jouera avec Vincent Cassel dans Eleven minutes et avec Sylvester Stallone dans The Expandables. On l'attend aussi dans Sin City 2.

Les Oscars, pour la gloire…

Posté par vincy, le 23 février 2009

hugh jackmanLe noir était la couleur du soir des Oscars. Même Angelina Jolie la jouait sobre. La cérémonie, qui flirtait souvent avec Broadway, n'aura pas été si courte que ça. Mais le style y était, les innovations n'étaient pas inintéressantes, et Jackman a fait un bon job.

Côté remettants, reconnaissons que ça avait de la classe, hormis cette incongruité d'avoir donné à Reese Witherspoon l'honneur de présenter l'Oscar du meilleur réalisateur. Steven Spielberg pour le meilleur film, des jeunes mecs sexys comme James Franco, Robert Pattinson et Zac Efron, des jeunes filles sexy comme Jessica Biel et Natalie Portman, des stars issues de la télé (Sarah Jessica Parker, Jennifer Aniston, Tina Fey)... Et quelle bonne idée ces quintets pour présenter les catégories d'interprétation, garantissant ainsi le glamour.

Pour le second rôle masculin, Kevin Kline, Christopher Walken, Cuba Gooding Jr, Alan Arkin et Joel Grey donnaient le to. Cinq ex-gagnants de la catégorie, toutes générations confondues. Pour le second rôle féminin, Whoopi Goldberg, Goldie Hawn, Anjelica Huston, Eva Marie-Saint  et Tilda Swinton se partageaient la scène. Sophia Loren, Shirley MacLaine, Marion Cotillard, Nicole Kidman et Halle Berry formaient l'actrice parfaite. Michael Douglas, Adrien Brody, Robert de Niro, Anthony Hopkins et Ben "Gandhi" Kingsley composaient le meilleur acteur.

kate winslet sophia loren marion cotillardAnna Hathaway incarne Nixon 

Côté vocal, point de Peter Gabriel.

Mais Queen Latifah rendit hommage aux morts, Anne Hathaway participa à la séquence d'ouverture de Jackman, et celui-ci, avec Beyoncé Knowles, Zac Efron, Vanessa Hudgens, Amanda Seyfried et Dominic Cooper dansèrent et chantèrent sur un medley de comédies musicales créé par Baz Luhrmann. 

A. R. Rahman, John Legend et Mahalaxmi Iyer interprétèrent le médley des trois chansons en lice pour cet Oscar.

ben stiller natalie portmanCôté répliques et remerciements, les Oscars furent ni pire ni meilleurs que d'habitude. Hugh Jackman fut étincelant, dès les premiers instants, avec grâce, dérision, sens du spectacle, en chant comme en danse.

Il n'a pas hésité à vanner ses collègues comme Meryl Streep et ses 15 nominations ("c'est difficile de ne pas penser qu'elle prend des stéroïdes") ou Mickey Rourke ("nous avons 7 minutes de retard sur le programme, mais si tu gagnes, nous allons passer à vingt minutes"). 

En revanche, il n'avait rien de prévu pour "Brangelina". "Je n'ai aucune plaisanterie à leur sujet, je dois juste, contractuellement, mentionner cinq fois leur nom durant la soirée."

penelope cruzFinalement ce fut le père de Heath Ledger qui reçu l'Oscar posthume (voir actualité du 25 janvier). Penelope Cruz ne s'est pas évanouie, mais elle en a caressé l'idée.

Simon Baufoy a confié que pour lui il y a des endroits où on ne s'imagine pas aller : "la Lune, le Pôle sud, le podium de Miss Univers et la scène des Oscars".

On conclura avec le deuxième Oscar de Sean Penn pour sa personnification magistrale de l'activiste Harvey Milk. Un club très fermé de 37 acteurs et actrices. Lui aussi vêtu de noir, sage et posé, il a commencé par un provocateur "Merci, bande d'amateurs de tapettes pro-communistes, je ne m'attendais pas à ça".
sean pennDans une Californie encore blessée d'avoir rejeté par référendum le mariage gay, il a joué les porte-flambeaux et donné la tonalité politique de la soirée : "Je pense que c'est le moment pour ceux qui ont voté pour l'interdiction du mariage homosexuel  de s'asseoir et de réfléchir à leur grande honte et à la honte dans les yeux de leurs petits enfants s'ils continuent à se comporter ainsi. Nous devons avoir des droits égaux pour tous." Il a enfin cité Obama et Rourke. "Je suis très, très fier de vivre dans un pays qui élit un homme élégant comme président et un pays qui crée des artistes courageux." Il se tourne alors vers l'interprète de The Wrestler :  "Des artistes courageux qui, en dépit d'une grande sensibilité ont surmonté d'énormes défis, se relève et qui est mon frère."

hugh jackman anne hathaway

Des Oscars prévisibles… ou évidents?

