Les fondus de la Terre brûlée envahissent les écrans: Keep calm et affronte les zombies !

Posté par wyzman, le 7 octobre 2015

Les zombies sont partout. Voilà notre première pensée à la sortie de la projection de La Terre Brûlée - le second volet de la saga Le Labyrinthe. Les plus pessimistes argueront que c'est un beau foutoir quand les autres noteront les différentes inspirations (honorables) du film. Mais cela ne résout pas notre problème : pourquoi voit-on des zombies partout ? Et ne nous dites pas que cela vous a échappé. De Resident Evil à World War Z, de The Walking Dead à Z Nation en passant par Les Revenants ou encore iZombie, nos salles de cinémas et nos téléviseurs sont désormais envahis de mort-vivants. Et même une saga comme Le Labyrinthe n'a pu passer outre le phénomène !

Dans ce nouveau film porté par Dylan O'Brien (Teen Wolf) et adapté très très très librement du roman de James Dashner, un groupe d'adolescents poisseux (mais toujours propres malgré l'absence évidente d'hygiène quotidienne) fuit une organisation dangereuse (forcément) et tente de trouver refuge dans univers qui lui est fortement hostile. Ces ados doivent ainsi traverser un monde post-apocalyptique transformé en désert et survivre à des attaques de mort-vivants. Si ici les créatures ne s'appellent pas "zombies" mais "fondus", le concept reste le même que celui exploité dans les œuvres citées plus haut : les fondus en ont après les humains en bonne santé et possèdent une force considérable. Ils peuvent contaminer les êtres sains d'un seul coup de griffe ou d'une simple morsure. Sans vous dévoiler quoi que ce soit de l'intrigue de ce blockbuster à 60M$, impossible de masquer pour autant une certaine gêne. Pourquoi faut-il qu'il y ait des zombies partout ? Pourquoi le phénomène ne semble pas prêt de s'arrêter ?

Et la réponse est simple : la peur de l'autre. De manière simpliste, certains diront que le zombie est une forme de changement raté, de métissage biologique qui a foiré. Mais c'est plus que faux ! Les zombies qui arpentent tous ces programmes audiovisuels ont tendance à faire resurgir l'instinct de survie des protagonistes mais également une certaine notion de fatalité - dans la mesure où un humain infecté est déjà mort sur le papier ! Plus encore, les zombies semblent aller de pair avec l'idée qu'il n'y a rien de pire qu'une menace qui vient de nos proches. Pas étonnant donc que dans la série Fear The Walking Dead (le spin-off en forme de prequel de The Walking Dead), les zombies ne s'appellent pas (encore) des "zombies" mais des "infectés". Et l'idée est là. Très vite, la famille centrale se retrouve contrainte de tuer ses propres voisins pour espérer rester en vie en attendant de comprendre ce qui se passe. Et tout y est. Peur de l'autre : check. Instinct de survie : check. Menace proche : check.

Et pour ceux qui se le demanderaient : non, la présence de zombies n'enlève rien au charme léger du second volet du Labyrinthe (qui se perd quand même dans son scénario). Parce qu'il y a toujours été question d'expérimentations faites sur l'homme et de la destinée d'un personnage en pleine maturité (Thomas, dont les hormones le conduisent à rêver d'un bisous : pour le dépucelage, on verra plus tard), La Terre Brûlée se regarde avec un certain plaisir (coupable). Qui plus est, nous ne devrions pas attendre longtemps avant que quelqu'un ne réalise que cette saga en dit autant sur les adolescents d'aujourd'hui et leur rapport au monde extérieur que Hunger Games (la plus réussie des franchises "youth adult") et The 100. Les ados doivent survivre à des adultes corrompus (les fondus) autant qu'à un système où l'élite les exploite (l'entité WICKED), tout en essayant de trouver leur place dans un monde qui n'a rien d'accueillant. Passons sur les défauts de l'oeuvre cinématographiques, La terre brûlée s'approche de ces deux œuvres contemporaines que sont Hunger Games et The 100 en rendant la valeur métatextuelle supérieure au scénario. Comme chez les Wachowski. Mais eux, n'ont pas encore fait appel aux zombies pour traduire nos peurs les plus primitives.

