Saint Jean de Luz 2010 : Isabelle Carré et Sergi Lopez, l’amour à mort

Posté par vincy, le 16 octobre 2010

Rendez-vous avec un ange est un premier film qui fera parler de lui lors de sa sortie, vraisemblablement au début du printemps prochain. Le film raconte l'histoire d'un couple qui n'est plus en phase, incapable de s'écouter ou de se parler. Une relation presque sado-masochiste où l'homme domine une femme soumise. Mais le rapport va s'inverser et leur harmonie naîtra de circonstances aggravantes où l'un et l'autre vont se mettre hors-la-loi, en marge de la société, mais enfin réconciliés. Isabelle Carré et Sergi Lopez forment ce couple aussi poignant que dérangé, à la fois bancal et évident.

Si le rapport amoureux est au coeur de ce film, il relancera aussi le débat sur l'euthanasie. Le mot n'est jamais prononcé. Mais les actes parlent d'eux-mêmes. Ce n'est pas le premier film à évoquer le sujet. Souvenons-nous de Mar Adentro ou des Invasions barbares il y a quelques années. Ici la mort par assistance n'est pas le sujet mais un aiguillon du scénario.

Le producteur Dominique Besnehard a conscience que le film sera difficile à vendre. Il a été compliqué à produire. Refusant d'édulcorer quoi que ce soit, au plus grand soulagement des réalisateurs, Sophie de Daruvar et Yves Thomas, il a encaissé quelques refus. "Déjà l'avance sur recettes, il avait fait débat", nous confie-t-il. "La moitié l'adorait, l'autre le détestait." C'est ce qui semble attirer l'ancien agent : des films où les femmes dominent, s'accaparent la lumière grâce à un don, au risque de mettre leur entourage dans l'ombre. Il a présenté le film au Festivals des films du Monde de Montréal, avant de venir ici, au Pays Basque. L'accueil canadien a été chaleureux. En France, il a davantage stupéfait la salle. Les spectatrices ont bien mieux reçus le film, venant parler à Isabelle Carré après la projection.

S'il ne faut pas sous-évaluer la très belle interprétation de Lopez en homme tour à tour dur et humiliant puis sensible et aimant, reconnaissons qu'Isabelle Carré nous surprend une fois de plus avec un rôle de femme mentalement fragile trouvant sa place avec un métier clandestin et psychologiquement périlleux. Elle avoue trouver des similitudes avec son propre travail : une femme au quotidien banal qui se fait belle pour gagner de l'argent, un paquet, en allégeant les souffrances des autres.

Reprise : Lenny de Bob Fosse, une bio pas lénifiante

Posté par Claire Fayau, le 16 octobre 2010

L'histoire : Après la mort du comique américain le plus célèbre et le plus controversé des années 60, un intervieweur recueille les témoignages de ses proches et tente de retracer sa vie… Au début de sa carrière, en écumant les cabarets du nord-est des États-Unis, Lenny Bruce rencontre Honey, une stripteaseuse qui devient sa compagne. Ensemble, ils créent un duo qui flirte avec le politiquement incorrect, et Lenny devient un provocateur admiré pour ses saillies qui frappent la société américaine avec une insolente méchanceté. À plusieurs reprises, il est arrêté pour propos obscènes. Tout en exaltant sa virulence, ces attaques mettent à jour la personnalité complexe du comique, dévoré par une sexualité débridée et une forte dépendance aux drogues ( In DP)

Notre avis : Lenny, biopic qui pique d'un comique unique en son genre date de 1974, mais n'a pas pris une ride... Bob Fosse signe ici un film sombre, sans concession (comme pouvait l'être Lenny Bruce.) Est-ce un écho à sa propre réflexion sur le monde du spectacle ? En tout cas, la forme du film est troublante, et le vrai et le faux se mélangent : noir et blanc intemporel, allure de faux documentaire, mélange d'interview, d'images d'archives, et de scènes de spectacles (admirablement filmées.)...

L'emploi de Dustin Hoffman est lui aussi troublant de naturel : il incarne superbement le rôle ô combien difficile de Lenny Bruce, père du stand-up américain, entre coup d'éclat et zones d'ombres. Avec sa partenaire féminine,Valerie Perrine, il compose un couple attachant et attaché malgré toutes leurs erreurs...

