La grande traversée pour Albert Uderzo (1927-2020)

Posté par vincy, le 24 mars 2020

Le dessinateur Albert Uderzo est mort ce matin à l'âge de 92 ans. Créateur avec René Goscinny d'Astérix le gaulois, il est l'un des plus grands maîtres de la bande dessinée, assurément celui qui a connu le plus important succès éditorial dans le monde avec des albums francophones (380 millions d'exemplaires, dans plus de 110 langues). Il était entré au Hall of Fame Will Eisner, panthéon mondial des auteurs du 9e art.

Uderzo était influencé par le western spaghetti, les comédies burlesques du cinéma muet, Laurel et Hardy, et surtout les cartoons américains, à commencer par les dessins animés de Walt Disney. Tout cela - des gros plans au mouvement, des gags à la fluidité du récit - se retrouve dans Astérix, comme les héros du 7e art qu'il a croqués dans ses cases: Brigitte Bardot, Bernard Blier, Coluche, Sean Connery, Tony Curtis, Kirk Douglas, Jean Gabin, Charles Laughton, Stan Laurel et Oliver Hardy, Jack Lemmon, jean Marais, Aldo Maccione, Yves Montand, Raimu, Arnold Schwarzenegger, Pierre Tchernia, Peter Ustinov, Lion Ventura...

Patron de studio

Après avoir été déçu par la première adaptation d'Astérix en film d'animation par Belvision (Astérix le Gaulois), il avait, avec son compère scénariste, créé les studios Idéfix, qui assume aussi bien les films autour d'Astérix que ceux avec Lucky Luke. Il a réalisé Astérix et Cléopâtre en 1968 (1 951 615 entrées) et Les douze travaux d'Astérix en 1976 (2 202 481 spectateurs), qui était une histoire écrite pour le cinéma et non pas issue d'un album.  Ce premier studio d’animation européen, « contre toute rationalité budgétaire », s'arrête brutalement la mort de Goscinny en 1977.

Uderzo gardera un oeil sur toutes les autres adaptations, en animation comme en prises de vues réelles. Son attendues la série animée autour d'Idéfix et un Astérix en Chine par Guillaume Canet, Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu, avec Marion Cotillard et Gilles Lellouche.

Du cinéma à la télévision en passant par le jeu vidéo, Uderzo apparaît dans 35 génériques en tant qu'auteur. Astérix reste le héros de BD le plus populaire jusque sur les écrans. Le dernier film, Le secret de la potion magique, a attiré 4 millions de spectateurs en France et 3,5 millions à l'étranger.

Lucia Bosè (1931-2020) dans les ténèbres

Posté par vincy, le 23 mars 2020

L'actrice italienne Lucia Bosè, née le 28 janvier 1931 à Milan est morte le 23 mars 2020 en Espagne, première célébrité du cinéma à être victime de la pandémie de coronavirus. Elle avait 89 ans.

Miss Italie en 1947, découverte par Luchino Visconti alors qu'elle était vendeuse de pâtisserie, elle fera ses premiers pas chez Michelangelo Antonioni en 1950 avec Chronique d'un amour (Cronaca di un amore). Elle tourne beaucoup dans ces années 1950, pour Giuseppe De Santis (Pâques sanglantes, Onze heures sonnaient), Antonioni (La Dame sans camélia), Jean-Paul Le Chanois (Le village magique), Juan Antonio Bardem (Mort d'un cycliste), Jean Cocteau (Le testament d'Orphée) et Luis Buñuel (Cela s'appelle l'aurore).

Durant ces années fastes, elle épouse le matador, Luis Miguel Dominguín, un ex d'Ava Gardner, avec qui elle va avoir trois enfants, dont le chanteur et comédien Miguel Bosé (Suspiria, Talons aiguilles, La reine Margot, Gazon Maudit).

Désormais installée en Espagne, elle se met en retrait durant 8 ans. A son divorce, elle retrouve le chemin des plateaux. On la voit ainsi dans Satyricon de Federico Fellini, Metello et Vertiges de Mauro Bolognini, Nathalie Granger de Marguerite Duras, Lumière de Jeanne Moreau, Dans les ténèbres, l'un des premiers films de de Pedro Almodóvar, Chronique d'une mort annoncée de Francesco Rosi ou encore Le Dernier Harem de Ferzan Ozpetek en 1999.

