Le Prix Lumière 2016 pour Catherine Deneuve

Posté par vincy, le 20 juin 2016

Le Prix Lumière 2016 sera remis à Catherine Deneuve le vendredi 14 octobre au Centre de Congrès de Lyon. La star française succède à Martin Scorsese est la première actrice à recevoir cet honneur mais aussi la première femme "lumiérisée"! Jusque là, le seul comédien qui avait été honoré à Lyon (en 2011) était Gérard Depardieu, parmi les autres primés, tous réalisateurs.

Le festival Lumière (8-16 octobre 2016) a voulu rendre hommage à la comédienne "pour ce qu’elle est, ce qu’elle fait, ce qu’elle dit, ce qu’elle joue, ce qu’elle chante et ce qu’elle enchante depuis toujours et pour toujours." A l'aube de ses 60 ans de carrière, le festival du patrimoine cinématographique mettra en lumière les cinéastes les plus prestigieux avec lesquels elle a tourné: Demy, Truffaut, Polanski, Bunuel, Varda, Téchiné, Corneau, Melville, Rappeneau, Jacquot, Oliveira, von Trier, Ozon, Wargnier, de Broca, Desplechin, Satrapi, Scott, Aldrich... La liste est longue.

Martin Scorsese dit à son propos que "C’est une déesse du cinéma." Deneuve "est une actrice exigeante et une star populaire, la muse de grands maîtres et l’accompagnatrice indéfectible des jeunes réalisateurs. Traversant le cinéma français et international avec élégance et intensité, avec une distinction qui n’appartient qu’à elle, dotée de cette voix lointaine si reconnaissable" rappelle le communiqué.

Le mythe garde pourtant la tête froide (et haute): "Je ne travaille pas à ma postérité. Je me sens comme une passagère." Ambassadrice à la préservation du patrimoine cinématographique pour l’Unesco, Palme d'or d'honneur et prix spécial d'interprétation à Cannes, prix d'interprétation à Venise et Berlin, prix David di Donatello de la meilleure actrice, nommée à l'Oscar de la meilleure actrice, deux fois césarisée et douze autres fois nommée, Marianne républicaine en 1985, muse de Yves-Saint-Laurent et égérie de Chanel, elle a reçu des prix pour l'ensemble de sa carrière à Bangkok, Berlin, Dubai, aux European Film Awards, à la Film Society du Lincoln Center, à Hambourg, Montréal, Moscou, Shanghai, Telluride, etc...

Citations
Arnaud Desplechin : « Elle voulait changer le cinéma et sa douce intransigeance a tout bouleversé. Elle a inventé une façon nouvelle de regarder un film et de l’aimer. »

Régis Wargnier : « Son visage est comme un écran qui révèle et qui cache. »

Roman Polanski : « Travailler avec elle est comme danser le tango avec une cavalière farouche. »

André Téchiné : « J’ai appris à voir le monde à la clarté d’une fin d’après-midi d’été, quand les choses prennent leur vraie valeur. Elle est l’émanation de la lumière du soir, de l’étendue et du silence. »

François Truffaut : « D’une apparence romantique et fragile et d’un visage sublime qui suggère une deuxième existence pleine de pensées secrètes, elle crée du rêve et invente du mystère. »

Crash fatal pour Anton Yelchin (1989-2016)

Posté par vincy, le 19 juin 2016

Anton Yelchin, acteur russe naturalisé américain, né à Léningrad (Saint-Petersbourg) le 11 mars 1989, est mort le 19 juin 2016 à l'âge de 27 ans dans un accident de voiture. Il avait été rendu célèbre pour avoir incarné Pavel Chekov dans la nouvelle série Star Trek réalisée par J.J. Abrams.

C'est TMZ qui a rapporté l'annonce du décès. Selon le site, ses amis l’auraient trouvé coincé entre son automobile et sa boîte aux lettres en brique qui était attachée à une clôture de sécurité.

Il est à l'affiche de Star Trek: Sans Limites qui sort en août 2016. Fils de patineurs artistiques professionnels, sa famille, de confession juive , a du migrer aux Etats-Unis en 1989, juste après sa naissance.