Mathieu Amalric serait un très grand fan de ce film qui l'a d'ailleurs inspiré pour son dernier film : Tournée. Comme on le comprend.

Un film à voir et revoir en ces temps de politiquement correct où l'humour ravageur est souvent incompris. Pour découvrir le portrait d'un homme qui s'est battu avec des mots contre la pudibonderie . A côté, nos comiques français et les "entertainers" actuels US font figure de Bisounours...

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Lenny de Bob Fosse (1974)
En salles depuis le 13 octobre

Saint Jean de Luz 2010 : la Russie en Pays-Basque

Posté par vincy, le 15 octobre 2010

A l'occasion de l'année France-Russie, le 15e Festival des Jeunes Réalisateurs de Saint Jean de Luz programme "À l'Est du nouveau", sélection de films de jeunes cinéastes venus du pays des Soviets.

Vendredi 15 octobre, les festivaliers peuvent ainsi enquiller Le Bannissement d'Andrei Zvyagintsev, Night Watch de Timur Bekmanbetov et Le dernier voyage de Tanya d'Aleksei Fedorchenko. La journée spéciale s'achève avec un film en compétition, Sibérie mon amour, de Slava Ross.

Le premier avait été présenté en compétition à Cannes en 2007. Film du cinéaste qui nous avait émerveillé avec Le Retour, il était reparti de la Croisette avec le prix d'interprétation masculine. Depuis le cinéaste a réalisé un des segments de New York, I Love You et on espère voir son prochain film d'ici quelques mois sur les écrans.

Le deuxième film a été un si gros succès dans son pays, qu'il y eut une suite deux ans plus tard. Le cinéaste du Kazakhstan a migré depuis à Hollywood. On lui doit Wanted : choisis ton destin, et bientôt sa suite.

Enfin, le troisième film, sorti cette année, a été présenté à Venise (où il a reçu le prix de la meilleure photographie). Troisième film du réalisateur qui s'était fait connaître en 2005 avec sa première oeuvre, primée dans plusieurs festivals Premier sur la lune, entre science-fiction et fantastique.

Sibérie, mon amour est le deuxième long métrage de Slava Ross après Le gros lapin stupide en 2007, récompensé à Honfleur. En 2005, il a été l'un des 6 lauréats du programme Résidence du festival de Cannes, ce qui lui permet de travailler pendant 4 mois et demi à Paris sur son projet de l'époque le scénario le scénario du long métrage Oubliés en Sibérie qui deviendra Sibérie mon amour. EuropaCorp le distribuera en France.

Le film, fresque morbide dans une Russie en décomposition, raconte l'histoire de plusieurs personnages qui foncent dans une impasse, sans autre espoir qu'une foi mise à l'épreuve. Cernés par une nature hostile et menacés par une meute de loups, un grand-père et son fils survivent difficilement dans le hameau perdu dans la taïga. Une succession d'événements va pousser à bout leur résistance, et la nôtre tant la tension vers le dénouement final est maîtrisée. Sans temps morts, grâce à un découpage malin et un scénario habile, Sibérie mon amour est aussi cruel que sauvage, attachant que cynique. Ce film ne pouvait être que russe. Et si ce pays se désagrège, avec ses guerres, son racisme, ses voleurs, sa rudesse, ce communisme qui a gangréné ses moindres parcelles de territoire, Slava Ross y insuffle un espoir optimiste, à l'image de ce que ce cinéaste représente : le renouveau.

L’instant Court : Thelma de Mark Maggiori

Posté par kristofy, le 15 octobre 2010

ThelmaComme c’est sur internet que de nombreux courts-métrages attendent d’être regardés par de nouveaux spectateurs, et comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Noodles de Jordan Feldman avec Zoé Félix, voici l’instant Court n° 2.