Jouant les personnages issus du théâtre classique ou dans des films considérés alors comme avant-gardistes, elle n'a jamais pu rivaliser avec ses consoeurs italiennes révélées après la seconde guerre mondiale. Sa discrétion, sa beauté et son exigence ont sans doute joué contre elle, trop souvent utilisée comme une créature splendide et éthérée.

Et si on regardait… Tootsie

Posté par vincy, le 23 mars 2020

Ce soir, sur France 5 à 20h50, on vous recommande Tootsie. Cette comédie (un peu dramatique) de Sydney Pollack et datant de 1982 a été un énorme succès (3,85 millions d'entrées en France).

Tootsie ((surnom de Dorothy) n'est autre que Dustin Hoffman, au sommet de son jeu en jeune mâle, comédien et chômeur, qui ose se travestir en femme pour obtenir un rôle dans un soap opéra. Ce qui transcende le film est bien qu'Hoffman y est une formidable comédienne. Il est entouré de Jessica Lange, amoureuse de Tootsie mais incapable de devenir lesbienne pour autant, Teri Garr, Dabney Coleman, Charles Durning, Bill Murray, évidemment loufoque, Sydney Pollack et Geena Davis.

Cette comédie sur le travestissement et sur la télévision est considéré comme un classique, et même, selon l'American Film Institute, comme l'une des meilleures comédies de tous les temps. Si Jessica Lange a été la seule à recevoir un Oscar (du meilleur second-rôle), Tootsie a quand même cumulé la plupart des nominations possibles: meilleur film, meilleur acteur pour Dustin Hoffman, meilleure actrice dans un second rôle pour Teri Garr, meilleure photographie, meilleur réalisateur, meilleur montage, meilleure musique originale, meilleure direction artistique, meilleur son, meilleur scénario original.

Il parait, selon l'équipe de tournage, que Dustin Hoffman, perfectionniste et réputé très pointilliste sur les plateaux, étaient bien plus "gentil" en étant travesti en femme. De l'aveu même de l'acteur, Tootsie lui aurait permis de prendre conscience à quel point il avait été sexiste dans la vie. C'est ironiquement aussi le vrai sujet du film: le personnage masculin sans emploi et dragueur un peu lourdingue devient meilleur en étant une femme, confrontée à de multiples problèmes comme le harcèlement, le rejet des actrices d'un certain âge ou les inégalités entre sexe. Autant de sujets toujours d'actualité et qui empêche le film de vieillir.

Cette subversion masque aussi les deux failles du film, qui l'empêche d'être totalement féministe et totalement queer. D'une part, c'est un homme qui vole un job à une femme, avec un subterfuge aujourd'hui inacceptable, d'autre part, l'ambiguïté sexuelle ne va pas jusqu'au bout (comme souvent dans ce genre de films) et n'ose jamais la transgression ultime de ce genre (l'homosexualité).

Reste que la mécanique du scénario, le brio du jeu des acteurs, les rebondissements et quiproquos, la touche de perversité dans certaines situations font de ce film un divertissement réussi, avec cette touche d'années 80 (brushings, fringues, lunettes...) délicieuse.

Conte cruel sur la TV et sa fabrique de rêves factices, fable romantique sur le deuxième sexe, Tootsie, avec Victor, Victoria, sorti la même année, est devenu une icône du cinéma américain des eighties. Mais, bien plus que ça, c'est avant tout, une mise en abime du métier de comédien, soit un homme capable de se transformer en un personnage diamétralement opposé et qui l'a finalement dans la peau jusqu'à se transformer lui-même.

Et si on regardait… les courts primés du 10e Nikon Film Festival

Posté par kristofy, le 22 mars 2020

En attendant de pouvoir se retrouver devant les grands écrans des salles de cinéma, certains films sont à voir sur le petit écran de chez soi.

Il y avait eu plus de 1200 courts-métrages réalisés pour la 10e édition du Nikon Film Festival. La cérémonie de clôture justement prévue dans une salle (Le Grand Rex) n'a donc pas pu se tenir à cause des mesures adoptées pour l lutte contre la pandémie du coronavirus, mais le palmarès a tout de même eu lieu à distance via internet.

