500M$ pour la reprise de The Weinstein Company

Posté par vincy, le 2 mars 2018

En début de semaine, The Weinstein Company était menacée de banqueroute. Finalement en quelques jours, le studio d'Harvey Weinstein a réussi à trouver un repreneur: le milliardaire Ron Burkle et l'ancienne ministre de Barack Obama (en charge des PME) Maria Contreras-Sweet.

Le montant des actifs était initialement évalué à 500M$ soit 225M$ de dettes, 100M$ dévolus à la création de la nouvelle structure et le reste pour la reprise des actifs, dont le catalogue de 277 films (y compris ceux de Dimension films).

Maria Contreras-Sweet souhaite surtout "lancer une nouvelle société, avec un nouveau conseil d'administration et une nouvelle vision incarnant les principes que nous défendons depuis le début du processus à l'automne". "Ces principes n'ont jamais varié et consistent à bâtir un studio de cinéma mené par un conseil composé d'une majorité de femmes indépendantes", à "sauver 150 emplois" et "créer un fonds de compensation des victimes".

Un coup de pression du procureur qui a menacé 150 emplois

Le feuilleton semble se terminer pour cette entreprise devenue à elle seule toxique à Hollywood. Début février, le procureur de l'Etat de New York avait bloqué un premier projet de reprise car, selon lui, les fonds prévus pour dédommager les victimes des abus sexuels d'Harvey Weinstein étaient insuffisants et que la direction de la nouvelle société incluait des cadres ayant couvert ses agissements. Cette décision avait conduit le week-end dernier à l'annonce d'un probable dépôt de bilan de The Weinstein Company.

En effet, Ron Burkle hésitait à fournir un montant viable pour faire fonctionner l'entreprise et n'avait pas apporté les garanties nécessaires sur le renvoi de certains dirigeants, soupçonnés de complicité sur les agissements de leur patron. Le milliardaire a finalement accepté de mettre 7M$ au pot, assuré que les dirigeants poursuivis ne seraient plus en poste (y compris Bob Weinstein) et, selon la presse financière, augmenté le fond pour l'indemnisation des victimes à 90M$. Du côté de TWC, la menace du dépôt de bilan a activé en urgence la procédure de sauvetage, alors que le conseil d'administration paraissait prêt à trouver une autre solution, tout en craignant que Harvey Weinstein casse une quelconque transaction en les poursuivant en justice.

Cette fois-ci, après un nouvel accord, le procureur semble approuver cette reprise, tout en continuer d'enquêter sur les différentes accusation et de poursuivre la société "pour n'avoir pas protégé ses employés face au comportement du producteur."

Reste la signature définitive, qui dépend de son bon vouloir. Il reste quelques détails à finaliser semble-t-il.

Nouveau nom et expansion

13 ans après la création de la société par Harvey et Robert Weinstein, un nouveau chapitre semble s'ouvrir. Elle changera de nom (on évoque la marque Wonder Hill) tant le patronyme est devenu imprononçable à Hollywood depuis les révélations sur le comportement d'Harvey Weinstein, accusé d'agressions sexuelles, d'harcèlement moral et sexuel et de viols par plus d'une centaine de femmes. L'intégralité des emplois devrait être préservée et les bureaux de Los Angeles et Londres certainement agrandis. Les premières dates de sortie de films déjà en boîte, dont The Current War avec Benedict Cumberbatch, Hotel Mumbai avec Dev Patel, HHhH avec Rosamund Pike et le remake d'Intouchables, The Upside.

Depuis octobre, aucun film produit par The Weinstein Company n'est sorti en salles. Tous les projets sont suspendus et certains ont été cédés (Paddington 2) ou revendus. Le réalisateur emblématique de la compagnie, Quentin Tarantino, a quitté TWC pour Sony. Bob Weinstein restera propriétaire de la marque Dimensions Films et du film prêt à sortir Polaroid, de Lars Klevberg, avec Tyler Young.