L’exposition Kiss the past hello des photos de Larry Clark a préventivement été interdite au moins de 18 ans, une décision discutable qui provoque en même temps une formidable publicité. Il faut rappeler aussi que les films de Larry Clark ont fait l’objet d’une rétrospective à la Cinémathèque le week-end dernier. Son premier film Kids (avec Harmony Korine co-scénariste, Gus Van Sant co-producteur, révélation de Chloë Sevigny et Rosario Dawson) est devenu une référence du cinéma indépendant.

En écho, voici le court-métrage Thelma réalisé par Mark Magiorri, qui (lui aussi) filme des adolescents skateurs en se rapprochant du même équilibre entre esthétique et authenticité.

Thelma est une jeune fille qui vit à Pacoima, dans la banlieue de Los Angeles. Elle rêverait de faire partie d'une bande elle aussi, mais du fait de son obésité, elle va rapidement se heurter à la cruauté des autres adolescents du quartier...

Ce film avait remporté un prix au Festival Paris Tout Court Cinéma en 2008.

THELMA from HK Corp on Vimeo.

Mark Maggiori est un artiste multi-casquettes qui skate depuis qu’il est adolescent, après une formation de graphiste il s’est orienté vers la réalisation de films. Il est aussi chanteur (le groupe Pleymo), photographe, peintre, romancier… Il est devenu un réalisateur de clips très remarqué de la scène française, il a notamment œuvré pour Pleymo, Kyo, Charlie Winston, Pascal Obispo, Gaetan Roussel, Superbus, Brigitte… Depuis son court-métrage Thelma il écrit son deuxième roman et développe des scénarios pour un long-métrage.

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Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Thelma.

Festival Lyon en Lumière 2010?: retour sur la deuxième édition

Posté par Morgane, le 15 octobre 2010

Cette deuxième édition du Festival Lumière a fermé ses portes dimanche 10 octobre avec la projection du Guépard de Luchino Visconti, en présence de la grande Claudia Cardinale. D'autres grands moments ont ponctué cette semaine?: ouverture à la Halle Tony Garnier avec la projection de Chantons sous la pluie, ciné-concert avec Le cameraman accompagné par l’orchestre national de Lyon, le prix Lumière remis à Milos Forman avec Amadeus, mais aussi de nombreuses projections qui ont fait salles combles.

Il est à noter que l’Italie était en force cette année. Car même si Milos Forman était l’invité d’honneur, le festival a valsé durant 10 jours sur un air d’Italie?: rétrospective Luchino Visconti (dont une majorité de films en copies neuves ou restaurées), Profondo Rosso le cinéma de Dario Argento, ainsi que les projections de Fellini Roma de Federico Fellini, Mes chers amis de Mario Monicelli et La classe ouvrière va au paradis d’Elio Petri.

Visconti était également à l’honneur sur les grilles de l’Hôtel du Département (Lyon 3e) qui se sont parées (et ce jusqu’au 14 novembre) de nombreuses photographies des films et tournages du grand maître italien ponctuées de quelques citations de plusieurs acteurs et cinéastes ayant croisé sa route... Une belle façon d’avoir un aperçu des quatorze longs métrages du réalisateur mais aussi de découvrir l’envers des décors.

Le bilan de cette édition 2010 est plutôt positif puisque le festival a vu ses salles souvent pleines (une fréquentation en hausse de 30% par rapport à l’année précédente). On lui souhaite donc bon vent et on se donne rendez-vous l’année prochaine à Lyon pour un nouveau festival Lumière...

Rencontre avec Tony Gatlif au cinéma La Clef

Posté par MpM, le 14 octobre 2010

A l'occasion de la projection de son film Liberté (sorti sur les écrans début 2010), Tony Gatlif sera présent au cinéma La Clef vendredi 15 octobre à 20h. L'occasion pour lui de répondre aux questions des spectateurs et de revenir sur le sujet du film, l'histoire et la persécution des Tsiganes en France pendant l'Occupation.

Il serait étonnant que le cinéaste n'en profite pas également pour aborder la nouvelle vague de stigmatisation qui touche le peuple rom depuis cet été, peuple qu'il connaît bien pour l'avoir filmé sans relâche depuis près de 30 ans.

A noter que le 17 octobre, une autre réalisatrice, Jocelyne Lemaire Darnaud, viendra parler d'un sujet de société tout aussi actuel, la finance "éthique", à l'issue de la projection de son film Moi, la finance et le développement durable.