Pour rappel, avec la contrainte d'une durée inférieure à 2 minutes et 20 secondes, il fallait réaliser un court illustrant un thème imposé qui était cette année celui de "génération". C'est l'occasion de (re)voir certains de ces courts-métrages, et en particulier ceux qui ont été récompensés par le jury présidé par Cédric Klapisch, entouré des actrices Ana Girardot et Eye Haïdara, des acteurs Jonathan Cohen et Rod Paradot, des journalistes Guillemette Odiccino et Thierry Chèze, et divers professionnels ciné.

Grand prix du jury, et Prix des médias, Yiorgos : 1967, Yiórgos, 7 ans, vit près d'Athènes et fait parti de ceux dont le rêve est de rejoindre Paris, de faire de grandes études et de voyager. Sans le savoir, il partage le récit d’une génération entière.

Mention spéciale, Je suis désiré : Quand une assistante sociale s’invite à la maison, un couple d’hommes magnifie leur histoire d’amour pour obtenir ce qu’il désire le plus au monde… Ce film met en lumière le désir entre deux garçons avant de progressivement muer vers un tout autre désir. Il porte un regard positif sur la prochaine génération.

Prix Canal+, Pussy Boo : Quand les oreilles attentionnées de Paulette et Roger rencontrent la musique qu'écoute leur petite fille.

Prix de la mise en scène, Black Blanc Beur : "Oh mon frère tu vois pas que j'y suis pas dans Black Blanc Beur ?"

Prix de la meilleure photographie, Lovers : À travers les mots de Roméo et Juliette, amants intemporels, cinq couples de génération et d’origine différentes se disent leur amour au bord de la mer.

Prix meilleure actrice, et Prix meilleur acteur, Spooning : Laure a un coup de blues. Alors, d’un glissement de doigts expert sur son portable, elle se case un cent unième rendez-vous sur une application de rencontres pour ce soir même. Fred, lui, prépare depuis des mois son entrée fracassante sur le marché de la rencontre virtuelle... Le choc s’annonce de taille.

Prix du meilleur son, Nomophobia : Une ado. Une addiction... Une punition. Tiré d'un fait réel survenu en décembre 2019.

Prix des écoles, Les temps modernes : Edouard semble être le parfait stéréotype de sa génération : un jeune homme aux moeurs légères, une dépendance au sexe, et une facilité à ne jamais créer de lien. Mais est-il vraiment ce genre de personnage ?

Prix du public, Je suis une berçeuse : De génération en génération, les violences conjugales restent une réalité au sein de nombreux foyers. Je vous raconte l'histoire vraie d'une femme prête à tout pour préserver son enfant.

Bientôt les films sortis en mars à la maison?

Posté par vincy, le 21 mars 2020

Un article du projet de loi d’urgence autorise le CNC à déroger aux règles de la chronologie des médias. Les salles de cinéma ont fermé le 13 mars, sacrifiant les films sortis le 11 mars (et même le 4 mars) mais aussi de nombreux films prévus le 18 mars qui étaient déjà en campagne de promotion.

Ce projet de loi d’urgence qui passera en commission mixte paritaire (Assemblée nationale et Sénat) demain, dimanche 22 mars permettra au gouvernement de prendre des mesures exceptionnelles par voie d’ordonnances dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de COVID-19, certaines touchant à des acquis sociaux et d'autres facilitant le financement d'un pays à l'arrêt.

Une chronologie inadaptée

Le président du CNC pourrait donc déroger à titre exceptionnel aux règles de chronologie des médias pour les films en exploitation en salles le 14 mars 2020 et uniquement pour ces films-là. Ce qui concerne finalement une soixantaine de films, qui pourraient être mis à disposition en vidéo à la demande. Ce que demandaient certains producteurs et distributeurs. Aux Etats-Unis, les studios ont déjà avancé les dates de sorties sur les plateformes, comme Birds of Prey, En avant, Invisible Man...

La Fédération nationale des cinémas français s'oppose à une telle mesure: "Le caractère d’urgence et indispensable à la vie de la Nation de cette mesure ne nous paraissant absolument pas avéré, outre notre opposition à priver sans aucune concertation les professionnels de la maîtrise d’un tel dispositif et à modifier le Code du Cinéma unilatéralement, Richard Patry a adressé une lettre de protestation au Ministre de la Culture" .