Paolo Moretti, nouveau délégué général de la Quinzaine

Posté par vincy, le 2 mars 2018

Depuis novembre, on savait que la Quinzaine des réalisateurs allait changer de délégué général à partir de son édition de 2019.

La sélection parallèle cannoise a rendu son verdict: "A l’issue d’un processus de recrutement en trois tours, réunissant pour la décision finale son conseil d’administration, la SRF a élu le nouveau délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs en la personne de Paolo Moretti."

Paolo Moretti prendra ses fonctions en novembre 2018, succédant ainsi à Edouard Waintrop.

Né en 1975 en Italie, il a travaillé pour de nombreux festivals et institutions cinématographiques en Europe: le Centre Pompidou à Paris, la Filmoteca Española à Madrid, le Festival international du film de Leeds, la Cinémathèque Portugaise à Lisbonne, One World à Prague et le Cinéma du Réel. Il a été entre 2008 et 2011, adjoint du directeur et conseiller de programmation de la Mostra de Venise, notamment pour la section Orizzonti, puis entre 2012 et 2013 il a pour le Festival du film de Rome (section CinemaXXI).

Membre depuis 2012 du Comité de sélection du FIDMarseille et programmateur pour Visions du Réel à Nyon, il est devenu en 2014 délégué général du Festival international du film de La Roche-sur-Yon et directeur du cinéma art et essai Le Concorde dans cette même ville. Il a également participé aux Etats généraux du Film Documentaire de Lussas.

La Quinzaine des réalisateurs fête sa cinquantième édition cette année.

Edito: liberté, égalité, diversité

Posté par redaction, le 1 mars 2018

Robe noir et ruban blanc. L'Affaire Weinstein a déclenché un mouvement sociétal et politique inespéré. Les femmes prennent la parole et crient haut et fort leur ras-le-bol d'une société sexiste. Cela passe nécessairement par une refonte plus profonde du rapport à l'égalité entre sexes. On se souvient du fabuleux discours féministe de Patricia Arquette aux Oscars en 2015: elle militait pour l'égalité des droits. Au même moment, des actrices comme Jennifer Lawrence se plaignait des écarts salariaux entre acteurs et actrices.

Car, en effet, ce n'est pas gagné. La nouvelle association française 50502020 veut croire à une meilleure répartition: "Nous pensons que la parité réduit les rapports de force. Nous pensons que la diversité change en profondeur les représentations. Nous pensons qu’il faut saisir cette opportunité de travailler à l’égalité et la diversité parce que nous avons la certitude qu’ouvrir le champ du pouvoir favorisera en profondeur le renouvellement de la création" explique-t-elle dans son manifeste. Elle réclame des conseils d'administration, des jurys, des écoles de cinéma paritaires et la création d'un observatoire de l'égalité dans l'industrie du cinéma.

L'initiative est soutenue par des productrices ou distributrices (Caroline Benjo, Carole Scotta, Mélissa Toscan du Plantier), Réalisatrices (Marie Amachoukeli, Julie Bertuccelli, Catherine Corsini, Valérie Donzelli, Agnès Jaoui), Attachée de presse (Viviana Andriani), Comédiennes (Ariane Ascaride, Amira Casar, Lily Rose Depp, Adèle Haenel, Aïssa Maïga, Clémence Poésy, Léa Seydoux, Jasmine Trinca), Journalistes (Florence Ben Sadoun, Tania de Montaigne), Scénaristes et/ou écrivaine (Anne Berest) costumières ou assistantes, vendeuses ou cadreuses, mais aussi des hommes (Jacques Audiard, Thomas Bidegain, Bertrand Bonello, Robin Campillo, Laurent Cantet, Yann Gonzalez, Etic Vicente).