D'abord attiré par la musique (il est membre d'un group punk, The Hammerheads), il début au cinéma en 2000 avec A Time for Dancing puis dans la saison 6 de la série Urgences. Il enchaîne avec la mini-série Disparition produite par Steven Spielberg, puis The Practice, New York Police Blues, FBI : Portés disparus, Esprits criminels, New York, section criminelle, ...

En 2007, Nick Cassavetes l'enrôle pour le personnage principal d'Alpha Dog de Nick Cassavetes, qui lui ouvre les portes des studios. Outre Star Trek en 2009, on le voit ensuite dans Terminator Renaissance et Le complexe du Castor de Jodie Foster, où il joue le fils de Mel Gibson. En 2011, il se fait remarquer des critiques avec le drame indépendant Like Crazy (primé à Sundance).

Très apprécié du jeune public, et même si certains films sont déjà oubliés, il alternait blockbuster, séries B d'horreur et cinéma d'auteur. 2011, passant de Fright Night à Rudderless de William H. Macy, de Burying the Ex de Joe Dante au récent Green Room. On le repère surtout dans Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch en 2013, aux côtés de Tom Hiddleston et Tilda Switon.

Son charisme assez cinétique, sa sensibilité palpable et un jeu au registre assez étendu n'auront pas eu le temps de s'épanouir. Même si on pourra le voir encore à l'écran, notamment dans les drames de Mark Palansky, Rememory, et de Peer Pedersen We d'ont belong here.

Le grand retour de Croc-Blanc est annoncé pour 2018

Posté par vincy, le 19 juin 2016

C'est l'une des grosses annonces du Festival d'animation d'Annecy. Le roman de Jack London (paru en 1906 aux Etats-Unis), Croc-Blanc, va être adapté en dessin animé pour le cinéma. La production va commencer et la sortie, chez Wild Bunch, est déjà calée pour février 2018.

Jusque là, le célèbre chien-loup, avait fait l'objet d'une petite dizaine d'adaptations au cinéma, dont celle de 1973 de Lucio Fulci avec Franco Nero, Virna Lisi et Fernando Rey et celle de 1991 de Randal Kleiser avec Klaus Maria Brandauer, Ethan Hawke et Seymour Cassel.

Le projet a mis 12 ans à être développé (il avait été présenté au Cartoon movie en 2003) a rappelé Clément Calvet, PD-G de Superprod, lors de la séance de Work in progress le 15 juin dernier à Annecy.

Le scénario est écrit par Dominique Monféry (Franklin et le trésor du lac), Philippe Lioret (Welcome) et Serge Frydman (scénariste de La Fille sur le pont). Il sera réalisé par Alexandre Espigares (Oscar du court métrage en 2014 pour Monsieur Hublot).

Le film sera en 3D, avec une animation principalement réalisée en motion capture. Les producteurs vont atténuer la violence du roman et condenser le récit en moins d'une heure trente pour qu'il soit accessible aux plus de 7 ans.

L'histoire: Croc-Blanc est l’histoire d’une rédemption. Celle d’un chien-loup entraîné malgré lui dans une spirale de violence, au point de devenir une légende de cruauté, crainte par tous… jusqu’à ce qu’un couple d’humain parvienne à réveiller les sentiments enfouis dans sa nature profonde.
Loup par son père, chien par sa mère, Croc Blanc mène une vie soigneusement réglée sur les lois de la Nature. Dès son plus jeune âge, la disparition de son père et la famine lui ont fait comprendre la fragilité de l’existence. Comme tout jeune loup, il fait l’expérience de la puissance de la Nature, généreuse et terrible, et apprend peu à peu à la connaître.
Sa rencontre avec une tribu indienne lui ouvre les portes d’un nouveau monde, auquel il s’adapte très vite. Mais ce nouveau monde, celui des hommes, comporte un danger plus sournois encore que tous ceux qu’il a pu rencontrer dans le Grand Nord… En effet, son adoption suscite un tel déchaînement de jalousie et de vengeance de la part des autres chiens de la tribu, que Croc-Blanc est marqué à jamais par ce rejet et la haine de ceux qu’il croyait être les siens.
Lorsque son maître indien le vend à un homme blanc sans scrupules, la civilisation et ses vices vont avoir raison de lui. Ce nouveau maître le maltraite pour entretenir sa rage et ainsi l’utiliser dans des combats de chiens organisés clandestinement.
Croc Blanc devra son salut à un homme intègre qui lui donnera enfin la chance de révéler sa loyauté et sa nature profonde.

