Le duo Philippe Lacheau – Tarek Bouladi champion de la rentabilité en 2017

Posté par vincy, le 26 février 2018

philippe lacheau tarek boudali épouse-moi mon pote

Le duo Philippe Lacheau / Tarek Boudali remportent les médailles d'or et d'argent des films les plus rentables en salles en 2017 selon le calcul opéré par le Film Français. Alibi.com et Epouse-moi mon pote, tous deux distribués par StudioCanal, affichent ainsi une rentabilité de 157%, loin devant la médaille de bronze, Patients, réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir, qui se "contente" d'une rentabilité de 107%.

Ce trio de tête fait apparaitre quelques éléments intéressants: d'une part, les cinéastes sont issus d'une même génération, (les quatre sont nés entre 1977 et 1980). Deux de ces trois longs métrages sont des premiers films. Enfin, aucun des réalisateurs n'a été formé dans une école de cinéma: ils viennent de la télévision ou de la musique.

Au total, il y a 29 films qui affichent un quotient de plus de 25% de rentabilité, ce taux où l'on considère que l'amortissement d'un film est réalisé, mais qui ne permet pas de déterminer les gains réels des producteurs, selon les estimations du magazine de la profession. De plus, un film se rentabilise de multiples manières sur la longueur: , entrées internationales, vidéo à la demande, dvd/blu-ray, passages télévisés. Enfin, les trois ont bénéficié de budgets moyens (entre 4 et 8 millions d'euros).

Peu de grosses productions se distinguent dans ce classement: Le sens de la fête (8e, 68%), Raid Dingue, le film le plus cher de l'année hors productions Europacorp (13e, 44%), Au revoir là-haut (21e, 34%) et Sahara (25e, 30%) sont des exceptions. A l'autre bout du spectre, des films au devis supérieur à 10M€ se sont plantés: Happy End, D'après une histoire vraie, Mes trésors, Le redoutable, Stars 80 la suite, Zombillénium et Gangsterdam.

Parmi les petits budgets (inférieurs à 3M€), quelques uns ont raflé la mise : Mon garçon (6e, 70%), Corporate (19e, 37%), Jeune femme (22e, 32%), Pour le réconfort (27e, 29%), Un beau soleil intérieur (28e, 29%).

Côté distributeurs, enfin, certains démontrent un beau savoir-faire. Studiocanal classe 5 films dans les 29 premiers (en plus des deux premiers, , Ce qui nous lie, Sahara), Gaumont 4 (outre le 3e, Le sens de la fête, Au revoir là-haut, Marie-Francine), tout comme Diaphana (Mon garçon, La villa, Aurore, Corporate). Quelques distributeurs indépendants font aussi une belle opération comme Pyramide (Petit paysan, 10e), Memento (120 battements par minute, 11e, Sage-femme, 20e), Shellac (Jeune femme), UFO (Pour le réconfort), et Ad vitam (Un beau soleil intérieur).

Qui est Anthony Bajon, Ours d’argent du meilleur acteur?

Posté par vincy, le 25 février 2018

Anthony Bajon a 23 ans. Et il est le 7e acteur français primé par un Ours d'argent d'interprétation masculine à Berlin, succédant à Jean Gabin (récompensé en 1959 et 1971), Jean-Pierre Léaud (1966), Michel Simon (1967), Jean-Louis Trintignant (1968), Michel Piccoli (1982) et Jacques Gamblin (2002). Rien que ça.

"J'ai beaucoup prié pour avoir cet Ours), c'est tout à fait incroyable, c'est un rêve pour moi", a déclaré le comédien devant la presse après la cérémonie. "Je me sens en fait comme un enfant qui ne peut pas contrôler ses émotions", a-t-il ajouté.

Anthony Bajon aime le sport. Du vélo au foot, du judo au ski. Formé au Studio Muller, le jeune comédien a été découvert au cinéma dans Les Ogres de Léa Fehner il y a quatre ans. On l'a ensuite croisé dans Médecin de campagne de Thomas Lilti, Rodin de Jacques Doillon, Marilyne de Guillaume Gallienne, L'embarras du choix de Eric Lavaine et Nos années folles d'André Téchiné. Avec La Prière de Cédric Kahn, qui lui a valu son Ours berlinois, il obtient son premier grand rôle de cinéma.

"Anthony a passé le casting au même titre que les autres. C'est lui qui avait le plus grand spectre de jeu. Il a quelque chose de candide", a estimé le réalisateur Cédric Kahn, interrogé par l'AFP. Le réalisateur a déclare qu'il cherchait "un garçon avec beaucoup de présence, d’intensité, de violence, mais aussi une forme de candeur, un lien fort à l’enfance. Et qui soit assez indéfinissable socialement. Un acteur capable d’habiter les creux du récit. Autant dire beaucoup de qualités pour un jeune comédien." Ajoutant: "Et pour moi, Anthony avait tout ça."