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Horaires et informations sur le site de la Clef

65 films en lice pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 14 octobre 2010

65 films. 65 pays. Pour la première fois, un film du Groënland et un autre d'Ethiopie vont entrer dans la compétition. Puis il y aura une sélection de 9 films qui aboutira aux cinq nommés (le 25 janvier 2011) et à un unique gagnant (le 27 février).

La France présente Des Hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois. Il s'agit d'un des nombreux films cannois de la liste : la Palme d'or (Oncle Boonmee), mais aussi Hors-la-Loi, Carancho, Illegal, Dogtooth, Biutiful, Life above all, Illégal, Eastern Plays...

Albanie - East, West, East, Gjergj Xhuvani

Algerie - Hors-la-Loi, Rachid Bouchareb

Argentine - Carancho, Pablo Trapero

Autriche - La Pivellina,  Tizza Covi & Rainer Frimmel

Azerbaijan - Precinct,  Ilgar Safat

Bangladesh - Third Person Singular Number,   Mostofa Sarwar Farooki

Belgique - Illegal,  Olivier Masset-Depasse

Bosnie-Herzegovine - Cirkus Columbia,  Danis Tanovic

Brésil - Lula, o filho do Brasil,   Fábio Barreto

Bulgarie - Eastern Plays,  Kamen Kalev

Canada - Incendies,   Denis Villeneuve

Chili - The Life of Fish,  Matías Bize

Chine - Aftershock,  Feng Xiaogang

Colombie - Crab Trap,  Oscar Ruíz Navia

Costa Rica - Of Love and Other Demons,  Hilda Hidalgo

Croatie - The Blacks,  Goran Devic & Zvonimir Juric

Rép. Tchèque - Kawasaki’s Rose,  Jan Hrebejk

Danemark - In a Better World,  Susanne Bier

Egypte - Messages From The Sea,  Daoud Abdel Sayed

Estonie - The Temptation of St. Tony,  Veiko Öunpuu

Ethiopie - The Athlete,  Davey Frankel & Rasselas Lakew

Finlande - Steam of Life,  Joonas Berghail & Mika Hotakainen

France - Des Hommes et des Dieux,  Xavier Beauvois

Georgie - Street Days,  Levan Koguashvili

Allemagne - When We Leave,  Feo Aladag

Grèce - Canine,  Yorgos Lanthimos

Groenland - Nuummioq,   Torben Bech & Otto Rosing

Hong Kong - Echoes of the Rainbow,  Alex Law

Hongrie - Bibliteque Pascal,   Szabolcs Hajdu

Islande - Mamma Gógó,  Friðrik Þór Friðriksson

Indie - Peepli Live,  Anusha Rizvi

Indonesie - How Funny (This Country Is),  Deddy Mizwar

Iran - Farewell Baghdad, Mehdi Naderi

Irak - Son of Babylon,  Mohamed Al-Daradji

Italie - The First Beautiful Thing,  Paolo Virzì

Israël - The Human Resources Manager,   Eran Riklis

Japon - Confessions,  Tetsuya Nakashima

Kazakhstan - Strayed, Akan Satayev

Lettonie - Hong Kong Confidential,  Maris Martinsons

Macedonie - Mothers,  Milcho Manchevski

Mexique - Biutiful,  Alejandro González Iñárritu

Pays-Bas - Tirza, Rudolph van den Berg

Nicaragua - Le Yuma, Florence Jaugey

Norvège - Angel,  Margreth Olin

Pérou - Undertow,  Javier Fuentes-León

Philippines - Noy,  Dondon Santos

Pologne - All That I Love,  Jacek Borcuch

Portugal - Mourir comme un homme,  João Pedro Rodrigues

Puerto Rico - Miente, Rafi Mercado

Roumanie - If I Want to Whistle…I Whistle,  Florin Serban

Russie - The Edge,  Aleksei Uchitel

Serbie - Besa,  Srdjan Karanovic

Slovaquie - The Border,  Jaroslav Vojtek

Slovénie - 9:06,  Igor Sterk

Africa du Sud - Life, Above All,  Oliver Schmitz

Corée du Sud - A Barefoot Dream,   Tae-gyun Kim

Espagne - Even The Rain,  Iciar Bollain

Suède - Simple Simon, Andreas Ohman

Suisse - La petite chambre,  Stéphanie Chaut & Véronique Reymond

Taiwan - Monga,   Doze Niu

Thailande - Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, Apichatpong Weerathesakul