Pour simple rappel, en France, en dehors des scriptes et des cascadeuses, toutes les professions affichent un écart salarial négatif au détriment des femmes: -9% en moyenne pour les interprètes, -12% dans le montage, -17% pour les décors, -42% pour la réalisation. Toujours selon les chiffres fournis par le CNC, il y a une sérieuse inégalité dans certaines professions pour l'accès au poste. A 96% les scriptes sont des femmes, à 88% les costumes sont conçus par des femmes. Elles sont largement majoritaires dans les postes de coiffure/maquillage, la comptabilité/juridique/communication... Mais à l'inverse, 4% des chauffeurs, des électriciens et des machinistes sont de sexe féminin. Un quart des cinéastes sont des réalisatrices. Dans les métiers du son la proportion est inférieure à 10%.

Et puisque nous sommes la semaine des César, les chiffres sont éloquents: en 42 éditions, 19% des nommés dans 13 catégories unisexes des César sont des femmes. 20% ont été césarisées. Le César de la réalisation n'a été attribué qu'une seule fois à une réalisatrice. Même nombre pour le César de la meilleur musique. Pour le César de la meilleure photo ou celui du documentaire, on n'a que trois femmes césarisées dans chacune des catégories. Logiquement, tous ces chiffres seront encore plus bas à la fin de la cérémonie du 2 mars.

Et ne parlons pas de la diversité... Aux Etats-Unis, une récente étude de l'UCLA a d'ailleurs rendu son bilan sur la représentation des femmes et des minorités au cinéma et à la télévision. Alors que Wonder Woman et Black Panther ont mis en avant une héroïne et des héros noirs, alors que Moonlight, Oscar 2017 du meilleur film cumulait un casting afro-américain et un récit homosexuel, alors que Greta Gerwig est nommée à l'Oscar de la meilleure réalisation et que la plupart des films oscarisés mettent en avant des femmes, des personnages gays ou des minorités ethniques en tête d'affiche, le constat est toujours désespérant.

La représentation des femmes comme des minorités ne s'améliore pas. 14% des premiers rôles, 12,6% des réalisateurs, 8% des scénaristes pour les minorités. Les chiffres sont légèrement meilleurs pour la télévision. Rappelons que 38,7% de la population américaine est non blanche. 31% des premiers rôles, 7% des réalisateurs, 14% des scénaristes sont des femmes. Là encore, les statistiques sont plus favorables pour le petit écran. Logiquement les Oscars restent "whites" et "males".

C'est évidemment pire en Chine ou en Inde, où la diversité est peu présente et les femmes cantonnées à des rôles stéréotypés. On peut toujours s'insurger contre cette lecture cloisonnante, exclusive d'un secteur culturel. Mais l'époque indique justement qu'il est temps de cesser avec les discriminations et de devenir davantage inclusif. Le cinéma est un reflet du monde: clairement, son industrie n'est toujours pas représentative de la société.

Once Upon a Time in Hollywood: Brad Pitt dans le prochain Tarantino

Posté par vincy, le 1 mars 2018

On savait que Leonardo DiCaprio en serait. Quentin Tarantino a confirmé que Brad Pitt (qu'il a déjà dirigé dans Inglourious Basterds) lui donnerait la réplique. C'est la première fois que les deux stars partageront l'affiche. Le 9e long métrage de Quentin Tarantino a aussi trouvé son titre, Once Upon a Time in Hollywood (Il était une fois à Hollywood).

Le tournage de ce film inspiré du massacre de masse de Charles Manson, dont l'actrice Sharon Tate fut l'une des victimes, aura lieu cet été.

DiCaprio incarnera Rick Dalton, ancienne vedette de séries westerns pour la TV, tandis que Pitt interprétera sa doublure cascade, Cliff Booth. Le réalisateur précise que les deux personnages voient leur carrière décliner dans un Hollywood qui ne veut plus d'eux. Dalton a la particularité d'être le voisin de Sharon Tate.

Le cinéaste promet qu'il s'agit d'une histoire dédiée à Los Angeles et à Hollywood.