Dans La Prière, il incarne Thomas. Pour sortir de la dépendance à la drogue, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens toxicos qui se soignent par la prière et le travail. Il va y découvrir l'amitié, la règle, l’amour et la foi…

Anthony Bajon a aussi été vu dans plusieurs cours métrages (dont Magic World de Julien Hosmalin et Petit homme de Jean-Guillaume Sonnier) et à la télévision (dont Section zéro d'Olivier Marchal, Jeux d'influence de Jean-Xavier De Lestrade et Ad vitam de Manuel Shapira et Thomas Cailley).

Autant dire que depuis quelques années, il ne chôme pas. Il a débuté sur les planches avec pas mal de mises en scène d'Akim Ben Hafsia et de Jean-Pierre Jacovella.

La Prière sort dans les salles françaises le 21 mars.

Berlin 2018: Touch Me Not d’Adina Pintilie, Ours d’or et meilleur premier film

Posté par vincy, le 24 février 2018

touche me not

Le palmarès officiel de la 68e Berlinale fait la part belle aux réalisatrices: Ours d'or (et meilleur premier film toutes sections confondues) pour Adina Pintilie, Grand prix du jury pour Malgorzata Szumowska, Ours d'or du court métrage pour Ines Moldavsky, le Prix du meilleur documentaire pour Ruth Beckermann.

En déjouant les pronostics, le jury a réservé pas mal de surprises, s'assurant de créer des déceptions (notamment pour Dovlatov, qui repart avec un maigre prix, ou Utøya 22. juli (U – July 22) et In den Gangen, oubliés. Mais il colle aussi à des films déjà distingués par d'autres prix berlinois comme Las Herederas, Prix Alfred Bauer et Prix d'interprétation féminine, qui avait gagné les faveurs de la Fipresci.

Le cinéma européen, et surtout d'Europe de l'Est, et le cinéma latino-américain squattent le palmarès qui a snobé quasiment toute la sélection hollywoodienne. On notera quand même que Wes Anderson repart avec un prix de la mise en scène avec son film d'animation L'île aux chiens. Un film animé couronné par ce prestigieux prix est assez exceptionnel en soi.

Enfin, c'est un jeune acteur français, qui a quand même dix ans de carrière derrière lui, qui a raflé l'Ours d'argent dans sa catégorie pour La prière de Cédric Kahn, seul film français récompensé à Berlin cette année.

Nos pronostics et favoris dans la course à l’Ours d’or
Retour sur la compétition
Tous les prix parallèles de la 68e Berlinale
Les actualités et les films de la 68e Berlinale

Ours d'or: Touch Me Not de Adina Pintilie

Ours d'argent - Grand prix: Twarz (Mug) de Malgorzata Szumowska

Ours d'agent - Prix Alfred Bauer (Nouvelles perspectives): Las herederas de Marcelo Martinessi

Ours d'argent - meilleur réalisateur: Wes Anderson pour L'île aux chiens

Ours d'argent - meilleure actrice: Ana Brun pour Las herederas de Marcelo Martinessi

Ours d'argent - meilleur acteur: Anthony Bajon pour La prière de Cédric Kahn

Ours d'argent - meilleur scénario: Manuel Alcalá & Alonso Ruizpalacios pour Museo

Ours d'argent - contribution artistique: Elena Okopnaya pour les costumes de Dovlatov d’Alexey German Jr

Ours d'or du meilleur court métrage: The Men Behind the Wall d'Ines Moldavsky

Ours d'argent - Prix du jury (court métrage): Imfura de Samuel Ishimwe

Prix du court métrage Audi: Solar Walk de Reka Bucsi

GWFF Best First Feature Award (Premier film toutes sections confondues): Touch Me Not de Adina Pintilie
Mention spéciale: An Elephant Sitting Still de Hu Bo

Glashütte Original – Documentary Award (Documentaire toutes sections confondues): Waldheims Walzer de Ruth Beckermann
Mention spéciale: Ex Pajé (Ex Shaman) de Luiz Bolognesi

Berlin 2018 : nos pronostics et favoris dans la course à l’Ours d’or

Posté par MpM, le 24 février 2018

Voilà, les 18 films de la compétition ont été montrés et vus, le jury de Tom Tykwer s’est réuni pour délibérer, et on connaîtra ce soir le film qui succédera à Corps et âme de Ildiko Enyedi au Panthéon des Ours d’or. En attendant, on n’a pas pu résister au plaisir de quelques pronostics.