Un nouveau réalisateur pour la suite de World War Z

Posté par vincy, le 11 décembre 2013

Le tournage de World War Z avait beau avoir été tumultueux (une troisième partie complètement réécrite, un final ouvert sur une suite), le film a rapporté 540 millions de $ dans le monde cet été. Soit, à date, la 10e plus grosse recette de l'année (et le plus gros succès de Brad Pitt).

Paramount avait vite confirmé l'envie de tourner une suite. Le studio et Skydance Pictures ont choisi le successeur au réalisateur Marc Foster : ce sera l'espagnol Juan Antonio Bayona (L'Orphelinat, 79 millions de $ dans le monde et The Impossible, 180 millions de $ dans le monde).

Brad Pitt ne s'est pas encore engagé officiellement sur cette suite. Mais on voit mal le producteur ne pas s'engager lui-même. Il reste à trouver le scénariste. Espérons qu'il aura les nerfs bien accrochés tant le premier film a subit des changements lors de la phase d'écriture, de tournage puis celle du montage.

+27,5% : la fréquentation de la Fête du cinéma 2013 par rapport à l’an dernier

Posté par vincy, le 4 juillet 2013

Gros succès pour la 29e Fête du Cinéma - 30 juin / 3 juillet - puisque l'événement a attiré 3,5 millions de spectateurs, soit son meilleur résultat en cinq ans.

C'est une hausse de 27,5% par rapport à l'an dernier, jugée catastrophique. Selon l'organisateur de l'événement, la FNCF, ce score est lié au nouveau dispositif mis en place cette année qui permettaient aux spectateurs de payer 3,5 € dès la première séance (voir notre actualité du 5 juin).

Le dernier jour fut le meilleur avec près d'un tiers des spectateurs. World War Z a ainsi attiré 458 000 spectateurs, soit le meilleur démarrage de l'année.

Tout cela devrait légèrement rattrapé le retard pris depuis le début de l'année : la fréquentation des salles était en baisse de 7,4% sur les cinq premiers mois de l'année par rapport à la période équivalente en 2012.

L’été US 2013 sera d’acier…

Posté par geoffroy, le 9 mai 2013

iron man 3

L’été américain 2013 commence comme en 2012. Avec un super-héros. Celui-là même qui expérimentait la notion de sacrifice dans les Avengers. De retour, donc, dans un troisième opus plutôt convaincant, Iron Man est le favori des pronostics estivaux. Et de loin ! Son démarrage phénoménal à l’international (en deux week-end le film en est déjà au demi- milliard de dollars dans le monde) laissait, en effet, augurer un week-end d’ouverture aux States de haute volée. Ce que les premiers chiffres ont confirmé. Avec 174M$, Iron Man 3 réalise le deuxième meilleur démarrage de tous les temps, derrière l’indétrônable Avengers (207M$).

Outre les sempiternels super-héros – dont la nouvelle adaptation de Superman (Man of Steel) par Snyder –, nous retrouvons la panoplie habituelle des films Hollywoodiens et son lot de suites, de préquelles et de remakes. Notons, au passage, une concentration assez rare de films de SF dont le premier – hors saison estivale il est vrai – fut Oblivion de Jospeh Kovinski avec Tom Cruise dans le rôle-titre. Des cinq films en lice (Star Trek, After Earth, Pacific Rim, Elysium, Riddick) , on donnera l'avantage pour la suite de Star Trek réalisé par J.J Abrams.