Posté par vincy, le 23 février 2009

oscars slumdog millionaire

Pas de doute c'était l'heure du conte de fée. Celui de Slumdog Millionaire, petite production partie d'un roman indien captivant et qui faillit ne jamais sortir aux Etats-Unis... Aujourd'hui le film atteint 200 millions de $ au box office. La Fox Searchlight doit jubiler d'avoir récupéré les droits de distribution à Warner Independant Pictures. Aujourd'hui Slumdog remporte 8 Oscars (sur 10)! Il s'inscrit dans la petite histoire du 7e Art et la grande des histoires des Oscars. A cela s'ajoute la reconnaissance pour le cinéma indien et notamment, l'un de ses plus brillants artistes, le musicien A. R. Rahman.

L'Inde a même gagné, au passage, un prix en supplément : le meilleur court documentaire.

A côté de cela peu de surprises, hormis le film japonais Departures qui bat les favoris Valse avec Bashir et Entre les murs. On peut aussi considérer que le second Oscar pour Sean Penn, excellent dans Milk, a défié les pronostics qui espéraient un sacre de Mickey Rourke.

Penelope Cruz rentre dans les manuels du 7e art en étant la première actrice espagnole a gagné la statuette; Heath Ledger est le premier comédien a recevoir un Oscar posthume depuis 1977; et Kate Winslet est enfin montée sur scène, au bout de la sixième nomination... à 33 ans!

Au final, on retiendra surtout l'échec de Benjamin Button qui n'a reçu que trois oscars "techniques", mais, selon nous, les seuls qu'il méritait. Des Oscars qui sont plus évidents que prévisibles.

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Les Indies, pour l’esprit…

Posté par vincy, le 22 février 2009

Les Independant Spirit Awards sont les prix les plus respectés à Hollywood pour leur valeur artistique. Appellons ces Spirit, les Oscars pour les snobs, ceux qui fréquentent les salles art et essais. Cette année, les Indies Spirit ont couronné The Wrestler dans trois catégories et pas des moindres : film, acteur, photo. Le réalisateur Darren Aronofsky n'était pas nommé. Reste que la soirée a signé la résurrection de Mickey Rourke, véritable vedette de la saison, et qui pourrait obtenir l'Oscar cette nuit. Un come-back magnifique et salué par un système cruel qui adore ce genre de "belles" histoires.

Son discours fut des plus bizarres et pourrait effrayer les producteurs des Oscars. Il a fait l'éloge d'Eric Roberts ("Le meilleur acteur avec lequel j'ai pu travaillé"), pour lequel il a prié que les réalisateurs lui donne à lui aussi une seconde chance. Il a dédié le prix à son chien Loki, décédé il y a six jours, menacé de "botter le cul" du comique Rainn Wilson ("ce petit con de blond") qui osé le parodier, oublié le prénom de sa partenaire Marisa ("Melissa? Marisa?") Tomei en lui rendant un vibrant hommage, et enfin cassé son micro. Rock n' roll.

D'un point de vue plus global, cela reste le triomphe de la vieille génération sur la nouvelle puisque Woody Allen, Melissa Leo, Penelope Cruz (15 ans de carrière tout de même) ont tous obtenu un prix. On notera le prix du meilleur second rôle pour le jeune James Franco, pour son rôle d'amant délaissé dans Milk.

Les prix du cinéma indépendant ont aussi récompensé deux films français : le documentaire Le funambule et surtout, dans la catégorie meilleur film étranger, Entre les murs. Cela pourrait apporter du baume au coeur, tant le film de Laurent Cantet est partout signalé comme étant l'outsider principal de Valse avec Bashir pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
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Tout le palmarès

Le box office américain profite peu des Oscars

Posté par vincy, le 17 février 2009

oscars preparatifsLes votes sont quasiment finis. La cérémonie se prépare déjà. Les Oscars hésitent désomrais sur le scénario. Un film a remporté tous les prix de la saison : la statuette suprême peut-elle lui échapper? C'est hautement improbable tant le film est en train de compenser sa seule faiblesse par rapport au marketing de Benjamin Button : sa popularité.