Le film est déjà calé par Sony pour une sortie le 9 août 2019. On imagine qu'avec une telle affiche, le Festival de Cannes voudra en faire l'un de ses événements l'année prochaine.

On ignore toujours qui sera Sharon Tate.

Tanguy revient chez ses parents

Posté par vincy, le 1 mars 2018

On comprend Etienne Chatiliez: son dernier succès, Tanguy, date de 2001. Ses trois films suivants - La confiance règne (495000 entrées), Agathe Cléry (1,25 million d'entrées) et L'oncle Charles (2960000 entrées en 2012) ont été de sacrées déceptions (à tous les niveaux) après une succession de films populaires (et même cultes). Tanguy avait ainsi séduit 4,3 millions de spectateurs.Le prénom devenait lui-même le synonyme d'un phénomène de société: ces enfants qui restaient chez leur parent jusqu'à la trentaine.

Aussi, sans trop se risquer, plutôt que d'imaginer de nouveaux personnages, Etienne Chatiliez a décidé de retrouver Tanguy et ses parents, selon les informations du Film français. A la fin du film, il quittait enfin le nid parental pour s'installer en Chine avec Meï Lin.

Dans Tanguy 2, le fils a 44 ans, et vient de se faire plaquer par sa femme. Il revient donc en France vivre chez ses géniteurs, avec sa fille Zhu. Les parents Paul et Edith essaient de lui redonner le goût de vivre. Mais à force d'en faire trop, Tanguy commence à se dire qu'il resterait bien dans le foyer familial, compromettant la paisible retraite de ses parents.

Eric Berger, Sabine Azéma et André Dussollier ont été réquisitionnés pour reprendre leur rôle. Le tournage est annoncé en mai.

Le tournage commence pour « Radioactive » de Marjane Satrapi

Posté par vincy, le 28 février 2018

Rosamund Pike et Sam Riley, entourés de Aneurin Barnard (Dunkerque, Le Chardonneret), Anya Taylor Joy (Split) et Simon Russell Beale (La mort de Staline) seront au générique du deuxième film en anglais de Marjane Satrapi, Radioactive.

Studiocanal et Amazon Studios cofinancent ce film biographique sur Marie Curie, coproduit par Working Title et Shoebox Films. Studiocanal distribuera le film dans plusieurs pays, dont la France, tandis qu'Amazon Studios le distribuera aux Etats-Unis.

Le tournage débute cette semaine à Budapest. Le scénario, écrit par Jack Thorne (Wonder) est adapté du roman graphique de Laura Redniss Radioactive: Marie & Pierre Curie: A Tale of Love and Fallout.

Le film raconte le parcours de Marie Curie (Rosamund Pike), première scientifique à obtenir le Prix Nobel. "À Paris, en 1893, Marie fait la connaissance d’un autre scientifique nommé Pierre Curie (Sam Riley). Tous deux se marient, élèvent leurs deux filles et changent la science à jamais en remportant le prix Nobel pour la découverte du radium en 1903. Après la mort de son bien-aimé mari, Marie poursuit ses recherches, mais sa liaison avec un autre grand scientifique, Paul Langevin (Aneurin Barnard) provoque un scandale. C’est cependant son engagement au service de la science qui prévaudra, et la responsabilité émergeant avec ces découvertes qui changeront littéralement le monde... En alliant étroitement passé et présent, le film révèle comment leurs travaux ont à la fois façonné la médecine moderne et annoncé l’arrivée de l’énergie nucléaire et des bombes atomiques."

César 2018 : un César de la singularité plutôt qu’un César des entrées!

Posté par kristofy, le 28 février 2018

Nouveauté cette année : la création d'un nouveau César qui récompensera le film ayant fait le plus d'entrées dans l'année, il s'appellera le César du public. Donc une statuette qui devait faire plaisir à Dany Boon pour son film Raid Dingue, sauf que. Le règlement est précis (et absurde puisque normalement on récompense un film de l'année précédente:  "Un « César des Entrées » peut être décerné chaque année, au film occupant la première place du box-office France (les chiffres étant arrêtés à minuit le mardi précédant la Cérémonie), parmi tous les films de long métrage admis à concourir pour le « César du Meilleur Film ». Tout arbitrage sera effectué sur le nombre d’entrées comptabilisées par la CNC au terme de la huitième semaine d’exploitation de chaque film."