Comme tous les ans voici les pronostics d’Ecran Noir dans un top 15 classé par ordre décroissant avec, en prime, une prévision des résultats France.

iron man 31/ Iron Man 3 (3 mai USA) (24 avril France)

Malgré un deuxième épisode décevant, le personnage, grâce aux Avengers, a pris une nouvelle dimension auprès du public. Si vous ajoutez un soupçon de charisme et d'humour (Robert Downey Jr au top), une pincée de spectaculaire et trois gouttes de « branchitude », vous obtenez forcément un méga-hit. Son incroyable succès à l’international, synonyme de buzz, et l’absence de concurrence avant la sortie, deux semaines plus tard, de Star Trek Into Darkness, devrait lui permettre une percée au-delà des 350M$.

Pronostic USA : 415M$

Pronostic France: 4,5 millions d’entrées

moi moche et méchant 22/ Moi, moche et méchant 2 (3 juillet USA) (26 juin France)

Gros pari pour ce deuxième épisode mis en chantier suite au carton surprise de 2010 (avec 251 millions de dollars il est le plus gros succès US hors Pixar et Dreamworks). Il pourrait bien, vu son capital sympathie auprès des enfants, refaire le « coup » de Shrek 2 ou de Toy Story 3. Si les 400 millions semblent néanmoins difficile à envisager, le film peut "scorer" les 300M$ et devenir le hit animation 2013 devant Monstres Academy des studios Pixar.

Pronostic USA : 320M$

Pronostic France : 5 millions d’entrées

star trek into the darkness3/ Star Trek Into Darkness (17 mai USA) (12 juin France)

Cette suite du succès de 2009, très attendue d’un premier film apprécié, conserve la même direction artistique. Réalisateur (J.J Abrams), acteurs et univers visuel ne changent pas. Si tout ceci n’est pas franchement rassurant d’un point de vue qualitatif, la franchise demeure ultra populaire outre-Atlantique à l’instar de Star Wars. Sauf grosse surprise, le film devrait dépasser le score de l’original. De toute façon c’est ce qu’il fera à l’international…

Pronostic USA : 280M$

Pronostic France : 1,8 million d’entrées

man of steel superman4/ Man of Steel (14 juin) (19 juin France)

C’est sans doute le plus gros challenge de l’été. Après l’échec artistique et semi-public de Superman Returns (Brian Singer, 2006), le duo Snyder/Nolan aura à cœur d’humaniser le super-héros à la cape rouge. Et de séduire ainsi un public bien plus large. Reste le casting quatre étoiles. Diane Lane, Laurence Fishburne, Kevin Costner, Russell Crowe, Amy Adams, Michael Shannon et Henry Cavill dans le rôle de Superman pour un score sans doute en dessous des 300M$. Mais si la « sauce » prend…

Pronostic USA : 275M$

Pronostic France : 2,8 millions d’entrées

monstres academie5/ Monstres Academy (21 juin) (10 juillet France)

Pixar nous refait le coup. Après Toy Story et Cars, voici la suite de Monstres & Cie. Sauf qu’il ne s’agit pas vraiment d’une suite puisqu’il est question de préquelle. Si un tel choix semble risqué, il peut être passionnant. Encore faut-il que le studio se réinvente tout en respectant un axe narratif dont on connaît déjà l’issue. De toute façon Mike et Sully sont si attachants qu’il devrait attirer en nombre, et sans trop de difficulté, un public familial.

Pronostic USA : 265M$

Pronostic France : 5,5 millions d’entrées

6 / Very Bad Trip 3 (24 mai USA) (29 mai France)

Attention aux essoufflements, c’est mauvais pour la santé. Surtout pour des films à concept qui n’ont pas besoin d’être déclinés à l’infini. Si le deuxième opus du trio de Very Bad Trip fut un succès (254M$), il a franchement déçu. L’épisode 3 est donc sur une pente glissante. Très glissante même. Comme en atteste une bande-annonce mollassonne centrée – ce n’est pas un hasard – sur le personnage asocial interprété par le désormais « bankable » Zach Galifianakis. Mais vu qu’il n’y a pas beaucoup de comédie trash en cette période, le film devrait franchir sans trop de difficulté les 200M$.