Une fédération dans le déni

Dans son communiqué du 20 mars, "La FNCF a eu l’assurance de Dominique Boutonnat, Président du CNC, confirmée par le communiqué du CNC de ce jour, qu’il s’attachera à prendre les éventuelles mesures dans ce cadre avec discernement et au cas par cas, sans jamais obérer l’avenir des salles de cinémas et à revenir à une application stricte des textes après cette crise. (...) La FNCF souhaite entamer dès maintenant des discussions constructives avec l’ensemble des organisations des distributeurs – éditeurs de films, et avec le CNC sous l’égide de Franck Riester, Ministre de Culture, pour envisager demain la réouverture des salles de cinéma pour le plus grand plaisir des spectateurs. Elle appelle ainsi les salles de cinéma à soutenir, lors de leur réouverture, les films qui étaient à l’affiche le 14 mars pour leur permettre de poursuivre leur carrière en salle avec succès."

Au cas par cas

C'est un peu utopique. Hormis quelques gros succès comme La bonne épouse ou De Gaulle, aucun film n'a de chance de ressortir dans de bonnes conditions dans un calendrier qui va être très chargé avec tous les reports de sortie. La bonne épouse ressortira en salles, évidemment. Radioactive et Vivarium sans doute aussi. Mais la visibilité des petits films ne sera pas assez grande pour amortir le coût d'une nouvelle exploitation alors que l'on craint déjà un énorme embouteillage de nouveautés dès mai-juin et encore plus à l'automne. Pourquoi priver Un fils, Une sirène à Paris, Femmes d'Argentine, pour ne citer que trois sorties du 11 mars, qui n'ont pas pu trouver leur public en moins de quatre jours, d'une nouvelle fenêtre dès maintenant, profitant de la notoriété acquise par la promotion récente en publicité ou dans les médias? Idem pour ceux sortis fin février et début mars, et qui ont déjà fait une grande partie de leurs entrées et qui ne gagneront rien à ressortir, à l'instar de Dark Waters ou Un divan à Tunis? Et finalement pourquoi empêcher producteurs et distributeurs de récupérer un peu de recettes rapidement en ces temps de crise financière... ?

Les sorties post-13 mars non concernées

Et puis il n'y a pas lieu de paniquer. On voit bien que l'objectif est de conserver la chronologie des médias, sauf à titre exceptionnel.

Le CNC a précisé que chaque demande serait menée en pleine concertation avec les représentants de la filière et notamment les organisations professionnelles des exploitants de salles de cinéma. "La fermeture des salles de cinéma est un moment critique pour toute la filière. Le public doit pouvoir accéder aux films, mais il nous faut également assurer les équilibres fondamentaux qui permettent de financer la création à moyen et long terme, ainsi que la reprise de l’activité au moment de la réouverture des salles" a déclaré Dominique Boutonnat, Président de l'organisme.

La disposition examinée par le Parlement ne concerne pas les films destinés aux salles mais qui n’étaient pas encore sortis au moment de la fermeture des cinémas (Petit Pays, Forte, Benni) et qui n'avaient pas encore annoncé leur report.

Des films directement en Vidéo à la demande?

Tous ces films prêts à sortir ne sont pas soumis à la chronologie des médias et les titulaires de droits sont libres de les exploiter sur tous supports dans le cadre de leur liberté contractuelle indique le CNC. Reste le cas épineux des films programmé qui ne sortiront finalement pas en salles, pour de multiples raisons. Le CNC est, en principe, tenu de réclamer, aux bénéficiaires d’aides accordées dans le cadre du soutien financier au cinéma, la restitution de ces sommes lorsque la première exploitation des films ne se fait pas en salles. Mais l'institution a lancé cette semaine, pour ces films non encore sortis en salles, une concertation qui associe toute la filière du cinéma et de l’audiovisuel, pour réfléchir aux modalités selon lesquelles certains d’entre eux pourraient, le cas échéant, être mis à la disposition du public directement sous forme de VOD ou de DVD / Blu-Ray, sans que les bénéficiaires des aides "cinéma", ainsi d’ailleurs que des autres financements réglementés, soient contraints pour autant de les restituer.

"Le public doit pouvoir accéder aux films, mais il nous faut également assurer les équilibres fondamentaux qui permettent de financer la création à moyen et long terme, ainsi que la reprise de l'activité au moment de la réouverture des salles", rappelle Dominique Boutonnat.