Depuis la révélation des nominations le 22 janvier, le box office des films nommés n'est pourtant pas à la hauteur des espérances. Les cinq productions nommées dans la catégorie du meilleur film n'ont accumulé que 90 millions de $ en trois semaines, soit un tiers des recettes globales accumulées. Et en fait seul un film a cartonné : Slumdog Millionaire. Pour l'instant, il a rapporté autant de dollars avant les nominations qu'après, un exploit en soit. Surtout, avec 42 millions de $ de bonus, il fait largement mieux que les 18 millions de $ de Benjamin Button et les 11 millions de $ de The Reader.

Benjamin Button, malgré ses 13 nominations, n'a pas été en mesure de transformer cet avantage en plébiscite. Le film se hisse difficilement dans le Top 20 annuel 2008 et a séduit 85% de son public avant l'annonce des Oscars.

En fait, ce sont les films oubliés des Oscars ou nommés dans des catégories moins visibles qui attirent les spectateurs. Ainsi la nomination de Mickey Rourke a presque triplé le box office de The Wrestler.Les noces rebelles est passé de 6 millions de $ de recettes à 21 millions de $. Ainsi Kate Winslet fait un plus gros succès avec le film où elle n'est pas nommée qu'avec le film où elle est citée (The Reader).

Mais surtout, Hollywood est confronté à un phénomène nouveau. Habituellement, le mois de janvier permet aux films des fêtes de finir leur carrière en douceur et aux films art et essais, oscarisables, de conquérir les salles. Cette année, les films des fêtes se sont crashés juste après les vacances, ayant fait, pour la plupart 90% de leurs recettes en trois semaines. Les films art et essai, hormis Slumdog Millionaire, Doute et Milk, n'ont pas dépassé les 25 millions de $ de recettes totales. Aucun film étranger sortis après octobre n'a percé au delà des 2 millions de $.

En fait, et c'est nouveau, ce sont des blockbusters qui ont pris possession du marché hivernal. En premier lieu, Clint Eastwood, leader du mois avec Gran Torino et ses 130 millions de $. Du jamais vu depuis Impitoyable pour le mythe. Paul Bart : Mall Cop a aussi dépassé le cap des 100 millions de $ et Taken a fait largement mieux qu'espéré avec 80 millions de $. Des films de genre (comédie romantique ou horreur) ont démarré en trombe durant leur premier weel end. Résultat, les films à Oscars n'ont pas pu résister à cette concurrence.

Alors que le box office a progressé de 20% par rapport à 2008, les huit films nommés dans les quatre catégories artistiques et encore en cours d'exploitation, n'ont contribué qu'à 20 % des recettes depuis trois semaines. Merci Slumdog.

Slumdog en position de favori pour les Oscars

Posté par vincy, le 9 février 2009

slumdog millionaire baftaAprès les producteurs, les réalisateurs et les acteurs, c'est au tour des auteurs d'avoir récompensé le film de Danny Boyle, Slumdog Millionaire, dans la catégorie meilleure adaptation - Milk, de Gus Van Sant a reçu le prix de la Guide des scénaristes américains pour son scénario original. Autant dire qu'il a eu 100% des votes de chaque caste hollywoodienne et que l'événement est rare. L'an dernier, pareille belle aventure était survenue à No Country for Old Men ; et même Le seigneurs des anneaux en 2003 n'avait pas fait aussi bien (manquant le prix du scénario). Cela signifie aussi que Slumdog Millionaire est désormais en position de favori pour les Oscars. Ce n'est plus un outsider. Cela va contraindre le duo Warner / Paramount a faire un lobbying intense en faveur de Benjamin Button, pourtant leader en nominations.

Le problème est que Benjamin Button, beau succès en salles aux Etats-Unis, est en train de se faire rattraper par Slumdog Millionaire aux Box office. La popularité n'est donc plus son atout unique. L'autre souci réside dans la faiblesse de son palmarès : trois British Awards (maquillage, décor, effets visuels), deux prix du Bureau national des Critiques (meilleur réalisateur, meilleur scénario) et rien d'autres. les critiques plus influents de New York, Chicago et Los Angeles l'ont snobbé; les guildes ont considéré que les nominations suffisaient; les Golden globes l'ont zappé...

Même Crash (Collision) qui avait doublé sur la ligne finale Brokeback Mountain pour empocher l'Oscar du meilleur film, avait eu des reconnaissances mineures plus importantes. On voit mal Benjamin Button inverser la tendance en une semaine (les votes pour les Oscars sont terminés le 17 février).