Festival International du Film Culte : Willy 1er et Apnée consacrés

Posté par wyzman, le 19 juin 2016

Voilà une première édition que l'on ne risque pas d'oublier ! En effet, après moult délibérations, le jury de la première édition du FIFC a choisi de récompenser deux premier longs métrages. Et pas des moindres puisqu'il s'agit de Willy 1er de Marielle Gautier, Ludovic et Zoran Boukherma et Hugo P. Thomas et d'Apnée de Jean-Christophe Meurisse.

Pour rappel, le premier raconte comment Willy, 50 ans, quitte ses parents pour la première fois afin de s'installer dans le village voisin après la mort de son frère jumeau. Dur et poignant, Willy 1er est le Grand Prix du Film Culte. Ecrit et réalisé à huit mains, on lui prédit d'ores et déjà une belle carrière au moment de sa sortie en salles, le 19 octobre prochain.

De son côté, Apnée n'a démérité. Projeté dans l'après-midi, le film de Jean-Christophe Meurisse n'a pas manqué de faire réagir le jury, d'interloquer les spectateurs et de susciter un réel débat sur le didactisme des conclusions au cinéma. Complètement barré et dérangeant, le film raconte comment Céline, Thomas et Maxence tracent leur route en marge des normes. Auréolé du Prix Aldo Maccione du Meilleur Réalisateur, Apnée devrait faire du bruit en octobre prochain également.

Pour le reste, on retiendra la foule présente pour (re)voir Dikkenek d'Olivier Van Hoosfadt, la projection de L'Aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch et Les Tontons flingueurs, Prix du Public du Film Culte Vintage. Rien que ça ! Enfin, impossible de ne pas mentionner cette magnifique soirée de clôture au Casino Barrière de Trouville-sur-Seine. Open-bar, musique culte et pas de danse insensés, tout ce qu'il faut pour terminer un festival en beauté, entre premières fois sublimes et nostalgie salvatrice. La 2ème édition est d'ores et déjà dans les cartons !

Annecy 2016: Ma vie de Courgette emballe le jury et le public

Posté par vincy, le 18 juin 2016

N'était-ce pas logique finalement? Pour son quarantième anniversaire, avec un "focus" dédié à l'animation française, le Festival du film d'Annecy a couronné un bijou de l'animation française. Et pas n'importe lequel: l'excellent Ma vie de Courgette. Le film reçoit ainsi les deux prix les plus importants pour un long métrage, faisant consensus entre public et jury.

Cristal du long métrage et prix du Public, Ma vie de courgette de Claude Barras a donc réussi ce doublé rare. Ce dessin-animé franco-suisse adapté du roman de Gilles Paris, Autobiographie d'une courgette, avait fait son avant-première à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

La jeune fille sans mains, premier long métrage de Sébastien Laudenbach présenté à l'ACID à Cannes, a reçu une mention du jury (lire aussi L'animation en vedette au Festival de Cannes).

Le cinéma français a remporté le Cristal du long métrage cinq fois

Un Cristal d’honneur saluant l’ensemble de sa carrière a été remis à Didier Brunner, producteur et patron de Folivari, entre autres des Kirkou, Les Triplettes de Belleville, Brendan et le secret de Kells ou encore Ernest et Célestine.

Le prix André-Martin récompensant un long métrage français produit en 2015 est revenu à Adama.
Enfin le Prix Fondation Gan à la diffusion a été décerné au projet Croc Blanc.

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Festival International du Film Culte : l’originalité finit par payer

Posté par wyzman, le 18 juin 2016

En matière de films culte, l'erreur la plus commune est de croire que c'est le film en lui-même qui est culte. Ici, il n'en est rien ! Le Festival international du film culte n'a pas pour vocation de présenter des films que l'on juge comme cultes (bien qu'il y en ait dans la programmation), mais de faire découvrir des films qui (on l'espère) susciteront un véritable intérêt. Et la deuxième journée du festival a parfaitement illustré cela.