Pronostic USA : 230M$

Pronostic France : 2,2 millions d’entrées

7/ Fast and Furious 6 (24 mai USA) (22 mai France)

On ne saborde pas une franchise qui aura réalisé son meilleur score lors du 5ème épisode (209M$). De fait, rien ne change. Gros bras, belles mécaniques, action débridée et jolies filles en tenues légères ou se castagnant pour le plaisir de la testostérone. Tous les voyants sont au vert pour un nouveau succès. Alors ? Mieux que le 5. Probable pour le studio qui a déjà programmé un septième épisode avec Jason Statham en "bad guy".

Pronostic USA : 220M$

Pronostic France : 2,6 millions d’entrées

8/ Pacific Rim (12 juillet USA) (17 juillet France)

Voici un beau challenger. Le talent de Guillermo Del Toro n’étant plus à prouver, l’affrontement entre des créatures monstrueuses et des robots géants à tout pour être un grand moment de ciné décomplexé pour geeks en manque de destruction massive. Le problème est ailleurs. Dans sa capacité à intriguer un public bien plus large que celui déjà ciblé et qui se rendra, à coup sûr, voir le film. On l'a déjà vu l'an dernier, avec Prometheus, l'attente n'est pas synonyme de carton.

Pronostic USA : 180M$

Pronostic France : 2,2 millions d’entrées

9/ The Wolverine (26 juillet USA) (24 juillet France)

Le plus célèbre X-Men s’exile au Japon sous la houlette du réalisateur New-Yorkais James Manglod (Identity, Copland, Walk the line…). La noirceur semble dominer un deuxième opus inscrit sous le signe de l’immortalité. L’esprit « comics » demandé par les fans ne risque-t-il pas de restreindre la portée d’un mutant charismatique en diable interprété tout en puissance par la star Hugh Jackman ? Sans doute. Ce qui nous fait dire que le succès de ce deuxième épisode sera probablement identique au premier.

Pronostic USA : 175M$

Pronostic France : 1,9 million d’entrées

10/ Epic (24 mai USA) (22 mai France)

Difficile de positionner le nouveau film d’animation des studios Blue Sky. Produit par la Fox et réalisé par Chris Wedge – le papa des Ages de glace –, il sera, titre oblige, épique. Graphiquement splendide, proche dans son arc narratif de la trilogie de Luc Besson Arthur et les Minimoys, Epic prend le risque de changer la signature du studio en privilégiant l’aventure. Sans concurrence pendant quatre semaines, sa sortie au cours du Mémorial Day peut lui permettre de tirer son épingle du jeu. Et peut-être même de créer la surprise de la saison. Sans prendre de risques, ad minima, le film devrait faire les résultats des films d'animation du studio.

Pronostic USA : 160M$

Pronostic France : 3,2 millions d’entrées

11/ Les Flingueuses (28 juin USA) (21 août France)

Paul Feig, réalisateur heureux de Mes meilleures amies (169M$), veut rééditer ce formidable succès. Pour cela il nous joue la carte du Buddy Movie version féminin avec Sandra Bullock et Melissa McCarthy – qui sort tout juste du carton Arnaque à la carte au cinéma chez nous le 12 juin 2013 – en flics que tout oppose. En tout cas ces Flingueuses ont une belle carte à jouer dans un été dominé par la testostérone avec deux comédiennes adorées du grand public.

Pronostic USA : 155M$

Pronostic France : 1,4 millions d’entrées

12/ Lone Ranger (3 juillet USA) (7 août France)

Pirates des Caraïbes au Far West. Tel est le pari insensé tenté par Gore Verbinski et son complice depuis 4 films, Johnny Depp. Après l’excellent Rango (une variation du western en mode animation), voici Lone Ranger, personnage iconique de la culture américaine. Ce justicier masqué à la déontologie farouche est aidé de Tonto, un amérindien futé joué par un Depp toujours adepte des rôles décalés. Si le western est devenu un genre assez rare dans l’industrie hollywoodienne, son folklore peut faire mouche. True Grit des frères Coen ou plus récemment Django Unchained de Tarantino en attestent.

