Véronique Cayla et Eric Toledano à la tête des César

Posté par vincy, le 29 septembre 2020

Ce mardi 29 septembre 2020, les 180 membres de l’Assemblée Générale ont procédé à l’élection de Véronique Cayla, ancienne présidente d'Arte, et d’Éric Toledano, scénariste, réalisateur et producteur, à la Présidence et Vice-Présidence de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, pour un mandat de deux ans.

C'est "avec vous que nous pourrons inventer un nouveau modèle pour les César, un modèle collectif, imaginatif, utilisant la modernité des moyens techniques pour pallier les difficultés actuelles en particulier sanitaires" a déclaré Véronique Cayla, à qui l'on doit la transformation réussie d'Arte. Eric Toledano ajoute que ce mandat devra apporter "des changements, en s'ouvrant d'avantage" aux jeunes générations et à la diversité.

À l’occasion de cette Assemblée Générale Extraordinaire, ont également été élus les 42 représentants des 21 branches de métiers qui viennent constituer, aux côtés du tandem Présidente/Vice-Président, le nouveau Conseil d’Administration de l’Académie :
Marina FOÏS - Antoine REINARTZ dans la branche de l’interprétation,
Pascale FERRAN - Cédric KLAPISCH dans la branche de la réalisation,
Olivier GORCE - Julier PEYR dans la branche du scénario,
Gréco CASADESUS - Marie SABBAH dans la branche de la composition musicale,
Catherine BOISGONTIER - Pierre-Yves GAYRAUD dans la branche des costumes,
Chloé CAMBOURNAC - Laurent TESSEYRE dans la branche des décors,
Bertrand COLLARD - Sophie REINE dans la branche du montage,
Yves CAPE - Jeanne LAPOIRIE dans la branche de la photographie,
Lucien BALIBAR - Claudine NOUGARET dans la branche du son,
Chantal LEOTHIER - Christophe OLIVEIRA dans la branche du maquillage et de la coiffure,
Roxane FECHNER - Matthias WEBER dans la branche des effets spéciaux et visuels,
Nathalie CHÉRON - Daniel DELUME dans la branche des autres collaborations techniques,
Alain ATTAL - Marie-Ange LUCIANI dans la branche de la production,
Sébastien CAUCHON - Elisabeth TANNER dans la branche des agents artistiques et attachés de presse,
Danièla ELSTNER - Alexandre MALLET-GUY dans la branche de la distribution et de l’exportation,
Christine BEAUCHEMIN-FLOT - Richard PATRY dans la branche de l’exploitation en salle,
Marc DU PONTAVICE - Pascale FAURE dans la branche de l’animation,
Rebecca HOUZEL - William JÉHANNIN dans la branche du documentaire,
Justin PECHBERTY - Pauline SEIGLAND dans la branche du court métrage,
Didier DIAZ - Sophie FRILLEY dans la branche des industries techniques,
Frédérique BREDIN - Vincent TOLÉDANO dans la branche des professions associées.

Il y a deux semaines, les 4 313 membres de l’Académie des César à jour de leur cotisation avaient élu les 164 nouveaux membres de l'Association pour la Promotion du Cinéma (APC) qui régit l'Académie. Cette nouvelle Assemblée Générale, qui comprend 182 membres au total en y incluant les membres historiques, a donc élu ce nouveau Conseil d'Administration de l'Association.

Cette nouvelle gouvernance paritaire pourra commencer à préparer la prochaine Cérémonie, l’ensemble des événements organisés par l’Académie, et procéder à la rénovation du règlement de l'Académie. Cinq groupes de travail plancheront sur cinq réformes prioritaires: conditions d'adhésion à l'Académie des César ; contribution financière versée par les membres de l'Académie des César ; présentation des films ; format de la Cérémonie ; et événements associés.

Les César continuent d'être pris dans la tourmente. Lors de l'élection des nouveaux membres à la mi-septembre, les statuts ont permis à Roman Polanski et au producteur Thomas Langmann, condamné en 2019 pour harcèlement envers sa femme, tout comme Alain Terzian, critiqué par les frondeurs pour sa gestion de l'ancienne Académie des César, à être admis d'office en tant que "membre historique" après en avoir fait la demande. Le psychodrame a continué quand deux membres historiques ont démissionné en apprenant la présence de ces hommes dans l'Assemblée générale.