Le 18 mars, Franck Riester, ministre de la Culture, a soutenu un ensemble de mesures mis en place par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) comme la suspension du paiement de l’échéance de mars 2020 de la taxe sur les entrées en salles de spectacles cinématographiques (TSA) pour soutenir leur trésorerie, le versement de manière anticipée des soutiens aux salles art et essai et à la distribution et la garantie du paiement de ses aides. Le ministre a rappelé que "toutes les subventions attribuées par le CNC aux manifestations annulées pour des raisons sanitaires leur resteront acquises si elles ont déjà été versées, ou seront effectivement payées si elles ne l’ont pas encore été."

La Rochelle et l’ACID en suspens, Aubagne en virtuel

Posté par vincy, le 20 mars 2020

acid 2020Cinéma du Réel, Festival du cinéma de Brive, Cinélatino à Toulouse, Visions du Réel en Suisse, Festival de films de femmes de Créteil, le BIFFF à Bruxelles ... tous les festivals se sont annulés les uns après les autres. Et hier, c'est le Festival de Cannes qui a officiellement annoncé son éventuel report à fin juin, entre celui d'Annecy, toujours maintenu, et le Festival La Rochelle Cinéma (26 juin-5 juillet).

Ce dernier, se retrouve avec un double problème. Son partenaire Il Cinema Ritrovato à Bologne, du 20 au 28 juin, pourrait être annulé. Mais surtout, le festival pourrait pâtir d'un décalage cannois: "Alors que toute la profession se demandait si le Festival de Cannes pourrait être reporté, nous avons appris avec surprise que "l’hypothèse principale serait un simple report fin juin-début juillet". Si cette option se confirmait, nous serions privés de nos précieux collaborateurs (projectionnistes, régisseurs, interprètes, attachées de presse, etc.) engagés par les deux festivals et déjà lourdement impactés par l’annulation de dizaines d’événements."

Le Festival ajoute que "si cette pandémie s’installait durablement en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique latine, en Afrique ou ailleurs", il n'aurait "certainement pas le goût à la fête fin juin" et serait "peut-être dans l’obligation d’annuler cette 48e édition".

L'ACID est la première sélection parallèle à avoir réagit au report du Festival de Cannes. "Nous continuons de visionner les films qui nous ont été envoyés pour l'ACID Cannes, avec le soin et l'exigence que nous devons à ceux qui continuent de créer et de résister. Nous ne savons pas encore la forme que cette programmation prendra, ni quand nous pourrons l'annoncer, mais nous tâcherons d'être à la hauteur de la situation, afin que vivent les cinémas que nous aimons" explique l'association.

La solution est peut-être celle que le Festival International du Film d’Aubagne - Music & Cinema, qui devait se tenir du 30 mars au 4 avril, avant d'être contraint à l'annulation, a choisi. "Les films pour lesquelles il a obtenu l'autorisation de diffusion sur internet seront disponibles gratuitement, pendant 24h, à la date initialement prévue pendant le Festival, en SVOD (subscription video on demand). Il suffira à l’e-festivalier de créer un compte pour y accéder" explique le Festival.

Par ailleurs, tous ses rendez-vous professionnels sont maintenus en visio-conférence: le SiRAR, qui permet à un jeune scénariste de réaliser son premier court métrage et à un jeune compositeur de créer une partition musicale pour cette œuvre, l’Espace Kiosque, un lieu de rencontre entre producteurs et scénaristes, et le Marché européen de la composition musicale pour l’image, une plateforme de mise en connexion entre les réalisateurs-producteurs et les compositeurs autour de projets cinématographiques.

Le Festival de Cannes 2020 reporté

Posté par vincy, le 19 mars 2020

"Aujourd’hui, nous avons pris la décision suivante: le Festival de Cannes ne pourra se tenir aux dates prévues, du 12 au 23 mai prochains. Plusieurs hypothèses sont à l’étude afin d’en préserver le déroulement, dont la principale serait un simple report, à Cannes, fin juin - début juillet 2020" explique le Festival de Cannes, qui n'aura donc pas attendu la mi-avril pour prendre sa décision. Déjà, le marché du film envisageait une édition "virtuelle" depuis quelques jours.

Le communiqué confie également: "En cette période de crise sanitaire planétaire, nous avons une pensée pour les victimes du COVID-19, et nous exprimons notre solidarité avec tous ceux qui luttent contre la maladie."