Le César ira donc au film Les Tuches 3. Le pire est qu'il peut aussi gagner ce César l'année prochaine si aucun film français ne le dépasse d'ici un an. Pour les années précédentes cette récompense aurait été pour Les Tuches 2, Les Nouvelles Aventures d'Aladin, Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?, Les Profs… On l’avait déjà dit : c'est juste un César sur mesure pour des films qui n'ont pas retenu l'attention des professionnels. On peut gloser année après année sur les aberrations ou les oublis des listes de nommés. On peut être étonnés de certains films surestimés ou manqués...

Pour rappel historique, la vocation des César est celle-ci : "La gloire vient à un film de cinéma de trois manières : par le plaisir du public (les entrées en salles, les achats vidéo, les audiences télévisées), par les faveurs de la critique (les médias et les festivals), et par la reconnaissance des professionnels de l’industrie cinématographique (les Académies nationales de cinéma). L’Académie des Arts et Techniques du Cinéma est l'institution qui, en France, organise cette troisième voie de distinction cinématographique, dédiée aux films et aux personnes qui les font."

La création de ce nouveau "César des entrées" est donc un contre-sens avec la raison d’être de cette cérémonie...

Souvent règles varient

Le problème des récentes orientations des César est de vouloir flatter les égos de tous : les grosses comédies populaires (Dany Boon, peut-être Taxi 5 l’année prochaine…), depuis 2011 aussi un maximum d’acteurs et actrices populaires avec désormais 7 noms dans leurs catégories au lieu de 5 (pareil pour la catégorie meilleur réalisateur). Le règlement a même évolué pour que le César du meilleur film et celui du meilleur réalisateur ne coïncident plus. Pour exemple, si 120 battements par minute obtient le César du meilleur film, et si Robin Campillo, son réalisateur, arrive en tête des votes, le César du meilleur réalisateur ira au 2e cinéaste ayant reçu le plus de suffrages (Albert Dupontel ?).

Certes, les Oscars ont aussi évolué au fil des ans. Désormais le meilleur film est calculé de manière complexe avec un système de points: les votants hiérarchisent leurs choix. Un film majoritairement fois cité en 2e ou 3e position a plus de chances de gagner l'Oscar suprême que celui qui a reçu des votes inégaux, même s'il cumule plus de premières places.

Mais, de toute façon, c’est inutile de vouloir faire comme les Oscar sans la même rigoureuse organisation chronométrée…
Oscar : durée 4 heures, durée des remerciements : 45 secondes
César : durée 3 heures (avec 30 minutes en plus de débordement), durée des remerciements depuis 2016: 2 minutes 30 secondes (avec des débordements à 4 minutes)

Un C'hti ou les Tuche plutôt qu'une carte vermeille du 7e art

Chaque année, après chaque cérémonie, le bilan est presque le même : c’était trop long, trop lent, et il y a des voix pour pester car certains favoris du public qui avaient été nommés n’ont pas gagné. L'audience est morne en bonus. La solution est simple : ne pas alourdir certaines catégories en choix et revenir à 5, ne pas rajouter un César des Entrées, et il faut équilibrer le César d’honneur à un talent international avec un hommage à une personnalité chère au public (en 2017 George Clooney et hommage à Jean-Paul Belmondo). Cette année le César d’honneur sera pour Pénélope Cruz, mais aucun hommage n'est prévu, hormis sans doute celui à la défunte Jeanne Moreau (bon courage quand-même pour la séquence nécro : Danielle Darrieux, Jean Rochefort, Mireille Darc, Claude Rich, Emmanuelle Riva, Gisèle Casadesus, Victor Lanoux, Jean-Marc Thibault, Alain Berbérian, Manuel Pradal, Johnny Hallyday...). Cet hommage disparaît, sans doute pour malheureusement faire de la place à ce nouveau César du public…