Il reste quelques mois pour préparer la prochaine cérémonie, après le chaos et les scandales de cette année.

Et si on regardait… L’homme de Rio

Posté par vincy, le 10 avril 2020

Vendredi à 14h, France 2 diffuse l'inusable comédie d'aventure L'Homme de Rio. (Et sur La Cinetek pour ceux qui sont abonnés)

C'est sans doute le must du genre dans le cinéma français, qui a d'ailleurs les honneurs de Cannes Classics en 2013. Une semaine après Le Sauvage, dont la filiation est évidente. Ecrit par Philippe de Broca, Daniel Boulanger, Ariane Mnouchkine et Jean-Paul Rappeneau (rien que ça), le film réunit Jean-Paul Belmondo, qui vient de fêter ses 87 ans, et la regrettée (mais sublime éternellement) Françoise Dorléac. Le scénario, fortement influencé par les aventures de Tintin, a été nommé aux Oscars (c'est dire la qualité).

A ces deux stars, s'ajoute un générique salivant: Jean Servais, Simone Renant, Adolfo Celi, Roger Dumas, Daniel Ceccaldi, et le jeune Ubiracy De Oliveira alias sir Winston, le petit cireur de chaussures.

Aventure exotique jusque dans la forêt amazonienne, en passant par Rio et Brasilia (en construction), romantisme (à l'américaine: c'est la femme qui mène l'homme à la baguette), dérision. Le mix est réussi et a inspiré Lawrence Kasdan pour Les aventuriers de l’Arche perdue, Luc Besson, Hayao Miyazaki et Michel Hazanavicius, entre autres.

Il faut dire que c'est une leçon dans le genre: du rythme, du charme, des personnages secondaires mémorables, des répliques cultes, de l'action et ce qu'il faut de méchants, dragons à terrasser et statuettes à déterrer.

Outre le scénario exquis, les dialogues ciselés, un second degré délicat, c’est bien entendu le duo de charme Belmondo-Dorléac qui fait mouche. En amoureux transi, prêt à bondir sur des planches à des dizaines de mètres au dessus du sol (il réalise pour la première fois ses propres cascades) ou tout simplement à se soumettre à tous les caprices de sa dulcinée (y compris en choisissant une voiture rose avec des étoiles vertes), Bébel est à la fois héroïque et vulnérable, viril et sensible. Il symbolise de manière avant-gardiste l’homme moderne, ni macho, ni métrosexuel. Quant à sa partenaire, elle est au sommet de sa beauté, parvient à passer de la mélancolie à l’acuité, de ses rêvasseries délirantes à un rire presque espiègle. Elle incarne la féminité à la perfection, libre et malicieuse. Difficile de ne pas succomber à ce duo de stars.

De Broca nous emmène sans accros de vastes paysages à une grotte dans la jungle, comme on s'enfonce dans un entonnoir, un piège qui servira de tombeau (ça change des pyramides). Cette spirale vers la mort permettra à aussi à Orphée de sauver son Eurydice des enfers d'un homme jaloux, possessif, cupide et dominateur (coucou #metoo).

Ces 12 travaux d’Adrien, lancé par la princesse aux yeux mécaniques et au sourire irrésistible, sont une parenthèse enchantée jamais égalée, à l'exception des films de Rappeneau sans doute. Une sacrée aventure aussi burlesque qu'héroïque, qui file à vive allure. Une grande vadrouille par delà les océans qui a su traverser le temps.

Et si on regardait… les courts primés du 10e Nikon Film Festival

Posté par kristofy, le 22 mars 2020

En attendant de pouvoir se retrouver devant les grands écrans des salles de cinéma, certains films sont à voir sur le petit écran de chez soi.

Il y avait eu plus de 1200 courts-métrages réalisés pour la 10e édition du Nikon Film Festival. La cérémonie de clôture justement prévue dans une salle (Le Grand Rex) n'a donc pas pu se tenir à cause des mesures adoptées pour l lutte contre la pandémie du coronavirus, mais le palmarès a tout de même eu lieu à distance via internet.