Les jeux seraient-ils faits? Les British Awards n'ont pas hésité. Remis samedi 7 février, ils ont récompensé Slumdog Millionaire (meilleur film, réalisateur et scénario adapté), Kate Winslet (meilleure actrice), Mickey Rourke (meilleur acteur), Heath Ledger et Pénélope Cruz (meilleurs seconds rôles). Sensiblement, les vainqueurs pressentis si l'on en croit les professionnels, les bookmakers et les prix donnés ces dernières semaines.

Slumdog a aussi reçu des prix dans des catégories techniques : photo, montage, son, musique... Un triomphe pour Danny Boyle, douze ans après Trainspotting.

Les britanniques ont aussi récompensé Il y a longtemps que je t'aime (film étranger), Wall-E (film animé), Man on a Wire (film documentaire), Noel Clarke (espoir), Steve McQueen (nouveau talent pour son film The Hunger), et Wallace & Gromit (court animé).

« Wall-E » réussit un exploit avec les critiques de Los Angeles

Posté par vincy, le 14 décembre 2008

C'est une première en 34 ans. Annoncée le 9 décembre, la liste des récipiendaires du prix des critiques de Los Angeles couronne un dessin animé. Wall-E succède à There Will Be Blood et dépasse l'autre finaliste, Batman : The Dark Knight. Le film de Christopher Nolan finit deuxième dans deux autres catégories - réalisateur et direction artistique - et ne remporte qu'un seul prix, posthume, pour Heath Ledger. Avec leurs collègues de New York, ils partagent leur goût commun pour Pénélope Cruz,  Sally Hawkins, Sean Penn et le documentaire Man on Wire. Clairement Slumdog Millionaire, Milk et Be Happy ont séduit les élites cinéphiliques du pays.

Meilleur film : Wall-E (finaliste : Batman The Dark Knight)

Meilleur réalisateur : Danny Boyle pour Slumdog Millionaire (finaliste : Christopher Nolan pour The Dark Knight)

Meilleur acteur : Sean Penn pour Milk
(finaliste : Mickey Rourke pour The Wrestler)

Meilleure actrice : Sally Hawkins pour Be Happy (finaliste : Melissa Leo pour Frozen River)

Meilleur second rôle masculin : Heath Ledger pour The Dark Knight (finaliste : Eddie Marsan pour Be Happy)

Meilleur second rôle féminin : Penelope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona et Elegy (finaliste : Viola Davis pour Doute)

Meilleur scénario : Mike Leigh pour Be Happy (finaliste : Charlie Kaufman pour Synecdoche, New York)

Meilleure photo : Yu Lik-Wai pour Still Life (Anthony Dod Mantle pour Slumdog Millionaire)

Meilleure direction artistique : Mark Friedberg pour Synecdoche, New York (finaliste : Nathan Crowley pour The Dark Knight)

Meilleure musique : A.R. Rahman pour Slumdog Millionaire (finaliste : Alexandre Desplat pour L'étrange histoire de Benjmain Button)

Meilleur film en langue étrangère : Still life de Jia Zhang Ke (finaliste : Entre les murs de Laurent Cantet)

Meilleur documentaire : Man on Wire (finaliste : Valse avec Bashir)

Meilleur film d'animation : Valse avec Bashir

Meilleur nouveau talent : Steve McQueen pour Hunger

Palmarès de Venise : les paris sont ouverts

Posté par MpM, le 6 septembre 2008

Lion d’or à VeniseA l’heure des pronostics sur les lauréats de cette 65e Mostra, le presse italienne s’en donne à coeur joie en désignant à la fois ses favoris et ses bêtes noires. D’après ces vénérables confrères, Vegas de l’Américain Amir Naderi, Teza de l’Ethiopien Haile Gerima, Ponyo sur la falaise du Japonais Hayao Miyazaki ou encore The Hurt Locker de l’Américaine Kathryn Bigelow pourraient remporter le Lion d’or. Par contre, quand il s’agit de déterminer le film qu’ils ont le moins aimé de la compétition, la plupart cite un film… français : L’Autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic (1 critique sur 12), Inju de Barbet Schroder (2), et surtout Nuit de chien de Werner Schroeter (5). Seul Plastic city du Chinois Yu Lik-wai fait presque aussi bien avec trois voix contre lui. Pour le prix d’interprétation, chez les hommes, deux noms se dégagent : Silvio Orlando (Il papa de Giovanna de Pupi Avati) et Mickey Rourke (The Wrestler de Darren Aronofsky). Chez les femmes, c’est plus divers, avec notamment Anne Hathaway (Rachel getting married de Jonathan Demme), Caterina Murino ou Isabella Ferrari (Il seme della discrodia de Pappi Corsicato), Dominique Blanc (L’autre) et même Ponyo (du film d’animation de Miyazaki… peut-être une manière de dire qu’aucune actrice ne s’est révélée assez convaincante ?)