Pourtant les candidats ne manquent pas: Michel Piccoli, Anna Karina, Claudia Cardinale, Michel Deville, Michael Lonsdale, Jacques Doillon, Jean-Claude Carrière, Michel Legrand, Vladimir Cosma, Robert Hossein, Jean-Pierre Marielle, le Splendid, Alain Chabat, Nicole Garcia, Kristin Scott Thomas, Costa Gavras... la liste est longue. Mais évidemment c'est moins vendeur qu'un Ch'ti ou qu'un Tuche.

Il faut pourtant trouver une idée pour moderniser cette cérémonie jugée un peu ringarde, et la création d’un nouveau César est une bonne idée. Il est souhaitable d’abandonner ce César des Entrées. Danny Boon et autres champions du box-office peuvent être distingués autrement à un autre moment : d’ailleurs en 2015 en amont de la cérémonie ça avait été déjà le cas pour Luc Besson avec une Médaille d'or de l'Académie des arts et techniques du cinéma. Il y a aussi les Trophées du Film français. Et NRJ et TF1 pourraient créer un palmarès sur le modèle des People's Choice Awards et des NRJ Music Awards.

Hors coffret, point de César

Alors, cher Alain Terzian, Président, nous vous proposons la création d’un nouveau César, qui serait un César de la Singularité (tout comme il y a meilleur espoir féminin et masculin pour les acteurs). Ce nouveau César serait enfin une façon de ne plus ignorer lors de la cérémonie la majorité des films plus modestes qui constituent justement la fameuse exception culturelle française et toute la diversité de notre cinéma, ces films qui ont des difficultés à être produits quand manque le financement d’une chaine de télévision… Des vrais films indépendants dont le producteur et le distributeur ne peuvent pas se payer le ticket d'entrée en cotisant pour un coffret luxueux envoyé aux votants par exemple. Mais les critères peuvent être élargis (nombre de salles inférieur à 20, budget inférieur à 2 M€, etc...).

Subjectivement, on aurait plaidé pour ce César de la Singularité pour des films comme:
- Compte tes Blessures de Morgan Simon
- Dans la Forêt de Gilles Marchand
- La Belle Occasion de Isild Le Besco
- Kiss & Cry de Lila Pinell et Chloé Mahieu
- Diane a les Épaules de Fabien Gorgeart

Et ce César est remis à...

Lewis Gilbert (1920-2018): You Only Live Once

Posté par vincy, le 28 février 2018

Presque centenaire. Lewis Gilbert, réalisateur, scénariste, producteur et acteur britannique, né le 6 mars 1920, est mort le 23 février à l'âge de 97 ans. Réalisateur prolifique qui a commencé en filmant des documentaires durant la seconde guerre mondiale pour la Royal Air Force, Lewis Gilbert s'est surtout fait connaître en réalisant trois James Bond: On ne vit que deux fois (avec Sean Connery), L'espion qui m'aimait et Moonraker (avec Roger Moore).

Mais le cinéaste a aussi été l'auteur d'Alfie le dragueur avec Michael Caine, nommé à l'Oscar et au Golden Globe du meilleur film et prix spécial du jury à Cannes en 1966. Il a prouvé un talent polyvalent avec différents genres, du film de guerre au policier en passant par le drame. On lui doit Visa pour Hong Kong (avec Orson Welles), Coulez le Bismark!, Un si bel été (avec Danielle Darrieux), La septième aube (avec Capucine), Les derniers aventuriers (avec Charles Aznavour), immense coprod internationale, ou encore L'éducation de Rita, qui le vit triompher aux Baftas avec le prix du meilleur films (en plus de deux Golden Globes pour les acteurs Michael Caine et Julie Walters).