Pour rappel, avec la contrainte d'une durée inférieure à 2 minutes et 20 secondes, il fallait réaliser un court illustrant un thème imposé qui était cette année celui de "génération". C'est l'occasion de (re)voir certains de ces courts-métrages, et en particulier ceux qui ont été récompensés par le jury présidé par Cédric Klapisch, entouré des actrices Ana Girardot et Eye Haïdara, des acteurs Jonathan Cohen et Rod Paradot, des journalistes Guillemette Odiccino et Thierry Chèze, et divers professionnels ciné.

Grand prix du jury, et Prix des médias, Yiorgos : 1967, Yiórgos, 7 ans, vit près d'Athènes et fait parti de ceux dont le rêve est de rejoindre Paris, de faire de grandes études et de voyager. Sans le savoir, il partage le récit d’une génération entière.

Mention spéciale, Je suis désiré : Quand une assistante sociale s’invite à la maison, un couple d’hommes magnifie leur histoire d’amour pour obtenir ce qu’il désire le plus au monde… Ce film met en lumière le désir entre deux garçons avant de progressivement muer vers un tout autre désir. Il porte un regard positif sur la prochaine génération.

Prix Canal+, Pussy Boo : Quand les oreilles attentionnées de Paulette et Roger rencontrent la musique qu'écoute leur petite fille.

Prix de la mise en scène, Black Blanc Beur : "Oh mon frère tu vois pas que j'y suis pas dans Black Blanc Beur ?"

Prix de la meilleure photographie, Lovers : À travers les mots de Roméo et Juliette, amants intemporels, cinq couples de génération et d’origine différentes se disent leur amour au bord de la mer.

Prix meilleure actrice, et Prix meilleur acteur, Spooning : Laure a un coup de blues. Alors, d’un glissement de doigts expert sur son portable, elle se case un cent unième rendez-vous sur une application de rencontres pour ce soir même. Fred, lui, prépare depuis des mois son entrée fracassante sur le marché de la rencontre virtuelle... Le choc s’annonce de taille.

Prix du meilleur son, Nomophobia : Une ado. Une addiction... Une punition. Tiré d'un fait réel survenu en décembre 2019.

Prix des écoles, Les temps modernes : Edouard semble être le parfait stéréotype de sa génération : un jeune homme aux moeurs légères, une dépendance au sexe, et une facilité à ne jamais créer de lien. Mais est-il vraiment ce genre de personnage ?

Prix du public, Je suis une berçeuse : De génération en génération, les violences conjugales restent une réalité au sein de nombreux foyers. Je vous raconte l'histoire vraie d'une femme prête à tout pour préserver son enfant.

Votez pour les courts du 10e Nikon Film Festival !

Posté par kristofy, le 26 janvier 2020

La 10e édition du Nikon Film Festival se déroule en ce moment avec deux temps forts : fin 2019, un appel à réaliser un court-métrage d'une durée inférieure à 2 minutes et 20 secondes avec un thème imposé, et début 2020 un vote des internautes à soutenir sur la plateforme leurs films favoris. Le concours est ouvert à tous, autant aux étudiants en cinéma qu'aux amateurs qui se font des vidéos...

Après l'année passée le thème imposé de "partage", il fallait cette année réaliser un court récit avec le thème de la "génération". Beaucoup de courts proposés répondent à ce sujet avec des histoires de décalage ou de transmission entre une jeune génération et celle de leurs parents ou grand-parents et beaucoup évoquent les avantages/dangers des réseaux sociaux. Certains courts profite de ce thème "génération" pour raconter une histoire, en 2 minutes et 20 secondes donc, en prise  directe avec certains sujets de société...

A l'issue du festival se tiendra une cérémonie pour récompenser les meilleurs, avec de nombreux prix synonymes de diffusion plus large des courts primés (en salles, en festivals de cinéma, à la télé sur Canal+). Le jury est présidé par Cédric Klapisch, les acteurs Jonathan Cohen et Rod Paradot, les actrices Ana Girardot et Eye Haïdara, les journalistes Guillemette Odiccino et Thierry Chèze, et divers professionnels ciné. Et il y a aussi VOUS, internautes, pour le Prix du Public : plus un court est soutenu par les internautes et plus il aura de chances d'être remarqué par les autres jurés... Le vote est ouvert jusqu'au 1er mars.

La plateforme en ligne du Nikon Film Festival propose de découvrir 1241 courts inspirés par ce thème "génération" avec de l'animation, de la comédie, du drame, du documentaire, de la romance... Rendez-vous sur https://www.festivalnikon.fr/films : voici une sélection en particulier que nous vous invitons à regarder, et peut-être à soutenir :

The wait, l'attente d'un sms amoureux...