Ours d’or / Ours d’argent du meilleur film


Les voies des jurys sont impénétrables, mais on aimerait voir récompensés des films qui allient un message fort à une certaine virtuosité formelle. On pense évidemment à Dovlatov d’Alexey German Jr, à la mise en scène aérienne et brillante, qui fait l’éloge de l’art et de la liberté d’expression, mais aussi à L’île aux chiens de Wes Anderson, film d’aventures drôle et engagé, qui tient un discours intelligent sur la responsabilité politique et le refus de l’intolérance ou de la ségrégation. Et puis un seul film d'animation a remporté un Ours d'or en 67 éditions : Le voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki... en 2002. Il est temps d'écrire un 2e chapitre de cette histoire-là.

Si le jury a choisi d’être radical, il peut également aller vers les 4h du nouveau film de Lav Diaz (Season of the devil), œuvre hypnotique certes longue et rébarbative mais à la portée symbolique, politique et même cinématographique indéniable.

Ours d’argent du meilleur réalisateur


Là encore, Dovlatov semble le candidat idéal, tant Alexey German Jr excelle à rendre vivantes et captivantes les scènes de soirées et de conversations passionnées dans le Leningrad artistique de la fin des années 70. Sa caméra en apesanteur donne l’impression au spectateur d’évoluer lui-même au milieu des personnages.

On a également été séduit par les fulgurances formelles de The real estate de Axel Petersén et Mans Mansson, qui font baigner l’intrigue au départ peu engageante (une sombre histoire d’immeuble mal géré) dans une atmosphère de cauchemar halluciné. Les gros plans sur le visage de l’héroïne, les teintes blafardes, la musique dense qui insuffle sa propre tonalité au récit en font ce que l’on a vu de plus singulier et de plus cinématographiquement inventif en compétition cette année. Bien sûr, cela en fait aussi le prétendant idéal pour le fameux prix Alfred Bauer destiné à un film "qui ouvre de nouvelles perspectives".

Utoya 22. Juli d'Erik Poppe, pour le côté performance, a également ses chances. Quoi que l’on pense du film sur le fond, difficile de ne pas reconnaître la prouesse de cet unique plan séquence de 72 minutes qui garde le spectateur sous une tension quasi insoutenable. Le récompenser est cela dit à double tranchant : valider l’impressionnant dispositif narratif utilisé par Erik Poppe, mais aussi valoriser ce que certains lui reprochent justement : la mise en scène de l’horreur.

Plus classiques, mais tout aussi efficaces, Gus van Sant (T'inquiète pas, il n'ira pas loin à pied) et Emily Atef (Trois jours à Quiberon) mériteraient eux aussi un prix de mise en scène. Le premier propose un film assez découpé qui met parfaitement en valeur le destin hors normes de son personnage tandis que la seconde  excelle dans la mise en scène des relations du quatuor formé par Romy Schneider, son amie, le journaliste et le photographe.

Et même si l’on n’aime guère le film, Mein Bruder heißt Robert und ist ein Idiot de Philip Gröning fait par moments preuve d’un naturalisme lumineux qui aurait de quoi subjuguer un jury réceptif à ce type de cinéma.

Ours d’argent du meilleur scénario


Pig de Mani Haghighi serait le candidat idéal pour ce prix qui récompenserait parfaitement l’esprit du film et sa volonté de tourner en dérision le si rigide régime iranien, tout en reconnaissant ses faiblesses formelles et sa dérive vers la série Z grotesque dans une deuxième partie plus faible.

Plus classiquement, tous les films cités pour l'Ours d'or peuvent également prétendre à un prix de scénario, avec une petite préférence pour L'île aux chiens de Wes Anderson, dont l'écriture sophistiquée et ultra complexe transcende la simplicité de l'intrigue.

Prix d’interprétation


Sans hésiter, nous remettrions le prix de la meilleure actrice à Marie Baümer pour Trois jours à Quiberon d'Emily Atef. L’actrice est non seulement très juste dans l’exubérance comme dans le désespoir, mais elle parvient en plus à s’oublier totalement derrière le rôle de Romy Schneider. Si dans le premier quart d’heure du film, on voit encore la comédienne interprétant un rôle, très vite il n’y a plus que Romy, irradiant de cette indescriptible grâce, de cette énergie et de cette sincérité qui bouleversent tout ceux qui la rencontrent.