Au total, il a réalisé une quarantaine de films entre 1945 et le début des années 2000, avec des acteurs aussi réputés que Kenneth More, William Holden, Dick Bogarde, Ernest Borgnine, Candice Bergen, Olivie de Havilland ou Michael York.

Fils de la balle (ses parents travaillaient dans le music-hall) et lui même acteur quand il était enfant, Lewis Gilbert a connu de nombreux succès au box office, grâce à une mise en scène efficace et des sujets dramatiques intenses. Il a appris son méteir en étant documentariste et assistant réalisateur d'Alfred Hitchcock (La taverne de la Jamaïque).

Lui qui a connu le succès et les cérémonies d'Oscars s'étonnait encore, avec une joie non dissimulée, de voir que certains de ses films continuaient de plaire au public, des décennies plus tard.

Le ruban blanc pour ne plus jamais dire #MeToo

Posté par redaction, le 27 février 2018

Des dizaines de productrices, réalisatrices, scénaristes, actrices ont accompagné un appel lancé par la Fondation des femmes mardi 27 février.

Quelques mois après l'Affaire Weinstein et ses conséquences, et notamment le mouvement #MeToo, le cinéma français embraye sur cette vague de fond pour que cesse les violences faites aux femmes. A l'instar de l'opération Time's Up aux Etats-Unis, elles/ils appellent à donner des fonds pour aider la Fondation des femmes à pouvoir aider des associations qui agissent pour protéger, assister et défendre les victimes. Un hashtag #MaintenantOnAgit est mis en place par la même occasion.

Jeanne Balibar, Julie Bertuccelli, Sandrine Bonnaire, Valérie Bonneton, Isabelle Carré, Cécile Cassel, Camille Chamoux, Camille Cottin, Valérie Donzelli, Mélanie Doutey, Anaïs Demoustier, Virginie Efira, Andréa Ferreol , Audrey Fleurot,  Sara Forestier, Julie Gayet, Adèle Haenel, Agnès Jaoui, Camélia Jordana, Diane Krueger, Aïssa Maïga,  Tonie Marshall, Chiara Mastroianni, Anna Mouglalis, Sabrina Ouazani, Vanessa Paradis, Clémence Poésy, Firmine Richard, Céline Sallette, Céline Sciamma, Leila Slimani, Rebecca Zlotowski, Christine and The Queens font partie des signataires de cet appel.

Les César en blanc

L'Académie des César, soucieuse que la cérémonie de vendredi ne devienne pas une tribune incontrôlable, a décidé de soutenir l'initiative, qu'elle qualifie de "constructive, positive et concrète". Elle demande à ses 1700 invités d'exprimer leur solidarité avec le mouvement "en portant toutes et tous le ruban blanc, symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes. Il sera distribué à l’entrée de la Salle Pleyel."

Finies les robes en noir des Golden Globes. On opte pour un ruban blanc, comme il y a un ruban rouge pour les victimes du Sida. Mais cela suffira-t-il? Il est facile d'épingler un ruban. Les médias relaient bien les différentes prises de paroles. Les César offriront certainement un espace pour un discours militant. Même si on voit mal un grand déballage. En France, aucune personnalité n'a été accusée de harcèlement ou agression sexuelle. Un silence étrange dans la planète cinéma (alors que des Etats-Unis à la Corée du sud, en passant par le Canada les cas ne manquent pas que ce soit dans le cinéma, les spectacles vivants ou la littérature).

Plus grave, et plus concret, les inégalités perdurent: un producteur sur six nommé aux César est une femme, un réalisateur sur dix nommé aux César est une femme. Les écarts salariaux sont énormes (environ 40% entre un cinéaste et une cinéaste), d'autant que les réalisatrices n'ont pas accès aux films à gros budgets. Ce ruban blanc rappellera également que la France, qui pourtant est l'un des cinémas les plus féminisés du monde, ne traite pas les femmes avec égalité.