Le jaune lui va si bien, une actrice en quête de rôle à succès pour gagner un César...

Grace (de et avec Ophélie Bau), des milliers de fans dans une salle de concert attendent leur chanteuse-star qui est encore dans sa chambre d'hôtel...

Mon étoile (de et avec Alexia Chardard), une demoiselle doit se séparer de son petit frère...

Lovers, plusieurs déclarations d'amour en plusieurs langues avec les vers de Roméo et Juliette en un seul plan-séquence... (avec notamment Dylan Robert)

Génération gueule de bois, inquiétudes sur le devenir de l'humanité en animation...

Ringard, un père essaie de mieux communiquer avec son fils avec le nouveau langage des jeunes...

Un jour exceptionnel, une mignonne inversion des rôles entre une fillette et son papa...

L’auberge espagnole en série sur Amazon

Posté par vincy, le 27 mars 2019

l'auberge espagnoleIl n'y a pas que les Américains qui déclinent leurs films à succès en séries (à succès). Oubliez L'Arme fatale ou Fargo voici L'Auberge espagnole. Cédric Klapisch travaille actuellement sur une série dérivée de son film culte, pour Amazon, qui pourrait la diffuser en 2020.

Dans un entretien à Ouest-France, le réalisateur a indiqué qu'après Barcelone, Saint-Petersbourg (Les poupées russes) et New York (Casse-tête chinois), les aventures auraient sans doute lieu en Grèce. La série de dix épisodes (52 mn) n'a pas encore de titre ou de casting. Elle reviendra aux origines de la trilogie cinématographique en l'actualisant: l'Europe a changé, les jeunes européens aussi.

"Au début, je voyais ça comme revenir en arrière, mais le contexte est tellement différent que je suis enthousiaste. Ce qui m'intéresse, c'est que ce sera forcément une autre histoire à raconter. L'Europe d'aujourd'hui, c'est celle du Brexit, celle du doute, celle de la remise en question du rapport à l'environnement" explique-t-il dans l'entretien.

Cédric Klapisch, qui a réalisé deux épisodes de la série Dix pour cent (première saison), est en train de finaliser son nouveau film, Deux moi, prévu dans les salles en septembre, avec Ana Girardot, François Civil, François Berléand et Camille Cottin.

L'Auberge espagnole, et sa suite, Les poupées russes, restent, à date, les deux plus gros succès du réalisateur au box office français avec près de 3 millions d'entrées chacun. Son dernier film, Ce qui nous lie (2017), n'avait séduit que 720000 spectateurs en France, mais il avait réussi l'exploit d'en attirer 730000 à l'international.

Romain Duris se mue en icône virile dans « Cessez-le-feu »

Posté par wyzman, le 19 avril 2017

Au fil des années, Romain Duris est devenu une "icône". Mais de quoi au juste ? Nous pourrions dire de la masculinité mais ce serait sans doute trop subjectif. Évoluant habilement entre comédies populaires et films d'auteur, il fait aujourd'hui partie de ces rares acteurs français à ne pas s'être brûlé les ailes à un moment donné et que l'on retrouve à chaque fois avec un plaisir loin d'être coupable. Depuis le début de cette décennie, Romain Duris est ainsi de tous les bons films, grands ou petits.

Wannabe caméléon

Si la plupart d'entre nous pense à Cédric Klapisch dès lors qu'il est question de Romain Duris, n'oublions pas que si l'on enlève son doublage pour Raiponce c'est L'Arnacœur de Pascal Chaumeil qui lui a offert son plus gros carton au box-office français : 3,7 millions d'entrées. Un score qui fait rêver d'autant plus en 2017. Sensuel et versatile, il semble aujourd'hui tout à fait normal de dire que Romain Duris peut tout jouer (et même danser).