Mais il y a une forte concurrence pour le prix d'interprétation féminine, en raison d'une édition riche une fois encore en beaux rôles féminins. On penserait donc assez logiquement à Ana Brun, l'interprète principale de Las herederas de Marcelo Martinessi, qui tient parfaitement sa partition de femme mûre retrouvant peu à peu un sens à sa vie, à Léonore Ekstrand qui est sans cesse sur le fil dans The real estate, ainsi qu'à Andrea Berntzen littéralement omniprésente dans Utoya 22. Juli qu'elle porte quasiment à elle toute seule. Sans son impeccable performance, le film s'écroulerait, et c'est là encore typiquement le genre de rôle récompensé dans les festivals.

Enfin, s’il va vers la facilité, le jury peut aussi récompenser Isabelle Huppert, très bien dans Eva de Benoit Jacquot, ou offrir un double prix d’interprétation aux deux mères (la naturelle et l’adoptive, c'est-à-dire respectivement Alba Rohrwacher et Valeria Golino) du très basique Mia figlia de Laura Bispuri.


Côté acteurs, évidemment Joaquin Phœnix semble un choix évident tant il est parfait (et méconnaissable) en John Callahan chez Gus van Sant. Mais Joaquin est toujours parfait, et ne peut pas pour autant rafler tous les prix d’interprétation masculine de la planète. On pencherait alors pour le comédien de Dovlatov (Milan Maric). Le jeune acteur de La prière de Cédric Kahn (Anthony Bajon) est aussi un bon candidat.

Et pourquoi ne pas récompenser le casting complet de Lav Diaz ou, plus audacieux, celui de L’île aux chiens ?  Les palmarès doivent aussi servir à ça, distinguer des performances singulières et ne pas toujours aller vers l'évidence...

Berlin 2018: tous les prix parallèles de la 68e Berlinale

Posté par vincy, le 24 février 2018

FIPRESCI (critique internationale)

Compétition
Meilleur film: Las herederas (The Heiresses) de Marcelo Martinessi

Panorama
Meilleur film: River’s Edge de Isao Yukisada

Forum
Meilleur film: An Elephant Sitting Still de Hu Bo

Prix des lecteurs du Berliner Morgenpost

Meilleur film: Dovlatov d'Alexey German Jr

Prix des lecteurs du Tagesspiegel

Meilleur film: L'empire de la perfection (In the Realm of Perfection) de Julien Faraut

Guild Film Prize

Meilleur film: In den Gängen de Thomas Stuber

CICAE Art Cinema Award

Panorama
Meilleur film: Tinta Bruta (Hard Paint) de Marco Reolon et Filipe Matzembacher

Forum
Meilleur film: Teatro de guerra (Theatre of War) de Lola Arias

Jury œcuménique

Compétition
Meilleur film: In den Gängen de Thomas Stuber
Mention spéciale: Utøya 22. juli (U – July 22) d'Erik Poppe

Panorama
Meilleur film: Styx de Wolfgang Fischer

Forum
Meilleur film: Teatro de guerra (Theatre of War) de Lola Arias

Label Europa Cinéma

Meilleur film: Styx de Wolfgang Fischer

Section Panorama

Prix du public (fiction): Profile de Timur Bekmambetov
2e place: Styx de Wolfgang Fischer ; 3e place: L‘Animale de Katharina Mueckstein
Prix du public (documentaire): The Silence of Others d'Almudena Carracedo et Robert Bahar
2e place: Partisan de Lutz Pehnert, Matthias Ehlert et Adama Ulrich ; 3e place: O processo de Maria Augusta Ramos

Teddy Awards

Meilleur film: Tinta Bruta (Hard Paint) de Marco Reolon et Filipe Matzembacher
Meilleur documentaire: Bixa Travesty (Tranny Fag) de Claudia Priscilla et Kiko Goifam
Meilleur court métrage: Three Centimetres (Generation) de Lara Zeidan
Prix du jury: Obscuro Barocco d'Evangelia Kranioti
Prix Nouveau Talent: Retablo d'Alvaro Delgado-Aparicio
Prix des lecteurs (Mannschaft Magazin): Las Herederas (The Heiresses) de Marcelo Martinessi

Caligary Film Prize

Meilleur film: La casa lobo (The Wolf House) de Cristóbal León and Joaquín Cociña

Peace Film Prize

Meilleur film: The Silence of Others d'Almudena Carracedo and Robert Bahar

Heiner Carow Prize

Meilleur film: Styx de Wolfgang Fischer

Section Generation 14Plus

Jury jeunes
Ours de cristal du meilleur film: Fortuna de Germinal Roaux
Mention spéciale: Retablo d'Alvaro Delgado-Aparicio
Ours de cristal du meilleur court métrage: Kiem Holijanda de Sarah Veltmeyer
Mention spéciale: Je fais où tu me dis (Dressed for Pleasure) de Marie de Maricourt