Turquie - Miel, Semih Kaplanoglu

Venezuela - Hermano, Marcel Rasquin

Arras 2010 : Anna Karina, Olivier Assayas, Jerzy Skolimowski et près de 100 films à découvrir !

Posté par MpM, le 13 octobre 2010

ArrasPour sa 11e édition, du 5 au 14 novembre prochains, le Festival International du Film d'Arras a concocté un programme riche en événements et en découvertes au travers d'une centaine de films dont 40 avant-premières, 15 longs métrages inédits, 2 rétrospectives, plusieurs classiques restaurés, des ciné-concerts et un programme pour les enfants. En tout, ce sont une centaine d'invités venus de toute l'Europe qui se succèderont devant le public afin d'échanger et de parler de leur travail.

Parmi les temps forts, il ne faudra pas louper la soirée d'ouverture en présence de François Ozon et Fabrice Luchini qui accompagneront le très attendu Potiche. Incontournables également, les trois leçons d'exception menées par les invités d'honneur du festival : Anna Karina, Olivier Assayas et Jerzy Skolimowski, dont les festivaliers découvriront le dernier film, Essential killing, primé à Venise.

Enfin, il y en aura pour tous les goûts parmi les avant-premières prestigieuses sélectionnées spécialement pour Arras : Somewhere de Sofia Coppola (Lion d'or à Venise), Nowhere boy de Sam Taylor-Wood, Another year de Mike Leigh (présenté à Cannes cette année), L'empire du milieu sud de Jacques Perrin, If I Want To Whistle, I Whistle de Florin Serban (Ours d'argent au dernier festival de Berlin), A bout portant de Fred Cavayé, Les émotifs anonymes de Jean-Pierre Améris , Holiday de Guillaume Nicloux, Petite fille de Laetitia Masson... sans oublier le film de clôture, l'explosif Dernier étage gauche gauche de Angelo Cianci.

En parallèle, le jury international mené par Manuel Poirier et réunissant Marie Rivière, Serge Riaboukine, Hrvoje Hribar et Tudor Giurgiu aura la difficile tâche de décerner le deuxième Atlas d'or à l'un des 9 longs métrages de fiction de la compétition européenne. A noter, parmi les sélectionnés, le très réussi Comment j'ai passé cet été du Russe Alekseï Popogrebski, présenté et récompensé à Berlin en début d'année, ce qui laisse présager une compétition de haut niveau.

Enfin, une rétrospective sur la Révolution française et une autre sur le cinéma de science-fiction des années 70 viendront compléter le programme, de même que des focus sur la Roumanie et sur l'Italie, plusieurs films restaurés dont La 317ème section de Pierre Schoendoerffer en sa présence), un festival des enfants, des journées professionnelles, des tables rondes et même un colloque international "La lettre du cinéma".

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11e Festival International du Film d'Arras
Du 5 au 14 novembre 2010
Informations et programme sur le site du festival

Une grande chaîne de cinéma met au régime ses spectateurs

Posté par vincy, le 13 octobre 2010

Avec 543 multiplexes (6 739 écrans) dans 38 états, Regal Entertainment est le plus grand circuit de salles aux USA. Dans un pays où l'on compte 90 millions d'obèses, la société a décidé de proposer un menu "100 Cal Pack" (Cal signifiant calories) dans ses cinémas de New York et de Californie. La portion de popcorn ne dépasse donc pas les 100 kilos-calories et la boisson ne peut-être qu'un soda zéro calorie. En plus de cette promotion, le vendeur offrira un podomètre pour connaître les calories perdues en fonction de la distance parcourue à pieds, afin d'encourager le fameux concept "manger bouger".