Bourreau des cœurs donc dans L'Arnacoeur puis avocat frustré - "homo occidentalus" - dans L'Homme qui voulait vivre sa vie, il se mue en assureur obsédé par la compétition dans Populaire avant de finir en amant maudit dans l'adaptation de L’Écume des jours. Un chapitre final avec le fameux Cédric Klapisch (Casse-tête chinois) et Romain fait sensation chez François Ozon. Dans Une nouvelle amie, l'acteur de 42 ans incarne en effet David, jeune père veuf qui tombe en dépression avant de retrouver une forme de liberté dans le travestissement. Transgression de la masculinité, qui se confond ainsi avec la maternité. Avec Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz et François Ozon himself au casting, Une nouvelle amie ne manque pas de faire du bruit à sa sortie et permet à Romain Duris de décrocher une nomination aux César, la cinquième.

Que ce soit dans le téléfilm Démons, la comédie Un petit boulot - en prolo qui franchit la ligne rouge avec un certain humour noir pour survivre - ou le drame La Confession, dans les pas de Bébel, il continue de faire ce qu'il fait le mieux : retenir l'attention du spectateur avec un personnage central, fort, singulier. Une présence, un sourire, un regard. Il en faut parfois peu pour que son jeu élève le projet en question. Même lorsque ce dernier s'avère un peu bancal, comme le thriller Iris de Jalil Lespert.

Icône virile

Cette semaine, Romain Duris récidive dans le très bon Cessez-le-feu d'Emmanuel Courcol, un drame historique centré sur Georges, un soldat rongé par ses mauvais souvenirs de la Première Guerre mondiale qui se réfugie en Afrique. Si le film dispose d'un casting plus qu'impressionnant (Grégory Gadebois, Céline Sallette, Maryvonne Schiltz, Julie-Marie Parmentier), c'est encore une fois Romain Duris qui fascine. Très attiré par la masculinité de son personnage, Romain Duris reconnaît avoir effectué un travail similaire à celui d'Une nouvelle amie pour entrer dans la peau du personnage. Avec la même coach, il a ainsi tenté de "trouver la manière d'être imposant et d'exprimer le vécu de Georges sans mots." Ça tombe bien, c'est amplement réussi.

A l'image de son personnage dans Cessez-le-feu, Romain Duris semble constamment en mouvement, toujours prêt à apprendre de ses erreurs. Et si le film d'Emmanuel Courcol n'en connaît pas, c'est un pur hasard car Georges l'anti-héros est loin d'être un personnage facile dans ce scénario casse-gueule. Mais Cessez-le-feu traite avec brio des traumatismes de soldats revenus du front. Le film passionne et trouble. Georges finira-t-il sa vie là où il peut fuir ses problèmes ? Combien de temps dureront encore ses cauchemars ? Ses souvenirs cesseront-ils un jour de le hanter ? Le cinéma a souvent traité de la Première Guerre mondiale, de l'horreur du conflit, du désastre humain qu'elle a causé, mais rarement de ces traumatismes qui ont balafré physiquement une génération (La chambre des officiers) ou psychologiquement (comme ici, à la fois remuant et tendre).

Au Burkina Faso, au Sénégal et à Nantes, la caméra d'Emmanuel Courcol capture parfaitement l'aura d'un Romain Duris complètement habité par son personnage. Il impose une certaine puissance, une détermination qui fait de ce soldat paumé, de ce "revenant", un homme entre deux mondes, absent des présents et à cause d'une guerre encore trop présente. Démarche alourdie, voix plus grave, plus profonde et gestes précis pour celui qui a débuté dans Le Péril jeune et qui se transforme cette semaine en véritable icône virile de 2017. Outre le fait d'incarner un homme, un "vrai", Romain Duris prouve à ceux qui en doutaient encore qu'il peut être tous les hommes de notre vie et de notre imaginaire.

On l'attend en survivant pour Dans la brume, le prochain film fantastique d'Erick Zonca, Fleuve noir, et face à Isabelle Huppert dans Madame Hyde.

Mon premier festival 2016 : avant-premières, ciné-concerts et hommage à Charlie Chaplin pour les (tout) jeunes cinéphiles

Posté par MpM, le 9 octobre 2016

Mon premier festival 2016

C'est un de nos rendez-vous préféré de l'automne ! Chaque année pendant les vacances de la Toussaint, Mon premier festival invite les (très) jeunes cinéphiles parisiens et franciliens à se plonger comme des grands dans l'inimitable ambiance d'un festival de cinéma. Coïncidant souvent avec la première vraie séance de cinéma en salle (certains films sont accessibles dès deux ans, et les bébés sont même les bienvenus dans quelques séances destinées aux plus grands), la manifestation, qui propose plus de deux cent films et animations autour du 7e art, mêle compétition, avant-premières, focus thématiques, hommages, ciné-concerts, ateliers et rencontres pour éveiller, cultiver et nourrir la cinéphilie des enfants et adolescents.