Jury international
Grand prix du jury: Fortuna de Germinal Roaux
Mention spéciale: Dressage de Pooya Badkoobeh
Prix spécial du jury pour un court métrage: Juck d'Olivia Kastebring, Julia Gumpert et Ulrika Bandeira
Mention spéciale: Na zdrowie! (Bless You!) de Paulina Ziolkowska

Section Generation KPlus

Jury enfants
Ours de cristal du meilleur film: Les rois mongols (Cross My Heart) de Luc Picard
Mention spéciale: Supa Modo de Likarion Wainaina
Ours de cristal du meilleur court métrage: A Field Guide to Being a 12-Year-Old-Girlde Tilda Cobham-Hervey
Mention spéciale: Snijeg za Vodu (Snow for Water) de Christopher Villiers

Jury international
Grand prix du jury: Sekala Niskala (The Seen and Unseen) de Kamila Andini
Mention spéciale: Allons enfants (Cléo & Paul) de Stéphane Demoustier
Prix spécial du jury pour un court métrage: Jaalgedi (A Curious Girl) de Rajesh Prasad Khatri
Mention spéciale: ena d’aragoste (Lobster Dinner) de Gregorio Franchetti

Section Perspektive Deutsches Kino

Meilleur film: Überall wo wir sind (Everywhere We Are) de Veronika Kaserer
Kompagnon Fellowships: When a Farm Goes Aflame, the Flakes Fly Home to Bear the Tale de Jide Tom Akinleminu ; Blutsauger de Julian Radlmaier

Berlinale Co-Production Market

Eurimages Co-Production Development Award: The War Has Ended de Hagar Ben Asher
VFF Talent Highlight Award: Tropical Memories de Shipei Wen
ARTE International Prize: The War Has Ended de Hagar Ben Asher

Guillaume Canet prépare la suite des « Petits mouchoirs »

Posté par vincy, le 24 février 2018

Guillaume Canet en parle depuis la sortie de Rock n'Roll il y a un an. C'est l'actrice Valérie Bonneton qui a confirmé l'information sur Europe 1 mercredi: Les petits mouchoirs auront une suite, au titre très Pialat, Nous finirons ensemble. Dès le lendemain, Guillaume Canet a confirmé les nformations en postant sur Instagram une photo du scénario, coécrit avec Rodolphe Lauga.

Le tournage devrait débuter au printemps et réunira une grande partie du casting du premier film. La sortie est prévue pour 2019.

Les petits mouchoirs, qui flirtait avec les films de bande des années 1970, rassemblait François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Gilles Lellouche, Valérie Bonneton, Pascale Arbillot, Laurent Lafitte, Louise Monot et Anne Marivin. Le film racontait un été pas comme les autres pour un groupe d'amis, habitué à passer les vacances au Cap Ferret chez Max et Véro. Mais l'un des leurs, Ludo (Jean Dujardin) est victime d'un grave accident de la route et se trouve entre la vie et la mort. Malgré ça, ils décident de partir en vacances. Bref "quand un ami est dans la merde, mieux vaut rester à ses côtés plutôt que de partir en vacances !" écrivait-on à l'époque, avertissant que ce mélodrame était "un film beaucoup moins choral que lacrymal".

Sorti en 2010, Les Petits Mouchoirs, avait attiré 5 500 000 spectateurs dans les salles françaises. Le film avait été deux fois nommé aux César dans les catégories du meilleur second-rôle (pour Gilles Lellouche et Valérie Bonneton).

Berlin 2018 : retour sur la compétition

Posté par MpM, le 23 février 2018

Alors que le 68e festival de Berlin touche à sa fin, il est temps de dresser un premier bilan des grandes tendances de cette compétition, l'avant-dernière orchestrée par Dieter Kosslick. Depuis une grosse dizaine d’années, il y a à Berlin des constantes fortes, avec notamment une compétition ouverte à des premiers films ou des auteurs ne bénéficiant pas (encore) d’une grande reconnaissance internationale, mais aussi des œuvres singulières, clivantes ou engagées. À ce titre, le festival demeure cette année encore un festival politique et social, particulièrement ancré dans son époque.

Politique et engagement


On l’a vu notamment avec le choix du film d’ouverture, L’île aux chiens de Wes Anderson, qui en plus d’être un divertissement brillant et virtuose, aborde frontalement la question de la ségrégation et de la corruption politique. D'accord, ce sont des chiens qui sont exilés sur une île déserte et abandonnés à leur sort (en l’occurrence une extermination programmée), mais le message est malgré tout transparent, et rappelle les heures les plus sombres de l’histoire passée et contemporaine.

Dans un autre style, Dovlatov d’Alexey German Jr défend avec virulence la liberté d’expression et la nécessité de l’engagement dans l’art. Il plane sur cette vision tragique de l’URSS de la fin des années 70 l’ombre de la Russie actuelle, tenue de main de fer par Vladimir Poutine.