"Dès que l’évolution de la situation sanitaire française et internationale nous permettra d’en évaluer la possibilité réelle, nous ferons connaître notre décision, dans le cadre de la concertation actuelle avec l'Etat et la Mairie de Cannes ainsi qu’avec le conseil d’Administration du Festival, les professionnels du cinéma et l’ensemble des partenaires de la manifestation" ajoutent les organisateurs.

BIFFF 2020 : le festival du film fantastique de Bruxelles est annulé

Posté par kristofy, le 19 mars 2020

L'annonce était autant redoutée que prévisible, la pandémie du Coronavirus provoque l'annulation du Festival international du film fantastique de Bruxelles : « 1720 la Peste de Marseille, 1820 le Choléra, 1920 la Grippe Espagnole, 2020 le Coronavirus, et annulation de la 38e édition du BIFFF…. Par mesure de précaution, le BIFFF annule déjà l’édition de 2120. Nous pouvons d’ores et déjà vous annoncer que le BIFFF reviendra en force, et avec une niaque de tous les diables, du 6 au 18 avril 2021 ! »

La désolation est cruelle car, encore une fois, le BIFFF avait programmé des dizaines de films en avant-première. Pour la plupart, c'était une occasion unique de les découvrir sur grand-écran (voir même de les découvrir tout court puisque quantité de ces films d'Amérique du Sud, d'Europe du Nord, d'Asie ou de Russie seront presque invisibles faute de distributeurs même en dvd et vod). Des pépites il y en avait plein, et voici un aperçu : Promising Young Woman de la réalisatrice Emerald Farrell (co-produit par Margot Robbie) avec Carey Mulligan ou The Fanatic réalisé par Fred Durst (le chanteur du groupe Limp Bizkit) avec John Travolta!

On aurait pu y voir The Wolf Hour avec Naomi Watts, Guns Akimbo avec Daniel Radcliffe, Primal avec Nicolas Cage et Famke Janssen, The Wave avec Justin Long, The White Storm 2: Drug Lords de Herman Yau avec Andy Lau et Louis Koo, 5 est le numéro parfait avec Toni Servillo et Valeria Golino, Advantages of travelling by train avec Luis Tosar et Belén Cuesta...

C'était l'occasion d'avoir la primeur des nouveaux films de certains réalisateurs bien connu du genre comme The Queen of Black Magic de Kimo Stamboel ou Call Heaven to Heaven de Oxide Pang, et d'un peu d'humour noir avec The Day Shall Come de Christopher Morris avec Anna Kendrick ou Random Acts of Violence de et avec Jay Baruchel.

Sans oublier la curiosité de voir certains remakes comme The Beast de Jeong-ho Lee (relecture coréenne pleine de punch du 36, quai des orfèvres d’Olivier Marchal) ou Free country de Christian Alvart (remake allemand de l'espagnol La isla minima)...

Un des évènement programmé était la première mondiale de The Complex de Paul Raschid (qui avait déjà proposé une expérience scientifique à problème avec White Chamber au BIFFF 2018). Ici, il y aurait eu une projection interactive avec le public qui aurait voté les décisions des personnages pour empêcher une épidémie bactériologique (l'histoire comporte 8 fins différentes). Ce film à la narration particulière (vous décidez entre plusieurs options de la suite des événements à plusieurs étapes du scénario) sera en fait distribué non pas dans les salles de cinéma mais comme un jeu-vidéo (sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch) ce 31 mars. Idéal quand on ne doit pas sortir de chez soi...

#jerestechezmoi et je regarde quoi?

Posté par vincy, le 18 mars 2020

Attention. Le temps d'écran doit être limité. On vous recommande de bouger (il y a de bons cours de gym en ligne), de lire (même des livres numériques), de cuisiner (pas que des spaghettis). Mais il faut bien occuper les journées.

France 2 proposera tous les jours après le journal de 13H un film patrimonial français avec dès lundi Jean de Florette suivi mardi de Manon des sources. Et chaque lundi soir, France 5 reprend sa case "Place au cinéma" avec pour commencer Tchao Pantin le 16 mars dernier, suivi de Tootsie le 23 mars. Le groupe maintient ses rendez-vous cinéma du dimanche soir (sur France 2 et France 4), le film pour toute la famille du mercredi soir sur France 4 et le film du jeudi soir sur France 3.