Pronostics USA : 135M$

Pronostics France : 1,8 millions d’entrées

13/ World war Z (21 juin USA) (3 juillet France)

L’idée est de nous refaire le « coup » de Je suis une légende en proposant un blockbuster avec des zombies et une star en prime (Brad Pitt). Depuis quelques années les zombies ont la cote – la série Walking Dead cartonne –. Si le film s’annonce spectaculaire, il sort une semaine après Man of Steel. Ce petit désavantage ne devrait pas impacter la horde de fans impatients de voir ce que ce WWZ a dans le ventre.

Pronostics USA : 130M$

Pronostics France : 2,5 millions d’entrées

14/ Turbo (17 juillet USA) (16 octobre France)

Quatrième film d’animation dans notre top 15. D’où, également, la 14ème place. Cette nouvelle production Dreamworks arrive derrière Moi, moche et méchant, Epic et Monstres Academy. Que du lourd. La saturation risque de jouer quelques mauvais tours à Turbo. Mais le pitch est marrant (un escargot rêve de devenir le mollusque le plus rapide du monde) et Dreamworks sait vendre ses films. On l'a vu récemment avec Les Croods.

Pronostics USA : 125M$

Pronostics France : 2,5 millions d’entrées

15/ White House Down (28 juin USA) (4 septembre France)

Après l’intermède Anonymous, Roland Emmerich revient au film d’action à gros budget. La routine en quelque sorte. Hasard du calendrier ou pas, l’histoire ressemble à s’y méprendre à celle de La Chute de la Maison Blanche sortit fin mars. Les spectateurs auront-ils envie d’aller voir un film quasi identique ? Pas sûrs. Mais souvenez-vous, en 1998 Armageddon avait pris le meilleur sur Deep Impact sortit deux mois plus tôt (201M$ contre 140M$).

Pronostics USA : 120M$

Pronostics France : 1,5 million d’entrées

G.I. Joe : Conspiration, un report de 9 mois pour éviter un fiasco financier

Posté par vincy, le 31 mai 2012

On ne peut pas dire que c'était le film le plus attendu de l'été. G.I. Joe : Retaliation (G.I. Joe : Conspiration) devait sortir dans le tunnel embouteillé du week-end férié de l'Independance Day, le 29 juin.

En plein Festival de Cannes, la Paramount a annoncé que le film ne sortirait finalement que le 29 mars 2013 aux USA. 9 mois de retard! Pour la concurrence, c'est du pain béni. Le 29 juin, deux comédies, une comédie dramatique et un drame devaient rivaliser avec ce blockbuster d'action. Et dans cette catégorie, seuls deux films sont désormais en mesure de séduire les ados avides de testostérone, d'effets spéciaux et de combats : Prometheus (8 juin) et Abraham Lincoln : Vampire Hunter (22 juin). Si bien que The Amazing Spider-Man, prévu le 6 juillet, pourrait cartonner au delà des espérances de Sony si le public est à ce point sevré en "action-hero".

Mais pourquoi un tel report? A une époque où les dates de sortie sont "réservées" deux à trois ans à l'avance - c'est un peu comme un bébé à naître, sitôt connu la grossesse, on réserve la place en crèche - on pourrait même se satisfaire de voir qu'un film peut se libérer de cette pression calendaire.

Mais la prise de risque semble trop importante pour le studio. Le premier épisode avait été tout juste rentable avec un budget astronomique (175 millions de $ hors marketing) à peine compensé par ses 300 millions de $ de recettes dans le monde. Les critiques ont été exécrables. Et pourtant une suite a été lancée, certes moins coûteuse (125 millions de $).

Officiellement, le studio explique que la production a besoin de plus de temps pour convertir le film en 3D. Car finalement, le film sera proposé en 3D afin de gonfler les recettes. Mais Hollywood doute de  cette simple version des faits. On ne décale pas un film de cette ampleur, avec Bruce Willis, Dwayne Johnson et Channing Tatum, quand on a investit si lourdement dans une campagne marketing dès le Super-Bowl en février. Toutes les affiches étaient prêtes.