Autre région du monde, même procédé, puisque Lav Diaz propose quant à lui un parallèle saisissant entre les Philippines de la fin des années 70 (encore) et celles d'aujourd'hui. Le constat est d’autant plus glaçant que Season of the devil est une tragédie désespérée sur les exactions de la dictature Marcos dans laquelle tout embryon d’espoir est annihilé méthodiquement par l’absence totale d’humanité ou de compassion des oppresseurs.

Enfin, Pig de Mani Haghighi est une farce au vitriol sur la société iranienne qui met en scène un réalisateur frappé par une interdiction de tourner (sujet plutôt tabou) et menacé par un serial killer puritain qui se déguise en cochon. Il n’y a probablement pas grand chose, dans ce film outrageusement irrévérencieux, qui plaise au régime de Téhéran, ou ne le tourne pas en ridicule, du réalisateur fan de death metal au couple très libre qu’il forme avec sa femme.

Comment filmer l'horreur ?


On peut ajouter un film qui n’est pas à proprement parler politique, mais qui parle viscéralement de notre époque. Utoya 22. Juli de Erik Poppe relate en temps réel la prise d’assaut du camp des jeunes travaillistes norvégiens sur l’île d’Utoya le 22 juillet 2011. Il suit pour cela en un unique plan séquence de 72 minutes le personnage de Kaja, une jeune fille prise dans la terreur de l’attentat obsédée par la nécessité de retrouver sa jeune sœur. Le film ne montre jamais le point de vue du tireur (celui-ci n’apparaît que fugacement dans un plan, sous la forme d’une silhouette) ni les fusillades et c’est le son (détonations et cris) qui apporte la dimension anxiogène au récit.

Erik Poppe trouve la bonne distance entre une vision purement documentaire qui montrerait trop de choses, et un regard totalement épuré de violence, qui sonnerait faux. Il livre ainsi un film terrifiant, mais pas tire-larmes, qui réveille douloureusement les souvenirs des nombreux attentats ayant émaillé les dernières années. Il pose surtout  la question de comment filmer, aujourd'hui, ce genre d’histoire qui jusqu'il y a peu, appartenait principalement à l'univers du jeu vidéo (les fameux shoot them up), ou du film d’horreur. Il interroge notre regard de spectateur et montre l'irréversible contamination de la réalité par ce qui n'était que de la fiction, puis de la fiction par ce qui est devenu une réalité. Comment, dès lors, « refictionnaliser » cette réalité sans paraître obscène, maladroit ou manipulateur ? Erik Poppe s’y essaye comme il peut, et n’échappe pas à quelques clichés de mise en scène, des réflexes romanesques de metteur en scène. Mais ce faisant, il propose une oeuvre dense et forte qui livre un regard sans ambiguïté sur les événements d'Utoya.

Personnages réels


La réalité, globalement, était au cœur de nombreux films sélectionnés cette année, notamment à travers plusieurs personnages réels incarnés à l'écran : Sergueï Dovlatov, l’écrivain russe dont on a déjà parlé, mais aussi la comédienne Romy Schneider (Trois jours à Quiberon d’Emily Atef) et le cartooniste John Callahan (T'inquiète pas, il n'ira pas loin à pied de Gus van Sant). Aucun des trois n'est un biopic au sens strict du terme, mais tous racontent un moment particulier de la vie du personnage. Alexey German Jr s'intéresse à 5 jours de la vie de Dovlatov, Emily Atef à trois, et Gus van Sant propose plusieurs récits imbriqués qui racontent le parcours de Callahan entre le jour où il a eu un accident de voiture qui l'a paralysé, jusqu'au moment où il a atteint une certaine notoriété. C'est probablement le film le plus classique des trois, avec une construction en flash-backs et suffisamment de références au passé du personnage pour que l'on ait un large aperçu de son existence et de sa personnalité. Le cinéaste américain réussit un film drôle et profond, bien réalisé, qui délivre discrètement un message d'espoir et de courage.

Trois jours à Quiberon joue sur un registre plus intime, en racontant les coulisses d'une interview devenue célèbre que Romy Schneider donna en 1981 au magazine Stern. Elle s'y livre tout entière, fragile et perdue, laissant entrevoir des failles qui l'ont hantée toute sa vie. Le quatuor d'acteurs fonctionne admirablement (à commencer par l'incroyable Marie Baümer qui joue une Romy plus vraie que nature) et l'on découvre, au-delà de l'actrice, un personnage de femme écartelée entre sa passion pour son métier et son amour pour ses enfants, sévèrement jugée justement parce qu'elle est une femme assoiffée de liberté, et contrainte à une fuite en avant mortifère. Emily Atef trouve le ton juste pour réaliser un portrait sincère et sensible sans gommer les aspérités et les contradictions de son personnage.