Mais en réalité, difficile de savoir quels films auront pu séduire le jury au milieu d’une sélection aussi en demi-teinte ! Birdwatchers de l’Italien Marco Bechis, sur les Indiens du Brésil, a tout du film primé en festival et pourrait faire un bon compromis. Dans le même genre, on peut aussi envisager que The Hurt locker sur la guerre en Irak, Teza sur l’Ethiopie des années 70-80 ou le drame familial Rachel getting married ne repartent pas sans rien. Milk du Turc Semih Kaplanoglu pourrait également empocher un prix de mise en scène. Enfin, si Miyazaki a fait un aussi fort effet à Wim Wenders et à ses jurés qu’aux festivaliers, on ne voit pas trop comment il ne figurerait pas parmi les lauréats.

De notre côté, on voterait sans hésiter pour Dominique Blanc et Mickey Rourke en meilleurs interprètes, et pour The Wretsler, L’Autre, Milk et The Sky Crawlers du Japonais Mamoru Oshii dans la liste des récompensés. Enfin, pour imiter les journalistes italiens, on doit bien avouer qu'on ne comprend pas ce que faisaient en compétition la farce grotesque Il seme della discordia et surtout les deux français Nuit de chien et Inju, la bête dans l'ombre quand, hors compétition, il y avait de petits bijoux tels que Stella ou Les plages d'Agnès et des essais ambitieux (pas forcément réussis, mais intéressants) comme Un lac ou Vinyan.
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The Wrestler met le Lido KO

Posté par MpM, le 5 septembre 2008

The WrestlerDernier film américain à être présenté en compétition, The Wrestler de Darren Aronofsky fait la démonstration du savoir-faire outre-atlantique quand il s’agit de raconter des histoires intéressantes, rythmées et humaines. On se rend compte à sa vision, et au plaisir qu’on y prend, du déficit de narration dont a souffert cette compétition. Il est vrai que même les compatriotes d’Aronofsky ont déçu avec des histoires inabouties ou des variations un peu vaines autour de sujets forts mais mal exploités. Vegas d’Amir Naderi suit le délitement d’une famille à travers la destruction systématique de son jardin : une fois l’histoire engagée, on se lasse de voir sur chaque plan le personnage principal en train de creuser. Rachel getting married de Jonathan Demme aborde le thème de la culpabilité en réunissant une famille meurtrie le temps d’une fête familiale : il y a tellement de scènes de danse ou de banquet nuptial que le cœur de l’intrigue est complètement noyé. Enfin, The hurt locker de Kathryn Bigelow nous emmène sur les pas d’un démineur en Irak, juxtaposant simplement cinq ou six opérations d’intervention censées donner un aperçu de la réalité du terrain… mais surtout sans prendre parti ni donner de point de vue clair (hormis le peu compromettant "la guerre est une drogue").

Du coup, The Wrestler n’est certes pas le meilleur film d’Aronofsky, ni ce qui se fait de plus novateur ou profond, mais force est de constater qu’il est presque réussi de bout en bout : interprétation sensible (Mickey Rourke impeccable, étonnamment touchant), rebondissements structurés, petites touches d’humour, combats spectaculaires sans être trashs, gestion pudique de l’émotion, etc. Malgré le classicisme absolu du sujet (au cheminement relativement prévisible) et de la réalisation (qui souffre d’une petite baisse de rythme dans la dernière partie), on se laisse emporter par ce portrait d’une ancienne gloire du catch sur le retour en forme de mélo flamboyant. Parce que le réalisateur ne force jamais ni le trait ni l’émotion, et surtout ne témoigne d’aucune ambition auteuriste disproportionnée, le film s’avère même pratiquement ce que l’on a vu de plus convaincant depuis le début du festival. Sur le Lido, la question qui brûle désormais toutes les lèvres est de savoir si le jury choisira de récompenser globalement le film ou uniquement la prestation de Mickey Rourke. A moins qu’il ne s’agisse d’un doublé...