Canal + a annoncé le passage en clair (gratuit) de la chaîne cryptée sur toutes les box. En bonus, les chaînes thématiques sont accessibles sans contrepartie pour ses abonnés. De quoi récupérer des films (récents tels Parasite) et séries (originales) tels Sauvages, Hippocrate, Baron Noir, Le bureau des légendes....

L'Institut national de l'audiovisuel offrira dès mercredi et pendant trois mois, un accès gratuit à sa nouvelle plateforme de streaming Madelen, soit 13000 contenus patrimoniaux (séries, fictions, documentaires, concerts mais aussi courts métrages...). L'abonnement sera de 2,99€.

Orange offre à ses abonnés jusqu'au 31 mars l'accès aux quatre chaînes OCS (OCS Max, OCS City, OCS Choc et OCS Géants) et à Boomerang, Tiji, Boing, Toonami et Canal J (mais pas à leurs services à la demande). Pour les non abonnés, l'offre OCS (qui comprend le catalogue HBO pour le moment, mais aussi de grands classiques du cinéma et des séries comme La servante écarlate) peuvent profiter d'une offre spéciale à 4,99 euros par mois pendant quatre mois, au lieu de 11,99 euros.

N'oublions pas Open Culture et ses 1150 films disponibles: Classiques, westerns, films muets, films rares… Et c'est gratuit!

Enfin, on vous recommande évidemment La Cinetek et ses bijoux cinéphiliques. Plusieurs offres : 2,99€ par mois sans engagement, 30€ pour 12 mois, 59€ pour 12 mois et 12 films, ou à la carte avec chaque film à 2,99€.

Et sinon il y a Netflix, bien entendu. La plateforme vient de lancer les nouvelles saisons d'Elite et de Ozark. La Casa de Papel arrive d'ici deux semaines. Et d'ici fin avril, on attend Extraction, le nouveau blockbuster avec avec Chris Hemsworth.

Et si les films sortis en mars passaient tout de suite en vidéo à la demande?

Posté par vincy, le 17 mars 2020

Les cinémas sont fermés depuis le 13 mars. La pandémie de Covid-19, aka le satané coronavirus, pourrait bousculer la chronologie des médias, temporairement. Après tout, Canal + s'est mis en clair pour les non abonnés. Et confinés que nous sommes, nous pouvons acheter des films récents en vidéo à la demande, notamment sur Netflix ou à La Cinetek, ou se gaver gratuitement de 1150 films de patrimoine sur Open Culture.

Le CNC réfléchit à un dispositif qui permettrait d'avancer les sorties de films en vidéo à la demande (achat à l'acte), notamment pour ceux sortis en salles depuis début mars et qui n'ont eu une exploitation que de moins de dix jours (autant dire à perte). Or, pour ces films sortis avant le décret de fermeture des salles, et qui ont perdu beaucoup, il est impossible de les voir distribuer en VOD avant une période de quatre mois, en l’état actuel des choses. Si on souhaitait les rendre disponibles sur les plateformes, il faudrait changer la loi. A moins que le CNC et le gouvernement puissent contourner le problème et offrir une dérogation.

Des films sacrifiés

En revanche, pour les films programmés en salles d'ici au 15 avril, il y a deux options. Reporter la date de sortie (ce que beaucoup ont déjà fait, y compris Black Widow, prévu le 29 avril et Trolls 2, décalé au 14 octobre) ou être directement diffusé en VOD ou DVD, sans jamais connaître une exploitation au cinéma..

Mais dans ce cas il faut que le CNC garantisse que les producteurs puissent obtenir les financements publics liés au visa d'exploitation, notamment le fonds de soutien.

Dans tous les cas, pour ne pas fâcher les exploitants, il faudrait que les mesures soient temporaires. Alors que Netflix est au top des passe-temps et que Disney + arrive en France, il serait assez intelligent de pouvoir rattraper les films sortis après mars. Marc Irmer (@marcdolcevita) soutenait sur twitter cette option; "Je suis le producteur de Un Fils de Mehdi Barsaoui sorti mercredi 11 et dans le contexte, je suis pour l'ouverture de la VOD en attendant la réouverture des salles. Tous ces efforts, pour n'être vu que 4 jours...c'est trop frustrant."