Femmes de tête


Cela semble d'ailleurs une tradition à Berlin : tous les ans, les femmes sont sur le devant de la scène et marquent la compétition. Cette année ne fait pas exception, avec bien sûr le très beau personnage de Romy Schneider, et celui, très fort, de Kaja dans Utoya 22. Juli. On peut également parler de Las Herederas de Marcelo Martinessi, dans lequel une femme laissée seule suite à l'emprisonnement de sa compagne reprend peu à peu sa vie en main et redécouvre ses propres désirs ;  Eva de Benoit Jacquot, avec son personnage de prostituée femme fatale à la force de caractère terrible ; Figlia mia de Laura Bispuri dans lequel deux femmes se disputent l'amour d'une petite fille ; Damsel de David et Nathan Zellner, qui met en scène une jeune femme de l'Ouest américain qui mène tous les personnages masculins par le bout du nez ; Isle of dog de Wes Anderson et son étudiante dure à cuire ; Season of the devil de Lav Diaz et la jeune médecin qui se dresse face aux oppresseurs de son village...

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James Bond 25: Danny Boyle s’invite dans la liste des réalisateurs potentiels

Posté par vincy, le 23 février 2018

Le tournage du prochain James Bond ne commencera pas avant quelques mois. Aussi il faut bien lâcher de temps en temps quelques informations afin de faire monter le buzz. On sait désormais que Daniel Craig retrouvera le costard de 007 pour la dernière fois. Désormais c'est le choix du réalisateur qui succèdera à Sam Mendes qui fait l'objet de spéculations. Selon Variety, Danny Boyle serait en haut de la liste.

Le réalisateur oscarisé de Slumdog Millionaire a souvent affirmé, comme beaucoup d'autres, qu'il rêvait de filmer un James Bond. Pour l'instant aucun contrat n'est en cours de signature. D'une part, Danny Boyle se concentre sur sa série Trust et développe un autre projet pour Working Title - un projet qu'il peut facilement reporté en cas de tournage d'un 007. D'autre part, Yann Demange ('71) est toujours sur les rangs, même si sa faible notoriété joue contre lui. A moins que son nouveau film, White Boy Rick, avec Matthew McConaughey et Jennifer Jason Leigh, qui pourrait être à Cannes, ne lui procure une réputation indéniable.

Une chose est certaine, Eon veut un cinéaste qui maîtrise le découpage cut et capable de rafraîchir le style de la franchise.

Danny Boyle présente d'autres avantages. En tant que metteur en scène des cérémonies des Jeux Olympiques de Londres en 2012, il s'était frotté à James Bond en filmant Daniel Craig venant chercher la Reine d'Angleterre pour qu'elle accède au stade par hélicoptère. Avec le scé,ariste John Hodge, son partenaire d'écriture sur ses premiers films, il rédige un script autour de l'espion de sa majesté. Autrement dit, si le scénario plaît aux producteurs, ce sera le 25e James Bond par Danny Boyle. Sinon, on reprendra Neal Purvis et Robert Wade pour écrire les suites de 007, M, Q & co et Yann Demange pourrait être le Plan B.

Reste toujours en suspens les hypothèses qui couraient cet été mais pour cela, il faudra bousculer le planning de Denis Villeneuve ou celui de David Mackenzie.

Edito: La forme de l’or

Posté par redaction, le 22 février 2018

Que nous disent les Oscars cette année? Au-delà de l'ouverture au genre, d'une féminisation dans certaines catégories et d'une ouverture aux minorités, il y a quelque chose qui frappe: les 9 films nommés traversent l'histoire contemporaine.

On part ainsi de mai 1940 avec Les heures sombres et Dunkerque. Le Royaume Uni, la guerre, Churchill. Puis ce sont les années 1950, dans le chic londonien, avec un couturier et sa muse venue de l'Est dans Phantom Thread. On passe en 1962 en pleine Guerre froide avec La forme de l'eau. A la fin des années 1960 et au début des années 1970, avec un scandale politico-médiatique sur la guerre du Vietnam dans Pentagon Papers. Aux années 1980 en Italie avec un Américain qui se laisse séduire par un jeune prodige polyglotte dans Call Me By Your Name. On bascule en 2002 avec Lady Bird. Et on termine à notre époque avec deux films où la violence et l'humour noir décryptent une Amérique des laissés-pour-compte ou des opprimés avec Get Out et 3 Billboards, les panneaux de la vengeance, deux films qui montrent à la fois le racisme systémique de l'Amérique et le déclin des "whites".