Cette année, c'est l'acteur et réalisateur Cédric Klapisch qui endosse le rôle du "parrain", chargé de partager ses coups de cœur avec les festivaliers. Pour ce faire, il a choisi Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly, Frankenstein junior de Mel Brooks, Toy Story de John Lasseter, Les temps modernes et  La ruée vers l'or de Charlie Chaplin. "Le cinéma, c’était magique, explique-t-il dans le dossier de presse du festival. Je me souviens, quand j’étais en voiture avec ma grand-mère, j’attendais de passer par les Champs-Élysées pour regarder les devantures des cinémas et chaque affiche me faisait rêver."

Côté avant-premières, il y en a pour tous les âges. Les plus petits se régaleront des Nouvelles aventures de Ferda la fourmi, féerie de l'animation tchèque signée Hermina Tyrlova, ou du retour de Wallace et Gromit (Les inventuriers), tandis que les autres auront l'embarras du choix entre le très beau film d'animation de Sébastien Laudenbach, La jeune fille sans mains, la comédie Jamais contente d'Emilie Deleuze ou le documentaire Swagger d'Olivier Babinet. A l'issue de la compétition, un prix sera remis par le jury composé d'enfants de 8 à 11 ans et le prix du public sera lui décerné par l'ensemble des spectateurs ayant voté à l'issue des séances.

Pour accompagner ce programme déjà alléchant, on se penchera sur la thématique "films cultes" (quatre films incontournables à transmettre de toute urgence aux nouvelles générations, dont Peau d'âne de Jacques Demy), sur la programmation "A vos jeux" qui fait écho à la candidature de Paris aux jeux olympiques et paralympiques de 2024, sur la sélection spéciale "cinéma américain" (une vingtaine d’œuvres balayant tous les genres et toutes les époques, du Magicien d'oz de Victor Fleming à Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry) et sur l'hommage à Charlie Chaplin, sans oublier les ciné-concerts (dont deux créations spéciales pour le festival : La moufle et Le renard minuscule) et les nombreuses animations.

Mon premier festival propose en effet une multitude d’ateliers liés au cinéma, afin d’initier les petits festivaliers aux techniques d'animation comme le stop motion et le dessin sur pellicule ou leur permettre de découvrir des figures du cinéma burlesque tels que Jacques Tati et Buster Keaton. Parce qu'il n'est jamais trop tôt pour créer des vocations, éduquer le regard, et offrir un large panorama de ce que peut être le cinéma. Ainsi, c'est sûr, les meilleures vacances de l'année s'annoncent ! Sauf pour ceux qui n'auront pas la chance de participer...

______________________

Mon premier festival 2016
Du 19 au 25 octobre
Informations et réservations sur le site de la manifestation

Un ancien manège militaire transformé en complexe cinématographique primé par le CNC

Posté par vincy, le 28 septembre 2016

Dans le cadre du Congrès de la FNCF à Deauville, qui a lieu en ce moment, le CNC a décerné les premiers Prix de la salle innovante (dotés de 10 000 €), annoncés en juillet dernier.

Frédérique Bredin,  Présidente du CNC rappelle que la réussite du cinéma en France « doit beaucoup au sens de l’innovation des exploitants, qui ont su depuis toujours être dans une recherche constante de nouveautés pour attirer leur public. » Elle ajoute que « la salle de cinéma est essentielle, c’est la découverte d’une œuvre dans un lieu magique avec tout une cérémonie, tout un rituel qui entoure la vision d’un film  projeté dans le noir sur un très grand écran. »

Le jury composé du député Patrick Bloche, du directeur de la publication du Film Français Laurent Cotillon, de Cécile de France, de Cédric Kpaisch, du directeur général de Webedia Arnaud Métral, de la co-fondatrice du Tour des Cinémas, Agnès Salson et de l'architecte Jean-Paul Viguier, ont décerné deux prix et distribué trois mentions.