Certains avancent que le Spider-Man de Sony l'aurait tué dès son 2e week-end et qu'il était risqué de tout miser sur les premiers jours d'exploitation.

Paramount a donc décidé de transformer G.I. Joe 2 en film 3D, mais aussi de miser en priorité sur le marché international et, surtout, de donner davantage de présence à l'écran à Channing Tatum, plus bankable que les autres comédiens après les succès de Je te promets et 21 Jump Street. A l'origine, son personnage devait mourir dans la suite de G.I. Joe. Il pourrait finalement survivre. De nouvelles scènes sont en tournage.

Troisième blockbuster à être reporté

G.I. Joe : Conspiration n'est pas le seul film à être touché par ce genre de décisions. C'est le troisième report pour un blockbuster de Paramount. World War Z avec Brad Pitt, condamné à retourner de nombreuses scènes, a été décalé de décembre 2012 à juin 2013, et Hansel et Gretel, qui devait sortir en mars, sera finalement en salles en janvier prochain, voulant profiter de la notoriété croissante de sa star, Jeremy Renner (Avengers et le prochain film de la franchise Jason Bourne).

Le résultat de ce décalage va cependant toucher le studio de plein fouet. La Paramount est actuellement la plus petite "major" avec à peine 8% de parts de marché. Son plus gros succès cette année est la re-sortie de Titanic en 3D. The Dictator a été un flop. Et hormis Madagascar 3, il n'a plus aucune grosse sortie prévue cet été. Avant la fin de l'année, il ne pourra compter que sur un autre film d'animation de DreamWorks, un thriller avec Tom Cruise, le nouveau film de Zemeckis et le 4e Paranormal Activity pour se refaire une santé. Paramount en crise? Baisse des budgets, diminution notable du nombre de films produits : le studio apparaît de plus en plus comme fragile. Malgré Transformers, Star Trek et Mission Impossible, la major compte peu de franchises à gros potentiel. Aussi G.I. Joe est vu comme un enjeu stratégique à long terme. Si le deuxième épisode séduit plus largement que le premier, le pari sera gagné.

Cependant l'inquiétude plane sur Hollywood et n'incite pas à l'optimisme. Quand Avengers (dont Paramount touche 8% des recettes) et Hunger Games atteignent des scores stratosphériques, La colère des Titans (301 millions de $ dans le monde), John Carter (282 millions de $), Battleship (281 millions de $), Dark Shadows (172 millions de $) et Ghost Rider 2 (133 millions de $) sont loin d'avoir couverts leurs dépenses. Dans certains cas, ce sont même de lourds fiascos financiers. Ils ont respectivement coûté 150 millions de $, 250 millions de $, 210 millions de $, 150 millions de $ et 60 millions de $ (hors frais marketing et promotionnels). Pas de quoi imaginer des suites quand on perd de l'argent. A cela s'ajoute l'incertitude de Men In Black III, film plus cher que prévu initialement et dont une grosse partie des recettes est ponctionnée par les pourcentages alloués à ses deux stars.

Un four de G.I. Joe : Conspiration entraînerait plusieurs conséquences financières pour le studio, et notamment la perte ou la diminution nette des bonus touchés par les cadres dirigeants. Le décalage de G.I. Joe est aussi une affaire de gros sous. En évitant les pertes éventuelles liées à cette sortie en 2012, Paramount va pouvoir afficher des résultats financiers plutôt bons pour l'exercice fiscal en cours. En revanche, le studio devra se blinder davantage pour 2013. Outre G.I. Joe 2, Hansel et Gretel, World War Z et la suite de Star Trek, Paramount a trois dessins animés DreamWorks et un reboot des tortues Ninja en stock pour l'année prochaine.

Paramount a peut-être médité cette phrase du P-DG de Walt Disney, Robert Iger, après l'échec de John Carter, qui avouait le manque de consistance de nombreux blockbusters de son studio.