A 10 heures, les plus courageux, ou du moins les plus assidus d'entre nous ont découvert Wonderland, un film d'anticipation écrit par non pas une ou deux personnes mais bien dix réalisateurs ! Présent pour l'occasion, Lionel Rupp (certainement le plus talentueux d'entre eux) a répondu aux questions des festivaliers avec un enthousiasme certain. Prix du jeune public au festival international du film de Locarno, Wonderland et sa tempête du siècle n'ont laissé personne indifférent. A l'inverse de Journal d'un photographe de mariage. Seul moyen métrage dans une sélection de longs, le film de Nadav Lapid a engendré de vrais questionnements sur l'impact du cadre et de la chronologie dans la réussite d'un film.

Dans l'après-midi, l'équipe de Willy 1er a pris le relais. Sélectionné par l'ACID lors du dernier festival de Cannes, ce premier long-métrage a plus que plu aux spectateurs présents puisqu'ils n'ont pas manqué d'aller les féliciter à la fin de la projection. Photos, dédicaces, conseils, Marielle Gautier, Ludovic et Zoran Boukherma et Hugo P. Thomas ont déjà tout de pros. Et pendant que Marie-Anne Chazel présentait Le Père Noël est une ordure, une interview s'imposait. L'occasion rêvée d'évoquer sans détour Xavier Dolan, Zaz et Jane Campion !

Enfin, comme une journée de festival n'est vraiment remplie qu'à partir de quatre films, impossible de ne pas évoquer Toni Erdmann de Maren Ade. D'une durée impressionnante de 2h42, ce drame allemand suit les péripéties d'un père paumé mais surtout facétieux qui s'incruste dans la vie de sa fille, fraîchement installée à Bucarest. Entre choc, gêne et euphorie, festivaliers, invités et jurés ont eu énormément de mal à se contenir !

Venise 2016: Ryan Gosling et Emma Stone vont enchanter le Lido avec La La Land

Posté par vincy, le 17 juin 2016

Sam Mendes, président du jury de la 73e Mostra de Venise, aura à prendre en compte le film d'ouverture du Festival puisque celui-ci est en compétition. Le 31 août prochain, La La Land de Damien Chazelle lancera les festivités, avec sur le tapis rouge Emma Stone, Ryan Gosling, John Legend et JK Simmons, oscarisé pour Whiplash, précédent film du réalisateur qui avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

La La Land est un "surprenant hommage à l'âge d'or des comédies musicales américaines" comme Un Américain à Paris selon le directeur artistique du festival Alberto Barbera. Film musical et chanté, donc, où le duo de Crazy, Stupid, Love, Emma Stone et Ryan Gosling vont sans doute enchanter le Lido. Barbera est déjà conquis: "C’est un film qui, en plus de réinventer le genre, lui donne un vrai nouveau souffle. Si Whiplash était la révélation d’un nouveau réalisateur, La La Land est définitivement, bien que précocement, sa consécration parmi les grands réalisateurs du nouveau paysage hollywoodien."

L’histoire est celle de Mia, une aspirante actrice qui sert des cafés aux stars du cinéma entre deux auditions, et de Sebastian, jazzman dédié à la musique qui se fait un peu d’argent en jouant dans des pianos bar. Alors que le succès arrive, le couple va devoir faire face à des décisions qui vont mettre en danger leur romance.

Le film sortira en France le 30 novembre sous pavillon SND et le 16 décembre aux Etats-Unis pour parier sur les Oscars.

Dinard 2016: Mister Claude Lelouch, président du jury

Posté par cynthia, le 17 juin 2016

Le Festival du film britannique de Dinard prépare sa 27ème édition qui fera venir sur sa côte le meilleur du cinéma so british. Pour la sélection des films en compétition le jury a connu de prestigieux présidents et présidentes : Catherine Deneuve, Eric Cantona, Nathalie Baye, Etienne Chatillez, Jean-Paul Rappeneau, Lambert Wilson, Régis Wargnier, Emily Watson, Jane Birkin, Kristin Scott-Thomas, Charlotte Rampling, Ben Kingsley et l'année dernière un certain Jean Rochefort.