L'offre est soutenue par l'Institut Will Rogers, qui promeut la recherche médicale dans les maladies cardio-pulmonaires et éduque les masses sur des sujets comme la santé et la remise en forme. L'Institut est un programme de la Fondation Will Rogers Motion Picture Pioneers, du nom d'un des grands noms d'Hollywood qui s'est engagé dans diverses oeuvres caritatives et humanitaires.

Evidemment, on peut s'interroger sur la valeur nutritive du maïs sauté (salé ou sucré) et sur l'intérêt d'un soda (qui ballonne le ventre) dans un régime diétitique. N'aurait-il pas mieux valu aller plus loin en proposant plutôt des fruits et des boissons "saines" de type smoothies?

On sait aussi à quel point les activités de restauration sont vitales pour les finances de cinéma. Regal Entertainment prend un risque mesuré. D'une part, il ne cible pas encore l'Amérique profonde mais les deux régions les plus avancées en matière d'alimentation (et les moins obèses). D'autre part, il ne propose qu'un menu, limité, qui fait une belle publicité aux fabricants de boissons.

Cependant, reconnaissons que c'est une avancée et qu'on est impatient de voir ce genre de programme chez UGC, Gaumont, Pathé ou MK2. Car l'obésité et le surpoids n'est pas réservé qu'aux Américains.

La Vie au Ranch : un bordel acide et candide

Posté par kristofy, le 12 octobre 2010

L’histoire : Pam a 20 ans. Sa bande de copines se retrouve toujours sur le canapé du Ranch, l'appart qu'elle partage avec Manon. Discuter, boire, fumer, danser : c'est de leur âge, mais arrive le moment où l'on a besoin de s'échapper du groupe pour tracer son chemin.

Notre avis : C’est un joyeux bordel qui étonne et qui détonne. La vie au Ranch est un premier film dont la fraîcheur avait été remarquée à Cannes où il avait été découvert dans la sélection de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), dont la programmation soutient des nouveaux talents, au style singulier.

Le tout début donne le ton du film : la caméra navigue dans une fête et l’on découvre une bande de jeunes un peu "bébêtes" et des nanas un peu "fofolles". Ces ados nous ressembl(ai)ent forcément un peu, ils sont d’autant plus naturels qu’ils se parlent les uns sur les autres dans un sympathique brouhaha. Le Ranch est en fait un appartement partagé en colocation par un groupe de copines, elles sont un peu étudiantes et peu studieuses, ce qui compte c’est de sortir ailleurs et de se retrouver ensuite à l’appart.

Cette vie au Ranch déroule une succession de saynètes qui couvrent plusieurs mois, le film ayant d’ailleurs été tourné en plusieurs fois avec des interruptions. Les filles du ranch sont des actrices débutantes qui sont plus naturelles que n’importe quelle jeune première du cinéma français, et c’est cette spontanéité qui donne tout son charme au film. Ces comédiennes improvisent assez librement d’après la trame indiquée par la réalisatrice qui laisse tourner la caméra. Elle obtient ainsi certaines scènes où parfois, dans le cadre, une comédienne est fausse pendant un instant au milieu des autres en train de se lancer des répliques ou même une autre qui s’empresse de remettre en place son t-shirt qui a glissé trop bas. Ces imperfections inhabituelles participent à l’énergie du film. Chaque moment veut saisir un instant de vie (authentique ?) presque comme si la caméra était simplement témoin de ce qui se passe.

La réalisatrice Sophie Letourneur arrive habilement à enchaîner des moments futiles improbables (une discussion cinéphile sur Hong Sang-Soo ou les bavardages d’un groupe de musique) et des passages plus vrais que nature (pipi dans la rue entre deux voitures et insultes aux voisins grincheux). Le spectateur partage ainsi autant les délires ridicules que les secrets intimes de ces filles. En même temps qu’on apprend à les connaître, on découvre leurs peines de cœur et aussi que leurs liens d’amitié sont fragiles au moment où il s’agit de devenir (ou pas) plus adulte. La vie au Ranch serait à la fois une caricature de jeunes filles bobos bien dans leurs baskets et une peinture d’adolescentes qui ne savent pas sur quel pied danser.