Tout y est: la politique, la sexualité, le féminisme, le racisme, la liberté d'expression, ... C'est un voyage dans le temps mais c'est aussi un décryptage de notre temps. Ces dernières années, les Oscars ont récompensé des films très variés: Argo était un thriller aux allures politiques mais qui parlait d'Hollywood (années 1980), Twelve Years a Slave évoquait l'esclavage et le traitement des afro-américains (19e siècle), Birdman était une introspection du milieu (contemporain), Spotlight une enquête journalistique sur un scandale sexuel au sein de la religion catholique (début des années 2000) et Moonlight un film dense qui plongeait dans les zones troubles de l'homosexualité, de la ghettoïsation des afro-américains et des précaires oubliés par le rêve américain  (sur une vingtaine d'années).

Les Oscars ne sont pas forcément le reflet de leur époque. Mais ils en sentent les pulsions. Il est fort probable que le gagnant cette année - les trois favoris sont La forme de l'eau, 3 Billboards et Get Out - sera avant tout la consécration du film de genre (fable fantasy, polar décalé ou thriller horrifique). Mais on retiendra surtout qu'hormis Les heures sombres et Dunkerque, les films se lançant dans la course de la statuette suprême donnent avant tout le beau rôle à des femmes (Phantom Thread, Pentagon Papers, Lady Bird, 3 Billboards, La forme de l'eau), à des personnages noir (Get Out) ou homosexuel (Call me by your name).

En cela, l'Académie, qui se diversifie année après année, élargissant son nombre de votants à des professionnels plus jeunes et plus cosmopolites, fait le choix d'en finir avec un certain académisme. Selon le vainqueur, on verra certainement comment Hollywood va réagir une année de Trumpisme, aux affaires Me Too et aux massacres de masse. Moonlight était clairement un message anti-Trump. Il est fort à parier qu'un film faisant l'apologie de la femme forte, de la paix et du respect des minorités sera dans l'air du temps le 4 mars. Une chose est certaine: l'édition 2018 est de haute qualité. Et ce n'est déjà pas si mal.

3 raisons d’aller voir Les Aventures de Spirou et Fantasio

Posté par wyzman, le 22 février 2018

En salles depuis hier, Les Aventures de Spirou et Fantasio est loin, très loin de faire l'unanimité. Pourtant, et malgré ce que l'on pourrait penser, le 4e film d'Alexandre Coffre derrière la caméra pourrait bien valoir le détour.

1. C'est un divertissement familial. Si vous êtes un.e fan de l'oeuvre de Rob-Velet et André Franquin, passez votre chemin. Destiné au public le plus large possible (donc familial), Fabien Suarez et Juliette Sales ont pris des libertés au moment d'adapter cette bande dessinée. Si les personnages et le ton vous sont familiers, cela s'arrête là. Car ici, il est question d'offrir au spectateur un aperçu de ce qu'une trilogie pourrait donner. Pas étonnant alors que cette comédie de 89 minutes parte dans tous les sens et privilégie les course-poursuites folles et les pseudo scènes d'action. Avec Les Aventures de Spirou et Fantasio, ceux à qui l'on doit la trilogie Belle et Sébastien ont décidé de faire rire et sourire. Quand les plus jeunes seront ravis, les moins jeunes risquent de trouver cela un peu long.

2. L'histoire est génialement absurde. Groom dans un palace du sud de la France, Spirou a la fâcheuse habitude de dérober des biens aux clients. Un jour, il s'attaque à Fantasio, journaliste obsédé par Seccotine, une reporter qui lui aurait piqué un scoop. Contraints de travailler ensemble, les deux hommes vont jusqu'en Afrique pour contrecarrer les plans du méchant Zorglub, un tyran qui a enlevé le scientifique Pacôme de Champignac. Complètement farfelu et incohérent, le scénario donne pourtant naissance à quelques répliques intéressantes et à des séquences qui feront rire vos enfants - à défaut de vous faire rire personnellement.

3. Le duo Thomas Solivéres x Alex Lutz fonctionne. En voyant les premières images extraites du film, nous avons également eu du mal à cacher notre déception. Mais contre toute attente, l'acteur de 27 ans (!!!) vu dans IntouchablesLes Gamins et A toute épreuve s'en sort haut la main en gamin rouquin et malin. Bien qu'Alex Lutz soit la véritable plus-value du film, il ne lui vole (presque) jamais voler la vedette. Autre bon point : les scénaristes n'ont pas oublié de mettre en scène la tenson érotique que l'on attendait. S'l n'est pas montré à l'écran, les deux personnages principaux échangent ainsi un baiser avant que leurs mains ne se caressent - cette fois à l'écran !