Pour assurer la cuvée 2016, c'est Claude Lelouch qui sera de la partie en tant que président du jury. Claude Lelouch, c'est celui qui n’a eu de cesse de s’interroger sur ce qu'il considère comme le grand sujet de l'Humanité: l'Amour (grand thème de ses œuvres).

En plus de 50 ans de carrière (Un homme et une femme fête ses 50 ans cette année) et plus de  40 films. Il s'agit aussi de celui qui a reçu de nombreuses distinctions - parmi lesquelles une Palme d’Or, deux Oscars et deux Golden Globes (rien que ça!). Après deux éditions présidées par des acteurs - Catherine Deneuve en 2014 et Jean Rochefort en 2015 — le Festival du Film Britannique de Dinard confie donc les rênes cette année à l'un des réalisateurs les plus populaires du cinéma français. "Quand on est président d'un jury, on se doit surtout de récompenser le public, qui ne va au cinéma que pour de bonnes raisons. Le cinéma britannique m’a rarement déçu. Il est souvent l’aristocratie de cet art. J’attends donc la sélection de ce 27e Festival du film britannique de Dinard avec impatience" a déclaré Claude Lelouch aussi excité que nous à l'idée de (re)poser ses valises dans la ville bretonne.

Du mercredi 28 septembre au dimanche 2 octobre, Dinard, ville emblématique de la Côte d’Emeraude, se transformera en véritable enclave britannique et proposera à ses 30 000 spectateurs une programmation riche et éclectique: films en compétitions, avant-premières, hommages en présence des personnalités, leçons de cinéma, ciné-concerts et autres rendez-vous à destination d’un public fidèle et toujours plus nombreux.

A l’heure où le dynamisme et la vitalité du cinéma britannique n’est plus à démontrer (la Palme d’or du Festival de Cannes a été décernée cette année au réalisateur Ken Loach pour Moi, Daniel Blake), le Festival du Film Britannique de Dinard s’apprête à présenter une trentaine de films dont une sélection de films en compétition. Nul doute que Claude Lelouch saura partager son talent, sa longue expérience, son oeil aiguisé, sa ténacité et sa passion du septième art avec son jury (actuellement en cours de composition) afin de dénicher la pépite cinématographique qui succédera à Couple in a hole de Tom Geens, Hitchcock d’Or 2015.

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27e édition du Festival du film britannique de Dinard. Du 28 Septembre au 2 Octobre 2016.

Infos sur le site de la manifestation

Festival International du Film Culte : Belleville et Pont-Aven s’invitent à Trouville

Posté par wyzman, le 17 juin 2016

Sans surprise, la première journée du Festival International du Film Culte a été une franche réussite. Nous pourrions évoquer le soleil et la plage de Trouville-sur-Mer mais s'en tenir au cinéma, c'est déjà pas mal ! Entre films anciens et adorés et avant-premières très attendues, le FIFC a d'ores et déjà trouvé son créneau. Et comme le dit si bien son fondateur, Karl Zéro : "Aujourd'hui est un jour dont on se souviendra dans 40 ans. Parce que dans 40 ans, nous fêterons notre 40ème anniversaire !" Et l'animateur télé a de quoi être fier et optimiste : on a rarement vu les invités aussi contents de faire un déplacement et un public autant au rendez-vous.

Pour le premier film projeté, Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet à 10h30, il y avait déjà foule. Face à Album de famille de Mehmet Can Mertoglu, les spectateurs sont parvenus à retenir quelques soupirs. La Nuit américaine de François Truffaut a fait le boulot. Le vernissage de l'exposition Harcourt s'est fait comme sur des roulettes. Les Galettes de Pont-Aven de Joël Série a été ovationné. Et même pour Les Clefs de Bagnole en séance de minuit, les festivaliers ont gardé les yeux grands ouverts. On vous le dit, cette première journée était franchement réussie.

Tandis que les réalisateurs des films en compétition continuent à arriver, on nous souffle dans l'oreillette qu'une partie des séances serait déjà complète. Élan festif ou programmation au top, les raisons d'un succès programmé sont diverses mais toujours bienvenues. Mais en attendant de savoir quel film culte est le plus culte de tous les films, on retourne profiter de la plage !