Le grand prix (6000 euros) à la salle Le Caroussel à Verdun, récompensé pour l’innovation architecturale. La création d’un complexe cinématographique de 8 salles dans un ancien manège militaire à chevaux n' pas séduit que le jury puisque 136000 spectateurs ont fréquenté l'établissement dans une zone urbaine d'à peine 30000 habitants.
Le prix du jury (4000 euros) à la salle de L'Atalante à Bayonne, récompensé pour l’innovation en matière de programmation, notamment en se lançant dans la diffusion du cinéma basque par un circuit court cinématographique.
Les mentions spéciales pour les salles : Le Gén'éric à Héric (Loire Atlantique) récompensé pour l’innovation en matière de relations au public. ; Le Gyptis à Marseille récompensé, pour l’innovation en matière de programmation. ; Les  Fauvettes à Paris récompensé, pour l’innovation en matière de programmation.

Le CNC créé un Prix de la salle innovante

Posté par vincy, le 5 juillet 2016

Le CNC lance un appel à candidatures auprès de toutes les salles de cinéma pour le 1er Prix de la salle innovante. Afin de "favoriser l’émergence de nouvelles pratiques et inciter à l’innovation dans les salles de cinéma, Frédérique Bredin, Présidente du CNC, lance un appel à candidatures pour décerner à l’automne 2016" cette récompense, selon le communiqué de l'institution.

Un jury de professionnels sélectionnera la salle qui aura su inventer et mettre en œuvre une nouvelle manière d’exploiter la salle de cinéma (lieu, technologies, programmation, animation, mise en œuvre de toutes pratiques novatrices).

Les candidatures pour le Prix de la salle innovante 2016 sont ouvertes aux exploitants d’établissements de spectacles cinématographiques qui ont été créées ou ont fait l’objet d’une réouverture au public entre le 1er septembre 2015 et le 1er septembre de l’année 2016 et aux exploitants d’établissements de spectacles cinématographiques au sein desquels a été mis en œuvre un projet innovant entre le 1er septembre 2015 et le 1er septembre 2016.

Les innovations mises en œuvre et présentées par les exploitants peuvent notamment porter sur :

  1. l’architecture de l’établissement, son aménagement intérieur ou son insertion dans l’environnement ;
  2. les technologies développées et les équipements mis à disposition des spectateurs ;
  3. la programmation des œuvres cinématographiques et des autres contenus audiovisuels ;
  4. l’animation de la salle ;
  5. la politique de communication de l’établissement…

    La salle lauréate se verra attribuer une dotation financière de 10 000 € et bénéficiera d’une campagne de communication. Le jury est composé de Patrick Bloche, député de Paris et Président de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale, Laurent Cotillon, directeur exécutif du Film Français, Cécile de France, Cédric Klapisch, Arnaud Métral, directeur Général de Webedia - Allociné, Agnès Salson, diplômée de la Fémis (exploitation/distribution) et co-fondatrice du Tour des Cinémas et Jean-Paul Viguier, architecte.

    Le prix sera remis le 28 septembre 2016. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 5 septembre 2016 (Modalités et conditions de participation).

    Edito: Homard amor

    Posté par vincy, le 29 octobre 2015

    Oubliez Aladin et Kev Adams, Lolo et Dany Boon : la meilleure comédie française cette année était sur le petit écrans. La série Dix pour cent, orchestrée par Cédrick Klapisch, avec des guests prestigieux, a non seulement révélé des comédien(ne)s mais aussi dévoilé le fonctionnement d'une agence artistique. Le pire c'est que tout est vrai. A partir des souvenirs de l'ex-agent Dominique Besnehard, on voit bien comment un projet de film peut basculer ou être bousculé.

    En attendant la saison 2, on espèrera que les producteurs de films s'inspireront de cette qualité d'écriture et, surtout, qu'ils auront l'idée de nous faire un The Player à la française. Car il y en aurait à raconter. Si le cinéma français cherche la parade face à la démultiplication des écrans, au surgissement du numérique, au système qui a financé et maintenu en bonne santé la production, il n'empêche qu'il a besoin de se transformer. Surtout la comédie, genre roi pour remplir les salles.

    Du scénario au casting (le manque de diversité reste flagrant), en passant par les sujets abordés, on sent les producteurs trop frileux, préférant le confort de recettes éprouvées au risque d'être impertinent. La souveraineté du 7e art franchouillard passe aussi par là: on veut pouvoir (sou)rire sans attendre un Judd Apatow ou une Melissa McCarthy.