Appel de la Fondation des femmes

On a subi. Quels que soient nos lieux de vie, nos métiers, nos origines, nous avons subi ou en avons été les témoins de sexisme ou de violences.

On a enduré. Nous sommes passées outre. Nous avons essayé de faire comme si de rien n’était. Nous avons ravalé notre indignation pour avancer.

On s’est tu. Souvent, nous n’avons rien dit. Par crainte. Par habitude. Pour oublier. Ou parce que nous espérions être l’exception plutôt que la règle.

On a crié. Alors que certaines parlaient depuis longtemps sans être entendues, il y a quelques mois, des actrices ont percé le mur du silence.

On a balancé. Elles ont ouvert la voie. A travers le monde, des millions de femmes leur ont fait écho. Grâce aux réseaux sociaux, elles ont mis en commun leur vécu.

On a dénoncé. De nombreuses femmes ont alors pour la première fois trouvé le courage de porter plainte.

On a rassemblé. Parce que nous sommes convaincues que demain ne doit pas ressembler à hier ou à aujourd’hui.

On a polémiqué. Nous vivons toutes le sexisme mais nous ne sommes pas toutes d’accord sur la façon d’y répondre. Parce que nous ne vivons pas les agressions de la même manière.

Maintenant on agit. Nous sommes différentes mais avons une même envie d’agir. Nous voulons créer un présent plus doux pour celles qui souffrent aujourd’hui, et un avenir apaisé pour nos filles et nos fils. Les femmes victimes de violence méritent que les associations qui les accompagnent aient les moyens de le faire dignement. Nous sommes inquiètes : mal accompagnées, les femmes sont vulnérables face à la justice. Il est temps d’agir. Ensemble, soutenons celles et ceux qui œuvrent concrètement pour qu’aucune n’ait plus jamais à dire #MeToo. Donnons.

L’ensemble des dons sera redistribué à des associations reconnues pour leur engagement sur le terrain, leur expertise et leur efficacité, et dont leur sélection et la bonne utilisation de leurs fonds sont garanties par un Comité d’expertes.

Le Prix Daniel Toscan du Plantier 2018 pour Les Films de Pierre

Posté par vincy, le 27 février 2018

© © Marie-Pierre Magherini - ENS Louis Lumière pour l'Académie des César 2018

Le Prix Daniel Toscan du Plantier 2018 a été décerné à Marie-Ange Luciani et Hugues Charbonneau, fondateurs des Films de Pierre. Leur société a produit notamment 120 battements par minute, de Robin Campillo.

"Marie-Ange Luciani et Hugues Charbonneau ont été élus au terme d’un vote effectué par un collège électoral de 1171 votants, composé des cinquante membres de l’Assemblée Générale de l’Académie, ainsi que tous les artistes et techniciens ayant fait l’objet d’une nomination aux César, depuis 2008" indique le communiqué de l'Académie. Le Prix Daniel Toscan du Plantier récompense chaque année une productrice ou un producteur qui a marqué l’année cinématographique.

La modeste structure, créée en 2007, a déjà produit Eastern Boys de Campillo, L'armée du salut, le premier film de l'écrivain Abdellah Taïa, Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou, le documentaire de Pierre Thoretton, ou encore La Surface de réparation de Christophe Régin, sorti en début d'année.

Avec 120 battements par minute, Les Films de Pierre (du nom de Pierre Bergé, disparu l'an dernier et qui avait initié cette société), ont connu leur plus gros succès : 835000 spectateurs en France, près de 200000 supplémentaires à l'international, un Grand prix du jury à Cannes, 6 prix Lumière et 10 nominations aux César.

Le prix Daniel Toscan du Plantier a déjà récompensé Pathé Renn Productions, Why Not Productions (trois fois), La Petite Reine, Les Films du Poisson, Les Productions du Trésor, Everybody on Deck, Les Films du Worso (deux fois) et Mandarin Cinéma.