Edito : Par Toutatis et Marketingsanrix

Posté par redaction, le 16 juin 2016

Annecy bat son plein. Le 40e Festival du film d'animation célèbre le cinéma français, Disney, la création hispanophone, les séries télévisées, les projets d'auteurs, les blockbusters. Ma vie de courgette, exquis, Le monde de Dory, délirant, La tortue rouge, poétique, sont parmi les films qui font l'événement au milieu d'une année faste: les films animés rapportent beaucoup, même si certaines productions restent fragiles malgré leurs qualités.

Parallèlement, Anne Goscinny, fille du dessinateur René Goscinny, scénariste de génie des premiers Astérix mais aussi de Lucky Luke, entre autres, a annoncé la mise en route d'un nouveau film d'animation avec Astérix. Alexandre Astier (Kaamelott, dont un film est en préparation) et Louis Clichy, déjà auteurs du précédent, Le domaine des Dieux (de loin le meilleur de la série en animation), vont s'atteler au projet, en partant d'une idée complètement originale, et non pas d'un album déjà publié.

L'héritière a aussi révélé qu'il y aurait un cinquième film en prises de vues réelles. Et là, ça devient très intéressant. L'envie n'a rien d'artistique. Tout est calibré comme pour lancer un nouveau produit dans un supermarché: "Pour ce prochain Astérix, il faut remettre à 100% les compteurs à zéro. Il faut le plonger dans le XXIe siècle et qu'il plaise de la Pagode à Rosny-sous-Bois. Le dernier film avec Guillaume Gallienne et Valérie Lemercier était trop cérébral, il n'a pas traversé le périphérique. Dans le 93, on ne rigolait pas du film, mais de l'affiche. Repartir à zéro, c'est ce que M6 a su faire avec Le domaine des dieux. On croit que c'est le premier, alors qu'il a été précédé par huit autres dessins animés."

Autrement dit, il faut un réalisateur qui a l'esprit de Goscinny (comme Chabat, qui reste la référence) et les références d'un public de multiplexe de périphérie. C'est assez méprisant pour les bobos urbains comme pour les banlieusards, renvoyés à leurs stéréotypes.

Côté cinéaste, elle évoque Michel Hazanavicius ou Franck Gastambide. OSS versus Pattaya, la dérision subtile contre la vanne sexy. Côté casting, on jette à la poubelle les Gérard Depardieu, on oublie Edouard Baer, on ne veut plus de Jamel. Au rebus également les comédiens des théâtres parisiens de type Gallienne ou Lemercier. Il faut du djeunz viral (obsession partagée par Vincent Bolloré pour Les Guignols l'an dernier, avec le succès que l'on sait), et donc des youtubeurs, du Kev Adams, bref ceux qui sont bons vendeurs sur les plateaux télé, de Cyril Hanounah à Laurent Ruquier. Après l'échec des Visiteurs : La révolution, on sent bien qu'il faut passer à une autre génération. Alors soyons fous: Stéphane Plaza pourrait y avoir sa place, à côté de Norman, Cyprien et Squeezie. On pourrait engager Nekfeu et Stromae au passage. Omar Sy, star préférée des jeunes, serait un formidable Numide. Et pourquoi pas donner le rôle d'Astérix à Jean Dujardin (il a prouvé qu'il pouvait être à la hauteur une fois rapetissé par les effets spéciaux).

Trève de plaisanterie. A trop concevoir un produit en fonction d'une cible, on oublie que la cible, si elle est déçue se détournera du produit tandis que ceux qui ne sont pas ciblés iront voir ailleurs. Un casting ne fait pas tout. Anne Goscinny, en tant que fille de scénariste, devrait le savoir: ce qui manque à Astérix au cinéma, c'est un bon scénario. C'est là où l'animation est souvent bien plus perfectionniste, car exigeante, que les autres films. L'histoire s'adresse à tous les publics, se lit à plusieurs degrés et le récit est souvent très maîtrisé. Le marketing sans risque ça n'existe pas. Un succès est aussi une affaire de potion magique, avec une alchimie d'ingrédients où l'imprévisible s'en mêle. C'est d'un scribe dont la franchise a besoin. Pas de "héros" gaulois qui ne résisteront pas à l'appel des sesterces.